CORRECTION DE LA DISSERTATION février 2013 - socio

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DEVOIR TERMINALE ES – LVH – STRATAKIS – 2012/2013
CORRECTION DE LA DISSERTATION février 2013
Nom :
Commentaire général :
Barème général indicatif : - voir aussi fiche méthode n° 4
.introduction : 4 points
accroche d’actualité en lien avec le sujet 0.5
présentation du sujet, définition des termes essentiels 3
annonce du plan 0.5
.conclusion : 2 points
synthèse-réponse au sujet 1.5 point, ouverture 0.5
.forme/structure : 4 points
phrases introductives de chaque partie 1
argumentation organisée (sous la forme argument-exemple) 1
cohérence dans l’enchaînement des parties 1
transitions 1
. développement : 10 points
.connaissances personnelles (définitions, explication de mécanismes..) 6 points,
.utilisation des documents (lecture et réutilisation des informations en lien avec le sujet..) 4 points.
Pour évaluer votre copie, utilisez le barème précis ci-dessous présenté avec la correction
Comptez environ 1 point par idée soulignée bien développée (à l’appui des informations des
documents, mécanisme démontré clairement, définition précise…).
Sujet : La croissance est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
Notions à trouver dans votre devoir :
Croissance, développement durable, externalités négatives, biens collectifs, biens communs,
capital naturel, physique, soutenabilité faible et soutenabilité forte.
 Il faut montrer dans ce devoir que la croissance se heurte à des limites écologiques. Pour
certains, il n’y a pas de substituabilité possible entre les capitaux (approche par la
soutenabilité forte). Pour d’autres, des solutions existent pour minimiser l’impact de la
croissance sur l’environnement, et même le relais du capital naturel peut être pris par
d’autres capitaux (approche par la soutenabilité faible).
Introduction : Problématique : la croissance est l’augmentation soutenue de la production sur une
période longue, elle n’est pas synonyme de l’augmentation du bien-être. Elle est à distinguer du
développement durable, dont la définition a été donnée dans le rapport Brundtland en 1987, et qui
allie satisfaction des besoins présents de tous et possibilité pour les générations futures de
subvenir également à leurs besoins. La croissance actuelle est en fait destructrice de ressources
naturelles et met en péril les possibilités de réponse aux besoins des générations futures. Mais
depuis les années 80, depuis que la réflexion a été initiée par le rapport Meadows du Club de Rome
« The Limits to Growth » (Halte à la croissance en français -1972), des solutions ont été pensées,
avec des approches différentes.
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I La croissance se heurte à des limites écologiques
A/ les externalités négatives de la croissance
1. Croissance, pollution et réchauffement climatique
. La pollution par les émissions de CO2 est liée à la croissance (transports, production industrielle,
chauffage…). Or cette pollution est responsable du réchauffement climatique qui met en danger
certaines espèces, provoque des sécheresses, et remet en cause tout
l’écosystème et la
biodiversité.
. La production industrielle et agricole intensive pollue également les cours d’eau, les terres, avec
des produits chimiques non absorbables par l’environnement. L’apparition d’algues vertes par
exemple, sur les côtes bretonnes, liées à l’élevage intensif, illustre les dérèglements écologiques
provoqués par la croissance.
2. Les pays riches sont les plus pollueurs
. Cf doc 2 Les pays riches, ceux qui ont connu de longues périodes de croissance, sont les plus
pollueurs en termes d’émissions de CO2 par habitant, l’Australie (19 tonnes par habitant), les
Etats-Unis (17.3 tonnes par habitant) , le Japon (9.8), en 2011.
. Les pays riches sont à l’origine de la pollution atmosphérique mais de plus en plus de pays
émergents sont aujourd’hui pollueurs, notamment parce qu’une partie de la croissance de leur
production industrielle s’adresse aux pays riches (qui ont eux délocalisé ces productions). La Chine
est désormais le premier pays pollueur devant les Etats-Unis (émissions de CO2, non rapportées au
nombre d’habitants).
B/ La surexploitation des ressources naturelles
1. Les biens communs surexploités
.La croissance de la production s’appuie notamment sur la surexploitation des ressources
naturelles, notamment parce qu’elles sont des biens communs, c’est-à-dire des biens rivaux (la
consommation des uns empêche en partie celle des autres) mais non excluables (on ne peut en
interdire l’accès).
.C’est le cas par exemple des ressources halieutiques. Cf doc 1 La surpêche du thon rouge met en
danger cette espèce, les quotas ne sont pas respectés 32.5 milliers de tonnes pêchés alors que le
quota était fixé à 13.53 milliers de tonnes.
2. Une surexploitation qui augmente avec la croissance des pays émergents
. l’empreinte écologique mesure le stocks de ressources naturelles nécessaire à la satisfaction des
besoins des humains, exprimée en hectares de terres. Elle augmente avec la consommation de
chauffage ou de viande par exemple. Si l’empreinte écologique des habitants des pays riches est
aujourd’hui beaucoup plus importante que celle des pays en développement, la forte croissance
dans certains pays émergents fait apparaitre de nouvelles habitudes qui feront très vite augmenter
l’empreinte écologique de leurs habitants. Cela signifie que la croissance des pays émergents
s’accompagne d’une forte pression sur les ressources naturelles.
. Cf Doc 3 C’est l’exemple de la consommation de viande : pour un terrien moyen, la
consommation de viande est de 34 kilos par an, celle d’un chinois de 52.5 kilos par an, mais celle
d’un américain est le double d’un chinois avec 105 kilos par an. Or la consommation de viande des
chinois se rapproche toujours plus de celle des américains : elle représentait 20 % de la
consommation des américains en 1990, et donc la moitié aujourd’hui. Et cette consommation de
viande est particulièrement consommatrice en eau potable et en céréales, ce qui pose le problème
de la répartition des ressources (eaux et terres).
Transition : Donc a priori la croissance ne va pas avec la préservation de l’environnement, ce que disait le Club
de Rome en 1972 avec le rapport Meadows « The Limits to Growth » et qui prônait la décroissance. Mais
d’autres approches assurent qu’il est possible de maintenir la croissance et la préservation de l’environnement.
Certains vont plus loin, en misant sur d’autres capitaux que le capital naturel.
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II D’autres approches estiment que la croissance peut aller de pair avec la préservation
de l’environnement, d’autres encore, que l’on peut admettre une subtitution des
capitaux.
A/ Une limitation volontaire des externalités et le progrès technique pourraient
allier croissance et préservation de l’environnement
1. La réduction des externalités négatives et de la surexploitation des ressources
. Les efforts en matière de pollution, notamment avec la mise en place de quotas d’émissions,
dans les pays riches portent leurs fruits : Cf doc 2 Baisse des émissions de CO2 par habitant aux
Etats-Unis et en Europe, malgré l’augmentation de la production sur la période : entre 1990 et
2011, les émissions ont baissé de 2.4 tonnes par habitant aux Etats-Unis, passant de 19.7 à 17.3
tonnes, et elles ont baissé de 1.7 tonnes par habitant en Europe, passant de 9.2 à 7.5 tonnes. (Ce
résultat est à nuancer à nuancer toutefois, puisqu’une partie de la production industrielle n’est plus
produite sur place mais importée des pays comme la Chine… qui a vu ses émissions augmenter de
5 tonnes par habitant, passant de 2.2 à 7.2 tonnes sur cette période).
. La fixation de quotas également sur l’exploitation des biens communs fait diminuer la
surexploitation Cf doc 1 : certes les quotas ne sont pas respectés, mais la courbe de pêche suit la
baisse de ces quotas : ainsi entre 2004 et 2010, la pêche a-t-elle baissé de 7.5 milliers de tonnes,
passant de 40 à 32.54, pendant que les quotas passaient eux de 39 à 13.52 milliers de tonnes.
2. Le progrès technique, les nouvelles énergies permettent d’économiser les
ressources, d’en exploiter de nouvelles, sans détériorer l’environnement.
. Cf doc 4 le gaz est très compétitif, et la découverte de nouveaux gisements va encore faire
baisser son prix. Il faut compter aussi sur l’éolien, le solaire, les biocarburants. (Même si pour ces
derniers, une guerre des terres risque d’avoir lieu, entre la demande de céréales pour les humains
et pour les animaux (consommation de viande en augmentation, voir I), et la demande pour les
biocarburants).
. Les progrès techniques permettent d’utiliser moins de capitaux pour produire, économisant ainsi
les ressources naturelles.
B/ Les tenants d’une soutenabilité forte mettent en avant une substitution possible des
capitaux
1. Une régulation par le marché et les prix
.Le marché régule l’exploitation des ressources : lorsqu’une ressource est surexploitée, elle devient
rare et son prix augmente. Alors la demande se porte vers d’autres biens ou d’autres sources
d’énergie. C’est le cas du pétrole, l’augmentation de son prix incite à la production d’énergie avec
d’autres sources, moins coûteuses.
.Cf doc 4 le gaz est moins cher que le pétrole, il va donc petit à petit le remplacer.
2. La croissance peut se passer du capital naturel et s’appuyer sur d’autres
capitaux
.Si le capital naturel est usé, alors les capitaux créés par l’homme peuvent se substituer à ce celui
là : le capital physique, le capital humain. On retrouve ici l’idée de progrès technique, mais
poussée à son extrême : le capital naturel n’est alors plus utile aux générations futures, auxquelles
on lègue de nouvelles formes de capitaux. La préservation de l’environnement n’est plus alors
envisagée comme un problème, du moins en ce qui concerne la dimension du développement
durable : permettre aux générations futures de subvenir à leurs besoins.
Conclusion : (ouverture) bien-être et croissance, bien-être et développement durable Peut-on imaginer le bienêtre sans le développement durable ? La croissance peut-elle y suffire ? Comment mesurer ce bien-être ?
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