
taux de succès est de 70% à 95%. Il est inférieur à celui
de la chirurgie classique [1, 6, 7, 9, 15, 16, 22].
Toutefois, le fait que l’endopyélotomie ait des résultats
satisfaisants et qu’elle soit moins invasive permet de la
proposer comme traitement de première intention
d’une sténose de la JPU [11]. Le but de notre étude
n’était pas d’évaluer les résultats de l’endopyélotomie
Acucise®, déjà publiés [15], mais d’en préciser les
complications.
Les complications survenant avec le ballonnet
Acucise®‚ sont surtout des complications hémorra-
giques qui varient selon les auteurs de 0 à 17% [1, 6, 9,
22] et sont retrouvées dans 14% des cas dans notre
série. Pour la technique de l’endopyélotomie antéro-
grade en combinaison avec une néphro-lithotomie per-
cutanée le taux d’accident hémorragique est de 1 à
13% [3, 4, 16, 18], mais il faut tenir compte du passa-
ge trans-parenchymateux du rein pour cette voie
d’abord. La technique par urétéroscopie rétrograde
avec endopyélotomie par laser, lame froide ou bistouri
électrique a un taux de complications hémorragiques
de 3 à 16% [5, 7, 10, 16]. Le taux d’accident hémorra-
gique pour l’endopyélotomie avec le ballonnet
Acucise® semble donc équivalent à celui des autres
techniques endoscopique. Cette hémorragie est dans la
plupart des cas liée à une lésion d’un vaisseau polaire
inférieur croisant la jonction pyélo-urétérale. Le risque
de lésion d’un vaisseau est évident lorsque l’incision
trans-murale est réalisée de façon aveugle. Pour cette
raison une recherche pré-opératoire des éventuels pédi-
cules polaires est indispensable pour apprécier les rap-
ports de la jonction pyélo-urétérale. L’artériographie
rénale est l’examen de référence mais cet examen est
invasif et coûteux. L’angio-TDM rénale hélicoïdale est
moins coûteuse et fiable dans l’évaluation des pédi-
cules polaires [19, 23]. Les inconvénients sont la
détection seulement des vaisseaux de calibre supérieur
à 2mm [7, 23] et la nécessitée d’une synchronisation
précise de l’injection du produit de contraste pendant
l’acquisition des clichés. CONLIN et BAGLEY [7] ont
proposé une échographie endo-urétérale, permettant
l’imagerie en temps réel de l’anatomie péri-urétérale
en visualisant les artères et les veines; les désavantages
de cet examen sont le prix, l’apprentissage difficile et
la durée prolongée de l’intervention. L’incidence d’un
vaisseau polaire inférieur est plus élevée chez les
patients ayant une sténose de la jonction, selon VAN
CANGH [26] dans 39% des cas et selon CASSIS [4] dans
32% des cas. Dans notre série 13% des cas avaient un
vaisseau polaire. Selon SAMPAIO et FAVORITO[20] un
rapport étroit entre un vaisseau polaire et le système
collecteur existe avec la face antérieure dans 65,1%
des cas et dans 6,2% des cas avec la face postérieure.
SAMPAIO a recommandé une incision latérale externe
stricte comme meilleur moyen pour éviter une lésion
vasculaire. Pour éviter une lésion parenchymateuse du
pôle inférieur du rein pendant une incision latérale
LECHEVALLIER [15] recommande une incision classique
postéro-latérale. Concernant les vaisseaux polaires
l’endopyélotomie par l’urétéroscopie rétrograde a
l’avantage d’effectuer l’incision sous contrôle de la vue
[10] avec un meilleur contrôle de l’orientation de l’in-
cision, la distinction des différents tissus et la possibi-
lité d’arrêter l’incision avant la lésion d’un vaisseau
polaire.
Comme complications liées au ballonnet Acucise®,
McGUIRE et ENGLISH [17] ont décrit deux empreintes
dues à une défectuosité ressemblant à un cas de notre
série. Les fuites du ballonnet (1 cas) et la rupture du
ballonnet (3 cas) ne sont pas rapportées et pourraient
être dues à un excès d’insufflation du ballonnet. Des
complications infectieuses importantes sont rapportées
dans quelques cas isolés [4]. KEHINDE [14] a rapporté
des infections urinaires après mise en place d’une
sonde JJ dans 24% des cas chez la femme et dans 14%
des cas chez l’homme.
Concernant les autres complications, on retrouve dans
la littérature le remplacement de l’endoprothèse JJ en
péri-opératoire dans 3 à 17% [6, 18, 22] des cas, alors
que cela n’a pas été nécessaire dans notre série. Des
extravasations et des urinomes péripyéliques ont été
décrits entre 2 et 4% des cas [9, 16, 22]. Parmi les com-
plications rares ont également été rapportées des avul-
sions de la jonction [9] ou de l’uretère distal [3] et une
invagination urétérale [8]. Une complication liée à l’in-
tervention même est la sténose de l’uretère décrite dans
1 à 3% des cas [3, 9, 18]. Le risque d’une sténose après
une intervention endourologique peut être diminuée
par une préparation de l’uretère par une sonde JJ une à
deux semaines avant l’intervention [25], comme réali-
sée dans notre série. A noter qu’une endopyélotomie
par urétéroscopie rétrograde peut également provoquer
une sténose urétérale dans 0 à 21% des cas [5, 7, 10,
16].
Le taux de succès de l’endopyélotomie par le ballonnet
Acucise®‚ se situe entre 70 à 87,5% [1, 6, 9, 15, 22]
des cas et dans notre série il a été de 74%. La morbidi-
té per- ou peri-opératoire n’a pas influencé le résultat
de l’endopyélotomie Acucise®. Chez 58% des patients
avec un échec et chez 71% avec une hémorragie
majeure un vaisseau polaire inférieur était présent. La
diminution du taux de succès est rapportée par STEPHEN
et NAKADA qui retrouve un résultat satisfaisant dans
62% des cas en présence d’un vaisseau polaire [24].
L’endopyélotomie nous semble contrindiquée en pré-
sence d’un vaisseau polaire inférieur postérieur. Car le
risque de saignement est augmenté et les résultats sont
moins bons. A notre avis une exploration par angio-
indispensable pour toutes les techniques de l’endopyé-
lotomie pour identifier la présence d’un tel pédicule.
Concernant l’orientation de l’incision nous préférons
une incision classique postéro-latérale pour éviter une
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J. Walz et coll., Progrès en Urologie (2003), 13, 39-45