Les facteurs de risque (HTA, surcharge
pondérale, troubles des métabolismes lipi-
dique et glucidique) sont mieux contrô-
lés. Enfin, la pratique sportive adaptée,
même partielle, évite aux enfants la mar-
ginalisation d’une dispense, souvent abu-
sive, des activités physiques et sportives
scolaires. De plus, l’autorisation, voire
l’encouragement par le médecin de la pra-
tique sportive, permet de lever l’angoisse
des enfants et surtout des parents vis-à-
vis des risques de l’activité physique et
d’éviter une éventuelle surprotection de
l’enfant. Il est quelquefois nécessaire
d’intervenir auprès de l’encadrement sco-
laire pour permettre l’intégration adap-
tée de l’enfant aux activités sportives.
Si l’autorisation à la participation aux
activités physiques et sportives dans le
cadre scolaire ou du loisir pose en géné-
ral moins de problèmes que l’auto-
risation de la pratique du sport en com-
pétition, elle doit néanmoins être déli-
vrée par un médecin connaissant par-
ticulièrement le patient et les recom-
mandations détaillées ci-dessous.
■ Des recommandations(1, 2) existent
pour nous aider dans nos conseils et
nos décisions.
➜La classification des sports de Mit-
chell(3), bien qu’imparfaite, modifiée à
plusieurs reprises, avec des sports sus-
ceptibles de changer de catégorie en
fonction du poste occupé dans l’équipe
ou de la sous-spécialité éventuelle,
constitue cependant une aide précieuse
au quotidien (Tableau 1 p. 15). Elle est
basée sur les niveaux statiques et dyna-
miques maximaux atteints en compé-
tition. Il faut cependant noter que des
niveaux plus élevés peuvent être atteints
durant l’entraînement. Le niveau de la
composante dynamique est défini en
termes de pourcentage estimé de
consommation maximum d’oxygène
atteinte et donc d’augmentation de débit
cardiaque. Le niveau de la composante
statique est en relation avec le pourcen-
tage de contraction volontaire maximale
(MVC) atteint et s’exprime donc en
termes d’augmentation de la pression
artérielle.
Les sollicitations cardiovasculaires les
plus basses (débit cardiaque et PA) sont
représentées en vert et les plus élevées
en rouge. Les couleurs bleu, jaune et
orange correspondent respectivement
à des sollicitations cardiovasculaires
moyenne basse, moyenne et moyenne
haute.
➜Les recommandations euro-
péennes et nord-américaines sont
assez comparables. Nous avons choisi
la présentation des recommandations
européennes (Tableau 2), plus faciles
à utiliser, établies en fonction des car-
diopathies opérées ou non permettant
une activité sportive sans restriction,
avec restrictions partielles, ou repré-
sentant une contre-indication absolue
à la pratique sportive.
Ces recommandations appellent
plusieurs commentaires :
- elles sont destinées à fournir des
conseils de base au médecin sollicité
pour autoriser la pratique d’un sport
en compétition à des patients porteurs
de CC. La pratique du sport en com-
pétition sous-entend la notion
d’entraînement en vue d’améliorer les
performances et de recherche de
dépassement de soi-même lors de la
compétition, c’est-à-dire de sollicita-
tion des capacités physiques, donc car-
diovasculaires, à la limite des possibi-
lités, dans un contexte de stress mental
lié à la compétition ;
- de ce fait, un certain nombre de CC,
opérées ou non, sont incompatibles
avec le sport en compétition, du fait
de la complexité des lésions anato-
miques, de la limitation des perfor-
mances ventriculaires et du risque de
survenue de troubles rythmiques. Il
s’agit du syndrome d’Eisenmenger, de
l’hypertension artérielle pulmonaire,
des cœurs univentriculaires, des ano-
malies coronaires congénitales, de
l’anomalie d’Ebstein (Fig. 1), des sté-
noses aortiques critiques, de la dou-
N° 22 JANVIER-FÉVRIER 2010
16
À propos des recommandations
Figure 1
©DR
Anomalie d’Ebstein (forme moyenne) contre-indiquant toute pratique sportive en compétition.
L’autorisation, voire l’encouragement par le médecin
de la pratique sportive, permet de lever l’angoisse
des enfants et surtout des parents vis-à-vis des risques
de l’activité physique et d’éviter une éventuelle
surprotection de l’enfant.