Pour une refondation des enseignements de communication des

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Pour une refondation
des enseignements de communication
des organisations
Actes du colloque
Ecole nationale supérieure des télécommunications
de Paris
25 au 28 août 2003
Ministère de l’éducation nationale
de l’enseignement supérieur et de la recherche
Direction de l’enseignement scolaire
Pour une refondation des enseignements de communication des organisations
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Sommaire
Ouverture des travaux...................................................................................................7
Jacques Saraf, inspecteur général de l’éducation nationale
Doyen du groupe Économie et gestion
Brigitte Doriath, inspectrice générale de l’éducation nationale
Yves-Frédéric Livian, professeur des universités
Université Jean Moulin, Lyon 3
La communication : enjeu de société, enjeu scientifique
et enjeu de formation...................................................................................................10
Françoise Bernard, professeur de sciences de l’information et de la communication
Université de Provence
La psychologie de l'engagement ou l’art d’obtenir sans imposer............................29
Robert-Vincent Joule, professeur des universités
Université de Provence
Étudier les communications organisationnelles : problématiques
et questions actuelles....................................................................................................46
Christian Le Moënne, professeur des universités
Sciences de l’information et de la communication
La communication d’entreprise : un élément majeur
de la politique générale des entreprises ?...................................................................51
Philippe Boistel, maître de conférences en sciences de gestion
Institut d’administration des entreprises de Rouen
Argumentation et communication dans les programmes de français......................85
Jean Jordy, inspecteur général de l’éducation nationale
Groupe des lettres
Comment s’y prend-on pour argumenter ?...............................................................96
Philippe Breton, docteur d’État
Chercheur au CNRS de Strasbourg
Communication et capacités relationnelles.............................................................. 100
Claire Moal-Ochin, consultante
Cabinet BOTH
Ouverture des travaux
3
La société conquise par la communication ?
Oui, mais selon quelles modalités ?...........................................................................109
Bernard Miège, professeur de sciences d’information de la communication
Université Grenoble 3
Technologies et lien social..........................................................................................119
Patrice Flichy, professeur des universités
Université de Marne-la-Vallée
Conclusion...................................................................................................................125
Yves-Frédéric Livian, professeur des universités
Université Jean Moulin, Lyon 3
Pour une refondation des enseignements de communication des organisations
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Ouverture des travaux
Jacques Saraf
Inspecteur général de l’éducation nationale
Doyen du groupe Économie et gestion
C'est avec un immense plaisir que j'ouvre les travaux de ce colloque dont le groupe
économie et gestion de l’inspection générale souhaitait la réalisation et qui voit le jour
aujourd’hui à l’initiative de la direction de l'enseignement scolaire avec Brigitte Doriath
et le professeur Yves-Frédéric Livian. Il faut dire que nous nous sommes mobilisés sur
le champ de la communication depuis plus de deux ans dans un contexte que vous
connaissez bien et dont je vais vous rappeler les éléments essentiels. Ce contexte est
principalement celui de la rénovation de nos baccalauréats technologiques, ex science et
technologie tertiaire (STT) et future science et technologie de la gestion.
L’enseignement de la communication est constitué des baccalauréats STT depuis
maintenant une douzaine d’années. Dans un premier temps, il s’agissait de la
communication au sens large. Mais quand on y regarde de près, on s’aperçoit que l’on a
enseigné essentiellement ce que l’on appelle plus précisément la communication
professionnelle. Cet enseignement a vu le jour aussi bien dans les formations
professionnelles que dans les formations technologiques, mais sous des formes et avec
des objectifs différents. En tous cas, le premier repère important est que nous avons
introduit des enseignements de communication dans l’enseignement technologique et
professionnel de façon volontaire, affirmée, portée par l’ensemble des enseignants qui
se sont formés et qui ont développé cette nouvelle discipline.
L’économie et gestion ne constitue pas une discipline, mais un ensemble de disciplines
dont, peut-être plus que d’autres, l'actualisation est à assurer pratiquement de façon
quotidienne. Il est peut-être inutile de rappeler que l’informatique d’il y a quinze ans et
l’informatique d’aujourd’hui se ressemblent assez peu, que l’économie et la pensée
économique ont aussi beaucoup évolué et que le droit a été profondément transformé.
Songeons aux évolutions du droit commercial, droit du travail et de la fiscalité. Cette
dynamique, qui est une spécificité de nos enseignements trouve une consécration
particulière en ce qui concerne la communication. Je voudrais que chacun ici se
souvienne qu'on a d'abord enseigné la communication professionnelle surtout centrée
sur l'écrit : la correspondance commerciale. Elle demeure un exercice difficile mais
aujourd’hui les enjeux de l’enseignement de la communication ne sont pas les mêmes et
dépassent ce champ restreint.
Ouverture des travaux
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Les enjeux de l’enseignement de la communication
La communication qu'on enseigne en STT est une communication très largement
inspirée des pratiques professionnelles et je dirais même, elle y puise l’essentiel de ses
références. Pas question de contester cet aspect des choses qui est tout à fait
fondamental. C'est sur un autre plan qu'il faut se situer pour comprendre la nécessité de
le rénover profondément.
Examinons ce que deviennent nos bacheliers technologiques… A quoi cela sert-il d’être
détenteur d’un baccalauréat technologique ? On observe depuis cinq ans une
dégradation inquiétante - je dis bien inquiétante - du taux d’accès à l’enseignement
supérieur.
Première donnée : en 1996, il y a donc sept ans, environ 14 % des bacheliers
technologiques ne poursuivaient pas d’études après le baccalauréat. Seconde donnée :
aujourd’hui, en 2001 (car on ne dispose pas de repères plus récents), ils sont 22 %. En
1996, presque 54 % de nos bacheliers technologiques entraient en STS ou en IUT.
Aujourd’hui, ils ne sont que 44 %. Ces chiffres signifient clairement que le baccalauréat
technologique, aujourd’hui, ne remplit plus sa fonction. Les baccalauréats
technologiques n’ont pas pour vocation de conduire les élèves à l’insertion
professionnelle à laquelle ils ne préparent pas. Il ont pour vocation de mener nos élèves
vers l’enseignement supérieur et principalement vers l’enseignement supérieur court.
Il faut rappeler que, à la différence des baccalauréats professionnels, les baccalauréats
technologiques n’incluent dans leur cursus aucune période de formation en entreprise,
pas plus qu’ils ne comportent d'élément de qualification professionnelle (le référentiel
n’est pas un référentiel de compétences professionnelles). De fait, vouloir s’insérer dans
la vie active avec un baccalauréat technologique est un non-sens.
Parallèlement, les bacheliers technologiques sont mal accueillis à l’université où leur
réussite est incertaine, surtout lorsque leurs titulaires s’inscrivent à des DEUG dans
lesquels ils ne sont pas vraiment attendus, c’est-à-dire des DEUG hors du champ, large
pourtant, de l’économie et gestion. Enfin, chaque réforme de BTS le confirme, les
compétences attendues en STS ou en IUT ne font que s’élever et exigent une formation
de base plus solide et mieux construite en cohérence avec ces diplômes. Il convient
donc de remettre la barre sur le bon cap et de munir nos élèves, avec votre aide bien sûr,
de tous les atouts leur permettant de réussir leurs études dans l’enseignement supérieur,
et pour la majorité je le redis, pas nécessairement à l'université, mais principalement
dans les formations technologiques d’économie et gestion ou la licence professionnelle.
Ce point est essentiel. Il faut reconsidérer les finalités de nos enseignements.
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