ATELIER / DOCUMENT DU PARTICIPANT
Quand une décision n’est pas facile à prendre
1.0 Objectifs
À la fin de cet atelier, le participant devrait être en mesure de :
- Reconnaître les situations cliniques propices à l’expérience d’une décision
difficile par le patient;
- Identifier un patient qui fait face à une décision difficile;
- Identifier les facteurs modifiables qui contribuent à cette décision;
- Reconnaître les barrières et facteurs favorisant l’intégration de ces nouvelles
connaissances dans la pratique de médecine familiale
2.0 Contexte et pertinence
La société s’attend des professionnels de la santé qu’ils puissent transmettre de
l’information pertinente d’une façon qui respecte l’autonomie des individus et qui favorise la
prise en charge par les individus de leur santé (1). Statistique Canada indique que 87,7%
des Canadiens et Canadiennes ont un médecin de famille (2). Lors d’une enquête portant
sur la responsabilité perçue en matière de prise de décisions importantes liées à la santé,
plus de la moitié des participants (52,1%) croient qu’ils en sont les premiers responsables
tandis que 35,6% croient que cette responsabilité est partagée avec leur dispensateur de
soins de santé (3). Seulement 11,5% croient que cette responsabilité est celle du
dispensateur de soins seul. Moins de la moitié (40%) est d’accord ou fortement d’accord
avec le fait d’accepter sans interrogation les décisions prises par leur médecin au sujet
d’un traitement. Face à une décision portant sur le traitement ou les soins, ce sont 43%
des répondants qui expriment vouloir partager la responsabilité de cette décision avec leur
médecin. De plus, lors d’une autre enquête portant sur les besoins des canadiens face aux
décisions en matière de santé, le counselling effectué par un médecin était la méthode
préférée afin de recevoir des informations (4). En résumé, les Canadiens et Canadiennes
s’attendent à ce que leur médecin puisse les soutenir lorsqu’ils font face à des décisions
difficiles ou du moins qu’il puisse les référer à des ressources compétentes dans ce
domaine.
La discipline de médecine familiale repose sur quatre grands principes parmi lesquels celui
de « la relation médecin-patient » (5). Au cœur de ce principe, le concept « trouver un
terrain d’entente » constitue un élément important qui doit être acquis par les futurs
médecins lors de leur formation et privilégié par les médecins en exercice. « Trouver un
terrain d’entente » se rapporte aux trois aspects suivants : 1-la définition des problèmes qui
font l’objet de la consultation, 2-les buts du plan de traitement ou de prise en charge, et 3-
les rôles du médecin et du patient dans la prise de décision (6).
Les dernières années ont vu exploser un intérêt pour le « shared decision making » ou la
prise de décision partagée (7-9). Plusieurs recherches se sont donc intéressées à