Ouverture des travaux
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Les enjeux de l’enseignement de la communication
La communication qu'on enseigne en STT est une communication très largement
inspirée des pratiques professionnelles et je dirais même, elle y puise l’essentiel de ses
références. Pas question de contester cet aspect des choses qui est tout à fait
fondamental. C'est sur un autre plan qu'il faut se situer pour comprendre la nécessité de
le rénover profondément.
Examinons ce que deviennent nos bacheliers technologiques… A quoi cela sert-il d’être
détenteur d’un baccalauréat technologique ? On observe depuis cinq ans une
dégradation inquiétante - je dis bien inquiétante - du taux d’accès à l’enseignement
supérieur.
Première donnée : en 1996, il y a donc sept ans, environ 14 % des bacheliers
technologiques ne poursuivaient pas d’études après le baccalauréat. Seconde donnée :
aujourd’hui, en 2001 (car on ne dispose pas de repères plus récents), ils sont 22 %. En
1996, presque 54 % de nos bacheliers technologiques entraient en STS ou en IUT.
Aujourd’hui, ils ne sont que 44 %. Ces chiffres signifient clairement que le baccalauréat
technologique, aujourd’hui, ne remplit plus sa fonction. Les baccalauréats
technologiques n’ont pas pour vocation de conduire les élèves à l’insertion
professionnelle à laquelle ils ne préparent pas. Il ont pour vocation de mener nos élèves
vers l’enseignement supérieur et principalement vers l’enseignement supérieur court.
Il faut rappeler que, à la différence des baccalauréats professionnels, les baccalauréats
technologiques n’incluent dans leur cursus aucune période de formation en entreprise,
pas plus qu’ils ne comportent d'élément de qualification professionnelle (le référentiel
n’est pas un référentiel de compétences professionnelles). De fait, vouloir s’insérer dans
la vie active avec un baccalauréat technologique est un non-sens.
Parallèlement, les bacheliers technologiques sont mal accueillis à l’université où leur
réussite est incertaine, surtout lorsque leurs titulaires s’inscrivent à des DEUG dans
lesquels ils ne sont pas vraiment attendus, c’est-à-dire des DEUG hors du champ, large
pourtant, de l’économie et gestion. Enfin, chaque réforme de BTS le confirme, les
compétences attendues en STS ou en IUT ne font que s’élever et exigent une formation
de base plus solide et mieux construite en cohérence avec ces diplômes. Il convient
donc de remettre la barre sur le bon cap et de munir nos élèves, avec votre aide bien sûr,
de tous les atouts leur permettant de réussir leurs études dans l’enseignement supérieur,
et pour la majorité je le redis, pas nécessairement à l'université, mais principalement
dans les formations technologiques d’économie et gestion ou la licence professionnelle.
Ce point est essentiel. Il faut reconsidérer les finalités de nos enseignements.