RICHARD III
Une adaptation de Peter Verheslt d’après la pièce de Shakespeare
Mise en scène de Ludovic Lagarde
Création Festival d’Avignon 2007
© Marthe Lemelle
Vendredi 7 décembre – 20h30
Le Manège – MAUBEUGE
Durée 1h30
Théâtre du Manège
Rue de la Croix – BP 105, 59602 Maubeuge cedex
Tél : 03.27.65.65.40
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RICHARD III PAR LUDOVIC LAGARDE
Texte de Peter Verhelst d’après Richard III de William Shakespeare / Traduit du néerlandais par Christian
Marcipont / Mise en scène de Ludovic Lagarde / Dramaturge et assistante à la mise en scène : Marion Stoufflet /
Scénographie : Antoine Vasseur / Costumes : Valérie Simonneau / Lumière : Sébastien Michaud / Son et musique :
David Binchindaritz / Collaboration artistique son et musique : Olivier Pasquet / Avec : Anne Bellec (La Duchesse),
Laurent Poitrenaux (Richard), Geoffrey Carey (Hastings), Antoine Herniotte (Voix), Samuel Réhault (Loyal), Christele
Tual (Elisabeth), Francesca Bracchino (Lady Anne), Pierre Baux (Buckingham), Camille Panonacle (Margaret),
Suzanne Aubert (Le Prince Héritier)
Coproduction : Compagnie Ludovic Lagarde, Centre Dramatique Régional de Tours, Maison de la Culture de Bourges /
Scène Nationale, Festival d’Avignon, Le Trident / Scène Nationale de Cherbourg-Octeville, La Comédie de Reims / Centre
Dramatique National, Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines / Scène Nationale, Festiavl delle Colline / Turin.
Avec la soutien de la Région Ile-de-France et de CulturesFrance.
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.
Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région Provence-Alpes-Côtes d’Azur.
La compagnie Ludovic Lagarde est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Ile-de-
France.
Cette adaptation de la pièce de Shakespeare a ceci de particulier qu’elle déplace la perspective
habituelle : ce sont les femmes, dans ce Richard III qui sont les réceptacles de la douleur. Le public
découvre Richard III par les yeux de la Duchesse d’York, atterrée par la tyrannie de son fils, mais
dominée par son amour maternel pour cet enfant qu’elle a vu tourner au monstre depuis sa
naissance.
Dédaignant toute péripétie anecdotique, Peter Verhelst se concentre sur les motifs émotionnels des
protagonistes, exposition – obscène ? – de l’intime. Il dissèque le cœur ténébreux de Richard, dans
lequel le mal se mesure à la recherche de l’innocence, à la quête d’un monde plus pur et à la soif
d’amour que Richard invoque pour légitimer la violence. Établissant des parallèles avec les
criminels d’aujourd’hui – infanticides, terroristes, chefs de gouvernement – Verhelst campe un
Richard III étonnamment complexe et contemporain.
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Un précipité de Richard III : la pièce de Shakespeare se resserre, violente et outrancière ; Peter
Verhelst accélère la trajectoire solitaire de Richard. Les figures historiques et la dimension
stratégique du texte reculent, le jeu politique semble secondaire. Le pouvoir n’est sans doute pas
une fin, nul programme ici. Au centre du texte, un Richard dont on ne sait pas bien vers quoi il va –
ou quel serait son rêve. Demeure la destruction. Un désir de puissance sans reste ? Pour quoi ?
On voit se succéder les meurtres, les explosions – mais en rasant tout ce qu’il approche, c’est
aussi sa propre érection qui tombe.
Les vers libres de Verhelst, sa poésie concrète, campent un Richard qui n’est plus marqué
d’aucune difformité physique. Mais ce Richard n’en demeure pas moins comme un corps étranger
à ce qui pourrait être un monde commun. Ce corps est paroles avant tout. Mais chacun de ses
énoncés sera très littéralement exécuté. Par Loyal d’abord, son corps prothétique, puis rapporté
par une Voix aux interventions récurrentes. Et les effets, bien réels, de cette violence sans état
d’âme sont souvent renvoyés en hors champ.
Sur scène, on voit un homme qui serait à lui-même son propre champ de bataille, consommer tout
ce que le monde pourrait avoir de fécond, tout ce qu’il croise d’humain, le féminin d’abord. À
commencer par Lady Anne. Le sexe est cru, la caresse violente. Lady Anne en meurt. L’érotisme
morbide de Richard fait naître des images de guerre moderne au sein d’une cour élisabéthaine.
Traversé par des fragments du monde contemporain, les baïonnettes, le mortier, des bulldozers,
des « avions en formation », le texte prend le temps de mettre en scène des blocs d’intimité,
brusquement, comme en gros plan. Et c’est la Duchesse, la mère de Richard, qui ouvre et ferme la
pièce. Mais il n’y a rien de psychologique dans l’exploration de ce lien, plutôt l’apparition de
quelque chose comme le fait brut de la maternité. Ce rejeton est le mien. Que puis-je faire de sa
monstruosité qui est aussi la nôtre, de sa liberté nouvelle, à quoi rien ne subsiste, « délivrance de
la délivrance » ?
Au nom de quoi Richard perpètre-t-il ses crimes ?
« Enfin l’avenir peut commencer. »
Marion Stoufflet, octobre 2006.
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BIOGRAPHIES
Peter Verhelst (né en 1962 à Bruges) est devenu un écrivain culte en Flandre. Le public s’est laissé
séduire par sa langue sensible, sensuelle, qui déborde de poésie et d’imagination. Tout ce qu’il écrit
est habité par une ambiance féerique, mythique. Comme il le dit lui-même, son œuvre parle de
« gens qui échafaudent des idées et qui s’y tiennent si inébranlablement qu’elles finissent par se
retourner contre eux. L’enjeu ce sont simplement les insuffisances de l’être humain. Il s’agit toujours
de désir. Et de ce que peut encore signifier aujourd’hui l’idée de perfection par exemple. Il s’agit du
caractère impossible des utopies. Et de la raison mystérieuse qui fait qu’elles finissent inévitablement
par se transformer en leur contraire ». Il ne croit d’ailleurs pas dans la distinction entre la poésie et la
prose, entre la danse et le théâtre : « Pour moi tout est poésie ». Peter Verhelst a débuté par la
poésie, mais s’est tourné ensuite vers le roman, notamment Het Spierenalfabet et De Kleurenvanger.
Pour le théâtre, il a écrit entre autres Maria Salomé, Red Rubber Bals et Histoire d’A. Son
interprétation de Romeo en Julia, sélectionnée par le Theaterfestival 1999, a surpris par son
pessimisme. AAARS ! une interprétation étourdissante de l’Orestie d’Eschyle n’est pas passée
inaperçue non plus. Il collabore régulièrement avec Wim Vandekeybus, Luk Perceval, Ivo Van Hove
et De roovers.
Ludovic Lagarde est né en 1962 à Paris. C’est à la Comédie de Reims et au Théâtre Granit de
Belfort qu’il réalise ses premières mises en scène. En 1995, il met en scène Platonov et Ivanov de
Tchekhov. Il fonde sa propre compagnie en 1996 et met en scène Le Cercle de craie caucasien de
Bertolt Brecht en 1998. En 2001, il répond à l’invitation du Théâtre National de Strasbourg et monte
Maison d’arrêt d’Edward Bond avec les comédiens de la troupe. Parallèlement à son travail de
création théâtrale, Ludovic Lagarde mène une activité de pédagogue. Par ailleurs, il a réalisé
plusieurs mises en scène d’opéra, et travaille régulièrement avec le directeur musical Christophe
Rousset : Cadmus et Hermionne de Lully en 2001, Actéon et Les Arts florissants de Charpentier en
2004, ainsi que Vénus et Adonis de Desmarets en 2006.
Il travaille régulièrement avec l’écrivain Olivier Cadiot ; leur première collaboration remonte à 1993,
lorsqu’il lui passe commande d’une pièce, Sœurs et frères, créée au Théâtre Granit de Belfort.
Depuis 1997, il a adapté et mis en scène les derniers livres de l’écrivain : Le Colonel des Zouaves
(1997), Retour définitif et durable de l’être aimé (2002) et, plus récemment, Fairy queen (2004) qui fut
créé en alternance avec Oui dit le très jeune homme de Gertrude Stein lors de la 58ème édition du
Festival d’Avignon.
Laurent Poitrenaux a effectué la majeure partie de sa formation à l'école Théâtre en Actes, dirigée
par Lucien Marchal. Et c'est dans ce cadre qu'il rencontre pour la première fois Ludovic Lagarde.
Outre quelques apparitions dans des long-métrages, notamment Tout va bien on s'en va, de Claude
Mouriéras, son parcours de comédien l'amène à travailler avec de nombreux metteurs en scène, tels
que Thierry Bédard (L'Afrique Fantôme de Michel Leiris), Christian Schiaretti (Le Laboureur de
Bohême de Johannes von Saaz), Eric Vigner (Brancusi contre Etats-Unis), Arthur Nauzyciel (Le
Malade Imaginaire de Molière), Daniel Jeanneteau (Iphigénie en Aulide de Jean Racine) et Yves
Beaunesne (Oncle Vania de Tchekhov et Dommage qu’elle soit une putain de John Ford).
Il a créé, avec le comédien Didier Galas, un tour de chant Les Frères Lidonne, et une compagnie
L'Ensemble Lidonne.
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Habitué des mises en scène de Ludovic Lagarde il a joué dans pratiquement tous ses spectacles :
Sœurs et frères d'Olivier Cadiot, Trois Dramaticules de Samuel Beckett, l'Hymne de Gyorgy
Schwajda, Le Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht, Faust ou la Fête Electrique de Gertrude
Stein, ainsi que Oui dit le Très Jeune Homme de Gertrude Stein.
Il a créé le monologue Le Colonel des Zouaves d'Olivier Cadiot en 1997 et a depuis participé aux
deux créations suivantes de l'auteur : Retour définitif et durable de l'être aimé et Fairy queen.
Adolescente, Anne Bellec découvre le Théâtre en Algérie, à 20 ans elle entre au Centre de la rue
Blanche, remporte un 1er prix de Comédie Classique Conservatoire National de Paris, elle alterne
une centaine de pièces, films, téléfilms confondus. Au théâtre elle a joué sous la direction de René
Loyon, Jean-Luc Lagarce, Patrick Pelloquet, Jean-Claude Drouot, Bernard Sobel, Marcel Bluwal,
Brigitte Jaques, Beno Besson, Guy Rétoré, Anne-Marie Lazzarini… Plus récemment elle à joué dans
plusieurs créations d’Olivier Py (La Servante, L’Architecte et la forêt).
Camille Panonacle a débuté sa formation au Conservatoire d’Art Dramatique de Bordeaux jusqu’en
1996, puis au Conservatoire de Saint-Etienne de 1996 à 1999. Au Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique, où elle rentre ensuite, elle suit les cours de Dominique Valadié et de Catherine
Marnas.
Outre quelques apparitions ponctuelles au cinéma et à la télévision, son parcours théâtral est
marqué par des spectacles mis en scène par Louis-Do de Lencquesaing (La Comédie de Saint-
Etienne de Noëlle Renaude) ou Brigitte Jacques-Wajeman (Ruy Blas de Victor Hugo en 2001-02 puis
Britannicus de Jean Racine en 2004).
Plus récemment elle fut Denise dans Oui dit le très jeune homme, de Gertrude Stein, mise en scène
par Ludovic Lagarde et créé lors du Festival d’Avignon 2004.
Après une formation au Conservatoire d’Art Dramatique de Bretagne, à Rennes, Christele Tual suit
le Cours Jean Perimony pendant deux ans. Puis son parcours la mène à l’Ecole Supérieure d’Art
Dramatique du Théâtre National de Strasbourg qu’elle fréquente pendant trois ans.
Elle débute dans le cadre du TNS, dans des spectacles mis en scène notamment par Philippe
Berling, Jean-Marie Villégier. Puis son aventure se poursuit avec des metteurs en scène tels
qu’Anton Kouznetsov (Les Petites Tragédies, de Pouchkine) avec lequel elle fera une tournée en
Russie, et Elisabeth Chailloux (Quai Ouest, de Bernard-Marie Koltès).
À partir de l’année 2001, elle participe à de nombreuses créations mises en scène par Joël
Jouanneau, en particulier Les amantes d’Elfriede Jelinek.
Plus récemment elle a participé à la création du texte Dans la luge d’Arthur Schopenhauer créée à
Théâtre Ouvert et mise en scène par Frédéric-Bélier Garcia.
Christele Tual fait également de fréquentes apparitions au cinéma, ainsi que dans des œuvres
télévisuelles et quelques courts-métrages. Ces derniers rôles sont dans Parlez-moi d’Amour de
Sophie Marceau, A Cran d’Alain Tasma ou encore Innocente de Karin Albou, dans lequel elle tient le
premier rôle.
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