Cette antéversion du bassin qui résulte de la conséquence directe de toutes les causes
précédemment énumérées, va entraîner toute une série de réactions pluri-factorielles
de l’ensemble du squelette.
Elle provoque tout d’abord un déplacement du corps en avant du centre de gravité. Il
se produit donc un retrait réactionnel du tronc pour compenser, d’où une lordose
accentuée.
Puis, toujours dans le respect du centre de gravité, on assiste à l’étage dorsal au même
mécanisme et le segment dorsal supérieur s’infléchit en avant au niveau de la septième
ou huitième dorsale et constitue le sommet de la cyphose.
Au niveau cervical, le segment supérieur de la colonne
cervicale opère un retrait identique à la recherche du centre
de gravité à partir de la cinquième ou de la sixième cervicale.
La colonne vertébrale va donc présenter soit une
accentuation des courbes, soit, au contraire, une diminution
de celles-ci et une rigidification des segments vertébraux. Le
premier cas se rencontre chez le sujet ne présentant pas de
résistance musculaire importante, par exemple chez les
hypotoniques. Leur cypho-lordose s’accentuera avec l’âge.
Le second cas s’observe lorsqu’il existe une réaction
musculaire, comme notamment chez le sportif, entraînant
une modification des courbes qui se transforment
progressivement en « cassures » avec des angulations de plus
en plus nettes. Ce sont des zones qui deviennent de plus en
plus fragiles, notamment au niveau de L5 S1, D7D8, C5C6.
Ce dernier cas de figure entraîne plus de phénomènes
douloureux que le précédent du fait de l’hyper pression
articulaire ou discale au niveau de ces « cassures ».
En effet, lorsque l’on dispose d’une bonne courbe lombaire, même accentuée, les
charges imposées par la pesanteur et/ou le surpoids, se répartissent sur chaque vertèbre
qui ne reçoit chacune qu’une fraction des charges. Inversement, dans le cas de
« cassures » où la courbe lombaire est absente, les charges, au lieu de se répartir,
s’additionnent et ce sont les derniers disques intervertébraux et les dernières
articulaires postérieures qui subissent la totalité des contraintes.
Il existe des phénomènes identiques en dessous du bassin
imposés par le même mécanisme. On assiste ainsi à une
augmentation des flexums des hanches, des genoux et des
chevilles. Ces différentes perturbations provoquent donc une
fragilisation de toutes les zones charnières du squelette qui
réagiront de manière circonstancielle. Nous assistons donc
au phénomène du vieillissement et trouvons l’explication de
la perte de l’altitude en prenant de l’âge.
Il existe une grande variété de morpho-types présentant des
courbes diverses allant jusqu’à l’inversion de courbures. Le
plus fréquent se rencontre chez l’hypotonique où une
antéversion du bassin va entraîner une longue courbe peu
marquée qui est une lordose lombo-dorsale qui se termine
ensuite par une courbe en avant très modérée qui est une