A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille
Sciences économiques & sociales
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B. Comment expliquer les évolutions du commerce international ?
1. Que nous enseigne la théorie économique ?
Document 2 – À quelles questions cherche à répondre la théorie économique ?
La théorie du commerce international est née de l’analyse développée par les auteurs classiques anglais. Les thèses de ces auteurs ont été élaborées au moment
de la Révolution Industrielle en Grande-Bretagne. (…) Elles défendent les vertus du libre échange. En cela, elles répondaient aux attentes de l’industrie anglaise
naissante. D’un côté, la libéralisation du commerce permettait une baisse du coût de la main d’œuvre en rendant possible la diminution des coûts de
subsistance grâce à l’importation des produits agricoles étrangers moins onéreux. D’un autre côté, elle procurait des débouchés à la production industrielle
britannique. Cette adéquation aux conditions de son époque explique sans doute, au moins partiellement, le succès de l’analyse classique. Mais si elle nous
intéresse encore aujourd’hui, c’est parce que le schéma général qu’elle a tracé reste toujours au cœur de l’analyse du commerce international.
Toute l’analyse du commerce international s’articule autour de trois questions essentielles : « Pourquoi les pays échangent-ils ? », c’est la question du
foncement de l’échange. « Quel pays échange quel produit ? » c’est la question du sens de l’échange. « Comment se fait l’échange ? », c’est la question des
termes de l’échange avec son corollaire, la répartition de ses gains.
C. Aubin et P. Norel – Economie internationale – le Seuil, coll. Points économie, 2001
Question : Résumez le texte en 1 schéma
Les fondements de l’échange : la spécialisation des tâches et les différences entre pays
Document 3 – Le commerce international : avantages de la spécialisation
Smith a largement célébré les avantages de la division du travail, de la spécialisation des tâches. C’est là un moyen de produire davantage, à moindre coût. Mais
la division du travail va de pair avec l’échange. Se spécialiser implique de renoncer à produire soi-même certains biens qui sont obtenus en échange du surplus
de production que permet la spécialisation. Ce principe général fonde toute la doctrine libérale de Smith et des économistes classiques. Il vaut tout aussi bien
pour les individus qu’à l’échelle internationale. L’ouverture au libre-échange doit être la plus large possible puisque l’extension du marché accroît la faculté
d’échanger et que c’est cette faculté qui donne lieu à la division du travail, source de richesse. L’échange permet à chacun de se concentrer ses activités dans le
domaine où il est le plus performant, voire de renforcer ses compétences si la spécialisation accroît la productivité. En d’autres termes, l’échange permet une
affectation plus efficace des ressources productives.
L’idée est présente dans toutes les analyses du commerce international. Elle apparaît cependant sous une forme quelque peu tronquée dans les formulations
qui, à la suite de Ricardo, vont constituer les bases de l’analyse traditionnelle jusqu’à la période contemporaine. Dans ces formulations, l’accent est mis sur la
capacité d’exploiter, par la spécialisation, des écarts de compétences qui sont prédéterminés. Pour Smith, ce n’est pas là le seul avantage de la spécialisation.
Selon l’adage « c’est en forgeant que l’on devient forgeron », la spécialisation permet d’accroître la productivité. Le renforcement de la production peut
s’accompagner d’une baisse du cout unitaire. Cette idée, très présente dans l’œuvre de Smith, sera négligée pendant longtemps par les théoriciens du
commerce international. Elle se retrouve aujourd’hui dans les analyses modernes qui envisagent l’existence d’économie d’échelle.
C. Aubin et P. Norel – Economie internationale – le Seuil, coll. Points économie, 2001
Question : À partir des étiquettes ci-dessous, construisez un schéma synthétisant les idées principales du texte
Document 4 - Des différences à l’origine des échanges entre pays - Manuel Hachette, doc 4 p. 69, questions 1 à 3
Avantages absolus, relatifs et dotations factorielles
Document 5 – Des avantages absolus aux avantages comparatifs
A. La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu'à faire. Le tailleur ne cherche
pas à faire ses souliers, mais il les achète au cordonnier ; le cordonnier ne tache pas de faire ses habits, mais il a recours au tailleur ; le fermier ne s'essaye point
à faire les uns ni les autres, mais il s'adresse à ses deux artisans et les fait travailler. (…) Ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en particulier ne
peut être folie dans celle d'un grand empire. Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l'établir
nous mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie, employée dans le genre dans lequel nous
avons quelque avantage.
Source : Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776
B. Supposons que 2 pays, l’Angleterre et le Portugal, produisent du vin et du tissu destiné à la fabrication de drap. Pour produire un tonneau de vin, un ouvrier
viticole portugais doit travailler 80h. L’ouvrier anglais, lui, est sensiblement moins performant et doit fournir un travail de 120h.
La situation est inverse dans la production de drap. Là où la production d’un mètre de drap nécessite 100h de travail au Portugal, 90h suffisent en Angleterre.
Dans cet exemple fictif, on suppose que chaque pays produit une unité de chaque bien. La production mondiale est donc de 2 tonneaux de vin et de 2 mètre de
drap.
C. La situation peut être telle en Angleterre que la production de drap exige le travail de 100 [heures de travail]. Mais, que ce pays tente de produire son vin,
cela pourrait nécessiter (…) 120 [heures de travail]. L'Angleterre jugerait donc qu'elle a intérêt à importer son vin, et à le payer par ses exportations de drap.
Au Portugal, la production de vin pourrait n'exiger que le travail [de 80 heures], et la production de drap le travail [de 90 heures]. Il s'avérerait donc avantageux
pour ce pays d'exporter du vin en échange de drap. Cet échange pourrait survenir quand bien même la marchandise importée par le Portugal pourrait être
produite dans ce pays avec moins de travail qu'en Angleterre. Bien que le Portugal pût fabriquer le drap en employant 90 [heures de travail], il l'importerait d'un
pays où cette production requiert (…) 100 [heures de travail], parce qu'il serait plus avantageux pour lui d'employer son capital à produire du vin contre lequel il
obtiendrait davantage de drap anglais, que de fabriquer du drap en détournant une part de son capital de la culture des vignes pour le placer dans la
manufacture du drap. Ainsi, l'Angleterre offrirait le produit du travail de 100 [heures] contre le produit du travail de 80.
Source : D’après David Ricardo, Principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817.
Questions :
1. Comment A. Smith justifie-t-il le commerce entre les pays (texte A).?
2. Dans quelle « industrie » les pays ont-ils intérêt à se spécialiser (texte A)?