allemand qui se considère comme une science des choses de l'État15. Les mercantilistes
accordent une place très forte à la monnaie et en particulier à la balance commerciale ce que
leur reprocheront plus tard David Hume et Adam Smith. Mais les penseurs économiques
alors sont loin de s'intéresser uniquement aux caisses de l'État. Si William Petty anticipe sur
des notions telles que la masse monétaire, ou la vitesse de circulation de la monnaie, il
insiste aussi sur l'intérêt du plein emploi pour la richesse de tous16. Au xxe siècle, beaucoup
d'économistes sont revenus sur les critiques faites à l'encontre du mercantilisme et ont
reconnu l'exactitude de certains points de leurs théories. Entre autres, John Maynard Keynes
a soutenu certains principes mercantilistes[Lesquels ?].
La naissance de l'économie classique 1750 -1776 : les physiocrates et
Adam Smith[modifier]
Richesse des Nations par Adam Smith, édition Blanqui de 1843
La publication par Adam Smith de la Richesse des nations17
en 1776, est souvent vue comme marquant la naissance de l'
économie classique et la consacrant comme une discipline
digne d'étude à part entière18. Cette publication propose une
synthèse cohérente des connaissances économiques de cette
époque. Si Adam Smith est aujourd’hui surtout connu en tant
qu’économiste, il se considérait avant tout comme professeur
de philosophie morale (qu’il avait enseignée à Glasgow). Ainsi,
la Richesse des nations ne traite pas seulement d’économie
(au sens moderne), mais aussi d’économie politique, de droit,
de morale, de psychologie, de politique, d’histoire, ainsi que de
l’interaction et de l’interdépendance entre toutes ces
disciplines. L’ouvrage, centré sur la notion d’intérêt personnel,
forme un ensemble avec la Théorie des sentiments moraux, où
il avait exposé la sympathie inhérente à la nature humaineN 3.
Les physiocrates constituent un groupe de penseurs français du milieu du xviiie siècle tels
que François Quesnay (médecin de métier) avec qui Adam Smith eut de nombreux
échanges. À l'image des découvertes spectaculaires des lois de gravitation par Isaac
Newton, les physiocrates s'attachent à la recherche des lois naturelles qui régissent les
activités des hommes. Ils ont notamment schématisé l'économie comme un flux de revenus
et de dépenses améliorant le modèle de Boisguilbert19,N 4. En opposition aux idées
mercantilistes, les physiocrates considèrent que la richesse d'un pays consiste en la richesse
de tous ses habitants et non seulement celle de l'État. Inspirés en particulier par des
ouvrages comme celui de Richard Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général,
1755, les physiocrates considèrent que la seule activité réellement productive est
l'agriculture. La terre multiplie les biens : une graine semée produit plusieurs graines. Au final,
la terre laisse un produit net ou surplus. L'industrie et le commerce sont considérés comme
des activités stériles car elles se contentent de transformer les matières premières produites
par l'agriculture. L'organisation politique de cette époque, où les nobles ne travaillent pas et
sont les grands propriétaires terriens, est certainement un facteur expliquant cette aberration
surestimant l'importance du travail de la terre. Ainsi ils préconisaient le remplacement
administrativement coûteux du recouvrement de l'impôt par une taxe unique sur les revenus
des propriétaires fonciers. Les variations d'un tel impôt foncier ont été ultérieurement reprises
par certains économistes (y compris par Henry George un siècle plus tard) du fait de la
relative faiblesse de distorsion de cette source de recettes fiscales. En réaction contre
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