Le système est, à l’hôpital d’An-
necy, encore en validation et dé-
ployé sur 200 lits (sur les 800 à
terme). La prescription informa-
tisée est réalisée par le médecin sur des
postes multimédias au lit du patient. A
la pharmacie centrale, le pharmacien
eff ectue une validation « technique »
de cette prescription qui est préparée
automatiquement par un robot. An-
térieurement, elle était préparée ma-
nuellement par les infi rmières dans les
services. En amont de la dispensation,
l’automate réalise le sur-condition-
nement unitaire des médicaments.
Il découpe ainsi les blisters et dépose
les éléments unitaires dans un sachet
soudé sur lequel sont imprimés le nom
du médicament, la DCI, le dosage, la
forme, l’appartenance à la liste, le nu-
méro de lot, la date de péremption. De
plus, chaque sachet a son code-barres
unique qui intègre le numéro de lot
et la date de péremption. Ces sachets
à l’unité sont ensuite stockés dans des
armoires dédiées. A réception, le phar-
macien vérifi e la prescription et envoie
informatiquement l’ordre de prépara-
tion à l’automate. Le logiciel analyse
les prescriptions et, en cas d’incom-
patibilité, envoie des alertes aux phar-
maciens. Le robot déstocke les sachets
unitaires et les assemble selon la pres-
cription médicale. « Pour un patient,
nous préparons quatre anneaux par
jour (matin, midi, soir, nuit), explique
Ghislaine Dervieux, pharmacien res-
ponsable. Chaque ligne d’ordonnance
donne lieu à un sachet et les diff érents
sachets correspondant à un patient sont
assemblés avec un anneau scellé. »
Un investissement négligeable
Le coût de ce système italien (Sinteco)
est de l’ordre de 1,5 million d’euros.
Un coût négligeable compte tenu du
risque lié aux iatrogénies d’origine mé-
dicamenteuse. « Le grand gagnant est
le patient, avertit Ghislaine Dervieux.
Et aussi, les soignants, dont les infi r-
mières pour qui on libère du temps
infi rmier dans les services de soins, ré-
gulièrement en pénurie de personnel. »
Un gain estimé entre deux et trois heu-
res par jour et par service, soit pour 36
services de 760 à 900 heures par jour,
qui vont pouvoir être réaff ectées à des
patients. Les infi rmières n’ont plus à
commander les médicaments, ni à les
ranger et ni à préparer les piluliers à
partir d’armoires à pharmacie, souvent
source d’erreurs. Elles disposent d’une
prescription lisible, complète, et acces-
sible très rapidement. L’administration
des médicaments est également plus
sécurisée, car l’infi rmière est en me-
sure de vérifi er directement à l’écran
multimédia la prescription ou toute
modifi cation ordonnée par le méde-
cin. En outre, de nombreux protocoles
d’aide à la prescription en fonction des
situations cliniques ont été créés (400
à ce jour) pour faciliter et sécuriser la
prescription médicale en simplifi ant
la saisie et en permettant le « juste
prescrire ». L’automate d’Annecy gère
aussi les retours de sachets unitaires
non utilisées dans les services. Après
vérifi cation, ils sont tout simplement
mis en vrac et l’automate les réintègre
en lisant le code-barres et en tenant
compte de la date de péremption. Ce
recyclage devrait permettre des écono-
mies substantielles. Et la sécurisation
du circuit du médicament s’en trouve
grandement améliorée. ■
Brigitte Postel
choisis toutes les 24 heures selon l’ordre de prise prévu par
la prescription et regroupés ensemble pour chaque patient.
Au bout de la chaîne, l’ensemble des sachets individuels
sortent attachés ensemble par un anneau et un pharmacien
eff ectue un dernier contrôle à l’aide de la prescription qui a
été imprimée. Pour chaque service clinique, deux livraisons
par jour sont assurées, afi n de prendre en compte les modi-
fi cations de traitement et les patients nouvellement admis.
Dans le service, l’infi rmière dispense les médicaments aux
patients en suivant le plan d’administration des médica-
ments en lisant le code-barres de chaque sachet. « De cette
façon, nous savons précisément qui a reçu quoi et à quel
moment », résume le Pr. Gilles Aulagner. La dispensation
journalière à délivrance robotisée (DJDR) des médicaments
permet de supprimer les bons de commande et le temps de
manutention pour le rangement dans les armoires de soins
et la préparation des piluliers « représente en moyenne deux
heures de temps infi rmier par jour et par service. Ce temps
dégagé permet une meilleure prise en charge du patient et
contribue à améliorer l’image de l’hôpital. » ■
Mathieu Ozanam
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AVRIL 2009 - PHARMACEUTIQUES
Toulouse remplace son automate
Un appel d’off res a été lancé par le CHU de
Toulouse pour remplacer son automate Home-
rus, avec l’objectif d’assurer une dispensation
nominative de doses unitaires pour 1000 lits. Il
s’agit de faire du surconditionnement et non du
déconditionnement qui romprait la chaîne de
fabrication et pose de problèmes de péremption
ou d’atmosphère contrôlée. La machine doit
conserver le conditionnement primaire et re-
conditionner en doses unitaires. Ces doses sont
ensuite disposées dans des casiers nominatifs
utilisés par le personnel infi rmier. En complé-
ment, l’infi rmière peut accéder à des armoires
dites d’urgence qui seront elles aussi alimentées
en doses unitaires. Dans les deux cas, la dose
est entièrement traçable grâce à un code-barres.
Annecy
Cap sur la dispensation nominative
Depuis juillet 2008, le nouvel hôpital d’Annecy fonctionne
avec une pharmacie entièrement automatisée qui permet une
dispensation unitaire et nominative pour 80 % des médicaments.