
 
CHRONIQUE ECONOMIQUE  
PAR HUBERT TASSIN 
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Des statistiques de janvier qui montrent un retour de la dérive 
des prix 
 
La  statistique  marquante  est  l'inflation  américaine  de  janvier  :  2,5  %  en  rythme 
annuel. Évidemment, la forte croissance sur un an des prix de l'énergie a apporté 0,9 
%  à  la  dérive,  mais  le  chiffre  brut  marque  assez  clairement  le  changement 
conjoncturel. L'objectif de la Réserve Fédérale de 2 %  se calcule sur  l'évolution des 
prix liés à la consommation des ménages. On n'y est pas mais on s'en rapproche. 
Croissance économique et plein emploi amplifient l'effet matières premières (malgré 
une pression persistante sur les prix alimentaires). 
En Europe la tendance est aussi engagée : + 1,8 % en janvier au Royaume-Uni où 
les conséquences du Brexit jouent, mais + 1,8 % également dans la zone euro de la 
rigueur salariale. Évidemment, les carburants et l'agroalimentaire ont apporté un peu 
plus du tiers (0,64 %), mais le sujet n'est vraiment plus la déflation et février pourrait 
marquer une légère accélération.  
Les marchés obligataires ont pris en compte cette évolution : les rendements à 10 
ans  se  sont  renchéris  depuis  six  mois.  On  pointe  +0,7  %  pour  le  Treasury  Bond 
américain, +0,5% pour les Gilts britanniques, +0,3% pour le Bund allemand et même 
+0,13%  pour  les  JGB  japonais.  Les  incertitudes  au  sein  de  la  zone  euro  ont  pu 
amplifier la remontée des dettes souveraines des pays au gré des variations de l'écart 
avec l'Allemagne (spread). Ainsi le rendement de l'OAT 10 ans française affiche une 
progression de 0,77 % depuis la fin du mois d'août dernier.  
La  question  pour  les  investisseurs  et,  en  particulier  pour  les  gérants  des  contrats 
d'assurance-vie, est de s'adapter : l'environnement est-il durablement marqué par le 
retour de l'inflation ? 
 
 
 
 
 
À  court  terme,  pas  d'emballement,  à  moyen  terme  des 
pressions de désinflation 
 
L'exercice de prévision est particulièrement difficile car il s'agirait d'une rupture et que 
les ruptures ne sont pas faciles à percevoir en amont. On peut essayer de se placer 
dans une optique de court terme et une vision plus longue.  
À court terme, le regain d'inflation a toutes les chances de se trouver sur un pic en 
Europe. La croissance économique est réelle mais trop faible pour que des effets de 
second tour  prolongent la hausse des cours de l'énergie. Sur les niveaux actuels, elle 
produirait sur l'année  un effet de 0,5 % à 0,7 % sur le rythme annuel de hausse des 
prix en zone euro. Malgré l'affichage flatteur de janvier, le rythme de l'inflation sous-
jacente  reste  au-dessous  de  1%    depuis  l'automne  de  2013  et  n'en  sort  pas.  En 
données publiées, on doit s'attendre à un pic en février ou  en mars, puis à un net 
reflux, pour un score annuel peu supérieur à 1,5 %. En revanche, aux États-Unis la 
politique Trump et le plein emploi permettent à l'inverse de viser un taux affiché de 
2,4-2,5 % cette année et l'année prochaine.  
A plus long terme, les données générales ne plaident pas sur un emballement : la 
démographie des pays développés est le grand frein. S'y ajoute la numérisation de 
l'économie  qui se traduit par une rémunération du capital (les logiciels, les machines) 
supérieure à celle du travail, qui coiffe la croissance et freine, sinon empêche, un effet 
boule de neige salaires-pouvoir d'achat- prix. 
Il y a bien sûr des facteurs exogènes d'inflation, en particulier géopolitiques et même 
politiques, on le sait particulièrement bien en France. Mais les gestions ne semblent 
pas  avoir  de  raisons  de  s'emballer  en  intégrant  dans  les  stratégies  un  univers 
inflationniste retrouvé.