utilisation de l_eau d_irrigation chez la tomate par la

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UNIVERSITÉ CADI AYYAD
N° d’ordre :
FACULTÉ DES SCIENCES
SEMLALIA - MARRAKECH
****************************
THÈSE
Présentée à la Faculté pour obtenir le grade de :
Docteur
UFR : Biologie et santé
Spécialité : Biotechnologie Végétale
EFFICIENCE DE L’UTILISATION DE L’EAU D’IRRIGATION CHEZ
LA TOMATE PAR LA TECHNIQUE DE PRD (PARTIAL ROOTZONE
DRYING) ET ÉTUDE DES MÉCANISMES PHYSIOLOGIQUES ET
BIOCHIMIQUES IMPLIQUES
Par :
Hanane TAHI
(DESA : Nutrition, Environnement et Santé)
Soutenue le 10 mai 2008 devant la commission d’examen:
Président :
M. BELKOURA
Professeur Enseignement Supérieur
Université Cadi Ayyad
Examinateurs :
A. DOUIRA
Professeur Enseignement Supérieur
Université Ibn Tofail
S. EL MADIDI
Professeur Enseignement Supérieur
Université Ibn Zohr
K. FARES
Professeur Enseignement Supérieur
Université Cadi Ayyad
S. WAHBI
Professeur Enseignement Supérieur
Université Cadi Ayyad
C. EL MODAFAR
Professeur Enseignement Supérieur
Université Cadi Ayyad
A
La mémoire de mon père
La mémoire de Hicham
Ma très chère maman
Ma grand-mère
Simo, Farah et Ilham
Mes tantes Aicha et Latifa
Mes oncles Mohamed, Abdessadek,
Abdellah et Abdelatif
Mes cousines et cousins
Aux familles El Mansouri et El Alaoui
Remerciements
Bien qu’une thèse soit un travail individuel, nombreuses sont les personnes qui ont rendu
possible la réalisation de ce travail et que je tiens à remercier ici.
Je tiens à remercier d’abord, Mr Lahsan Ameziane, Doyen de la Faculté des Sciences
Semlalia, Marrakech, pour les efforts qu’il n’a jamais cessé de déployer pour
l’épanouissement et le développement de la recherche scientifique au sein de notre
établissement.
Bien entendu, mon parcours initiatique dans la recherche n’aurait pu se faire sans l’aide du Mr
Rachid Serraj, qui est à l’origine du projet INCO dont le financement a permis de réaliser ce
travail. Ses conseils et ses critiques constructives m’ont permis d’évoluer dans ma vision de la
recherche et dans la façon de la mener. Je lui en garderai toujours une grande reconnaissance
et une profonde admiration pour ses compétences tant scientifiques qu’humaines.
Je tiens à remercier mon directeur de thèse Mr Said Wahbi, d’une part pour m’avoir donné la
possibilité de réaliser cette thèse et d’autre part pour la grande autonomie et la confiance qu’il
a eues à mon égard pendant ce projet. Je tiens également à remercier mon co-directeur de
thèse Mr Cherkaoui El Modafar pour l’aide, la disponibilité et les conseils qu’il a su me
prodiguer au cours de cette thèse. Je les remercie surtout de m’avoir laissé une grande liberté
de manœuvre quant au déroulement et à l’organisation de mes recherches.
J’adresse mes remerciements aux membres de jury, Mr Mouhsine Belkoura pour avoir eu
l’amabilité d’accepter de présider le jury, Mr Allal Douira, Mr Said El Madidi et Mr Khalid
Fares pour avoir bien voulu être rapporteurs de ce travail.
Special thank to Mr Mauro Centritto for the time that he spent to correct some of our articles.
I also thank him for his kindness and his patience to answer all our questions.
Je remercie également Mme Rachida Wakrim pour toutes les discussions enrichissantes sur
la méthodologie du travail surtout pendant les deux premières années. Un grand merci à Mme
Naila Ouazzani, à Mr Es-ssadik El Boustani, à Mr Mohamed El Hafidi et à Mr Khalid
Fares qui ont eu la gentillesse de nous accueillir à bras ouverts dans leurs laboratoires pour
effectuer différents dosages. J’apprécie également le soutien technique de Khalid et Fouzia
qui a permis la conduite avec réussite des expérimentations.
J’adresse mes sincères remerciements à l’ensemble de mes collègues et amis de la faculté des
Sciences Semlalia Halima, Khadija, Badia, Karima, Nadia, Saida, Aicha, Latifa, Farida,
L’Houssine, Mustapha, Lakhlifa et Aziz, que ce soit pour les conseils, les services et plus
particulièrement pour l’amitié qu’ils m’ont témoignés.
Je tiens aussi à remercier tous les enseignants du département du Biologie Végétale et du
laboratoire de Biotechnologie et Physiologie Végétale qui m’ont tant aidé durant la réalisation
de ce travail.
En dernier lieu, mais de loin le moins important, merci à tous les membres ma famille. Leur
soutien m’a été indispensable, spécialement dans les moments les plus durs.
FICHE PRÉSENTATIVE DE LA THÈSE
-
Nom et Prénom de l’auteur : TAHI Hanane
-
Intitulé du travail : Efficience de l’utilisation de l’eau d’irrigation chez la tomate par la
technique de PRD (partial rootzone drying) et étude des mécanismes physiologiques et
biochimiques impliqués.
-
Encadrant :
WAHBI Said, Professeur d’Enseignement Supérieur, laboratoire de Biotechnologie et de
Physiologie Végétale, FSSM.
-
Coencadrant :
EL MODAFAR Cherkaoui, Professeur d’Enseignement Supérieur, laboratoire de
Biotechnologie Valorisation et Protection des Agroressources, FST Marrakech.
-
Lieux de réalisation des travaux (laboratoires, institution,…) :
• Laboratoire de Biotechnologie et de Physiologie Végétale, FSSM.
• Laboratoire de Biotechnologie Valorisation et Protection des Agroressources, FST
Marrakech.
-
Période de réalisation du travail de thèse : 2002-2008
-
Rapporteurs autres que l’encadrant (nom, prénom, grade, institution) :
• DOUIRA Allal, Professeur d’Enseignement Supérieur, Université Ibn Tofail
• FARES Khalid, Professeur d’Enseignement Supérieur, Université Cadi Ayyad
• EL MADIDI Said, Professeur d’Enseignement Supérieur, Université Ibn Zohr
-
Cadres de coopération (ou de soutien) :
• Projet EU-INCOMED, IRRISPLIT (ICA-1999-00008)- 2000/2003.
• NATO Science Programme – Collaborative Linkage Grant LST.CLG.980448,
•
National Research Council of Italy and the Centre National pour la Recherche
Scientifique et Technique of Morocco Agreement of Scientific Cooperation 2006 –
2007.
-
Ce travail a donné lieu aux résultats suivants (communications, publications,…) :
PUBLICATIONS
- Tahi H, Wahbi S, Wakrim R, Aganchich B, Serraj R, Centritto M. 2007. Water
relations, photosynthesis, growth and water-use efficiency in tomato plants subjected to
partial rootzone drying and regulated deficit irrigation. Plant Biosystems, Vol. 141, No. 2
pp. 265 – 274
- Tahi H, Wahbi S, Aganchich B, El Modafar C, Serraj R. 2007. Changes in antioxidant
activities and phenol content in tomato plants subjected to Partial Root Drying (PRD) and
Regulated Deficit Irrigation (RDI). Accepted in Plant Biosystems
- Tahi H, Wahbi S, Aganchich B, Serraj R. 2007. Yield and fruit quality response of
greenhouse grown tomato subjected to partial rootzone drying and regulated deficit
irrigation. Submitted
- Tahi H, Wahbi S, Wakrim R, Aganchich B, El Modafar C, Serraj R Response of leaf
expansion and transpiration to soil drying and deficit irrigation in tomato (Lycopersicon
esculentum L.). Submitted
COMMUNICATIONS
1- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi, C. El Modafar et R. Serraj. 2002: Réponses
physiologiques et biochimiques de la tomate (Lycopersicon esculentum Mill) au
dessèchement partiel des racines et autres contraintes hydriques », dans le cadre des VIII
Journées Internationales du Réseau Biotechnologies, Amélioration des Plantes et Sécurité
Alimentaire de l’Agence Universitaire de la Francophonie à la Faculté des Sciences
Semlalia Marrakech Maroc
2- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi, C. El Modafar et R. Serraj. 2004: Réponse des
peroxydases et des polyphénoloxydases de la tomate sous régime d’irrigation PRD et
RDI», dans le cadre du Congrès International de Biochimie-Forum des Jeunes Chercheurs
à la Faculté des Sciences Semlalia Marrakech Maroc.
3- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi et C. El Modafar. 2004: Le dessèchement partiel des
racines: relations hydriques et effet agronomique, dans le cadre du Premier Symposium
Doctoral National Biologie, Santé et Environnement à la Faculté des Sciences Kenitra
Maroc.
4- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi et C. El Modafar. 2004 : Dessèchement partiel des
racines (PRD) : technique d’irrigation permettant une utilisation efficiente de l’eau sans
réduction du rendement dans le cadre des 2èmes Rencontres du Végétal en Horticulture,
Semences et Paysage à l’Institut National d’Horticulture à Angers France.
5- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi et C. El Modafar. 2004 : Effet de l’irrigation par
PRD et RDI sur la croissance végétative de la tomate et réponse des peroxydases et
polyphénoloxydases, dans le cadre de La Première Rencontre Nationale du Pôle : Bilan et
Perspectives à la Faculté des Sciences et Techniques Fès Maroc.
6- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi, C. El Modafar et R. Serraj 2004 : Efficience de
l’utilisation de l’eau d’irrigation chez la tomate par la technique de PRD « Partial
Rootzone Drying » et effet sur l’activité catalase et superoxyde dismutase, dans le cadre
des IV Journées Biotechnologiques L’Association Tunisienne de Biotechnologie à
Hammamet Tunisie.
7- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi, C. El Modafar et R. Serraj 2005 : Evaluation of the
Effects of Two Deficit Irrigation Strategies; irrigated deficit irrigation (RDI) and partial
Rootzone drying (PRD) on tomato culture, dans le cadre de La Sixième Conférence
Internationale de SFRR- AFRICA. Tétouan Maroc.
8- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi, C. El Modafar et R. Serraj 2005 : Evaluation de
l’effet de deux techniques d’irrigation ; le Déficit par Irrigation Régulée (RDI) et le
Dessèchement Partiel des Racines (PRD) sur une culture de tomate, dans le cadre du
Deuxième Congrès Méditerranéen des Ressources en Eau dans le Bassin Méditerranéen.
WATMED 2. Marrakech Maroc.
9- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi et C. El Modafar, R. Serraj 2006 : Water relations,
growth and water use efficiency in tomato subjected to partial root drying (PRD) and
regulated deficit irrigation (RDI). First Mediterranean congress on biotechnology
“MCB1” & the 5th journeys of the A.T.Biotech. March 25-29, Yasmine Hammamat
Tunisia.
10- H. Tahi, B. Aganchich, S. Wahbi, C. El Modafar et R. Serraj.2006 : Effet de la
technique d’irrigation par le Dessèchement Partiel des Racines (PRD) sur la qualité de
fruits chez la tomate, dans le cadre du Deuxième Congrès International de BiochimieForum des Jeunes Chercheurs à Agadir Maroc.
11- H. Tahi et S. Wahbi. 2007 : Réponse d’une culture de tomate sous serre en terme du
rendement au dessèchement partiel des racines (PRD) et à une irrigation déficitaire
conventionnelle, dans le cadre du Congrès International sur les Plantes Médicinales et
Aromatiques à Fès Maroc.
Sommaire
Introduction générale ---------------------------------------------------------------------------------- 1
Chapitre I:
Analyse bibliographique
1. Secteur de la tomate au Maroc -------------------------------------------------------------------- 4
2. La tomate ---------------------------------------------------------------------------------------------- 5
2.1. Taxonomie et généralités botaniques---------------------------------------------------------- 5
2.2. Origine et répartition géographique ---------------------------------------------------------- 7
2.3. Exigences pédo-climatiques -------------------------------------------------------------------- 7
3. Etat hydrique de la plante-------------------------------------------------------------------------- 8
3.1. Paramètres hydriques de la plante ------------------------------------------------------------ 8
3.2. Circulation de l’eau dans la plante------------------------------------------------------------ 9
3.3. La transpiration --------------------------------------------------------------------------------- 10
3.3.1. Nécessité de la transpiration-------------------------------------------------------------- 10
3.3.2. Régulation stomatique de la transpiration ---------------------------------------------- 11
3.4. L’absorption racinaire ------------------------------------------------------------------------- 12
4. Terminologie de la sécheresse et stratégies de résistance ----------------------------------- 13
4.1. Terminologie de la sécheresse ---------------------------------------------------------------- 13
4.2. Les stratégies de résistance-------------------------------------------------------------------- 13
4.2.1. La stratégie d’échappement -------------------------------------------------------------- 13
4.2.2. La stratégie d’évitement ------------------------------------------------------------------ 13
5. La signalétique du stress hydrique -------------------------------------------------------------- 15
5.1. Réponses par médiation d’ABA --------------------------------------------------------------- 17
5.2. Réponses par médiation des sucres----------------------------------------------------------- 18
5.3. Le signal Redox sous conditions de sécheresse --------------------------------------------- 19
6. Effet du stress hydrique sur le comportement stomatique --------------------------------- 21
7. Effet du stress hydrique sur la photosynthèse ------------------------------------------------ 23
7.1. Le processus photosynthétique ---------------------------------------------------------------- 23
7.2. Conséquences du stress hydrique sur la photosynthèse------------------------------------ 24
7.3. Risque de production des espèces réactives de l’oxygène et Moyens de défense ------- 26
8. Effet du stress hydrique sur la croissance ----------------------------------------------------- 27
I
8.1. Contrôle hydraulique de la croissance------------------------------------------------------- 28
8.2. Contrôle chimique de la croissance ---------------------------------------------------------- 29
8.3. Sensibilité des différents organes au déficit hydrique-------------------------------------- 30
9. Effet du déficit hydrique sur la nutrition minérale ------------------------------------------ 31
10. Effet du stress hydrique sur les composantes du rendement ----------------------------- 31
11. Effet du stress hydrique sur la qualité des fruits-------------------------------------------- 32
12. Efficience d’utilisation de l’eau ----------------------------------------------------------------- 33
13. Irrigations déficitaires---------------------------------------------------------------------------- 35
Références bibliographiques------------------------------------------------------------------------- 37
Chapitre II:
Etude comparative des effets du PRD et du RDI sur les relations
hydriques, la croissance végétative et l’efficience d’utilisation de
l’eau chez la tomate.
1. Résumé------------------------------------------------------------------------------------------------ 49
2. Introduction------------------------------------------------------------------------------------------ 50
3. Matériel et méthodes ------------------------------------------------------------------------------- 54
3.1. Expérience 1 ------------------------------------------------------------------------------------- 54
3.1.1. Matériel végétal et conditions de culture ----------------------------------------------- 54
3.1.2. Gestion de l’irrigation --------------------------------------------------------------------- 55
3.1.3. Paramètres mesurés------------------------------------------------------------------------ 56
3.1.3.1. Paramètres physiologiques---------------------------------------------------------- 56
3.1.3.2. Paramètres morphologiques -------------------------------------------------------- 57
3.1.3.3. Paramètres biochimiques------------------------------------------------------------ 58
3.2. Expérience 2 ------------------------------------------------------------------------------------- 58
3.2.1. Matériel végétal et conditions de culture ----------------------------------------------- 58
3.2.2. Gestion de l’irrigation --------------------------------------------------------------------- 58
3.2.3. Mesure de la fraction d’eau transpirable du sol ---------------------------------------- 59
3.2.4. Taux de transpiration ---------------------------------------------------------------------- 59
3.2.5. Taux d’expansion foliaire relative. ------------------------------------------------------ 60
3.2.6. Etat hydrique des plantes ----------------------------------------------------------------- 60
3.3. Analyse statistique des données --------------------------------------------------------------- 61
4. Résultats ---------------------------------------------------------------------------------------------- 62
4.1. Expérience 1 ------------------------------------------------------------------------------------- 62
4.1.1. Statut hydrique des plantes --------------------------------------------------------------- 62
4.1.2. Transpiration ------------------------------------------------------------------------------- 65
4.1.3. Croissance végétative et efficience d’utilisation de l’eau ---------------------------- 65
II
4.1.4. pH de la sève brute et pH apoplastique ------------------------------------------------- 68
4.2. Expérience 2 ------------------------------------------------------------------------------------- 69
4.2.1. Statut hydrique du sol --------------------------------------------------------------------- 69
4.2.2. Relation: transpiration- fraction de l’eau transpirable du sol.------------------------ 69
4.2.3. Relation: taux d’expansion foliaire- fraction de l’eau transpirable du sol. --------- 71
4.2.4. Relations : valeurs relatives du potentiel hydrique foliaire et de la teneur en eau
relative- fraction de l’eau transpirable du sol. ------------------------------------------------- 72
5. Discussion -------------------------------------------------------------------------------------------- 76
6. Conclusion-------------------------------------------------------------------------------------------- 81
Références bibliographiques------------------------------------------------------------------------- 82
Chapitre III:
Métabolisme oxydatif de la tomate soumise au PRD et au RDI.
1. Résumé------------------------------------------------------------------------------------------------ 86
2. Introduction------------------------------------------------------------------------------------------ 87
3. Matériel et méthodes ------------------------------------------------------------------------------- 90
3.1. Conditions de culture--------------------------------------------------------------------------- 90
3.2. Gestion de l’irrigation-------------------------------------------------------------------------- 90
3.3. Echantillonnage --------------------------------------------------------------------------------- 90
3.4. Techniques analytiques------------------------------------------------------------------------- 90
3.4.1. Extraction et dosage des peroxydases --------------------------------------------------- 90
3.4.2. Extraction des activités polyphénoloxydase, superoxyde dismutase et catalase. -- 92
3.4.3. Dosage des activités enzymatiques. ----------------------------------------------------- 92
3.4.3.1. Dosage de l’activité polyphénoloxydase.------------------------------------------ 92
3.4.3.2. Dosage de l’activité superoxyde dismutase. -------------------------------------- 92
3.4.3.3. Dosage de l’activité catalase.------------------------------------------------------- 93
3.4.4. Dosage des protéines. --------------------------------------------------------------------- 93
3.4.5. Extraction et quantification des phénols. ----------------------------------------------- 93
3.4.6. Dosage du malonyldialdéhyde. ---------------------------------------------------------- 94
3.4.7. Analyses des chlorophylles. -------------------------------------------------------------- 94
3.5. Analyse statistique des résultats.-------------------------------------------------------------- 94
4. Résultats ---------------------------------------------------------------------------------------------- 95
4.1. Au niveau des feuilles--------------------------------------------------------------------------- 95
4.1.1. Evolution des teneurs en chlorophylles. ------------------------------------------------ 95
4.1.2. Evolution de l’activité superoxyde dismutase------------------------------------------ 96
4.1.3. Evolution de l’activité catalase----------------------------------------------------------- 96
4.1.4. Evolution de l’activité peroxydase soluble --------------------------------------------- 97
4.1.5. Evolution de la production du malonyldialdéhyde ------------------------------------ 98
4.1.6. Evolution de l’activité polyphénoloxydase--------------------------------------------- 99
4.1.7. Evolution des composés phénoliques solubles--------------------------------------- 100
III
4.1.8. Evolution de l’activité peroxydase pariétale ----------------------------------------- 101
4.1.9. Evolution des composés phénoliques insolubles ------------------------------------ 102
4.2. Au niveau des racines ------------------------------------------------------------------------ 103
4.2.1. Evolution de l’activité superoxyde dismutase---------------------------------------- 103
4.2.2. Evolution de l’activité catalase--------------------------------------------------------- 104
4.2.3. Evolution de l’activité peroxydase soluble ------------------------------------------- 105
4.2.4. Evolution de la production du malonyldialdéhyde ---------------------------------- 106
4.2.5. Evolution de l’activité polyphénoloxydase------------------------------------------- 107
4.2.6. Evolution des composés phénoliques solubles--------------------------------------- 108
4.2.7. Evolution de l’activité peroxydases insolubles -------------------------------------- 109
4.2.8. Evolution des composés phénoliques insolubles ------------------------------------ 110
5. Discussion ------------------------------------------------------------------------------------------ 112
6. Conclusion------------------------------------------------------------------------------------------ 118
Références bibliographiques----------------------------------------------------------------------- 119
Chapitre IV:
Rendement et qualité du fruit de la tomate soumise au PRD et au
RDI.
1. Résumé---------------------------------------------------------------------------------------------- 123
2. Introduction---------------------------------------------------------------------------------------- 124
3. Matériel et méthodes ----------------------------------------------------------------------------- 126
3.1. Matériel végétal et conditions de culture -------------------------------------------------- 126
3.2. Gestion de l’irrigation------------------------------------------------------------------------ 126
3.3. Etat hydrique du sol -------------------------------------------------------------------------- 127
3.4. Suivi de la floraison--------------------------------------------------------------------------- 127
3.5. Suivi de la croissance------------------------------------------------------------------------- 127
3.6. Paramètres qualitatifs du fruit -------------------------------------------------------------- 128
3.6.1. pH et acidité titrable --------------------------------------------------------------------- 128
3.6.2. Dosage des sucres totaux --------------------------------------------------------------- 128
3.6.3. Dosage du lycopène --------------------------------------------------------------------- 128
3.6.4. Dosage des polyphénols ---------------------------------------------------------------- 129
3.6.5. Composition minérale de la tomate --------------------------------------------------- 129
3.6.6. Détermination de l’azote total et du phosphore total -------------------------------- 130
3.7. Analyse statistique des résultats ------------------------------------------------------------ 130
4. Résultats -------------------------------------------------------------------------------------------- 131
4.1. Etat hydrique du sol -------------------------------------------------------------------------- 131
4.2. Floraison --------------------------------------------------------------------------------------- 131
4.3. Croissance du fruit---------------------------------------------------------------------------- 131
IV
4.4. Rendement ------------------------------------------------------------------------------------- 134
4.5. Qualité du fruit -------------------------------------------------------------------------------- 135
4.5.1. Poids sec du fruit------------------------------------------------------------------------- 135
4.5.2. pH et acidité titrable --------------------------------------------------------------------- 135
4.5.3. Sucres totaux ----------------------------------------------------------------------------- 137
4.5.4. Lycopène---------------------------------------------------------------------------------- 138
4.5.5. Polyphénols------------------------------------------------------------------------------- 138
4.5.6. Eléments minéraux et teneurs en azote et en phosphore---------------------------- 140
5. Discussion ------------------------------------------------------------------------------------------ 143
6. Conclusion------------------------------------------------------------------------------------------ 147
Références bibliographiques----------------------------------------------------------------------- 148
Chapitre V:
Conclusion générale & perspectives
Conclusion générale et perspectives-------------------------------------------------------------- 152
V
Abréviations
A
A
ABA
ARN
AT
AtHTK1
ATSW
BSA
CAT
Cc
Chl
Ci
cv
DHA
DO
EDTA
FTSW
GSH
GSSG
H2O2
l
LA
ln
MDA
MDHA
MS
NADP+
NBT
NCED
NTR
O2
O2OH.
ORMVA
PF
pH
POX
PPO
PRD
PS
PS I
PS II
PT
PuBP
PVP
RDI
ROS
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
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:
:
:
:
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:
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:
:
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:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
photosynthèse
absorbance
acide absciccique
acide ribonucléique
acidité titrable
Arabidopsis thaliana Na+/K+ transporter
quantité de l’eau transpirable réelle dans chaque pot
bovine serum albumine
catalase
concentration du CO2 au site de carboxylation
chlorophylle
Concentration intercellulaire du CO2
cultivar
dehydroacsorbate
densité optique
acide diéthylène tetraacétique
fraction d’eau transpirable du sol
glutathion réduit
glutathion oxydé
peroxyde d’hydrogène
longueur
surface foliaire
logarithme népérien
malonyldialdéhyde
monodehydroascorbate
matière sèche
nicotinamide adénine dinucléotide phosphate
nitrobleu de tétrazolium
9-cis-époxycaroténoide dioxygénase
taux de transpiration normalisée
oxygène
ion superoxyde
radical hydroxyl
office régional de mise en valeur agricole
poids frais
potentiel hydrogène
peroxydase
polyphénoloxydase
dessèchement partiel des racines
poids sec
photosystème I
photosystème II
poids à pleine turgescence
Ribulose bis phosphate
polyvinylpyrrolidone
irrigation déficitaire régulée
espèces réactives de l’oxygène
RRLE
RWC
SOD
SPSS
TR
TS
v/v
TTSW
Var
VPD
VSWC
w
WUE
XET
ZEP
Ψ
1
O2
3
Chl
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
taux relatif d’expansion foliaire relative
teneur en eau relative
superoxyde dismutase
Statistical Package for the Social Sciences
taux de transpiration
tomate de saison
volume pour volume
taux total transpirable dans le même pot
variété
déficit de vapeur en eau de l’air
teneur en eau volumétrique du sol
largeur
efficience d’utilisation de l’eau
xyloglucan-endotransglycosylase
zéaxanthine epoxidase
potentiel hydrique foliaire
oxygène singulet
chlorophylle à l’état triplet
RESUME
L’objectif de ce travail consiste à évaluer l’effet d’un déficit hydrique crée en utilisant la
stratégie d’irrigation par dessèchement partiel des racines (PRD : partial rootzone drying) et par
déficit contrôlé (RDI : regulated deficit irrigation) sur des cultures de tomate (Lycopersicon
esculentum L.)
Une première expérience est réalisée afin de comparer les relations hydriques, la
croissance végétative ainsi que le pH de la sève xylèmique et le pH apoplastique des plantes de
tomate sous les deux contraintes hydriques PRD et RDI. Des plantes sont cultivées dans des
conditions contrôlées avec le système « split-root ». Les plantes stressées reçoivent sur un seul
côté du système racinaire (PRD) ou sur les deux côtés racinaires (RDI), la moitié d’eau apportées
aux témoins durant toute l’expérience. Les deux contraintes PRD et RDI réduisent les relations
hydriques. Toutefois, cette réduction est plus prononcée sous RDI. De même, la croissance et les
échanges gazeux se trouvent réduits sous PRD et RDI, permettant une amélioration significative
de l’efficience d’utilisation de l’eau. Ces résultats peuvent être liés à l'augmentation significative
concomitante dans le pH de la sève xylèmique et le pH apoplastique.
Une série d’expériences est conduite dans des conditions proches de la première
expérience afin de suivre l’évolution du statut hydrique, le taux de croissance et de transpiration
en fonction du dessèchement progressif du sol sous PRD et sous RDI. La fraction d'eau
transpirable du sol (FTSW) est utilisée pour quantifier l’eau disponible dans le sol. Les variables
de l’état hydrique des plantes, l’expansion foliaire ainsi que la transpiration sont bien corrélés à la
FTSW.
Afin de vérifier l’effet des deux techniques d’irrigation PRD et RDI sur le métabolisme
oxydatif des plantes de tomate, une comparaison des changements dans les défenses
antioxydantes est menée sur des échantillons foliaires et racinaires issus de la première
expérience, en quantifiant quelques paramètres oxydatifs. Les résultats montrent une baisse
significative du contenu chlorophyllien. Un niveau élevé de la peroxydation des lipides dans les
deux compartimentes foliaires et racinaires indique que les traitements PRD et RDI résultent en
un stress oxydatif au niveau des plantes de tomate. Au niveau foliaire, les activités SOD, POX
solubles et PPO présentent une augmentation suivie d’une diminution plus loin dans le cycle de
dessèchement. Cependant, l'augmentation sous RDI est plus prononcée. En outre, les activités des
POX liées à la paroi augmentent considérablement sous RDI et PRD. Au niveau des racines, les
activités SOD, POX et PPO augmentent de manière significative et leurs activités montrent une
alternance d’accroissement et de baisse suivant l’alternance de l'irrigation sous le traitement PRD.
De plus, les quantités des composés phénoliques accumulées par les plantes soumises au
traitement PRD s’avèrent les plus importantes comparées à celles sous les deux autres traitements.
Une dernière expérimentation est menée sur la tomate, sous conditions de serre, avec le
système split-root et les mêmes traitements hydriques : témoin, PRD et RDI. Elle vise l’étude de
la réponse agronomique, en termes du rendement et de qualité du fruit, des plantes soumises à une
irrigation par le dessèchement partiel des racines PRD ou par la technique RDI. Le rendement des
plantes est maintenu sous PRD et sous RDI et l’efficience d’utilisation de l’eau se trouve alors
améliorée de 87% en comparaison au témoin. Le pH, les propriétés antioxydantes ainsi que la
composition minérale du fruit, à l’exception du calcium sont également maintenus sous les
traitements PRD et RDI. Néanmoins, les plantes sous PRD et celles sous RDI répondent par une
accumulation des quantités de sucres totaux comparables entre elles mais dépassent
significativement celle du témoin.
Mots clés : tomate, PRD, RDI, croissance et développement, métabolisme antioxydatif, relations
hydriques, rendement.
ABSTRACT
The purpose of this work is to evaluate the effect of water deficit created by using the
strategy of partial rootzone drying (PRD) and the regulated deficit irrigation (RDI) on tomato
(Lycopersicon esculentum L.)
The fist experiment aims to compare the impact of PRD and RDI on the water relations,
plant growth, xylem sap pH and leaf apoplastic pH. Plants were grown under controlled
conditions using a split-root system. Stressed plants receive half water applied to the control, on
both sides of the roots in RDI and on one side of the roots only in PRD treatments during the
experiment. Both PRD and RDI reduce the water relations but this effect is more pronounced
under RDI. Vegetative growth and leaf gas exchange decreased, allowing a significant
improvement in whole plant WUE. These results may be related to concomitant significant
increase in xylem sap pH and leaf apoplastic pH.
Series of experiments is led under conditions close to the first experiment in order to
follow the evolution of water status, rate growth and of transpiration according to the progressive
drying of soil under PRD and RDI. The fraction of transpirable soil water (FTSW) is used to
quantify water available in the soil. Plant water status, leaf expansion as well as transpiration are
well correlated with FTSW.
In order to assess the effect of PRD and RDI on oxidative metabolism, we compared the
changes in antioxidative defenses in both tomato leaves and roots. Results showed a decrease in
chlorophyll content. An increase in lipid peroxidation in both PRD and RDI treated plants
indicates that PRD and RDI create an oxidative stress. At the leaf level, SOD, POX and PPO
activities showed an enhancement as compared to the control. Moreover, POX cell-wall
associated activities increased significantly under RDI and PRD. At the root level, these activities
increase significantly and showed an alternating of increase-decrease following the alternating in
PRD treated roots. Results showed also that PRD treated plants accumulated more phenolic
compounds in comparison to the other treatments.
The last experiment is carried out on tomato plants and aims to study yield and fruit
quality responses in plants subjected to PRD or to RDI treatments. Yield was sustained under
PRD and RDI and the water use efficiency increased by about 87% as compared to the control.
Fruit dry matter and sugar concentration were higher in PRD and RDI than in the control.
Irrigation treatment had no significant effect on fruit quality attributes, including juice pH,
titratable acidity, lycopene and phenols content and mineral composition. Exception was for lower
Ca contents under PRD and RDI conditions compared to the control. Nevertheless, PRD and RDI
fruits accumulated more quantities of soluble sugars throughout the experimental period in
comparison to control.
Key words: tomato, PRD, RDI, growth & development, antioxidative metabolism, water
relations, yield.
‫ﻤﻠﺨــﺹ‬
‫ﺘﻬﺩﻑ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺩﺭﺍﺴﺔ ﺇﻟﻰ ﺘﻘﻴﻴﻡ ﺃﺜﺎﺭ ﺍﻟﺠﻔﺎﻑ ﺍﻟﻤﻨﺸﺄ ﺒﺎﺴﺘﻌﻤﺎل ﺘﻘﻨﻴﺔ ﺍﻟﺘﻴﺒﺱ ﺍﻟﺠﺯﺌﻲ ﻟﻠﺠﺫﻭﺭ‬
‫‪ PRD‬ﻭ ﺍﻟﺴﻘﻲ ﺒﺎﻟﺘﺠﻔﻴﻑ ﺍﻟﻤﺭﺍﻗﺏ ‪ RDI‬ﻋﻠﻰ ﻨﺒﺎﺕ ﺍﻟﻁﻤﺎﻁﻡ‪.‬‬
‫ﺃﻨﺠﺯﺕ ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ ﺍﻷﻭﻟﻰ ﻤﻥ ﺃﺠل ﻤﻘﺎﺭﻨﺔ ﺘﺎﺘﻴﺭ ﺍﻟﺴﻘﻲ ﺒـ ‪ PRD‬ﻭ ﺒـ ‪ RDI‬ﻋﻠﻰ‬
‫ﺍﻟﻌﻼﻗﺎﺕ ﺍﻟﻤﺎﺌﻴﺔ ﺩﺍﺨل ﺍﻟﻨﺒﺘﺔ ﻭ ﻋﻠﻰ ﻨﻤﻭ ﺍﻟﻨﺒﺘﺔ ﻭ ﻜﺫﻟﻙ ﻋﻠﻰ ‪ pH‬ﺍﻷﻭﺭﺍﻕ ‪.‬ﺘﻤﺕ ﻫﺫﻩ‬
‫ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ ﻋﻠﻰ ﺼﻨﻑ ﻭﺍﺤﺩ ﻤﻥ ﺍﻟﻁﻤﺎﻁﻡ ﻭﻫﻭ ‪ SuperRed‬ﻭﺍﻟﺫﻱ ﺘﻤﺕ ﺯﺭﺍﻋﺘﻪ ﺘﺤﺕ ﻅﺭﻭﻑ‬
‫ﺯﺭﺍﻋﻴﺔ ﻤﺭﺍﻗﺒﺔ ﻭ ﻗﺩ ﺍﺴﺘﻌﻤﻠﺕ ﺨﻼل ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ ﻁﺭﻴﻘﺔ ﺍﻨﻘﺴﺎﻡ ﺍﻟﺠﺫﻭﺭ ‪ Split-Root‬؛ﺘﻠﻘﺕ‬
‫ﺍﻟﻨﺒﺎﺘﺎﺕ ﺘﺤﺕ ﺍﻟﺠﻔﺎﻑ ﺒـ ‪ PRD‬ﻭ ﺒـ ‪ RDI‬ﻨﺼﻑ ﺍﻟﻜﻤﻴﺔ ﺍﻟﺘﻲ ﺤﺼل ﻋﻠﻴﻬﺎ ﺍﻟﺸﺎﻫﺩ ‪T‬‬
‫ﻭﺘﻘﺴﻤﺕ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻜﻤﻴﺔ ﻋﻠﻰ ﻤﺠﻤﻭﻉ ﺍﻟﺠﺫﻭﺭ ﻓﻲ ‪ RDI‬ﺒﻴﻨﻤﺎ ﺘﻀﺎﻑ ﻜﻠﻬﺎ ﺇﻟﻰ ﺠﻬﺔ ﻭﺍﺤﺩﺓ ﻤﻥ‬
‫ﺍﻟﺠﺫﻭﺭ ﻋﻨﺩ ‪ PRD‬ﺨﻼل ﻓﺘﺭﺓ ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ ‪ .‬ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺍﻟﺘﺠﺎﺭﺏ ﺃﻥ ﻜﻠﺘﻲ ﺍﻟﺘﻘﻨﻴﺘﻴﻥ ﺘﺤﺩﺙ ﺘﻘﻠﺼﺎ‬
‫ﻓﻲ ﺍﻟﻌﻼﻗﺎﺕ ﺍﻟﻤﺎﺌﻴﺔ ﺩﺍﺨل ﺍﻟﻨﺒﺘﺔ ﺇﻻ ﺃﻥ ﻫﺫﺍ ﺍﻟﺘﻘﻠﺹ ﻟﻭﺤﻅ ﺒﺸﻜل ﻜﺒﻴﺭ ﺘﺤﺕ ﺍﻟﺠﻔﺎﻑ ﺒـ‬
‫‪ , RDI‬ﻜﻤﺎ ﺃﺤﺩﺜﺕ ﺍﻟﺘﻘﻨﻴﺘﻴﻥ ﺍﻨﺨﻔﺎﻀﺎ ﻓﻲ ﺍﻟﻨﻤﻭ ﺍﻟﻨﺒﺎﺘﻲ ﻭ ﻓﻲ ﻓﺘﺭﺓ ﺘﺒﺎﺩل ﺍﻟﻐﺎﺯﻓﻲ ﺍﻷﻭﺭﺍﻕ‬
‫ﻨﺘﺞ ﻋﻨﻪ ﺍﺭﺘﻔﺎﻋﺎ ﻤﻠﺤﻭﻅﺎ ﻓﻲ ﻓﻌﺎﻟﻴﺔ ﺍﺴﺘﻌﻤﺎل ﺍﻟﻤﺎﺀ‪ ,‬ﻭ ﻴﻤﻜﻥ ﺇﺭﺠﺎﻉ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﻨﺘﺎﺌﺞ ﺇﻟﻰ‬
‫ﺍﻻﺭﺘﻔﺎﻉ ﺍﻟﻤﻠﺤﻭﻅ ﻓﻲ ‪. pH‬‬
‫ﻤﻥ ﺃﺠل ﺩﺭﺍﺴﺔ ﺘﺄﺜﻴﺭ ﺍﻟﺠﻔﺎﻑ ﺒـ ‪ PRD‬ﻭ ﺒـ ‪ RDI‬ﻋﻠﻰ ﺍﻷﻨﺯﻴﻤﺎﺕ ﺍﻟﻤﻀﺎﺩﺓ ﻟﻸﻜﺴﺩﺓ‬
‫ﺘﻤﺕ ﻤﻘﺎﺭﻨﺔ ﺍﻟﺘﻐﻴﺭﺍﺕ ﺍﻟﺤﺎﺼﻠﺔ ﻋﻠﻰ ﻤﺴﺘﻭﻯ ﺍﻷﻭﺭﺍﻕ ﻭ ﺍﻟﺠﺫﻭﺭ ﺍﻟﻤﻨﺘﻘﺎﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ‬
‫ﺍﻷﻭﻟﻰ‪ .‬ﺃﻅﻬﺭﺕ ﺍﻟﻨﺘﺎﺌﺞ ﺘﻘﻠﺼﺎ ﻤﻠﺤﻭﻅﺎ ﻓﻲ ﻜﻤﻴﺔ ﺍﻟﻴﺨﻀﻭﺭ ﻭﺍﺭﺘﻔﺎﻋﺎ ﻤﻬﻤﺎ ﻓﻲ ﺃﻜﺴﺩﺓ‬
‫ﺩﻫﻨﻴﺎﺕ ﺍﻷﻭﺭﺍﻕ ﻭ ﺍﻟﺠﺫﻭﺭ ﻤﻌﺎ ﺘﺤﺕ ﻁﺭﻴﻘﺔ ﺍﻟﺴﻘﻲ ﺒـ ‪ PRD‬ﻭ ﺒـ ‪ . RDI‬ﺴﺠﻠﺕ‬
‫ﺍﻷﻨﺯﻴﻤﺎﺕ ﺍﻟﻤﺩﺭﻭﺴﺔ ‪ PPO ,POX‬ﻭ ‪ SOD‬ﺍﺭﺘﻔﺎﻋﺎ ﻤﻠﺤﻭﻅﺎ ﻋﻨﺩ ﺍﻟﻨﺒﺎﺘﺎﺕ ﺍﻟﻤﻭﺠﻭﺩﺓ ﺘﺤﺕ‬
‫ﺘﺄﺜﻴﺭ ﺍﻟﺠﻔﺎﻑ ﺒﺎﻟﻤﻘﺎﺭﻨﺔ ﻤﻊ ﺍﻟﺸﺎﻫﺩ؛ ﺇﻻ ﺃﻥ ﻫﺫﺍ ﺍﻻﺭﺘﻔﺎﻉ ﻜﺎﻥ ﺃﻜﺜﺭ ﺃﻫﻤﻴﺔ ﺘﺤﺕ ‪ .RDI‬ﻜﻤﺎ‬
‫ﺒﻴﻨﺕ ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ ﻜﺫﻟﻙ ﺍﺭﺘﻔﺎﻋﺎ ﻓﻲ ﻜﻤﻴﺔ ﺍﻟﻤﺭﻜﺒﺎﺕ ﺍﻟﻔﻴﻨﻭﻟﻴﺔ ﺘﺤﺕ ﻤﻔﻌﻭل ‪ PRD‬ﺒﺎﻟﻤﻘﺎﺭﻨﺔ ﻤﻊ‬
‫‪ RDI‬ﻭ ‪. T‬‬
‫ﺘﻤﺕ ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ ﺍﻷﺨﻴﺭﺓ ﻋﻠﻰ ﻨﺒﺎﺘﺎﺕ ﻁﻤﺎﻁﻡ ﻤﺯﺭﻭﻋﺔ ﻓﻲ ﺃﺼﺹ ﺩﺍﺨل ﺒﻴﻭﺕ ﻤﻐﻁﺎﺓ ﻭﻓﻲ‬
‫ﻅﺭﻭﻑ ﺘﺠﺭﺒﻴﺔ ﻤﺤﺩﺩﺓ ﻤﻊ ﺍﻋﺘﻤﺎﺩ ﻨﻅﺎﻡ ﺍﻨﻘﺴﺎﻡ ﺍﻟﺠﺫﻭﺭ ‪ Split-Root‬؛ ﺍﻟﻬﺩﻑ ﻤﻥ ﻫﺫﻩ‬
‫ﺍﻟﺘﺠﺭﺒﺔ ﻫﻭ ﻤﻘﺎﺭﻨﺔ ﺘﺄﺜﻴﺭ ﻨﻅﺎﻤﻲ ‪ PRD‬ﻭ ‪ RDI‬ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺭﺩﻭﺩ ﺍﻟﻔﻼﺤﻲ ﻭ ﺠﻭﺩﺓ ﺍﻟﻔﺎﻜﻬﺔ‪ .‬ﻟﻡ‬
‫ﺘﺤﺩﺙ ﺍﻟﺘﻘﻨﻴﻴﺘﻴﻥ ﺃﻱ ﺘﺄﺜﻴﺭ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻤﺭﺩﻭﺩ ﺍﻟﻔﻼﺤﻲ ﻭﻟﻡ ﻴﺴﺠل ﺃﻴﻀﺎ ﺃﻱ ﺘﺄﺜﻴﺭ ﻋﻠﻰ ﺤﻤﻀﻴﺔ‬
‫ﺍﻟﻔﺎﻜﻬﺔ ﻭ ﻻ ﻋﻠﻰ ﺨﺎﺼﻴﺘﻬﺎ ﺍﻟﻤﻭُﻜﺴﺩﺓ ﺤﻴﺙ ﻟﻡ ﻨﺴﺠل ﺃﻱ ﺍﺨﺘﻼﻑ ﻤﻘﺎﺭﻨﺔ ﻤﻊ ﺍﻟﺸﺎﻫﺩ‪ ,‬ﻏﻴﺭ‬
‫ﺃﻥ ﻜﻤﻴﺔ ﺍﻟﺴﻜﺭﻴﺎﺕ ﺘﺤﺴﻨﺕ ﺒﺼﻔﺔ ﻤﻠﺤﻭﻅﺔ ﺘﺤﺕ ﻤﻔﻌﻭل ‪ PRD‬ﻭ ‪. RDI‬‬
‫ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻟﻤﻔﺘﺎﺡ‪ :‬ﻁﻤﺎﻁﻡ‪ ,‬ﻨﻤﻭ ﻭ ﺘﻁﻭﺭ‪ ,‬ﻋﻼﻗﺎﺕ ﻤﺎﺌﻴﺔ‪PRD ,‬ﻭ‬
‫‪RDI‬‬
‫‪ ,‬ﻤﺭﺩﻭﺩ‪.‬‬
Introduction générale
Introduction générale
Introduction générale
L'eau est le principal facteur limitant la productivité végétale notamment dans les
régions
méditerranéennes.
Les
changements
continus
du
climat
se
caractérisent
principalement par une diminution de la disponibilité de l’eau et un accroissement de la
température. Vers 2050, les quantités de précipitations dans les pays du nord de l'Afrique
seraient réduites de 20-50% par rapport aux valeurs moyennes actuelles (Ragab et
Prudhomme, 2002). Dans le contexte de ces scénarios prévus à propos de la rareté de l'eau,
l’irrigation n'est généralement pas une option viable pour alléger les problèmes relatifs à la
sécheresse dans les systèmes d’agriculture irriguée. Il est donc probant que les stratégies
agronomiques de gestion se concentrent sur l’efficience de l'extraction et de l'utilisation de
l'humidité disponible dans le sol.
L’agriculture irriguée utilise entre 50% et 90% de la quantité d'eau disponible dans le
bassin méditerranéen. Cette dépendance à l’égard de l'irrigation rend la production végétale
de plus en plus dépendante des améliorations dans la productivité de l'eau (c’est à dire la
quantité de l'eau requise par unité de rendement). D'ailleurs, les pénuries croissantes d’eau et
les coûts d’irrigation mènent à une emphase de développer des méthodes d’irrigation qui
réduisent au minimum l’utilisation de l’eau tout en améliorant la production (Loomis, 1983 ;
Centritto et al., 2000). Ces dernières années, il apparaît clairement que l’application d’un
léger déficit hydrique peut améliorer l’assimilation des hydrates carbonés dans les structures
reproductrices de la plante et réduit la croissance végétative excessive (Chalmers et al., 1981).
Il s’agit d’un déficit par irrigation régulée (RDI : regulated deficit irrigation) (Chalmers et al.,
1986). Cette technique est fondée sur la suppression ou la réduction de l'irrigation pendant des
périodes spécifiques du cycle de développement de la plante (English et al., 1990).
Une nouvelle technique d’irrigation est ainsi développée pour réaliser la même mesure
du contrôle de la croissance. Il s’agit du dessèchement partiel des racines (PRD : partial
rootzone drying). Dans ce cas, l’irrigation est assurée à la moitié du système racinaire tout en
laissant l’autre moitié desséchée (Loveys et al., 2000). Afin d’éviter la mort de la moitié du
système racinaire non irriguée suite au desséchement permanent, l’irrigation est alternée entre
le côté desséché et le côté irrigué sur une période prédéterminée. Cette technique nécessite
une séparation du système racinaire en deux parties (technique connue sous le terme de splitroot) et réduit l’utilisation de la moitié d’eau par rapport aux plantes irriguées normalement.
1
Introduction générale
Le PRD et le RDI représentent alors des techniques de gestion efficaces pour augmenter
l’efficience d’utilisation de l’eau.
L'approvisionnement de l’eau à un niveau sous-optimal résulte en une activation d'une
série de réponses qui peuvent avoir comme conséquence le ralentissement de la croissance
(Kramer et Boyer 1995). La croissance des plantes dans des conditions déficitaires en eau
peut être limitée en raison du statut hydrique affecté et, par conséquent, une assimilation
altérée du carbone au profit des organes reproducteurs de la plante (Chaves et Oliveira, 2004).
Ces réponses sont contrôlées par des signaux chimiques ou hydrauliques. Ainsi, une irrigation
contrôlée crée un équilibre aussi bien de la croissance végétative que de l’utilisation de l’eau.
La gamme des cultures auxquelles les méthodes PRD et RDI ont été appliquées est
assez variée, mais leur grand succès est pour les cultures horticoles de haute valeur et les
cultures à fruit, notamment celles dont la partie récoltée de la plante est son organe
reproducteur où elles ont permis une utilisation plus efficace de l’eau d’irrigation sans pour
autant diminuer le rendement.
2
Introduction générale
OBJECTIFS DE L’ETUDE
Notre travail s’intègre dans le contexte général qui s’inscrit dans la continuité des
travaux précédents réalisés au laboratoire (Wakrim et al., 2005 ; Wahbi et al., 2005). Ces
travaux ont permis d’évaluer l’effet du déficit hydrique crée par l’application des techniques
PRD et RDI chez le haricot (Wakrim et al., 2005), l’olivier et la tomate (Wahbi et al., 2005).
Les travaux anterieurs achevés sur la tomate ont visé l’étude de quelques réponses
physiologiqus des plantes soumises au PRD et au RDI, mais se sont intressés principalement à
l’effet des deux techniques sur la phtosynthése. Notre travail consiste à poursuivre les
recherches initiées sur la tomate (Wahbi et al., 2005), afin d’approfondir les connaissances sur
les réponses physiologiques, biochimiques et agronomiques.
Pour atteindre nos objectifs, plusieurs séries d’expériences ont été réalisées pour
rechercher l’effet du dessèchement du sol crée par PRD et RDI sur les relations hydriques de
la tomate, sur la croissance végétative ainsi que sur l’efficience d’utilisation de l’eau et pour
déterminer les relations quantitatives entre ces processus physiologiques et l’état hydrique du
sol. En plus de ces paramètres physiologiques, d’autres à caractère biochimique sont analysés.
Dans ce contexte, l’effet des différents traitements hydriques sur le métabolisme oxydatif est
analysé. Ce travail consiste aussi en l’analyse des réponses agronomiques du PRD et du RDI
en termes de comparer leur effet sur les composantes du rendement et de la qualité du fruit.
3
Chapitre I: Analyse bibliographique.
Chapitre I
CHAPITRE I : Analyse bibliographique
1. Secteur de la tomate au Maroc
Le secteur de la tomate au Maroc joue un rôle socio-économique important. Sur le
plan social, le secteur est générateur d’emplois puisqu’il crée en moyenne 9 millions de
journées de travail par an, aux niveaux de la production, du conditionnement, et de la
transformation. Sur le plan économique, les exportations de tomates occupent une place
importante puisqu’elles rapportent près de 1,1 milliard de DH en devises (Redani, 2003).
La tomate est l’une des cultures les plus importantes parmi les primeurs. Elle
représente 27 % de la superficie et assure 63 % de la production globale et 70 % des
exportations de primeurs. En effet, avec une superficie de 22 100ha, le secteur de la tomate
assure une production totale de 1 205 510 T (FAO, 2004) dont 236 879 tonnes sont destinées
à l’exportation. En effet, la production en tomate sous serre contribue avec plus de 60% dans
la production globale.
Sur une période de dix compagnes, l’évolution de la superficie totale de la tomate s’est
caractérisée par une variation mineure depuis 1996/97 jusqu’à 1999/00, elle oscille entre
17 000 et 19 000ha. La superficie subit par la suite une chute de 56 %. Ceci est dû à la chute
de la superficie allouée à la tomate de saison (TS) en est en cause, cette dernière dépend dans
une large mesure des conditions climatiques. La superficie a connu une augmentation
progressive durant les compagnes suivantes avec un taux d’accroissement de 22 % en
moyenne (Figure 1b).
La région des Doukkala est la principale zone de production au Maroc (5200ha),
suivie de la région du sud (Souss Massa), avec près de 3700ha composés essentiellement de
tomates en sous serres. La plupart des serres sont situées sur le littoral. La région du Gharb
abrite les plus grandes cultures de tomates industrielles du Maroc. Le secteur national des
tomates industrielles, évalué à 200 000 T par année, est en constante progression.
4
Chapitre I
Tomate sous serre
Tomate plein champ Tomate de saison
b
a
27%
63%
32%
10%
7%
61%
Figure 1a : Superficies cultivées (a) et production (b) de la tomate au cours de la
compagne 2005/06
24
1000
20
800
16
600
12
400
8
200
4
0
0
Superficie
1200
19
96
/9
7
19
97
/9
8
19
98
/9
9
19
99
/0
0
20
00
/0
1
20
01
/0
2
20
02
/0
3
20
03
/0
4
20
04
/0
5
20
05
/0
6
Production
Source : Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et Pêches Maritimes
Production (1000T)
Superficie (1000 Ha)
Figure 1b : Evolution de la superficie et de la production de la tomate au cours de
la compagne 2005/06
Source : Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et Pêches Maritimes
2. La tomate
2.1. Taxonomie et généralités botaniques
La tomate appartient au genre Lycopersicon qui fait partie de la famille Solanaceae. Le
genre Lycopersicon comprend neuf espèces (Rick et Holle 1990), L. peruvianum, L.
pimpinellifolium, L. hirsutum, L. cheemannii, L. parviflorum, L. chilense, L. chmielewskii, L.
5
Chapitre I
pennellii et L. lycopersicum, distribuées entre deux sous genres caractérisés par la couleur
typique de leurs fruits à maturité, soit Eulycopersicon aux baies
(1)
rouges comestibles et
Eriopersicon aux baies vertes non comestibles. Tous les membres du genre Lycopersicon
possèdent des fleurs hermaphrodites avec des parties male et femelle fonctionnelles, tous ces
membres sont auto-incompatibles, avec comme exception L. pimpinellifolium et certaines
variées cultivées de L. esculentum qui est capable d’auto pollinisation. Cette classification a
évolué avec plusieurs études utilisant différents types de marqueurs moléculaires (Tam et al.,
2005). Avec la découverte récente d’une nouvelle espèce endémique aux Iles Galapagos
d’une part, et l’étude combinant la systématique phénotypique et moléculaire, Spooner et al.
ont reclassé la tomate dans le genre Solanum (Spooner et al., 2005) et cette nouvelle
classification est composée de treize espèces (Peralta et al., 2005).
Suite à la germination des graines, les deux premières feuilles sont simples et
alternées, alors que celles qui suivent sont composées de 5 à 9 folioles de dimensions
variables. La tomate a un système radiculaire important. De nombreuses racines primaires,
secondaires, tertiaires prennent naissance sur un pivot puissant. Les racines peuvent atteindre
85 à 90cm de long, mais les principales racines nourricières se rencontrent entre 25 et 35cm
de profondeur. L’axe principal de la jeune plante est de type monopodial. Cependant, une fois
que l’apex entre en floraison et produit des fleurs, la croissance devient de type sympodial.
Cette deuxième forme de croissance est caractérisée par 3-4 nodules de croissance végétative
avant la formation d’une inflorescence terminale. Les tiges sont vertes pourvues de poils
blanchâtres. Elles portent les feuilles, les fleurs et les fruits. Le plus souvent, elles sont
retombantes et demandent à être attachées sur des tuteurs. Deux grandes catégories de tiges
sont distinguées, les tiges à croissance déterminée, leur croissance s'arrête après avoir émies
un nombre variable de bouquets de fleurs et permet une récolte unique et mécanique en plein
champ. Elles donnent des pieds qui ont 60 à 80cm de hauteur. Ce sont des variétés dites
d’industrie, destinées à la transformation. Les tiges à croissance indéterminée sont des tiges
dont la croissance ne s'arrête pas tant que la condition climatique est favorable. Elles donnent
des pieds atteignant 1,40 à 1,60m et parfois plus. De telles variétés nécessitent une culture
tuteurée et demandent à être palissées. Les feuilles sont découpées et composées, à folioles
ovales, un peu dentées sur les bords grisâtres à la face inférieure. Elles répandent une odeur
(1)
Baie : fruit à péricarpe entièrement charnu, contenant des graines appelées pépins
6
Chapitre I
caractéristique, due à la solanine. La morphologie des feuilles varie considérablement en
fonction de l’espèce.
Les inflorescences sont des grappes plus ou moins ramifiées formant des bouquets.
Suivant le mode de croissance des tiges, de 1 à 4 feuilles, en moyenne, séparent 2 bouquets
successifs. Le nombre de fleurs par bouquet diminue au fur et à mesure que l'on s'approche de
l'extrémité des tiges. Les fleurs, de couleur jaunâtre, forment habituellement une grappe de 4 à
8 spécimens, mais les types à petits fruits peuvent produire une grappe de 30 à 50 fleurs. Les
fleurs sont principalement auto-pollinisées par le vent. L’ovaire comporte deux carpelles
soudés à la placentation axile et les placentas sont proéminents. Chez les plantes cultivées, il y
a souvent 3 ou 5 loges par suite de la formation de cloisons surnuméraires.
Le fruit de la tomate est une baie, il est situé au dessus du plan d’insertion des pièces
florales, il dérive du développement accru de l’ovaire après fusion des parois des carpelles
(Gillapsy et al., 1993). Cette baie peut être de couleur rouge, verte, jaune ou orangée, de
forme ronde plus au moins allongée, lisse ou creusée de sillons. La pulpe charnue de la baie
est divisée en loges (3-5) qui contiennent des graines d’un tégument gélifié.
2.2. Origine et répartition géographique
Il est fort probable que l’aire d’origine de la tomate se situe tout le long des côtes de
l’Amérique du Sud, de l’Equateur au Chili. Elle est domestiquée à partir de l’espèce
Lycopersicon esculentum var cerasiforme, fut introduire en Méso-Amérique et cultivée
uniquement dans la région de Vera Cruz par les Aztèques.
La conquête du Mexique en 1519 permit à la tomate de traverser l’Atlantique. Elle fit
son entrée officielle dans la botanique européenne en 1544 dans l’ouvrage du botaniste italien
Petrus Matthiolus. Cependant, la littérature scientifique du début du 17ème siècle décrète la
tomate impropre à la consommation car celle-ci, étant de la famille des Solanacées, est
parente de la mandragore, une plante toxique. Dès le début du 16ème siècle, la tomate connaît
une popularité grandissante des populations. Ce n’est qu’au milieu du 18ème siècle que la
plante devint comestible. A la fin de ce siècle, la plante se dispersait dans plusieurs endroits
en Asie et en Amérique du Nord. Sa dispersion se continua au cours du 19ème et 20ème siècle et
aujourd’hui, elle est cultivée partout dans le monde.
2.3. Exigences pédo-climatiques
Ayant une origine tropicale, la tomate a des exigences particulières. Elle est sensible
au froid, craint beaucoup le gel et les vents chauds et est très exigeante en température. La
7
Chapitre I
température est le facteur déterminant dans la production de la tomate. Elle influence la
croissance végétative, la formation des grappes florales, la fructification, le développement
des fruits, le mûrissement et la qualité des fruits. Les basses températures (<10°C) ralentissent
la croissance et le développement des plantes. Il en résulte un raccourcissement des entrenœuds et la formation d’un feuillage abondant au détriment de la production, en plus d’une
ramification des bouquets et des difficultés de nouaison. Pas contre, les températures élevées
favorisent la croissance de la plante au détriment de l’inflorescence qui peut avorter (Chibane,
1999). Les températures optimales sont comprises entre 20 et 25°C le jour. Les températures
nocturnes optimales sont de l’ordre de 13-17°C.
La culture de la tomate peut supporter une humidité relative qui varie de très faible à
très élevée. Une humidité relative de 75% est jugée optimale. La croissance est généralement
favorisée par un taux élevé d’humidité relative, et un taux élevé durant le jour peut aussi
améliorer la fructification. Elle permet d’avoir des fruits de bons calibres, avec moins de
gerçures et sans défaut de coloration. Lorsque ce taux est bas, l’irrigation est absolument
nécessaire, et lorsqu’il est élevé, des maladies peuvent se manifester, notamment le botrytis et
le mildiou.
La tomate est exigeante en énergie lumineuse et un manque peut inhiber l’induction
florale. De même, la réduction de la lumière baisse le pourcentage de germination du pollen.
Pour la culture des tomates, l’éclairement a plus d’importance durant les journées courtes et
sombres de la fin d’automne et de l’hiver.
En général, la tomate n’a pas de besoins particuliers en matière de structure du sol.
Néanmoins, elle s’adapte bien dans les sols profonds, meubles, bien aérés et bien drainés. Une
texture sablonneuse ou sablo-limoneuse est préférable (Elattir et al., 2003).
La culture de la tomate tolère une large gamme de pH (Elattir et al., 2003).
Néanmoins, sur des sols à pH basique, certains micro-éléments (Fe, Mn, Zn, Cu) restent peu
disponibles à la plante.
3. Etat hydrique de la plante
3.1. Paramètres hydriques de la plante
L’état hydrique des plantes est caractérisé par une variable physique, le potentiel
hydrique, qui traduit l’état de liaison de l’eau à l’intérieur des tissus végétaux. L’avantage de
l’utilisation du potentiel hydrique est qu’il permet de faire la connexion avec le flux d’eau
existant dans la plante puisque ce dernier est toujours la résultante d’un gradient de potentiel
8
Chapitre I
(toujours vers le potentiel inférieur). Ce flux d’eau, résultante de la demande évaporatoire
dans les feuilles, est régi par la loi de la tension- cohésion dans le continuum sol-planteatmosphère (Tyree et Cochard, 2003). Le potentiel hydrique total des plantes est la résultante
de la différence entre la pression hydrostatique et la pression osmotique (Passioura, 1980). Il
dépend ainsi de la concentration des solutés et de la rigidité des parois cellulaires et il n’est
pas lié directement au volume cellulaire (Lawlor, 1995). Il existe aussi une composante
gravitationnelle, qui n’est prise en compte que dans le cas des plantes de grande taille.
Une autre mesure a été proposée et largement utilisée, la teneur en eau relative (TER).
Il s’agit d’un indicateur facilement mesuré, qui normalise la teneur en eau en l'exprimant
relativement à l'état de pleine turgescence. C’est une mesure du changement relatif dans le
volume cellulaire (Lawlor et Cornic, 2002).
La balance hydrique des tissus et des plantes est déterminée par la perte d’eau via la
transpiration dans l’atmosphère et son absorption à partir du sol.
3.2. Circulation de l’eau dans la plante
Le mécanisme de l’ascension de la sève dans les arbres fut certainement l’un des
problèmes les plus discutés et disputés pendant la seconde moitié du 19ème siècle et la
première partie du 20ème siècle (Cruiziat et al., 2001). La théorie de la tension-cohésion s’est
imposée parmi toutes les autres explications proposées (Dixon et Joly, 1894). D’après cette
théorie, Il existe une continuité hydraulique à travers toute la plante, depuis les parois des
cellules foliaires où a lieu l’évaporation, jusqu’aux particules du sol entourant les racines.
Cette continuité hydraulique est assurée par des « colonnes » d’eau contenues dans les
éléments conducteurs et par l’eau d’imbibition des parois de ces éléments, et des cellules
vivantes pour ce qui est de la circulation extravasculaire. L’eau du sol qui traverse la plante
est tirée vers le haut par la transpiration et la force motrice est générée par la courbure des
ménisques air-eau qui se forment au niveau des surfaces d’évaporation dans la feuille. Elle se
traduit par l’établissement de gradients de tension depuis la surface des ces ménisques, à
travers toute la plante, jusqu’à l’eau du sol au voisinage des racines (Cruiziat et al., 2001).
Steudle (2000) a proposé un modèle simplifié de l'écoulement régulier de l'eau à
travers la plante (figure 3). L’absorption de l'eau par les racines, le transport dans le xylème et
la résistance stomatique sont dénotés par les différentes résistances hydrauliques disposées en
série. Habituellement, la résistance de la racine est plus petite que celle de la tige, qui est
dominée par des résistances des voies de vapeur dans la feuille qui sont considérées les plus
9
Chapitre I
fortes résistances dans le continuum sol-plante-atmosphère. La résistance le long du xylème
est relativement faible. Cependant, elle peut devenir plus importante sous conditions de stress,
quand de fortes tensions dans le xylème provoquent une cavitation et interrompe ainsi le flux
d’eau entre la racine et la tige (Tyree et Sperry, 1988). Par conséquent, pour un flux donné
d’eau traversant le système, la résistance hydraulique de la racine par rapport à celle des
stomates déterminerait le statut hydrique (potentiel hydrique) de la plante. Afin d'améliorer
son statut hydrique (ψ tige), la plante peut améliorer l’absorption d'eau par la réduction du ψ
racine, comme elle peut éviter des pertes d'eau par l'augmentation du ψ tige.
Figure 3 : Modèle simplifié de l'écoulement régulier de l'eau à travers la plante
d’après Steudle (2000)
3.3. La transpiration
3.3.1. Nécessité de la transpiration
Chez les plantes vasculaires, la quasi totalité (c’est à dire plus de 90-95% en moyenne)
de l’eau puisée dans le sol sous forme liquide par les racines ne fait que traverser la plante
avant de s’évaporer dans l’atmosphère. Le moteur de ce transfert est l’énergie solaire qui
fournit la quantité d’énergie nécessaire à l’eau, une fois arrivée aux feuilles, pour passer de
l’état liquide à l’état vapeur : c’est le phénomène de la transpiration (Cruiziat et al., 2001). La
transpiration est considérée comme un « mal inévitable » ; un mal du fait qu’elle peut
entraîner la déshydratation de la plante, inévitable vue la structure des feuilles et la nécessité
vitale des échanges gazeux pour la plante (Martre, 1999).
10
Chapitre I
Pendant la première partie de la journée, la transpiration est un peu plus grande que
l’absorption et les organes du végétal perdent de l'eau ; la nuit, les organes se réhydratent
jusqu’au lever du soleil. En cas de sécheresse, la récupération nocturne est incomplète et les
tissus se déshydratent un peu plus chaque jour. La transpiration permet également aux feuilles
de dissiper une partie de l’énergie qu’elles reçoivent sous forme de chaleur latente et limite
leur échauffement (Sheehy et al., 1998).
3.3.2. Régulation stomatique de la transpiration
La conductance stomatique gs (mmol.m-2.s-1) est une variable physique dont les
variations représentent le degré de l’ouverture des stomates et par laquelle la plante répond
activement à une disponibilité en eau et à des conditions environnementales.
Les stomates sont le siège de la transpiration de la plante et sont présentes soit sur les
deux faces d’une feuille (espèces amphistomatiques), ils sont plus gros et actifs sur la face
inférieure, soit, le cas le plus fréquent, uniquement sur la face inférieure (espèces
hypostomatiques). Une de leurs fonctions est d’assurer la transpiration nécessaire à la plante
pour réguler la température de ses feuilles et la maintenir dans une gamme de viabilité.
Quand la disponibilité de l'eau aux racines diminue, les plantes tendent à diminuer leur
transpiration par deux moyens : un effet à court terme consiste en la fermeture des stomates,
réduisant de ce fait le flux de l'eau ; un effet à plus long terme consiste à la réduction de la
croissance foliaire et par conséquence une surface foliaire transpiratoire réduite. Ces deux
mécanismes de réduction de la transpiration sont des processus adaptatifs qui conservent l'eau
pour les étapes postérieures du développement des plantes, mais ils contribuent également à
une homéostasie partielle du statut hydrique des tissus (Tardieu, 2005).
Le gaz carbonique (CO2) de la photosynthèse pénètre dans les feuilles par les
stomates, qui contrôlent aussi la transpiration. La fermeture partielle des stomates pour
conserver de l’eau réduit la photosynthèse, et donc la production des plantes. La
photosynthèse est intrinsèquement liée à la transpiration, et il n'existe aucun moyen connu
d’éviter cet échange "eau contre carbone" (Tardieu et al., 2006).
La transpiration est influencée, en outre, par la température, l’humidité, l’agitation de
l’air, le nombre et la disposition des feuilles et par les résistances à la diffusion des gaz
opposées par les stomates (Nobel, 1999).
11
Chapitre I
3.4. L’absorption racinaire
Il est admis que chez les plantes l’absorption se situe essentiellement entre 10 et
100mm de la coiffe racinaire, entre la fin de la zone d’élongation et les zones où les lamelles
de subérine se déposent dans les parois des cellules de l’endoderme, ainsi qu’aux points
d’émergence des racines latérales (Melchior et Steudle, 1993). L'eau n'est pas absorbée
activement, mais se déplace passivement dans la racine en réponse à un gradient du potentiel
hydrique mis en place par la transpiration. La complexité anatomique de la racine rend le flux
de l'eau également complexe. Ce flux est décrit par un modèle de transport composite (Figure
4) où l’eau emprunte différentes voies à travers différents tissus arrangés en série (épiderme,
cortex, stèle) (Steudle, 2000). L’eau circule alors à travers les parois cellulaires, c’est la voie
apoplastique (a) ; de cellule à cellule via le plasmodesme, c’est la voie symplastique (b) ; de
cellule à cellule en traversant le plasmalemme, c’est la voie transcellulaire (c). Puisqu'il n'y a
aucune membrane le long de l'apoplaste, le flux de l'eau domine le long de ce chemin, tandis
que le mouvement symplastique est influencé par des gradients osmotiques. La transpiration
favorise le flux apoplastique de l'eau et réduit ainsi la résistance hydraulique, mais quand la
transpiration est faible ou négligeable (la nuit ou avec le sol sec), la résistance hydraulique
augmente sensiblement, puisque le flux de l'eau est conduit par des gradients osmotiques (à
travers des membranes) (Steudle, 2000).
Figure 4 : Voies de transport de l’eau dans la racine d’après Steudle, (2000)
12
Chapitre I
4. Terminologie de la sécheresse et stratégies de résistance
4.1. Terminologie de la sécheresse
La sécheresse est un événement météorologique souvent défini en termes relatifs
(Turner, 2003). Dans les régions tempérées du monde, une sécheresse peut s’étendre pour une
période dépassant les deux semaines sans précipitation. Alors que dans les régions semi-arides
avec des saisons sèches et humides clairement définies, la sécheresse est généralement définie
comme une absence de précipitations pour une période assez longue capable de causer un
épuisement de l’humidité du sol et un endommagement de la production agricole. La
sécheresse agriculturale dépend des conditions atmosphériques comme la température et le
VPD (Vapour Pressure Deficit, déficit de vapeur en eau de l’air). Ces conditions affectent le
taux de transpiration des végétaux et l’évaporation du sol, la profondeur et la capacité de
rétention d’eau dans le sol et les caractéristiques des plantes comme le stade de croissance et
la densité des semis.
4.2. Les stratégies de résistance
Classiquement, ces stratégies ont été groupées en trois catégories à savoir
l’échappement, l’évitement et la tolérance (Levitt, 1972). Pourtant, ces stratégies ne sont pas
mutuellement exclusives. En effet, les plantes peuvent combiner tout un ensemble de réponses
(Ludlow, 89).
4.2.1. La stratégie d’échappement
La stratégie d’échappement implique un développement phénologique rapide avec une
floraison et une maturité précoces, une plasticité de développement se traduisant par la
variation dans la durée des périodes de croissance qui dépend du degré du déficit hydrique, et
une remobilisation des assimilas aux fruits. Cette réponse est bien documentée aussi bien pour
les céréales (Bruce et al., 2002) et certaines légumineuses (Rodrigues et al., 1995). La
capacité de mobiliser les réserves s’accroît chez les plantes stressées (Yang et al., 2001). Le
mécanisme d’échappement repose sur la reproduction réussie avant le début d’un stress
sévère. Ceci est important dans les régions arides ou les plantes annuelles peuvent combiner
des cycles de vie courts avec des taux élevés de croissance et d’échange gazeux.
4.2.2. La stratégie d’évitement
L’évitement de la sécheresse repose sur la capacité des plantes de maintenir un
potentiel hydrique des tissus relativement élevé. Ce mécanisme est commun aux plantes
13
Chapitre I
annuelles et pérennes et il est associé avec une variété des traits adaptatifs, à savoir une
minimisation des pertes d’eau et une maximisation de l’absorption d’eau. La perte d’eau est
minimisée par la fermeture stomatique ; la réduction d’absorption de la lumière à travers les
feuilles enroulées (Ehleringer et Cooper, 1992), une dense lame de trichome augmentant ainsi
la reflectance (Larcher, 2000), ou encore des angles foliaires raides ; ou par la réduction de la
surface foliaire à travers une croissance réduite ou une chute des feuilles âgées. L’absorption
d’eau est maximisée par un ajustement de l’allocation (Chaves et al., 2003). Autrement dit, un
investissement élevé au niveau des racines (Jackson et al., 2000).
Dans les régions semi-arides, les gains signifiants de la productivité des cultures
résultent d’un enracinement profond (Blum, 1984). Encore, la chute des feuilles âgées qui
contribue à une économie d’eau, peut être considérée comme un programme de recyclage à
l’intérieur de la plante, permettant la réallocation des nutriments stockées au niveau des
feuilles âgées plus qu’aux jeunes feuilles. Durant la sénescence induite par la sécheresse,
certaines protéases spécifiques à la sécheresse sont induites, c’est le cas de certaines formes
de cystéines protéases (Khanna-Chopra et al., 1999).
La sénescence foliaire, conduisant à une provision courte en sucres, est un facteur
important dans l’avortement des fruits sous conditions de sécheresse. Par conséquent, les
phénotypes à sénescence retardée sont désirables dans les cultures ou le rendement est une
source limitée (Levy et al., 1997). Pourtant, une interaction entre la disponibilité de l’eau et de
l’azote est observée chez les céréales. Sous conditions hydriques optimales, l’azote abondant
retarde la sénescence mais réduit le rendement en graines, alors que sous condition de
restriction en eau, une disponibilité élevée en azote augmente l’usage des carbohydrates
stockées (Yang et al., 2000).
La plupart des réponses de l’évitement permet à la plante un ajustement aux sources
faibles en eau et en minéraux (Pooter et Nagel, 2000). Ces ajustements dans les
environnements arides incluent une structure foliaire altérée et des proportions importantes
des assimilas attribués aux racines (Pooter et Nagel, 2000).
14
Chapitre I
4.2.3. La stratégie de tolérance
La tolérance des tissus à un potentiel hydrique faible peut impliquer l’ajustement
osmotique (2) (Morgan, 1984), des parois cellulaires plus rigides et des cellules de petite taille
(Wilson et al., 1980). Plusieurs espèces d’arbres et d’arbustes dans les régions arides et semiarides combinent une forte concentration des solutés avec une capacité photosynthétique et
une conductance stomatique réduites.
Le phénomène de dormance partielle des plantes pour survivre la saison sèche est une
autre stratégie de tolérance. C’est le cas par exemple de la légumineuse Retama raetam
(Mittler et al., 2001). Chez cette espèce, la dormance est évidente par la répression des gènes
codés pour les protéines photosynthétiques. Ces protéines sont synthétisées au cours des 6 à
24heures qui suivent la pluie.
La plupart de ces adaptations à la sécheresse ne se privent pas d’inconvénients (Mitra,
2001). Un génotype à court cycle de vie produit moins en comparaison par d’autres à cycle de
vie normal. Les mécanismes qui confèrent aux plantes une résistance à la sécheresse via une
réduction des pertes d’eau, à savoir la fermeture stomatique et la réduction de la surface
foliaire, conduisent généralement à une assimilation réduite de CO2. L’ajustement osmotique
augmente certes la résistance à la sécheresse en maintenant la turgescence, mais la
concentration élevée des solutés responsable de cet ajustement exige un surplus en termes
d’énergie (Turner, 1979). Ces stratégies diffèrent quant à leurs conceptions, mais elles ont
toutes un coût en terme de rendement final pour la plante (Tardieu et al., 2006). Par
conséquent, l’adaptation des plantes à la sécheresse doit refléter un équilibre entre
l’échappement, l’évitement et la tolérance afin de maintenir une productivité adéquate (Mitra,
2001).
5. La signalétique du stress hydrique
La réponse des plantes aux stress entre autre le déficit hydrique, dépend des
caractéristiques du stress et celles de la plante (Figure 5). Un stress se définit par son intensité,
sa durée, le nombre d’expositions ainsi que par son association à d’autres stress (Bray et al.,
(2)
L’ajustement osmotique est le mécanisme principal pour maintenir la turgescence cellulaire lorsque le
potentiel hydrique diminue, permettant le maintien de l'activité métabolique de la plante et donc le maintien de la
croissance et de la productivité. Il se produit quand les concentrations des solutés dans la cellule augmentent
pour maintenir le potentiel de turgescence positif. La cellule accumule activement les solutés et il en résulte des
baisses de potentiel hydrique favorisant ainsi l'écoulement de l'eau dans la cellule.
15
Chapitre I
2000). Au niveau de la plante, la réponse varie en fonction du stade de développement, des
organes ou tissus touchés.
Figure 5 : Facteurs déterminant la réponse de la plante à un stress selon Bray et al. (2000)
Les mécanismes de réponse au stress peuvent être spécifiques ou communs à plusieurs
stress. Lorsque les mêmes voies de réponses sont employées pour répondre à des stress
différents, il s’agit d’une cross-tolérance (Pastori et Foyer, 2002).
La détermination de la manière dont les plantes perçoivent le déficit hydrique est
complexe. La première étape réside dans la transformation d’une réponse à un signal
environnemental à une réponse moléculaire. Elle initie ou supprime une cascade de réponse
pour transmettre l’information à travers une voix de traduction du signal. Suivant les indices
précoces au niveau des procaryotes, ou il a été montré que la perception initiale du déficit
hydrique se fait à travers une histidine kinase transmembranaire qui fonctionne comme un
osmosenseur (Posas et al., 1996). Urao et al. ont montré que le déficit hydrique, suivi par un
stress osmotique, inhibe l’expression d’un osmosenseur AtHTK1 chez l’Arabidopsis (Urao et
al., 1999). Cet osmosenseur, constitué d’un domaine histidine kinase, d’un domaine récepteur
et de deux domaines transmembranaires, peut être le premier composant percevant le
changement dans le potentiel osmotique dans les cellules et inhibant une cascade des signaux.
Il en résulte une expression de gènes de déshydratation (Urao et al., 2000 ; Lui et al., 2001).
Durant le développement d’un stress hydrique, l’interaction entre les substances
amphiphiliques, cationiques et anioniques avec les membranes plasmatiques favorise un
changement de l’état physique membranaire, comme elle peut modifier les interactions
proteino-lipidiques des membranes transmettant ainsi l’osmosensation par les cellules. Un tel
mécanisme est récemment décrit chez Lactococcus lactis (Heide et Poolman, 2000). Un
changement de l’état physique des membranes peut aussi réguler l’activité des protéines
16
Chapitre I
membranaires intégrées, comme les aquaporines qui sont impliquées dans le contrôle du
volume cellulaire ou l’homéostasie de turgescence (Tyerman et al., 2002).
Les signaux peuvent avoir lieu localement ou à une longue distance. Ces derniers
exigent que les composés chimiques ou les signaux physiques passent à travers la plante en
réponse à un stress subi au niveau des racines. Ces signaux peuvent être positifs ou négatifs.
Si les cellules répondent à un changement dans la pression hydraulique, la cavitation (3) du
xylème peut agir autant qu’un signal hydrique (Chaves et al., 2003). L’importance relative
des signaux chimiques et hydriques pour le stress hydrique est encore sujette de débat. Ceci
est vrai surtout dans le cas du contrôle de la fermeture stomatique et la régulation de la
transpiration ou les deux types de signaux agissent (Comstock, 2002).
Après la première perception des changements osmotiques durant le stress hydrique
par la stimulation des osmosenseurs, une cascade de traduction du signal impliquant une
phosphorylation et une déphosphorylation des protéines a eu lieu par plusieurs protéines
kinases et des phosphatases dont les gènes sont régulés positivement par le stress hydrique
(Lee et al., 1999). Une fois le stress est reconnu, les réponses à la sécheresse divergent en
plusieurs voies selon l’implication ou non de l’ABA, dans la première voie, l’accumulation de
l’ABA active plusieurs gènes associés au stress. Les produits de ces gènes sont soit
fonctionnels, c’est le cas des aquaporines. Comme ils peuvent être régulateurs, c’est le cas des
protéines kinases. La voie indépendante de l’ABA est encore faiblement comprise. Mais elle
est rapidement induite par le stress hydrique (Chaves et al., 2003). Malgré que les deux voies
fonctionnent indépendamment, une certaine interférence peut avoir lieu entre elles comme il a
été suggéré par Kizis et al. (2001).
5.1. Réponses par médiation d’ABA
L’accumulation d’ABA sous déficit hydrique peut résulter d’une augmentation
d’anabolisme et /ou une diminution du catabolisme (Bray, 1997). ABA est synthétisé aussi
bien au niveau des parties aériennes qu’au niveau des racines en réponse à plusieurs types de
stress incluant la sécheresse, l’hypoxie et les faibles températures.
(3)
Les vaisseaux se présentent comme de très fins capillaires aux parois rigidifiées par des dépôts de lignine
imperméable. Ces derniers sont interrompus de place en place par des espèces de plaques de micropores appelées
les ponctuations. C’est à leur niveau que se trouve l’explication de l’occurrence de la cavitation (Cruiziat et al.,
2001). La sève est dans un état métastable puisqu’elle est sous tension inférieure à celle de vapeur saturante
correspondant à la température de la sève (Martre, 1999). Il peut s’y produire de la cavitation c’est-à-dire
l’apparition d’une phase gazeuse, sous forme de bulles de vapeur d’eau et d’air, dans la phase liquide.
17
Chapitre I
La zéaxanthine epoxidase (ZEP), enzyme responsable de la conversion de la
zéaxanthine en violaxanthine, une époxydation en deux étapes, le gène de la ZEP a été cloné
dans la tomate (Burbidge et al., 1997) et le poivre (Bouvier et al., 1996). En réponse au déficit
hydrique, ce gène n'est pas induit dans les feuilles de la tomate, probablement parce qu'il y a
assez de substrat pour la ZEP et par conséquent l'induction de gène n'est pas exigée pour la
biosynthèse d'ABA. Cependant, au niveau des racines, le contenu du cis-9-epoxycarotenoide
est inférieur et l’induction du gène semble essentielle pour fournir le substrat de la
biosynthèse d'ABA (Thompson et al., 2000).
L’induction des gènes de NCED (9-cis-époxycaroténoide dioxygénase) par le stress
hydrique a été observée chez la tomate (Burbidge et al., 1997), l’Arabidopsis (Neill et al.,
1998) et l’avocatier (Chernys et Zeevaart, 2000). Chez Phaseolus vulgaris, une corrélation
étroite entre l'accumulation de l’ARN messager du gène PvNCED1 et l'augmentation de la
teneur en ABA dans des feuilles isolées soumises au déficit hydrique. Une heure après la
réhydratation, les teneurs en ces composés retournent à la normale (Qin et Zeevaart, 1999).
ABA induit l’expression de plusieurs gènes à travers des protéines kinases ou des
phosphatases interagissant avec Ca2+ (Bowler et Fluhr, 2000). Les travaux de Allan et
Trewawas (1994) ont montré que ABA peut induire des cascades de signaux de l’intérieur à
l’extérieur de la cellule, et multiples récepteurs d’ABA ont été proposés (Walker-Simmons et
al., 1997).
5.2. Réponses par médiation des sucres
Le statut des carbohydrates des feuilles se trouve altéré quantitativement et
qualitativement par le déficit hydrique. Il peut agir en tant que signal métabolique en réponse
au stress (Chaves et al., 2003). Le rôle signalétique des sucres dans ce contexte n’est pas
totalement clair. En général, la sécheresse peut conduire aussi bien à une augmentation sous
stress modéré ou un maintien sous stress intense de la concentration des sucres solubles. Dans
les feuilles, malgré la faible assimilation du carbone à cause de l’inhibition de la croissance
sous condition de déshydratation sévère, les sucres solubles peuvent diminuer (Pinheiro et al.,
2001). Cependant, la synthèse de l’amidon est en général, fortement prépondérante même
sous déficit hydrique modéré (Chaves, 1991).
Une augmentation dans l'activité invertase acide au niveau des feuilles soumises à une
contrainte hydrique, coïncide avec une accumulation rapide du glucose et du fructose dans les
feuilles de maïs (Trouverie et al., 2003) et avec une accumulation du glucose, du fructose et
18
Chapitre I
du sucrose au niveau des limbes et des pétioles de Lupinus albus L. (Pinheiro et al., 2001). La
tendance des changements observés du sucrose des pétioles de feuille est antiparallèle à celle
détectée au niveau des limbes foliaires, suggérant que sous l’effet d’un déficit hydrique
sévère, le sucrose est exporté en dehors des feuilles (Pinheiro et al., 2001).
L'activité de l'invertase acide vacuolaire est fortement corrélée avec la concentration
de l’ABA xylèmique (Trouverie et al., 2003). Il existe également une indication que le
glucose contrôle directement la biosynthèse d'ABA. En effet, une augmentation de la
transcription de plusieurs gènes de la synthèse d'ABA par le glucose des jeunes plantes
d'Arabidopsis a été observée (Cheng et al., 2002). Les circuits de régulation complexes
peuvent également lier le signal sucre aux signaux de stress, suggérant que les différents types
de signaux peuvent être perçus par le même récepteur ou par différents récepteurs et que les
voies des signaux convergent en aval (Ho et al., 2001). D'autre part, les sucres véhiculant
dans le xylème des plantes sous déficit hydrique, ou les sucres qui pourraient augmenter
considérablement dans l'apoplaste des cellules de garde sous la lumière élevée sont
susceptibles d’influencer sur la sensibilité des stomates à l'ABA (Wilkinson et Davies, 2002).
Une interaction entre le sucre et les voies hormonales d'ABA et d'éthylène (Pego et al.,
2000) a été également révélée. Il a été montré, par exemple, que le glucose et l'ABA à des
concentrations élevées agissent en synergie pour inhiber la croissance. Tandis qu'à de faibles
concentrations ils peuvent favoriser la croissance. D'autre part, l'inhibition de la croissance par
le glucose pourrait être surmontée par l'éthylène, même s'il est connu comme inhibiteur de
croissance (Leon et Sheen, 2003). Les réponses ainsi que les interactions semblent dépendre
aussi bien des concentrations et du tissu concerné (Chaves et al., 2003).
Les sucres affectent également l'expression des gènes photosynthétiques par
l'intermédiaire d'une voie complexe et interconnectée. L'épuisement des sucres déclenche une
augmentation de l'activité photosynthétique, probablement due à une dérépression des signaux
de sucre sur la transcription (Pego et al., 2000).
5.3. Le signal Redox sous conditions de sécheresse
H2O2 agit comme un signal local ou systémique pour la fermeture des stomates et
l’acclimation des feuilles aux fortes irradiations (Pastori et Foyer, 2002). Les effets de H2O2
sur les cellules de garde sont reportés sur Vicia faba par Mc Ainsh et al. (1996). Ces auteurs
ont trouvé que les applications exogènes de H2O2 ont induit une augmentation de la teneur en
calcium cytosolique et une fermeture stomatique. D’autre part, une application d’ABA sur les
19
Chapitre I
cellules de garde d’Arabidopsis a induit une montée de H2O2 et par la suite une fermeture
stomatique (Pei et al., 2000). Pourtant, si la production de H2O2 dépasse un seuil, il s’en suit
le déclenchement d’un programme de mort cellulaire. H2O2 et autres composées redox jouent
un rôle important dans la perception du stress de l’apoplaste, qui agit autant qu’un pont entre
l’environnement et le symplaste. Récemment, il a été observé que H2O2 est transporté de
l’apoplaste au cytosol à travers les aquaporines, suggérant ainsi que la régulation du signal de
traduction peut aussi avoir lieu via la modulation du système de transport (Pastori et Foyer,
2002).
H2O2 modifie aussi le flux de calcium dans les cellules et, par conséquent change les
voies de signalisation induites par le calcium (figure 6). D'autres systèmes de transport
peuvent également être modifiés s'ils sont sujets d’une régulation redox. Pour la régénération,
les formes oxydées d'ascorbate doivent agir avec la membrane plasmatique ou retourner au
cytosol du fait que l'apoplaste a peu ou pas de puissance réductrice. Les formes réduites et
oxydées d'ascorbate agissent elles-mêmes en tant que molécules de signaux de traduction ; par
exemple, le monodehydroascorbate (MDHA) est impliqué dans la régulation du cycle de
cellules, tandis que le dehydroascorbate (DHA) régule la croissance cellulaire. D'ailleurs, par
interaction avec le glutathion, DHA peut déclencher d'autres séquences de signalisation
puisque les formes réduites (GSH) et oxydées (GSSG) du glutathion ont également des effets
sur l'expression des gènes (Noctor et al., 2000). Une monodehydroascorbate réductase liée à
la membrane plasmatique (MDAR) pourrait être impliquée dans le signal de traduction par
l'intermédiaire d'une chaîne de transport d'électrons. Le superoxyde lui-même pourrait
déclencher une série indépendante de signaux, mais il se convertit en H2O2 par l'action d'une
superoxyde dismutase apoplastique (Bolwell et al., 1995).
20
Chapitre I
Figure 6 : Mécanismes de signalisation de H2O2/antioxydant à travers la membrane
plasmique d’après Pastori et Foyer (2002)
6. Effet du stress hydrique sur le comportement stomatique
La fermeture stomatique et l’inhibition de la croissance sont des réponses précoces à la
sécheresse, protégeant ainsi les plantes d’une perte d’eau assez considérable, qui peut donner
lieu à une déshydratation cellulaire et par la suite la cavitation du xylème et la mort de la
plante. Cette réponse est commune et peut résulter d’une déshydratation aussi bien des parties
aériennes que des parties souterraines (Schuzle, 1986; Chaves, 1991).
L’ouverture et la fermeture des stomates résultent d’un changement dans la
turgescence des cellules de garde relativement aux cellules épidermiques. L’énergie
métabolique et les changements dans la perméabilité membranaire sont aussi impliqués. Les
mécanismes détaillés de la réponse à la sécheresse ne sont pas faciles à rationaliser parce qu’à
n’importe quel moment, les stomates répondent à une série complexe de facteurs rangeant
l’intensité lumineuse, la concentration de CO2 et l’état hydrique foliaire.
Des études dans les années 80 montrent que les stomates se ferment en réponse à un
sol desséché même quand le statut hydrique des tiges est maintenu à haut niveau de
turgescence, aussi bien par des manipulations expérimentales (Schurr et al., 1992) ou par des
expériences split-root (Gowing et al., 1990). L’évidence indique que la fermeture des
stomates est probablement régulée via des signaux chimiques originaires des racines.
21
Chapitre I
Des hormones autres que l’ABA sont impliquées dans la régulation de la fermeture
stomatique soit en isolation ou conjointement avec l’ABA. Une concentration élevée des
cytokinines dans le xylème diminue la sensibilité des stomates à l’ABA et promouvait
directement l’ouverture des stomates (Wilkinson et Davies, 2002). L’ABA a été identifié
comme étant un des signaux chimiques impliqués dans la régulation du fonctionnement
stomatique (Schulze, 1986 ; Davies et Zhang, 1991). Cette régulation est complexe et
implique le transport à longue distance et la modulation de la concentration de l’ABA au
niveau des cellules de garde (Wilkinson et Davies, 2002). Parmi les facteurs impliqués dans
cette modulation, le pH de la sève xylèmique et le pH des tissus foliaires. Ces deux pH
augmentent les conditions d’une demande évaporative élevée telles le déficit de vapeur de
pression d’eau, la forte intensité lumineuse et la forte température foliaire. Une élévation du
pH peut partiellement expliquer la fermeture des stomates dans les après midis dans les
plantes bien alimentées en eau.
L’évidence que la régulation stomatique à travers les signaux racinaires n’est pas
toujours facile à réconcilier avec la réponse à court terme des stomates aux perturbations
hydriques. Soit dans l’alimentation en eau, quand la conductance du xylème change, soit dans
la demande en eau comme dans le cas d’une faible humidité atmosphérique (Chaves et al.,
2003).
Les stomates répondent directement à des taux d’eau perdue à partir des feuilles à
cause d’un changement dans la demande évaporative plutôt au changement de l’humidité de
l’air (Maroco et al., 1997 ; Moneith, 1995). Cependant, certains travaux suggèrent que les
stomates répondent au changement dans le taux d’eau approvisionnée, à travers le
changement dans la pression de la turgescence dans la feuille. Ceci pourrait être traduit à un
signal qui pourrait conduire à un changement dans la pression osmotique des cellules de
garde, et par conséquence, dans l’ouverture des stomates en réponse aux changements dans la
demande ou l’alimentation en eau (Buckley et Mott, 2002). Ces réponses semblent justifier
l’idée que la fermeture stomatique empêche le risque que la plante perde son aptitude de
transport d’eau (Jones et Sutherland, 1991), avec les stomates agissant comme des régulateurs
de pression empêchant la pression du xylème à atteindre les seuils de cavitation (Buckley et
Mott, 2002 ; Comstock et Mencuccini, 1998).
Le rôle important que les stomates jouent dans l’échange entre la perte en eau et
l’absorption du CO2 est lié à leur sensibilité extrême aux facteurs environnementaux et
physiologiques internes. Par exemple, sous conditions de champ à midi, une pression de la
22
Chapitre I
conductance stomatique est une réponse régulatrice importante pour contrôler la perte d’eau,
même dans des conditions de disponibilité d’eau dans le sol, et pour optimiser le gain de
carbone en relation avec la perte d’eau (Cowan et Farquhar, 1977). L’intensité de cette
dépression varie avec l’humidité de l’air, la température et le statut hydrique de la plante.
Cependant, la sensibilité stomatique aux changements dans le déficit de vapeur de pression
varie durant le jour (Perreira et al., 1987; Correia et al., 1990)
Le changement dans la concentration de l’ABA dans le xylème ou le taux de flux
n’explique pas la fermeture de midi (Correia et al., 1990). Pourtant, l’élévation dans le pH de
la sève xylèmique, durant le jour peut causer une telle fermeture (Wilkinson et Davies, 2002).
Cependant, la conductance stomatique diminue durant la période d’une intense transpiration
et peut jouer un rôle, partiellement prépondérant, dans la réponse directe des stomates aux
changements de la demande évaporative de l’air. Les rythmes circadiens peuvent être aussi
impliqués dans la régulation diurne de l’ouverture des stomates par le biais de l’humidité de
l’air et le statut hydrique foliaire (Franks et al., 1997 ; Mencuccini et al., 2000). Autres
applications de la dépression de midi dans l’échange de gaz au niveau foliaire incluent une
réponse des stomates à une radiation excessive, aussi bien à travers la chaîne métabolique, ou
directement provoquée par le cycle xanthophylle (4) dans les cellules de garde (Zeiger, 2000).
Comme, elle peut être déclenchée par des effets sur le pH foliaire (Wilkinson et Davies,
2002).
7. Effet du stress hydrique sur la photosynthèse
7.1. Le processus photosynthétique
La photosynthèse est le processus physico-chimique par lequel les organismes
photosynthétiques utilisent l'énergie lumineuse pour synthétiser des composants organiques. Il
en résulte la libération d'une molécule d'oxygène et la consommation d'une molécule de
dioxyde de carbone de l'atmosphère qui sera utilisée par la suite dans la synthèse des
carbohydrates.
(4)
Le cycle des xanthophylles est un cycle formé par la conversion dépendante de la lumière de trois
xanthophylles (caroténoïdes oxygénés) dans une réaction cyclique impliquant une séquence de dé-époxydations
allant d'une molécule di-époxydée violaxanthine (V) via la mono-époxydée anthéraxanthine (A) pour former
enfin la zéaxanthine (Z) Ces réactions ont lieu dans le lumen et catalysées par la violaxanthine de-époxydase
(VDE) et la zéaxanthine époxydase (ZE) respectivement. Lorsque la capacité du transport d'électrons est
excessive, l'enzyme VDE est activée pour catalyser la réaction de la conversion de V en S. Dans le cas contraire,
la séquence inverse prédomine et est catalysée par ZE (Adams et Demmig-Adams, 1993).
23
Chapitre I
La photosynthèse est induite par la lumière visible (longueur d'onde entre 400 et 700
nm) qui est absorbée par les pigments, essentiellement la chlorophylle a, la chlorophylle b et
les caroténoïdes. La lumière est collectée par 200-300 pigments reliés aux complexes de
protéines collecteurs de lumière localisés dans la membrane thylacoïdale. Les complexes
collecteurs de lumière entourent les centres réactionnels et servent comme des antennes. La
photosynthèse est initiée par l'absorption d'un photon par une antenne qui a lieu durant
environ 1O-15 s et cause une transition de l'état de base vers un état excité.
7.2. Conséquences du stress hydrique sur la photosynthèse
Malgré la nature et le rythme des limitations que le déficit hydrique impose sur
l’assimilation du carbone foliaire est encore sous débat (Tezara et al., 1999 ; Lawlor et
Cornic, 2002 ; Flexas et al., 2004b), il est généralement accepté que, sous conditions de
champ ; la diminution dans la photosynthèse observée en réponse à un déficit hydrique
modéré atmosphérique et /ou du sol (teneur en eau relative entre 70% et 75%) est initialement
due à la fermeture stomatique (Chaves et al., 2003). Sous déficit hydrique modéré, la
concentration de CO2 intercellulaire (Ci) diminue en réponse à la fermeture stomatique, alors
que la capacité photosynthétique est maintenue (figure 6). Cette diminution peut induire
l'inhibition réversible de quelques enzymes (par exemple la sucrose-phosphate synthase). En
même temps, la teneur en amidon diminue et celle des sucres réducteurs est maintenue ou
même augmente (Chaves et Oliveira, 2004).
Malgré les effets biochimiques précoces du déficit hydrique qui entraînent des
altérations dans la photophosphorylation
(5)
comme décrits par Tezara et al. (1999), il n’est
pas généralement accepté que cette réponse soit le plus sensible composant de la
photosynthèse au stress hydrique (Flexas et al., 2004b). Des travaux récents par Bota et al.
(2004) ont montré la limitation de la photosynthèse par une activité Rubisco et une teneur en
PuBP réduite n’a eu lieu que lorsque la sécheresse est très sévère.
Les événements primaires de la photosynthèse comme la capacité du transport
d’électron sont très résistants à la sécheresse (Cornic et al., 1989). Les variations dans la
photochimie du Photosystème II (PS II) peuvent être expliquées par le changement dans la
(5)
La photophosphorylation est la synthèse de l'ATP à partir de l'ADP et du Pi, couplée au transport des électrons
au cours de la photosynthèse. Elle est sous la dépendance de la lumière. Les électrons sont fournis par la
photolyse de l’eau. Elle est aussi définie comme la conversion de l'énergie lumineuse en énergie chimique sous
forme d'ATP.
24
Chapitre I
disponibilité du substrat. En effet, le PS II diminue souvent en concomitance avec la
photosynthèse (A) sous stress hydrique suggérant que l’activité de la chaîne d’électron
photosynthétique est sensiblement liée à celle de l’absorption de CO2 (Loreto et al., 1994). La
diminution observée dans l’efficience photochimique dans les feuilles déshydratées traitées
par l’ABA, pourrait être presque inversée après une transition rapide des feuilles dans une
atmosphère riche en CO2 (Meyer et Genty, 1998). Cette constatation est une indication que la
capacité photosynthétique demeure élevée durant la déshydratation et la limitation par le CO2
est le facteur principal responsable de la diminution du taux net de l’absorption du carbone
photosynthétique. Une désactivation du Rubisco par une faible teneur en CO2 intercellulaire
(Ci) peut justifier l’inhibition du constituant métabolique de la photosynthèse. Cet effet n’est
pas renversé après une rapide transition par une atmosphère enrichie en CO2 (Mey et Genty,
1998). D'autres évidences suggèrent qu’une teneur faible en CO2 intercellulaire peut jouer un
rôle essentiel comme médiateur des altérations biochimiques dans la photosynthèse (Ort et al.,
1994). Une étude récente sur plusieurs espèces soumises à des conditions de sécheresse,
suggère que l'altération métabolique de la photosynthèse n’a eu lieu lorsque la conductance
stomatique maximale est très faible. Cette valeur est généralement moins de 50 mmol m-2 s-1
(Medrano et al., 2002). Ceci s’accorde avec l’hypothèse de l’effet de médiateur de la rareté de
CO2 sur le métabolisme sous conditions de sécheresse. D'un autre côté, la limitation de la
photosynthèse par une résistance élevée à la diffusion du CO2 dans le mésophylle sous la
sécheresse n’a pas été assez étudié (Centritto et al., 2003). De ce fait, ces auteurs témoignent
que la résistance stomatique n’est pas la seule limitation diffusive rencontrée par le CO2 dans
son chemin depuis l’atmosphère jusqu’aux chloroplastes. La résistance mésophyllienne au
transfert du CO2 peut être suffisamment importante pour diminuer la concentration du CO2
depuis l’espace intercellulaire (Ci) au site de carboxylation (Cc). Sous conditions de champ,
les plantes sont sujettes aux multiples stresses en condition de sécheresse, à savoir la lumière
intense et la chaleur. La combinaison de la forte irradiation avec la carence en CO2 dans les
chloroplastes prédispose les plantes à une faible régulation de la photosynthèse ou à une
photoinhibition.
25
Chapitre I
Figure 6 : Présentation schématique des effets du déficit hydrique modéré
sur la photosynthèse d’après Chaves et al. (2004).
7.3. Risque de production des espèces réactives de l’oxygène et Moyens de défense
Sous stress hydrique, quand l’utilisation de la lumière absorbée par la photosynthèse,
la photorespiration ou encore par la dissipation thermique n’est pas suffisante pour faire face à
l’excès de l’énergie d’électrons, la production des molécules fortement réactives a eu lieu
(Foyer et Mullineaux, 1994). Il en résulte le transfert des électrons à l’oxygène par le
Photosystème I (PS I), ce qui génère des espèces réactives de l’oxygène (ROS).
Le système antioxydant détruit ROS afin de préserver l’intégrité de la cellule. Ce
système fait intervenir des molécules enzymatiques et non enzymatiques qui ne sont pas
réparties de façon uniforme dans la cellule (Bray et al., 2000). Différents mécanismes
permettent de contrecarrer cette accumulation de radicaux toxiques. Un premier consiste à
dissiper l'énergie lumineuse sous forme de chaleur (Tardieu et al., 2006), les caroténoïdes sont
impliqués dans ce mécanisme via le cycle des xanthophylles (Munné-Bosch et Alegre, 2000).
Un deuxième mécanisme est la détoxification, qui consiste à empêcher l'accumulation
d'hydroxyles en intervenant à différentes étapes de leur formation.
26
Chapitre I
Les superoxydes dismutases (SOD) produisent H2O2 à partir des superoxydes et H2O2
peut ensuite être éliminé aussi bien par les catalases ou encore par les enzymes et les
métabolites du cycle ascorbate-glutathione
(6)
. Les catalases sont induites par H2O2, les
ascorbates peroxydases sont induites par différents stress dont la sécheresse (Inze et van
Montagu, 1995), et les SOD sont induites par la sécheresse et l'ABA (Kaminaka et al., 1999 ;
Guan et Scandalios, 1998).
La capacité antioxydante dépend fortement de la sévérité du stress, de l’espèce et du
stade de développement. L’acclimation à la sécheresse est généralement liée à une activité
élevée des enzymes antioxydantes, rendant ainsi la concentration du ROS relativement faible
(Smirnoff, 1998 ; Dat et al., 2000). ROS peuvent aussi servir comme des messagers
secondaires pour l’activation des réponses défensives (Dat et al., 2000).
8. Effet du stress hydrique sur la croissance
Un déficit hydrique, très modéré et ne présentant pas de symptômes flagrants, se
traduit chez beaucoup d'espèces par une modification importante de l'architecture de la plante
(Tardieu et al., 2006). Chez la vigne, le nombre de ramifications et le nombre d'organes
élémentaires (phytomères) de la tige sont réduits (Lebon et al., 2004). La même réponse est
observée chez le riz, où le nombre de talles est réduit en cas de déficit hydrique (Courtois et
al., 2000).
Pour expliquer la réduction de la croissance observée chez les plantes lors d’un stress
hydrique, plusieurs théories hydrauliques d’une part, et biochimiques d’autre part, sont
proposées : les théories hydrauliques, sont mises en jeu pour expliquer la diminution de la
(6)
Le cycle ascorbate glutathion :
AA : acide ascorbique ; MDHA : monodéhydroascorbate ; DHA : déhydroascorbate ; GSH : gluthation réduit ;
GSSG : gluthation oxydé ; NADPH : nicotinamide adénine dinucléotide phosphate réduit ; NADP+ :
nicotinamide adénine dinucléotide phosphate oxydé; APX : ascorbate peroxydase (EC 1.11.1.11) ; MDHAR :
monodéhydroascorbate réductase (EC 1.6.5.4) ; DHAR : déhydroascorbate réductase (EC 1.8.5.1) ; GR :
glutathion réductase (EC 1.6.4.2).
27
Chapitre I
croissance par une réduction de la turgescence au niveau des tissus en croissance ; ou encore
par une chute dans le gradient de potentiel hydrique nécessaire à l'entrée d'eau dans les
cellules en expansion. Les autres théories, biochimiques, considèrent que les variations de la
croissance sont liées à des modifications dans l’extensibilité pariétale sous l’effet des
enzymes, des hormones de croissance comme l’acide abscissique, et/ou à des modifications
chimiques comme le pH.
8.1. Contrôle hydraulique de la croissance
Le rôle des relations hydriques dans le contrôle de la croissance foliaire sous stress a
été vigoureusement discuté. Certains auteurs ont souligné le rôle de la turgescence cellulaire
ou le statut hydrique des tissus dans la détermination du taux de croissance foliaire. Les
équations qui relient linéairement la pression de turgescence et la croissance cellulaire sont
suggérées par Lockhart (1965) sur des cellules isolées. Serpe et Matthews (1992) suggèrent
que les réductions dans le taux de croissance foliaire chez le Bégonia pourraient seulement
être attribuées à la baisse de la turgescence.
Des modifications de turgescence ont été aussi observées dans la zone en croissance
des racines soumises à un stress hydrique édaphique (Wu et Cosgrove, 2000). La limitation de
la croissance par la baisse de la turgescence ne peut donc être exclue, y compris dans les
racines qui présenteraient pourtant une plus grande capacité d’ajustement osmotique que les
feuilles (Frensch, 1997).
En l’absence de toute variation de turgescence, la croissance foliaire chez le maïs
(Tang et Boyer, 2002) est étroitement contrôlée par le gradient du potentiel hydrique entre les
cellules en croissance et la source d’eau puisqu’il assure l’appel d’eau nécessaire à
l’expansion des cellules. Ce gradient induit par la croissance reste faible dans les modèles
unicellulaires (Zhu et Boyer, 1992) alors qu’il peut être de l’ordre de 0,5 MPa dans les
organes pluricellulaires en croissance (Westgate et Boyer, 1985). Chez la talle de fétuque
élevée il est de 0,3 MPa (Martre et al., 1999).
Les approvisionnements limités en eau peuvent nettement empêcher la croissance, et
les potentiels hydriques abaissés pourraient être une cause (Westgate et Boyer, 1985 ; Nonami
et Boyer, 1990). L'eau interne peut être mobilisée pour supporter la croissance quand les
approvisionnements externes sont limités (Matyssek et al., 1991b) et les gradients du potentiel
hydrique ont été proposés d'assurer l’entrée d’eau dans les cellules en expansion, et la
croissance serait réduite du fait de la diminution du flux d’eau nécessaire à l’expansion
28
Chapitre I
(Boyer, 2001). Nonami et al. (1997) soulignent que les tensions dans l'apoplaste créent la
plupart des gradients du potentiel hydrique et peuvent être rapidement changées, ce qui peut
expliquer beaucoup de fluctuations dans les taux de croissance qui sont trop rapides pour être
provoquées par le changement de l’expression des gènes ou les effets hormonaux au niveau
des plantes pluricellulaires (Boyer, 2001).
8.2. Contrôle chimique de la croissance
Les changements de l’extensibilité pariétale sous contrôle biochimique pourraient être
un facteur très important dans la réponse de la croissance aux contraintes hydriques. En effet,
cette extensibilité des parois diminue fortement en conditions de stress hydrique et la
rigidification entraîne une baisse importante de la vitesse de croissance (Nonami et Boyer,
1990). Cette rigidification met en jeu une augmentation des peroxydases pariétales qui, chez
une graminée, entraîne l’arrêt de croissance (Bacon et al., 1997). Cependant, l’extensibilité
des parois peut augmenter en conditions de stress hydrique permettant un maintien de la
croissance à de faibles valeurs de turgescence. L’augmentation de l’activité des expansines (7)
ou encore de la sensibilité des parois aux expansines pourrait être à l’origine de cette
augmentation d’extensibilité (Wu et Cosgrove, 2000). D’autres enzymes de relâchement,
comme les XET
(8)
, augmente dans la partie apicale des racines de maïs soumises à une
baisse de potentiel hydrique (Wu et al., 1994). Cette activité serait responsable du maintien de
la croissance dans le cinq premiers millimètres de la racine du maïs.
Plusieurs travaux ont suggéré que la régulation de la croissance, lors d’un déficit
hydrique, est possible par autres signaux chimiques envoyés des racines vers les feuilles à
travers la voie xylèmique par le biais de la transpiration (Davies et Zhang, 1991 ; Davies et
al., 1994). Ces substances sont synthétisées au niveau des racines se développant au contact
d’un sol desséché (Gowing et al., 1990). Le pH, l’ABA ainsi que la composition de la sève
jouent un rôle pilote dans cette régulation (Hartung et Radin, 1989 ; Bacon et al., 1998 ;
Wilkinson et Davies, 1997 ; Wilkinson et al., 1998 ; Van Volkenburgh et Davies, 1983).
(7)
Les expansines sont des protéines non enzymatiques qui catalysent la rupture des liaisons -H entre la cellulose
et les pectines ou xyloglucanes permettant ainsi l’extension des cellules pariétales en réponse à la force de
tension générée par la turgescence.
(8)
Les xyloglucan-endotransglycosylases (XET) sont capables de cliver une chaîne de xyloglucanes
(hémicelluloses) et de lier l'extrémité réductrice néo-formée à l'extrémité non réductrice d'un substrat donneur
(Fry et al., 1992). Cette réaction permet l'expansion de la paroi des végétaux par transglycosylation d'une
molécule de xyloglucane nouvellement sécrétée afin qu'elle s'intègre au réseau de xyloglucane-cellulose
(Thompson et Fry, 1997).
29
Chapitre I
L’ABA pourrait agir de façon indirecte sur la croissance, probablement en stimulant
l’activité des peroxydases pariétales (Bacon et al., 1997). Récemment, Sharp et LeNoble.
(2002) ont montré que l’ABA limiterait l’effet du déficit hydrique sur la croissance des
racines et des parties aériennes en bloquant la production de l’éthylène.
D’autres travaux n’excluent pas les cas ou les signaux chimiques et hydrauliques
peuvent agir ensemble dans le contrôle de la croissance (Comstock, 2002 ; Liu et al., 2003).
8.3. Sensibilité des différents organes au déficit hydrique
Les différentes parties de la plante ne répondent pas de la même manière aux
conditions de restriction de l’eau. La régulation des gènes affectant la croissance est assez
nettement différente chez les racines et les parties aériennes (Wu et Cosgrove, 2000). Ainsi,
vu leur rôle primordial dans le renseignement sur la disponibilité de l'eau dans le sol
(Wilkinson et Davies, 2002), la croissance des racines est maintenue à des niveaux modérés
du stress hydrique. Cette possibilité du maintien de la croissance est corrélée avec une
certaine accumulation d’ABA (Chaves et al., 2003). Des expériences menées sur les racines
primaires du maïs ont suggéré que l’accumulation endogène d’ABA sous conditions de
sécheresse réduit la production d’éthylène, empêchant ainsi l’inhibition de la croissance
induite par ce dernier (Sharp, 2002). Cependant, le maintien de la croissance des racines peut
aussi être corrélé avec une élévation de l’activité d’expansine, qui est indépendante de la
teneur en ABA (Wu et Cosgrove, 2000).
Contrairement aux parties souterraines, la croissance foliaire est sévèrement inhibée
dès le début de sécheresse (Chaves et al., 2003). L’expansion des cellules foliaires pendant le
stress hydrique est régulée par un changement dans le pH, et l’inhibition de la croissance est
contrôlée par une élévation rapide dans l’extensibilité des cellules pariétales en expansion
(Hsiao et Xu, 2000).
Au niveau foliaire, les conséquences des stresses environnementaux dont le stress
hydrique sont plus complexes pour les feuilles des dicotylédones que pour les feuilles des
monocotylédones. Pour ces dernières, le taux relatif de la division cellulaire est
principalement affecté dans les zones distales du méristème. Alors que les zones proximales
sont moins affectées. Les processus d’expansion sont moins affectées que ceux de division,
résultant ainsi une longueur moindre des cellules au niveau des plantes stressées (Ben Haj
Salah et Tardieu, 1997). Cette réponse est indépendante du temps (Ben Haj Salah et Tardieu,
1995) et elle est différente pour les feuilles des dicotylédones. Les effets d’un déficit hydrique
30
Chapitre I
sur la surface foliaire et sur le nombre des feuilles dépendent du moment du stress (Le cœur et
al., 1995). Les travaux de Heckenberger et al. (1998) ont montré que le déficit hydrique
affecte différemment les zones localisées à proximité de la base et celles localisées au bout de
la feuille en terme de l’expansion cellulaire et de l’indice mitotique.
9. Effet du déficit hydrique sur la nutrition minérale
Le déficit hydrique affecte aussi bien l’état de nutrition azotée que la quantité d’azote
présente dans la plante (Onillon et al., 1995 ; Volaire et al., 1998 ; Diouf et al., 2004). Après
des périodes de sécheresse, la quantité d’azote minéral dans le sol est relativement plus élevée
et la lixiviation peut être plus importante si le sol reste nu. Aussi, la mortalité des racines
durant la période sèche peut libérer encore davantage d’azote dans le sol. Cependant le déficit
hydrique induit un déficit de nutrition azotée (Lemaire et Denoix, 1987), qui résulte surtout
des réductions de flux d’azote à la racine. Thomas et al. (2004) ont souligné que chez Vigna
radiata L., la réduction de la fixation d’azote est plus prononcée par le déficit hydrique que la
réduction de la production de la biomasse. Bien que l’absorption d’eau et d’azote ait lieu
séparément et pas nécessairement partout dans le système racinaire (Luxmoore et Millington,
1971), l’azote ne peut être absorbé par les racines que lorsqu’il se trouve dans un horizon
humide (Garwood et Williams, 1967).
10. Effet du stress hydrique sur les composantes du rendement
Dans les conditions hydriques déficitaires, le rendement est considéré comme une
fonction des quantités d’eau utilisées par évapotranspiration, de l’efficience d’utilisation de
l’eau et de l’indice de récolte (9) (Passioura, 1977). Ainsi, l’amélioration du rendement dans de
telles conditions passe par une optimisation d’un de ces termes (Turner, 2001).
La variabilité dans le degré de la sensibilité au déficit hydrique, durant les différents
stades de développement, a été minutieusement décrite dans la littérature. Muchow (1989) a
reporté chez le maïs une réduction dans la production quand le déficit hydrique s’est produit
durant les stades aussi bien végétatifs que reproductifs. Pour le Sorgho, Mastrorilli et al.
(1999) ont montré que le déficit hydrique affecte la production quand il a eu lieu juste avant
ou durant la floraison. Alors que pour une légumineuse Vigna radiata, une faible productivité
est obtenue quand les conditions hydriques stressantes ont eu lieu durant la formation des
graines (Ney et al., 1994). Une réduction du nombre des fleurs et un faible rendement en
(9)
C’est le rapport entre le poids sec du fruit et le poids total de la matière sèche.
31
Chapitre I
fruits en réponse à une faible disponibilité de l’eau ont été aussi observés pour Capsicum
annum (Beese et al., 1982). Lizana et al. (2006) ont souligné chez le haricot, que le déficit
hydrique a réduit de 72% le nombre de gousses par plante.
Par ailleurs, possédant une forte capacité d’adaptation aux contraintes hydriques, le
rendement n’est affecté qu’à partir d’une contrainte hydrique correspondante à 74% de la
satisfaction des besoins globaux en eau de la culture du tournesol, seuil au-dessus duquel le
rendement reste maximum (Merrien et Grandin, 1990). La période post floraison est
particulièrement sensible à la sécheresse. Un déficit hydrique équivalent à 50% de
l’évapotranspiration appliqué à différents stades de la culture entraîne une chute du
rendement. Néanmoins, un stress hydrique progressif réalisé pendant la phase végétative et
maintenu pendant la phase reproductrice, entraîne une adaptation du tournesol qui se traduit
par l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau pour la synthèse de biomasse sèche
totale (Merrien et Grandin, 1990), et permet une meilleure allocation des assimilas vers la
graine (Hall et al., 1990), et une augmentation du poids de 1000 graines et de l’indice de
récolte (Human et al., 1990).
En général, l’abscission des fleurs et des fruits précoces s’accentue souvent par le
stress hydrique. Pourtant, cet effet n’est pas universel. Grimes et al. (1970) ont reporté que le
stress hydrique provoque un flétrissement sévère des feuilles du coton durant la floraison et
inhibe la formation de nouveaux boutons floraux sans avoir d’effet sur la floraison actuelle.
11. Effet du stress hydrique sur la qualité des fruits
Chez les espèces à graine, la masse d'un grain et sa dureté sont des critères importants
puisqu’ils déterminent le rendement meunier et la dépense énergétique (Tardieu et al., 2006).
Un stress hydrique sévère et brutal pendant le remplissage de la graine affecte les
caractéristiques physiques des graines comme leur taille (Baldini et al., 1999), leur poids
(Unger, 1982) et le pourcentage de coque (Connor et Hall, 1997). La phase de division
cellulaire qui détermine le volume de l'organe, et ainsi son poids potentiel, est plus sensible
que la phase ultérieure du remplissage des cellules (Gooding et al., 2003).
Pour les fruits consommés à l’état frais, le rapport sucres/acidité est un critère
principal de qualité (Tardieu et al., 2006). Une sécheresse précoce pendant le développement
du fruit induit une amélioration de la qualité par augmentation de la concentration en sucres et
de l’intensité de la couleur rouge du fruit (Girona et al., 2003 ; Gelly et al., 2003). Une
sécheresse plus tardive, pendant la phase de croissance rapide du fruit, diminue non seulement
32
Chapitre I
la taille du fruit mais aussi sa teneur en glucides (Besset et al., 2001) et la crise
climactérique(10) intervient plus précocement ainsi que la diminution de la concentration en
acide malique (Mills et al., 1994). Une légère sécheresse est souvent favorable à la qualité de
ce point de vue, car elle augmente la concentration en acides organiques.
Le déficit hydrique s’accompagne également d’une perturbation de la nutrition
minérale, d’une part, en modifiant la biodisponibilité dans le sol par des phénomènes
d’oxydoréduction, solubilisation/précipitation, et de mobilité dans le sol. D’autre part, en
réduisant autant la croissance de la plante que la quantité des composants majeurs qui se
trouvent dilués par rapport à d’autres composants dont l'accumulation est moins altérée. Pour
cette raison, le poids d’un grain du blé est souvent corrélé négativement avec la teneur en P,
Mg, Se, Mn, Ca, K, Sr, Fe (Tardieu et al., 2006).
Le déficit hydrique affecte la qualité du fruit en agissant également sur la
concentration de certains composants organiques issus du métabolisme secondaire et ont un
rôle important dans la détermination de la qualité tels que les composés phénoliques. Des
travaux sur la vigne d’Ojeda et al. (2002) montrent un effet positif d’un léger stress hydrique
sur ces composés. Des résultats similaires sont reportés en relation avec certains composés du
métabolisme secondaire chez la tomate (Dumas et al., 2003). Là aussi, le stade de
développement pendant lequel le déficit hydrique a lieu a une grande importance sur les
concentrations finales en composés phénoliques (Deloire et al., 2004).
12. Efficience d’utilisation de l’eau
L’efficience de l’utilisation de l’eau (WUE) a été définie différemment dans la
littérature (Passioura, 1977 ; Turner, 1986). Etant une cible de production, WUE pourrait être
définie de plusieurs manières, selon les mesures et les unités de l'échange prises en
considération (Condon et al., 2004). Toutes les définitions potentielles consistent en une
certaine quantité de l’eau utilisée pour une certaine unité de production. Pour les
physiologistes, WUE correspond au rapport entre le gain de carbone lors de la photosynthèse
et la perte d’eau par transpiration. Selon les agronomes, elle est définie comme étant le
(10)
Chez certains fruits la maturation s'accompagne d'une augmentation de la respiration associée à une brusque
stimulation de la synthèse d'éthylène. On appelle ces fruits climactériques. Dans d'autres cas, au contraire, le taux
de respiration évolue relativement peu et a même tendance à diminuer; la synthèse d'éthylène reste faible. Il
s'agit des fruits non climactériques. De manière générale, les légumes feuilles, les racines et les tubercules sont
de type non climactérique.
Les fruits climactériques se caractérisent par une autonomie de maturation après récolte et une synthèse auto
catalytique d'éthylène; l'éthylène émis par le fruit stimule sa propre production.
33
Chapitre I
rendement à la récolte obtenu à partir de l'eau rendue disponible par les précipitations et/ou
l'irrigation (Condon et al., 2004). L’amélioration de WUE des productions végétales aussi
bien irriguées que pluviales paraît être une urgence impérative (Hamdy et al., 2003). Pour
cette fin, plusieurs méthodes ont été suggérées à savoir un semis précoce (French et Schulz,
1984a), l’utilisation des fertilisants azotés, l’inclusion des génotypes précoces, la densité
élevée de plantation (Richards et al., 2001) et la bonne gestion des sols . La conduite des
rotations offre également la possibilité d'augmenter l'utilisation de l'eau surtout que les
racines de certaines espèces ont le potentiel de pénétrer plus profond dans le sol que d'autres
(Hamblin et Hamblin, 1985). Dans les dernières décennies, les agriculteurs australiens ont
adopté des aménagements afin d’obtenir une meilleure efficience d’utilisation de l’eau. Ces
pratiques se résument dans l’emploi des niveaux élevés des fertilisants spécialement l’azote et
le phosphore, un labour minimal et l’usage des rotations afin d’améliorer la nutrition et la
pénétration des racines chez les céréales (Turner, 1997). Quoiqu’il soit possible d’optimiser
WUE lors d’une saison de précipitation de l’ordre de 400mm/an, une telle optimisation paraît
difficile lors d’un drainage, d’un écoulement, d’un acheminement et/ou une d’imprégnation
d’eau résultant d’une précipitation forte et irrégulière (Gregory et al., 1992).
Néanmoins, dans presque tous les cas, une amélioration de WUE provient d’une
élévation du rendement plutôt que d’une bonne utilisation de l’eau (Turner, 2001).
L’efficience d’utilisation de l’eau reflète les multiples stimuli environnementaux perçus et la
capacité des génotypes de percevoir l’état hydrique en réponse aux conditions
environnementaux (Wilkinson et Davies, 2002). Les pratiques d’irrigation ont toujours
provoqué un risque environnemental nuisible à travers un épuisement des réserves en eau de
surface et souterraines, une salinisation des sols, un lessivage des nutriments. De tels
problèmes peuvent menacer le maintien à long-terme de plusieurs surfaces irriguées. Certains
de ces problèmes associés avec l’irrigation pourraient être minimisés en améliorant WUE.
Une stratégie capable de corriger WUE en exploitant les mécanismes de réponse à la
sécheresse chez certaines plantes pourrait être un outil très utile. En effet, le stress hydrique
modéré induit une fermeture stomatique partielle, ce qui amènerait à une amélioration de
WUE (Turner, 1997). Cette réponse serait due, d’une part, à la relation non linéaire entre la
conductance stomatique et l’assimilation, et d’autre part, à un changement d’allocation des
ressources en faveur du développement reproductif sous conditions de stress hydrique (Yang
et al., 2000 ; 2001).
34
Chapitre I
Comme il a été déjà cité, au niveau des plantes sujettes à un déficit hydrique, les
racines interagissent avec le sol desséché afin d’influencer le fonctionnement foliaire via la
libération des signaux. Ces substances agissent par réduction de la transpiration et
probablement de la surface foliaire afin de réduire les pertes en eau. Ainsi, l’amélioration de
WUE passe aussi par la manipulation de l’humidité du sol (English et al., 1990). Cette
manipulation repose sur l’exploit des différentes réponses physiologiques des plantes (Loveys
et al., 2000 ; Tardieu et al., 1992). Pourtant, le degré approprié du déficit hydrique pourrait
être difficile à obtenir (Davies et al., 2002).
La faible efficience d'utilisation de l'eau dans l'agriculture est liée à de nombreuses et
complexes causes, à savoir des causes environnementales, biologiques, gestionnaires,
sociales, et économiques. La complexité du problème exige un cadre conceptuel complet des
processus fondamentaux physiques et biologiques comme base pour analyser la situation
existante et prévoir des améliorations (Hsiao et al., 2007). Selon les mêmes auteurs, il est plus
important d’apporter des améliorations modestes à différents niveaux (absorption de l’eau du
sol, transpiration, photosynthèse, et rendement) que de se limiter à améliorer un ou deux
étapes (Hsiao et al., 2007).
13. Irrigations déficitaires
Dans plusieurs régions du monde, l’irrigation demeure un trait intégral de la
production végétale. Traditionnellement, l’irrigation améliore la productivité. Or, les pratiques
d’irrigation sont un danger environnemental potentiel à travers l’épuisement des réserves
d’eau, la salinisation des sols et la pollution de l’environnement par l’utilisation des produits
chimiques. Certains de ces problèmes peuvent être minimisés par une optimisation de
l’utilisation de l’eau pour des fins agricoles. Toutefois, cette optimisation exige une meilleure
compréhension des réponses physiologiques et biochimiques à différents niveaux hydriques
du sol.
Il y a quelques années, deux principales pratiques d’irrigation ont été développées.
Elles sont basées sur une irrigation déficitaire régulée (RDI : regulated deficit irrigation)
(English et al., 1990), ainsi qu’une irrigation par dessèchement partiel des racines (PRD :
partial rootzone drying) (Dry et al., 1996 ; Loveys et al., 2000). Le concept de RDI a été
proposé la première fois par Chalmers et al. (1981) pour contrôler la croissance végétative des
vergers de pêche, et ils ont constaté qu’une économie d'eau d'irrigation pourrait être réalisée
sans réduire le rendement. Des résultats similaires ont été rapportés pour le poirier (Mitchell
35
Chapitre I
et al., 1989), l'amandier (Goldhamer et al., 2006), le pistachier (Goldhamer et Beede, 2004),
le citronnier (Domingo et al., 1996), le pommier (Ebel et al., 1995), l’abricotier (RuizSanchez et al., 2000), la vigne (McCarthy et al., 2002), et l’olivier (Moriana et al., 2003).
Le PRD est une technique d’irrigation qui consiste à mettre les racines en contact à la
fois d’un sol irrigué et d’un sol desséché avec une alternance au bout d’un certain nombre de
jours. En effet, la partie du système racinaire se développant en contact du sol desséché
produit des signaux chimiques induisant plusieurs réponses notamment une réduction de
l’ouverture stomatique et le contrôle de la vigueur de l’appareil végétatif. Les racines
maintenues dans des conditions hydriques optimales maintiendraient le statut hydrique
favorable au niveau des parties aériennes. Cette stratégie contribuerait à remédier l’effet du
stress (Stoll et al., 2000). L’ABA (Gowing et al., 1990 ; Davies et Zhang, 1991 ; Stoll et al.,
2000), ainsi que le pH de la sève brute (Bacon et al., 1998 ; Thompson et al., 1997 ;
Wilkinson et Davies, 1997 ; Wilkinson et al., 1998) paraissent être les signaux les plus
impliqués dans la transmission de l’information racinaire vers les parties aériennes régulant
ainsi la croissance de la plante sous conditions hydriques stressantes. Cette techniques a été
appliquée sur plusieurs spèces dont la vigne (Dry et al., 1996 ; Stoll et al., 2000), l’olivier
(Wahbi et al., 2005) et le haricot (Wakrim et al., 2005). Pratiquement, cette technique
permettrait d’augmenter l’efficience d’utilisation de l’eau et d’améliorer la qualité du fruit
sans trop affecter le rendement (Dry et Loveys, 1999; Dry et al., 1996).
36
Chapitre I
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Chapitre II : Etude comparative des effets du PRD et du
RDI sur les relations hydriques, la croissance végétative
et l’efficience d’utilisation de l’eau chez la tomate.
Chapitre II
1. Résumé
Afin de vérifier si une plante horticole de haute valeur telle que la tomate répond
différemment au déficit hydrique crée par le déficit par irrigation contrôlée (RDI) ou par le
dessèchement partiel des racines (PRD), des expériences ont été menées pour cette fin.
Dans un premier temps, une expérience est réalisée afin de comparer les relations
hydriques, la croissance végétative ainsi que le pH de la sève xylèmique et le pH apoplastique
des plantes de tomate sous les deux contraintes hydriques PRD et RDI. Des plantes sont
cultivées dans des conditions contrôlées de salle de culture, avec leurs racines séparées
équitablement entre deux compartiments du sol (split-root). Trois traitements hydriques sont
appliqués à savoir: le traitement témoin (T) où les plantes reçoivent une quantité d'eau
équivalente à celle perdue par transpiration, le desséchement partiel des racines (PRD) dans
lequel seule la moitié du système racinaire est irriguée à 50% de la quantité d’eau fournie aux
plantes T, permettant à l’autre moitié du système racinaire d'être exposée à un sol sec avec
alternance de l'irrigation entre les deux côtés chaque semaine, le dessèchement par irrigation
contrôlée (RDI) où les plantes reçoivent la même quantité d’eau que les plantes sous PRD
apportée à la totalité du système racinaire.
Les résultats montrent que le potentiel hydrique foliaire (Ψp) et la teneur en eau
relative (RWC) sont sensiblement réduits sous RDI, alors que les plantes sous PRD montrent
des valeurs relativement plus hautes quant au Ψp et RWC. Les plantes sous PRD et celles
sous RDI répondent par une réduction d'environ 30% de la biomasse sèche totale comparée de
celle mesurée chez les témoins. La surface foliaire, elle aussi, se trouve réduite avec le même
degré sous PRD et RDI. Cependant, aucune différence entre les différents traitements
hydriques dans la croissance des organes souterrains n’est observée. Pendant les huit premiers
jours qui suivent l’application des contraintes hydriques, la transpiration des plantes évolue
semblablement sous les trois traitements hydriques. Au delà de cette période, la transpiration
quotidienne diminue d'environ 50% chez les plantes sous PRD et RDI, permettant une
amélioration significative de l’efficience d’utilisation de l’eau de plantes entières. La
croissance foliaire et la transpiration sont sensiblement réduites par PRD et par RDI. Ces
résultats peuvent être liés à l'augmentation significative concomitante dans le pH de la sève
xylèmique et le pH apoplastique.
Dans un deuxième temps, une série d’expérience est conduite dans des conditions
proches de la première expérience afin de suivre l’évolution du statut hydrique, des taux
d’expansion foliaire et de transpiration en fonction du dessèchement progressif du sol sous
PRD et sous RDI. La fraction d'eau transpirable du sol (FTSW) est la variable utilisée pour
définir le statut hydrique du sol. Les relations entre les valeurs normalisées des paramètres
hydriques et celles de la croissance avec la FTSW sont bien décrites par des fonctions de
plateau-linéaire. Cette fonction permet de calculer les seuils de la FTSW pour lesquels les
différents paramètres étudiés commencent à diminuer pour PRD et RDI. Les résultats
montrent que ces seuils sont pareils pour les traitements PRD et RDI quant à la transpiration.
Cependant, le taux d'expansion foliaire n'a pas changé qu’une fois la FTSW atteint 0,63 et
0,54 pour RDI et PRD respectivement. Bien que la diminution des taux d'expansion foliaire et
de transpiration commence avant que n'importe quel changement du statut hydrique foliaire
ait lieu, une certaine corrélation linéaire est observée entre les valeurs relatives de la
croissance et celles du Ψp et de RWC.
Mots clés: croissance, PRD, RDI, split-root, statut hydrique, tomate, transpiration.
49
Chapitre II
2. Introduction
L'eau est le facteur principal limitant la productivité végétale, particulièrement dans les
régions méditerranéennes où les caractéristiques climatiques sont caractérisées par des déficits
hydriques assez prononcés. Les scénarios du changement du climat prévoient un état bien plus
aride pour le futur proche. L’agriculture irriguée utilise entre 50% et 90% de toute l'eau
développée dans le bassin méditerranéen. Cette dépendance à l’égard de l'irrigation fait que la
production végétale deviendrait de plus en plus dépendante des améliorations dans la
productivité de l'eau (c-à-d la quantité de l'eau requise par unité de rendement). D'ailleurs, le
manque croissant de l'eau et les coûts de l'irrigation font appel au développement des
pratiques agronomiques qui réduisent au minimum des pertes d'eau et augmentent la
productivité (Loomis, 1983 ; Centritto et al., 2000). Le déficit par irrigation régulée (RDI)
(Chalmers et al., 1986 ; English et al., 1990) et le dessèchement partiel des racines (PRD)
(Dry et al., 1996 ; Davies et al., 2002) sont des techniques d'économie de l'eau d'irrigation qui
ont été développées pour réduire l'approvisionnement en eau sans réduction significative du
rendement (Gonzalez-Altozano et Castel, 1999 ; Kirda et al., 1999 ; Wakrim et al., 2005). Le
PRD et le RDI peuvent résulter de stratégies de gestion efficaces pour augmenter WUE.
L'approvisionnement de l’eau à un niveau sous-optimal engendre une activation d'une
série de réponses qui peuvent avoir comme conséquence la réduction de la croissance végétale
(Kramer et Boyer, 1995). Cette croissance dans des conditions du déficit hydrique peut être
limitée en raison de la diminution du statut hydrique et, par conséquent, de l'assimilation
altérée du carbone (Lawlor et Cornic, 2002 ; Centritto et al., 2003 ; Chaves et Oliveira, 2004).
Cependant, le stress hydrique est un syndrome complexe, impliquant plusieurs facteurs
climatiques et édaphiques. Il est caractérisé par trois principaux paramètres, à savoir la
synchronisation d'occurrence, la durée et l'intensité (Kramer et Boyer, 1995).
Dans la pratique du RDI, l'irrigation est supprimée ou réduite pendant des périodes
spécifiques pendant le cycle de croissance des plantes (Alegre et al., 1999 ; Battilani, 2000 ;
Goodwin et Macrae, 1990). Quant à l’approche PRD, l'eau est fournie à un côté du système
racinaire de sorte que la moitié des racines soit dans des conditions hydriques optimales tout
en laissant l'autre moitié se dessécher (Loveys et al., 2000 ; Davies et al., 2002 ; Mingo et al.,
2003). Ainsi théoriquement, RDI et PRD peuvent provoquer des syndromes différents du
stress hydrique et, par conséquent, différentes réponses physiologiques et de croissance.
Beaucoup d'études ont montré que la technique RDI est avantageuse une fois elle est
convenablement appliquée. En effet, l’entretien d'un léger déficit hydrique peut diminuer la
50
Chapitre II
vigueur végétative et améliorer l’approvisionnement des structures reproductrices aux
hydrates de carbone (Chalmers et al., 1986 ; Jones, 2004). Cependant, autres études ont
également prouvé que la tolérance du traitement RDI change de manière significative entre les
espèces et les cultivars (Mitchell et al., 1984 ; Mc Carthy, 1997 ; Mc Carthy, 1999 ; Goodwin
et Macrae, 1990). Quoique le plus grand rendement soit obtenu lorsque l'approvisionnement
en eau est optimal, beaucoup de cultures peuvent tolérer des périodes du manque d'eau et
peuvent produire un rendement élevé dans de telles conditions. Toutefois, savoir quand
appliquer RDI est d'une importance primordiale pour réaliser une économie significative de
l'eau avec seulement un effet mineur sur la qualité et sur le rendement (Jones, 2004). Par
exemple, des études sur des arbres fruitiers en réponse à RDI ont prouvé que la réduction de
l’eau d’irrigation est favorable, en particulier lorsqu’elle est appliquée dans des périodes où la
sensibilité des plantes au stress hydrique est moindre, sans produire des réductions
significatives de rendement mais avec une amélioration de WUE (Girona et al., 1993 ;
Romero et al., 2004 ; De Souza et al., 2005a ; De Souza et al., 2005b).
Le PRD est une approche alternative d'irrigation qui permet à la plante d'obtenir
suffisamment d'eau par l'emplacement des racines dans un sol adéquatement humide (Davies
et al., 2002 ; Jones, 2004 ; Kang et Zhang, 2004). La technique d'irrigation PRD est une
extrapolation agronomique du dédoublement du système racinaire « Split-root » (Gowing et
al., 1990 ; Davies et Zhang, 1991 ; Davies et al., 2000 ; Stoll et al., 2000). Ces études ont
montré que dans des conditions hydriques déficitaires, les signaux chimiques originaires des
racines, à savoir l’augmentation de la concentration d’ABA et/ou du pH de la sève brute,
peuvent être transportés vers les parties aériennes via le flux de la transpiration pour réduire la
croissance et la conductance stomatique même si le statut hydrique de la plante n’est pas
perturbé (Davies et Zhang, 1991 ; Davies et al., 1994). Ces signaux agissent sur la fermeture
stomatique sans changement de la turgescence foliaire. Comme ils empêchent le
développement des effets physiologiques d’un stress hydrique sur la croissance (Stoll et al.,
2000 ; Davies et al., 2000 ; Davies et al., 2002). La technique PRD est utilisée chez toute une
gamme des plantes comprenant des espèces herbacées telles que la tomate (Davies et al., 2000
; Mingo et al., 2003 ; Sobeih et al., 2004), le haricot commun (Wakrim et al., 2005), et des
espèces pérennes telles que le pommier (Gowing et al., 1990), la vigne (Stoll et al., 2000 ;
Dos Santos et al., 2003 ; De Souza et al., 2005a), le chêne (Fort et al., 1997), le bouleau
commun (Fort et al., 1998), et récemment dans les oliviers (Wahbi et al., 2005 ; Centritto et
al., 2005 ; Aganchich et al., 2007). Ces études ont rapporté les effets de PRD sur
51
Chapitre II
l'assimilation du carbone, la conductance stomatique, les teneurs en ABA dans les feuilles, la
croissance des plantes, le rendement et la qualité du fruit. En général, ces études ont prouvé
que l’efficience d’utilisation de l’eau tire avantage de ce type d'irrigation.
Les réponses physiologiques des plantes aux déficits hydriques peuvent être exprimées
en fonction de l'eau disponible du sol (Ritchie, 1981). Ce concept est défini par Sinclair et
Ludlow (1986) pour exprimer ces réponses comme fonctions de la fraction de l’eau
transpirable du sol (FTSW). Cette approche permet d’analyser et de comparer le
comportement des plantes vis-à-vis d’un même niveau du déficit hydrique, comme elle
permet de faire des comparaisons même entre des cultivars d’une même espèce (Ray et
Sinclair, 1997) ou entre différents traitements (Serraj et al., 1999).
La notion de la FTSW est utile pour le diagnostic du stress hydrique puisque c'est un
indicateur spécifique de ce type du stress. Il est sensible aux variations de la teneur en eau du
sol et l’intègre au-dessus du profil entier d’enracinement. Et comme elle ne dépend pas des
conditions climatiques spécifiques du jour de la mesure, elle permet la comparaison de
plusieurs champs et de plusieurs dates de mesure (Pellegrino et al., 2004). Plusieurs auteurs
ont établi que la FTSW peut être liée aux variables décrivant le statut hydrique de la plante ou
à la réponse des plantes annuelles au déficit hydrique du sol. Par exemple, Lacape et al. ont
rapporté une relation entre le potentiel hydrique de base et la FTSW chez le coton cultivé aux
champs et soumis à différents niveaux d’irrigation. Ces mêmes auteurs ont également prouvé
que, sur cette gamme de conditions et pour cinq cultivars, la FTSW a été liée au potentiel
hydrique foliaire, à la teneur en eau relative et à la conductance stomatique (Lacape et al.,
1998). Des rapports similaires ont été obtenus entre la FTSW et la transpiration relative pour
différentes légumineuses (Sinclair et Ludlow, 1986). La FTSW a été également liée à la
conductance stomatique et au taux d'expansion foliaire à travers une série de conditions de
culture et de variétés (Lecoeur et Guilioni, 1998; Lecoeur et Sinclair, 1996; Soltani et al.,
2000). Lebon et al. ont montré que la FTSW a été liée à plusieurs variables décrivant la
croissance végétative des vignes cultivées en pot (Lebon et al., 2001). Récemment, Brilli et
al. ont rapporté la relation entre la photosynthèse et la FTSW chez Populus alba (Brilli et al.,
2007).
Le choix de l'approche d'irrigation dépend largement des différentes réponses des
espèces et des cultivars au déficit hydrique. Actuellement, il n'est pas clair si une plante de
haute valeur telle que la tomate réponde différemment à RDI ou à PRD. Le but de cette étude
est de comparer les effets physiologiques des systèmes d’irrigation PRD et RDI sur les
52
Chapitre II
relations hydriques de la plante, la croissance et l’efficience d’utilisation de l’eau. Afin de
vérifier l’hypothèse suggérant qu’en situation du stress hydrique, les réponses des plantes sont
liées, entre autres, à une alcalinisation de la sève, une première expérience est menée afin de
mesurer les variations du pH chez la tomate soumise aux contraintes PRD et RDI. Dans une
deuxième série d’expériences, il s’agit d’analyser les réponses de la transpiration, de
l’expansion foliaire et des relations hydriques en fonction de la fraction d’eau transpirable du
sol.
53
Chapitre II
3. Matériel et méthodes
Deux expériences, réalisées par la technique de culture avec racines séparées, sont
achevées en pot sur une seule variété de tomate dans des conditions expérimentales contrôlées
afin de comparer les réponses physiologiques des plantes de tomate sujettes à deux contraintes
hydriques: le dessèchement partiel des racines (PRD) et le déficit hydrique par irrigation
contrôlée (RDI).
3.1. Expérience 1
Le but de cette expérience est de comparer les réponses des plantes de tomate
soumises à PRD et RDI. Spécifiquement, nous avons examiné les relations hydriques et la
croissance afin de déterminer l'influence de ces facteurs sur l’efficience de l’utilisation de
l’eau.
3.1.1. Matériel végétal et conditions de culture
Des graines de tomate (Lycopersicon esculentum L.), cv Super Red sont mises à
germer dans des germoirs contenant la tourbe commerciale à une densité d’une graine par
cm2. Après l’apparition des feuilles cotylédonaires, les jeunes plantules sont délicatement
enlevées du sol et l’extrémité de la racine principale est excisée avec une lame de rasoir afin
de favoriser le développement des racines latérales. Par la suite, les plantules sont
transplantées dans des pots contenant un mélange de tourbe et de sable à raison de 2:1 v/v
pendant 8 jours. Les pots sont placés dans une chambre de culture sous des conditions de
température et d’éclairement contrôlées. La température est de 28/20 °C avec une
photopériode de 16/8h jour/nuit. La densité moyenne de flux de photon de rayonnement
photosynthétiquement actif d’environ 600 du µmol m-2s-1 à la hauteur de la plante. Au bout
d’une semaine, des jeunes plantes uniformes sont choisies et repiquées chacune dans des deux
sacs en plastique. Le système racinaire se trouve alors divisé en deux parts, de telle façon que
chaque part soit placée dans un des deux sacs formant le pot. Les deux sacs, étant attachés,
sont remplis chacun d'environ 2,4kg du substrat décrit ci-dessus. Les plantes sont maintenues
dans des conditions hydriques optimales pendant environ deux semaines jusqu'à ce que les
racines soient bien établies. Elles sont ensuite soumises à différents traitements hydriques.
54
Chapitre II
Figure1: A) répartition du système racinaire sur deux sacs en plastique formant le pot ; B)
fermeture des sachets autour de la base de la tige pour limiter l’évaporation.
3.1.2. Gestion de l’irrigation
La veille du lancement du traitement, tous les pots sont saturés puis laissés drainer
toute la nuit afin d’avoir le poids à la capacité au champ. Le lendemain, trois traitements
hydriques sont appliqués:
- Plantes témoins (T) où les deux compartiments de système racinaire sont irrigués à
100% de transpiration
- Plantes soumises au déficit hydrique par irrigation contrôlée (RDI) où les plantes
reçoivent 50% de la quantité d'eau fournie au témoin, répartie entre les deux côtés racinaires
(25% par côté)
- Plantes soumises au dessèchement partiel des racines (PRD) où un seul
compartiment reçoit 50% de la quantité d'eau fournie au témoin. Alors que l'autre
compartiment est laissé dessécher pendant sept jours. Ensuite, l'irrigation est alternée entre les
deux côtés toutes les semaines.
Figure2 : Réalisation du système d’irrigation PRD ; à tout moment l'eau a été maintenue à un
seul côté
55
Chapitre II
Toutes les plantes sont irriguées quotidiennement et manuellement vers la fin de
l'après-midi. Les quantités de l'eau apportées sont calculées après la pesée des pots. La
différence du poids d’un même pot entre deux jours successifs correspond à la quantité d’eau
perdue par la transpiration. Les pots témoins sont ramenés chaque jour à 90% de leur capacité
au champ, afin de favoriser aux plantes une alimentation en eau adéquate sans toutefois avoir
excès d’eau dans le pot. Les pots sont maintenus fermés le long de l’expérience afin de
minimiser les pertes d’eau du sol par évaporation. L’application des différents traitements
hydriques a lieu au stade végétatif 3-4 feuilles et continue jusqu’à la récolte. 30-33 répétitions
sont utilisées par traitement.
3.1.3. Paramètres mesurés
3.1.3.1. Paramètres physiologiques
Les paramètres mesurant l’état hydrique de la plante, à savoir le potentiel hydrique
foliaire et la teneur en eau relative sont mesurés à chaque prélèvement. Trois répétitions sont
utilisées par traitement. La transpiration quotidienne est aussi déterminée.
a. Mesure de la transpiration
Les plantes sont cultivées dans des pots dont les surfaces sont recouvertes. Le sol se
dessèche de ce fait sous l’effet de la transpiration. Ainsi, la transpiration est déterminée
comme étant la différence entre deux pesées successives. Presque toutes les répétitions pour
chaque traitement sont utilisées pour le calcul de la transpiration. Cependant ce nombre
diminue au fur et à mesure suite à la succession des récoltes. Vers la fin de l’expérience,
seulement 6 à 7 répétitions sont utilisées. La transpiration est exprimée en gramme d’eau par
plante par jour (g plante-1 jour-1).
b. Mesure du potentiel hydrique foliaire
Le potentiel hydrique foliaire est mesuré par la technique de la chambre à pression de
Scholander (modèle SKPM 1400, Skye Instruments, Powys, UK) sur une feuille jeune,
entièrement développée. La feuille, fraîchement récoltée, est insérée dans un bouchon pour en
assurer son étanchéité et immédiatement placée dans la chambre. L’extrémité coupée dépasse
de quelques millimètres à l’extérieur du bouchon afin de pouvoir observer l’affleurement de la
sève au niveau de la section des vaisseaux. La pression appliquée est augmentée doucement
dans la chambre jusqu’à ce que la sève apparaisse. La pression qui provoque la sortie de la
première goutte, exprimée en MPa, correspond à l’opposé du potentiel hydrique de la feuille.
Pour plus de précision, l’observation se fait à la loupe binoculaire.
56
Chapitre II
c. Mesure de la teneur en eau relative
La teneur en eau relative est le rapport entre la teneur en eau de l’échantillon au
moment de sa récolte sur la teneur en eau maximale lorsque les cellules sont a pleine
turgescence. Elle est calculée selon la méthode décrite par Turner (1981). Elle est effectuée
sur des feuilles du même rang foliaire (les trois dernières folioles de la quatrième feuille). Le
poids frais (PF) est déterminé à la récolte. Les folioles sont ensuite trempées dans des piluliers
contenant de l’eau distillée de telle façon que la base coupée soit en émergée dans l’eau. Les
piluliers sont maintenus à l’obscurité et à 4°C pendant 24 h. Les échantillons sont récupérés,
égouttés et légèrement séchés par du papier buvard et ensuite pesés pour déterminer le poids à
pleine turgescence (PT). Le poids sec (PS) est obtenu après passage des échantillons à l’étuve
à 70°C pendant 48 h. Ainsi, la teneur en eau relative (RWC) est calculée selon la formule:
RWC = (PF-PS/PT-PS)*100.
3.1.3.2. Paramètres morphologiques
La surface foliaire est mesurée sur quatre plantes aléatoirement choisies de chaque
traitement tous les jours suivant les prélèvements. La production pondérale des différentes
parties des plantes est mesurée à chaque prélèvement sur trois répétitions de chaque traitement
hydrique. A la fin de l’expérience, l’efficience d’utilisation de l’eau est calculée.
a. Mesure de la surface foliaire
La longueur de chaque feuille est mesurée depuis à la base au bout du limbe. La
largeur maximale de chaque feuille est aussi mesurée. La surface foliaire (LA, m2) est
calculée à partir des mesures de la longueur (l, m) et de la largeur (w, m) selon la formule de
Van der Varst et Postel (1972) adaptée à la tomate: LA = 0,25 lw / (1-1,48) lw. Quatre à cinq
répétitions sont utilisées par traitement.
b. Mesure de la production de biomasse et efficience d’utilisation de l’eau
La production pondérale fraîche des feuilles et des tiges est déterminée
immédiatement lors du prélèvement. Les racines sont extraites du sol, lavées soigneusement
pour réduire au minimum la perte des racines fines, séchées délicatement par du papier buvard
puis pesées pour déterminer leur poids frais. Ces différentes parties sont placées à l’étuve à 80
ºC pendant 48 h pour déterminer leur poids sec. Les différentes mesures sont effectuées en
utilisant une balance un équilibre électronique (Sauter, RE1E14 modèle, équipement
scientifique de Fisons, Loughborough). À la fin de l'expérience, WUE est calculée pour
57
Chapitre II
chaque traitement comme le rapport de la biomasse sèche totale de 6 à 7 plantes récoltées en
fin d’expérience et l'eau totale utilisée par les plantes pendant la période d'expérience.
3.1.3.3. Paramètres biochimiques
Le pH de la sève brute est mesuré sur les mêmes feuilles utilisées pour mesurer le
potentiel hydrique foliaire. Alors que pour le pH apoplastique, cinq plantes de chaque
traitement hydrique sont choisies aléatoirement pour la mesure qui est effectuée tous les deux
jours.
a. mesure du pH de la sève brute
Suite à la lecture du potentiel hydrique foliaire, une légère surpression est appliquée
aux échantillons toujours maintenus dans la chambre à pression de Scholander. Le pH de la
première goutte de la sève exsudée ne représente pas le reste de la plante, il peut être plus
acide à cause de l’accumulation de la sève au dessus du point de la section ou encore à cause
de la contamination des exsudats. Cette première goutte est éliminée délicatement par du
papier absorbant. Les échantillons de la sève récoltées sont stockés à -22°C jusqu’à ce
qu’elles soient analysés. Les mesures du pH de la sève xylèmique sont réalisées avec une
microélectrode à pH (Lazar Research Laboratories, Los Angeles, CA, USA).
b. mesure du pH apoplastique
L’épiderme de la foliole choisie est soigneusement enlevé. La microélectrode de pH a
été immédiatement placée en contact avec l'apoplaste avant que tout dessèchement tissulaire
ne soit produit.
3.2. Expérience 2
3.2.1. Matériel végétal et conditions de culture
Les conditions de germination et de développement des plantes sont les mêmes que
celles de l’expérience 1. Le système racinaire de chaque plante est divisé équitablement et
réparti sur deux compartiments du sol séparés. Les pots sont irrigués quotidiennement jusqu'à
ce que le système racinaire soit bien établi dans des les sacs formant un pot. La veille du
lancement des contraintes hydriques, tous les pots sont saturés et laisser drainer toute une nuit.
Le lendemain matin, les pots sont pesés pour établir le poids de chaque pot à la capacité au
champ.
3.2.2. Gestion de l’irrigation
Trois traitements hydriques sont appliqués avec 30 à 33 répétitions par traitement.
Chaque après-midi, tous les pots sont pesés et la transpiration est calculée comme étant la
58
Chapitre II
différence dans le poids d’un pot des deux jours successifs. Des plantes témoins (T) sont
maintenues dans des conditions hydriques optimales. Les pots témoins sont irrigués sur les
deux compartiments pour les ramener à 90% de leur capacité au champ pour permettre aux
plantes un approvisionnement adéquat en eau tout en évitant un excès d’eau dans les pots. Des
plantes soumises aux contraintes hydriques PRD et RDI sont irriguées de telle façon que le
stress hydrique soit développé sans une déshydratation rapide du sol. Alors, la diminution de
l’humidité du sol est contrôlée par une irrigation partielle des pots. La baisse nette de la teneur
en eau du sol est équivalente à 90g par jour. Les plantes sous traitement PRD reçoivent cette
quantité sur un seul compartiment racinaire, alors que l'autre côté se dessèche graduellement.
L'irrigation est alternée entre les côtés secs et humides au bout de 8 jours. Les plantes sous
traitement RDI reçoivent la quantité de l'eau sur les deux moitiés du système racinaire de
manière équitable.
3.2.3. Mesure de la fraction d’eau transpirable du sol
Le niveau du stress pour chaque plante est exprimé comme une fonction de la teneur en
eau du sol. Celle-ci est déterminée quotidiennement et exprimée par la fraction d’eau
transpirable du sol (FTSW). Le concept de la FTSW proposé par Sinclair et Ludlow (1986) est
utilisé pour estimer le degré de dessèchement du sol, et de ce fait, l’intensité du stress hydrique
imposé. La FTSW est estimée comme le rapport entre la quantité de l'eau transpirable réelle
dans chaque pot (ATSW) et l’eau totale transpirable (TTSW) dans le même pot.
FTSW = ATSW / TTSW (1)
ATSW correspond à la différence entre le poids du pot dans un jour spécifique et son
poids final lorsque le taux de transpiration des plantes soumises à la contrainte hydrique chute
à une valeur inférieure à 10% de celle des plantes témoins (Soltani et al., 2000).
TTSW est déterminée comme la différence entre poids du pot à la capacité au champ et
son poids final : TTSW = poids initial du pot – poids final du pot
3.2.4. Taux de transpiration
Le taux de transpiration quotidien pour chaque plante correspond à la différence de
poids de chaque pot de deux pesées journalières successives. Pour minimiser l’effet des
fluctuations journalières dans les conditions ambiantes, Ray et Sinclair (1997) ont fait recours
à une normalisation de la transpiration journalière de chaque plante stressée en divisant son
taux de transpiration sur le taux moyen de transpiration des témoins : TR = Transpiration de la
plante stressée / moyenne des transpirations des témoins (2)
59
Chapitre II
Une seconde normalisation est effectuée pour baisser la variabilité entre plantes due à
la différence dans la taille entre échantillons d’un même traitement hydrique. Le taux de
transpiration de chaque plante soumise au PRD ou au RDI est divisé par la moyenne des taux
de transpirations de cette plante durant les premiers 5 jours de l’expérience quand les plantes
sont encore sous conditions hydriques optimales. Au début de l’expérience, l’humidité du sol
est élevée et le taux de transpiration normalisée (NTR) est égal à 1.
Les pots sont ramenés à se dessécher progressivement jusqu'à ce que le NTR
correspondant chute en dessous de 0,1 ; cette valeur est définie comme étant le point final du
stress hydrique (Sinclair et Ludlow, 1986). La relation entre FTSW et NTR en réponse à un
sol de desséchement est évaluée en utilisant l'équation décrite par Muchow et Sinclair (1991)
pour le maïs : NTR = 1 [1+ a exp (b * FTSW)] (3)
a et le b représentent les paramètres variables de courbe. L'ajustement de la courbe
produite par l'équation (3) est examiné en utilisant la régression non linéaire. Des
comparaisons entre les traitements hydriques stressants sont basées sur 95 % d'intervalles de
confiance pour FTSW.
3.2.5. Taux d’expansion foliaire relative.
La surface foliaire de 9 plantes par traitement est déterminée selon la technique décrite
ci-dessus et calculée à partir des mesures enregistrées des longueurs et des largeurs des
différentes feuilles selon la formule de Van der Varst et Postel (1972).
Le taux d'expansion foliaire relative est calculé comme décrit par Liu et al. (2003):
Taux d’expansion foliaire relative = (ln LA2 - lnLA1) / (t2-t1) (5)
Où LA1 et LA2 sont surfaces foliaires et (t2-t1) le temps entre deux mesures
consécutives. Le taux relatif d'expansion foliaire relative (RRLE) pour chaque plante stressée
est exprimé comme le rapport entre ses valeurs d'expansion foliaire relative obtenues et la
moyenne de celles des témoins. RRLE est exprimé en fonction de la FTSW en utilisant
l'équation décrite par l'équation (3).
3.2.6. Etat hydrique des plantes
Le potentiel hydrique foliaire et la teneur en eau relative sont estimés selon les
techniques décrites ci-dessus. Le rapport entre ces paramètres et la FTSW est évalué suivant les
équations suivantes:
Les valeurs relatives de chaque paramètre égal
1 si Ci≤ FTSW ≤1, (6a)
60
Chapitre II
1- A* (FTSW –Ci) si FTSW ≤ Ci (6b)
Où A est la pente de l'équation linéaire (6a) et Ci est le seuil de FTSW à partir duquel
les paramètres mesurés commencent à diverger de la valeur 1.
3.3. Analyse statistique des données
Les expériences sont générées en tant que blocs complets randomisés. Les données sont
analysées en utilisant l'analyse de la variance (ANOVA) et les moyennes des traitements sont
comparées en utilisant SPSS pour Windows (version 10,0).
61
Chapitre II
4. Résultats
4.1. Expérience 1
4.1.1. Statut hydrique des plantes
L’évolution dans le temps du potentiel hydrique foliaire des plantes témoins et celles
soumises aux traitements hydriques PRD et RDI est exposée dans la figure 1. Chez les plantes
témoins, les valeurs du potentiel hydrique foliaire sont maintenues presque constantes, elles
oscillent entre -0,22 et -0,32 MPa. Sous traitement PRD, le potentiel hydrique foliaire prend
des valeurs similaires à celles des plantes témoins le long de l’expérience. Cependant, le
traitement hydrique RDI réduit significativement le Ψp (P < 0,001). Les écarts entre les
traitements ne commencent à se manifester qu’à partir du 9ième jour de l’expérience. A la fin
du cycle de dessèchement, le Ψp subit une chute aux alentours de -0,92 MPa au niveau des
plantes sous RDI.
62
Chapitre II
Potentiel hydrique foliaire (MPa)
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1,0
-1,2
0
5
10
15
20
25
Durée des contraintes hydriques (jours)
Figure 1. Evolution du potentiel hydrique foliaire mesuré le long de l’expérience 1 chez les
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants:
témoin bien irrigué (●); dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation contrôlée
(▲). Les valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type.
Chez les plantes témoins, les valeurs enregistrées de la teneur en eau relative (RWC)
sont maintenues aux alentours de 88 % durant la période expérimentale (figure 2). Les
régimes hydriques stressés PRD et RDI affectent de manière significative (P < 0,001) RWC.
Celle-ci diminue graduellement et passe de 88 % à 78 % et 65 % sous l’effet de PRD et RDI
respectivement en fin de cycle. Les différences notées entre PRD et RDI sont significatives. Il
existe une corrélation linéaire entre RWC et Ψp (figure 3). Cependant, cette corrélation est
particulièrement claire pour des valeurs de Ψp inférieures de -0,4 MPa.
63
Chapitre II
95
Teneur en eau relative (%)
90
85
80
75
70
65
60
1
3
5
7
9
11
13
15
17
19
21
23
D urée des contraintes hydriques (jours)
Figure 2. Evolution de la teneur en eau relative mesurée le long de l’expérience 1 chez les
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants:
témoin bien irrigué (●); dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation contrôlée
(▲). Les valeurs représentent la moyenne de 3-4 répétitions ± l’écart type
Teneur en eau relative (%)
95
90
85
80
75
70
65
60
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Potentiel hydrique foliaire (-MPa)
Figure3. Relation linéaire entre le potentiel hydrique foliaire et la teneur en eau relative
mesurés au cours de l’expérience 1 chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et
soumises aux traitements hydriques suivants : témoin bien irrigué (●) ; dessèchement partiel
des racines (□) et déficit par irrigation contrôlée (▲). Les valeurs représentent la moyenne de
9 à 10 répétitions.
64
Chapitre II
4.1.2. Transpiration
L’évolution de la transpiration journalière de la plante ne montre de différence entre
les trois traitements que 8 jours après l’application du traitement hydrique (figure 4). Les
plantes bien irriguées continuent à augmenter graduellement leur transpiration pour atteindre
240 g/j comme valeur de transpiration en fin de cycle. La transpiration diminue sensiblement
(P < 0,001) suite aux traitements PRD et RDI, pour prendre des valeurs réduites de 50 % par
rapport à celles des plantes témoins. En dépit des différences enregistrées dans la teneur en
eau relative et le Ψp entre PRD et RDI. Aucune différence significative dans la transpiration
Transpiration journalière (g/jour)
quotidienne de plantes entières n'est observée.
500
400
300
200
100
0
0
5
10
15
20
25
Durée des contraintes hydriques (jours)
Figure4. Evolution de la transpiration journalière mesurée le long de l’expérience 1 chez les
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants:
témoin bien irrigué (●) ; dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation contrôlée
(▲). Les valeurs représentent la moyenne de 16 répétitions ± l’écart type.
4.1.3. Croissance végétative et efficience d’utilisation de l’eau
La restriction de l’alimentation en eau provoque un ralentissement de la croissance
pondérale (figure 5). La biomasse totale sèche (figure 5a) et la masse sèche allouée aux
feuilles (figure 5b) sont sensiblement (P<0,001) réduites d'environ 30% sous les traitements
PRD et RDI en comparaison à celles des plantes témoins. Cependant, aucune différence entre
les différents traitements hydriques dans la croissance des organes souterrains n’est observée
(figure 5c). De même, la surface foliaire diminue sensiblement (P < 0,001) jusqu'au même
degré sous l’effet de PRD et RDI (figure 6). Les différences significatives dans ce paramètre
65
Chapitre II
se révèlent après neuf jours de l’application des traitements hydriques. À la fin du cycle de
dessèchement, la surface foliaire chute de 372,8 cm2 sous le régime bien fourni en eau à 270,7
Poids sec des racines (g) Poids sec des feuilles (g)
Biomasse sèche totale (g)
cm2 en régime stressé, soit une réduction d'environ 28%.
(a)
20
15
10
5
16
14
12
10
8
6
4
2
3
0
0
(b)
(c)
5
10
15
20
25
5
10
15
20
25
5
10
15
20
25
2
1
0
0
Durée des contraintes hydriques (jours)
Figure5. Accumulation de la biomasse sèche totale (a), de la biomasse sèche allouée des
feuilles (b) et de la biomasse sèche attribuée (c) mesurées le long de l’expérience 1 chez les
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants :
témoin bien irrigué (●) ; dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation contrôlée
(▲). Les valeurs représentent la moyenne de 3 répétitions ± l’écart type.
66
Chapitre II
Surface foliaire (cm2)
500
400
300
200
100
0
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Durée des contraintes hydriques (jours)
Figure 6. Evolution de la surface foliaire mesurée le long de l’expérience 1 chez les plantes
de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants: témoin bien
irrigué (●) ; dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation contrôlée (▲). Les
valeurs représentent la moyenne de 4 à 5 répétitions ± l’écart type.
En dépit de la diminution de la biomasse sèche totale en réponse au dessèchement du
sol autour de la totalité (RDI) ou de la moitié (PRD), ces derniers ont une efficience
d’utilisation de l’eau significativement (P < 0,01) plus haute (environ 59%) que le traitement
témoin (Tableau 1).
Tableau1. Eau utilisée, biomasse sèche totale et efficience d’utilisation de l’eau chez les
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants:
témoin bien irrigué ; dessèchement partiel des racines (PRD) et déficit par irrigation contrôlée
(RDI). Les moyennes ne partageant pas la même lettre sont significativement différentes
(P<0,01).
Traitements
hydriques
Témoin
PRD
RDI
Eau utilisée (dm3)
5,43 a
2,44 b
2,47 b
Biomasse sèche
totale (g plante -1)
21,62 a
15,99 b
16,43 b
67
WUE (g kg-1)
2,88 a
4,52 b
4,62 b
Chapitre II
4.1.4. pH de la sève brute et pH apoplastique
Durant toute l'expérience, le pH de la sève xylèmique (figure 7a) et pH apoplastique
foliaire (figure 7b) montrent des tendances semblables. Tous les deux augmentent
considérablement (P < 0,01) suite aux traitements PRD et RDI en comparaison au traitement
témoin. Cependant, la différence entre les deux traitements du déficit hydrique ne se révèle
pas statistiquement significative. Les valeurs de pH de la sève brute et le pH apoplastique
foliaire obtenues pour les plantes stressées en fin de l’expérience sont aux alentours de 6,5 et
pH foliaire apoplastique pH de la sève xylèmique
de 6,8 respectivement.
(a)
6,5
6,0
0
7,0
(b)
5
10
15
20
25
5
10
15
20
25
6,5
6,0
5,5
0
Durée des contraintes hydriques (jours)
Figure 7. Variation du pH de la sève xylèmique (a) et du pH foliaire apoplastique (b) mesurés
le long de l’expérience 1 chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux
traitements hydriques suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement partiel des racines (□)
et déficit par irrigation contrôlée (▲). Les valeurs représentent la moyenne de 4 répétitions ±
l’écart type.
68
Chapitre II
4.2. Expérience 2
4.2.1. Statut hydrique du sol
Au niveau des pots bien arrosés, la fraction de l’eau transpirable du sol (FTSW) est
maintenue au dessus de 0,87 (fig. 8). Au niveau des pots en déshydratation sous PRD et RDI,
la FTSW diminue progressivement jusqu'à ce que toute l'eau disponible dans le sol soit
employée par la plante (21 jours après l'imposition su stress). La variation de la FTSW en
fonction du temps montre une forte similitude dans le dessèchement du sol entre les pots sous
Fraction d'eau transpirable du sol
PRD et ceux sous RDI.
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
1
5
9
13
17
21
Durée des contraintes hydriques (jours)
Figure 8. Évolution de la fraction d’eau transpirable du sol mesurée le long de l’expérience 2
chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques
suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation
contrôlée (▲). Les valeurs représentent la moyenne de 15 répétitions ± l’écart type.
4.2.2. Relation: transpiration- fraction de l’eau transpirable du sol.
Une relation cohérente est remarquée entre la NTR et la FTSW pour les deux
traitements PRD et RDI. Les valeurs seuils de la FTSW pour lesquelles la transpiration
commence à chuter sont 0,49 chez les plantes sous PRD et 0,47 dans le traitement de RDI.
Au-dessous de ces seuils, la NTR diminue jusqu'à ce que FTSW soit égale à 0 (figure 9).
Toutefois, les différences entre les deux traitements hydriques ne sont pas significatives
(Tableau 2).
69
Chapitre II
Tableau2. Seuils de la fraction d’eau transpirable du sol estimés par la régression linéaire,
chez des plantes de tomate cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques;
dessèchement partiel des racines (PRD) et au déficit par irrigation régulée (RDI). Les résultats
de la FTSW sont obtenus à partir de 4 différentes expériences.
Traitement PRD
Traitement RDI
Seuil de la
FTSW
± écart type
Nombre
d’observations
Seuil de la
FTSW
± écart type
Nombre
d’observations
0,40
0,0089
12
0,44
0,0207
12
0,47
0,0134
12
0,45
0,0151
10
0,44
0,0096
12
0,49
0,0086
12
0,49
0,0024
12
0,47
0,0069
12
70
Chapitre II
1 ,5
a
Taux de transpiration normalisée
1 ,0
0 ,5
y = 1 /[1 + 1 5 ,5 e x p (-1 1 ,0 x )]
0 ,0
1 ,5 1 ,0
0 ,8
0 ,6
0 ,4
0 ,2
0 ,4
0 ,2
b
0 ,0
1 ,0
0 ,5
y = 1 /[1 + 1 2 ,3 2 e x p (-1 1 ,0 1 x )]
0 ,0
1 ,0
0 ,8
0 ,6
0 ,0
F ra c tio n d 'e a u tra n s p ira b le d u s o l
Figure 9. Variation de la transpiration normalisée, mesurée dans l’expérience 2 en fonction de
la fraction d’eau transpirable du sol, chez les plantes de tomate cultivées en split-root et
soumises aux contraintes hydriques suivantes; dessèchement partiel des racines (a ;□) et
déficit par irrigation régulée (b ;▲).
4.2.3. Relation: taux d’expansion foliaire- fraction de l’eau transpirable du sol.
Le modèle choisi ici pour présenter le taux relatif de l’expansion foliaire (RRLE) en
fonction de la fraction de l’eau transpirable du sol (FTSW) a fourni une bonne description du
rapport comme indiqué par les valeurs élevées de r2 (r2 = 0,90 pour PRD et r2 = 0,94 pour
RDI). Le seuil de la FTSW à partir duquel RRLE commence à diminuer est 0,54 pour les
71
Chapitre II
plantes sous le régime de PRD. Alors que RRLE des plantes sous RDI ne montre aucune
diminution jusqu'à ce que FTSW soit 0,63 (Figure 10).
4.2.4. Relations : valeurs relatives du potentiel hydrique foliaire et de la teneur en eau
relative- fraction de l’eau transpirable du sol.
Lorsque la FTSW diminue au dessous des seuils, les valeurs relatives du potentiel
hydrique foliaire et celles de la teneur en eau diminuent linéairement. Pour le potentiel
hydrique, ces seuils sont 0,74 et 0,57 pour PRD et RDI respectivement (Figure 11a).
Concernant la teneur en eau relative, les valeurs seuils de la FTSW sont supérieures à celles
pour le potentiel hydrique foliaire. Elles sont 0,84 et 0,60 pour PRD et RDI respectivement.
Les valeurs seuils de la FTSW pour le traitement PRD sont plus supérieures que celles
obtenues dans le système RDI (Figure 11b).
72
Chapitre II
1 ,2
a
1 ,0
0 ,8
Taux d'expansion foliaire relative
0 ,6
0 ,4
0 ,2
0 ,0
1 ,2
1 ,0
0 ,8
0 ,6
0 ,4
0 ,2
0 ,0
b
1 ,0
0 ,8
0 ,6
0 ,4
0 ,2
0 ,0
1 ,0
0 ,8
0 ,6
0 ,4
0 ,2
0 ,0
F ra ctio n d 'ea u tra n sp ira b le d u so l
Figure 10. Variation du taux d’expansion foliaire normalisée, mesurée dans l’expérience 2 en
fonction de la fraction d’eau transpirable du sol, chez les plantes de tomate cultivées en splitroot et soumises aux contraintes hydriques suivantes ; dessèchement partiel des racines (a ;□)
et déficit par irrigation régulée (b ;▲).
73
Chapitre II
10
Potentiel hydrique normalis
9
8
a
7
6
5
4
3
2
1
0
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
1,10
TER normalisée
1,00
b
0,90
0,80
0,70
0,60
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
Fraction transpirable d'eau du sol
Figure 11. Variation du potentiel hydrique foliaire normalisé (a) et de la teneur relative en
eau normalisée (b), mesurés dans l’expérience 2 en fonction de la fraction d’eau transpirable
du sol, chez les plantes de tomate cultivées en split-root et soumises aux contraintes hydriques
suivantes ; dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée(▲).
Il existe des relations linéaires entre l’expansion foliaire et le statut hydrique de la
plante. Les équations de régression montrent que ces paramètres sont étroitement liés, les
coefficients de corrélation étant proches de l’unité. D'ailleurs, le taux d'expansion foliaire
relatif a été négativement corrélé avec le potentiel hydrique foliaire relatif comme indiqué par
les valeurs élevées de R2. Cependant, le traitement RDI présente les valeurs les plus élevées
pour R2 (Figure 12a). De même, l’expansion foliaire est fortement corrélée positivement avec
les valeurs de la teneur en eau relative, comme le montre les valeurs de R2 (figure 12b).
74
Chapitre II
1,2
Taux d'expansion foliaire relatif
RDI
y = -0,1121x + 1,1931
2
1
R = 0,9396
0,8
0,6
0,4
PRD
0,2
y = -0,1878x + 1,2838
2
R = 0,854
0
0
2
4
6
8
10
Potentiel hydrique foliaire relatif
Figure 12a: Evolution du taux d’expansion foliaire relatif en fonction du potentiel hydrique
foliaire relatif, mesurés dans l’expérience 2, chez les plantes de tomate cultivées en split-root
et soumises aux contraintes hydriques suivantes; dessèchement partiel des racines (□) et
déficit par irrigation régulée (▲).
1,2
Taux d'expansion foliaire relatif
PRD
1
y = 9,6353x - 8,5165
2
R = 0,9236
0,8
RDI
0,6
y = 3,4317x - 2,4788
2
R = 0,9545
0,4
0,2
0
0,7
0,75
0,8
0,85
0,9
0,95
1
1,05
Teneur en eau relative normalisée
Figure 12b: Evolution du taux d’expansion foliaire relatif en fonction de la teneur en eau
relative normalisée, mesurées dans l’expérience 2, chez les plantes de tomate cultivées en
split-root et soumises aux contraintes hydriques suivantes; dessèchement partiel des racines
(□) et déficit par irrigation régulée (▲).
75
Chapitre II
5. Discussion
Cette étude, faite sur des plantes de tomate à croissance rapide exposées à un déficit
hydrique, a confirmé des résultats précédents suggérant que les traitements PRD et RDI créent
un stress hydrique modéré, qui a affecté de manière significative les relations hydriques
comme le reflète les résultats du potentiel hydrique foliaire, de la teneur en eau relative et de
la transpiration des plantes entières (Chalmers et al., 1986 ; Jones 2004 ; Kang et Zhang 2004
; Wakrim et al., 2005). Bien que les plantes sous RDI et celles sous PRD aient reçu
approximativement 50% de l’eau fournie aux plantes témoins, la différence dans la
disponibilité de l'eau dans le sol a eu comme conséquence une différence dans le statut
hydrique des plantes. Il est à noter que sous PRD ce statut, comme exprimé par la teneur en
eau relative et le potentiel hydrique foliaire (Kramer et Boyer 1995), est beaucoup plus proche
de celui des témoins par rapport au traitement RDI, même si ce dernier traitement a reçu la
même quantité de l'eau que le PRD. En dépit de ces différences dans le statut hydrique, le
déficit hydrique a eu des effets négatifs similaires sur la croissance des plantes et sur leur
transpiration sous PRD et sous RDI. Ainsi, ces résultats semblent contrarier l'hypothèse que
les traitements RDI et PRD entraîneraient des réponses de croissance différentes en causant
différents mécanismes de stress. Bien que de récentes études sur les vignes cultivées aux
champs (De Souza et al., 2003; De Souza et al., 2005a) et sur l'haricot (Wakrim et al., 2005)
ont démontré que le potentiel hydrique foliaire des plantes soumises au PRD n’est pas
sensiblement différent de celui des plantes sous RDI, dans nos expériences ce paramètre n’est
pas affecté par la technique PRD, mais il a sensiblement diminué en réponse au traitement
RDI. Cependant, ces résultats confirment ceux d'autres études (Fort et al., 1997; Dry et al.,
2000). Sobeih et al. (2004) n'ont également trouvé aucune différence dans le potentiel
hydrique foliaire dans une expérience employant le système de split-root sur des plantes de
tomate exposées pendant huit jours au traitement PRD. Il est bien argumenté que le potentiel
hydrique foliaire peut ne pas être le meilleur indicateur de l'intensité du stress hydrique,
puisque les racines se développant dans les parties humides du sol peuvent l’influencer.
Tandis que les racines superficielles déshydratées peuvent produire des signaux chimiques
induisant la fermeture des stomates, avant que n'importe quel changement de potentiel
hydrique foliaire ne soit discernable (Davies et Zhang, 1991; Davies et al., 1994; Liu et al.,
2003). Dans notre étude, le potentiel hydrique foliaire est linéairement corrélé avec la teneur
en eau relative, malgré que cette dernière soit sensiblement affectée par les différents
traitements d'irrigation. D'ailleurs, quoique les plantes sous PRD et celles sous RDI aient
76
Chapitre II
montré des valeurs de la teneur en eau relative significativement différentes, la transpiration
quotidienne des plantes entières et la quantité totale de l'eau utilisée par les plantes n'ont pas
différé d’un traitement d’irrigation à l’autre. Puisque la surface foliaire de la plante est
semblable dans PRD et RDI, le taux quotidien de la transpiration par unité de surface foliaire
était également semblable. Ces résultats apparemment contradictoires peuvent être expliqués
par les effets du déficit hydrique sur la conductance stomatique, qui est considérée comme
étant un paramètre intégrateur reflétant l'intensité du stress hydrique des plantes (Medrano et
al., 2002). Dans notre étude, il n'y avait aucune différence claire dans le comportement
stomatique entre les plantes stressées par un dessèchement du sol de la moitié (PRD) ou tout
autour de la totalité (RDI) du système racinaire, Cependant, la conductance stomatique était
uniformément inférieure dans ces deux différents traitements d'irrigation en comparaison aux
témoins.
Le signal accru d’origine racinaire qui est transporté vers les parties aériennes par le
biais de la transpiration, a été considéré comme une cause potentielle de la fermeture observée
des stomates lors d’un stress hydrique comme le montre plusieurs études (Davies et Zhang,
1991 ; Davies et al., 1994 ; Sobeih et al., 2004). Dans un certain nombre d'expériences dont
quelques unes utilisent le système de split-root, il a été constaté que les racines peuvent
percevoir la déshydratation du sol et produire des signaux chimiques (élévation dans la
concentration d'ABA, dans le pH de la sève xylèmique ou encore dans le pH apoplastique) qui
sont transportés aux parties aériennes. Ces signaux pourraient expliquer la réduction observée
dans la croissance foliaire et dans la conductance stomatique (Loveys, 1984 ; Wilkinson et al.,
1998 ; Gowing et al., 1990 ; Zhang et Davies 1990 ; Gollan et al., 1992 ; Bacon et al., 1998 ;
Sobeih et al., 2004). Conformément à ces résultats, les nôtres indiquent une augmentation
significative et semblable dans le pH de la sève brute des plantes de tomate sous les deux
contraintes hydriques PRD et RDI. Il est raisonnable de supposer que ces signaux chimiques
ont été en effet impliqués dans la fermeture observée des stomates. Ainsi, la diminution dans
la conductance stomatique peut être le meilleur indicateur de l'intensité du stress hydrique et
explique la réduction de la transpiration plutôt que le potentiel hydrique foliaire ou la teneur
en eau relative. Dans le traitement PRD, l'irrigation a été alternée entre les deux
compartiments du système racinaire permettant seulement à la moitié de ce dernier d’éprouver
un déficit hydrique. Tandis que dans le traitement RDI, l'eau a été ajoutée aux deux
compartiments du système racinaire, il aurait été prévu une fermeture stomatique plus élevée
dans les conditions de PRD puisqu'une partie des racines a été théoriquement soumise à un
77
Chapitre II
stress plus sévère que le système racinaire sous traitement RDI. Cependant, la croissance des
parties souterraines a été pareillement affectée par les deux conditions stressantes. Ce résultat
suggère que, la fermeture des stomates et le taux de transpiration ont répondu principalement
à la quantité globale de l'eau fournie aux racines, indépendamment de sa répartition entre les
deux compartiments du système split-root. Cette observation est en accord avec les résultats
obtenus dans d'autres études (Wakrim et al., 2005).
La croissance et l'expansion foliaire des plantes de tomate ont été sensiblement et
similairement réduites en réponse aux traitements PRD et RDI. En parallèle à la diminution de
la croissance foliaire, le pH apoplastique a été graduellement augmenté au niveau des plantes
de tomate soumises au déficit hydrique. Cette observation est en accord, d’une part, avec les
résultats de Van Volkenburgh et Davies (1983) prouvant que le pH a affecté les propriétés
physiques des parois cellulaires en changeant leur extensibilité, et d’autre part, aux résultats
de Bacon et al. (1997) qui ont remarqué une corrélation inverse entre le taux de croissance des
feuilles et leur pH. Récemment, Mingo et al. (2003) ont trouvé une forte corrélation entre le
taux de croissance du fruit et le pH sous-épidermique des plantes de tomate sujettes au
dessèchement du sol et au traitement PRD.
Cette étude a été conçue aussi pour comparer le mode d'utilisation de l'eau entre les
plantes de tomate soumises à deux techniques d'irrigation PRD et RDI pendant un cycle de
dessèchement du sol. Les relations entre les valeurs normalisées du potentiel hydrique foliaire
et celles de la teneur en eau relative avec la fraction de l’eau transpirable du sol (FTSW)
pourraient être bien décrites par des fonctions de plateaux linéaires comme il est indiqué par
les valeurs élevées de R2. La comparaison des deux régimes hydriques appliqués est fondée
sur le seuil de la FTSW auquel les processus physiologiques étudiés dans chaque traitement
stressant ont commencé à diverger des témoins.
Concernant la transpiration, le seuil auquel elle a commencé à chuter obtenue ici pour
la tomate est inférieur à celui du soja (0,64 ; Liu et al., 2003) et dépasse celui d'autres plantes,
comme le pois chiche (0,34 ; Soltani et al., 2000), le maïs (0,31 ; Ray et Sinclair 1998), et le
pois (0,4 ; Lecoeur et Sinclair 1996). Plusieurs expériences ont prouvé qu’en général, la
transpiration commence à diminuer pour des valeurs de FTSW comprises entre 0,3 et 0,4
(Ray et Sinclair, 1998 ; Weisz et al., 1994). Pour expliquer ces différences, des séries d’études
ont été menées afin de tester l’implication de certains facteurs dans de telles réponses. Les
résultats rapportés par Ray et Sinclair (1998) ont montré que la taille du pot n’a aucun effet
significatif sur le seuil de la FTSW auquel la transpiration commence à diminuer. De même,
78
Chapitre II
et en examinant différentes valeurs de VPD atmosphériques, Ray et al. (2002) ont constaté
que peu ou pas de changement du seuil de la FTSW n’a été détecté en réponse aux
changements substantiels du VPD atmosphérique auxquels des plantes de maïs ont été
soumises. Par ailleurs les travaux effectués par Lecoeur et Sinclair (1996) ont indiqué une
forte uniformité dans le rapport de la transpiration à la FTSW à travers une diversité des
conditions expérimentales et des techniques de mesure. Cependant, la différence dans les
seuils de l'eau du sol pour le taux de transpiration issus à partir d’une diverse gamme
d’espèces peut être due au type du sol utilisé dans les différentes études (Liu et al., 2003).
D'ailleurs, le seuil de la FTSW est plus élevé dans les sols structurés et fins (Sadras et Milroy,
1996; Sinclair et al., 1998).
Bien que le rapport entre la transpiration normalisée et la FTSW soit approuvé, la
comparaison des seuils de la FTSW à partir desquels le taux de transpiration a commencé à
diverger, aucune différence n'a été détectée entre les traitements d’irrigation PRD et RDI. On
peut suggérer que la fermeture des stomates soit déclenchée à la même valeur de la FTSW
suite aux traitements PRD et RDI. Si un signal chimique racinaire était impliqué dans le
contrôle du comportement stomatique spécialement chez les plantes sous PRD, on s’attendrait
à ce que la fermeture soit précoce, vu qu’une partie du système racinaire subit un stress
hydrique plus sévère que celui appliqué à la totalité des racines des plantes sous RDI. En
outre, les plantes sous PRD et RDI ont fermé leurs stomates avant que n'importe quel
changement de statut hydrique ait lieu. Ceci suppose que des facteurs autres que le statut
hydrique foliaire pourraient être impliqués dans la régulation du comportement stomatique
aussi bien lors d’un dessèchement entier (RDI) ou en partie (PRD) du sol. Plusieurs études ont
suggéré que la conductance réduite des stomates pourrait avoir lieu chez les plantes cultivées
dans un sol en dessèchement et leur statut hydrique est jugé constant (Gollan et al., 1986).
Ainsi, il s'est avéré qu'il y a un mécanisme non-hydraulique qui participe à une réponse
pareille (Davies et Zhang, 1991).
Quant à la croissance foliaire et comparé à d'autres récoltes, le seuil de la fraction de
l'eau transpirable du sol pour l'expansion foliaire obtenue dans notre étude pour la tomate est
beaucoup plus élevé que ceux rapportés pour le soja (0,29 ; Liu et al., 2003), le pois chiche
(0,48 ; Soltani et al., 2000) et (0,4 ; Lecoeur et Sinclair 1996). Ces différences pourraient être
dues aux différents types de sols utilisés dans les études, comme mentionné précédemment.
D'autre part, dans cette étude, l'expansion foliaire a commencé à chuter à une valeur de FTSW
plus grande que celle pour la transpiration. Ainsi l’expansion des feuilles de tomate est plus
79
Chapitre II
sensible que la conductance stomatique au déficit hydrique. Ce résultat est en accord avec
ceux d'autres récoltes (Soltani et al., 2000; Sadras et Milroy, 1996). Cependant, il contrarie
l'observation de Liu et al., (2003) pour le soja. En plus, nous avons observé que sous le
traitement RDI, une réduction d'expansion foliaire a eu lieu à une valeur de FTSW plus
grande que celle à la quelle l’expansion foliaire commence à chuter dans le système PRD.
Dans notre expérience, le déficit hydrique du sol a été progressivement établi en réduisant la
même quantité d'eau d'irrigation. La différence réside dans la manière de la distribution de
cette eau. Il convient de noter que dans notre étude, nous avons étudié le taux d'expansion
d’une feuille individuelle. La différence entre les valeurs de ce taux dans les systèmes PRD et
RDI n'était pas statistiquement significative.
Par ailleurs, les résultats ont montré que l'expansion foliaire a commencé à chuter à un
statut hydrique du sol plus bas que celui auquel le potentiel hydrique et la teneur en eau
relative ont commencé à diminuer. Ceci est vrai pour les deux traitements PRD et RDI. Les
corrélations linéaires entre le taux d'expansion foliaire et les paramètres hydriques de la plante
ont indiqué que le statut hydrique foliaire pourrait être impliqué dans le contrôle de la
croissance foliaire de la tomate sous conditions édaphiques déficitaires. En effet, quelques
auteurs ont souligné le rôle essentiel du statut hydrique des tissus dans la détermination du
taux de croissance foliaire (Kramer, 1998; Frensh, 1997; Hsiao et al., 1998).
80
Chapitre II
6. Conclusion
Les résultats obtenus au cours de ce travail montrent bien que les deux traitements
hydriques consistent en un approvisionnement en eau quantitativement semblable, le statut
hydrique chute sous l’effet de RDI, alors que le PRD permet à la plante de garder un statut
hydrique proche de celui des témoins
Les deux traitements PRD et RDI provoquent une réduction significative de la
biomasse végétative aérienne par rapport aux plantes témoins, cette réduction ne touche pas la
biomasse des organes souterrains. Étant donné que la biomasse totale des plantes est réduite
d'environ 30% et l'eau utilisée par la transpiration est réduite par moitié dans les deux
traitements du déficit hydrique, l’efficience d'utilisation de l'eau est sensiblement améliorée
sous PRD et sous RDI en comparaison aux témoins.
La gestion d’irrigation générée par les deux techniques PRD et RDI crée un déficit
hydrique modéré dans les deux cas. Ces contraintes affectent les relations hydriques de la
plante et limitent la croissance et les échanges gazeux foliaires. Ces effets peuvent être liés
aux changements cruciaux du pH de la sève xylèmique et du pH apoplastique foliaire.
L’expansion foliaire de la tomate est plus sensible au déficit hydrique édaphique crée
progressivement par les deux techniques PRD et RDI que la fermeture des stomates.
En réponse aux deux traitements PRD et RDI, le contrôle de la transpiration et de la
croissance foliaire passe aussi par les relations hydriques de la plante, comme le montrent les
fortes corrélations entre chacun des deux variables et les paramètres hydriques de la plante (le
Ψp et la RWC).
81
Chapitre II
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Chapitre III : Métabolisme
soumise au PRD et au RDI.
oxydatif
de
la
tomate
Chapitre III
1. Résumé
L’objectif de ce travail est de comparer les changements des défenses antioxydantes
des plantes de tomate (Lycopersicon esculentum) soumises à un déficit hydrique, qui est crée
par le dessèchement partiel des racines (PRD) et par le déficit par irrigation contrôlée (RDI).
Les teneurs en chlorophylles, la peroxydation des lipides ainsi que les activités SOD, POX,
CAT et PPO sont mesurées. En parallèle, les composés phénoliques sont quantifiés.
Les plantes de tomate sont cultivées, pendant 21 jours dans des conditions contrôlées
avec leurs racines séparées également entre deux compartiments de sol (Split-root). Trois
méthodes d'irrigation sont appliqués à ces plantes à savoir : irrigation témoin (T), où les
plantes reçoivent une quantité de l'eau équivalente à 100% de la transpiration de la plante ;
irrigation partielle des racines (PRD) dans la quelle seul une moitié des racines est irriguée à
50% de la quantité de l'eau fournie aux témoins, alors que l’autre moitié du système de
racine est exposé à un sol sec et l'irrigation est échangée entre les moitiés chaque semaine ;
une irrigation déficitaire contrôlée (RDI) où la totalité du système racinaire reçoit la même
quantité d’eau que les plantes sous PRD.
Les résultats montrent une baisse significative de contenu chlorophyllien. Toutefois, la
dégradation des chlorophylles a et b en situation de RDI est plus prononcée qu’en situation de
PRD. Un niveau élevé de la peroxydation des lipides dans les deux compartimentes foliaires
et racinaires indique que les traitements PRD et RDI résultent en un stress oxydatif au niveau
des plantes de tomate. Vers la fin de l'expérience, les productions de MDA dans les feuilles
sous les contraintes hydriques PRD et RDI excèdent les plantes témoins par environ 209 % et
269 % respectivement. Au niveau des racines, aucune différence entre les traitements PRD et
RDI n’est à noter.
Dans des feuilles, les activités SOD, POX solubles et PPO présentent une
augmentation juste après l’application des traitements hydriques déficitaires puis diminuent
plus loin dans le cycle de dessèchement. Cependant, l'augmentation sous RDI est plus
prononcée. L'activité CAT diminue continuellement depuis le début des traitements PRD et
RDI au-dessous du niveau des témoins, et la réduction est moindre sous PRD que sous RDI.
Les activités des POX liées à la paroi accroissent considérablement 15 jours après les
traitements, où ils excèdent le niveau du témoin de 450% et 230% sous RDI et PRD
respectivement.
Au niveau des racines, l'activité CAT diminue également sous PRD et RDI. Alors que
les activités SOD, POX et PPO augmentent de manière significative et leurs activités
montrent une alternance d’accroissement et de baisse suivant l’alternance de l'irrigation sous
le traitement PRD. En raison de la différence dans des activités POX et PPO entre les deux
contraintes hydriques appliquées, les quantités des composés phénoliques accumulées par les
plantes soumises au traitement PRD s’avèrent les plus importantes comparées à celles sous les
deux autres traitements.
Mots clés: catalase, Lycopersicon esculentum, peroxydase, PRD, RDI, superoxyde dismutase,
86
Chapitre III
2. Introduction
La sécheresse est un syndrome complexe impliquant non seulement la privation de
l'eau mais également la limitation nutritive, la salinité, et les stress oxydatifs. D'ailleurs, les
niveaux de la lumière qui sont optimaux pour la photosynthèse au niveau des plantes bienalimentées en eau deviennent excessifs pour celles souffrant de la privation de l'eau (Luna et
al., 2004). La fermeture des stomates lors d’un déficit hydrique limite le flux de CO2 dans les
feuilles. Ainsi, l'assimilation photosynthétique du carbone est diminuée en faveur de
l’absorption d'oxygène photorespiratoire. Le processus de la fermeture stomatique et le
perfectionnement du flux par la voie photorespiratoire augmentent la charge oxydante dans
les tissus. Ces deux processus produisent des espèces réactives de l'oxygène (ROS), en
particulier le peroxyde d'hydrogène (H2O2). Ce dernier est également produit autant que
messager secondaire de l’acide abscissique quant à la fermeture des stomates (Pei et al.,
2000). La production de superoxyde par la chaîne de transport photosynthétique d'électron,
par l'intermédiaire de la réaction de Mehler, est exacerbée par la sécheresse (Noctor et al.,
2002).
En conditions optimales, les ROS sont produites d'une façon contrôlée et elles ont des
fonctions importantes telles que la biosynthèse des parois cellulaires et la signalisation de
Redox (Foyer et Noctor, 2000). Cependant, les conditions contraignantes mènent à une
surproduction des ROS. Et pour contrecarrer leur toxicité, les cellules sont bien équipées par
un système antioxydatif fortement efficace, qui renferme les enzymes du cycle ascorbateglutathion, la superoxyde dismutase (SOD), les peroxydases (POX) et la catalase (CAT) et
des molécules comprenant l'acide ascorbique, le glutathion et les composés phénoliques
(Foyer et Noctor, 2000 ; Aroca et al., 2003).
Les superoxyde dismutases sont des metalloenzymes qui catalysent la dismutation des
radicaux O2-· à H2O2 et à O2. Elles jouent un rôle important contre les effets toxiques des
radicaux superoxydes (McKersie et al., 2000). Beaucoup d'études ont montré que la tolérance
des plantes au stress hydrique est liée à la surproduction de la SOD dans les chloroplastes
(Bowler et al., 1992 ; Martinez et al., 2001). Néanmoins, le mécanisme par lequel la
surproduction de SOD accroît la tolérance au stress n’est pas clairement défini. Les
principales enzymes de la détoxification de H2O2 sont la catalase, qui est située dans les
peroxysomes et les peroxydases qui sont situées dans le chloroplaste, le cytosol et l'apoplaste
(Asada, 1992). Les systèmes catalase et peroxydases agissent en association pour contrarier
H2O2 (foyer et al., 1994). La catalase détoxifie la majeure partie de H2O2 produite par la
87
Chapitre III
photorespiration, tandis que les peroxydases neutralisent les molécules de H2O2 non détruites
par la catalase. Bien que ces enzymes détruisent rapidement la grande majorité de H2O2
produit par le métabolisme, elles permettent aussi à des niveaux bas de H2O2 de persister
pour maintenir les voies des signaux redox (Noctor et foyer, 1998). Le cycle d'ascorbateglutathion situé dans le cytosol et les chloroplastes détoxifie H2O2 du peroxysome si la
catalase est insuffisante pour faire face à sa production (foyer et al., 1994).
Des études suggèrent que la croissance est l'un des processus les plus sensibles à la
sécheresse (Hsiao, 1973; Boyer, 1985) et la réduction de croissance est le résultat probable
des processus de la rigidification des cellules pariétales liées à la formation des réticulations
entre les polymères des cellules pariétales (Fry, 1986). La formation des réticulations entre
l'extensine et les polysaccharides ainsi que la polymérisation des précurseurs de la lignine
sont régulées par les peroxydases pariétales (Fry, 1986). Beaucoup de rapports offrent
l'évidence que l'activité des peroxydases extraites à partir des parois cellulaires est
inversement liée à l’expansion cellulaire (MacAdam et al., 1992; Bacon et al., 1997; Lard,
1999).
La polyphénoloxydase (PPO) est une enzyme plastidique largement distribuée dans le
monde végétal (Vaughn et duc, 1984a; Whitaka, 1972). PPO catalyse généralement
l'oxydation des composés phénoliques aux quinones en utilisant la molécule d'oxygène
comme accepteur d'électron (Sommer et al., 1994). Ces enzymes catalysent deux types de
réactions oxydantes: l'hydroxylation des monophénols aux o_diphénols, et l'oxydation de
l'o_diphénol aux o_quinones. Les activités POX et PPO augmentent en réponse à différents
types de stress biotiques et abiotiques (Rivero et al., 2001). Beaucoup de travaux relient le
métabolisme des phénols, aussi bien que la teneur de ces composés, à l'induction d'un certain
type de stress aux plantes (Rivero et al., 2001 ; Ruiz et al., 1999). La structure polyphénolique
permet la détoxification des espèces toxiques de l’oxygène (Rice-Evans et al., 1996). Les
réponses antioxydantes des flavonoïdes réside dans leurs propriétés de détoxifier le radical
superoxyde et l'oxygène singulet (Bors et al., 1996) et leur action devient importante sous
stress hydrique quand la production des radicaux superoxydes accroît (Sgherri et al., 1996).
En revanche, le potentiel antioxydant des polyphénols simples est moins connu (Caldwell,
2001).
Les traitements PRD et RDI créent un stress hydrique modéré, qui a affecté de
manière significative les relations hydriques. Toutefois, sous PRD le statut hydrique de la
plante est beaucoup plus proche de celui des témoins par rapport au traitement RDI, même si
88
Chapitre III
les deux traitements ont reçu la même quantité de l'eau. Il n’est pas clair si cette différence
dans le statut hydrique créerait une différence au niveau biochimique de la plante. L’objectif
de cette étude est de comparer les effets des systèmes d’irrigation PRD et RDI sur le
métabolisme antioxydant. Spécifiquement, les variations des activités spécifiques de CAT,
SOD et POX sont mesurées. Parallèlement, le contenu chlorophyllien, la production de
malonyldialdéhyde et la teneur en phénols sont mesurés.
89
Chapitre III
3. Matériel et méthodes
3.1. Conditions de culture
L’essai a été conduit en salle de culture. Les détails de la conduite de
l’expérimentation ainsi que les conditions de culture sont décrits dans la partie Matériels et
méthodes du deuxième chapitre de ce document.
3.2. Gestion de l’irrigation
Trois traitements hydriques sont appliqués: a) Témoin bien irrigué (T) où tous les
compartiments sont arrosés manuellement et reçoivent 100% de la transpiration de la plante;
b) Déficit hydrique contrôlé (RDI) où les plantes reçoivent 50% d’eau perdue par
transpiration répartie uniformément entre les deux compartiments racinaires; c) Dessèchement
partiel des racines (PRD) où seule une moitié des racines reçoit 50% de leur transpiration avec
alternance toutes les semaines.
Toutes les plantes sont irriguées quotidiennement et manuellement vers la fin de
l'après-midi. Les quantités d'eau apportées sont calculées après pesée des pots. Les pots sont
maintenus fermés le long de l’expérience afin de minimiser les pertes d’eau du sol par
évaporation. L’application des différents traitements hydriques a lieu au stade végétatif 3-4
feuilles et continue jusqu’à la récolte. 30-33 répétitions sont utilisées par traitement.
3.3. Echantillonnage
Les différentes parties des plantes sont prélevées depuis l’application du traitement
hydrique. Les premières feuilles depuis l’apex, complètement développées (deux feuilles par
plante) et les racines se développant sur les deux compartiments formant le pot sont prélevées
et leur poids à l'état frais est déterminé. Chacune de ces différentes parties est enveloppée et
marquée avant d'être stockée dans le congélateur à -20°C pour une analyse ultérieure. Pour
chaque échantillon, trois répétitions sont utilisées par traitement. Un échantillon secondaire de
différentes parties des plantes est desséché suite à un séjour à l’étuve à 70°C pendant 48 h.
3.4. Techniques analytiques
3.4.1. Extraction et dosage des peroxydases
Les peroxydases sont des hémoprotéines qui catalysent l’oxydation de nombreux
substrats par le peroxyde d’hydrogène selon l’équation suivante:
H2O2 + RH2 ----- Peroxydase ------> 2 H2O + R
90
Chapitre III
L’enzyme est spécifique du peroxyde d’hydrogène comme accepteur d’hydrogène
mais tolère divers substrats RH2 comme donneur d’hydrogène, par exemple des dérivés
phénoliques comme le gaïacol. Incolore au départ, il prend rapidement une teinte brune qui
absorbe la lumière dans le bleu ou le vert lorsqu’il est oxydé.
Une étude préliminaire a été effectuée afin de déterminer le pH optimum de la réaction
(figure 1)
Activité peroxydase (U/mg MF)
0.65
0.60
0.55
0.50
0.45
0.40
0.35
4.0
4.5
5.0
5.5
6.0
6.5
7.0
7.5
8.0
pH
Figure1: Influence du pH sur l’activité peroxydase
L’extraction et le dosage des activités peroxydases solubles et liées sont ceux mis au
point par Bacon et al. (1997) (annexe I). L'oxydation du gaïacol est mesurée en suivant
l'évolution de la variation de la DO au spectrophotomètre à 470 nm pendant 3 min.
Le mélange réactionnel a contenu 50-100µL de l'extrait enzymatique, 1mL de solution
de gaïacol (276µL de gaïacol par 50mL de la solution tampon de phosphate 20mM, pH 5,5).
La réaction est initiée par l'addition de 0,03% de l’eau oxygénée préparée juste avant le
dosage. L'activité du gaïacol peroxydase est dosée à 30°C et exprimée en unités d'enzymes
par mg de protéines, où une unité d'enzymes est définie autant qu’un changement de 0,01
absorbance par minute provoquée par l’enzyme.
91
Chapitre III
3.4.2. Extraction des activités polyphénoloxydase, superoxyde dismutase et catalase.
Des échantillons de feuilles et de racines (poids 0,8g à l'état frais) sont homogénéisés
dans un mortier dans 9 mL d'une solution tampon phosphate de sodium (0,1M ; pH7,0) en
présence de 1mM d'acide diéthylène tétraacétique (EDTA) et 1% de polyvinylpyrrolidone
(w/v) (PVP). Après centrifugation à 12 000g pendant 15 min, le surnageant récupéré forme
l’extrait brut sue lequel sont effectués les dosages des activités enzymatiques PPO, SOD et
CAT ainsi que les teneurs en protéines.
3.4.3. Dosage des activités enzymatiques.
3.4.3.1. Dosage de l’activité polyphénoloxydase.
Les polyphénoloxydases sont des métalloprotéines à cuivre responsables de
l’oxydation des composées phénoliques en quinones, en utilisant l’oxygène comme accepteur
d’électrons (Sommer et al., 2004). Les quinones peuvent se polymériser de façon non
enzymatique pour donner lieu à des pigments bruns.
L'activité de PPO a été dosée à 30°C en mesurant l'évolution de l'absorbance à 410
nm à l’aide d’un spectrophotomètre. L'activité PPO a été exprimée en unités enzymatiques par
mg de protéines. Une unité d'activité de PPO a été définie comme la quantité d'enzymes qui a
causé une augmentation d'absorbance de 0,001/ min.
La réaction est menée à 30°C dans un tampon phosphate de sodium pH 6,0, en
présence de 20mM du pyrocatéchol. La réaction est déclenchée par l'addition de l'extrait
d'enzymatique, plusieurs prises d’essai de l’extrait contenant l’activité PPO à mesurer sont
réalisées.
3.4.3.2. Dosage de l’activité superoxyde dismutase.
La superoxyde dismutase (SOD), découverte par McCord et Fridovich (1969), catalyse
la dismutation du radical libre 02.- en oxygène moléculaire et peroxyde d'hydrogène H202, elle
régit l’équation suivante :
2 02.- + 2 H+ ----- SOD---> 02 + H202
L’instabilité de l’O2.-, substrat de SOD, fait que les techniques de mesure sont toutes
indirectes. L'activité SOD a été essayée en utilisant La méthode proposée d'après DesChamps
et Fridovich (1971). Cette méthode évalue la SOD par sa capacité à inhiber un flux d'anion
superoxyde généré par le système xanthine-xanthine oxydase. Les radicaux superoxydes
92
Chapitre III
produits par ce système réduisent le NBT en bleu de formasan. Une unité enzymatique de
SOD correspond à la quantité d'extrait végétal susceptible d'induire une inhibition de 50% de
la réaction de réduction du NBT.
L’activité est dosée à 30°C dans un milieu réactionnel contenant 0,3mM de la
xanthine, 0,6mM de l'EDTA, 0,15mM du NBT, et 50µL de l'extrait enzymatique. La réaction
est déclenchée par l'addition de la xanthine oxydase (150µL de la xanthine oxydase par 50mL
de la solution tampon phosphate, pH7,8). Le dosage est effectué à 560nm au
spectrophotomètre.
3.4.3.3. Dosage de l’activité catalase.
La catalase catalyse la dismutation du peroxyde d’hydrogène en dioxygène et eau
selon l’équation suivante:
H2O2 + H2O2 ----- Catalase ------> 2 H2O + O2
La catalase utilise H2O2 généré par les oxydases tissulaires comme substrat aussi bien
qu'un accepteur d'hydrogène. L’activité de CAT a été mesurée par la méthode de Chance et
Maehly (1955). La décomposition de H2O2 a été déterminée en suivant le déclin dans
l'absorbance à 240 nm pendant 2 min.
Le mélange réactionnel de 3mL contient 50mM de la solution tampon phosphate (pH
7,0), 15mM de H2O2 fraîchement préparé dans du tampon phosphate 0,1M à pH7, et 0,1mL de
l'extrait enzymatique. La cuve de référence contient le tampon et le H2O2 sans l’extrait
enzymatique. La réaction est suivie à 30°C.
3.4.4. Dosage des protéines.
Les protéines sont dosées dans chaque extrait enzymatique obtenu de différents
échantillons étudiés (feuilles et racines). La teneur en protéines de l'extrait enzymatique est
estimée selon Bradford (1976). Les quantités des protéines sont évaluées, en se référant à une
droite établie par une gamme étalon de différentes concentrations de BSA.
3.4.5. Extraction et quantification des phénols.
Les phénols totaux sont extraits selon la méthode proposée par El Modafar et al.
(1996) (annexe II-1). Le contenu phénolique total a été essayé quantitativement avec le réactif
de Folin-Ciocalteu selon la méthode de Singleton et Rossi (1965) (annexe II-2). La teneur des
phénols a été calculée à partir d'une courbe étalon obtenue avec différentes concentrations
d'acide caféique.
93
Chapitre III
3.4.6. Dosage du malonyldialdéhyde.
La peroxydation des lipides est le symptôme le plus attribué aux dommages oxydatifs
et a souvent employé comme indicateur de stress oxydatif (Zhang et Kirkham, 1994). La
teneur en malonyldialdéhyde (MDA), un produit final de peroxydation des lipides, est
déterminée en utilisant la méthode décrite par Heath et Packer (1968) (annexe III).
3.4.7. Analyses des chlorophylles.
La chlorophylle foliaire a été extraite en trempant 0,05g d'échantillon de feuille dans
20mL de la diméthylsulfoxide dans l'obscurité pendant 72 h selon la méthode décrite par
Hiscox et Israelstam (1979). L'absorbance de l'extrait à 665nm et à 649nm est mesurée avec
un spectrophotomètre et convertit en teneurs en chlorophylles en utilisant les équations
données par Wellburn (1994).
Chlorophylle a = 12,19A665 – 3,45A649
Chlorophylle b = 21,99A649 – 5,32A665
3.5. Analyse statistique des résultats.
L’analyse des données est effectuée par analyse de la variance (ANOVA). Le test LSD
(p<0.05) a été utilisé pour comparer les moyennes des différents traitements, en utilisant
SPSS pour Windows (version 10,0).
94
Chapitre III
4. Résultats
4.1. Au niveau des feuilles
4.1.1. Evolution des teneurs en chlorophylles.
Les traitements PRD et RDI réduisent les concentrations des chlorophylles a et b
(figure 1). Les deux types de plantes présentent des évolutions dans les teneurs de la chl b
comparables pendant les 13 premiers jours suivant l’application des traitements (figure 1a).
Au-delà, les teneurs baissent graduellement pour atteindre, vers la fin de l’expérience, des
valeurs de 88% et 59% respectivement sous PRD et RDI en comparaison aux témoins. Dans
le cas de la chl a, les réductions commencent bien avant, elles sont de 83% pour PRD et 51%
pour RDI vers la fin de l’expérience (figure 1b). La dégradation des chlorophylles a et b en
Teneur en chlorophylle a (% témoin) Teneur en chlorophylle b (% témoin)
situation de RDI est plus prononcée qu’en situation de PRD (figure 1).
(a)
120
100
80
60
0
5
10
15
20
25
(b )
120
100
80
60
0
5
10
15
20
25
D u rée d e la con train te h yd riq u e (jou rs)
Figure 1. Evolution des teneurs en chlorophylle b (a) et chlorophylle a (b) mesurées le long
de l’expérience chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements
hydriques suivants: le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des
racines (□). Les valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont
exprimées en % des valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
95
Chapitre III
4.1.2. Evolution de l’activité superoxyde dismutase
Suite à l’application des traitements hydriques PRD et RDI, l’activité spécifique de la
SOD augmente (figure 2). Cette augmentation est accentuée après le 3ème jour de la contrainte
hydrique pour atteindre un niveau 4 fois et 3 fois plus élevé respectivement sous RDI et PRD
vers le 11ème jour du traitement. Au cours de cette durée, des différences significatives
(P<0,001) entre les traitements PRD et RDI sont mises en évidence. Au delà, l’activité chute
progressivement et pareillement pour atteindre des valeurs plus inférieures que celles
Activité spécifisue de la SOD (% témoin)
obtenues pour les plantes témoins.
400
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée des contraintes hydriques (jours)
Figure 2. Evolution de l’activité spécifique de la SOD mesurée le long de l’expérience chez
les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants:
le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□). Les valeurs
représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs
issues des plantes témoins bien irriguées.
4.1.3. Evolution de l’activité catalase
L'activité spécifique de la catalase subit des chutes plus ou moins importantes en
fonction des contraintes hydriques (figure 3). Les écarts de l’activité CAT n’ont commencé à
se manifester qu’au-delà du 5ème jour de la contrainte. Les plantes sous le traitement RDI
montrent les chutes les plus importantes. Vers la fin de la période expérimentale, le niveau de
la catalase baisse est de 42% en comparaison aux témoins en réponse au traitement RDI, alors
96
Chapitre III
que la diminution au niveau des feuilles exposées au PRD est seulement de 61% par rapport
Activité spécifique de la CAT (% témoin)
aux témoins.
100
80
60
40
20
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure 3. Evolution de l’activité spécifique de la catalase mesurée le long de l’expérience
chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques
suivants : le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□). Les
valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des
valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
4.1.4. Evolution de l’activité peroxydase soluble
Les traitements hydriques PRD et RDI affectent significativement l’activité de la POX
soluble (figure 4). Dans une première phase allant jusqu’au 11ème jour de l’expérience, cette
activité accroît graduellement sous PRD et RDI en comparaison aux valeurs moyennes des
plantes témoins, l’augmentation est considérablement (P<0,001) prononcée en réponse au
RDI qu’en réponse au PRD. Son niveau le plus élevé est d’environ 6 fois et 4 fois
respectivement sous RDI et PRD. Au-delà de cette phase, l’activité décroît régulièrement pour
atteindre une activité semblable à celle des témoins. Après le 13ème jour du traitement, les
activités reprennent et un deuxième pic d'activité apparaît vers le 19ème jour du traitement
même quantitativement beaucoup plus inférieur qu’au premier pic (200% pour les deux
traitements PRD et RDI), aucune différence significative n’est à noter entre les deux
contraintes hydriques. Les activités chutent par la suite vers des niveaux équivalents à ceux
des témoins.
97
Activité spécifique de la POX (% témoin)
Chapitre III
700
600
500
400
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure 4. Evolution de l’activité spécifique de la peroxydase soluble mesurée le long de
l’expérience chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements
hydriques suivants : le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des
racines (□). Les valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont
exprimées en % des valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
4.1.5. Evolution de la production du malonyldialdéhyde
Les traitements PRD et RDI affectent de manière significative la production du MDA
indiquant la peroxydation des lipides (figure 5). Le MDA s’accumule dans les feuilles dès le
début de l’application des contraintes PRD et RDI de manière progressive et comparable
jusqu’au 9ème jour de la contrainte. Au-delà, les feuilles sous RDI continuent à accumuler des
quantités plus importantes du MDA. Quant aux feuilles soumises au traitement PRD, elles
présentent une accumulation moindre. Vers la fin de l'expérience, les productions du MDA
sous les contraintes hydriques PRD et RDI excèdent les plantes témoins par environ 209% et
269% respectivement.
98
Chapitre III
Teneur en MDA (% témoin)
220
200
180
160
140
120
100
80
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure 5. Evolution des teneurs en MDA mesurées le long de l’expérience chez les plantes de
tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants: le déficit par
irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□). Les valeurs représentent la
moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs issues des
plantes témoins bien irriguées.
4.1.6. Evolution de l’activité polyphénoloxydase
L'activité PPO spécifique montre une augmentation graduelle depuis le début jusqu’au
13ème jour de l’expérience (figure 6). La différence entre les traitements se produit entre le
3ème et le 10ème jour du traitement, et les feuilles sous RDI montrent les valeurs les plus
élevées de l'activité. Après, une diminution est observée, et les plantes soumises aux deux
contraintes montrent un niveau d'activité quantitativement semblable excédant légèrement
celui des témoins.
99
Activité spécifique de la PPO (% témoin)
Chapitre III
240
200
160
120
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure 6. Evolution de l’activité spécifique de la polyphénoloxydase mesurée le long de
l’expérience chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements
hydriques suivants : le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des
racines (□). Les valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont
exprimées en % des valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
4.1.7. Evolution des composés phénoliques solubles
L’analyse de l’accumulation des phénols solubles au cours de la période expérimentale
révèle pour les deux traitements hydriques PRD et RDI une cinétique d’allure semblable à
celles des activités solubles POX et PPO. L’évolution du contenu phénolique soluble peut être
décomposée en deux phases (figure 7). Entre le 1ier et le 11ème jour de l’expérience, les
phénols solubles s’accumulent sans interruption sous PRD et RDI, la différence entre les deux
traitements n’apparaît que dans les deux derniers jours de cette phase. Les plantes sous PRD
présentent une accumulation plus prononcée (environ 228%). Les teneurs des plantes sous
RDI sont moins importantes (180%). Au-delà du 11ème jour, une réduction progressive et plus
au moins importante est discernable. L’analyse des moyennes a fait ressortir des différences
entre les régimes hydriques particulièrement entre le 11ème et le 19ème jour.
100
Teneurs en phénols (% témoin)
Chapitre III
200
150
100
50
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure7. Evolution des teneurs en phénols solubles mesurées le long de l’expérience chez les
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants: le
déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□). Les valeurs
représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs
issues des plantes témoins bien irriguées.
4.1.8. Evolution de l’activité peroxydase pariétale
Les traitements hydriques PRD et RDI affectent également l'activité POX liée à la
paroi cellulaire (figure 8). Une augmentation graduelle et parallèle est remarquée depuis
l'application des contraintes hydriques, la différence significative apparaît le 13ème jour de
l’expérience. Les plantes soumises au traitement RDI enregistrent l’activité la plus élevée, qui
est 4,5 fois plus importante que celle des témoins. Quant à celles sous PRD, elles présentent
une situation moindre, mais elle reste plus importante d’un facteur de 2,3 fois que les témoins.
Au-delà du 15ème jour, l’activité a chuté aussi bien sous PRD que sous RDI.
101
Activité spécifique de la POX (% témoin)
Chapitre III
500
400
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure8. Evolution de l’activité de la peroxydase pariétale mesurée le long de l’expérience
chez les plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques
suivants : le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□). Les
valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des
valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
4.1.9. Evolution des composés phénoliques insolubles
Sous l'insuffisance hydrique, le contenu de phénols insolubles augmente suivant
l'imposition des deux traitements PRD et RDI (figure 9). A partir du 11ème jour de traitement,
cette accumulation est significative entre les deux traitements, les plantes sous PRD semblent
accumuler des quantités plus importantes qui dépassent largement celles des témoins (environ
300%), les plantes sous RDI montrant une accumulation doublant celle des témoins. Ces
valeurs sont obtenues le 17ème jour du traitement. Par la suite, les teneurs en phénols
insolubles chutent, mais elles sont statistiquement plus hautes sous PRD sous RDI le reste de
la période expérimentale.
102
Teneurs en phénols (% témoin)
Chapitre III
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique
Figure 9. Evolution des teneurs en phénols solubles mesurées le long de l’expérience chez les
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants : le
déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□). Les valeurs
représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs
issues des plantes témoins bien irriguées.
4.2. Au niveau des racines
4.2.1. Evolution de l’activité superoxyde dismutase
Pendant les trois premiers jours du traitement, il y a un maintien des activités dans des
valeurs relativement basses (figure 10). Sous le traitement RDI, l’activité augmente
graduellement jusqu'au 11ème jour du traitement quand elle atteint son maximum, elle dépasse
sensiblement celles enregistrées au niveau des racines sous PRD le long de l’expérience. Puis,
elle diminue sans interruption vers la fin de l’expérience. En réponse à PRD, l'activité SOD
subit en outre une augmentation modérée dans les deux parties du système racinaire. Cette
activité s’amplifie notablement dans la moitié des racines développée en premier dans le sol
desséché, elle dépasse 200% en comparaison au témoin, elle subit une chute avec le temps et
prend des valeurs comparables des témoins. Alors l’autre moitié maintenue humide manifeste
une activité moindre mais qui accroît au fur et à mesure que le desséchement s’accentue, elle
est de 250% vers le 11ème jour. 3 jours après l’alternance de l’irrigation (11ème jour du
traitement), l'activité décroît graduellement dans cette même moitié de la racine.
103
Activité spécifique de la SOD (% témoin)
Chapitre III
350
300
250
200
150
100
50
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure10. Evolution de l’activité SOD mesurée le long de l’expérience au niveau des racines
de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants: le déficit par
irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■). Le symbole□ représente
la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les valeurs représentent la
moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs issues des
plantes témoins bien irriguées.
4.2.2. Evolution de l’activité catalase
Lorsque les deux traitements hydriques PRD et RDI sont appliqués, l’activité CAT au
niveau des racines (figure 11). La différence entre les deux traitements apparaît dès le 7ème
jour et demeure le reste de la durée de la contrainte hydrique. En réponse au traitement PRD,
aucune différence entre les deux moitiés du système racinaire n’est enregistrée. Les valeurs de
cette activité en fin de l’expérience sont, respectivement sous PRD et RDI, 66 % et 33% en
comparaison au témoin.
104
Activité spécifique de la CAT (% témoin)
Chapitre III
100
80
60
40
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure11. Evolution de l’activité SOD mesurée le long de l’expérience au niveau des racines
de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants : le déficit
par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■). Le symbole□
représente la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les valeurs
représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs
issues des plantes témoins bien irriguées.
4.2.3. Evolution de l’activité peroxydase soluble
Pendant les cinq premiers jours du traitement, les racines manifestent la même activité
en réponse aux deux contraintes hydriques (figure 12). Au niveau des racines sous RDI et la
partie des racines laissée se dessécher en premier sous PRD, l'activité POX soluble continue à
augmenter jusqu'au lendemain de l’alternance de l’irrigation (9ème jour du traitement). Dans
cette même période, la deuxième moitié des racines sous PRD maintenue dans des conditions
hygrométriques optimales montre une similitude avec les témoins quant à l’activité POX. Audelà du 9ème jour, une chute marquée dans l'activité de cette enzyme sous RDI et dans le côté
humide du système racinaire des plantes sous PRD est détectée, cette activité reprend pour
montrer un deuxième pic mais moins important le 13ème jour du traitement. Alors que le côté
maintenu sec en premier du système racinaire sous PRD montre une activité sensiblement
forte qui chute en fin de l’expérience.
105
Activité spécifique de la POX (% témoin)
Chapitre III
400
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure12. Evolution de l’activité POX soluble mesurée le long de l’expérience au niveau des
racines de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants : le
déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■). Le symbole□
représente la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les valeurs
représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs
issues des plantes témoins bien irriguées.
4.2.4. Evolution de la production du malonyldialdéhyde
Au niveau des racines, les traitements PRD et RDI améliorent significativement la
production de MDA (figure 13). Vers la fin de l’expérience, les teneurs sont d'environ 250 %
comparées au témoin, aucune différence entre les traitements PRD et RDI n’est à noter.
106
Teneurs en MDA ( % témoin)
Chapitre III
250
200
150
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure13. Evolution des teneurs en MDA mesurée le long de l’expérience au niveau des
racines de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants: le
déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■). Le symbole□
représente la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les valeurs
représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs
issues des plantes témoins bien irriguées.
4.2.5. Evolution de l’activité polyphénoloxydase
Après l'application des traitements hydriques, les profils de l’activité PPO montrent
une chute parallèle dans les 3 premiers jours de l’expérience (figure 14), l’activité reprend par
la suite. Sous PRD, les racines développées dans le compartiment sec du sol exhibent le
niveau le plus élevé de l'activité les 7ème et 9ème jours du traitement. Suite à l’alternance de
l'irrigation des deux côtés de PRD, l'activité de cette enzyme chute dans cette partie des
racines tout en gardant une activité qui dépasse légèrement celle du témoin le reste de
l’expérience. Dans la deuxième partie du système racinaire, celle développée en premier en
contact d’un sol humide, l’activité accroît graduellement jusqu’au 13ème jour de l’expérience,
quand elle présente son maximum. Par la suite, elle subit des chutes et prend des niveaux plus
bas que ceux du témoin. Sous le traitement RDI, le maximum d’activité correspond au pic
observé le 13ème jour de l’expérience et qui ne diffère pas de celui sous PRD.
107
Activité spécifique de la PPO (% témoin)
Chapitre III
250
200
150
100
50
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure14. Evolution de l’activité PPO mesurée le long de l’expérience au niveau des racines
de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants: le déficit par
irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■). Le symbole□ représente
la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les valeurs représentent la
moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des valeurs issues des
plantes témoins bien irriguées.
4.2.6. Evolution des composés phénoliques solubles
Aucun effet de la restriction de l'eau n'est discernable dans les 7 premiers jours du
traitement (figure 15). Ensuite, les phénols solubles s’accumulent en quantité importante au
cours des contraintes hydriques. L’étude de la dynamique d’accumulation de ces composés
révèle une chronologie dans l’apparition des pics reflétant le niveau maximal de
l’accumulation. Le premier pic correspond aux racines soumises au traitement RDI, il apparaît
le 9ème jour du traitement avec des teneurs qui doublent largement celles du témoin (227%),
les teneurs chutent graduellement dans les jours ultérieurs. Le deuxième pic d’accumulation
correspond à la part des racines mise en contact en premier lieu avec le côté humide du
système PRD, ce plus haut niveau d'accumulation dans cette partie racinaire est détecté le
11ème jour de l’expérience, il est 261% plus important en comparaison au témoin, les teneurs
chutent au dessous des valeurs du témoin en fin de la période de la contrainte hydrique. Dans
le 15ème jour du traitement, l’autre moitié des racines sous PRD exhibe son maximum
d’accumulation avec des teneurs aux alentours de 269% par rapport au témoin. Puis, cette
108
Chapitre III
accumulation diminue graduellement et se maintiennent vers la fin de l’expérience autour des
Teneurs en phenols (% témoin)
valeurs comparables à celles du témoin.
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure15. Evolution des teneurs en phénols solubles mesurées le long de l’expérience au
niveau des racines de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques
suivants: le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■).
Le symbole □ représente la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les
valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des
valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
4.2.7. Evolution de l’activité peroxydases insolubles
Les contraintes hydriques PRD et RDI affectent également l’activité POX pariétale
(figure 16). La comparaison de l’évolution simultanée sous les deux traitements montre que
cette activité augmente en réponse au dessèchement du sol autour de la totalité (RDI) et à la
moitié sèche (PRD) du système racinaire, elle exhibe un niveau le plus élevé respectivement
les 11ème et 7ème jours de l’expérience. Ensuite, elle chute et demeure dans un niveau
relativement stable autour des valeurs proches de celles du témoin. L'autre moitié du système
racinaire du PRD montre une augmentation d'activité se produisant un jour après l’alternance
de l'irrigation c.à.d. un jour après leur dessèchement, celle de l’autre moitié chute
simultanément. Elle atteint son maximum le 4ème jour suivant le changement de l’irrigation
entre les deux côtés. Après, elle tend vers des valeurs semblables à celles du témoin à la fin de
la période expérimentale.
109
Activité spécifique de la POX (% control)
Chapitre III
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure16. Evolution de l’activité POX pariétale mesurée le long de l’expérience au niveau
des racines de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques suivants:
le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■). Le
symbole□ représente la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les
valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des
valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
4.2.8. Evolution des composés phénoliques insolubles
Le trait remarquable pour les phénols insolubles est que l'occurrence de leur
accumulation n'est pas observée qu’après 11 jours du traitement hydrique (figure 17). La
moitié des racines soumise en premier au contact d’un sol humide (PRD) montre un contenu
élevé au 11ème jour de l’expérience en composés phénoliques insolubles, le niveau
d’accumulation diminue par la suite. Sous RDI, le maximum de l'accumulation juxtapose le
précédent, il demeure toutefois moins important. Cependant, le sommet de la teneur en
phénols insolubles de la partie sèche des racines sous PRD est observé le 17ème jour du
traitement hydrique. Au delà de cette date, le niveau de phénols diminue la durée restante de
l'expérience.
110
Teneurs en phénols (% témoin)
Chapitre III
300
200
100
0
5
10
15
20
25
Durée de la contrainte hydrique (jours)
Figure17. Evolution des teneurs en phénols insolubles mesurées le long de l’expérience au
niveau des racines de tomate, cultivées en split-root et soumises aux traitements hydriques
suivants: le déficit par irrigation contrôlée (▲) et le dessèchement partiel des racines (□,■).
Le symbole□ représente la moitié des racines maintenue dans le sol humide en premier. Les
valeurs représentent la moyenne de 3 à 4 répétitions ± l’écart type et sont exprimées en % des
valeurs issues des plantes témoins bien irriguées.
111
Chapitre III
5. Discussion
Nous considérons que le stress hydrique chez la tomate est en effet un stress oxydatif,
comme dans le cas de plusieurs autres espèces (Boo et Jung, 1999). En effet, les processus de
la dégradation oxydative semblent procéder dans les membranes photosynthétiques des
plantes de tomate se développant dans des conditions hydriques limitées. Dans cette étude, le
contenu des chlorophylles demeure inchangé pendant la période initiale des contraintes
hydriques PRD et RDI. Puis, la chlorophylle a diminue nettement vers la fin de l’expérience
sous le traitement RDI, le régime PRD en cause une légère réduction. En outre sous RDI, la
chlorophylle a diminue davantage que la chlorophylle b. Les teneurs en chlorophylles sont un
facteur important pour la détermination de la capacité photosynthétique. Une diminution ou
encore une stabilité du niveau chlorophyllien sont observées pendant des périodes de
sécheresse selon sa durée et sa sévérité (Ashraf et al., 1994; Boo et Jung, 1999; Pukacki et
Kaminska-Rozek, 2005; Liu et al., 2006). La réduction des teneurs chlorophylliennes sous
l’effet du stress hydrique serait prévue. La structure interne du chloroplaste est un système
membranaire complexe, connu sous le nom de membrane photosynthétique ou membrane
thylacoïdale, sa stabilité dépend de la stabilité membranaire qui, sous conditions de
sécheresse, reste rarement intact (Ashraf et al., 1992). Cependant, certains auteurs (Estill et
al., 1991) ont rapporté une augmentation considérable des teneurs en chlorophylles lorsque le
milieu de culture est déficient en eau. Majumdar et al. (1991) ont rapporté un accroissement
significatif de l’activité spécifique de la chlorophyllase, la première enzyme impliquée dans la
dégradation de la chlorophylle sous l’effet du stress hydrique. Suite à la détérioration
membranaire, l’enzyme activée se met en contact avec son substrat et il s’en suit la perte des
chlorophylles. Une autre enzyme impliquée dans la dégradation chlorophyllienne, il s’agit des
peroxydases (Kuroda et al., 1990). Sur des feuilles d'orge en sénescence, ces auteurs ont mis
en évidence une augmentation de l'activité des peroxydases conjointement à une diminution
des teneurs chlorophylliennes.
Il est bien établi que les plantes soumises au déficit hydrique sont exposées aux formes
actives de l'oxygène (ROS) et à l'accumulation des radicaux libres liés aux dommages des
membranes, à la peroxydation de lipides et à la dénaturation des protéines et de l’ADN
(Tardieu et al., 2006 ; Kaminska-Rozek et Pukacki, 2004 ; Smirnoff, 1993). Sous stress
hydrique, les feuilles ferment leurs stomates afin d'empêcher une éventuelle perte d'eau, ce
qui mène à une réduction de la disponibilité de CO2 pour la photosynthèse. Lorsque la
photosynthèse est réduite, le taux de production du pouvoir redox domine le taux de sa
réoxydation, principalement par réduction de CO2. Ainsi, une réduction de transport
112
Chapitre III
photosynthétique d'électron se produit et génère excessivement ROS dans le chloroplaste
(Asada, 1999). Différents mécanismes permettent de contrecarrer l’accumulation des produits
toxiques. Dans notre étude, on s’est limité à la réponse de certaines enzymes impliquées dans
le mécanisme de la détoxification. Les résultats obtenus mettent en évidence une variabilité
dans la réponse enzymatique des plantes soumises aux contraintes hydriques PRD et RDI.
L'activité SOD augmente en réponse aux traitements hydriques PRD et RDI. Une
réponse semblable sous des conditions du déficit hydrique est rapportée sur des plantes du blé
(Zhang et Kirkham, 1994), sur des plantes du pois (Iturbe-Ormaetxe et al., 1998) et sur des
cultures de cellules du tabac (Bueno et al., 1998). L’activité accrue de la SOD peut refléter la
quantité augmentée de production d'O2-, comme elle indique le rôle possible des effets du
SOD sur la dismutation de l'O2- et la protection de l'appareil photosynthétique (stimulez et
Hess, 1982; Jiang et Huang, 2001). Dans la présente étude, l'augmentation est plus prononcée
sous RDI. L’activité SOD diminue vers la fin de l'expérience. La réduction de l'activité SOD
sous la sécheresse pourrait être attribuée à la synthèse réduite ou à la dégradation augmentée
de l'enzyme. D'ailleurs, l'accumulation de H2O2 sous la sécheresse pourrait également abaisser
l'activité SOD (Zhang et Kirkham, 1994).
La catalase décompose et détoxifie H2O2 pour former l'eau et l'oxygène (Smirnoff,
1993). Diverses réponses des activités de CAT au déficit hydrique sont rapportées. Certaines
études ont observé que le stress hydrique engendre des activités élevées de la catalase (Bueno
et al., 1998 ; Luna et al., 2004). Dans notre étude, l’activité catalase a diminué avec le progrès
des deux contraintes hydriques PRD et RDI. Une telle réponse est rapportée chez d'autres
espèces (Quartacci et Navari-Izzo, 1992; Zhang et Kirkham, 1994; Jiang et Huang, 2001). La
diminution de l'activité CAT pourrait être attribuée à sa photo-inactivation (Feierabend et
Engel, 1986; Polle, 1997). L'inhibition de la synthèse de la protéine induite par le stress
hydrique (Badiani et al., 1990) expliquent en partie la diminution marquée de l'activité de
CAT dans la lumière chez des plantes soumises à un stress hydrique (Zhang et Kirkham,
1994).
Les autres enzymes de la détoxification de H2O2 sont les peroxydases. Elles sont
situées dans le chloroplaste, le cytosol et l'apoplaste, et elles ont une affinité beaucoup plus
élevée pour H2O2 que les catalases (Asada, 1992). H2O2 peut diffuser librement à travers les
membranes cellulaires et les peroxydases peuvent détoxifier H2O2 dans le chloroplaste
(Nakano et Asada, 1980; Anderson et al., 1983a). Une augmentation significative dans
l’activité POX dans les deux fractions examinées est approuvée par les traitements PRD et
RDI. La même réponse a été également rapportée sous conditions de sécheresse pour le blé
113
Chapitre III
(Zhang et Kirkham, 1994). En revanche, une chute dans l'activité POX au niveau des sapins
(Kaminska-Rozek et Pukacki, 2004) et du riz (Boo et Jung, 1999) a été mise en évidence.
Un certain nombre d'explications de l’augmentation de l’activité CAT sont possibles.
La peroxydase pourrait être de novo synthétisée, au moins dans certains cas (Siegel et
Galston, 1967). De même, les concentrations élevées de H2O2 pourraient libérer la POX des
structures membranaires, auxquelles elle est normalement associée (Zhang et Kirkham, 1994).
Aussi, le stress hydrique pourrait augmenter l'accumulation de ses substrats tels que
l'ascorbate, le glutathion et les composés phénoliques, qui, alternativement, sont des
détoxifiants des espèces actives de l'oxygène (Foyer et Rennenberg, 2000). Plusieurs rapports
ont précisé que des composés phénoliques sont synthétisés par les plantes en réponse au stress
hydrique (Ashraf et al., 1994) ou à d'autres stress biotiques et abiotiques (Sgherri et al., 2003;
Diaz et al., 2001; Rivero et al., 2001 ; El modafar et al., 1996). Dans notre étude, la
diminution de l'activité POX pendant la deuxième moitié du cycle laisse suggérer que la
gaïacol peroxydase puisse ne pas être si suffisante dans l’élimination de H2O2. Les
peroxydases, qui sont spécifiquement impliquées dans la détoxification de H2O2, incluent le
glutathion, le cytochrome c et les ascorbate peroxydases (Jiang et Huang, 2001; Hodges et
Forney, 2000). Le rôle de la peroxydase non spécifique dans la protection contre le H2O2 est
mineur (Zhang et Kirkham, 1994) et sa fonction est généralement moins définie puisqu'elle
catalyse l'oxydation des substrats phénoliques (Boo et Jung, 1999 ; Kaminska-Rozek et
Pukacki 2004) et elle pourrait avoir une autre fonction physiologique. Cependant, Bacon et al.
(1997) ont rapporté que des changements de l'activité cytoplasmique sont souvent associés à
l'induction du système antioxydant.
Des accroissements de l'activité peroxydase soluble dans la phase initiale du déficit
hydrique peuvent être liées au fait que, comme d'autres processus métaboliques primaires, la
réponse des plantes au déficit hydrique est souvent déclenchée par le degré du stress qu'ils ont
subi (Zhang et Kirkham, 1994). Le caractère changeant dans l'activité POX pendant 21 jours
de la restriction de l'eau a soutenu cet argument. Dans les 11 premiers jours du traitement de
la contrainte hydrique, l'activité POX soluble est plus haute au niveau des feuilles sous RDI,
bien que les deux stratégies d’irrigation ont permis la même réduction de l'eau utilisée
(approximativement moins de 50% en comparaison au témoin). D'autre part, la différence
dans le statut hydrique des plantes sous PRD et RDI (Tahi et al., 2007) indique que les
feuilles des plantes de tomate sous RDI subiraient un stress hydrique suffisant pour créer des
différences reflétées sur le niveau biochimique.
114
Chapitre III
Les observations rapportées ici indiquent que L'activité POX pariétale est également
induite par les traitements PRD et RDI. Cette induction est observée durant les premiers jours
des contraintes, mais la différence entre les deux traitements apparaît dans la deuxième moitié
du cycle de desséchement. Plusieurs études ont établi la possibilité du rôle que l'activité POX
pariétale puisse avoir dans le contrôle de l'expansion cellulaire. Bacon et al. (1997)
soutiennent l’affirmation que l’augmentation de l’activité POX pariétale entraîne l’arrêt de la
croissance chez une graminée. Chez Festuca arundinacea Scherb., Mac Adam et al. (1992a)
expliquent les différences dans la taille de la zone d'élongation et dans le taux d’élongation
foliaire chez deux génotypes différents en termes des différences dans l'activité des
peroxydases liées à la paroi.
La surface foliaire des plantes sous PRD et RDI diverge de celle du témoin après cinq
jours du traitement. En ce moment, l’activité peroxydase pariétale des plantes stressées double
déjà l’activité du témoin. L’ensemble de ces résultats suggère qu’un redoublement de
l’activité créerait la différence dans la surface foliaire.
L'activité PPO spécifique augmente de manière significative au niveau des feuilles de
tomate en réponse aux traitements hydriques PRD et RDI. Cette activité est légèrement plus
grande sous RDI que sous PRD. L'induction de PPO par le stress hydrique, à notre
connaissance, a été rarement rapportée. Mais elle est induite par d'autres stress abiotiques tels
que le stress thermique (Rivero et al., 2001).
Une augmentation d’accumulation des composés phénoliques solubles et pariétaux est
rapportée dans notre étude. Ce résultat est en accord avec celui de Nacif et Mazzafera (2005)
mais contredit celui de Sgherri et al. (2004). Ces auteurs présumeraient que l'oxydation des
acides phénoliques a dominé sous l’effet de la rétention d'irrigation pendant 14 jours, puisque
leur contenu a diminué et les activités POX phénolique spécifique et POX non spécifique ont
augmenté.
Le degré élevé d’accumulation des phénols associé à l’application des contraintes
hydriques PRD et RDI pourrait être du à la réduction du taux de croissance, aboutissant à la
disposition des précurseurs de la lignine, qui sont alors métaboliquement détournés à divers
phénols (Del Moral, 1972).
Nous pouvons présumer que dans les conditions du déficit hydrique, divers phénols
sont synthétisés en raison de la réduction du taux de la croissance; les peroxydases et les
polyphénoloxydases semblent être induits après une augmentation de l'accessibilité à leur
substrat. H2O2 est détoxifié aussi bien par des phénols que par des peroxydases (Zancani et
Nagy, 2000). Sgherri et al., (2003) suggèrent que les peroxydases pourraient agir en tant que
115
Chapitre III
système de détoxification de H2O2 dans des vacuoles cellulaires en présence des phénols et de
l'ascorbate réduit. En outre, Beckman (2000) a précisé que les acides phénoliques sont
souvent stockés dans l'apoplaste ou dans la vacuole, ils ont un rôle stratégique dans la
signalisation, comme ils interviennent directement dans la défense.
En outre, les activités POX et PPO ont atteint leur maximum le 11ème jour du
traitement déficitaire en eau. Ces activités sont plus culminantes sous RDI que sous PRD.
Cette différence dans les réponses enzymatiques est accompagnée d'un niveau plus élevé des
phénols dans les feuilles sous PRD. Des enzymes oxydantes telles que POX et PPO sont
impliquées dans l'oxydation des phénols en quinines.
Au niveau des racines, toutes les activités enzymatiques mesurées ainsi que les teneurs
en phénols sont affectées par les traitements PRD et RDI d’une manière similaire qu’au
niveau des feuilles, une élévation dans les activités SOD, POX solubles et pariétales et PPO,
une réduction dans l’activité CAT, une accumulation des composés phénoliques et une
production accrue de MDA.
Il est intéressant de préciser que les changements des activités de SOD, de POX et de
PPO suivent l’alternance de l'irrigation. Sur la moitié du système racinaire en contact avec le
sol en dessèchement progressif en premier, les activités des enzymes présentent des niveaux
élevés des activités pour diminuer après la réhydration de ce côté. En revanche, dans l'autre
moitié des racines, ces activités demeurent à des niveaux bas jusqu'à la suspension de
l'irrigation qui déclenche l’activation enzymatique.
Les réponses différentielles des enzymes antioxydantes au déficit hydrique dans les
racines et les feuilles peuvent être attribuées au niveau varié de la génération de ROS dans les
deux organes fonctionnellement distincts de la plante. Ce résultat corrobore ceux de Dixit et
al. (2001) et ceux de Liu et Huang (2000), les activités antioxydantes étudiées ainsi que le
niveau de la peroxydation des lipides sont plus accentués au niveau foliaire sous l’effet
respectivement du cadmium et de la température. Les transports membranaires d’électron au
niveau du chloroplaste, des mitochondries, des peroxysomes et de la membrane plasmique
tous contribuent à la génération de ROS dans les feuilles. Etant un tissu non photosynthétique,
le flux de ROS est probablement bas dans les racines.
La réduction des activités de SOD, de CAT et de POX induites par le déficit hydrique
souligne l'accumulation de l'O2-. et de H2O2. Ainsi, le niveau élevé de ces formes actives de
l’O2 peut mener à la production des radicaux hydroxyles (OH·) fortement actifs par
l'intermédiaire du métal de transition tel que le fer et le cuivre ; catalyseurs de cycle HaberWeiss (Smirnoff, 1993). OH· est considéré comme la forme active de l'oxygène la plus
116
Chapitre III
susceptible pour déclencher la destruction peroxydative des lipides et des dommages
conséquents (Zhang et Kirkham, 1994).
Les traitements PRD et RDI affectent la production du MDA. L'accumulation du
malonyldialdéhyde est souvent considérée comme un indicateur de peroxydation des lipides
(Smirnoff, 1995). La peroxydation des lipides membranaires s'est produite par défaut de
fonctionnement du système de détoxification, qui pourrait mener aux dommages des
composants cellulaires principaux (Monk et al., 1989; Jiang et Huang, 2001). Une telle
réponse est rapportée sous l’effet du déficit hydrique chez d’autres espèces (Irigoyen et al.,
1992; Zhang et Kirkham, 1994; Jiang et Huang, 2001; Wang et Huang, 2004). Cependant,
cette réponse n’est pas vérifiée chez Hypericum brasiliense Choisy où, sous l’influence d’un
déficit hydrique, MDA n'a pas augmenté de manière significative au niveau des tiges et des
racines de ces plantes (Nacif et Mazzafera, 2005). Selon ces auteurs, une suspension de
l’irrigation pendant deux semaines a eu comme conséquence le développement progressif
d’un stress hydrique qui n’est pas à la mesure de provoquer une accumulation du MDA.
Au niveau des feuilles, moins du MDA est accumulé sous le traitement PRD que sous
le traitement RDI, ceci laisse suggérer que moins de peroxydation des lipides développée sous
PRD. L'augmentation du contenu du MDA est liée aux réductions dans les statuts hydrique et
chlorophyllien des plantes sous RDI. Alors que sous PRD, le statut hydrique est maintenu et
la réduction dans les teneurs en chlorophylles sont moindres.
Cette différence dans la production du malonyldialdéhyde n’est pas vérifiée au niveau
racinaire. Probablement, les racines répondraient à la quantité d’eau approvisionnée à la
totalité du système racinaire qui se trouve équitable pour les deux traitements PRD et RDI et
non pas à la manière dont elle est distribuée.
117
Chapitre III
6. Conclusion
Les résultats obtenus au cours de ce travail montrent que les deux déficits hydriques
engendrés par les traitements PRD et RDI induisent des dommages oxydatifs au niveau des
tissus foliaires et racinaires de la tomate, comme l’indique la production de
malonyldialdéhyde. Au niveau des feuilles, moins de MDA accumulé sous le traitement PRD
que sous le traitement RDI, cette différence dans la production entre les deux régimes
hydriques PRD et RDI n’est pas évaluée au niveau racinaire.
Les deux contraintes hydriques montrent un mécanisme défensif pour se protéger
contre les radicaux libres dans des périodes précoces des traitements hydriques. Des
augmentations dans les activités des enzymes antioxydantes POX et SOD sont observées.
Toutefois, cette induction est plus prononcée sous le traitement RDI.
L'activité PPO augmente de manière significative au niveau des feuilles et des racines
de la tomate en réponse aux traitements hydriques PRD et RDI. Cette activité est cependant
légèrement plus grande sous RDI que sous PRD au niveau foliaire. La différence dans les
réponses enzymatiques POX et PPO est accompagnée d'un niveau plus élevé des phénols dans
les feuilles sous PRD.
118
Chapitre III
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Chapitre IV : Rendement et qualité du fruit de la
tomate soumise au PRD et au RDI.
Chapitre IV
1. Résumé
L’objectif principal de cette partie est d’étudier la réponse agronomique, en termes du
rendement et de qualité du fruit, de la même variété de tomate (Lycopersicon esculentum L.
cv. Super Red) aux contraintes hydriques PRD et RDI. Le statut hydrique du sol est
caractérisé par la teneur en eau volumétrique du sol. L’évolution de la floraison, de la
croissance du fruit et du rendement est analysée. La qualité du fruit à la maturation est estimée
à l’aide des mesures du poids sec du fruit, de l’acidité et des teneurs en sucres solubles ainsi
que celles en lycopène et en phénols. La composition minérale du fruit est aussi évaluée.
Les plantes sont cultivées dans des conditions de serre avec leurs racines séparées
pareillement entre deux compartiments du sol (split-root). Trois traitements hydriques sont
appliqués à savoir : le traitement témoin (T) où les plantes reçoivent une quantité d'eau
équivalente à celle perdue par transpiration, le desséchement partiel des racines (PRD) dans
lequel seule la moitié du système racinaire est irriguée à 50% de la quantité d’eau fournie aux
plantes T, permettant à l’autre moitié du système racinaire d'être exposée à un sol sec avec
alternance de l'irrigation entre les deux côtés chaque semaine, le dessèchement par irrigation
contrôlée (RDI) où les plantes reçoivent la même quantité d’eau que les plantes sous PRD
apportée à la totalité du système racinaire.
De point de vue rendement, les résultats montrent que le rendement exprimé en poids
sec est maintenu sous PRD et RDI et l’efficience d’utilisation de l’eau se trouve alors
améliorée de 87% en comparaison au témoin. Quant à la qualité du fruit, les résultats obtenus
montrent que les fruits sous les deux traitements hydriques déficitaires PRD et RDI
accumulent plus de poids sec pour se retrouver avec des valeurs d’environ 6,4%. Les fruits
des plantes sous PRD et RDI se caractérisent par une acidité similaire à celle des plantes
témoins comme le montre les valeurs du pH et celles de l’acidité titrable. Les plantes sous
PRD et celles sous RDI répondent par une accumulation des quantités de sucres solubles au
cours de la période de l’expérience comparables entre elles mais dépassent significativement
celle du témoin ; soit une élévation de 12 et 8% sous PRD et RDI respectivement. Les jus
étudiés se caractérisent par des teneurs en lycopène comprises entre 40 et 62 mg/kg de tissu
sans aucune différence significative entre les trois traitements hydriques. La teneur en
composés phénoliques varie entre 426 à 543g/ kg du tissu pour les trois traitements hydriques
étudiés. La composition minérale du fruit, à l’exception du calcium est également maintenue
sous les traitements PRD et RDI.
Mots clés: Lycopersicon esculentum, PRD, Qualité du fruit, RDI, rendement.
123
Chapitre IV
2. Introduction
L’eau est la principale contrainte pour la production végétale dans les régions
méditerranéennes, et sa pénurie est aggravée par la forte évaporation potentielle due à la faible
humidité et les températures élevées pendant la saison de croissance des plantes. Les
changements actuels et ultérieurs de climat prévoient d’une part une diminution de la
disponibilité de l’eau et d’autre part, un accroissement de la température (IPCC, 2001).
Vers 2050, les quantités de précipitations dans les pays du nord de l'Afrique seraient
réduites de 20-50% par rapport aux valeurs moyennes actuelles (Ragab et Prudhomme, 2002).
Dans le contexte de ces scénarios actuels et prévus de la rareté de l'eau, l'irrigation n'est
généralement pas une option viable pour alléger les problèmes de sécheresse dans les
systèmes d’agriculture irriguée. Il est donc probant que les stratégies agronomiques de gestion
se concentrent sur l’efficience de l'extraction et de l'utilisation de l'humidité disponible dans le
sol.
L’efficience d’utilisation de l’eau (WUE) devrait être une question clé pour les travaux
de recherche (Al Kaisi et Yin, 2003). Comme elle est actuellement une priorité de la politique
des Nations Unies et c’est ce qui est nommée "la révolution bleue" (Annan, 2000). Cette
révolution bleue a pour objet d’accroître la productivité par unité d’eau ainsi que d’assurer
une gestion plus avisée.
La tomate est une plante culturale, stratégiquement importante dans le bassin
méditerranéen, et son rôle économique dans les pays de ces régions est bien évident. Plus de
50% de la production mondiale en tomate vient des pays autour de la méditerranée (FAO,
2003). La tomate est cultivée pour son utilisation industrielle et sa consommation à l’état cru.
Toutefois, elle est l'une des principales cultures consommatrices de l'eau dans le bassin
méditerranéen (Rubino et Tarantino, 1984).
La technique PRD a fait l’objet de diverses études sur plusieurs plantes annuelles et
pérennes. Certaines recherches menées sur des vignes, mises en culture en pot et en plein
champ, ont établi que les vignes irriguées à 50% par le système PRD pouvaient maintenir le
même rendement que celles normalement irriguées, avec une augmentation de la WUE
jusqu'à 50% sans réduire la charge en raisins ni leur qualité (Loveys et al., 2000 ; Stoll et al.,
2000a ; Stoll et al., 2000b ; Dry et al., 2001 ; Loveys et al., 2004). Un maintien de la
biomasse du fruit de la tomate et une restriction significative de la transpiration causés par
PRD résultent en une augmentation de WUE de 93% (Davies et al., 2000). Kang et al. (2001)
124
Chapitre IV
ont constaté que l'irrigation par dessèchement partiel des racines maintient le rendement de
Capsicum annuum L. avec une réduction allant jusqu'à 40% dans l'eau d'irrigation. Chez la
vigne, WUE est amplifiée d’environ 80% par le traitement de PRD, en raison du maintien du
rendement (dos Santos et al., 2003). Zegbe et al. (2004) ont également attesté que l'irrigation
partielle du système racinaire (PRD) a amélioré l'efficience d'utilisation de l’eau d'irrigation
de 70% et que PRD est potentiellement utile avec des tomates destinées à la transformation,
particulièrement dans les environnements ou l'eau est limitée. Kirda et al. (2004) ont comparé
le déficit d’irrigation (DI) et le PRD avec une irrigation optimale et ils ont prouvé que la
réduction du rendement en maïs était de 10 et de 25% sous DI et PRD respectivement. Selon
Wahbi et al. (2005), la réduction du rendement des oliviers, irrigués par la technique PRD est
de 15 à 20% contre une réduction de 50% dans la quantité totale de l'eau utilisée pour
l’irrigation. Dorji et al. (2005) ont rapporté que le traitement PRD a causé une réduction de
19% du rendement frais de Capsicum annuum L, alors qu’il a permis une économie d'eau
d’irrigation en comparaison avec l'irrigation commerciale.
Plusieurs signaux racinaires versés dans la sève brute ont été impliqués dans le
contrôle des activités des cellules pariétales. L’ABA (Davies et Zhang, 1991; Davies et al.,
1994) et le pH de la sève brute, par l'intermédiaire de sa capacité de régir la distribution de
l'ABA entre les compartiments foliaires internes (Wilkinson et Davies, 1997), ont été montrés
agir en tant que régulateurs de croissance par l'intermédiaire de sa capacité de régir la
distribution de l'ABA entre les compartiments internes de feuille (Wilkinson et Davies, 1997).
Bien que le rôle de ces signaux dans le contrôle de l'expansion foliaire soit bien documenté,
peu d'évidence existe pour suggérer leur rôle dans la régulation de la croissance de fruit quand
l'approvisionnement en eau devient limitant. Cependant, les signaux circulés dans la sève
xylèmique auront peu d'effet sur l'expansion du fruit de la tomate puisque les connections
xylèmiques entre la partie végétative et le fruit sont limitées (Ho et al., 1987 ; Davies et al.,
2000 ; Malone et Andrews, 2001). Dans de telles circonstances, il est difficile d’imaginer
comment les changements du statut hydrique du sol seront transmis aux cellules en croissance
du fruit qui sont relativement isolées chimiquement et hydrauliquement du reste de la plante
(Mingo et al., 2003).
Le but de cette étude est de comparer les effets des deux systèmes d’irrigation PRD et
RDI sur le rendement et les composantes de qualité du fruit et leur incidence sur l’efficience
d’utilisation de l’eau.
125
Chapitre IV
3. Matériel et méthodes
Une expérience, réalisée par la technique de culture avec racines séparées (split-root),
est achevée en pot sur une seule variété de tomate dans des conditions de serre afin de
comparer les effets des deux techniques d’irrigation PRD et RDI sur le rendement et la qualité
du fruit de la tomate.
3.1. Matériel végétal et conditions de culture
Des graines de tomate (Lycopersicon esculentum L.), cv Super Red sont mises à
germer dans de la tourbe commerciale. Après l’apparition des feuilles cotylédonaires, les
jeunes plantules sont délicatement enlevées du sol et l’extrémité de la racine principale est
excisée avec une lame de rasoir afin de favoriser le développement des racines latérales. Par
la suite, les plantules sont transplantées dans des pots contenant un mélange de tourbe et de
sable à raison de 2:1 v/v pendant 8 jours. Les pots sont placés dans une chambre de culture
sous des conditions de température et d’éclairement contrôlées. La température est de 28/20
°C avec une photopériode de 16/8h jour/nuit. La densité moyenne de flux de photon de
rayonnement photosynthétiquement actif d’environ 600 du µmol m-2s-1 à la hauteur de la
plante. Au bout d’une semaine, des jeunes plantes uniformes sont choisies et repiquées
chacune dans les deux sacs en plastique et transférées en serre. Le système racinaire se trouve
alors divisé en deux parts, de telle façon que chaque part est placée dans un des deux sacs
formant le pot. Les deux sacs, étant attachés, sont remplis chacun d'environ 6kg du substrat
décrit ci-dessus. Les plantes sont maintenues dans des conditions hydriques optimales pendant
environ deux semaines jusqu'à ce que les racines soient bien établies. Elles sont ensuite
soumises à différents traitements hydriques.
3.2. Gestion de l’irrigation
Trois traitements hydriques sont appliqués:
- Plantes témoins (T) où les plantes sont maintenues dans des conditions hydriques
optimales, elles reçoivent chaque jour 400 cm3 pendant toute la durée de l’expérience. Cette
quantité d’eau est équitablement distribuée entre les deux compartiments du sol.
- Plantes soumises au dessèchement partiel des racines (PRD) où un seul
compartiment reçoit 50% de la quantité d'eau fournie au témoin. Alors que l'autre
compartiment est laissé dessécher pendant sept jours. Ensuite, l'irrigation est alternée entre les
deux côtés toutes les semaines.
126
Chapitre IV
- Plantes soumises au déficit hydrique par irrigation contrôlée (RDI) où les plantes
reçoivent 50% de la quantité d'eau fournie au témoin, répartie entre les deux côtés racinaires
(25% par côté).
Toutes les plantes sont irriguées quotidiennement et manuellement au début de la
matinée. Les quantités de l'eau apportées sont calculées à partir de la teneur en eau
volumétrique du sol dans les pots témoins avant toute irrigation. Les pots sont maintenus
fermés le long de l’expérience afin de minimiser les pertes d’eau du sol par évaporation.
L’application des différents traitements hydriques a lieu au stade végétatif 3-4 feuilles et
continue jusqu’à la récolte. 30-33 répétitions sont utilisées par traitement.
Une fertilisation additionnelle a été appliquée un mois après le déclenchement du
traitement par un ajout hebdomadaire d’une solution nutritive Hoagland (annexe IV). Les
concentrations nutritives ont été ajustées entre traitements proportionnellement à la réduction
de la quantité de l'eau d'irrigation appliquée pour s'assurer que tous les traitements d'irrigation
ont reçu la même quantité de fertilisants.
3.3. Etat hydrique du sol
L’état hydrique du sol est caractérisé par une seule variable, la teneur en eau
volumétrique du sol. L’humidité du sol est mesurée quotidiennement dans les deux moitiés
formant chaque pot en utilisant le téthaprobe (Delta-T AP4, Delta-T Devices, Cambridge, RU). Les mesures sont prises vers 7h du matin. Les lectures de sonde sont calibrées pour
fournir une mesure de la teneur en eau volumétrique de sol (VSWC).
3.4. Suivi de la floraison
Afin de vérifier d’éventuelles différences entre les traitements hydriques, un suivi de
la floraison est effectué, par un compte des fleurs, depuis l’initiation florale pendant 40 jours
dans un intervalle de 4jours.
3.5. Suivi de la croissance
Le taux de la croissance du fruit est déterminé sur les deux premiers fruits du troisième
faisceau floral en mesurant le diamètre des mêmes fruits tous les 4 jours avec un pied à
coulisse. Les mesures, qui sont conduites sur onze plantes par traitement (33 répétitions en
total), ont commencé dès possible après l'anthèse et elles sont terminées à la maturation, qui
est définie en tant que l'étape du changement de couleur d’environ la moitié de la surface de
fruit.
127
Chapitre IV
3.6. Paramètres qualitatifs du fruit
Des tomates sont récoltées avec une fréquence hebdomadaire et sont immédiatement
analysées. Trois tomates rouge-orange par échantillon, pesées et lavées avec de l'eau distillée.
Pour obtenir le jus, des morceaux de fruit ont été homogénéisés dans un mélangeur
pendant 2 min. L’homogénat est centrifugé à 12 400g pendant 10 min. Le jus est filtré
(Whatman n°4) et utilisé pour les déterminations analytiques. L'homogénat de tomate est mis
dans une à 70°C pendant 72 h pour déterminer le poids sec.
3.6.1. pH et acidité titrable
L’équilibre entre les saveurs sucrées et acides est un paramètre important de la qualité
des tomates, il paraît donc indispensable d’évaluer l’acidité des jus comme critère de qualité
des fruits. Le pH est directement déterminé sur le jus (trois répétitions par traitement) à l'aide
d’un pH-mètre (Hanna-instrument).
Le dosage de l’acidité titrable est réalisé par neutralisation de l’acidité libre totale
contenue dans 10 mL de jus de tomate auxquels sont ajoutés 10 mL d'eau déminéralisée avec
une solution de NaOH 0,1N ajoutée goutte à goutte jusqu'à pH 8,2. Les résultats sont
exprimés en équivalent g d’H2SO4. L-1 en appliquant la formule : Acidité totale = 0,49 x v ou
v est le volume de NaOH ajouté en mL.
3.6.2. Dosage des sucres totaux
La concentration des sucres solubles des différents échantillons est déterminée sur des
jus selon la méthode de Dubois et al. (1965). Sur 1 mL de surnageant mis dans un tube, 0,5
mL de phénol 5% est ajouté. Après agitation, 5 mL de l’acide sulfurique est ajouté. Une
seconde agitation est utile avant la lecture de la DO à la longueur d’onde 485 nm. La lecture
de la DO des différents échantillons est précédée par celle de la gamme étalon de plusieurs
concentrations de glucose. Les résultats sont exprimés en mg de glucose par g de matière
sèche.
3.6.3. Dosage du lycopène
Des échantillons de tomate fraîche sont été finement transformés en une purée dans un
poids égal d'eau distillée avec un mixeur électrique, et sur laquelle la quantité du lycopène est
déterminée. Le lycopène total est mesuré sur les échantillons de 5g en trois répétitions de
chaque traitement par la méthode de Sadler et al. (1990). L’échantillon est pesé dans une fiole
enveloppée avec le papier aluminium pour exclure l’exposition à la lumière et 50 mL d'un
128
Chapitre IV
mélange de hexane/acétone/éthanol (2:1:1, v/v/v) sont ajoutés pour solubiliser les
caroténoïdes. Les échantillons sont agités pendant 30 min, 10 mL de l'eau distillée est ensuite
ajoutés. La solution est laissée se reposer pendant 5 minutes afin de permettre la séparation de
deux phases, et la couche supérieure (contenant le lycopène) est récupérée pour le dosage
spectrométrique. L’absorbance est mesurée dans une cuvette de quartz à 503 nm contre un
blanc d'hexane. La teneur du tissu en lycopène est alors estimée par la relation a proposé par
Fish et al. (2002): lycopène (mg/kg tissu) = (A503 * 31,2)/ g de prise d’essai.
3.6.4. Dosage des polyphénols
L’extraction des polyphénols est réalisée selon la technique mise au point par El
Modafar et al. (1996). 200 mg d’homogénat de fruit de tomate sont extraits en présence de
méthanol 80%. L’extrait est en suite agité puis centrifugé à 1000g pendant 15 min, le
surnageant récupéré correspond au surnageant 1 et le culot est ré-extrait puis centrifugé, le
surnageant 2 est ainsi obtenu. Les deux surnageants correspondent à l’extrait sur lequel la
quantité des phénols solubles est déterminée. Le dosage des composés phénoliques est réalisé
par la méthode de Folin-Ciocalteu. Le milieu de dosage renferme 50µL de l’extrait, 1,745mL
d’eau distillée et 250 µL du réactif de Folin-Ciocalteu dilué au 1/3. Après 3 min, 0,5mL d’une
solution de carbonate de sodium à 20% sont ajoutés et la DO est lue à 760nm contre un
témoin dont l’extrait est remplacé par du méthanol à 80%. La quantité des phénols est
exprimée en g/kg de tissu frais par référence à une courbe étalon établie dans les mêmes
conditions avec l’acide ferulique.
3.6.5. Composition minérale de la tomate
Pour déterminer les teneurs en minéraux, les homogénats de la tomate sont mis à
sécher à 80°C pendant 48h et 1g de matière sèche est soumis à une calcination à 450°C
pendant 4 heures dans un mélange d’acide nitrique à 60% et d’acide perchlorique à 60%
(85:15, v/v). Les cendres blanches obtenues sont reprises par HCl 6N. La solution est ensuite
filtrée sur un filtre de 1,2µm de diamètre de pore. Le sodium, le calcium, le potassium, le
magnésium et le phosphore sont dosés à partir de cette solution de minéralisation obtenue.
Na, Ca et K sont dosés par spectrométrie à flamme avec l’appareil d’absorption
atomique Jenway PFP7. Sachant la longueur d’onde de chaque élément, leurs concentrations
peuvent être déterminées après un étalonnage de l’appareil par des concentrations connues.
Le Mg, quant à lui est dosé par spectrométrie d'absorption atomique avec l’Unicam 929 AA.
De même, l’étalonnage préalable de l’appareil est réalisé par une gamme de solutions
129
Chapitre IV
standards dont les concentrations sont choisies en fonction des teneurs des échantillons en
Mg. Les résultats sont affichés directement en concentrations.
3.6.6. Détermination de l’azote total et du phosphore total
L'azote total kjeldahl (NTK) est mesuré selon la méthode AFNOR (1983), qui consiste
en une minéralisation de 0,5g de la matière végétale par l’acide sulfurique concentré à chaud
en présence d’un catalyseur de minéralisation à base de sélénium, de sulfate de potassium et
de sulfate de cuivre pour augmenter la température d’ébullition de l’acide. L’ammonium ainsi
obtenu est dosé par titration avec l’acide sulfurique dilué (N/50) en présence du réactif de
Tashiro en tant qu’un indicateur de coloration.
Le phosphore total (PT) est dosé selon la méthode AFNOR (1983). Après
minéralisation en milieu acide et en présence de persulfate de potassium, les formes
organiques et combinées du phosphore sont transformées en orthophosphates solubles. Ces
orthophosphates forment en milieu acide, avec le molybdate d’ammonium et le tartrate double
d’antimoine et de potassium, un complexe de coloration bleue mesurée au spectrophotomètre
700 nm.
3.7. Analyse statistique des résultats
L’analyse des données est effectuée par analyse de la variance (ANOVA). Le test LSD
(P<0.05) a été utilisé pour comparer les moyennes des différents traitements, en utilisant
SPSS pour Windows (version 10,0). Le nombre des répétitions des différentes analyses pour
chaque paramètre a été mentionné.
130
Chapitre IV
4. Résultats
4.1. Etat hydrique du sol
Pendant les traitements du dessèchement du sol imposé par les deux régimes
d’irrigation (RDI et PRD), les taux de réduction dans la teneur en eau de sol dans le côté du pot
laissé se dessécher dans le traitement PRD et celui du sol des deux côtés du traitement RDI
sont comparables (figure 1). La teneur volumétrique en eau du sol (VSWC) initiale a diminué
de 0,25 à 0,15m3m-3 une semaine après l’application du traitement. Des valeurs de VSWC
comprises entre 0,30 et 0,25m3m-3 sont enregistrées dans les deux côtés du traitement témoin et
le côté irrigué du traitement PRD.
4.2. Floraison
Quelque soit le traitement hydrique appliqué, l’apparition des premiers boutons floraux
a eu lieu au sein des mêmes jours. De même, la progression de la floraison n’est pas affectée
par les stress hydriques crées par les traitements PRD et RDI (figure 2). Dans une première
phase de 12 jours, le nombre de fleurs par plante a triplé, passant d’une moyenne de 20 fleurs à
60 fleurs. Une certaine stabilité du nombre de fleurs est notée durant la semaine suivante pour
chuter progressivement au fur et à mesure de l’anthèse.
4.3. Croissance du fruit
L’évolution de la croissance du fruit, exprimée par son diamètre, ne montre aucune
différence entre les trois traitements hydriques au cours des 34 premiers jours suivant
l’anthèse (figure 3). La croissance continue mais diminue sensiblement (P<0,01) par la suite
dans les traitements PRD et RDI, pour atteindre des valeurs réduites de 6,84 et 9,43%
respectivement par rapport à celles des plantes témoins.
131
Chapitre IV
Côté droit
Côté gauche
0,35
0,30
0,25
0,20
3 -3
Teneur en eau du sol (m m )
0,15
Tém oin
0,35
Côté droit
Côté gauche
0,30
0,25
0,20
0,15
PR D
0,35
Côté droit
Côté gauche
0,30
0,25
0,20
0,15
RDI
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Sem aines du traitem ent
Figure1. Changement de la teneur en eau du sol en fonction de la durée des traitements
hydriques appliqués au cours de l’expérience aux plantes de tomate, cultivées en split-root et
soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien irrigué (●,○) ; dessèchement partiel des
racines (■,□) et déficit par irrigation régulée (▲,∆). Le côté gauche du PRD est le premier
côté desséché en premier. Les valeurs représentent la moyenne de 12 répétitions ± l’écart
type.
132
Chapitre IV
Nombre des fleurs
60
40
20
4
8
12
16
20
24
28
32
36
40
J our s a p r è s l'a p p a r ition d e s fle ur s
Figure2. Evolution de la floraison des plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises
aux régimes hydriques suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement partiel des racines (□)
et déficit par irrigation régulée (▲). Les valeurs représentent la moyenne de 11 répétitions ±
l’écart type.
Diamètre du fruit (cm)
7
6
5
4
3
2
1
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
J ours ap rès a nthèse
Figure 3. Evolution du diamètre du fruit des plantes de tomate, cultivées en split-root et
soumises aux régimes hydriques suivants : témoin bien irrigué (●) ; dessèchement partiel des
racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les valeurs représentent la moyenne de 11
répétitions ± l’écart type.
133
Chapitre IV
4.4. Rendement
Pendant l’expérience, tout au long des cinq semaines suivant l’anthèse, l’évolution du
rendement exprimé en poids frais total du fruit, n’est pas affecté par le traitement appliqué
(figure 4a). Cette évolution diminue considérablement (P<0,01) par la suite en réponse au
dessèchement de la moitié (PRD) ou autour de la totalité (RDI) du système racinaire. A la fin
de l’expérience, le rendement en poids frais prend des valeurs de l’ordre de 2,8kg plante-1
chez les plantes témoins contre 2,3 et 2,2kg plante-1 dans les traitements PRD et RDI
respectivement, soit une réduction de 19 et 22%. Par contre, l’évolution du rendement en
poids sec du fruit ne montre pas de différence entre les trois traitements hydriques (figure 4b).
Le rendement en poids sec augmente continuellement passant des valeurs de l’ordre de 200g
-1
Poids sec total (g plante )
-1
Poids frais total (g plante )
plante-1.
(a)
3000
2500
2000
1500
1000
500
4
5
6
7
8
4
5
6
7
8
(b)
200
150
100
50
Semaines après anthèse
Figure 4. Evolution du rendement frais total (a) et sec (b) des plantes de tomate, cultivées en
split-root et soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement
partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les valeurs représentent la
moyenne de 11 répétitions ± l’écart type.
134
Chapitre IV
4.5. Qualité du fruit
4.5.1. Poids sec du fruit
Le poids sec du fruit augmente continuellement avec le temps, au fur et à mesure de sa
croissance (figure 5). Le poids sec des fruits issus des plantes sous les trois traitements
hydriques appliqués montre une différence durant les quatre semaines après l’anthèse. Les
fruits sous traitement hydrique déficitaire accumulent plus (P<0,01) du poids sec dans les
semaines à suivre pour prendre des pourcentages de l’ordre de 6,42 et 6,35% sous PRD et
RDI respectivement sans toutefois de différence significative entre les deux. Alors que
Poids sec du fruit (%)
l’accumulation du poids sec du fruit des témoins ne dépasse pas 5,87%.
7
6
5
2
3
4
5
6
7
8
Semaines après anthèse
Figure5. Evolution du poids sec du fruit des plantes de tomate, cultivées en split-root et
soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement partiel des
racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les valeurs représentent la moyenne de 3-4
répétitions ± l’écart type.
4.5.2. pH et acidité titrable
Le déficit hydrique édaphique imposé par le dessèchement du sol de la moitié (PRD
ou autour de la totalité (RDI) du système racinaire n’affecte ni le pH (figure 6a) ni l’acidité
titrable (figure 6b) des jus de tomate. Une légère réduction non significative des valeurs du
pH est observée entre la 2ème et la 7ème semaine après anthèse suivie d’une stabilité ou petite
augmentation. AT évolue inversement au pH. Toutefois, les deux paramètres sont fortement
135
Chapitre IV
corrélés (figure 7). Toute diminution du pH est associée avec une augmentation dans l’acidité
titrable.
(a)
4,1
pH
4,0
3,9
3,8
AT (g acide citrique/kg tissu)
3,7
0
1
2
3
4
5
6
3
4
5
6
7
7
8
(b)
8
6
4
2
8
Semaines après anthèse
Figure6. Evolution du pH (a) et de l’acidité titrable (AT) (b) des jus de fruits des plantes de
tomate, cultivées en split-root et soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien
irrigué (●); dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les
valeurs représentent la moyenne de 3-4 répétitions ± l’écart type.
136
AT (g acide citrique /kg tissu)
Chapitre IV
6,5
6,0
5,5
5,0
4,5
3,80
3,85
3,90
3,95
4,00
pH
Figure7. Relation entre le pH et l’acidité titrable des jus des jus de fruits des plantes de
tomate, cultivées en split-root et soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien
irrigué (●); dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les
valeurs représentent la moyenne de 3-4 répétitions (r2=0,75 ; P<0,001).
4.5.3. Sucres totaux
La teneur en sucres solubles augmente en fonction du temps (figure 8). Par ailleurs, les
traitements hydriques contraignants PRD et RDI permettent une accumulation des quantités
des sucres totaux au cours de la période de l’expérience comparables entre elles mais
dépassent significativement (P<0,05) celle du témoin. Ces valeurs passent d’environ 18 et
20mg/ g de matière sèche (MS) aux valeurs aux alentours de 29 et 32-31mg/ g de MS chez les
plantes témoins et stressées respectivement, soit une élévation de 12 et 8% sous PRD et RDI
respectivement vers la fin de l’expérience.
137
Chapitre IV
Sucres totaux (mg/g MS)
40
35
30
25
20
15
2
3
4
5
6
7
8
Semaines après anthèse
Figure 8. Evolution des teneurs en sucres solubles du fruit des plantes de tomate, cultivées en
split-root et soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement
partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les valeurs représentent la
moyenne de 3-4 répétitions ± l’écart type.
4.5.4. Lycopène
Les courbes relatives à l’évolution des teneurs en lycopène des fruits de tomate sous
les trois traitements hydriques sont parallèles (figure 9). La quantité du lycopène contenue
dans le fruit de tomate augmente significativement au cours de la maturation, elle passe des
valeurs de l’ordre de 40 à 62mg/kg du tissu.
4.5.5. Polyphénols
De même, le contenu polyphénolique du fruit de tomate n’est pas affecté par les
traitements hydriques appliqués (figure 10). Les teneurs en polyphénols augmentent
continuellement passant des valeurs de l’ordre de 426 à 543g/ kg tissu. Ces mêmes quantités
sont observées pour tous les traitements et ne varient pas de manière significative avec les
contraintes hydriques pendant toute la durée de l’expérience.
138
Chapitre IV
Lycopène (mg/kg tissu)
64
56
48
40
32
2
3
4
5
6
7
8
Sem aines après anthèse
Figure 9. Evolution des teneurs en lycopène du fruit des plantes de tomate, cultivées en splitroot et soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement
partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les valeurs représentent la
moyenne de 3-4 répétitions ± l’écart type.
Polyphénols (g/kg tissu)
560
540
520
500
480
460
440
420
2
3
4
5
6
7
8
Semaines après anthèse
Figure 10. Evolution des teneurs en polyphénols du fruit des plantes de tomate, cultivées en
split-root et soumises aux régimes hydriques suivants: témoin bien irrigué (●); dessèchement
partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les valeurs représentent la
moyenne de 3-4 répétitions ± l’écart type.
139
Chapitre IV
4.5.6. Eléments minéraux et teneurs en azote et en phosphore
Les teneurs en Na des fruits demeurent invariables durant toute la période de
l’expérience aux valeurs de 15,5µmol g-1. Ces mêmes teneurs sont enregistrées pour les trois
traitements hydriques (figure 11a). De même, les contraintes hydriques PRD et RDI
n’affectent pas la charge du fruit en potassium (figure 11b). Les teneurs en K augmentent
légèrement au cours de l’expérience, passant de 738 à 870µmol g-1. Cependant, le calcium
renfermé dans le fruit de la tomate varie sous l’influence des stress hydriques générés par les
régimes hydriques PRD et RDI (figure 11c). Alors qu’une diminution dans les teneurs en Ca
est examinée sous PRD et RDI durant les 7ème et 8ème semaines après anthèse. Ainsi, les
valeurs témoins passent de 16,65 à 22,54µmol g-1, tandis qu’elles ne dépassent pas 19,50
µmol g-1 sous PRD et RDI.
Les teneurs en Mg des fruits ne sont affectées par les traitements hydriques appliqués
(figure 12a). Les fruits renferment des teneurs comprises entre 49 et 66µmol g-1 tout au long
de la durée de l’expérience. De même, le type d’irrigation ne modifie pas les teneurs en
phosphore (figure 12b) et celles en azote total (12c). Les premières sont comprises entre 4 et
5mg/g de MS, alors que les secondes sont de l’ordre de 0,63mg/g de MS.
140
Chapitre IV
(a)
+
-1
Na (µmol g )
18
16
14
12
+
-1
K (µmol g )
2
3
4
5
6
7
3
4
5
6
7
3
4
5
6
7
8
(b)
1000
800
600
1
2
8
(c)
9
2+
-1
Ca (µmol g )
24
20
16
12
2
8
Semaines après anthèse
Figure 11. Evolution des teneurs en Na (a), en K (b) et en Ca (c) contenues dans le fruit des
plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux régimes hydriques suivants : témoin
bien irrigué (●) ; dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée (▲). Les
valeurs représentent la moyenne de 3-4 répétitions ± l’écart type.
141
Chapitre IV
(a)
Mg
2+
-1
(µmol g )
80
70
60
50
40
2
3
5
6
7
8 (b)
Semaines après anthèse
6
PT (mg/g MS)
4
5
4
(c)
NTK (mg/gMS)
0.8
0.6
0.4
2
3
4
5
6
7
8
Semaines après anthèse
Figure 12. Evolution des teneurs en Mg (a), en PT (b) et en NTK (c) contenues dans le fruit
des plantes de tomate, cultivées en split-root et soumises aux régimes hydriques suivants :
témoin bien irrigué (●) ; dessèchement partiel des racines (□) et déficit par irrigation régulée
(▲). Les valeurs représentent la moyenne de 3-4 répétitions ± l’écart type.
142
Chapitre IV
5. Discussion
Les traitements PRD et RDI permettent d’économiser 50% de l’eau d’irrigation. Le
niveau du stress hydrique engendré suite à l’application des deux traitements n’est pas assez
sévère pour réduire le rendement des plantes exprimé en poids sec. Bien que le côté non
irrigué dans le PRD et la couche supérieure du sol dans le RDI aient montré une réduction
significative dans la teneur en eau du sol en comparaison avec les pots maintenus bien irrigués
(figure 1), l’eau disponible dans le côté humide et dans la couche inférieure dans PRD et RDI
respectivement permet de maintenir le rendement.
Comparés avec le témoin, les traitements PRD et RDI réduisent l’accumulation de la
biomasse végétative. Cet effet dépressif n’est pas marqué dans le cas des fruits. Le rendement
des plantes exprimé en poids sec ne diffère pas significativement entre les trois traitements
hydriques. Par ailleurs, des résultats similaires aux nôtres ont été rapportés. Mitchell et al.
(1991) ont observé que des niveaux modérés du déficit hydrique ne réduisent pas de manière
significative la biomasse sèche des fruits chez Lycopersicon esculentum cultivar UL 883. La
même observation est rapporté sur la vigne cultivée au champ en utilisant le système splitroot (dos Santos et al., 2003). Par contradiction à nos résultats, Kirda et al. (2004) ont
remarqué que la réduction du rendement de la tomate cultivée au champ sous le traitement
PRD n’est pas significative alors que le RDI engendre, par comparaison au traitement PRD,
une chute notable du rendement.
Le contrôle simultané de la qualité et du rendement du fruit de plusieurs plantes, en
particulier la tomate, est un grand défi pour les agriculteurs (Bertin et al., 2000). Il a été
démontré que la teneur en eau et la composition chimique du fruit de la tomate peuvent être
manipulées par des stresses hydrique et salin avec une petite perte du rendement (Ehret et Ho,
1986a; Mitchell et al., 1991). Le fruit de la tomate est un organe à transpiration lente et plus
de 85% de l'eau est fournie par l'intermédiaire du phloème (Ho et al., 1987; Bussieres, 2002).
Le maintien du poids sec total du fruit sous PRD est en approbation avec les résultats des
travaux antérieurs (Zegbe et al., 2004; Zegbe-Dominguez et al., 2003).
La saveur de la tomate est définie par une série d'interactions entre plusieurs
paramètres physico-chimiques. Des nombreux travaux ont souligné l'importance des sucres et
de l’acidité dans la saveur de la tomate (Kader et al., 1977 ; Malundo et al., 1995). D'ailleurs,
jusqu'à 60% du poids sec (PS) du fruit se compose des sucres réducteurs et des acides
organiques (Davies et Hobson 1981), faisant du PS du fruit un paramètre important de la
qualité de la tomate (Anza et al., 2006). Les valeurs du PS de touts les traitements examinés
143
Chapitre IV
au cours de l’expérience étaient entre 5,34 et 6,42% (figure 6). Ces valeurs sont similaires aux
valeurs moyennes du PS souvent rapportées par d'autres auteurs (c.-à-d., 4-7%) (Adams et Ho
1989 ; Bertin et al., 2000 ; Leonardi et al., 2000a; Moraru et al., 2004; Anza et al., 2006). La
majeure partie du PS correspond aux photosynthétats produits dans les feuilles et transportés
jusqu’au fruit comme le sucrose (Guichard et al., 2001).
Le déficit hydrique appliqué dans notre expérience via les deux traitements PRD et
RDI mène à une augmentation de la matière sèche et la concentration en sucre du fruit mûr.
Ces mêmes phénomènes ont été expliqués par Mitchell et al. (1991) par le fait que le stress
hydrique n'affecte pas la quantité de matière sèche accumulée par le fruit, il réduit plutôt son
accumulation en eau. Cela mènerait à une augmentation de la concentration de la matière
sèche. Ho et al. (1987) ont bien expliqué ce phénomène d’une part, par une augmentation de
la concentration de la sève du phloème et d’autre part, par une diminution de son flux. Le
métabolisme des carbohydrates est notamment sensible au stress. La concentration élevée en
sucre au niveau des fruits sous PRD et RDI pourrait être due à la conversion d'amidon en
sucres sous déficit hydrique (Kramer, 1983).
Les teneurs en lycopène ne sont pas affectées par les différents traitements hydriques
(figure 9). Peu d'études ont été consacrées à l`étude de l'influence de la disponibilité de l'eau
sur le contenu de lycopène et les résultats sont contradictoires. Une étudie Japonaise a
constaté que le déficit hydrique édaphique a augmenté la quantité de lycopène par poids frais
dans la tomate (Matsuzoe et al., 1998). Cependant, une autre étude a prouvé que le contenu du
lycopène dans le fruit a diminué en réponse à une humidité déficitaire (Naphade 1993). Le
contenu du lycopène change de manière significative avec la maturation; il est principalement
responsable de la couleur rouge du fruit (Tonucci et al., 1995 ; Arias et al., 2000). Au fur et à
mesure que la maturation progresse, la couleur de fruit change du vert en rouge, les
chloroplastes se transforment en chromoplastes, la chlorophylle est dégradée et les
caroténoïdes dont le lycopène s'accumulent (Alexander et Grierson, 2002). Fraser et al.
(1994) ont confirmé que lorsque la coloration orange-rouge devient visible à l'œil, le lycopène
commence à s'accumuler et sa concentration augmente 500 fois dans les fruits mûrs. Ces
transformations biochimiques sont sous contrôle hormonal surtout celui de l’éthylène
(Alexander et Grierson, 2002).
Deux propriétés qualitatives du fruit sont importantes surtout pour la tomate destinée à
la transformation. Il s’agit d’une part de la couleur du fruit, en particulier la concentration en
lycopène en regard de son intérêt pour la santé humaine (Agarwal et Rao, 2000), et d’autre
144
Chapitre IV
part sa teneur réduite en eau puisque moins d'énergie serait nécessaire pour dessécher le fruit
(Zegbe et al., 2004).
L'implication des réactions phénoliques dans les propriétés organoleptiques (Es-Safi et
al., 2003) et nutritionnelles (Anza et al., 2006) des aliments a été décrite. Comme ils
contribuent à l’activité antioxydante de la tomate (Takeoka et al., 2001). Dans notre étude, les
composés phénoliques ne sont pas affectés par les trois traitements hydriques appliqués
(figure 10). En revanche, dos Santos et al., (2003) ont observé une réduction dans les teneurs
en phénols totaux sous l’effet du traitement PRD bien que cette réduction ne soit pas
significative. Ce maintien de la synthèse des phénols sous PRD a été aussi rapporté par
Antolin et al. (2006) sur la vigne. A notre connaissance, aucune donnée n’est disponible sur
l’effet du déficit hydrique sur les composés phénoliques du fruit de la tomate (Anza et al.,
2006; Dumas et al., 2003). Cependant, l'augmentation des composés phénoliques totaux
pendant la maturation des tomates a été également rapportée (Cano et al., 2003).
Les fruits des plantes soumises aux contraintes hydriques PRD et RDI montrent la
même concentration en Na, K, Mg, NTK et PT que les témoins (figure10a). Ce même résultat
n’est pas vérifié quant au calcium. En effet, la réduction des niveaux de ces éléments par le
déficit hydrique a été rapportée (Mitchell et al., 1991; Plaut et al., 2004).
Les teneurs réduites en Ca au niveau du fruit peuvent être expliquées par le fait que le
transport de l'eau jusqu’au fruit par la voie xylèmique est très faible et lent, dû à une grande
résistance hydraulique dans la voie entre la tige et le fruit, ce qui implique des flux limités du
calcium au fruit (Malone et Andrews, 2001). L'approvisionnement en eau aux fruits dépend
ainsi principalement de la voie du phloème (Bussieres, 2002). En conséquence, le transport
des ions aux fruits est étroit et ils sont principalement enfermés dans les feuilles et peuvent
servir à leur ajustement osmotique (Plaut et al., 2004). Les assimilas sont libérés par les
feuilles, transportées jusqu’au fruit et servent à leur ajustement osmotique (Plaut et al., 2004 ;
Mitchell et al., 1991).
Davies et al. (2000) ont affirmé que le PRD augmente l'ampleur de l'isolation
hydraulique du fruit. Cet effet pourrait être lié au fait qu'un certain signal du sol humide limite
le développement de xylème et puisque la différenciation du xylème est auxine dépendante
(Sugiyama et Komamine, 1990), ce signal pourrait bien être l’éthylène puisqu’il inhibe le
transport polaire de l’auxine (Beyer et Morgan, 1971). Si c’est le cas dans notre étude, on
s’attendrait à une réponse différente entre les deux traitements PRD et RDI quant aux teneurs
des différents éléments qui tracent le xylème puisqu’il s’agit d’une réponse hormonale
145
Chapitre IV
différente liée à la distribution de l’eau entre les deux compartiments racinaires et non pas à la
quantité en elle-même.
Quelques auteurs ont montré récemment que les vignes répondent de la même manière
à une réduction de la quantité d'irrigation dans des conditions de PRD et de RDI, et que la
quantité de l'eau disponible et non pas de la méthode d'irrigation qui est le facteur déterminant
des effets induits du traitement PRD (Gu et al., 2004). Cette idée corrobore à nos résultats,
mais diffère de ceux d’Antolin et al. (2006). Selon cette équipe, bien que les traitements PRD
et RDI aient reçu la même quantité de l'eau, les effets de chaque traitement ont différé. Le
traitement PRD induit un rendement plus important, un poids de baie plus élevé et des
niveaux d'anthocyanines plus hauts relativement au RDI. Ces différentes réponses pourraient
être liées aux différences dans les teneurs de la baie en ABA pendant la maturation.
146
Chapitre IV
6. Conclusion
En conclusion, les résultats issus de cette expérience ont prouvé que les stratégies PRD
et RDI ont permis la même réduction de la quantité de l'eau utilisée dans l'irrigation par
rapport au traitement irrigué normalement, avec le maintien du rendement. En outre de
l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau d’environ 87%.
Quelques attributs appropriés de la qualité du fruit ont été améliorées en termes de la
concentration importante en hydrates de carbone sous l’effet des deux traitements hydriques
PRD et RDI en comparaison au témoin. L’acidité du jus du fruit, les propriétés antioxydantes
et la composition minérale du fruit, à l’exception du calcium, ont été maintenues sous les
traitements PRD et RDI.
Les propriétés antioxydantes et la composition minérale du fruit, à l’exception du
calcium ont été également maintenus sous les traitements PRD et RDI. D'ailleurs, PRD n'a eu
aucun avantage clair par rapport au RDI. Des recherches sont recommandées pour apercevoir
les avantages globaux de PRD et de RDI qui pourraient potentiellement sauver l'eau de 50%
et atteindre la qualité et le rendement stables du fruit d'année en année.
147
Chapitre IV
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151
Chapitre V : Conclusion générale & perspectives
Conclusion générale et perspectives
Conclusion générale et perspectives
Les études menées dans le cadre de ce travail ont permis d’élargir nos connaissances
sur les réponses physiologiques, biochimiques et agronomiques de la tomate sous régimes
d’irrigation RDI et PRD.
Les résultats obtenus au cours de la première partie de ce travail ont montré que les
deux traitements hydriques consistent en un approvisionnement en eau quantitativement
semblable. Le statut hydrique a chuté sous l’effet de RDI alors que le PRD a permis à la
plante de garder un statut hydrique proche de celui des témoins. Ainsi les valeurs du potentiel
hydrique foliaire et de la teneur en eau relative sous PRD étaient plus proches de celles des
plantes témoins en comparaison aux plantes sous RDI.
Les deux traitements PRD et RDI ont provoqué une réduction significative de la
biomasse végétative aérienne; exprimée par la croissance pondérale et la surface foliaire. Les
organes souterrains n’ont pas été concernés par une telle réduction.
Etant donné que la biomasse totale des plantes est réduite d'environ 30% et l'eau
utilisée par la transpiration est réduite de moitié à travers les deux traitements, l’efficience
d'utilisation de l'eau est remarquablement plus élevée au niveau de ces plantes en comparaison
aux témoins.
Sur le plan biochimique, les deux déficits hydriques engendrés par les traitements PRD
et RDI ont induit un stress oxydatif au niveau des tissus foliaires et racinaires de la tomate,
comme indiqué par la production de malonyldialdéhyde. Au niveau des feuilles, moins de
MDA accumulé sous le traitement PRD que sous le traitement RDI, cette différence dans la
production entre les deux régimes hydriques PRD et RDI n’est pas évaluée au niveau
racinaire.
Les deux contraintes hydriques ont montré l’induction d’un mécanisme antioxydant
pour se protéger contre les radicaux libres dans des périodes précoces des traitements
hydriques. Des augmentations dans les activités des enzymes antioxydantes POX et SOD sont
observées. Toutefois, cette induction est plus prononcée sous le traitement RDI malgré que
ces deux traitements hydriques imposent le même degré du desséchement du sol. D’autre part,
la différence dans les réponses enzymatiques POX et PPO est accompagnée d'un niveau plus
élevé des phénols dans les feuilles sous PRD.
Au niveau des racines, les activités enzymatiques et les teneurs en phénols sont
affectées par les traitements PRD et RDI d’une manière similaire qu’au niveau des feuilles ;
152
Conclusion générale et perspectives
une élévation dans les activités SOD, POX solubles et pariétales et PPO, une réduction dans
l’activité CAT, une accumulation des composés phénoliques et une production accrue de
MDA.
Sur le plan agronomique, les résultats ont montré que le rendement exprimé est
maintenu sous PRD et RDI. L’eau utilisée pour l’irrigation est réduite de 50% sous PRD et
RDI et l’efficience d’utilisation de l’eau est par conséquent améliorée de 87% en comparaison
par rapport au témoin.
La qualité du fruit a été améliorée sous l’effet des deux traitements hydriques PRD et
RDI en comparaison au témoin notamment en hydrates de carbone. L’acidité du jus du fruit,
les propriétés antioxydantes et la composition minérale du fruit, à l’exception du calcium, ont
été conservés sous régimes PRD et RDI.
Le PRD n'a eu aucun bénéfique clair par rapport au RDI. Des recherches sont
recommandées pour déterminer les attributions globales du PRD et du RDI qui pourraient
potentiellement réduire la quantité d'eau d’irrigation de 50% tout en conservant la qualité et le
rendement du fruit.
Ainsi il serait donc intéressant de tester ces deux techniques sur des cultures menées
au champ. Des expériences similaires à celles détaillées dans le chapitre II seraient à mener au
champ avant de conclure sur la validité des stratégies du PRD et du RDI chez la tomate.
De plus il serait pertinent d’étudier les effets des deux techniques d’irrigation PRD et
RDI sur autres cultures de grande valeur socio-économique, telles que les agrumes, le melon,
l’abricotier…
Dans de ce travail, l’étude de l’implication des signaux chimiques dans la réponse de
la tomate aux déficits hydriques PRD et RDI est limitée à un seul variable qui est le pH. Dans
le but de mieux identifier les mécanismes de régulation de la croissance et la transpiration au
niveau des plantes sous PRD et RDI, il serait important de compléter ce travail par l’étude
d’autres signaux hormonaux comme l’ABA et l’éthylène sur les feuilles et les deux moitiés
racinaires de la plante.
Nous avons aussi évalué l’importance des activités de certaines enzymes du
métabolisme oxydatif. Cependant, nous n’avons pas cherché l’implication des enzymes du
cycle ascorbate-glutathion ni des métabolites antioxydants. La prise en compte de l’ensemble
du mécanisme de détoxification permettrait de démontrer plus finement son influence sur la
tolérance
au
déficit
153
hydrique.
Annexes
Annexe I : Extraction des peroxydases solubles et liées
Le protocole d’extraction des peroxydases est mis au point par Bacon et al. (1997). 100 mg du
matériel végétal frais (feuille ou racine) sont broyés dans 1,5 ml du tampon (le succinate de
sodium 50mM, le chlorure de calcium 10mM et le dithiothreitol 1mM). Après centrifugation à
5000g pendant 5 min, le surnagent S1 est récupéré. Cette fraction correspond aux peroxydases
solubles. Le culot est rincé deux fois par le même volume de succinate de sodium 50mM,
enfin le culot est resuspendu dans le même volume du tampon final d’extraction, le succinate
de sodium 50mM et le chlorure de sodium 1M ; qui permet la dissociation des peroxydases
liées à la paroi végétale.
Le déroulement de l’extraction est résumé dans la figure 1
Broyage de 100 mg de feuilles ou racines
en présence de 1,5ml de tampon (pH 5,5)
- succinate de sodium 50mM
- chlorure de calcium 10mM
- dithiothreithol 1mM
Centrifugation
(5min, 5000g, 4°C)
Le culot est repris 2 fois dans 1,5 ml
de succinate de sodium 50mM (pH 5,5)
Le surnageant est utilisé
pour le dosage des
peroxydases
solubles
(Absorbtion à 470nm)
Centrifugation
(5min, 5000g, 4°C)
Le culot est repris dans 1,5ml de succinate de
sodium 50Mm (pH 5,5) et de chlorure de
sodium 1M
Les deux surnageants
sont jetés
Centrifugation
(5min, 5000g, 4°C)
Le culot est jeté
Le surnageant est utilisé
pour
le
dosage
des
peroxydases
liées
(Absorbtion à 470nm)
Figure 1: Déroulement schématique du déroulement de l’extraction des peroxydases
Annexe II : Extraction et dosage des phénols
Ce protocole a été établi par Macheix (1974) et mis au point par El Modafar et al. (1996)
1- Extraction et purification des phénols totaux:
100 mg de matière fraiche foliaire ou pariétale sont homogénéisés dans le méthanol 80% ( à
froid) puis mis sous agitation pendant 15 min. une filtration sous verre fritté sépare l’extrait
hydroalcoolique et le résidu qui est repris deux fois de suite pour de nouvelles extractions.
L’extrait total est ensuite évaporé sous vide jusqu’à obtention de la phase aqueuse. Celle-ci
ajustée à un certain volume, est additionnée par une solution de 20% de l’acide
métaphosphorique (à1/10V) et une solution de 40% de sulfate d’ammonium. Trois
dépigmentations successives par l’éther de pétrole (1/2 V,V) sont suivies de 3 extractions par
l’acétate d’éthyle (V/V). L’extrait est évaporé sous vide et le résidu repris dans 1ml de
méthanol sert au dosage des phénols solubles.
Le résidu est lavé deux fois par centrifugation au méthanol-eau (50/50 : v/v) et à l’eau
distillée, le culot est en suite séché à l’étuve pendant 24h à 70°C. Les phénols estérifiés à la
paroi sont libérés par hydrolyse alcaline, 50 mg de parois sont incubés en présence de 4ml de
NaOH 4N pendant 4h à l’obscurité. Le mélange est ensuite acidifié à pH 2 par HCl 2N. Après
filtration sous vide, les phénols sont extraits 3 fois par l’éther diéthylique. Ce dernier est
évaporé à sec et les phénols sont repris dans 1ml de méthanol.
2- Dosage des phénols totaux par le réactif de Folin-Ciocalteu:
Une quantité variable de l’extrait méthanolique est ajustée à un volume fixe (2ml) par l’eau
distillée puis additionnée de 250 µl du réactif de Folin-Ciocalteu dilué au 1/3. Après 3 min on
ajoute 0,5ml de carbonate de sodium à 20%. Les tubes immédiatement agités sont ensuite
placés 30min à 40°C. L’absorbance est lue à 760nm. La quantité des phénols est exprimée en
µg/mg de MF par référence à une courbe étalon établie dans les mêmes conditions avec
l’acide caféique.
Annexe III : Dosage du malonyldialdéhyde
La peroxydation des lipides est mesurée en termes de teneur en malonyldialdéhyde. Le
protocole du dosage est celui décrit par Heath et Packer (1968).
Pour son dosage, 100mg de matière fraiche sont homogénéisés avec 1,5ml de l’acide
trichloracétique (0,1% v/v). L’homogénat est centrifugé à 10 000g pendant 10min. pour 1ml
du surnageant sont ajoutées 4ml de l’acide trichloracétique (20% v/v) contenant 0,5% d’acide
thiobarbiturique. Le mélange est incubé à 95°C pendant 30 minutes. Il est ensuite refroidi
dans la glace puis centrifugé à 10 000g pendant 10min. l’absorbance du surnageant est lue à
532nm et 600nm.
La valeur de l’absorbance non spécifique à 600nm est soustraite de celle lue à 532nm. La
concentration en MDA est calculée en utilisant le coefficient d’extinction 155mM-1 cm-1
Annexe IV : Composition de la solution nutritive Hoagland
Ca (NO3)2 4 H2O ……………... 23,615 g/l
KNO3 …………………………………………. 101,10 g/l
KH2 PO4 ……………………… 13,50 g/l
Mg SO4 7H2O …........................ 12,30 g/l
Mg SO4 ...................................... 6,00 g/l
EDTA ...………………………. 7,47 g/l
Fe SO4 7H2O.............................. 5,57 g/l
H3 BO3......................................
5,72 g/l
Mn Cl2......................................
3,62 g/l
Zn SO4 7H2O ............................. 0,44 g/l
Cu SO4 5H2O ............................. 0,32 g/l
NH4 Mo 4H2O ………………… 0,07 g/l
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