Quelles sont les questions? (1/4)
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•La croissance globale va-t-elle accélérer en 2017?
En 2016, l'économie mondiale a été caractérisée par une dynamique modérée. La croissance mondiale a ralenti et
le commerce mondial suit une allure très faible (+0.8% (en volume) en septembre 2016 sur un an contre 7% en
moyenne sur les 20 ans avant la crise de 2007). La question posée pour 2017 est celle de la source d'impulsion qui
permettrait à l'économie globale de changer d'allure. La Chine et les Etats-Unis, même après Trump, n'auront
qu'une contribution modeste et insuffisante pour infléchir la croissance globale durablement.
•Mais dans le détail quelle sera l'allure?
La dynamique de l'économie globale va être différenciée en 2017 en raison de la très probable politique de relance
qui sera menée aux USA. L'économie chinoise est stabilisée, les autorités ont fait le nécessaire pour cela, mais elle
est toujours en phase de transition vers une économie de services. L'Europe aura une allure hétérogène en raison
de la probable mise en œuvre du Brexit. Le Royaume Uni sera pénalisé alors que la zone Euro devrait maintenir
son rythme d'évolution. Du côté des émergents, l'Asie est la région ayant l'allure la plus positive.
•Que pourrait-il se passer aux USA?
Le programme présenté par le président élu, et en accord avec le Congrès républicain, porte, dans un premier
temps, sur une baisse significative et durable des impôts. Cela va améliorer le revenu des ménages et les résultats
des entreprises, notamment les entreprises domestiques. Ce sera un facteur clé d'amélioration, au moins
temporaire, du profil de la croissance US. Les dépenses supplémentaires viendront dans un deuxième temps.
•Cela sortira-t-il les Etats-Unis du risque de stagnation séculaire?
Depuis la reprise du 2ème trimestre 2009, la croissance américaine est beaucoup plus faible que par le passé.
D'ailleurs, 7 ans après le début du cycle l'inflation reste réduite car il n'y a pas de tensions sur l'appareil productif
ni sur le marché du travail. Cela reflète à la fois le net ralentissement de la productivité et une dynamique de
l'emploi qui n'est plus aussi robuste que par le passé. L'inflexion de la productivité traduit un investissement
insuffisant. Il faut donc créer les conditions d'une accumulation plus forte du capital. Il faudra que cela se réalise
pour que l'économie sorte de ce risque de stagnation séculaire. Le programme de dépenses en infrastructures (1
000 Mds USD sur 10 ans) pourrait y contribuer et être une incitation pour un investissement privé plus important.
•Y-aura-t-il contagion vers le reste du monde?
Il y a toujours un délai entre l'amélioration conjoncturelle aux USA et sa diffusion dans le reste du monde. Si le
programme se limite à la baisse d'impôts, l'impact sera limité en ampleur et dans la durée et serait davantage
perceptible en 2018 qu'en 2017. Il faudrait des mesures supplémentaires aux USA pour qu'effectivement il y ait
contagion vers le reste du monde et un effet positif persistant.