Diagnostic d`un trouble sévère de régulation de l - chu

Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
(2014)
62,
83—89
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
CAS
CLINIQUE
Diagnostic
d’un
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur
à
partir
d’un
cas
d’instabilité
psychomotrice
Severe
mood
dysregulation
diagnostic
based
on
a
case
of
psychomotor
instability
L.
Masia,,
C.
Milleb,
J.-M.
Guiléb
aUnité
de
psychiatrie,
CHU
Sainte-Justine,
3175,
chemin
de
la
Côte-Sainte-Catherine,
Montréal,
QC
H3T
1C5,
Canada
bPôle
femme
couple
enfant,
service
de
psychopathologie
de
l’enfant
et
de
l’adolescent,
CHU
d’Amiens,
2,
place
Victor-Pauchet,
80054
Amiens,
France
MOTS
CLÉS
Trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur
;
Enfant
;
Instabilité
psychomotrice
;
Rage
;
Colère
;
Irritabilité
chronique
;
Pathologie
de
l’humeur
;
Troubles
du
comportement
Résumé
Le
nombre
d’enfants
et
d’adolescents
diagnostiqués
et
traités
pour
une
bipolarité
a
considérablement
augmenté
alors
que
seulement
quelques
uns
de
ces
enfants
ont
réellement
un
diagnostic
s’apparentant
à
une
maladie
bipolaire
«
typique
».
La
controverse
actuelle
concerne
les
enfants
et
adolescents
avec
une
irritabilité
chronique,
des
crises
de
colère
et
une
comorbi-
dité
élevée
pour
les
troubles
de
l’hyperactivité
avec
déficit
de
l’attention
et
considérés
jusqu’à
présent
comme
souffrant
d’une
forme
développementale
de
manie.
Pour
ces
enfants,
le
DSM-5
a
proposé
un
nouveau
diagnostic
:
le
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur
(TSRH).
Beau-
coup
d’enfants
diagnostiqués
bipolaires
ou
comme
ayant
des
troubles
des
conduites,
souffrent
en
réalité
de
TSRH.
Aussi,
à
travers
l’exposé
du
cas
clinique
d’un
enfant
agité,
nous
avons
illustré
un
tableau
clinique
de
TSRH.
Ce
patient
semblait
souffrir
de
troubles
de
l’opposition
avec
provocation,
associés
à
un
risque
d’évolution
psychopathique
et
présentait
finalement
cette
pathologie
qui
s’inscrit
en
réalité
dans
un
trouble
de
l’humeur.
Dans
une
perspective
intégrative,
l’instabilité
psychomotrice
associée
au
TSRH
est
analysée
ici
selon
une
évaluation
clinique
standardisée
couplée
à
une
investigation
des
aspects
psychopathologiques
et
psycho-
moteurs.
Notre
observation
a
ainsi
abouti
à
un
diagnostic
de
TSRH
associé
à
une
instabilité
psychomotrice
syndromique.
Les
perspectives
thérapeutiques
sont
ensuite
exposées
à
partir
des
connaissances
actuelles
sur
les
dimensions
psychodynamique
et
neurophysiologique
des
instabilités
psychomotrices
et
plus
particulièrement
de
celles
liées
à
un
TSRH
associé
à
un
trouble
de
la
personnalité.
©
2013
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Auteur
correspondant.
Unité
de
psychiatrie
CHU
Sainte-Justine,
3175,
chemin
de
la
Côte,
Sainte-Catherine
Montréal,
QC,
H3T
1C5,
Canada.
Adresse
e-mail
:
(L.
Masi).
0222-9617/$
see
front
matter
©
2013
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2013.12.003
84
L.
Masi
et
al.
KEYWORDS
Disruptive
mood
dysregulation;
Disorder;
Child;
Psychomotor
instability;
Mood
disorder;
Rage;
Anger;
Chronic
irritability;
Behavioral
disorder
Summary
Children
and
adolescents
have
been
overdiagnosed
with
bipolarity
over
the
last
decades.
However,
only
a
small
number
of
them
actually
meet
the
diagnostic
criteria
for
‘‘typical’’
bipolar
disorder.
The
current
controversy
targets
children
and
teenagers
with
chro-
nic
irritability
and
high
comorbidity
for
attention
deficit
hyperactivity
disorders
(ADHD)
which
have
been
considered
until
now
as
suffering
from
a
form
of
developmental
mania.
The
DSM-
5
has
introduced
a
new
diagnostic
category,
disruptive
mood
dysregulation
disorder
(DMDD).
Many
children
diagnosed
with
bipolarity
or
conduct
disorder
actually
suffer
from
DMDD
or
even
DMDD
with
ADHD.
Thus
in
keeping
with
the
clinical
case
of
an
agitated
child,
we
reported
a
cli-
nical
case
of
DMDD.
This
patient
seemed
to
be
suffering
from
behavior
disorders
with
a
risk
for
psychopathic
evolution.
This
pathology
is
actually
part
of
the
mood
disorder
spectrum.
DMDD
will
be
analysed
with
an
integrative
approach
including
a
standardized
clinical
assessment
asso-
ciated
with
exploring
the
psychopathological
and
psychomotor
aspects.
Our
observation
led
to
diagnosing
DMDD
associated
with
psychomotor
instability
syndrome
partly
consecutive
to
an
environment
unfavorable
to
the
development.
We
discuss
the
therapeutic
perspectives
based
on
current
knowledge
with
respect
to
the
psychodynamic
and
neurophysiologic
dimensions
of
psychomotor
instabilities
and
in
particular
those
related
to
DMDD
with
a
personality
disorder.
©
2013
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
Les
conduites
d’opposition,
de
même
que
l’irritabilité
et
l’explosivité
affective,
sont
des
motifs
fréquents
de
consultation
en
pédopsychiatrie.
Afin
d’apporter
une
lec-
ture
décalée
par
rapport
aux
troubles
du
comportement,
beaucoup
de
cliniciens
mettent
en
lumière
la
souffrance
psychique
de
l’enfant,
soulignant
la
dimension
intériori-
sée
et
dysphorique
des
troubles,
mettant
l’accent
sur
les
perturbations
de
l’humeur
et
leur
caractère
épisodique.
Des
études
nord-américaines
ont
proposé
au
début
des
années
2000
de
considérer
ces
troubles
externalisés
avec
irritabilité
et
explosivité
comme
des
variantes
infantiles
des
troubles
bipolaires
[1].
Les
TB
étant
distribués
sur
un
continuum,
la
variante
infantile
constituait
un
phénotype
large
prodromique
d’une
évolution
vers
un
TB
adulte
(voir
pour
revue
Benarous
et
al.
[2]).
Dans
ce
contexte,
Leiben-
luft
[3]
a
opérationnalisé
le
concept
de
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur
comprenant
dysphorie
chronique,
hypervigilance
et
crises
de
colères
répétées.
L’étude
longi-
tudinale
d’enfants
présentant
ce
syndrome
n’a
pas
confirmé
l’évolution
vers
un
TB
adulte
mais
plutôt
vers
la
dépression
[4].
Ce
diagnostic
est
apparu
dans
le
DSM-5
[5]
sous
le
nom
de
disruptive
mood
dysregulation
disorder
(DMDD)
pour
lequel
nous
conserverons
la
traduction
francophone
provisoire
de
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeurs
(TSRH).
Lors
des
consultations
pédopsychiatriques,
les
enfants
et
adolescents
avec
une
irritabilité
chronique
peuvent
recevoir
un
diagnostic
de
troubles
de
l’opposition
avec
provocation
(TOP),
troubles
de
l’hyperactivité
avec
déficit
de
l’attention
alors
que
l’entité
à
l’origine
de
ces
confusions
diagnostiques
correspond
au
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur.
Pour
illustrer
nos
propos,
nous
allons
présenter
le
cas
d’un
enfant
hospitalisé
pour
une
crise
clastique
qui
s’inscrivait
dans
un
tableau
clinique
de
TSRH.
De
plus,
cette
présenta-
tion
de
cas
va
nous
permettre
de
décrire
l’articulation
entre
la
description
du
tableau
clinique
psychiatrique,
l’analyse
psychopathologique
et
la
démarche
clinique
appuyée
sur
l’utilisation
d’instruments
standardisés.
En
effet,
le
diagnostic
et
la
prise
en
charge
des
enfants
reposent
idéa-
lement
sur
une
approche
psychopathologique
associée
à
une
évaluation
standardisée.
Le
défi
est
donc
d’associer
dans
la
démarche
diagnostique
les
deux
perspectives,
l’éclairage
psychopathologique
et
l’évaluation
standardisée.
Cette
situation
clinique
illustre
le
risque
de
noyer
l’évaluation
diagnostique
par
les
facteurs
environnemen-
taux
dominants
auxquels
sont
attribués
non
seulement
un
rôle
étiopatho-génétique
mais
une
contribution
actuelle
déterminante
au
tableau
clinique
au
détriment
de
contraintes
ayant
pesé
sur
le
développement
psychique,
cognitif
et
physiologique
et
laissé
une
empreinte
pérenne
qui
alimente
le
tableau
indépendamment
des
facteurs
environnementaux.
L’autre
risque
est
de
dénier
l’accès
aux
soins,
à
une
réflexion
diagnostique
et
thérapeutique
de
fond,
en
raison
des
déterminants
familiaux
et
de
l’orientation
nécessaire
vus
les
approches
sociales
et
édu-
catives.
Présentation
du
cas
clinique
Nous
avons
fait
la
connaissance
de
Stéphane,
garc¸on
de
huit
ans,
suite
à
une
crise
clastique
à
son
domicile.
Depuis
l’âge
de
quatre
ans,
il
était
confié
à
la
même
famille
d’accueil.
Stéphane
n’avait
plus
de
contact
avec
son
père
après
avoir
grandi
dans
un
contexte
familial
violent.
Il
se
rendait
au
domicile
maternel
les
fins
de
semaine
et
une
partie
des
vacances
scolaires,
une
organisation
inchangée
depuis
le
début
du
placement.
Une
éducatrice
rencontrait
ponctuel-
lement
la
mère
et
la
famille
d’accueil.
Des
rencontres
médiatisées
avec
le
père
avaient
aussi
été
mises
en
place
au
départ,
mais
avaient
être
arrê-
tées
suite
au
comportement
inadapté,
voire
dangereux,
du
père.
Le
frère
de
Stéphane,
âgé
de
neuf
ans,
vivait
dans
une
autre
famille
d’accueil.
Sa
mère
vivait
en
concubi-
nage,
et
de
cette
union
était
issue
une
petite
fille
âgée
de
six
mois.
Cette
demi-sœur
habitait
au
domicile
parental
à
temps
complet.
Le
beau-père,
au
comportement
agressif,
Diagnostic
d’un
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur
à
partir
d’un
cas
d’instabilité
psychomotrice
85
avait
tendance
à
s’alcooliser
avec
la
mère,
aux
antécédents
d’abus
de
toxiques
multiples.
Une
première
hospitalisation
avait
eu
lieu
à
l’âge
de
six
mois
en
raison
d’une
exposition
à
un
gaz
lacrymo-
gène
durant
un
conflit
de
voisinage.
À
la
suite
de
plusieurs
signalements
ont
eu
lieu
des
interventions
éducatives
:
une
mesure
d’aide
éducative,
un
placement
temporaire
en
foyer
d’urgence
à
trois
ans,
une
aide
éducative
en
milieu
ouvert
(AEMO)
judiciaire
à
quatre
ans
dans
un
contexte
d’alcoolisme
parental,
de
violences
conjugales
et
de
carences
de
soins.
Stéphane
avait
intégré
une
famille
d’accueil
à
l’âge
de
cinq
ans.
Le
jeune
garc¸on
suivait
une
scolarité
adaptée
en
institut
médico-éducatif
(IME)
pré-
sentant
une
dyslexie/dysorthographie
ayant
entraîné
un
retard
des
acquisitions
scolaires.
Ces
troubles
étaient
pris
en
charge
à
l’IME
avec
une
rééducation
orthophonique.
Un
suivi
psychologique
et
pédopsychiatrique
avait
été
mis
en
place
en
centre
médico-psychologique
(CMP),
puis
rapidement
suivi
en
raison
de
l’intensité
de
l’instabilité
psychomotrice,
par
une
prise
en
charge
de
deux
journées
et
demie
par
semaine
en
centre
d’accueil
thérapeutique
à
temps
partiel
(CATTP)
et
interrompue
prématurément
à
six
ans.
C’est
dans
ce
contexte
que
la
prise
en
charge
de
Stéphane
par
l’équipe
de
pédopsychiatrie
de
liaison
du
CHU
d’Amiens
avait
débuté
deux
ans
plus
tard
le
25
décembre.
Stéphane
avait
alors
huit
ans,
lors
de
son
arrivée
aux
urgences
après
avoir
menacé
de
se
défenestrer
suite
à
la
destruction
de
l’un
de
ses
cadeaux
par
son
beau-père.
Il
était
prévu
que
Sté-
phane
passe
la
période
de
Noël
en
compagnie
de
sa
mère
et
de
son
beau-père.
Ce
dernier,
n’ayant
pas
toléré
que
le
garc¸on
ne
se
plie
pas
à
son
autorité,
a
cassé
ce
jouet,
un
hélicoptère
en
plastique,
dans
le
but
de
sévir
contre
le
comportement
jugé
insolent.
Stéphane
avait
ensuite
pré-
senté
une
crise
clastique
détruisant
tout
autour
de
lui.
Du
fait
du
suivi
éducatif
existant
et
de
la
chronicité
des
troubles,
le
pédopsychiatre
des
urgences
avait
préconisé
un
retour
au
domicile.
La
mère
était
totalement
opposée
à
ce
projet
malgré
la
période
de
Noël.
Elle
ne
montrait
aucune
indulgence
pour
son
fils
et
restait
revendicative
quant
aux
soins.
Elle
avait
indiqué
à
l’équipe
des
urgences
que
son
fils
leur
serait
laissé
quelle
que
soit
la
décision
médicale.
Par
conséquent,
afin
d’apaiser
les
tensions
familiales,
une
hospitalisation
avait
été
décidée
pour
mettre
en
place
un
traitement
symptomatique
à
visée
sédative.
Finalement,
elle
a
été
propice
à
un
bilan
diagnostique.
Le
patient
avait
rapidement
noué
des
liens
avec
l’équipe.
Il
n’exprimait
aucune
idée
suicidaire
et
n’élaborait
pas
sur
cette
menace
de
défenestration
qui
apparaissait
comme
un
propos
impulsif
dans
un
contexte
de
crise.
Lors
de
la
pre-
mière
rencontre
dans
le
service,
Stéphane
avait
peu
parlé
mais
avait
tout
de
même
exprimé
sa
tristesse.
Aux
entre-
tiens,
il
se
montrait
coopérant,
mais
son
attention
était
difficile
à
retenir.
Il
se
dirigeait
spontanément
vers
des
jeux
destinés
aux
plus
jeunes.
Il
recherchait
le
contact,
nous
prenait
la
main,
cherchait
à
attirer
notre
attention.
Après
quelques
jours,
nous
avons
rencontré
la
mère
de
l’enfant.
Celle-ci
s’était
rapidement
montrée
débordée
émotionnel-
lement.
Alors
que
le
patient
pensait
sortir
de
l’hôpital,
nous
lui
avons
annoncé
qu’il
resterait.
Les
sanglots
provoqués
par
cette
déception
ont
été
nommés
«
crise
»
par
la
mère.
Ils
ont
été
apaisés
lorsqu’elle
prit
Stéphane
dans
ses
bras
à
notre
demande.
Nous
avons
pu
observer
à
travers
cette
scène
les
difficultés
que
rencontrait
cette
mère
dans
son
rôle
de
réassurance
maternelle.
De
plus,
elle
pensait
ne
pas
être
entendue
par
les
équipes
sociales
et
médicales
concernant
les
crises
de
Sté-
phane,
qu’elle
comparait
au
comportement
de
son
père
décrit
comme
violent.
Nous
constations
l’absence
de
repères
temporels
chez
la
mère
et
l’enfant,
et
la
difficulté
pour
Stéphane
de
construire
son
espace
transitionnel,
fondement
des
activités
de
penser
et
de
fantasmer.
Sa
mère
ne
connais-
sait
pas
les
dates
auxquelles
elle
devait
recevoir
son
fils.
Celui-ci
était
perdu
dans
son
emploi
du
temps
entre
ses
milieux
de
vie
et
ses
activités
éducatives.
En
outre,
sa
mère
était
incapable
de
parler
de
son
enfant
bébé
et
des
rela-
tions
qu’elle
pouvait
avoir
avec
lui.
Mais
nous
savions
que
ces
interactions
précoces
s’étaient
déroulées
dans
un
contexte
de
dépendance
éthylique
des
parents
et
que
l’histoire
était
émaillée
d’épisodes
violents
avec
une
notion
de
maltrai-
tance
paternelle
à
l’égard
de
Stéphane.
Nous
avons
continué
l’évaluation
en
rencontrant
la
famille
d’accueil
et
nous
avons
pu
observer
que
bien
qu’il
semblait
exister
entre
Stéphane
et
le
père
de
la
famille
d’accueil
un
lien
affec-
tif
fort,
l’assistante
maternelle
exprimait
en
revanche
des
propos
rejetants
et
culpabilisants
envers
le
patient.
Elle
fai-
sait
part
de
sa
lassitude
face
à
l’agitation,
à
l’explosivité
et
aux
crises
d’opposition,
qui
selon
elle,
apparaissaient
lorsque
l’on
contrariait
Stéphane.
Un
épisode
similaire
à
celui
de
l’hôpital
a
été
rapporté
par
la
famille
d’accueil
:
une
crise
s’est
arrêtée
lorsque
leur
fille
eut
une
attitude
réconfortante.
Durant
ces
événements
appelés
«
crises
»
par
son
entourage
adulte,
l’enfant
semblait
perdre
le
contrôle
de
ses
mouvements
et
s’acharnait
dans
un
désordonné-
ment
d’émotions
contre
lui-même,
les
autres
et
les
objets.
Ces
moments
d’agitation
se
présentaient
plusieurs
fois
par
semaine
et
pouvaient
durer
jusqu’à
trois
heures
consécu-
tives.
Cette
hospitalisation,
dont
le
projet
initial
consistait
en
la
mise
en
place
d’un
traitement
symptomatique
à
visée
sédative,
nous
permit
d’observer
un
tableau
clinique
mul-
tiforme
qui
ouvrait
plusieurs
possibilités
thérapeutiques
en
fonction
de
notre
évaluation
diagnostique
et
de
la
discussion
clinique.
Symptômes
cliniques
évocateurs
d’un
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur
Dans
le
cas
de
notre
patient,
nous
retrouvions
une
dysphorie
persistante
et
des
crises
de
colères
fréquentes
et
intenses,
caractéristiques
du
TSRH.
En
effet,
les
critères
fondamen-
taux
du
TSRH
sont
:
une
irritabilité
chronique
sévère
et
;
des
crises
de
rage
[5]
D.
Purper-Ouakil
résume
les
caractéris-
tiques
de
la
manière
suivante
[6]
:
une
humeur
chroniquement
anormale
et
définie
par
la
présence
d’une
irritabilité,
de
colère
ou
de
tristesse,
pré-
sents
quasiment
en
permanence
;
une
hyperréactivité
aux
stimuli
négatifs,
avec
au
moins
trois
crises
de
colère
par
semaine
;
une
hyperexcitabilité
avec
au
moins
trois
symptômes
parmi
les
suivants
:
insomnie,
distractibilité,
fuite
des
idées,
instabilité/nervosité,
débit
verbal
rapide,
compor-
tement
intrusif
dans
les
relations
interpersonnelles.
Ce
86
L.
Masi
et
al.
critère
était
utilisé
pour
la
définition
initiale
du
TSRH
avec
hypervigilance
[1],
mais
n’a
pas
été
retenu
par
le
DSM-5
[5]
comme
nous
le
verrons
ci-dessous.
Les
crises
de
colère
comprennent
des
manifestations
verbales
et
comportementales
et
des
réactions
dispropor-
tionnées
en
termes
de
durée
et
d’intensité
par
rapport
à
la
situation.
Le
début
des
troubles
apparaît
avant
12
ans
et
la
durée
d’évolution
est
d’au
moins
un
an.
On
note
un
retentis-
sement
personnel
dans
au
moins
deux
domaines
de
vie
tels
que
la
sphère
scolaire,
familiale,
sociale,
etc.
Les
recherches
en
cours
indiquent
que
les
enfants
avec
TSRH
diffèrent
de
ceux
diagnostiqués
bipolaires
dans
leur
devenir,
dans
le
sex-ratio,
dans
les
antécédents
familiaux
et
dans
la
physiopathologie
[4].
Évaluation
standardisée
Afin
d’approfondir
le
bilan
clinique
psychiatrique
de
Sté-
phane,
nous
avons
associé
notre
observation
sémiologique
à
un
entretien
semi-structuré
d’évaluation
diagnostique,
la
version
francophone
du
Kiddie-SADS
(Schedule
for
Affec-
tive
Disorder
and
Schizophrenia,
version
pour
les
enfants
de
6
à
18
ans
ou
K-SADS)
avec
le
module
du
Kiddie
SADS
parents
et
enfant
dédié
au
TSRH.
Cet
entretien
permet
de
guider
la
démarche
diagnostique
en
fonction
des
cri-
tères
du
Diagnostic
and
Statistical
Manual
(DSM)
avec
les
parents
puis
l’enfant.
En
ce
qui
a
trait
au
Kiddie-SADS,
nous
avons
utilisé
la
version
de
l’entrevue
semi-structurée
concernant
l’épisode
actuel,
un
instrument
couramment
uti-
lisé
dans
les
études
pédopsychiatriques
et
qui
présente
une
validité
clinique
satisfaisante
établie
depuis
les
premières
versions
développées
par
Puig-Antich
(Ambrosini,
2000).
Les
diagnostics
ont
été
établis
par
le
«
Best-Estimate
»
[7]
qui
permet
de
classer
et
de
déterminer
le
diagnostic
principal.
En
effet,
le
Kiddie-SADS
peut
générer
plusieurs
diagnostics
qui
vont
pouvoir
être
hiérarchisés
en
prenant
en
compte
l’ensemble
des
données
cliniques
tel
que
le
requiert
la
méthode
consensuelle
du
Best-Estimate
(team
consensus).
Afin
de
préciser
plusieurs
dimensions
sémiologiques,
nous
avons
utilisé
plusieurs
auto-questionnaires
:
l’Affective
Labi-
lity
Scale
[8]
(ALS)
pour
la
labilité
émotionnelle
et
le
Beck
Depression
Inventory
II
(BDI-II)
pour
l’humeur
dépressive.
Dans
le
cas
de
Stéphane,
le
Kiddie-SADS
indiquait
un
trouble
de
l’opposition
avec
provocation
(TOP)
trouble
défi-
citaire
de
l’attention
avec/ou
sans
hyperactivité
(TDAH)
neurodéveloppemental.
Les
résultats
à
l’ALS
confirmait
une
grande
instabilité
de
l’humeur.
Le
Kiddie-SADS
TSRH
parents
et
enfants
indiquait
un
TSRH
avec
hypervigilance.
En
revanche,
aucun
syndrome
dépressif
n’a
été
retrouvé
ni
au
BDI-II
ni
au
Kiddie-SADS.
De
même,
nous
n’avons
pas
retrouvé
de
troubles
anxieux
lors
de
cette
évaluation
cli-
nique
standardisée.
Le
bilan
standardisé
était
convergent
avec
l’impression
clinique
d’instabilité
psychomotrice
syn-
dromique.
Ce
bilan
diagnostique
standardisé
a
été
discuté
en
équipe
dans
le
contexte
de
l’observation
clinique
et
de
l’histoire
personnelle
et
familiale
de
Stéphane.
Les
symp-
tômes
anxieux
retrouvés
nous
évoquaient
un
diagnostic
d’anxiété
de
séparation,
mais
nous
n’avions
pas
tous
les
cri-
tères
cliniques
pour
confirmer
ce
diagnostic
au
KSADS.
Un
tableau
clinique
d’instabilité
psychomotrice
a
été
retrouvé
avec
la
triade
inattention,
hyperactivité
et
impulsivité
sans
toutefois
qu’il
ne
s’agisse
d’un
TDAH
neurodéveloppemen-
tal
selon
la
description
DSM,
mais
plutôt
d’une
instabilité
psychomotrice
syndromique
[9].
Exploration
de
la
psychomotricité
Le
bilan
psychomoteur
explore
les
troubles
tonico-praxiques
associés
à
l’instabilité
en
précisant
leur
dynamique
selon
le
contexte
sensoriel
et
relationnel,
les
difficultés
de
repé-
rage
spatio-temporel,
les
anomalies
de
la
représentation
et
de
l’investissement
du
corps.
Le
bilan
psychomoteur
de
Stéphane
a
mis
en
évidence
une
instabilité
psychomotrice
contextuelle
sans
impulsivité
et
un
profil
sensoriel
particu-
lier
[10].
Au
questionnaire
de
Dunn
explorant
l’intégration
sensorielle
[11],
on
retrouve
une
hyposensorialité
de
la
zone
orale
sans
distinction
des
aliments.
Ce
déficit
sensoriel
pour-
rait
être
mis
en
lien
avec
l’avidité
affective
et
l’agrippement
relationnel
de
Stéphane.
Approche
psychodynamique
Au-delà
de
la
clinique
psychiatrique,
c’est
le
bilan
psycho-
logique
et
l’analyse
psychodynamique
qui
différencieront
les
diverses
configurations
psychopathologiques
associées
au
tableau
clinique
d’instabilité
psychomotrice
syndromique
avec
TSRH.
Dans
la
situation
de
Stéphane,
l’exploration
psy-
chodynamique
a
retrouvé
les
éléments
d’une
organisation
psychique
et
relationnelle
s’apparentant
à
un
état
limite.
Il
semblait
y
avoir
une
transaction
borderline
entre
la
mère
et
le
fils
avec
la
présence
de
messages
maternels
contradictoires
et
des
confusions
de
vécus
et
de
temps.
La
mère
ne
connaissait
pas
les
dates
elle
recevait
son
fils
au
domicile.
Stéphane
était
lui
aussi
perdu
dans
son
emploi
du
temps.
La
relation
enchainait
des
moments
de
rapproche-
ment
et
de
rejet
sans
suite
compréhensible
ou
prévisible.
L’identité
de
l’enfant
paraissait
diffuse,
ce
qui
contri-
buait
à
l’impulsivité
et
rendait
compte
de
son
comporte-
ment
immature
et
de
la
perturbation
du
contact
avec
la
réalité.
Sur
le
plan
personnel,
le
jeune
garc¸on
présentait
des
changements
de
fonctionnement
brusques
et
fréquents,
«
semblant
lâcher
une
pensée
pour
une
autre
»
[12].
Les
variations
de
fonctionnement
s’observaient
dans
les
sphères
motrices,
cognitives
et
émotionnelles.
La
dyschronie
était
importante
à
l’incapacité
de
se
percevoir
en
continuité
sur
le
plan
temporel.
Du
fait
de
son
attachement
insécure,
Stéphane
n’avait
pas
atteint
une
conception
de
son
iden-
tité
qui
lui
permette
de
faire
face
aux
séparations
sans
une
insécurité
profonde.
Les
relations
d’objet
étaient
modu-
lées
par
des
mécanismes
de
défense
:
clivage,
projection,
dévaluation.
Nous
pensions
que
l’angoisse
d’abandon
acti-
vait
ces
mécanismes.
Nous
retrouvions
la
description
de
J.M.
Guilé
d’une
perception
des
pairs
insécurisante
associée
à
une
ambivalence
extrême
sur
le
plan
relationnel
[13].
Les
variations
émotionnelles
étaient
rapides
et
imprévisibles
:
des
frustrations
banales
pouvaient
aussi
bien
susciter
des
actes
agressifs
démesurés
qu’un
repli
prolongé.
Lors
des
périodes
éveillant
un
sentiment
d’échec,
le
patient
expri-
mait
sa
conviction
profonde
d’être
mauvais.
Diagnostic
d’un
trouble
sévère
de
régulation
de
l’humeur
à
partir
d’un
cas
d’instabilité
psychomotrice
87
Dans
cette
forme
clinique,
l’inattention
et
l’hyperkinésie
s’inscrivaient
dans
un
tableau
affectif
complexe
l’instabilité
était
notable.
Les
recours
à
l’agir
étaient
fréquents
et
occasionnaient
des
gestes
auto
et
hétéroa-
gressifs.
La
pathologie
de
l’agir
de
Stéphane
impliquait
un
défaut
de
contenance
au
niveau
émotionnel.
Les
conduites
d’opposition
répétées
traduisaient
les
défenses
narcissiques
[13]
au
sens
d’Otto
Kernberg
[14]
et
la
souffrance
nar-
cissique
était
manifeste.
D’un
côté,
sa
mère
se
montrait
rejetante
et
ambivalente,
et
d’un
autre,
la
mère
de
la
famille
d’accueil
était
en
violent
conflit
avec
lui.
Pour
les
deux
femmes,
les
comportements
de
l’enfant
étaient
considérés
comme
des
actes
de
mauvaise
volonté
qu’il
fal-
lait
réprimer.
Les
points
de
repère
spatiaux
disparaissaient
à
chaque
changement.
Les
messages
immédiats
étaient
compris,
mais
ils
ne
pouvaient
pas
être
rattachés
à
un
continuum
puisque
ceux-ci
ne
pouvaient
être
appréhendés
que
de
fac¸on
morcelée.
Sur
le
plan
relationnel,
Stéphane
entrait
en
contact
avec
les
adultes,
mais
de
manière
régressive
et
familière.
Il
enga-
geait
une
relation
insolite
autant
par
l’intensité
(multitude
de
désirs
projetés
avec
très
peu
de
censure)
que
par
la
qualité.
L’autre
semblait
considéré
comme
un
objet
qu’il
ne
pouvait
posséder
qu’en
discontinuité,
mélange
d’appel
passionnel
puis
d’oubli
[15].
Lors
de
frustrations,
Stéphane
présentait
de
grands
moments
de
rage
dirigés
vers
sa
mère
et
sa
famille
d’accueil
:
des
cris,
des
pleurs
et
des
insultes
blessantes.
Ces
moments
semblaient
exprimer
sa
solitude
et
son
désespoir.
Ces
événements
étaient
incompris
par
les
adultes
de
son
entourage
qui
lui
renvoyaient
des
mes-
sages
d’hostilité.
Stéphane
présentait
des
variations
de
fonctionnement
dans
les
sphères
motrices,
émotionnelles
et
relationnelles.
Ce
tableau
clinique
pouvait
évoquer
un
état
limite.
Le
sujet
est
incapable
de
se
percevoir
en
continuité
dans
le
temps
et
n’a
pas
atteint
une
conception
qui
lui
per-
mette
de
faire
face
aux
séparations
sans
anxiété
excessive.
L’angoisse
de
perte
d’objet
était
majeure
et
peu
contenue
dans
l’espace
psychique.
Selon
M.
Lemay,
le
syndrome
carentiel
n’est
pas
déter-
miné
par
un
abandon
mais
prend
son
sens
selon
le
milieu
substitutif
[15].
Dans
le
cas
de
Stéphane,
le
milieu
de
la
famille
d’accueil
a
pu
lui
apporter
une
certaine
stabilité,
d’une
part,
parce
que
cette
famille
d’accueil
est
la
même
depuis
le
placement
et,
d’autre
part,
parce
que
la
relation
avec
le
père
de
la
famille
reste
un
point
d’ancrage
pour
l’enfant
par
une
certaine
symbolique
du
père
retrouvée.
Aussi
n’avons
nous
pas
constaté
de
vécu
abandonnique
chez
cet
enfant.
Discussion
diagnostique
Ainsi,
d’un
point
de
vue
clinique,
nous
retrouvions
pour
Stéphane
une
instabilité
psychomotrice
qui
ne
s’inscrivait
ni
dans
un
TDAH
ni
dans
une
instabilité
psychomotrice
symptomatique
(trouble
autistique,
trouble
envahissant
du
développement,
etc.).
En
effet,
en
plus
d’être
liée
à
un
TSRH,
cette
instabilité
était
syndromique
[9].
Cette
instabi-
lité
psychomotrice
ne
peut
se
comprendre
qu’en
référence
à
l’organisation
psychique
de
l’enfant
et
à
l’évolution
de
ses
modalités
relationnelles
et
seulement
en
le
resti-
tuant
dans
un
contexte
clinique
[9,16].
De
ce
fait,
il
était
intéressant
d’utiliser
l’approche
psychopathologique
pour
mieux
comprendre
et
appréhender
le
patient.
Cette
des-
cription
empruntait
plusieurs
éléments
à
C.
Mille
[17]
qui
soulignent
bien
la
dimension
relationnelle
de
ces
troubles.
Quelle
que
soit
l’étiopathogénie
retenue,
l’instabilité
psy-
chomotrice
s’exprime
dans
un
registre
relationnel.
Les
troubles
extériorisés
marquant
la
clinique
de
cette
insta-
bilité
ne
peuvent
laisser
indifférent
l’entourage
dont
les
réactions
viennent
à
leur
tour
alimenter
la
symptomatologie
[9,17].
Sachant
que
la
comorbidité
de
l’instabilité
psychomo-
trice
avec
les
autres
troubles
disruptifs
est
importante,
il
n’était
pas
étonnant
de
retrouver
chez
Stéphane
des
conduites
d’opposition
significatives,
un
trouble
opposition-
nel
au
sens
du
DSM-IV.
Enfin,
nous
avons
observé
chez
Stéphane
des
crises
de
colère
disproportionnées
par
rap-
port
à
la
situation
qui
les
a
provoquées.
La
fréquence
est
supérieure
à
trois
fois
par
semaine.
Entre
les
crises,
Sté-
phane
reste
irritable
et
triste.
Ces
crises
sont
présentes
à
l’école
et
à
la
maison
depuis
l’âge
de
6
ans,
sans
qu’il
n’y
ait
jamais
eu
de
nette
amélioration.
Ces
symptômes
sont
décrits
dans
le
DSM-5
pour
le
diagnostic
de
TSRH.
Aussi,
dans
cette
définition
restreinte
à
une
dysphorie
associée
à
des
crises
de
rage,
le
TSRH
se
distingue
du
TDAH
mais
peut
tout
de
même
se
combiner
avec
lui
au
sein
de
tableaux
compo-
sites
[6].
Ce
diagnostic
clinique
corroborait
aux
résultats
des
entretiens
semi-structurés
d’évaluation
diagnostique
avec
le
Kiddie-SADS
module
TSRH
et
l’ALS.
En
effet,
Stéphane
était
distrait
et
impulsif
quel
que
soit
l’environnement
il
se
trouvait.
Toutefois,
l’évaluation
individuelle
et
familiale
n’avait
pas
révélé
l’existence
de
difficultés
de
séparations
avec
le
milieu
familial
[16].
Lors
des
séparations,
on
observait
des
crises
de
colère
qui
pou-
vaient
exprimer
une
angoisse
de
perte
d’objet
à
un
défaut
de
contenance
psychique
à
l’origine
d’une
explosion
d’émotion.
Ainsi,
ce
défaut
de
contenance
psychique
ne
se
traduisait
non
pas
par
une
angoisse
de
séparation
mais
plu-
tôt
par
des
conduites
d’opposition
qui
nous
évoquaient
des
tentatives
pour
maîtriser
l’objet
et
par
des
crises
de
colère
en
lien
avec
un
TSRH.
Par
ailleurs,
le
risque
d’apparition
d’un
syndrome
dépressif
dans
le
cadre
d’une
instabilité
de
l’enfance
est
connu
[12]
car
le
retentissement
fonctionnel
sur
les
apprentissages
et
les
relations
minent
l’estime
de
soi
[18].
Cependant,
sur
le
plan
clinique,
nous
n’avons
pas
retrouvé
de
syndrome
dépressif
constitué.
Dans
le
cas
présent,
l’articulation
entre
l’évaluation
cli-
nique
standardisée
et
l’évaluation
psychopathologique
nous
a
permis
de
diagnostiquer
un
TSRH
par
l’intermédiaire
de
la
première
évaluation
et
nous
permettait
par
la
deuxième
d’expliquer
l’instabilité
psychomotrice
syndromique
sous
l’angle
de
l’état
limite
chez
l’enfant.
Cette
approche
enracine
la
prise
en
charge
dans
la
compréhension
psycho-
pathologique
des
instabilités
et
des
déficits
de
l’attention
[16].
Proposition
thérapeutique
La
démarche
diagnostique
multi-axiale
a
évité
une
prescrip-
tion
purement
symptomatique
dans
le
but
de
simplement
«
calmer
des
comportements
bruyants
».
La
prise
en
charge
1 / 7 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !