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[Article de fond 2]
Besoins des familles : La recherche lève le voile sur la peur, la dépression et le chaos clinique
Inévitablement, la recherche au CIE était en grande partie axée sur les personnes atteintes
d’épilepsie. Par contre, certains chercheurs ont offert une rare perspective des défis auxquels font face
les familles.
Un cri à l’aide
Une étude de l’Hôpital pour enfants McMaster de Hamilton, sous-titrée Un cri à l’aide (A cry for
help) démontrait les hauts niveaux de stress et d’anxiété dont souffrent les parents lorsque leur enfant
est diagnostiqué épileptique. « Les parents disaient ‘vivre avec un nœud dans le ventre à tous les
jours’ », racontait l’auteur de l’étude, le Dr Ramachandran Nair, qui dirige le service d’épilepsie de
l’hôpital. Il explique que son service met l’emphase sur « les soins axés sur la famille et non uniquement
sur le patient. »
Les mères manifestaient des niveaux significatifs de dépression, d’anxiété, de peur et
d’épuisement, tandis que les pères exprimaient des sentiments de souci, de colère et d’inquiétude par
rapport à leurs familles. Pris de terreur à l’idée que leur enfant pourrait mourir, les parents devenaient
hyper-vigilants et tous ceux qui les entouraient leur dispensaient une multitude de conseils conflictuels.
Plusieurs parents avouaient que leur enfant dormait avec eux afin qu’ils puissent assurer sa sécurité.
Les défis que représente le système médical ne fait qu’ajouter à leurs souffrances, disait Dr Nair.
« Plusieurs parents recevaient de la fausse information et des faux diagnostics avant d’être vus par le
spécialiste et ils avaient l’impression que leurs inquiétudes n’étaient pas validées par le non
spécialiste, » disait-il. « Les parents étaient inquiets à l’idée que sans diagnostic confirmé, les examens
appropriés en vue d’identifier la ou les cause(s) sous-jacente(s) des crises, la planification d’une prise en
charge claire et toute discussion quant au pronostic ne seraient pas possibles. Toutes ces inquiétudes
résultaient en hauts niveaux d’anxiété et de frustration parmi les parents. »
Les familles ont déclaré que la situation s’était améliorée une fois qu’elles avaient été référées à
un centre spécialisé en épilepsie, avec un diagnostic ferme, qui se traduisait par un sentiment de
soulagement. Toutefois, les pressions ne sont pas disparues avec l’annonce du diagnostic, disait Dr Nair :
« L’épilepsie de leurs enfants continuait d’avoir des répercussions sur la santé émotionnelle et mentale
des parents pour plusieurs raisons, comme les crises imprévisibles, les effets cognitifs, la peur du décès
et ainsi de suite. »
Dr Nair demande qu’on effectue d’autres études sur la façon d’améliorer les expériences des
parents recevant un diagnostic d’épilepsie pour un enfant.
Les parents ont besoin davantage d’information
Une étude néerlandaise a porté sur les besoins éducatifs des parents. Tout en haut de la liste,
pour les 174 familles participantes, on retrouvait : comment l’épilepsie progresserait (76 %); troubles
d’apprentissage (71 %) et des renseignements spécifiques sur le type de crises de leur propre enfant
(66 %). Plusieurs parents participant à l’étude souhaitaient également avoir de l’information sur les
troubles du comportement et les conséquences de l’épilepsie, comme le décès ou les lésions cérébrales,