Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Hommes et religions Tourisme & branche © Sonja Laborde 1 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS TABLE DES MATIERES INTRODUCTION 5 LES RELIGIONS ANTIQUES 6 CARTE DES GRANDES RELIGIONS ÉDITÉE EN 2002 8 LE JUDAÏSME 9 ORIGINE ET FONDATEUR 9 TEXTES DE RÉFÉRENCE 9 BRANCHES ET COURANTS 9 CONVICTIONS FONDAMENTALES 9 PRÉCEPTES DE CONDUITE 9 PRIÈRES ET PRATIQUES CULTUELLES 9 PRINCIPALES FÊTES 10 RITES DE LA NAISSANCE À LA MORT 10 PRESCRIPTIONS ET INTERDITS 10 ORGANISATION, STRUCTURES ET FONCTIONS 10 ATTITUDE FACE AUX AUTRES RELIGIONS 11 ATTITUDE FACE À L’ETAT ET À LA SOCIÉTÉ 11 LE CHRISTIANISME 12 TEXTES DE RÉFÉRENCE 12 BRANCHES ET COURANTS 12 CONVICTIONS FONDAMENTALES 12 PRÉCEPTES DE CONDUITE 12 PRIÈRES ET PRATIQUES CULTUELLES 13 PRINCIPALES FÊTES 13 RITES DE LA NAISSANCE À LA MORT 13 PRESCRIPTIONS ET INTERDITS 13 ORGANISATION, STRUCTURES ET FONCTIONS 14 ATTITUDE FACE AUX AUTRES RELIGIONS 14 ATTITUDE FACE À L'ETAT ET À LA SOCIÉTÉ 14 Tourisme & branche © Sonja Laborde 2 /25 Cours Connaissance de la branche L’ISLAM HOMMES ET RELIGIONS 15 ORIGINE ET FONDATEUR 15 TEXTES DE RÉFÉRENCE 15 BRANCHES ET COURANTS 15 CONVICTIONS FONDAMENTALES 15 PRÉCEPTES DE CONDUITE 15 PRIÈRES ET PRATIQUES CULTUELLES 16 PRINCIPALES FÊTES 16 RITES DE LA NAISSANCE À LA MORT 16 PRESCRIPTIONS ET INTERDITS 16 ORGANISATION, STRUCTURES ET FONCTIONS 17 ATTITUDE FACE AUX AUTRES RELIGIONS 17 ATTITUDE FACE À L’ETAT ET À LA SOCIÉTÉ 17 L’HINDOUISME 18 ORIGINE ET FONDATEUR 18 TEXTES DE RÉFÉRENCE 18 BRANCHES ET COURANTS 18 CONVICTIONS FONDAMENTALES 18 PRÉCEPTES DE CONDUITE 18 PRIÈRES ET PRATIQUES CULTUELLES 18 PRINCIPALES FÊTES 19 RITES DE LA NAISSANCE À LA MORT 19 PRESCRIPTIONS ET INTERDITS 19 ORGANISATION, STRUCTURES ET FONCTIONS 19 ATTITUDE FACE AUX AUTRES RELIGIONS 20 ATTITUDE FACE À L'ETAT ET À LA SOCIÉTÉ 20 LE BOUDDHISME 21 ORIGINE ET FONDATEUR 21 TEXTES DE RÉFÉRENCE 21 BRANCHES ET COURANTS 21 CONVICTIONS FONDAMENTALES 21 PRÉCEPTES DE CONDUITE 22 PRIÈRES ET PRATIQUES CULTUELLES 22 Tourisme & branche © Sonja Laborde 3 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS PRINCIPALES FÊTES 22 RITES DE LA NAISSANCE À LA MORT 22 PRESCRIPTIONS ET INTERDITS 22 ORGANISATION, STRUCTURES ET FONCTIONS 22 ATTITUDE FACE AUX AUTRES RELIGIONS 23 ATTITUDE FACE À L'ETAT ET À LA SOCIÉTÉ 23 CONCLUSION 24 QUELQUES US ET COUTUMES À RESPECTER DANS LES LIEUX DE CULTE 24 QUELQUES AUTRES USAGES 24 LITTÉRATURE 24 Tourisme & branche © Sonja Laborde 4 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Introduction Définition selon le Larousse : Ensemble de doctrines et de pratiques qui constituent le rapport de l’homme avec une puissance divine. La religion est définies par un système de croyance basé sur des textes sacrés ayant une valeur de révélation. L’une des étymologies du mot qui, en général est retenue est celle de « ligere » qui signifie lié ou relié – Lié des hommes entre eux au sein d’une même communauté morale, spirituelle, culturelle. C’est au nom de la religion et donc d’une appartenance culturelle que nombre de guerres ont éclaté (et éclatent encore), que des hommes se sont entretués afin de faire prévaloir leur mode de pensée, leur culture. Ce mode de domination restant bien loin des préceptes, croyances ou dogmes véhiculés par toutes les religions. C’est au nom de la religion que nombre d’édifices, d’œuvres d’art, d’œuvres littéraires ou encore d’œuvres musicales ont été créé par des femmes et des hommes enrichissant ainsi un patrimoine mondial qui, s’il l’on y regarde bien est immense. La religion est omniprésente. Même si l’on n’a aucune appartenance religieuse. Elle jalonne notre vie, elle l’enrichit et devrait nous amener à dire comme Gandhi : Chaque homme est responsable de sa religion… 1 1 Une partie de la rédaction de ce document repose sur le travail fourni par les éditions Enibro – Lausanne, qui ont gracieu- sement autorisé la copie à des fins pédagogiques. Toute reproduction de ce document à des fins commerciales est strictement interdit. Tourisme & branche © Sonja Laborde 5 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS LES RELIGIONS ANTIQUES Les premières traces de comportement religieux remontent à bien avant l’Antiquité, l’homme recherchant d’une part un « sens à la vie » qui ne peut trouver une justification qu’avec une vie après la mort. D’autre part, la nécessité de cimenter une société autour d’un projet commun au nom duquel une personne ou un groupe de personne peut décider de l’avenir de ses congénères a trouvé précisément une réponse dans le culte d’entités supérieures et imprévisibles. Ainsi a-t-on vu s’installer peu à peu des cultes polythéistes avec l’adoration de dieux ou d’entités supérieures qui régissaient le quotidien des humains. La « religion » de l’Egypte antique, est une des religions polythéistes de l'espace méditerranéen antique, date d'au moins du IV e millénaire avant notre ère et ne disparait qu'avec son interdiction par les empereurs romains chrétiens au IVe siècle. Durant les cinq mille ans de l’histoire de l’Egypte pharaonique, la religion, très présente dans la vie des Egyptiens, n'a que peu évolué. Cependant, selon les périodes, certains dieux sont devenus prédominants alors que d'autres passaient au second plan. De plus, chaque culte étant originaire d'une région différente, la place de chaque dieu variait aussi selon la région. Le Pharaon étant le fils d’Horus, est considéré à ce titre là, lui-même comme une émanation de dieu. Sa mission étant de mettre en œuvre la règle de Maât sur terre c'est-à-dire assurer l'harmonie entre les hommes et le ciel, être garant de la morale de son peuple, contribuant ainsi à assurer son éternité et la prospérité de l'Égypte. Maintenir l'ordre du monde (Maât) et combattre le Mal (Isfet) sous toutes ses formes, c'est satisfaire les divinités qui « vivent de Maât ». Aussi Pharaon se doit-il de bâtir, de restaurer et d'agrandir les temples, d’assurer le bien-être de ses sujets et de veiller à l’accomplissement correct des rites. Dans la pratique, il délègue l'exercice du culte au clergé qu'il supervise. Les anciens Mésopotamiens vénéraient une foule de dieux, qui étaient conçu comme créateurs et ordonnateurs de l'univers et de l'humanité, cette dernière devant assurer leur service. L’Etat, avec un souverain à la tête, devait donc organiser la société et l'économie de manière à ce que les dieux puissent obtenir ce qui allait leur permettre de vivre oisivement, par le biais du culte. Quiconque enfreignait l'ordre voulu par les dieux devait en subir les conséquences, tandis que ceux qui accomplissaient correctement le culte devaient prospérer. S'ensuivaient un ensemble de croyances et de pratiques complexes relatives aux relations entre sphère divine et sphère humaine, qui pouvaient passer par des prières, des hymnes, des rituels de divination et d'exorcisme ayant pour but d'assurer la bonne entente entre les hommes et les dieux, même si en fin de compte les Mésopotamiens ont souvent admis l'impossibilité de bien comprendre toutes les volontés de leurs créateurs. Le roi était un intermédiaire entre l’humain et le divin. Les temples eux, étaient la maison de dieux. A ce titre là, le roi subventionnait largement le train de vie des temples et des prêtres. Tourisme & branche © Sonja Laborde 6 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS En Grèce antique, les dieux ne sont pas extérieurs au monde, ils n'ont pas créé l’univers ni les hommes mais ont été eux-mêmes créés. Ils n'ont pas toujours existé ; ils ne sont pas éternels (sans commencement ni fin), mais seulement immortels (naissance sans mort) Cette immortalité se traduit par un mode de vie particulier notamment pour ce qui concerne la nourriture. (ils se nourrissent d’ambroisie, de nectar et de la fume des sacrifices) Ils sont soumis au destin et interviennent constamment dans les affaires humaines avec des réactions humaines. Nés les uns des autres et fort nombreux, les dieux forment une famille / société hiérarchisée. Dans la société grecque, la religion est complètement imbriquée dans tous les domaines de la vie (familiale, publique et sociale). L'opposition entre le profane et le sacré, le laïque et le religieux ne sont pas pertinents. Les gestes, les comportements, les cérémonies de la vie familiale, sociale et politique comportent presque toujours un aspect religieux. La religion romaine est une religion civique et ritualiste. Organisée par l'État romain, et pour le bien de l'État romain, elle est centrée sur la préservation de la paix des Dieux qui garantit le bon fonctionnement de la société et des institutions romaines ainsi que la prospérité de la Cité et le caractère victorieux de ses guerres. Issue de l'ancienne religion tribale des Indo-européens et des Italiques, il ne faut pas lui chercher quelque caractère mystique ou même sentimental. Les Romains; aux dires de Cicéron; se considéraient comme les plus religieux des hommes: cela signifiait les plus exacts dans l'exécution des rituels. Le fait que l'empereur, à partir d'Auguste, soit vénéré comme un dieu, montre le caractère civique de ce système religieux. Petit à petit, le culte de l'empereur va devenir le symbole de l'adhésion à l'empire romain, tout particulièrement dans les provinces en dehors de l'Italie. Le Romain ne craint pas ses dieux. Ils sont les « patrons » (au sens romains) de la Cité, engagés dans un rapport de réciprocité bienveillante avec les citoyens. Normalement, si la piété est respectée, si les citoyens s'acquittent de leurs obligations envers les dieux, ceux-ci sont favorables et bienfaisants, d'autant plus que l'accroissement de prestige de leur Cité rejaillit sur eux comme une auréole de gloire. Que ce soit dans le cadre des grands courants mentionnés plus hauts ou encore en Gaule, en Afrique ou dans les tribus Huns et Goths et en Amérique centrale et du Sud, le polythéisme est omniprésent. La relation de l’homme avec les entités supérieures cimente les sociétés antiques et permet aux hommes de pouvoir (rois, empereurs, sénat, assemblée, etc) en place de maintenir leur assise, garantissant ainsi à la fois une paix sociale et un ordre hiérarchisé. Tourisme & branche © Sonja Laborde 7 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS La première religion monothéiste recensée et documentée est celle du judaïsme. Ou pour être plus exacte celle issue de la religion abrahamique. Sous la dénomination de religion abrahamique sont principalement désignés le judaïsme (la plus ancienne puisque la tradition en remonte à bien avant l’histoire de Moîse), le christianisme et l’islam. Les religions abrahamiques se sont progressivement développées depuis un espace géographique compris entre l'Égypte, la Grèce, la Mésopotamie et l'Arabie. Actuellement, les cultures et les croyances d'environ 3,5 milliards d'individus s'inscrivent dans ces religions abrahamiques. Carte des grandes religions éditée en 2002 Tourisme & branche © Sonja Laborde 8 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS LE JUDAÏSME Origine et fondateur Les trois patriarches : Abraham, Isaac et Jacob sont les pères du peuple d’Israël. Treize siècles avant l’ère chrétienne, Moïse reçoit la Torah (les cinq premiers livres de la Bible) sur le mont Sinaï, après la Révélation des Dix Paroles ou Commandements à tout le peuple d’Israël. Textes de référence La Torah a un caractère saint. La “tradition écrite” est constituée de la Torah et des autres livres bibliques (les Prophètes et les Ecrits). Fixée dans la Mishna et commentée dans le Talmud, la “tradition orale” est mise en oeuvre dans des codes (le Choulhan Aroukh), des commentaires (tel Rachi), des ouvrages théo-logiques et dans des courants mystiques (Kabbale) et piétistes (Hassidisme). Branches et courants Conséquence de la dispersion, les juifs se sont trouvés répartis entre achkénazes, en Europe orientale et occidentale, et séfarades dans le bassin méditerranéen. Le monde religieux juif contemporain répond à une diversité de sensibilités à travers principalement deux courants. Le premier (orthodoxe et traditionaliste) est attaché au respect de l’ensemble des prescriptions de la tradition écrite et orale. Pour le second (libéral ou réformé, et conservateur), les textes de la tradition demeurent une référence essentielle et incontournable, mais plus ou moins susceptibles d’interprétations. Convictions fondamentales Dieu est un et unique, Il a créé l’univers et tout ce qu'il contient. Il a créé l’être humain à Sa “ressemblance”, le dotant du libre arbitre et lui assignant le rôle de parfaire la création. Par le don de la Torah, Dieu fait alliance avec son peuple. L’histoire a un sens, et par son action, l’homme peut la mener vers son but : l’ère messianique libre de violence et d’affrontements, où régnera la justice pour tous (voir les treize articles de foi de Maïmonide). Préceptes de conduite La vie juive est marquée par l’attachement à un Peuple, une Terre et à une Loi, la Torah et ses 613 commandements — mitzvot — selon l'injonction “observe (les commandements) et écoute !” (Deutéronome 12,28). Ainsi, “Tu aimeras l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir” (Deutéronome 6, 5), “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Lévitique 19, 18), sans oublier l’étranger (Lévitique 19, 34). Prières et pratiques cultuelles La journée est scandée par trois offices, soir, matin et après-midi, dont les textes sont tirés de la Torah, des Psaumes, du Talmud et de textes plus récents. La prière publique a lieu à la synagogue Tourisme & branche © Sonja Laborde 9 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS avec un minimum de dix hommes; plusieurs moments liturgiques se déroulent à l’intérieur du foyer. En principe, les hommes portent une calotte – kippah – et, pendant l’office du matin, un châle de prière –tallit – et les phylactères – tefillin –. Dans les synagogues libérales, les femmes participent aux offices en toute égalité. Principales fêtes • Le Shabbat, septième jour de la semaine, est la journée de repos, d’étude et de méditation. La cessation de toute activité évoque la création du monde et la libération d'Egypte. • Fêtes de Pèlerinage, Pessah (la Pâque) : rappel de la sortie d'Egypte et de la libération de l’esclavage. • Chavouot (Pentecôte) : commémoration du don de la Torah au Sinaï. Soukkot (Cabanes) : souvenir des 40 ans du peuple d’Israël au désert. • Fêtes Austères, Roch ha-Chanah (Nouvel An) : anniversaire de la création et jour du jugement; l’homme fait le bilan de ses actions pendant l’année écoulée. Il cherche à réparer ses fautes et à obtenir le pardon de ceux qu’il a heurtés. • Yom Kippour (Jour du Grand Pardon) : jeûne de 25 heures où le fidèle, réconcilié avec les autres, demande le pardon de Dieu et son inscription au Livre de la Vie. Rites de la naissance à la mort Les garçons sont circoncis au 8ème jour. La majorité religieuse est à 13 ans pour les garçons, généralement à 12 ans pour les filles. L’adolescent lit dans la Torah, réaffirmant ainsi son adhésion à la Révélation. Le mariage religieux ne constitue pas un sacrement, mais l’affirmation devant témoins de la volonté du couple de construire ensemble un foyer. L'ensevelissement se déroule de façon dépouillée; il est suivi d'une période de deuil. Prescriptions et interdits Selon la cacherout, les viandes permises sont les parties avant des ruminants à sabot fendu et toute volaille de basse-cour. Les poissons doivent avoir des nageoires et des écailles. Pour éviter de mêler les produits laitiers et la viande, les juifs ont recours à une double vaisselle. Traditionnellement, les animaux doivent être abattus rituellement et vidés de tout leur sang. Organisation, structures et fonctions La destruction du Temple de Jérusalem en 70 a mis un terme aux sacrifices et à l'institution des prêtres. Depuis, la vie religieuse s'organise autour de la synagogue sous la responsabilité des rabbins qui ont leurs propres séminaires yeshivot. Les litiges dans le domaine religieux sont traités par le tribunal de droit juif - bet din - dont les pouvoirs s'étendent en Israël à toutes les questions relatives au statut personnel. Aujourd'hui les différents courants du judaïsme séfarade et ashkénaze - hassidique, orthodoxe, conservateur, réformé ou libéral - se sont dotés d'organismes faîtiers; il existe de même des orga- Tourisme & branche © Sonja Laborde 10 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS nisations internationales de coordination chargées de la défense et de la promotion des valeurs du judaïsme. Attitude face aux autres religions Pour le judaïsme opposé à toute forme de prosélytisme actif, seuls les 7 commandements de Noé s'appliquent aux autres peuples. En dehors de tout compromis doctrinal; un certain nombre de Juifs sont aujourd’hui ouverts à une collaboration interreligieuse dans le dmaine moral et social. Attitude face à l’Etat et à la société Après des siècles de vie en marge de la société, parfois enfermés dans des ghettos, les juifs se sont progressivement intégrés à la société civile, malgré des manifestations d'antisémitisme. Avec l'Etat d'Israël, ils se retrouvent pour la première fois majoritaires dans un pays où les instances religieuses jouent un rôle politique et social important. En Diaspora, les juifs constituent une minorité respectueuse des lois du pays. Tourisme & branche © Sonja Laborde 11 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS LE CHRISTIANISME D'origine juive, Jésus de Nazareth a prêché le Royaume de Dieu et guéri des malades au début de l'ère chrétienne. Les chrétiens reconnaissent en lui le Christ ou le Messie, mort sur une croix et ressuscité pour vivre à jamais en Dieu. Textes de référence La Bible chrétienne comprend la Bible juive (Ancien Testament) ainsi que les Evangiles et les Ecrits des Apôtres (Nouveau Testament). Branches et courants Pour des raisons historiques et théologiques, la communauté chrétienne se trouve aujourd'hui répartie en quatre grandes familles avec plusieurs courants : • les Eglises orientales (arménienne, copte, etc.) • la communion des Eglises orthodoxes vivent sous l'égide de patriarches et mettent l'accent sur la tradition ; • l'Eglise catholique romaine, numériquement la plus importante, reconnaît l'autorité du pape de Rome et des évêques ; • les Eglises issues de la Réformation au XVIe siècle insistent sur l'importance de la Bible et le rôle des laïcs, les unes participent au mouvement de rapprochement œcuménique alors qu'un autre courant le récuse ; Il existe enfin un certain nombre de mouvements dissidents, majoritairement mais pas exclusivement dans la mouvance protestante. Convictions fondamentales Le Dieu unique, créateur de toutes choses, est un Dieu d'amour qui a parlé par les prophètes d'Israël et s'est révélé dans la personne de Jésus-Christ, verbe incarné de Dieu, venu au monde pour libérer l'humanité du mal et de la servitude. C'est le Dieu trinitaire, présent par son Esprit de vie qui inspire les croyants. Le salut, ici-bas et après la mort, est un don gratuit auquel les fidèles répondent par la foi, la prière et un engagement de toute leur existence. Préceptes de conduite La vie chrétienne est orientée par le double commandement d'amour de Dieu et du prochain; elle s'appuie sur les Dix paroles de Dieu au Sinaï (Exode 20) et débouche sur l'idéal du Sermon sur la Montagne (Matthieu 5-7) : pardon des offenses, souci de la vérité, pratique de la justice, service du prochain au sens de tout être humain. Tourisme & branche © Sonja Laborde 12 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Prières et pratiques cultuelles La prière chrétienne par excellence est le "Notre Père". Les fidèles se retrouvent le dimanche pour prier et louer Dieu, entendre sa parole lue et prêchée et aussi partager le pain et le vin de l'Eucharistie. Il existe des offices durant la semaine. La piété des fidèles s'exprime diversement dans la prière personnelle, spontanée ou répétée, la lecture biblique, la confession privée, les icônes, les différents pèlerinages et la vénération de Marie, selon les confessions. Chaque Eglise a son clergé plus ou moins hiérarchisé. Beaucoup ont des religieux et des religieuses qui font souvent vœu d'obéissance, de pauvreté et de chasteté ; toutes sont d'accord aujourd'hui pour souligner l'importance des laïques. Principales fêtes Le calendrier chrétien fête chaque jour un ou plusieurs saints ; le dimanche férié rappelle la résurrection de Jésus. L'année liturgique commence avec l'Avent qui annonce la naissance de Jésus à Noël. Préparée par les quarante jours du Carême, la Semaine Sainte rappelle l'entrée de Jésus à Jérusalem le dimanche des Rameaux, le dernier repas de Jésus Jeudi-Saint, sa crucifixion Vendredi-Saint et sa résurrection à Pâques. Il y a aussi l'Ascension de Jésus, suivie de la Pentecôte qui évoque le don du Saint-Esprit aux apôtres. Catholiques et orthodoxes célèbrent aussi l'Assomption ou Dormition de la Vierge et la Toussaint ; les catholiques célèbrent en outre l'Immaculée Conception de Marie, la Fête-Dieu consacrée au saint sacrement ainsi que le Jour des morts. Rites de la naissance à la mort La vie chrétienne débute par le baptême, le plus souvent des enfants; elle se poursuit avec le catéchisme et la confirmation. Elle est jalonnée par un certain nombre de signes ou de rites appelés aussi sacrements comme le mariage monogame à l'Eglise, l'absolution des péchés, l'eucharistie, l'onction des malades, ainsi que l'ordination ou la consécration des prêtres, des pasteurs et des religieux. Le service funèbre est la remise confiante du défunt à Dieu. Prescriptions et interdits Après un débat rapporté dans le Nouveau Testament, les chrétiens ne connaissent pas d'interdits alimentaires mais des recommandations de tempérance et d'abstinence, davantage respectées en Orient et dans les couvents d'Occident. Tourisme & branche © Sonja Laborde 13 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Organisation, structures et fonctions L’autorité suprême est constituée par l'assemblée des conciles œcuméniques ou des synodes d'églises. La structure traditionnelle des Eglises catholiques et orthodoxes connaît une hiérarchie de trois ministères : diacres, prêtres et évêques, avec à la tête un patriarche, pour les catholiques et les coptes d'Egypte, un pape. Si l'Eglise anglicane et certaines Eglises luthériennes ont conservé la fonction d'évêque, la plupart des Eglises issues de la Réforme ont privilégié la fonction de pasteur et se sont généralement organisées sur un plan national ; d'autres enfin insistent sur l'autonomie de chaque communauté locale. Attitude face aux autres religions Après avoir longtemps rejeté les adeptes d'autres religions selon l'adage "Hors de l'Eglise, point de salut", une nouvelle ouverture œcuménique conduit une majorité de chrétiens à reconnaître la liberté religieuse et à respecter les richesses spirituelles des autres traditions, en dehors de tout amalgame religieux. Il existe néanmoins un nombre important de mouvements et d'individus qui considèrent avec méfiance toute collaboration œcuménique et tout dialogue interreligieux. Attitude face à l'Etat et à la société Vis-à-vis de la société, la relation va de la symbiose plus ou moins complète jusqu'à la rupture radicale de certains mouvements minoritaires. Face à l'Etat, on peut distinguer trois attitudes fondamentales : la collaboration étroite avec les autorités politiques, la séparation des pouvoirs qui n'exclut pas un engagement actif et des prises de position et, enfin, le refus de tout lien et de tout engagement politique, individuel et collectif. Tourisme & branche © Sonja Laborde 14 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS L’ISLAM Origine et fondateur Muhammad, “le loué”, n’est pas le fondateur, mais le prophète de l’islam, l’envoyé de Dieu. Il a vécu à La Mecque de 570 à 622 de l’ère chrétienne, puis jusqu’en 632 à Médine. Son émigration marque le début du calendrier musulman qui est lunaire. Textes de référence Le Coran, en arabe “la récitation”, est la Parole de Dieu descendue sur Muhammad par l’intermédiaire de l’archange Gabriel. Constitué de 114 sourates ou chapitres, le Coran est inimitable; il inspire toute la vie religieuse et sociale des musulmans. Branches et courants Dès la succession du Prophète, l’islam se répartit en deux courants principaux, les Sunnite et chi’ite. • Les sunnites (90%) se réfèrent à la sunna, la tradition du Prophète et au consensus de la communauté formulé par quatre écoles juridiques reconnues. • Divisés en plusieurs tendances, les chiites accordent une grande vénération à Ali et aux descendants du Prophète par sa fille Fatima. • L'islam connaît aussi l'orientation mystique des confréries soufies, soucieuses d’une adhésion intérieure à l’islam. Convictions fondamentales • “Dites : ‘Nous croyons en Dieu, à ce qui a été révélé à Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, aux (douze) tribus, à ce qui a été confié à Moïse, à Jésus, aux prophètes par leur Seigneur. • Nous ne faisons aucune distinction entre eux et à Dieu nous sommes soumis’.” (sourate 2, 136). • Un seul Dieu (en arabe Allah) révèle un même message — adapté aux circonstances de l’histoire — à ses prophètes et envoyés dont le dernier est Muhammad. • Au pacte primordial qui lie l’ensemble de l’humanité à Dieu correspond la fin dernière, le jugement de Dieu qui fait de la vie un test. • Sur la voie qui mène à Dieu — la Vérité — la révélation et la foi sont la lumière et l’orientation. Préceptes de conduite • La vie musulmane suit les prescriptions du Coran et l’exemple du Prophète, les deux sources de la Sharî'a, la loi islamique qui fonde le droit musulman “Certes, Dieu ordonne l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. • Il interdit la turpitude, l’acte répréhensible et l’oppression (l’injustice).” (sourate 16, 90). Et aussi : “La foi, c’est d’adorer Dieu comme si tu le voyais, mais si tu ne peux Le voir, Lui certes te voit.” (Parole du Prophète). Tourisme & branche © Sonja Laborde 15 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS • La reconnaissance de Dieu impose en permanence l’application de la justice en vue d’un rayonnement pratique de la foi. • La mesure, la bienséance et la générosité doivent caractériser les relations personnelles et sociales du musulman. Prières et pratiques cultuelles La profession de foi la ilaha ilallah, Mohammadan Rassouloullah ("il n'y a pas d'autres divinités que Dieu, et Muhammad est son messager") est la clé de voûte de la foi islamique. La prière — salat — ponctue cinq fois par jour la vie du croyant mis en rapport immédiat avec son Créateur, sans oublier la dimension communautaire de la prière à la mosquée. L’aumône légale — zakat — de 2,5 % de la fortune a valeur de purification et de justice sociale. Le jeûne du mois du Ramadan exige l’abstention de nourriture et de boisson, ainsi que de toute impulsion passionnelle, de l’aube au crépuscule. Il a valeur d’adoration personnelle et de solidarité communautaire avec les plus démunis. Le pèlerinage à La Mecque — hajj —, si possible au moins une fois dans sa vie, fait participer au rassemblement des musulmans au lieu symbolique de l’Unicité des croyants. Principales fêtes • Le vendredi est le jour de la prière accompagnée du prêche à la mosquée. • Aid al-Fitr : la fête de rupture du jeûne au terme du Ramadan est une invitation au partage et à la joie. • Aid al-Adha : la fête du sacrifice au dernier jour du pèlerinage est l’occasion pour les musulmans de sacrifier — le plus souvent — un mouton, en mémoire du Sacrifice d’Abraham. • Achoura : les chi’ites commémorent le martyre de Hussein, petit-fils du Prophète. • Moulid : la piété populaire célèbre la naissance du Prophète. • Miraj : rappel du voyage nocturne du Prophète et de son ascension céleste. Rites de la naissance à la mort • La naissance est une bénédiction de Dieu. • Les garçons sont circoncis durant leur enfance; dès la puberté, filles et garçons observent les pratiques islamiques. • Le mariage est l’état normal du musulman; il entreprend chaque action en invoquant le nom et la miséricorde de Dieu. • A l'heure de la mort, lui-même ou un proche récite la profession de foi. Prescriptions et interdits Tout est licite, à l’exception du porc ainsi que de l’alcool et de toute autre forme de drogue. Traditionnellement, on doit égorger les animaux en invoquant le nom de Dieu. Tourisme & branche © Sonja Laborde 16 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Organisation, structures et fonctions Il n'existe pas en islam d'organisation centralisée, ni de hiérarchie religieuse, excepté parmi les chiites ou au sein d'ordres soufis. En l'absence d'autorité suprême, de grandes universités comme al-Azhar en Egypte jouissent d'un grand prestige. Les principales fonctions sont celles de savants ulama et de juristes - fuqaha, organisées à l'échelle des différents pays musulmans. La vie religieuse s'organise autour de la mosquée où l'imam conduit la prière. Aujourd'hui, un certain nombre d'organisations internationales s'efforcent de coordonner les engagements des musulmans et de défendre leurs intérêts à travers le monde. Attitude face aux autres religions Respect particulier pour les “gens du Livre”, juifs et chrétiens notamment, même si les musulmans pensent qu’il y a eu des altérations dans les messages antérieurs que le Coran est venu rectifier. “Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon.” (sourate 16, 125). Attitude face à l’Etat et à la société En islam, vie religieuse et vie politique - din wa dawla - sont comme les deux faces d'une même pièce, c'est dire que là où il est majoritaire, l'islam est appelé à régir la totalité de la vie humaine, personnelle, familiale, économique, sociale et politique. Le monde musulman est ainsi traversé par différents courants visant à une islamisation de la société à l'encontre de gouvernements qui ne sont que nominalement musulmans. La loi islamique prévoit un statut particulier pour les communautés religieuses minoritaires. Un nombre grandissant de musulmans vivant en Europe considèrent qu'il n'y a pas d'incompatibilité foncière entre une société laïque et démocratique et leur pratique religieuse. Tourisme & branche © Sonja Laborde 17 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS L’HINDOUISME Origine et fondateur L’hindouisme n'a pas de fondateur; son origine remonte aux sages inspirés de tribus indoaryennes installées dans le Nord de l'Inde il y a plus de 3000 ans. Le nom “hindou” apparaît, au contact des musulmans, au VIIIe siècle de l'ère chrétienne. Dès le XIIe siècle, on parle de Hindou Dharma, mais le terme classique est Sanâtana Dharma, l’ordre éternel des choses. Textes de référence Les Ecritures hindoues sont aussi vastes que variées : en premier lieu, il y a les Quatre Véda (le savoir) qui s'achèvent avec les Upanishad d'inspiration plus philosophique; viennent ensuite les épopées du Mahâbhârata, avec la Bhagavad Gîtâ (le Chant du Bienheureux Seigneur), et du Râmâyana; plus récemment, les Purâna (anciens récits) et les Dharma-Shâstra (recueils de lois). Branches et courants Ensemble d’expressions religieuses sans doctrine ni pratique unifiées, l’hindouisme se ramifie dans trois principales formes de culte adressé aux grandes divinités : Vishnou, protecteur du monde et gardien du Dharma, qui se manifeste sous la forme de Krishna et de Rama; Shiva, destructeur et Seigneur des yogi; Shakti, épouse de Shiva, Déesse Mère du tantrisme. Pour leurs adeptes, chacune de ces divinités représente la totalité du divin; le strict monisme de l’Advaïta Vedanta demeure influent avec son insistance sur l’identité du Soi — atman — et de l’Absolu — brahman. Convictions fondamentales Les différentes écoles s’accordent sur un fond commun : le respect des Védas, la pluralité des approches du divin, le cycle de création, préservation et dissolution de l’univers, la succession des réincarnations — samsara — provoquée par le fruit des actions — karma — et l’organisation de la société en castes. La délivrance — moksha — peut être recherchée par différentes voies : les actions désintéressées, le contrôle psychique, la sagesse des systèmes philosophiques et la dévotion — bhakti — au gourou ou à la divinité préférée — Ishta Devatâ. Préceptes de conduite Parmi d’autres, le “Livre des Lois de Manu” fixe les fondements de la société hindoue, structurée en quatre varnas (prêtres ou brahmanes, guerriers et hommes politiques, commerçants, ouvriers et serviteurs) et en de multiples castes — jati. La vie personnelle connaît aussi quatre étapes : l'étude, la vie de famille, la retraite en forêt et le dépouillement total du sannyâsi. Prières et pratiques cultuelles Autel privé, petit temple ou grand centre de pèlerinage, la cérémonie de pûjâ a lieu devant l'image ou la statue de la divinité de son choix; avec des clochettes, de l'encens et de la lumière, elle Tourisme & branche © Sonja Laborde 18 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS comprend une offrande de fleurs ou de nourriture ainsi que la récitation de prières et d'un mantra. Les brahmanes célèbrent le culte trois fois par jour en récitant le plus souvent le mantra Gâyatri : “Méditons sur le lumineux rayonnement de l'Etre admirable qui a créé le monde ! Qu'il guide nos pensées vers la vérité ! ” Le courant moniste ne recourt à aucune image, mais pratique la réflexion suivie de la méditation. Principales fêtes • Makara Sankrânti, solstice d’hiver, fête des récoltes et du renouveau du soleil; • Mahashivratri, Grande Nuit de Shiva lors de la nouvelle lune après l'hiver; • Holi, festival de printemps ; • Rama Navami, naissance de Rama, héros de l'épopée du Ramayana; • Janmashtami, naissance de Krishna, inspirateur de la Bagavad-Gîtâ; • Ganesha-Chaturthi, fête, au Sud de l'Inde, de Ganesha, divinité des commencements et du commerce; • Navaratri / Durga Puja - Dussera rappel du conflit de Rama avec le roi des Démons et de la victoire de la déesse Durga; • Divâli, fête des lumières en automne, souvent associée à la prospérité. Rites de la naissance à la mort Les grands moments de l'existence revêtent une dimension religieuse : donner un nom à l'enfant, passer du lait maternel à la nourriture solide, ceindre la taille du cordon sacré; traditionnellement arrangé par les familles, le mariage donne lieu à de grandes cérémonies. Aussi importantes sont l'entrée dans la vie ascétique ou monacale, ainsi que la crémation du corps du défunt. Prescriptions et interdits La majorité des hindous sont végétariens, tout particulièrement les brahmanes, sauf dans le NordEst de l’Inde. En règle générale, les hindous s'abstiennent systématiquement de viande bovine. Organisation, structures et fonctions Fortement structuré par le système des castes et des classes, l'hindouisme n'a jamais connu d'autorité unifiée. Les trois premiers Veda correspondent à trois groupes de brahmanes; dès l'époque des Upanishad, la figure du prêtre se trouve en compétition avec celles du sage et de l'ascète. Différents cultes ont toujours coexisté et jusqu'à aujourd'hui, des groupes ou courants sampradâya - se sont constitués autour d'un sage. Depuis le XIIIe siècle, les courants védantiques chapeautent l'ensemble des courants, y compris le yoga pratique (de Patanjali). A côté du rayonnement de quelques rares sages et de la retraite d'une minorité d'ermites dans l'Himalaya, la pratique et la propagation de la religion est assurée par le service héréditaire des prêtres, attachés très souvent aux temples, ainsi que par des ordres monastiques avec leurs ashrams ou monastères. Tourisme & branche © Sonja Laborde 19 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Attitude face aux autres religions Par sa nature, l'hindouisme reconnaît la diversité des voies qui conduisent au Dieu personnel et, à travers lui, à l'Absolu insondable. Il s'ensuit une très grande tolérance à l'égard des différentes expressions religieuses tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'hindouisme. Ce que les hindous rejettent, c'est l'absolutisation d'un message ou d'une forme particulière de culte, ainsi que tout prosélytisme. Attitude face à l'Etat et à la société Traditionnellement, la fonction de prêtre des brahmanes est distincte de la fonction politique qui revenait au kshatryas (guerriers et hommes politiques). Les rois devaient assurer l'harmonie sociale de l'ensemble de la population. L'invasion musulmane, relayée par le colonialisme britanique, a instauré une rupture entre les sphères du pouvoir et la population demeurée majoritairement hindoue. Depuis l'indépendance, l'Inde se définit comme un état laïque, malgré les revendications actuelles d'un nationalisme hindou. A l'étranger, les hindous s'adaptent aux règles du pays tout en assurant la permanence de la tradition au niveau familial. Tourisme & branche © Sonja Laborde 20 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS LE BOUDDHISME Origine et fondateur Siddharta Gautama, appelé aussi Sâkyamuni, a vécu au Nord de l'Inde entre le VIe et le Ve siècle avant l'ère chrétienne. Après une vie princière puis ascétique, c'est par la méditation qu'il parvient à l'état de conscience suprême qui fait de lui le Bouddha, "l'Eveillé". Par ses sermons, il fonde une voie distincte de l'hindouisme : le Bouddha-shâsana ou enseignement du Bouddha. Textes de référence Les Ecritures anciennes sont divisées en trois corbeilles : • Vinaya, règles de la vie monastique, • Soutra ou sermons du Bouddha et • Abhidharma, étude de certains points de doctrine. La tradition n'a cessé de s'amplifier à travers les âges et les cultures, de sorte que chaque école bouddhique a son propre recueil de soutras, en pali, en sanscrit, en chinois et en tibétain. Branches et courants Les différentes écoles se regroupent en trois courants qui divergent dans leur compréhension du Bouddha, leur philosophie et leur discipline : • le Theravâda est la doctrine des anciens, pratiqué à Sri Lanka et jusqu'au Vietnam; • le Mahâyâna ou grand véhicule, développé en Chine, en Corée, au Vietnam et au Japon, avec notamment les écoles du Zen et de la Terre Pure; • le Vajrayâna ou véhicule du diamant caractérise la tradition tibétaine. Convictions fondamentales Partant des notions indiennes de karma, rétribution des actes et de samsâra, cycle des renaissances ou réincarnations, l'enseignement du Bouddha porte sur l'absence de Soi — anâtma —, l'impermanence de toute chose — anitya — et la souffrance — dukkha —; il développe les “Quatre Nobles Vérités” sur l'universalité de la souffrance découlant du désir et la voie qui conduit à sa cessation par le “Noble Sentier Octuple” (justesse de la compréhension - la pensée - la parole l'action - les moyens d'existence - l'effort - l'attention - la concentration). Le nirvâna est l'extinction de tout attachement. Le courant mahâyâna a mis l'accent sur la vacuité — shûnyatâ — de toute réalité apparente et exalté l'idéal des Bodhisattva, engagés par des voeux à délivrer l'humanité. Tourisme & branche © Sonja Laborde 21 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Préceptes de conduite La morale bouddhique — shîla — repose sur dix prescriptions; les cinq premières concernent tout le peuple : respect de la vie, respect de la propriété, refus de la sexualité désordonnée, respect de la vérité et abstinence de boissons enivrantes; les cinq supplémentaires sont réservées aux moines. En rapport avec le modèle du Bodhisattva, la tradition mahâyâna cite dix perfections — pâramitâ — : la charité - la moralité - la patience - l'énergie - la méditation - la sagesse, à quoi s'ajoutent : la méthode - les voeux - la résolution - la connaissance de tous les dharma. Prières et pratiques cultuelles On se rend au temple pour vénérer et faire une offrande au Bouddha représenté par une statue, souvent entourée de divinités secondaires. Dans le Mahâyâna, chacun est appelé à devenir Bouddha par le détachement de toute passion et la méditation qui mène à une juste perception de la réalité. Certaines écoles, comme le Zen, insistent sur l'effort nécessaire (position assise, paradoxe intellectuel, discipline, relation au maître, visualisation); d';autres, comme la Terre Pure, ouvrent largement les portes du paradis. Les moines, et dans une moindre mesure les nonnes, jouent un rôle important par l'exemple et l'enseignement qu'ils perpétuent. Principales fêtes Tous les mois, la pleine lune est l'occasion d'une fête. D’autres fêtes, célébrent la naissance et l’illumination ou encore l’extinction finale. Certaines autres sont dédiées aux saisons ou encore aux divers maîtres bouddhistes. Rites de la naissance à la mort Le bouddhisme connaît des cérémonies spécifiques pour la naissance comme pour la mort qui diffèrent d'un pays à l'autre. L'entrée au monastère avec les vœux provisoires ou perpétuels est un moment important. Prescriptions et interdits En principe, les bouddhistes s'abstiennent de boissons enivrantes; beaucoup, notamment les moines, sont végétariens. Organisation, structures et fonctions Le cœur de l'organisation bouddhiste réside dans la communauté (samgha). Le bouddhisme ne connaît pas de magistère unique. Les différentes écoles sont totalement autonomes avec à leur tête leur propre supérieur, ou patriarche, souvent entouré d'un collège. Entretenus par les donations laïques, les temples et monastères demeurent le lieu par excellence de l'enseignement et de la pratique. Tourisme & branche © Sonja Laborde 22 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS Attitude face aux autres religions Parti de l'Inde pour se répandre à travers l'Asie, l'enseignement bouddhique a fait preuve d'une très grande capacité d'adaptation religieuse et culturelle. Coexistant avec d'autres religions, il manifeste une tolérance sans restriction. Attitude face à l'Etat et à la société Ouvert à toutes les couches de la population, sans distinction de race ou de classe, le bouddhisme s'est toujours efforcé d'avoir le soutien des représentants du pouvoir politique. Il doit sa première expansion hors de l'Inde au célèbre empereur Ashoka (IIIe siècle avant l'ère chrétienne). Comme jadis le Tibet ou le Japon, certains pays, dont le Bhoutan, reconnaissent encore le bouddhisme comme religion d'Etat. Dans plusieurs pays, comme le Sri Lanka ou la Thaïlande, le bouddhisme joue un rôle politique important alors qu'en Chine, au Tibet, en Mongolie, en Indochine et en Corée du Nord, il a subi les persécutions du communisme. Tourisme & branche © Sonja Laborde 23 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS CONCLUSION On constate que la religion est le ciment de toutes les sociétés. Elles occupent un espace qui, selon les pays et traditions vont de l’intégration complète de la religion au sein des institutions étatiques à une séparation complète des pouvoirs étatiques et cléricaux. La religion fait partie intégrante de la culture d’un pays, d’une région. Il est dès lors important de se renseigner avant un départ sur les us et coutumes du pays visité. Certains gestes usuels chez nous peuvent être interprétés à tort dans le pays duquel nous sommes les hôtes. Quelques us et coutumes à respecter dans les lieux de culte • Ne pas entrer dans une mosquée à moins que ceci ne soit autorisé et que l’édifice ne soit référencé comme un lieu à visiter. • Enlever ses chaussures avant d’entrer dans une mosquée « visitable », voir se laver les pieds. • Faire de même pour un temple bouddhiste ou hindouiste. De surcroît, retirer le chapeau ou le foulard • Dans tous les lieux de culte de quelque religion (également chrétienne), veiller à son habillement. (jambes, épaules, torse et éventuellement tête couverts) • Ne jamais parler fort (voir ne pas parler du tout) dans les lieux de culte quels qu’ils soient. Eviter toute manifestation bruyante. • Dans les temples et mosquées, se plier aux rites. Ne jamais oublier qu’il s’agit d’un lieu de prière et d’accomplissement de rites quotidiens pour les habitants du pays. Quelques autres usages Un certain nombre d’autres règles sont également à respecter dans les pays visités : Ici quelques usages qu’il est bon de connaître : • Ne jamais lever le pouce même en comptant (lever le pouce étant considéré dans certains pays notamment asiatiques et orientaux comme un geste obscène). • Dabs plusieurs pays d’Asie, la tête est perçue comme la partie du corps à la fois la plus haute et la plus importante. C’est la maison de l’âme et de l’esprit et on lui doit le respect. Dès lors, faire attention à ne pas toucher la tête et les cheveux d’autres personnes. Ne pas passer d’objets au-dessus de la tête de quelqu’un. • En tant que femme faire très attention lorsque en pays musulman l’on s’adresse à un homme. S’adresser directement à un homme dans la rue ou autres qui n’est pas son mari (compagnon) peut être interprété comme une invite indécente. • Si on est accompagné par un homme le laisser parler, demander, etc. • Accepter la « ségrégation » homme – femme lors de visites de mosquées. Attention toutes les mosquées ne peuvent être visitées ! • Eviter mini-jupes, shorts, costumes de bain, épaules et ventres dénudés. Valable également pour les hommes. Porter éventuellement un foulard ou chapeau pour cacher ses cheveux dans les pays musulmans. Tourisme & branche © Sonja Laborde 24 /25 Cours Connaissance de la branche HOMMES ET RELIGIONS • Même avec son époux(se) / compagne (on) / ne jamais lui donner la main ou avoir un geste tendre en public. Valable dans tous les pays orientaux et asiatiques • La bise se fait sous nos latitudes. Mais n’est pas usuelle dans les pays d’Afrique, d’Orient, du Moyen Orient. • Ne jamais photographier les gens sans leur autorisation préalable. Valable également pour certains monuments ou sièges gouvernementaux • Plus particulièrement dans les pays asiatiques, enlever ses chaussures lorsque l’on entre chez quelqu’un. • Etc…. A visiter : Le site http://www.fastenseatbelts.eu/ qui est une source d’information intéressante et rappelle que certains gestes et attitudes permettent d’éviter les incompréhensions avec nos hôtes. Et … le point le plus important : En pays étranger, c’est nous les étrangers… Littérature Le voyage de Théo de Catherine Clément (roman) Ce roman est l’histoire de toutes les religions du monde. A travers une trame romanesque (le voyage d’un petit garçon qui va faire le tour du monde pour guérir), Catherine Clément nous décrit d’une manière claire, intelligente et concise les spécificités de toutes les religions. Théo, quatorze ans, est atteint d'une maladie incurable. Sa tante Marthe, personnage excentrique, décide de le prendre sous son aile au cours d'un long périple. A travers l'Europe, l'Asie, l'Amérique et l'Afrique, Théo va faire le tour du monde des religions pour trouver sur place des réponses à la question de l'existence de Dieu. Curieux de tout, il interroge les rites, mythes fondateurs et cosmogonies des principales traditions. Le voyage de Théo, en même temps qu'il l'achemine vers un destin qui doit autant à la médecine qu'à l'amour, le conduit ainsi à la rencontre de sages qui ouvriront son esprit et apaiseront son cœur. Foisonnant d'informations, ce roman est une formidable initiation aux grands courants spirituels de l'humanité. Le Roi, Le Sage et le Bouffon de Shafique Keshavjee (roman) Suite à d'étranges rêves, le Roi d'un pays lointain, conseillé par son Sage et son bouffon, décide de convoquer le premier Grand Tournoi de la Vérité. Les concurrents sont des athlètes de haut niveau : leurs disciplines sont l'athéisme et les grandes religions du monde. A la recherche de la Beauté éternelle et de la Sagesse véritable, ils mettront tout en œuvre pour se dépasser et communiquer le meilleur d'eux-mêmes. Mais que se passe-t-il quand un juif, un chrétien, un musulman, un hindou, un bouddhiste et un athée se rencontrent ? Qui sortira vainqueur de cette compétition ? Une fable brillante et pleine d'humour, où les religions sont au cœur d'un récit passionnant. « Le Voyage c’est aller à la rencontre de l’autre et prendre un rendez-vous avec soi-même ». Voyager, ce n’est pas seulement être touriste mais découvrir d’autres modes de vie, et à chaque fois c’est une leçon de Vie. » Tourisme & branche © Sonja Laborde 25 /25