SNP – Sémiologie des états maniaques, dépressifs, anxieux, et des troubles de la personnalité
08/01/14
BERTHELOT Angèle D1
SNP
Remplaçant du Dr.Lancon
Relecteur 9
16 pages
Sémiologie des états maniaques, dépressifs, anxieux, et des troubles de la personnalité
Plan :
A. Etats maniaques
I. Définition du DSM
II. Approche multidimensionnelle
III Hypomanie
B. Dépression
I. Historique
II Epidémiologie
III. Critéres DSM
IV. Approche multidimensionnelle.
V. Critères de sevérité
VI. Disthymie
C. Troubles anxieux
I. Troubles anxieux DSM
II. Troubles obsessionnels compulsifs
III. Troubles de l'adaptation
IV. Etat de stress post traumatique
D Troubles de la personnalité.
Note du CR : C'est le cours du 18/12 qui a été reporté. Le prof qui a remplacé le Pr Lancon est allé très vite en
lisant juste ses diapos donc désolé pour les nombreuses listes de ce cours.
Introduction
On parle des troubles de l’humeur mais qu’est ce que « l’humeur »?
L'humeur est la «disposition affective de base qui donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable
ou désagréable oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur».
On définit également l'humeur comme étant la disposition affective dominante ou tonalité affective qui colore la
perception du monde et module l’activité cognitive, motrice et somatique.
En simplifié, c’est une réponse émotionnelle aux stimulis qui module les activités.On exprime nos émotions en
fonction de notre milieu.
L'humeur peut être altérée : déprimée, euphorique, expansive, irritable, labile
Cependant, ce n'est pas forcement pathologique. Il existe des variations normales de la tonalité thymique
réactionnelles à un événement donné ou saisonnier (en hiver on est plus déprimés).
La normalité est une norme statistique, fonctionnelle c'est à dire la non altération du fonctionnement
habituel (pas de retentissement dans la vie quotidienne).
Peu importe l’intensité de l’émotion, le point crucial est le retentissement sur le fonctionnement (très important
en diagnostic psychiatrique).
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Des personnes peuvent avoir une altération pathologique de l’humeur qui s'exprime en :
Intensité (quantitatif)
Inadéquation au contexte (qualitatif)
Modification du fonctionnement habituel (qualitatif)
Il existe un continuum thymique entre dépression (le plus bas) et manie ( le plus haut). Il s'agit de trouver le
juste milieu.
A. Etats Maniaques
I. Définition du DSM
Le DSM est le livre de référence en psychiatrie, il en est actuellement à sa 4eme édition (5ème à venir)
Le prof conseille de retenir les critères DSM uniquement.
Élévation anormale et persistante de l’humeur pendant au moins 1 semaine ou avec
hospitalisation.
Au moins 3 des symptômes présents pendant au moins 1 semaine et présentant un changement par
rapport a un état antérieur :
-Idées de grandeur, mégalomanie « je suis le plus beau, le plus fort. »
-Augmentation de la communication (hyper communication, parce-que les idées vont vite. Il parle tout le temps
pour dire ce qu’il lui passe par la tête.)
-Fuite des idées
-Activités dommageables
-Diminution du besoin de sommeil
-Augmentation de l’activité psychomotrice
-Distractibilité
Altération marquée du fonctionnement et/ou présence de symptômes psychotiques (manifestations
délirantes)
Pas du aux effets d’une substance
La consommation de drogues peut entraîner un état maniaque. La cocaïne est souvent consommée par les
maniaques, mais un état maniaque peut également être induit par corticothérapie, ou être tout simplement
organique.
II.Approche dimensionnelle
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a. Humeur émotions
Sa présentation, quand vous le recevez en consultation, on peut déjà noter :
– l'aspect/tenue : incurie(mauvaise hygiène, pas d’attention portée à l’aspect corporel), extravagance, étrangeté
– la mimique, la gestuelle : agitée (il se lève, se rassoit, se relève)
– l' attitude corporelle : maniérisme, instabilité psychomotrice,dispersion
Le contact que l'on peut avoir est :
– Difficile : réticence, hostilité, méfiance, indifférence, désinhibition
– Hypersyntone (= capacité à adapté le contact, à l’environnement )Ex : En consultation, on se vouvoie, lors
d’un cours en amphi, le discours est calme et posé. Ici le patient va présenter une familiarité, tutoiement, il
peut faire des jeux de mots avec votre nom.
Le discours d'un maniaque est dispersé, inadapté.
On note de nombreux troubles psychiques :
Troubles du contenu de la pensée : Exaltation imaginative (les idées fusent) , ↑ estime de soi, idées
délirantes (mégalomanie surtout)
Troubles du cours de la pensée :
Diffluence : La pensée peut être tellement désorganisée qu’on parle de fuite d’idées. c'est-à-dire que la
pensée suit un cour, puis d’un coup, deux pensées en même temps, puis revient à la pensée initiale, repart.
Tachypsychie (pense trop vite et donc passe du coq à l’âne)
Pensée tangentielle, c'est-à-dire qu’on rebondit sur tout les éléments du langage (hier j’ai mangé une
pomme, ça me fait penser que « pourquoi Ève a croqué dans la pomme », ce qui me rappelle le jour où le
bouldogue d'Ève m’a mordu )
Troubles du langage
la dynamique verbale : tachyphémie( parle vite), logorrhée(volume de mots important, il ne s’arrête
pas), écholalie (répète ce que vous dites, le jeu du perroquet)
la sémantique: néologismes/barbarismes( invente ses propres mots), circonlocutions(utilise une phrase
au lieu d’un mot simple, tourne autour du pot), paralogismes (raisonnement aberrant : le prof a un pull
rouge, il a donc ses règles)
productions parasites : Stéréotypie (tic de langage), verbale, écholalie (se repète), persévération (ne
change pas d'idée)
Troubles de la vie émotionnelle
Hyperesthésie émotionnelle (trop grande sensibilité) ,inadéquation de l’émotivité (réaction trop
importante par rapport au stimulus)
Irritabilité, hostilité
Hyperhédonie (trop grande capacité à retirer du plaisir)
Troubles de l’humeur
Elation De l’humeur : exaltation, gaieté exagérée, euphorie, idéation mégalomaniaque, hypertrophie du moi,
toute-puissance, familiarité, ludisme.
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b. Cognition
On peut observer:
une accélération psychique qui se caractérise par une tachypsychie et une logorrhée.
des troubles cognitifs : distractibilité, hypervigilance, désinhibition, achats inconsidérés (quand on fait
une folie, genre s’acheter une porsche parce qu’on a gagné au loto, c’est normal, ce qui relève de l’état
maniaque en revanche c’est de s’acheter 3 porsches d’un coup, un jour normal, et de recommencer le
lendemain ), projets multiples en cours.
des distorsions cognitves : biais positifs
Attributions internes des événements positifs
→ « la guerre en Irak est finie, c’est grâce à moi »
Ou attributions externe des événements négatifs
→ « j’ai loupé mes exams, c’est la faute de la fac qui voulait nous enculer »
c. Motricité
On peut observer :
- une accélération motrice : agitation, hyperactivité, hyperexpressivité
- désinhibition comportementale : conduites sexuelles à risque, conduites addictives, transgressions (trouble à
l'ordre public)
d. Troubles somato sensoriels : besoins primaires
- Troubles du sommeil : insomnie sans fatigue
- Troubles des conduites alimentaires : Amaigrissement (souvent due à une anorexie)
- Accentuation de la libido
- Complications somatiques : déshydratation, tachycardie, thermorégulation (insensibilité au froid),
hypersensorialité
III. Hypomanie
C'est un signe de manie, mais sans retentissement fonctionnel marqué.
Ce sont des patients que l’on ne voit pas en hospitalisation, alors que le maniaque finit systématiquement aux
urgences ou au poste.
Il y a une exaltation de l’humeur ou irritabilité >4 jours
Relax : on est pas hypomaniaque, ni maniaque, le retentissement fonctionnel serait remarqué par les proches,
et ils nous diraient quelque chose.
B. La dépression
I. Historique
Il n’y a pas qu’une seule définition de la dépression. C’est un concept qui traverse les âges.
Hippocrate a fait part d’une théorie humorale : excès d’humeur noire qui entraîne un replis sur soi, un caractère
craintif.
Au moyen âge c’est la conception moral (religieuse) qui l’emporte. On assimile la dépression à une paresse,
une négligence, et les malades sont traités par des supplices, des exorcismes.
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Au 18eme siècle c’est la naissance de la psychiatrie. Mais le caractère de dépression tel qu’on le connaît
maintenant est arrivé grâce à la naissance des anti dépresseurs ( qu’on a découvert par hasard, dans les
sanatoriums les tuberculeux qui prenaient de l'imipramine étaient plus 'joyeux')
II. Épidémiologie
Les chiffres ne sont pas à savoir par cœur..
La prévalence vie entière est de 16,2% donc 1 français sur 5 fera une fois dans sa vie une dépression.
La prévalence annuelle est de 6,6%.
Seuls 21,6% reçoivent un traitement adéquat.
On compte 30-50% de tentatives de suicides (TS) mais 10-13% de suicides réussis.
On considère la dépression comme un handicap fonctionnel (27% des handicaps sont des handicaps
neuropsychiatriques)
→ En 1990, la Dépression était au 4eme rang mondial de pourvoyeurs de handicap.
→ En 2020 elle sera à la deuxième place. C’est un enjeu de santé public, qui coûte des milliards par an, presque
prioritaire devant le diabète.
De plus, la dépression a une très mauvaise image sociale.
Le suicide est la comorbidité la plus grave
– moyenne : 60% des suicides causés par une dépression !!!
– 120000 TS/an, 12000 Suicides réussis/an
– on a 30 fois plus de chances de faire un suicide si on est déprimé
• Comorbidités psychiatriques
– Troubles anxieux
Abus de médicaments ou de substances
Troubles bipolaires +++
Il y a un pronostic péjoratif des maladies somatiques++
L' altération fonctionnelle est représentée par :
l'altération globale de la qualité de vie
le handicap fonctionnel global
la réduction de l’activité physique
une désinsertion professionnelle (38% d’absentéisme)
un isolement social et des troubles interpersonnels
Le facteur de risque le plus important de récidive est la présence d’antécédents dépressifs.
Une personne qui a fait déjà 3 épisodes dépressifs = 90% de récidive.
La dépression s’inscrit dans un environnement. Il y a des de composantes génétiques, intrinsèques qui nous sont
propres, mais il y a aussi les problèmes culturels, sociaux, professionnels, familiaux qui peuvent faire
décompenser une dépression.
Il faut donc travailler sur l’environnement pour arranger vraiment une dépression (pas uniquement anti-
dépresseurs à forte dose et c'est fini...)
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