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Version publique soumise à débat contradictoire
Dès lors, une telle demande formulée par un éditeur de service conduit le Conseil supérieur de
l’audiovisuel à s’interroger sur l’application éventuelle des dispositions des deux derniers alinéas de
l’article 28 de la loi de 1986
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:
« Toute modification de convention […] d'un service de radio appartenant à un réseau de diffusion à
caractère national au sens de l'article 41-3 susceptible de modifier de façon importante le marché en
cause est précédée d'une étude d'impact, rendue publique.
S’il l’estime utile, le Conseil supérieur de l'audiovisuel peut effectuer une telle étude pour les autres
services autorisés ».
Compte tenu du fait que Fun Radio est un réseau à caractère national au sens de l’article 41-3 précité
(sa couverture était estimée à 31 millions d’habitants au 1
er
octobre 2014), et eu égard à la forte
probabilité qu’un agrément modifie de façon importante le marché en cause, le Conseil a décidé de
réaliser une étude d’impact de la demande de changement de titulaire et de catégorie formulée par
la société SERC.
Le présent document vise donc, préalablement à la réponse qui sera apportée au demandeur, à
mesurer l’impact potentiel du changement de titulaire et de catégorie sollicité. Il s’agit pour le
Conseil d’apprécier, conformément aux missions qui lui sont assignées par la loi du 30 septembre
1986 (notamment ses articles 1er et 3-1), si l’ouverture d’une station locale Fun Radio dans les zones
de Lille, Béthune et Valenciennes est de nature à porter atteinte à l’impératif fondamental de
pluralisme des courants d’expression socioculturels, en tenant compte notamment des équilibres du
marché publicitaire.
S’agissant tout particulièrement de l’impact du changement de titulaire et de catégorie de Fun Radio
sur le marché publicitaire, la présente étude est focalisée uniquement sur celui de la zone de Lille. Il
apparait en effet, pour les zones de Béthune et Valenciennes, que :
- d’une part, la contrainte de programme qui existe entre les fréquences exploitées par Fun Radio
à Lille (96,8 MHz), Béthune (96,9 MHz) et Valenciennes (96,8 MHz) interdit la diffusion de
programmes différents dans les trois zones
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;
- d’autre part, l’opérateur a formellement pris l’engagement auprès du Conseil de ne pas diffuser
de messages publicitaires locaux
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en faveur d’annonceurs strictement présents à Béthune et
Valenciennes. Subsisterait néanmoins la possibilité pour lui de donner une large place dans ses
écrans à des messages de publicité extra-locale
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, ce qui, compte tenu de la population cumulée
des trois unités urbaines (plus de 1,7 millions d’habitants), pourrait constituer une offre
publicitaire attractive pour les annonceurs et une source de revenus substantielle pour
l’opérateur ;
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Dispositions issues de la loi n° 2013-1028 du 15 novembre 2013 relative à l’indépendance de l’audiovisuel
public.
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Il existe deux autres éditeurs autorisés sur des fréquences en contraintes de programme sur ces différentes
zones : Contact FM, en catégorie B, à Lille (91,4 MHz) et Lens-Béthune (91,1 MHz) et RFM Nord, en catégorie C,
à Lille (96 MHz), Béthune et Valenciennes (95,9 Mhz).
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Selon l’article 3 du décret du 9 novembre 1994 précité, « est considéré comme publicité locale, dès lors qu'elle
est diffusée sur une zone dont la population est inférieure à six millions d'habitants, tout message publicitaire
comportant l'indication, par l'annonceur, d'une adresse ou d'une identification locale explicite ».
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La publicité extra-locale est la publicité provenant des annonceurs nationaux, mais à diffusion multi-ville. Elle
ne comporte donc pas d’adressage local.