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L'étude préclinique a mis en évidence que le HuM195 radiomarqué est
rapidement absorbé par les cellules de leucémie HL60. La stabilité in vitro et la
toxicité non spécifique chez les souris sont acceptables. Les résultats des
premiers essais cliniques sur quatre patients fournissent la confirmation que le
traitement sur le corps humain se comporte ainsi que prévu par les résultats
observés lors des essais précliniques. Aucun effet secondaire aigu n'a été
observé et un effet significatif d' antileucémie a été mis en évidence.
Alternatives de production pour le nucléide-mère.
Afin de faire face à une demande croissante de nucléide-mère liée aux projets en
cours et planifié, et de se préparer à une mise en oeuvre à plus grande échelle
des traitements proposés, l’Insitut se concentre sur le développement d’autres
méthodes de production. L’objectif est de mettre à la disposition de l’Union
Européenne une capacité de production efficace et indépendante pour ces
nucléides.
Les essais cliniques d'alpha-immunothérapie dans l'Union Européenne
.
Outre l'application thérapeutique in vivo de ces émetteurs alpha, l'ITU prépare
également l´étude de leur efficacité dans un traitement “ex corpore” de cancers.
Pendant une chimiothérapie à forte dose et/ou une irradiation totale du corps, la
mise en oeuvre d'une greffe de moelle et/ou le sauvetage hématopoïétique de
cellules souches est bien connue. Plusieurs techniques pour “purger” les cellules
souches de sang sont appliquées. La nouvelle méthode proposée, brevetée par
ITU, utilise des anticorps marqués avec des émetteurs alpha et devrait purger
sélectivement et avec une sensibilité élevée les cellules souches de sang de toute
cellule cancéreuse résiduelle avant réinjection dans le patient. Sur la base de la
courte période des nucléides proposés, le traitement ex corpore évite l´injection
de radioactivité dans le corps du patient et peut être fait dans un laboratoire
centralisé ayant l´autorisation de travailler avec ces nucléides.
Un projet financé par la Commission Européenne, en collaboration avec l'Institut
National de La Santé et de La Recherche Médicale (INSERM) Unité "Interactions
Récepteurs Ligands en Immunologie et Cancérologie" et le Laboratoire de
Physique Subatomique et de Technologies Associées (SUBATECH) de l'Ecole
des Mines de Nantes, France, est orienté à la fois vers l'utilisation du 213Bi et de
l´225Ac, pour traiter des cellules cancéreuses de myélome multiple dans la moelle
humaine, en utilisant l'anticorps monoclonal B-B4. Ces cellules cancéreuses sont
très bien adaptées pour être traitées avec des particules alpha parce que le
myélome multiple au stade initial est limité à la moelle (donc facile à localiser et à
cibler). De plus, le type nodulaire de tumeurs comprend quelques centaines de
cellules (correspondant à la distance parcourue en général par les particules
alpha). Cette collaboration est caractérisée par l´échange de matières nucléaires
et de chercheurs, optimisant de fait les besoins de compétences
multidisciplinaires de ce projet européen.
L’Institut collabore aussi avec l'Hôpital Universitaire et le Centre Allemand de
Recherche sur le Cancer de Heidelberg pour réaliser des essais in vitro,
précliniques et cliniques (in vivo), d´alpha radioimmunothérapie sur des patients
atteints de lymphome folliculaire avancé de non-Hodgkin, utilisant le 213Bi couplé
à un anticorps monoclonal anti CD37. En parallèle, l´application ex-corpore sera
étudiée. Les cellules souches hématopoïétiques, extraites des patients avant
chimiothérapie à dose élevée, seront envoyées à l'ITU pour être traitées par des