L`IDE, un interlocuteur de la plainte douloureuse

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12ème journée annuelle du FARAP
La douleur à l’épreuve de l’oubli
L’IDE, un interlocuteur de la
plainte douloureuse
Jérôme WEISSE
Infirmier Centre Douleur
Centre Hospitalier Saint Jean De Dieu - Lyon
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La douleur est une expérience individuelle
et subjective.
Un phénomène pluridimensionnel:
physique, psychique, et social.
Une sorte « d’énigme » médicale.
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La prévalence globale de la douleur chez les
sujets âgés est importante
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50% des sujets à domicile.
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80% des sujets en institution.
L’on sait que la fréquence de la maladie
d’Alzheimer augmente avec l’âge.
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Dans le plan de lutte contre la douleur
2006/2010
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L’un des 4 axes de travail portait sur
l’amélioration de la prise en charge des
populations les plus vulnérables dont la
maladie d’Alzheimer.
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La personne douloureuse atteinte d’Alzheimer est
une personne douloureuse comme une autre
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Cependant, l’évaluation et la prise en
charge de la douleur chez ces patients
restent un sujet délicat.
Plusieurs études montrent que chez les
sujets déments, la douleur est
insuffisamment diagnostiquée et traitée
par rapport aux sujets non déments.
(Scherder E. et al. BMJ 2005 ; 330 : 461-4.)
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Le patient Alzheimer trouve t-il toujours un
interlocuteur à sa plainte douloureuse ?
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L’infirmier : un interlocuteur privilégié
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Connait très bien le patient.
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Contribue au lien avec la famille du patient.
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L’évaluation de la douleur fait partie de son
rôle propre.
Relaie les informations aux autres
soignants.
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Et pourtant, le plus difficile est de décoder la
plainte douloureuse chez le patient Alzheimer
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Décoder une communication perturbée
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La communication permet de partager des
informations, lorsqu’on transmet un
message, si la personne a du mal à
recevoir le message ou à y répondre, alors
la communication devient difficile.
Dans l’Alzheimer, le premier symptôme est
le manque de mot.
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Une expression verbale modifiée
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Le discours est appauvri, seuls restent les mots de la
douleur.
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Tendance à la dispersion, difficulté de concentration.
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Ne sait plus ou il avait mal en arrivant, plainte on-off.
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Les plaintes sont multiples, imprécises, diffuses, et
paraissent disproportionnées par rapport aux données
somatiques.
La douleur aigüe est noyée dans toute une série de plaintes
chroniques.
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Chez le patient Alzheimer, le support
verbal manque et c’est la façon
d’exprimer la douleur qui est
différente.
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Le dépistage de la douleur, une étape
essentielle pour l’infirmier
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Vigilance +++
Recherche des ATCD douloureux auprès de
l’entourage habituel du patient (soignant,
famille, aidants).
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Plus la démence est sévère plus la douleur
influence les troubles du comportement.
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Tout changement de comportement doit être
suspect.
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L’observation du comportement est
primordiale.
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L’expression non verbale
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Confusion, agitation, régression, prostration.
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Troubles du sommeil.
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Baisse spontanée de la motricité (refus de se
lever, de marcher).
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Manifestations dépressives, pleurs...
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Refus de s’alimenter.
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Refus de soins.
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Une évaluation de la douleur difficile
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Obligation légale: décret de compétences, HAS...
Auto-évaluation ou hétéro-évaluation: formation
de toute l’équipe soignante.
Un score signalant une douleur ne rime pas
toujours avec une prescription médicamenteuse.
Toujours s’ interroger sur la signification du score
de l’évaluation.
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Pour décoder le message douloureux
retour aux fondamentaux
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Savoir écouter le patient
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Savoir observer le patient
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Pour écouter et observer, l’IDE doit avoir :
De la conviction
« Croire en la douleur de l’autre c’est déjà
être thérapeutique ».
De la créativité
Par des gestes, des mimiques, des attitudes…
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Pour écouter et observer, l’IDE doit avoir :
De la compréhension
De l’effet de la maladie sur la communication
De la patience
Ecouter, regarder, attendre une réponse,
répéter…
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CONCLUSION
Etre l’interlocuteur du message douloureux
chez le patient Alzheimer
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Un syndrome complexe, usant pour le soignant
C’est prendre du temps auprès du patient
Notion de soin de confort
« la chose la plus importante en communication,
c’est d’entendre ce qui n’est pas dit » P.DRUCKER
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MERCI DE VOTRE ATTENTION…
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