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qu’il est mesuré par les statistiques, peut s’accroître si le nombre d’emplois augmente (plus
vite que la population), mais aussi grâce au développement du travail à temps partiel, des
emplois précaires, des programmes d’activation, de l’intérim, etc. Ces diverses formes de
travail ont un effet positif sur le taux d’emploi, sans nécessairement contribuer à une baisse du
chômage réel. En d’autres termes, « l’amélioration du score ne se confond pas avec
l’amélioration réelle de la situation de l’emploi » (Salais, 2004, 313).
1.2 Les priorités de la SEE
La SEE est un aujourd’hui présentée comme un outil au service d’une stratégie plus globale -
celle de Lisbonne- selon laquelle l’Europe doit devenir la « société de la connaissance la plus
compétitive au monde », ce qui implique une main-d’œuvre qualifiée, mobile et disponible,
en quantité suffisante, flexible et au coût limité. De nombreux travaux ont décrit son mode de
fonctionnement et ses principales évolutions4. Rappelons que les priorités de la SEE sont
énoncées dans les Lignes directrices adoptées par l’UE, que les États membres s’engagent à
mettre en œuvre. Ces dernières définissent des objectifs qui, dans le cadre d’une méthode
ouverte de coordination, servent de guide aux politiques nationales. Elles traduisent assez
précisément les orientations de la politique mise en œuvre et s’inscrivent, malgré des
changements, dans une évidente continuité. L’encadré suivant présente l’intitulé des Lignes
directrices adoptées pour la période 2005-20085.
lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32002D0177:FR:HTML
4 Voir par exemple Goetschy, 2003 et Pochet, Degryse, 2003.
5 Le texte adopté par le Conseil contenant les Lignes directrices pour l’emploi étant relativement long, on
invitera le lecteur à s’y reporter, puisque leur énoncé seul ne permet pas toujours d’en saisir la substance. Ainsi,
par exemple, « favoriser une approche fondée sur le cycle de vie » (LD 18) implique le développement de
« parcours vers l’emploi » pour les jeunes, l’accroissement de l’activité professionnelle des femmes, le
développement de structures abordables de garde d’enfants ou le « soutien au vieillissement actif » par des
« mesures adéquates favorisant le travail et décourageant les retraites anticipées », etc.