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UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE - LILLE 2
FACULTE DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG
Année 2012
T H E S E P O U R L E D I P L O M E D ' E T A T
D E D O C T E U R E N M E D E C I N E
Inhibition et limites.
Présentée et soutenue publiquement le 1er octobre 2012
Par Eglantine MORRE
Jury
Président : Monsieur le Professeur P. DELION
Assesseurs : Monsieur le Professeur L. VALLÉE
Monsieur le Professeur P. THOMAS
Monsieur le Docteur J.-P. DURAND
Monsieur le Docteur F. MEDJKANE
Directeur de Thèse : Monsieur le Docteur F. MEDJKANE
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Sommaire
I. Introduction p 9
II. Approche clinique p 11
II. A. Contexte de prise en charge p 11
II. B. Motif de consultation p 11
II. C. Situation familiale et scolarité p 11
II. D. Antécédents médicaux p 12
II. E. Evaluation du développement psycho-affectif p 12
II. F. Anamnèse p 12
II. G. Cadre de la prise en charge p 13
II. H. Sémiologie p 13
II. I. Contenu de quelques entretiens p 18
II. J. Analyse des dessins p 27
II. K. Evolution p 36
III. Perspectives diagnostiques et repères nosographiques p 39
III. A. Déficience intellectuelle p 39
III. B. Mutisme sélectif p 44
III. C. Episode dépressif p 47
III. D. Troubles névrotiques p 55
III. E. Dysharmonie d’évolution p 62
III. F. Conclusion p 70
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IV. Articulations théorico-cliniques p 71
IV. A. Le développement précoce selon D. Winnicott p 71
IV. B. Psychopathologie des troubles de Pierryck d’après l’œuvre de Winnicott p 85
IV. C. Le développement précoce selon Françoise Dolto p 100
IV. D. Psychopathologie des troubles de Pierryck sous l’abord des castrations
symboligènes p 113
V. Conclusion p 121
VI. Références bibliographiques p 124
VII. Annexes p 131
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I. Introduction
Lors de mon premier semestre d’internat, un petit garçon, a suscité mes interrogations
quant à son inhibition.
Par définition, l’inhibition interroge en raison de sa présentation en creux.
L’étymologie nous apprend que le verbe inhiber dérive d’un emprunt au latin inhibere
« arrêter, retenir » (1).
D’un point de vue psychopathologique, l’inhibition correspondrait, sur le plan
intrapsychique, au fait de garder en soi ses pensées. Il est postulé que cette vie imaginaire
cloisonnée serait vouée à un appauvrissement. Dans sa dimension extra-psychique,
l’inhibition s’exprime par l’absence de partage d’idées avec autrui. Elle se traduit ainsi par un
retrait relationnel. Conformément à son étymologie, il apparaît que linhibition questionne les
limites entre intérieur et extérieur. Elle interroge aussi de fait l’investissement relationnel.
Historiquement, l’inhibition de la névrose obsessionnelle est décrite comme le résultat
d’une éducation trop rigide (2). Des limites éducatives oppressantes auraient été d’abord
introjectées et secondairement, elles paralyseraient l’imaginaire et la vie relationnelle de
l’enfant en l’absence même d’intervention parentale réelle.
Pourtant, Pierryck, mon patient semblait grandir dans une famille où l’autorité était
mise à mal.
Comment penser alors l'inhibition dans un contexte de défaut de limites ? Comment la
comprendre ? Quelle fonction et quel sens porte-t-elle?
Afin d’avancer sur la compréhension de cette sémiologie, nous avons choisi de
travailler en appui sur une méthode articulant clinique et aspects théoriques. Le choix des
références théoriques s’est porté sur les travaux de Françoise Dolto et Donald W. Winnicott.
Ces deux auteurs, certes consensuels en pédopsychiatrie, étaient à la fois pédiatres et
psychanalystes d’enfants. Ils ont théorisé des concepts psycho-dynamiques au sujet du
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développement précoce de l’enfant tout en exerçant une activité clinique dense. Leur intérêt à
la question des enfants s’inscrit au contact de ceux-ci et de leurs parents qu’ils ont accueillis.
Ces références théoriques sont également celles auxquelles mes enseignants m’ont donné le
goût de m’intéresser.
Enfin, ces travaux sont l’opportunité de m’interroger quant au savoir être et savoir
faire de la pédopsychiatre que j’espère devenir.
Dans un premier temps, j’aborderai la situation clinique avec les diagnostics
différentiels qu’elle amène à discuter.
La seconde partie se concentre sur les apports théoriques de Françoise Dolto et
Winnicott ainsi que leur éclairage dans la psychopathologie des troubles de Pierryck.
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