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INFECTION ASSOSCIEE AUX SOINS : DEFINITIONS
HAYET KAMMOUN
INTRODUCTION
Les soins de santé peuvent sauver des
vies et le font. Ils ont apporté des
bienfaits sans précédent à des
générations de patients et leurs familles.
Ils véhiculent néanmoins également des
risques. Les infections liées aux
procédures de soins constituent parfois la
conséquence de la médecine moderne
(1).
Chaque année dans le monde, le
traitement et la prise en charge de
centaines de millions de patients sont
perturbés par des infections contractées
au cours des soins. Il arrive alors que des
malades tombent plus gravement
malades qu’ils n’aurait dû être en
situation normale. Certains doivent subir
des hospitalisations prolongées, d’autres
souffrent d’une incapacité de longue
durée, d’autres encore décèdent (1).
Ces dernières années, l’évolution des
concepts de l’hygiène hospitalière a
marqueé l’actualisation de la définition
des infections nosocomiales pour
englober celles contractées au cours de
soins, même en dehors des
établissements de santé (2). Il a été
convenu d’élargir globalement le champ
couvert et de réviser les définitions
classiques.
LE CONCEPT CLASSIQUE
Classiquement on parle d’infection
hospitalière ou infection nosocomiale. Le
terme « Nosocomial » datant de 1845,
vient du grecque (nosos = maladie et
Komeion = soigner) et signifie « lieu où on
soigne » ou « hôpital » qualifiant ainsi ce
qui se rapporte aux hôpitaux, ce qui se
contracte à l’hôpital (3). On appelle alors
infection nosocomiale ou infection
hospitalière (c’est aussi l’hospitalisme
infectieux), toute infection cliniquement et
microbiologiquement identifiable acquise
à l’hôpital, que ce soit au cours d’une
hospitalisation, d’une consultation ou de
tout autre acte pratiqué à l’hôpital,
comme une exploration radiologique ou
endoscopique (4). Ainsi, les infections
nosocomiales concernent en premier lieu
les malades hospitalisés mais peuvent
aussi toucher les patients des
consultations externes, le personnel
soignant et auxiliaire et les visiteurs (5).
En fait, les définitions sont
extrêmement nombreuses. On en trouve
dans les travaux de l’Organisation
Mondiale de la Santé, du Conseil de
l’Europe, des « Centers for Diseases
Control » d’Atlanta (3). La définition la
plus communément admise et la plus
utilisée est celle adoptée par le conseil de
l’Europe et qui stipule que l’infection
nosocomiale est « toute maladie due à
des microorganismes contractée à
l’hôpital, cliniquement et/ou
microbiologiquement reconnaissable, qui
affecte soit le malade du fait de son
admission à l’hôpital ou des soins qu’il a
reçus en tant que patient hospitalisé ou
en traitement ambulatoire, soit le
personnel hospitalier du fait de son
activité, que les symptômes de la maladie
apparaissent ou non pendant que
l’intéressé se trouve à l’hôpital ». On parle
parfois d’infection iatrogène, mais les
termes « nosocomial » et « iatrogène » ne
sont pas tout à fait synonymes. En effet,
le vocable « infection iatrogène » est
d’utilisation plus récente (il date de 1970)