Introduction : la médecine, un domaine dont la portée s’élargit
Au cours des 50 dernières années, la longévité, la santé et le bien-être de la population canadienne ont fait des gains sans précédent.
L’assainissement de l'environnement, les politiques de santé, l’évolution des modes de vie et les percées thérapeutiques ont contribué à
l'amélioration de la durée et de la qualité de la vie. Il est aujourd'hui très possible d'être octogénaire, et nos attentes ne cessent d'augmenter. Le
grand public est persuadé que de nouveaux traitements seront développés pour guérir des affections auparavant intraitables. Les patients
s'attendent à avoir un accès plus rapide aux soins de santé et à recevoir des renseignements plus complets sur leurs traitements.
Cela peut sembler étonnant, mais l’amélioration de la santé n'a pas allégé la tâche des médecins. Ceux-ci sont plutôt appelés à élargir l'éventail des
affections qu'ils traitent. L'hyperactivité chez les enfants, l'infertilité chez les jeunes couples, le gain de poids chez les adultes d'âge moyen ou les
divers effets naturels du vieillissement, entre autres, n'étaient pas considérés comme des problèmes médicaux auparavant. De nos jours, ces
affections sont souvent les raisons qui amènent les patients à consulter, et il est probable que la liste s’allongera.
Les percées médicales sont spectaculaires, mais elles créent aussi des obstacles et soulèvent des préoccupations. Premièrement, on craint qu’elles
Après avoir achevé ce chapitre, le lecteur sera en mesure :
de définir et de décrire les concepts de la santé, du bien-être et de la maladie (y compris la morbidité ressentie et la morbidité perçue par l'entourage;
de discuter d’autres définitions de la santé;
d’aborder les concepts du parcours de vie et de l'histoire naturelle des maladies, particulièrement en ce qui concerne les interventions possibles en santé
publique et sur le plan clinique;
la spiritualité sur la santé et les pratiques médicales et leurs liens avec d'autres facteurs déterminants de la santé;
comprendre le rôle que le médecin peut jouer dans la promotion de la santé et la prévention des maladies aux niveaux individuel et communautaire.
Paul Richard consulte le Dr Rao au sujet de sa santé. Il ne s’est pas vraiment senti bien depuis qu'il a perdu son emploi il y a cinq ans. Il se plaint aujourd’hui de
fatigue et de douleur thoracique, et le Dr Rao soupçonne une angine de poitrine. Le docteur réfléchit. Il examinera certainement la douleur thoracique, mais il est
d'avis que la perte d'emploi de Paul est la cause principale de sa mauvaise santé, et que le meilleur traitement serait un nouvel emploi. Cependant, ce n'est pas une
chose que le Dr Rao peut prescrire. Il pourrait orienter Paul vers une thérapie sociale ou psychologique, mais il n'est pas certain que cela serait efficace. Selon lui,
un passe-temps ou du bénévolat pourrait aider Paul à penser à autre chose qu’à ses symptômes et donner un deuxième souffle à sa vie.
La santé s’améliore au Canada
Les taux de mortalité sont en baisse depuis de nombreuses années. Si l’on ne tient pas compte de la hausse de l'âge moyen de la population, la mortalité au
Canada, toutes causes confondues, est passée de 8,2 décès p. 1 000 habitants en 1981 à 6,9 p. 1 000 en 1996, et à 5,4 en 2006.
Parallèlement, l'espérance de vie, soit le nombre d'années qu'un nouveau-né canadien peut s’attendre à vivre, est en hausse. L'espérance de vie à la naissance est
passée d'environ 75 ans en 1981 à près de 79 ans en 1996. En 2006, l'espérance de vie à la naissance était de plus de 81 ans.
Le taux de mortalité infantile est en baisse depuis 50 ans. En 1982, il y avait 9,1 décès de nourrissons p. 1 000 naissances vivantes. Ce taux était de 5,6 en 1996 et
se situe en 2006 à environ 5,0. C’est l’un des taux les moins élevés au monde, mais il est quand même très supérieur à celui du Japon, le champion dans cette
catégorie, qui ne déclare que 3,8 décès p. 1 000 naissances vivantes.
Entre 1979 et 1996, les changements suivants sont survenus dans les taux de décès au Canada :
Fièvre rhumatismale aiguë : décès en baisse de 40 %, bien qu'il existe toujours des vagues d'incidence élevée.
Infections respiratoires aiguës : décès en baisse de 40 %.
Cardiopathies ischémiques : décès en baisse de 26 %, entre 1956 et 2002, l'ensemble des décès dus aux maladies cardiovasculaires a baissé de 70 %.
Maladies de l'?sophage, de l'estomac et du duodénum : décès en baisse de 24 %.
Emphysème : décès en baisse de 22 %.
Maladies hypertensives : décès en baisse de 20 %.
Maladies cérébrovasculaires : décès en baisse de 16 %.
Les homicides sont passés de 2,3 p. 100 000 habitants en 1981 à 1,8 p. 100 000 en 1996, et ce taux demeure à peu près le même depuis.
Les suicides oscillent entre 13 et 15 p. 100 000 habitants, mais la tendance est plutôt imprévisible.
Malgré le nombre croissant de véhicules, le nombre de décès annuels dus aux accidents de la route a baissé de 52 %, passant de 5 933 en 1979 à
2 875 en 2004.
Du point de vue de l'espérance de vie, des taux de mortalité et des perceptions individuelles de l'état de santé, le Canada se situe à peu près au troisième rang
parmi les pays industrialisés.
(Sources : divers rapports de Statistique Canada)