Document complet

publicité
UiNivERsiTé LYON il
L J £ ^
U.E.R. I.P.S.E.
ECOIE JUIVE ET COMMUNAUTÉ ISRAÉIÎTE
LEURS RAPPORTS EN FRANCE ET LA SITUATION A LYON
TNÈSE
dE
DOCTORAT
EN SCÎENCES
dE JE CyclE
dE TEducATioN
SOUTENUE PAR
yossEf chvikA
DIRECTEUR
dE
TNESE
:
PROFESSEUR
Guy AVANZINI
A MONSIEUR
GUY
AVANZINI
PROFESSEUR A L'UNIVERSITE LYON II
Le Rabbin de Korin disait :
"Un Juif est à sa communauté comme la branche est à
l'arbre. Aussi longtemps que la branche conserve un
lien avec l'arbre,
vera
on peut espérer qu'elle retrou-
sa vigueur dès que les
favorables,
devenue.
Mais
aussi
la
sèche
circonstances
et
flétrie
branche la plus
vive
coupée de l'arbre, tout espoir est perdu."
(OR YECHARIM.)
seront
fût-elle
est-elle
- 4 -
REMERCIEMENTS
Qu'il me soit permis de remercier mon Directeur
de thèse,
Monsieur le Professeur Guy AVANZINI, qui
a contribué à la réalisation
et
de
cette
thèse,
à
du mémoire de
travers
ses
D.E.A.
conseils
spécialisés.
J'exprime aussi ma reconnaissance à Messieurs :
- Maurice
MANIFICAT,
Professeur
l'Education en DEA,
de
Sciences
de
qui m'a apporté ses conseils
pour la partie méthodologique de ma thèse,
- René Samuel SIRAT, Grand Rabbin de France,
- Richard
WERTENSCHLAG,
Grand Rabbin Régional
de
Lyon,
- Prosper
ELKOUBY,
département
Directeur
National
du
de l'Education au Fonds Social
Juif
Unifié,
- Michaël
BAR
ZVI,
Directeur
National
du
Département de l'Education Juive à l'Agence Juive
de Paris,
- Elie MAKNOUZ, Directeur de l'Ecole Juive à Lyon,
- Alfred
ZEMMOUR,
Président de l'Association
des
anciens élèves de l'Ecole Juive,
- aux autorités de la communauté juive de Lyon, qui
m'ont fait connaître les caractéristiques et
les
problèmes de l'Ecole Juive,
- enfin,
celles
j'exprime
et
tous
ma
gratitude
ceux
qui
envers
m'ont
toutes
apporté,
directement ou indirectement, leur collaboration.
-
I N T R O D U C T I O N
\
/
5
-
- 6 -
La communauté juive française, avec ses 700.000
membres (1), constituée par des vagues successives
d'immigration,
composée
d'individus
différents par leur langue d'origine,
leur mode de
vie,
leur
culture,
aspirations.
que
apparaît
leur
idéologie
et
leurs
Leur seul dénominateur commun,
ainsi
l'indique D. BENSIMON (2), semble
même
origine
ethno-religieuse.
même
du judaïsme varie d'un
l'autre
Etre
Juif n'a pas le
l'immigrant
leur
Néanmoins,
conception
:
être
la
groupe
même
sens
venu d'Algérie ou pour celui
à
pour
d'Europe
Centrale.
Quoi qu'il en soit, le souci de la pérennité du
judaïsme
- préoccupation constante des différentes
communautés
- a
constamment provoqué la
mise
place d'un réseau scolaire particulièrement
Sa
dense.
éducative est riche d'un passé
plus
que millénaire (3) et s'enracine profondément
dans
le
tradition
en
patrimoine religieux et humaniste du
Ainsi
vatoire
judaïsme.
l'école juive apparaît-elle comme un
privilégié
pour l'étude d'une
obser-
communauté
désireuse de sauvegarder son identité.
1 - D'après une enquête sondage de la Sofres,
Agence Télégraphique juive, bulletin quotidien
d'information
N° 1527
p.
1.
La
communauté
juive de France avec ses 700.000 membres, vient
immédiatement derrière les U.S.A. (5.000.000),
Israël
(3.200.000) et U.R.S.S.
(plus
de
3.000.000).
2 - BENSIMON
D.
:
L'éducation en Israël,
Antropos, 1976, p. 7
3 - GRAYZEL S. : Histoire des Juifs,
P. 18
Paris,
Paris, -STE,
_ 7 -
Un
fait est certain :
malgré les
changements
survenus dans les sociétés contemporaines dans
les
domaines politique, économique, social et culturel,
le
groupe
juif continue à exister et
distinct.
Aussi
aujourd'hui
cherche-t-il
le
phénomène
existence et sa survie.
civilisations
culture
byzantine
et
romaine,
à
que
demeurer
comprendre
représente.
son
Comment se fait-il que des
entières,
musulmane
à
ou
les
Perses
les Grecs dans
aient
disparu
dans
la
par
la
culture
processus
d'assimilation, alors que le groupe juif persite
reste spécifique ?
Dès
le
sociale
début de l'émancipation
des
Juifs,
on
politique
s'attendait
è
ce
qu
processus d'accomodation aux sociétés environnantes
conduise
è
leur absorption et à leur
disparition
totale. Pour Voltaire (1694-1778), ils ne prospéreraient comme entité séparée que tant qu'ils rempliraient la fonction économique spéciale d'agents
finances.
D'après
lui,
européennes
auraient
économique,
ils
une
nations
appris à gérer leur
Cette
théorie est,
anticipation
(1818-1889),
les
système
perdraient leur raison d'être
disparaîtraient.
égards,
lorsque
à
de celle de
de
et
certains
Karl
Marx
pour qui la religion est d'importance
secondaire, une sorte d'épiphénomène.
La
conception
(1767-1835) était,
Pour lui,
du baron
Von
Humboçdt
quant à elle, quasi-religieuse.
les Juifs,
environnement,
Wilhem
une fois assimilés dans leur
absorberaient
les
éléments
séculaires de la culture chrétienne qui imprègne la
société européenne. Plongés dans cette culture, ils
reconnaîtraient
renonceraient
l'infériorité
en
faveur du
position
a
penseurs
protestants,
libéral
été soutenue
Théodore
du judaïsme
christianisme.
ultérieurement
dont
et' ils
le
fameux
Momsen "(1817-1903 ),
par
Cette
des
historien
Prix
Nobel
_ 8 -
(1902). Même
remarques
groupe
de
telle
Friedman
peuple juif" ?
affirment :
en
tant
la
nous
entendons
la
:
question
des
dramatique
"Allons-nous vers la
que
de
fin
du
(1). En revanche, Marden et Gladys
"la persistance de la tradition
Occidentale
jours,
jours,
sceptiques à propos de la persistance du
juif,
Georges
nos
religion minoritaire
depuis
l'Empire
dans
Romain
juive
l'Europe
jusqu'à
nos
est une des plus grandes démonstrations
survie
d'un
système
de
valeurs
de
dans
l'histoire" (2).
Si "l'identité juive" doit donc être considérée
comme
un
membres
facteur
complexe qui
au groupe,
d'appartenance,
changements
qui
subit
les
groupe
néanmoins
à travers le temps et
ses
rattaché
et les a constitués en
elle
affectent
groupe,
a
les
des
événements
la position de l'individu
dans
attitudes,
et
comportement.
Si
elle
ses
valeurs
est
ce
son
susceptible
de
sauvegarde, quels peuvent en être les moyens ? Plus
précisément une école juive peut-elle jouer un rôle
è cette fin ?
superflue
années
En eat-elle la condition ou est-elle
et inutile ?
elle
a,
en
De fait,
France,
depuis
quelques
bénéficié
d'une
progression constante et d'une demande accrue, è la
mesure
du
climat
d'authenticité
années.
l'école
apparu
Pourquoi
juive ?
de
cet
recherche
des
au cours de
intérêt
ces
racines
dernières
grandissant
Est-elle ce qui permet
et
pour
d'assumer
1 - DAVIS E. : La renaissance juive de nos jours,
dans le Renouveau de la culture juive, Ed. de
l'Université libre de Bruxelles, 1968, p. 18.
2 - MARDEN C et GLADYS M. : Minorités in american,
sociéty New-York, American Book Compagny, 1968,
p. 404.
- 9 -
pleinement
la différence tout en restant avec
les
autres ?
f
Vu
le
besoin
d'affirmation
mesures
de
de
retour
soi,
d'ordre
parents,
écoles
?
scolaire
l'éducation
est
et
portée
des
prises
le
par
les
Qui sont les élèves,
les enseignants qui
Quel
eources
quelle est la
responsables communautaires ?
ls
aux
fréquentent
"caractère
qu'elles dispensent ?
ces
propre"
Quels sont
de
les
points forts et les faiblesses ? Arriveront-elles à
préserver
l'identité
concourt-elle ?
juive
?
Leur
pédagogie
y
Telles sont les questions que nous
voudrions poser. J
Pour
réaliser
nécessaire
de
géographique
champ
une
étude
efficace,
limiter
cette
étude
donné.
communauté
de
est
un
cadre
Nous avons donc choisi
comme
d'investigation
plus
Lyon,
à
il
particulièrement
marquée
par
la
la
culture
environnante non-juive, dans laquelle vit ce groupe
minoritaire.
son
passé,
C'est pourquoi nous l'étudierons dans
son présent et son orientation future,
c'est-à-dire sa probabilité de mouvement.
LA PROBLEMATIQUE DE LA JEUNESSE 3UIVE DE LYON
Si
l'un des objets fondamentaux de notre étude
sera donc l'identité de la jeunesse juive de
Lyon,
ses conflits, dans un milieu culturel dissonant, et
ses
différentes
c'est
que
l'immigration de la communauté juive en France
(de
l'Europe
formes de résolution,
Centrale
guerre mondiale ;
et
sa
et de l'Est après
transplantation
conséquence
familiale.
dans
cette
ville
ont
Cette immigration a eu
l'éclatement
de
la
structure
Dans les pays d'origine, la famille, au
sens large du mot,
et
deuxième
et de l'Afrique du Nord en 1962)
renouvelé sa problématique.
pour
la
culturelle
constituait une cellule sociale
fermée.
Or,
l'immigration
en
a
- 10 -
entraîné la dispersion en Israël, en France et
ailleurs ; même à Lyon, les membres de la même
famille n'habitent pas toujours le même quartier.
Cette rupture favorise l'influence du milieu nonjuif (1).
La communauté juive transplantée à Lyon est
ainsi
entrée
en contact avec
une
"société
ouverte" (2), dans laquelle la barrière (3) qui
séparait le groupe de la majorité a perdu de sa
solidité. Cela a rendu libre et facile un mouvement
qui favorise son intégration dans la culture de la
majorité.
Ce
processus
a eu pour
conséquence
un
changement de structure de la famille restreinte.
Dans la société traditionnelle des pays d'origine,
le père jouait la^rôle important de chef de
famille, c'est-à-dire de celui qui transmettait les
valeurs et les normes à ses enfants. Mais, au cours
de l'intégration, son autorité a diminué. Le jeune
est moins influencé par cet agent de transmission
de la culture et de 1'identité. Par suite, il se
trouve exposé à l'influence extérieure de
la
culture environnante, que favorisant en outre les
agents de socialisation tels que l'école et le
groupe de pairs. La majorité de la jeunesse juive
poursuit ses études dans des écoles laïques dans le
curriculum pédagogique de laquelle dominent les
1 - COHEN M. : Etude Psychologique de 1 'Aculturation des Juifs Marocains, Paris 1973, in Dispersion et Unité "Enquêtes et Etudes sur les
problèmes
contemporains
du
peuple
juif,
Jérusalem, 1976, p. 173.
2 - 3 - Terminologie empruntée de Kurt LEWIN, Fiels
theory
1951.
In Social
Science,
New-York,
Harper,
- 11 -
valeurs de la culture française s l'histoire, la
littérature, la géographie. Les congés scolaires
sont en grande partie commandés par les fêtes
religieuses issues de la tradition
chrétienne
(Pâques, Ascension, Pentecôte, Toussaint, Noël...)
D'autre part, les instituteurs et éducateurs
sont des agents de socialisation qui transmettent
directement
ou
indirectement
les
valeurs
culturelles de la société dominante. Les amis de
classe, ainsi que ceux du voisinage et du quartier
jouent le rôle d'agents de socialisation selon la
culture environnante. D'autres facteurs importants
de transmission de la culture non-juive sont les
mass-média (télévision,
radio, presse, cinéma,
théâtre...) Nous pouvons dire que, une fois sorti
de son foyer, l'adolescent se trouve, dans la rue,
dans un univers de culture non-juive.
C'est l'hypothèse de notre recherche que, de ce
fait, sans empêcher l'intégration des jeunes dans
la société d'accueil, l'école juive assure la
(préservation de l'identité d'origine
et,
par
conséquent,
évite
l'assimilation.
De
même
permettrait-elle à ceux qui la fréquentent une
meilleure sensibilisation à un judaïsme vécu. C'est
pourquoi, nous-même membre de cette communauté et,
de surcroît, proviseur d'un lycée en Israël, nous
avons
voulu étudier l'école juive
française,
présentée le plus souvent comme garante de la
pérennité
du
peuple.
Tout
en
limitant
géographiquement
notre approche à
la
région
lyonnaise, nous sommes attachés à vérifier la
pertinence de cette hypothèse et, ainsi, à repérer
sa
fonction
précise dans une communauté
en
diaspora, la communauté française.
En vue de cette recherche, nous avons eu
recours à des ouvrages d'histoire, de sociologie,
de psychologie, comme à des sondages relatifs à la
- 12 -
communauté
juive
de
France.
Nous
avons
dû
solliciter des audiences auprès d'une trentaine
témoins priviliégiés,
de
parmi lesquels se trouvaient
hauts fonctionnaires
vie spirituelle juive,
France.
Nous
partenaires
de
avons
et des responsables de la
tel que le Grand Rabbin
également
de l'école,
interrogé
de
divers
tels que les enseignants,
les parents et les anciens élèves.
Nous
articulerons notre thèse autour de
parties
:
judaïsme
nous
Dans
la
première,
"une
français et d'une identité
trois
approche
juive",
du
nous
efforcerons de repérer les traits notoires de
la communauté juive française,
compte
de
son
communauté
Diaspora.
appartenance à
juive,
Il
évolutions
de manière à rendre
située
importe,
l'ensemble
tant
en
en effet,
Israël
de
droits
situer
les
depuis
date à laquelle ils obtien-
nent la citoyenneté française à part
décret d'émancipation.
la
qu'en
successives des Juifs français,
la révolution de 1789,
étant
de
entière,
Cette citoyenneté,
par
tout en
à considérer comme un acquis fondamental des
de l'homme,
ne sera pas,
en
effet,
sans
accentuer le risque de l'assimilation.
Ce
chapitre,
rapidement,
aura
quoique
nécessairement
l'avantage
problèmes posés à l'école juive,
sément fournir une réponse,
quelquefois exhaustive,
de
traité
repérer
les
qui entend préci-
quelquefois partielle,
à une communauté qui, sans
vouloir perdre son titre de citoyenne, entend néanmoins
se
découvrir
toujours membre
communauté d'appartenance.
Or,
d'une
celle-ci,
soit perçue en termes eschatologiques ou en
historiques,
se trouve
en permanente
autre
qu'elle
termes
et toujours
- 13 -
rebondissante
provisoire,
recherche de son
partielle,
identité.
d'une communauté
Réponse
:
"Sois
Juif dans ton foyer et citoyen à l'extérieur." (1)
Dépourvu
de
de statistiques permettant de repérer
façon approfondie l'évolution de la
juive
française,
pour
en
nous aurons
communauté
néanmoins
recours,
déceler les traits significatifs,
enquête
démographique
réalisée par la
à
une
Sofres
en
1976. Outre les données numériques qu'elle procure,
celle-ci
aura
gations qui,
l'avantage de saisir
des
interro-
provoquant soit des appétences,
soit
des allergies, feront rebondir la prégnance contemporaine
du
problème
de
l'identité
:
3uif
ou
Israélite ? Nous tenterons, dès lors, de cerner ces
interrogations latentes
;
"l'appartenance",
con-
cerne-t-elle une religion ? Une terre ? Un peuple ?
Une deuxième partie,
l'école
juive
l'identité,
relative à la fonction de
française au regard de la
devrait
nous permettre,
quête de
en allant du
plus observable au moins observable, d'approcher le
contenu tant d'un système formatif que d'un système
éducatif.
Dans
une
troisième partie,
l'école juive de Lyon,
organisation
ses
élèves
d'illustration,
chapitre
sur
repérée dans sa génése, son
administrative et la
et des
un
physionomie
familles, .voudrait,
plus
titre
attentivement
le
parcours d'une institution éducative qui entend
se
situer
la
religion
étudier
à
de
dans l'enseignement privé français,
où
semble non seulement avoir droit de cité,
1 - GORDON Y. L. (1830-1892), grand poète hébraïque
pendant la période des lumières ; rédacteur du
journal sioniste en Russie "Hamelitz".
- 14 -
mais
être
au coeur même d'un
C'est .aussi,
religion
système
éducatif.
s'interroger sur la fonction
de
la
et de son enseignement dans la sauvegarde
de l'identité civique et religieuse d'une personne.
Un
dernier
enquête
pour
usagers",
saisir des
après
l'intérieur,
saisie
chapitre
de
fréquentent.
celui
l'analysera
la
:
"L'école
juive,
représentations
qui
l'aura
étudiée
de l'extérieur,
représentation
de
de
ceux
par
qui
une
ses
de
la
la
-
1ère
P A R T I E
UNE APPROCHE DU DUDAISME FRANÇAIS
ET D'UNE IDENTITE DUIVE
15
- 16 -
CHAPITRE I
LE JUDAÏSME FRANÇAIS :
DE LA REVOLUTION DE 1789 A NOS JOURS
SOIS JUIF DANS TON FOYER ET CITOYEN A L'EXTERIEUR"
- 17 -
LE JUDAÏSME FRANÇAIS :
DE LA REVOLUTION DE 1789
A
NOS JOURS.
Il
serait fort intéressant pour notre étude de
nous arrêter longuement sur l'histoire de la communauté juive française. Faute de temps et de peur de
déborder
notre propos,
nous renvoyons aux
études
déjà réalisées, en particulier aux travaux célèbres
de S. Schwarfuchs (1) et de D. Fuerwerker (2). Nous
nous
bornerons à la rappeler depuis l'aube
révolution française.
A partir de 1789,
de
la
en effet,
les Juifs de France ont fait l'objet d'une série de
décisions
législatives qui ont désormais marqué la
physionomie
de leur communauté.
Certes,
tout
sera pas acquis pour elle et elle connaîtra
des
aléas
1789,
et des vicissitudes mais,
elle
communauté
sera
considérée comme
nationale.
nouveaux problèmes,
Dès
lors,
ne
encore
à partir
membre
de
de
la
se poseront
de
encore prégnants aujourd'hui :
sera-t-elle être seulement : Intégrée, ou assimilée
?
Vu
notre
que nous y seronL-confronté tout au long
étude,
d'emblée
il
est
indispensable
ce,s deux termes.
l'assimilation
est
de
définir
Pour nous à cet
le processus par
de
égard,
lequel
"une
minorité ou un groupe d'immigrants" se fond dans un
nouveau
société.
cadre
social,
Elle implique,
ou dans
l'ensemble
pour le nouveau venu,
renonciation à sa culture d'origine,
sa
personnalité
Dans - ce
cas,
d'une
l'abandon
au sein du groupe qui
l'immigrant
adhère
à
la
de
l'absorbe.
un
nouveau
système de valeurs et à une nouvelle culture,
1 - SCHWARZFUCHS S., Les Juifs de France,
Albin Michel, Passim 350 pages.
crée
Paris,
2 - FEUERWERKER
0.,
L'émancipation des Juifs en
France, Albin Michel, Passim 790 pages.
- 18 -
des
liens avec l'entourage et intensifie le
d'appartenance et de participation.
désir
L'assimilation
est donc un processus de transformation sociale
l'individu
et
de
dispersion
totale
du
de
groupe.
L'intégration, en revanche, si elle peut constituer
une étape dans ce processus, ne mène pas obligatoirement
à l'assimilation.
Elle n'implique
renoncer à ses valeurs et à sa culture.
pas
de
Le nouveau
venu accepte les normes de la société environnante,
et
en assume les exigences,
ficité,
mais garde sa
spéci-
notamment culturelle et religieuse. Corol-
lairement
la
société d'accueil l'accepte dans
un
esprit de tolérance.
A
la
veille de la révolution
historiens,
la
française,
les
à qui nous nous référons, estiment que
communauté
personnes,
juive
25.000
française
en Alsace,
comporte
7.500 en
40.000
Lorraine,
3.500 dans le Sud-Ouest et 2.500 dans les carrières
du
Comtat
moins
Venaissin.
nombreuse,
personnes.
communauté
totalise
Cependant,
considérable.
histoire.
nombreux
ne
La
Il
Juifs
1'intelligentia
intéresser
son
serait
Retenons
pas
de
seulement
l'Académie
des
son
insérés
de
dans
en
Arts
500
sera
décrire
allaient,
Royale
de
l'influence
qui,
parisienne,
plus
influence
long
parisiens
parisienne,
1785,
et
des
Sciences, puisque celle-ci mit au concours un thème
qui
fit grand bruit :
"Quels sont les moyens
qui
permettent aux Juifs de se sentir utiles et heureux
en France" ?
L'un des lauréats fut un ecclésiastique, l'Abbé
Grégoire,
qui publiera en 1789 son oeuvre : "Essai
sur
la régénération physique,
des
Juifs".
célèbre,
Cet
parce
Abbé
morale et politique
Grégoire
qu'il fut en 1791
Evêque
constitutionnel
député
aux
de
Blois
allait
devenir
non
seulement
mais,
surtout,
Etats Généraux de 1789 et dans
toutes
- 19 -
les
Assemblées
Révolutionnaires.
Il
lutta
pour
l'émancipation des esclaves noirs et participera
l'élaboration
des
l'esclavage,
lois
mais
sur
l'abolition
è
de
aussi pour l'égalité des droits
des Juifs. C'est ainsi que, grâce è lui, le 22 août
1789, l'Assemblée constituante inscrira à son ordre
du
jour
l'étude
des
communauté juive,
droits
et
devoirs
de
la
à laquelle le droit de "citoyens
actifs" fut alors reconnu et accordé (1).
L'Abbé Grégoire, cité par L. Berman (2), assure
qu'il
est
possible
d'habituer
les
Juifs
aux
différents métiers, è l'agriculture et même à l'art
militaire.
Et
adjuration :
il
continue par
cette
pathétique
"N'essayons pas de rendre la religion
complice d'une dureté qu'elle repousse... L'entière
liberté religieuse accordée aux Juifs fera un grand
pas
en avant pour les réformer et,
j'ose le dire,
pour les convertir."
L'Abbé
réformes
Grégoire
graduellement,
contrainte,
siècle
et
l'humanité
postérité
en
sans
par
va s'ouvrir :
ornent
d'appliquer
les
recourir
à
la
ces
:
"Un
mots
que les
le frontispice
palmes
et
que
de
la
applaudisse d'avance à la réunion de nos
Les
universelle,
tous
il conclut
nouveau
coeurs.
conseille
Juifs sont membres de
qui
cette
famille
doit établir la fraternité entre
les peuples...
Enfants du même père . dérobez
tout prétexte à l'aversion de vos frères, qui seront
1 - D'abord aux communautés d'Alsace,
et
de Paris.
Six mois plus tard,
de
ces
Lorraine
droits
furent accordés à l'ensemble des Juifs français
par le vote du 28 janvier 1790.
2 - BERMAN
L.,
Histoire des Juifs de France des
origines h nos jours,
p. 342.
Paris,
Lipschutz, 1937,
- 20 -
un
jour réunis dans le même
des
asiles
leurs
bercail.
Ouvrez-leur
où il puissent tranquillement
reposer
têtes et sécher leurs larmes et qu'enfin
le
Juif, accordant au chrétien un retour de tendresse,
embrasse en moi son concitoyen et son ami." (1)
Le
14
septembre 1791,
citoyenneté
désormais
la
nouvelle
fin
pour
véritable
enfin,
française
à
un décret
tous
les
des ghettos
les
Juifs
une
s'opère,
de nombreux siècles
la
C'est
espérance
France.
bouleversement qui
après
Juifs.
et
de
accorde
C'est
un
permettant
d'exclusion
et
d'interdits professionnels, leur participation à la
vie
politique,
économique et sociale.
Le
climat
politique favorable, la philosophie des lumières et
le
rationalisme scientifique concourent à créer un
certain libéralisme politique mais,
un
certain détachement vis-à-vis de
Ainsi,
et désormais,
légalement
voir
Dés
se
prenante
un
religieuses.
Juifs
de
les
mariages
fléchissement
dans
26 juillet 1806,
surpris
de
mixtes
et
les
pratiques
de
Mais
l'Est
fléchissements.
Le
lors de "l'Assemblée annuelle des
notables juifs" réunie à Paris,
Furtado,
rapports possibles
et
communauté
immigrés d'Europe
réagirent fortement contre ces
citoyenneté
religion.
Allait-on vers l'assimilation ?
récemment
d'Abraham
la
lors ne sera-t-on pas
multiplier
d'observer
la
la communauté juive est-elle
partie
. nationale.
les
parallèlement,
sous la présidence
l'ordre"du jour porte sur
entre la religion juive
française.
les
et
la
On s'efforce de se montrer
de démontrer que les rapports
sont
possibles,
qu'ils correspondent seulement à l'intégration.
Ces
Empire.
maîtres
questions furent reprises sous le
Napoléon I
(1804-1815)
du Conseil d'Etat pour en
1 - Op. Cit. p. 243
Premier
désigna
trois
traiter.
Mole,
- 21 -
Pasquier et Portalis composèrent cette
dont
commission,
Mole prit pratiquement la direction.
discours
qu'il
rappela
que
fussent
prononça
devant
l'Assemblée,
l'Empereur souhaitait que
véritablement
Dans un
Français
il
les
Juifs
Il
leur
:
appartenait donc de s'en rendre dignes.
Il procéda
à
auxquelles
la
lecture
des
douze
questions
l'Assemblée fut priée de donner sa réponse :
1° - Est-il
licite
aux Juifs
d'épouser
plu-
sieurs femmes ?
2° - Le
juive ?
divorce
est-il
permis
par
la
Le divorce est-il valable sans qu'il
prononcé
par
les tribunaux et en vertu
loi
soit
des
lois
contradictoires à celles du code français ?
3° - Une
Juive
peut-elle
se marier
avec
un
chrétien et une chrétienne avec un Juif ? Ou la loi
veut-elle
que
les
Juifs ne se
marient
qu'entre
eux ?
4° - Aux yeux des Juifs,
les Français sont-ils
leurs frères ou sont-ils des étrangers ?
5° - Dans
rapports
l'un et l'autre cas,
que
leur
loi
leur
quels sont les
prescrit
avec
les
Français qui ne sont pas de leur religion ?
6° - Les Juifs nés en France et traités par
la
loi comme citoyens français regardent-ils la France
comme
leur
défendre ?
patrie ?
Ont-ils l'obligation
de
la
Sont-ils obligés d'obéir aux lois et de
suivre toutes les dispositions du Code-civil ?
7° - Qui nomme les rabbins ?
8° - Quelle
juridiction de police exercent les
rabbins parmi les Juifs ?
Quelle police judiciaire
exercent-ils parmi eux ?
9° - Ces formes d'élection,
cette
juridiction
de police judiciaire sont-elles voulues par la loi,
ou seulement consacrées par l'usage ?
10° - Est-il
des
Juifs leur défend ?
professions
que la
loi
des
- 22 -
11° - La
loi
des
Juifs
leur
défend-elle
de
pratiquer l'usure envers leurs frères ?
12° - Leur
défend-elle ou leur
permet-elle
de
pratiquer l'usure envers les étrangers ?
La
question
troisième,
mixtes.
celle
la
qui
plus
épineuse
avait
trait
était
aux
les
rabbins
et
certains
laïcs
résolution adoptée fut assez ambiguë.
un
et
la
"Les rabbins
seraient pas plus disposés à bénir
d'une
mariages
Elle donna lieu à de violentes discussions
entre
ne
la
le
mariage
Chrétienne avec un Duif ou d'une Juive
Chrétien
bénir
que les prêtres ne
avec
consentiraient
de pareilles unions" (1). Mais
à
ceci ne les
empêchait nullement de reconnaître la validité d'un
mariage civil, la bénédiction religieuse ne pouvant
cependant être accordée qu'à deux personnes de même
religion.
Mais
à
la
quatrième
question,
furent unanimes à répondre :
patrie,
les
question
voix,
Français
six
députés
"La France est
sont nos frères".
ils répondirent
qu'ils
les
tous,
notre
Et à
d'une
étaient prêts à défendre
la
seule
la
France
jusqu'à la mort.
En réponse à la dixième question,
ils
que
rappelèrent
non seulement la
loi
n'interdisait aucune profession mais que,
Talmud,
métier
le
à
père de famille qui
son
fils est
démontrer
que
délimitation
considéré
comme
chez
eux,
la loi juive ne la tolère
l'Empereur
une
aucun
l'ayant
ce
qui
l'assemblée n'eut pas de peine.à
des pouvoirs juridiques
intéressait
selon le
n'enseigne
préparé à la vie de brigands ; de plus, en
concerne l'usure,
juive
autorité
des
qui craignait de
qui
pas.
La
rabbins
trouver,
contrecarrerait
la
sienne. Les députés avaient accordé les concessions
exigées
par
l'Empereur
sans
se
1 - SCHWARZFUCHS S. : Op. Cit. p. 231
soucier
des
- 23 -
répercussions
qu'elles
pourraient avoir sur
leur
vie juive. Les réponses de l'Assemblée des Notables
se
révélèrent
Napoléon
I.
néanmoins
Dès 1806,
du
le
Il désirait que l'Assemblée
Notables prît des mesures de
l'organisation
pour
celui-ci fit convoquer
"Grand Sanhédrin" (1).
des
insuffisantes
culte
et la
discipline
pour
régénération
des
moeurs juives.
Le 17 mars 1808, fut créé le Consistoire,
dont
le rôle était clairement défini (2) : "Veiller à ce
que,
pour
cause
et prétexte de religion,
forme sans autorisation spéciale,
ne
se
aucune assemblée
de prières ; encourager les Israélites è l'exercice
des
professions
utiles ;
l'autorité
connaissance
israëlites
de
concerne
les
la
donner chaque
du nombre
des
circonscription.
fonctions
des
année
à
conscrits
En
rabbins,
ce
qui
il
leur
appartenait d'enseigner la religion, de rappeler en
toutes
circonstances
faire
considérer
militaire
les
font
aux
lois,
le
Les
pour
l'empire
de prêcher
consistoires
et
de
service
et je réciter les prières qui
commun
impériale...
aux
Israëlites
comme un devoir sacré,
synagogues
en
l'obéissance
la
dans
s'y
famille
départementaux
devaient
être coiffés par un
consistoire
central
siégeant
à Paris et composé de.trois rabbins et de
deux membres laïcs.
1 - Tribunal politico-religieux de
juive, composé de 71 membres,
la
communauté
2/3 rabbins et
1/3 laïcs.
2 - SCHWARZFUCHS S. : Op. Cit., pp. 235-237.
- 24 -
Il est bon de rappeler ici que le serment "more
judaïco" (1),
serment
(qui obligeait
les Juifs à
prêter
à la synagogue avant de plaider devant
un
tribunal) était toujours en vigueur.
En
ce
qui
concerne
les
consistoires,
on
remarquera
qu'ils avaient une conception large
de
leur
et considéraient pouvoir se
de
rôle
certains
fonds
pour
la
servir
création
d'oeuvres
charitables ou d'écoles. C'est dire que la question
1 - "more
judaïco"
présence
le
:
Ce serment s'effectuait
de 10 personnes en tenue
livre
de
la loi sur
le
récitant le texte suivant :
en
religieuse,
bras
droit,
en
"Adonaï", créateur
du ciel et de la terre et de toutes choses, qui
est
aussi le mien et celui de tous les
présents,
je t'invoque,
hommes
par ton nom sacré, en
ce moment où il s'agit de dire toute la vérité.
Je
jure,
en conséquence...
Adonaï,
de
vérité,
mais
quelque
fraude en cachant la
sois
par
m'aider
dans
et
le
donc,
confirmer
cette
de
cas
éternellement maudit,
le
Je te prie
où
j'emploierais
vérité,
que
dévoré et
feu dont Sodome et Gomorrhe
je
anéanti
périrent,
accablé de toutes les malédictions de la Torah,
et que l'Eternel qui a créé les
feuilles,
les
herbes et toutes choses, ne vienne jamais à mon
aide
ni
à mon assistance dans aucune
de
mes
affaires et de mes peines ; mais si je dis vrai
et agis bien, qu'Adonaï me soit en aide et rien
de plus". (2) Ce serment fut aboli en 1846 pour
l'ensemble de la communauté.
2 - Cf.
état
HALLEZ Th.,
moral
pp. 350-352.
et
Des Juifs en France.
politique...,
Paris,
De leur
1845,
- 25 -
de l'éducation de l'enfance et de la jeunesse avait
préoccupé
,les
Révolution
dirigeants
(1).
Aussi
du
judaïsme
les
écoles.
avait
adressé
à
ses frères,
lettre
citoyen
du
à l'occasion
du
être
religieuse.
juives
proposa
première
du
la
rituel,
de
hébraïque.
Ils
d'études
l'hébreu,
et
è
la
de
la
et les éléments de
devaient
apprendre par coeur la récitation des
et étudier l'histoire sainte.
base
étudient,
du Pentateuque
partie des Prophètes,
langue
la
programme
lecture
de
Il attirait leur
donc que les garçons
primaire,
traduction
Un
une
droit
sur la nécessité d'écoles dont
devrait
l'école
israëlites
consistoire,
actif accordé aux Juifs.
attention
la
au nom
la
Dès 1791, Beiï Isaac
prirent-elles un essor rapide.
Berr
dès
également
bénédictions
L'accent était porté
essentiellement sur les notions propres à faciliter
la
pratique
ailleurs,
quotidienne du
ils
sciences
Mais,
par
devaient être initiés à toutes
les
et tous les arts
sortant des écoles juives,
vie
économique
l'attachement
obstacle
à
du pays,
è
la
judaïsme.
mécaniques
afin
que,
ils s'intègrent dans la
tout en
témoignant
religion juive n'est
l'accomplissement
des
pas
devoirs
que
un
de
citoyen.
Dès
des
la Restauration,
comités
se
à Paris et en
formèrent pour créer
primaires juives.
Certes,
des
écoles
les difficultés
furent
nombreuses
à
cause de l'insuffisance
financiers
et pédagogiques (2). Mais,
1 - POUGATCH I.
traduit
:
province,
des
malgré
Les Juifs en France,
par Hatzor
M.
Maariv,
moyens
ces
en hébreu
1976,
pp. 13-16.
2 - SCHWARZFUCHS S. : Op. Cit., pp. 238-240
p.
4,
- 26 -
moyens
limités,
promotion
juives
et
se constituèrent des sociétés
pour
et
la
création
d'écoles
de
primaires
d'autres pour l'apprentissage des
des métiers.
Dès 1818,
dans
les
arts
différentes
villes de France, des établissements scolaires pour
garçons
et
pour
encourageant
pour
filles
fonctionnent,
tout
en
les écoles de travail manuel qui
objectif
différentes
de
former des
professions
ouvriers
(peintre
ont
dans
en
les
bâtiment,
boucher, conducteur, matelassier...)
De
même
le
sérieusement
à
nouvel
de
état
gouvernement
l'adaptation
choses.
particulièrement,
Il
des
se
s'intéresse-t-il
Israélites
au
préoccupe,
plus
de hâter la formation d'un corps
rabbinique de culture française, capable de prêcher
en français aux nouvelles générations d'Israélites,
dans les lycées et universités. Le 21 août 1829, le
Ministre de l'Intérieur autorisa l'établissement, è
Metz,
de
France.
elle
la première Ecole Centrale rabbinique de
Elle
fut transférée en 1859 à
reçut le nom de
institution,
Séminaire
Paris,
israëlite.
où
Cette
plus que centenaire, a repris en 1906
la désignation d'école rabbinique de France.
La
formation d'un corps rabbinique de
française
les
lui
pouvoirs
supprima
permit de resserrer les liens
publics.
la
C'est en 1830
dernière
l'organisation
prit
désormais
juif
et
barrière
cultuelle
à sa charge
que
qui
israëlite
des
financière
assura le traitement des
égalisation
culture
avec
l'Etat
séparait
autres,
le
culte
rabbins.
Cette
sociale eut des répercussions sur
droits politiques.
les
Adolphe Crémieux, juif français
(1796-1880), devient même Ministre de la Justice en
1848.
Il
entreprend
une oeuvre
considérable
en
- 27 -
faveur
de ses coreligionnaires d'Algérie,
aboutit,
en
1870,
ô
l'octroi de la
ce
qui
citoyenneté
française aux 33.000 Juifs d'Algérie (1).
La
aussi
formation d'un rabbinat
moderne
répondait
à un besoin urgent du judaïsme.
nombreuses
familles
étaient
mouvement de conversion et,
attachées à la tradition.
Deutz
et
son
gendre
engagées
les plus
Le fils du Grand
Drach,
un
lui-même
Rabbin
rabbin,
Les trois enfants du
Drach se convertirent et son fils Paul
l'auteur
d'un ouvrage
intitulé
l'Eglise et la Synagogue.
Théodore
1842
dans
parmi elles,
embrassèrent le catholicisme.
rabbin
En effet de
Ratisbonne,
(2)
:
C'est
est
Harmonie entre
ainsi
que
converti en 1826,
Marie
fonda
la congrégation de Notre Dame
de
en
Sion,
destinée à la conversion des Juifs. La création des
consistoires
l'origine
fut
donc
précieuse.
Ils
furent
à
des écoles qui contribuèrent largement à
l'intégration
scolaire.
des
enfants juifs dans
la
société
Cette situation favorable se poursuit
l'époque
de
la Monarchie de Juillet
sous le régime de Louis Philippe,
à
(1830-1848),
jusqu'au
Second
Empire (1852-1870), sous le règne de Napoléon III.
Dès cette période, qui s'étale de la Révolution
française
au deuxième Empire,
on peut dire que la
citoyenneté française est octroyée à la
juive.
La
majorité
l'enseignement,
ce
de
qui
ses
communauté
membres
favorise
accède
l'accès
à
aux
professions libérales et qui aura comme conséquence
l'émergence
Les
Juifs
d'une petite et
moyenne
français embrassent de
bourgeoisie.
préférence
les
professions libérales : que ce fût au barreau, dans
1 - CH0URAQUI
A.
:Marche vers l'Occident
Juifs d'Afrigue du Nord, Paris, Puf 1952
2 - BERMAN L. : Op..Cit. 399.
- Les
- 28 -
l'enseignement secondaire et supérieur,
domaine
de
présents.
un
la
presse et
des
arts,
ou dans le
ils
furent
L'artisanat et le commerce en attirèrent
nombre
important.
On
retrouve
les
structures socio-professionnelles dans les
mêmes
milieux
juifs et non-juifs. Comme dans beaucoup de familles
juives,
notait
l'écrivain
André Spire
(1), mes
arrière-grands-parents ont été des marchands
petits
sont
commerçants.
des
Au début du XIXe
commerçants en gros ou des
:
de
siècle,
ce
industriels.
Certains accéderont même au monde des affaires,
banque notamment.
On ne devra pas oublier le
que
les
descendants
de
au
début
années
joueraient
Rotschild
qui,
des
la
rôle
James
de
1800,
s'installèrent à Paris.
C'est en 1862 que le Consistoire Central obtint
le
rattachement
XConstantine,
de
France
des
Alger,
consistoires
algériens
Oran) au Consistoire Central
et la suppression de
celui
d'Algérie.
Pour les Juifs de France, c'était la fin de l'exil, <cela fut exprimé d'une manière exceptionnelle, lors
de
l'inauguration de la nouvelle
l'allocution
Isidor
du
(2)
:
Grand
et
que
Lazare
"Nous avons prouvé que nous
étions
Le
peuple
nationale est morte ;
ce
dignes du titre de
l'on pouvait être à la fois
français.
et
de
qui
juif
mais,
est
ce
immuables
comme
citoyen,
israëlite
mort,
sa
et
forme
ce qui n'est pas mort
ne mourra jamais,
judaïsme,
dans
Paris,
dignes de la liberté,
Rabbin
synagogue,
c'est
sont ses principes et
l'esprit
ses
du
vérités,
le rocher sur lequel Dieu
les
a
proclamés. "
1 - SPIRE A. : Souvenirs à bâtons rompus,
Albin Michel, 1962, p. 15.
Paris,
2 - Inauguration du temple consistorial de la ville
de Paris, le 1er avril 1852, pp. 15-16.
- 29 -
Cette
intégration
1.introduction
communauté
de
même
plusieurs
dans
l'aristocratie
avait
la
membres
haute
française.
Néanmoins,
dans laquelle la communauté juive
qu'elle
courait.
l'Alsace
et
sursaut
de
de
la
ascension
sociale,
militaire.
Ils
bousculer
risque
avait
dans
nombreux Juifs,
peu
provoqué
la
conscients de leur
embrassèrent
revanche,
Autriche,
l'antisémitisme
nouveaux
théoriciens,
supériorité
des
un
communauté
- la
carrière
étaient convaincus que
En
à
la perte de
leur
sort
lié intimement au bonheur et aux progrès
patrie.
la
d'assimilation
en 1871,
Lorraine
nationalisme
De
la
le
En effet,
française.
était
qui allait
et
une période
quiétude
et
la
bourgeoisie
se
s'installait
à
de
critique
peu
préparait,
conduit
en
Allemagne
racial
qui
et
de
en
trouvait
de
proclamaient
la
peuples aryens sur
les
sémites,
donc sur les Juifs (1).
Une
crise économique,
des difficultés dans la
nouvelle société industrielle française et la chute
de
banque Union Générale ont été les éléments
ont
servi à Edouard Drurmont (1844-1917),
qui
à attri-
buer les maux de la société aux Juifs. Il publia en
1886,
un
fonda
également,
Parole".
plication
une
grave
ouvrage intitulé :
en 1892,
Il annonça,
"La France Juive" et
le journal
"La
Libre
le 1er novembre 1894,
l'im-
d'un officier juif de l'Etat Major
affaire au profit d'un
1 - SCHARZFUCHS S.
p. 270
:
état
dans
étranger.
L'Affaire Dreyfus,
Op, Cit,
2 - DRUMONT E. : est l'auteur d'un pamphlet antisémite . "La France Juive"
publié en 1886
et
le
Directeur du journal, également antisémite, "La
Libre Parole."
- 30 -
De
même,
Charles
campagne
violente
"lesJuifs
Maurras
(1).
(1869-1952)
Il soutenait
mena
une
l'idée
que
représentent un péril pour la France
et
cherchent à s'emparer de la puissance économique et
politique."
déchaîné
Les attaques de Drumont et Maurras ont
une
vague d'hostilité
qui
inquiéta
la
communau t é.
L'innocence
grâce
au
de Dreyfus sera néanmoins
mémorable
article
de
prouvée
Emile
Zola
:
J
"3 accuse". Celui-ci entraînera derrière son action
Léon
BLum,
Georges Clemenceau et Joseph
Reinach.
Gracié par Loubet, Dreyfus sera réhabilité en 1906,
puis nommé chef de bataillon et décoré de la Légion
d'Honneur,
provoquant,
dès lors, une période plus
clémente.
La
République finit par sortir victorieuse
cette
affaire
•juive,
elle
;
néanmoins,
constitua
pour
la
de
communauté
un tournant car,
même
si
l'aspect juif était secondaire, le judaïsme était à
nouveau défini comme une nation au sein d'une autre
et
accusé de placer son intérêt au dessus du
général.
bien
La possibilité de l'assimilation du
Juif
et la nécessité de son émancipation ont été remises
en question. Les Israélites français sont redevenus
Juifs.
Les
fervents
de
tenants
de
l'émancipation
et
l'assimilation furent obligés
rendre à l'évidence :
de
L'antisémitisme n'était
les
se
pas
terminé.
Théodore
l'affaire
Herzl
Dreyfus,
(1860-1904),
fut
la
à l'origine du
Correspondant de presse à Paris,
pour
à
suite
de
sionisme.
chargé de relater
un journal autrichien "l'affaire
française",
1 - MAURRAS E. : est le fondateur d'un mouvement
d'extrême droite,
xénophobe et antisémite,
violent à l'occasion : "L'ACTION FRANÇAISE".
- 31 -
il en vint à publier,
Juif",
où
en 1896,
un ouvrage "l'Etat
il préconisait, l'émergence d'un Etat et
l'organisation d'un mouvement sioniste.
En revanche,
raient
comme
la majorité des Juifs se considé-
français et restaient
l'émancipation dans leur pays,
partisans
tout en manifestant
une certaine sympathie pour les communautés
en Terre Sainte,
niers.
Mais
juives
par une aide matérielle aux pion-
étant environ 80.000,
une bonne part,
de
assimilés pour
ils ne montrent que peu
d'intérêt
pour le retour des Juifs en Palestine. C'est seulement
dans
les milieux intellectuels et
étudiants
qu'il y eut un début de diffusion de ces idées.
En revanche, les immigrés de l'Europe de l'Est,
environ
20.000,
précaires,
beaucoup
vivant
dans
des
conditions
repoussés par les Juifs français,
plus
sensibles à cet
appel.
En
sont
effet,
l'arrivée de ces coreligionnaires d'Europe de l'Est
inquiétait
réveiller
et
la
communauté
car
elle
risquait
de
des sentiments de xénophobie à son égard
d'entraîner
une perte
des
acquis
concernant
leurs droits civiques.
En 1905, la séparation de l'Eglise et de l'Etat
fut
très favorablement accueillie par
les
Juifs.
Les
anciens consistoires disparurent et se
trans-
formèrent
en
associations culturelles
(A.CI.).
Mais
les écoles de la communauté
tèrent
parmi
lution
(1). Elles
grandes
faciliter
société
les grandes victimes de
comme
des
matérielles
comp-
cette
durent se débattre
difficultés
considérées
israëlites
évo-
contre
et
établissements
de
furent
servant
à
l'intégration des Juifs immigrés dans la
française.
L'instruction juive
dut
1 - SCHWARZFUCHS S. : 0p. Cit., pp. 280-281
être
- 32 -
organisée
dans
sants :
En
des locaux précaires
effet,
et
les bâtisseurs
de
insuffisynagogues
n'avaient eu aucune raison de prévoir des salles de
cours
nombreuses
et
équipées dans
bâtiments édifiés au XIXe siècle.
l'instruction
des
A cette
que
aggravé
Il est
le dépècement de ce système
par
qu'imposa
époque,
religieuse était dispensée à l'école
juive ou dans des cours particuliers.
évident
immenses
la
les
grandes
guerre
de
vacances
1914-1918,
rabbins et maîtres au front,
donc
scolaire
scolaires
qui
envoya
fut responsable d'une
chute importante du niveau des études hébraïques en
France.
La
séparation
de l'Eglise et de
l'Etat
avait
révélé un fait nouveau s Le judaïsme français avait
perdu
son
communautés
unité.
juives
Dès
que
devint une
l'adhésion
affaire
aux
de
choix
personnel, les forces centrifuges jouèrent è plein.
Certains
cercles
libérale.
Par
turc,
qui
ébranlés
parisiens
ailleurs,
établirent
les réfugiés de l'empire
affluaient depuis 1908,
de la révolution de 1905,
pas
communauté
conscience
russes
officielle.
par
ne rejoignirent
En
effet,
la
était-il un malheur des temps,
une constante de l'histoire juive ?
souhaitée
et
des Juifs occidentaux était troublée
l'antisémitisme,
?
ou
Certains
à nouveau sur la place des
la société moderne.
:
L'assimilation
se révélait-elle impossible
s'interrogeaient
dans
et les
par le pogjrom de Kichinev (1903)
l'échec
la
l'Union
Tel fut le cas
Juifs
d'Edmont
Fleg, d'André Spire et d'autres.
Presque tous firent preuve d'une sympathie pour
le mouvement sioniste, sans pour autant songer à en
appliquer
personnellement
sentiment
d'insatisfaction
l'activité
renouvelée
de
le
programme.
était
justifié
certains
Leur
par
courants
- 33 -
antisémites,
celui
de
la
nouvelle
"Action
française" en particulier (1). Mais la masse juive
de
France ne croyait plus au danger et considérait
ces
attaques
comme autant de coups
supportables.
y
passagers
et
La culture française devait servir à
perpétuer
l'éducateur
l'enracinement juif et
la
permettait
réussir
d'espérer
tâche
de
une
véritable intégration.
La situation des Juifs de France à la veille de
la
première guerre mondiale fut marquée
éléments
:
l'arrivée
Le
des
immigrants
judaïsme
déclin
Juifs
de
français,
une
écoles.
Orientale.
vie
Les
au
détaché des synagogues et
des
indépendantes
Cependant,
et
nouvelle
observances traditionnelles.
communautés
deux
l'antisémitisme
d'Europe
insufflèrent
par
Ils se groupèrent
et
organisèrent
la plupart d'entre eux
en
des
furent
entraînés par l'ambiance générale.
Leur volonté d'intégration les amena en outre à
s'engager
dans
s'affrontèrent
Juifs
les
de
énormes
1914 à 1918.
allemands,
armées
Sur
les
en est de même de ceux de France,
la
600.000
100.000 environ étaient soldats,
dont 1/3 furent décorés à la fin de la
avant
qui
mobilisation.
Il
y
guerre.
Il
qui s'enrôlèrent
eut
50.000
Juifs
combattants dont 1/3 de volontaires (2).
Le choc de la guerre,
les cadres
décimés
1 - Quotidien
Maurras,
la nécessité de
de la communauté
Français 1908-1944 :
mouvement
"nationalisme
recréer
et la
crise
Dirigé par
C.
politique se réclamant
du
intégral".
Il fut interdit à la
Libération.
2 - GRAYZËL
Paris,
p. 315.
5.
:
Histoire des Juifs,
Tome
II,
Service technique de l'éducation (STE),
- 34 -
économique
menaçante
n'incitaient
personne
à
remettre en cause les structures de la communauté.
La conférence de la Paix à Versailles, la création
de
nouveaux Etats et le
structures
les
de
bouleversement
politiques motivèrent une fois de
Juifs des pays alliés pour régler leur
communauté
protection
minoritaire,
afin de
internationale et de
activités
plus
des
culturelles,
plus
statut
jouir
d'une
poursuivre
leurs
auxquelles ils attachaient
d'importance qu'à des droits politiques
l'exercice était douteux.
dont
C'est notamment en
1923
que fut créé le mouvement des Eclaireurs israélites
de
France,
tion
et
qui allait tenter de donner une direc-
un
jeunesse.
contenu juifs
aux
A partir de 1924,
activités
la France,
de
la
qui avait
souvent servi d'étape sur la route de l'immigration
vers l'Amérique, devint un but pour les immigrants.
Des
Juifs
l'Alliance
orientaux,
formés dans les
israélite universelle,
écoles
s'étaient
tout
naturellement
dirigés vers la France.
d'immigration
se renforça encore à partir de 1933,
quand
la menace hitlérienne devint
Ce
de
plus
courant
précise.
Après la première guerre mondiale, on estimait leur
nombre
en
France
à 150.000.
Il
doubla
jusqu'à
1936 ; parmi les 300.000 Juifs installés en France,
200.000 l'étaient à Paris (1).
Le
judaïsme français,
affaibli par la
guerre
1914-1918, gêné sur le plan matériel, ne fut pas en
mesure
d'intégrer
communauté
Les
deux
calmer
donc
groupes
une
français,
sion.
fut
cette
Une
créée à côté de
s'ignoraient,
hostilité
le
immigration.
latente.
en
autre
l'ancienne.
essayant
Pour
les
de
Juifs
judaïsme en France était une confes-
Ils rejetèrent la notion d'un peuple et con-
sidérèrent plutôt le lien de solidarité reliant les
1 - SCHWARZFUCHS S. : 0p. Cit., p. 286.
- 35 -
Juifs
entre eux comme l'expression d'un devoir
charité
envers
des coreligionnaires
frappés
de
par
l'adversité.
En revanche,
pour
les
immigrés
appartenaient
culture
ce langage était incompréhensible
à
d'Europe
une minorité et
nationale
(Yiddish)
Orientale,
qui
possédaient
une
(1).
D'ailleurs,
l'élément religieux n'était pas exclusif dans cette
culture
qui
s'intéressait également à
l'art,
la
musique, la littérature, le théâtre...
La seconde guerre mondiale fut tragique pour le
peuple
juif.
Les arrestations et
mirent
fin aux illusions de ceux qui étaient assi-
milés.
Aucune
distinction
Mais
déportation
n'eut lieu
Juifs français de longue date,
assimilés.
la
entre
les immigrés et les
il était difficile è certains
comprendre pourquoi ils étaient visés.
mars
les
de
C'est le 27
1942 que le premier train de déportés
quitte
la France et c'est le 11 juin 1942 que fut décidée,
dans le cadre de la solution finale, la déportation
de
100.000 Juifs.
élevées
contre
s'amplifèrent
grandes
de
statut qui leur
était
le
avec une vigueur nouvelle
rafles.
publiées
Les protestations
imposé
lors
des
Les prises de position qui furent
à cette occasion facilitèrent
flage
de plusieurs.
tance
contre l'occupant.
Légion
l'Eglise
étrangère
le
camou-
Ils participèrent à la résis-
furent
Certaines unités
parmi
les
de
premières
la
à
rejoindre le Général de Gaulle. En 1939, il y avait
300.000
Juifs français et immigrés ;
été déportés et,
Pour
l'Europe,
tique :
En
120.000
ont
parmi ceux-ci, 90.000 exterminés.
le
1939,
bilan est encore
il
plus
y avait au total
drama-
8.300.000
1 - Yiddish : Langue germanique parlée par les
communautés
juives
d'Europe
Centrale •" et
Orientale.
- 36 -
Duifs européens : 5.978.000 ont été exterminés. Les
survivants
et
les rescapés ont
eu
le
sentiment
d'avoir été abandonnés a leur sort tragique,
que
le
monde
Unis - avait
libre - en particulier
connaissance
camps de la mort.
désormais
à
du
Le souvenir
les
alors
Etats-
fonctionnement
des
de l'holocauste
va
hanter la conscience juive et contribuer
perpétuer un certain sentiment de communauté
de
destin, voire d'interdépendance.
Il restait encore à régler le sort de centaines
de milliers de Duifs rescapés et regroupés dans des
camps
de personnes déplacées.
immigrer
en Palestine,
Beaucoup
voulaient
alors sous mandat
britan-
nique. Des affrontements sévères les opposèrent aux
Anglais et, parmi eux l'épisode de l'Exodus (1) mit
la communauté internationale en émoi.
L'Etat
allait
d'Israël
susciter
communautés
apportent
un
de
soutien,
La
ensemble,
avec
différentes
d'Israël
:
1 - URIS
L.
la
mai
au
Diaspora,
1948,
sein
des
qui
lui
et concours matériel et
Diaspora
et
14
immense espoir
juives
politique.
juive
suivit,
une certaine
étapes
qui
appui
dans
son
inquiétude,
les
jalonnent
l'histoire
Procès d'Eichman (3), guerre des
DECAUX A.,
tome
(2), créé le
:
EXODUS,
:
Paris,
Librairie Académique
1982, pp. 303-326.
2 - CATARIVAS D. : Israël,
Paris,
(collection petite planète n°
d'Edition,
Paris,
le
Laffont,
Exodus, in : A. DECAUX raconte -
4 - Paris,
Israéliens,
Robert
Six
livre
Ed.
Perrin,
du Seuil
1 4 ) , 1974.
Les
Librairie ,
Générale
de
EDMA
poche
Encyclopédie du monde actuel n° 4460, 1976.
3 - HAUSNER G. : Justice à Jérusalem
- 37 -
Jours (1), guerre de Kippour (2)....
Cependant,
d'Israël
malgré
leur
intérêt
pour
l'Etat
et leur sentiment d'interdépendance
avec
lui (3), peu de Juifs français vont s'y installer.
L'interdépendance
certaine
sensibilité
persistance
émouvante
peut
se
commune,
de souvenirs et
d'un rêve,
alors
exterminés,
sentiment
que
où
de
sont
une
mêlés
nostalgie,
quête
tant
d'autres
furent
d'une même appartenance,
religieux,
national,
comme
conscience d'avoir survécu à
l'holocauste
caractère
définir
intellectuel,
économique...
Et
à
affectif,
aussi
face
à
l'indifférence des nattons : l'holocauste, craintes
d'un
nouvel abandon des nations ou d'un réveil
l'antisémitisme,
avec
espoir
que,
alors
de
Israël
viendrait a leur secours....
1 - ARON R. : De Gaulle,' Israël et les Juifs, Pion,
1968, Israël face à la Tragédie - Le Figaro
Littéraire, Parts n°1104. pp. 6 à 8 du 12 au 18
juin 1967.
2 - LAQUEUR W. : La Vraie Guerre de Kippour, Paris
Calmann-Lévy, 1974.
: Judaïsme Français et
3 - KAPLAN J.
Paris, Albin Michel, 1976.
Sionisme,
RABI : Anatomie du Judaïsme Français,
Ed. de Minuit, 1962.
VIDAL-NAQUET P.
:
Paris,
Les Juifs, La Mémoire et le
Présent, Paris, Maspéro, 1981.
FRIEDMAN
G.
Gallimard
:
Fin du Peuple Juif ?,
(Idées,
série
sciences
Paris,
humaines
N° 74), 1967.
HARRIS A.
et DE SEDOUY A. : Juifs et Français,
Paris, Grasset, 1979.
GIRARD
P.
:' Les Juifs de France,
Paris,
HUISMAN (Collection Index N° 1 ) , 1983.
B.
- 38 -
Pour
toutes
communautés
juives
occidentale
faveur
ces
et
des
raisons
invoquées,
importantes
de
la
les
Diaspora
d'Israël
militent
désormais
communautés
menacées
et
en
opprimées.
L'action la plus remarquée concerne la défense
quelque
3 millions de Juifs d'U.R.S.S.
des
(1) privés
de leurs droits en tant que communauté
religieuse,
brimée et interdite d'émigration.
De
nos jours,
française,
fortes,
qui
tendances
malgré
ont
l'abandon
les
les
à
juive
l'assimilation
sont
- ou à cause - des bouleversements
marqué
ce
siècle.
Progressivement,
des pratiques religieuses se généralise,
mariages
courants
au sein de la communauté
mixtes deviennent de
(estimés
à
plus
de
plus
en
plus
70 % des
Juifs
contractant un mariage). Certains changent leur nom
qui
rappelle
trop
leur
origine,
convertissent au christianisme,
sont
relativement
10.083
élèves
peu
(1984),
il
se
juives
:
Seulement
soit 8 % de la
population
différents établissements
ailleurs,
les écoles
fréquentées
juive en âge scolaire, étudient
les
d'autres
à temps plein dans
privés
juifs.
Par
y a environ 8.000 autres élèves
des
établissements laïcs, soit 1% (2), qui reçoivent un
enseignement supplémentaire à travers des écoles du
1 - BRISSAUD J.M.
tique, Paris,
cherches
L'antisémitisme en Union Sovié1REP (Institut Européen de Re-
et d'Etudes Politiques et
Sociales),
1980.
WIESEL E.
:
Les Juifs du Silence,
Paris,
le
Seuil, 1966.
K0CHAN L.
puis 1917,
:
Les Juifs en Union Soviétique deParis,
Calmann-Lévy
(collection
Diapora), 1971.
2 - Ces propos nous ont été accordés par le Gd~ R.
de France, Pr. R.S. SIRAT, lors d1une. interview
- 39 -
mercredi
tiel,
et dimanche matin avec,
la
préparation
semblerait
'demande
y avoir,
accrue
de
à la
pour but
bar-mitsvah
depuis quelques
la
part
des
essen(1)-
années,
une
parents
pour
l'inscription de leurs enfants dans ces écoles.
phénomène
qui
s'applique
également
Il
aux
Ce
écoles
privés non-juives, reposerait cependant, en partie,
sur
la
perception
hypothétique
sur
un
des
parents
concernant
une
dégradation de l'école laïque (2)
encouragement
d'un
Fonds
et
Spécial
d'Investissement pour l'Education (F.I.P.E.).
L'histoire
contemporaine des Juifs de
depuis la Révolution,
pour
une
fut donc une lutte
intégration
l'acquisition
à
des droits
la
vie
du
civiques.
France,
continue
pays
et
Ainsi
que
l'avait remarque Loke (1632-1704) (3), l'octroi des
droits
1 - Bar
civiques
Mitsvah
aux
:
Juifs
dans
équivalent
à
leurs
la
pays
première
communion dans le judaïsme.
2 - LE FONDS SOCIAL JUIF UNIFIE : 8ème Session du
Conseil National 6.5.79 et plus particulièrement l'exposé de M. P. ELKOUBY sur l'état de
l'enseignement juif en france, p. 21-30, et les
interventions de M. NACACHE, p. 34, M. B0UK0BZA
p. 35.
CHVIKA Y. : L'ECOLE JUIVE EN FRANCE, mémoire
DEA-UER - Sciences de l'éducation, Lyon, 1982,
p. 37, GUIDE DE LA VIE JUIVE EN FRANCE (19821983), Paris, GEJ-L 'ETUDIANT, 1982.
3 - L0J£E- J. : Philosophe anglais, Auteur de l'Essai
s*ur l'entendement humain, il rejetait les idées
innées,
pour
placer
la source
de
nos
connaissances dans l'expérience,
c'est-à-dire
la sensation aidée de la réflexion. Il a écrit
un traité sur l'éducation et des Lettres de
tolérance.
- 40 -
d'accueil,
laïque.
n'est
dans
un
état
religion
d'Etat - notamment chrétienne - l'idée de
l'octroi
droits
conçue.
qu'un
que
pays comportait une
des
Tant
concevable
civiques
Avant
aux Juifs
ne
pouvait
être
la laïcité des systèmes politiques,
les
Juifs jouissaient du statut de
résidents.
fut
plus ou moins tolérant envers eux,
mais
On
leur
statut fondamental demeurait celui d'étrangers.
peut
dire
que leur situation
fondamentale
avant
l'émancipation était caractérisée par l'absence
foyer
permanent.
prières,
ils
Ainsi
virent
qu'en
témoignent
dans le malheur
On
de
leurs
présent
la
punition divine pour les péchés du passé. Leur exil
se
poursuivrait tant qu'il en serait décidé
par
la volonté divine.
virent
Quand aux
ainsi
chrétiens,
dans l'exil des Juifs le résultat du
ils
refus
du Christ.
Le
terme
l'égalité
début,
à
France,
concernait
cela
fut
proclama
la
les Juifs,
pas considérés comme tels,
par
laisser
ailleurs,
dans leur
citoyens.
droit
la
il
la
En
réforme
Française
fraternité
qui n'étaient
n'y furent pas
inclus.
était impossible de
précédente
Au
des
respectifs.
la Révolution
l'égalité et
tous les Français,
Mais,
pays
général
civiques.
conséquence de
Lorsque
la liberté,
et
en
uniquement le
résider dans leurs
révolutionnaire.
pour
évoque
des droits politiques
elle
Juifs
"émancipation"
condition
de
les
non-
Ainsi se posa la question de savoir s'il
fallait les expulser ou leur offrir la citoyenneté.
C'est
la seconde solution qui fut adoptée par
décision
cette
les
de
l'Assemblée Nationale
(1790-1791)
législation constitua un modèle pour
napoléoniennes.
Dans
toutes
accédèrent non pas à la simple citoyenneté,
l'égalité
des droits civiques.
Mais la
;
toutes
régions occupées pendant la Révolution et
conquêtes
une
les
ils
mais à
tradition
- 41 -
religieuse de ces Etats étant chrétienne, les Juifs
demeurèrent
hors
du champ de
l'idéologie
civile
dominante. L'émancipation formelle n'était donc pas
suffisante pour transformer leur statut d'étrangers
et les intégrer dans la société.
ont
Les gouvernements
exigé de leur part une entière loyauté
envers
l'Etat.
Mendelssohn, (1729-1786), le plus éminent parmi
les défenseurs juifs de l'émancipation, s'opposa en
1781
è
l'allégation
voulait
Il
rationaliste
courante^ qui
que judaïsme et christianisme se
fondent.
était persuadé que les Juifs pouvaient
toutes
les
exigences
qu'on
leur
conserver intact leur judaïsme,
intégrés
Juifs
sans être assimilés.
émancipés,
ressentaient
judaïsme.
encore
Ainsi
n'était
même
pas
et
être
Il est vrai que les
les
plus
assimilés,
attachement
conversion,
ressentie
intellectuelle,
imposait
c'est-à-dire
quelque
leur
remplir
comme
même
une
constituerait-elle
au
si
elle
violation
une
trahison
assimilés se mêlèrent aux
courants
émotionnelle.
Les
Juifs
culturels.
Certes,
ils ne purent intérioriser les
valeurs et les attitudes chrétiennes,
de ceux qui
à
l'exemple
étaient nés dans cette tradition, mais
leurs liens au judaïsme se .vidèrent de leur contenu
cognitif,
étant
donné que la culture laïque était
imprégnée de tradition chrétienne.
la
minorité
faveur
de
En conséquence,
juive négligea sa propre
celle
de
la
majorité.
culture
En
en
effet,
l'émancipation n'avait pas seulement conduit à leur
1 - MENDELSSOHN M.
:
Philosophe allemand.
s'efforça
de réformer le judaïsme en
modernisant.
Sa
traduction
Bible contribua à
l'Europe Centrale.
allemande
la culture
des
Il
le
de
la
Juifs
de
- 42 -
participation à la vie sociale et
aussi
à leur réflexion
persuadés
que
l'ensemble
la
de
politique,
spirituelle.
recherche
la
Ils
mais
étaient
scientifique
tradition
juive
de
servirait
à
l'approfondissement de l'identification spirituelle
avec la totalité de la culture,
l'expérience
juive.
définissait
La
de la pensée et de
science
du
comme
une
formellement
judaïsme
se
exploration
historique
et philosophique de l'héritage juif,
partir
de
la Bible et du
poésie
médiévale,
Talmud,
à
la philosophie,
à
travers
la
la Kabbale
et
l'histoire juive.
Cependant,
devait
l'ambition,
trouver
son expression la plus
dans le Sionisme,
définie comme
par Yéhuda Leib Pinsker,
du
mouvement
audacieuse
auto-émancipation
l'un des pères fondateurs
nationaliste juif.
Il est
caracté-
accompagné
par
renaissance culturelle juive,
qui trouva
son
expression
la
politique
que le retour h Sion fut
ristique
une
l'égalité
non seulement par le renouvellement
de
langue hébraïque et la résurgence de l'activité
créatrice
études
mais
juives.
modernes, et
complexe
Leur
le
développement
émancipation dans les
même l'auto-émancipation dans
indépendant
pation
aussi dans
d'Israël
ne les ont pas
minoritaire,
n'octroie
cela montre
des
temps
l'Etat
délivrés
que
pas nécessairement
la
du
l'émanciliberté,
mais seulement la possibilité de devenir libre.
Pour
certains,
relèverait
et
au souvenir des
intellectuelle
bien
grande majorité des Duifs,
terre
d'exil.
possibilité
peuple
peines.
au
judaïsme
davantage d'une fidélité à la tradition
familiale
démarche
l'appartenance
d'un
français
Il
Ils
parents
définie.
Pour
nullement
Ils vivent au
et assument ses joies
n'empêche
d'une
la
la France n'est pas une
n'envisagent
départ.
que
que le passé ne
sein
la
du
comme -ses
peut
être
- 43 -
entièrement
des
oublié et personne n'affirme que l'ère
persécutions
définitivement
et
pris
de
fin.
l'antisémitisme
Il
ne
leur
est
plus
possible
de
se désintéresser - même sur la
publique
- des malheurs qui peuvent s'abattre
les Juifs d'autres pays.
ont
Des expériences
place
s'étendent
comme une épidémie s'il n'y est pris garde.
que l'Etat d'Israël,
Il est
tant par les espoirs
qu'il porte en lui que par les dangers qui
le
menacer,
continuera
sur
récentes
trop bien montré que certains maux
évident
a
d'occuper
peuvent
une
place
particulière dans leurs préoccupations. Le souci de
concilier
juive
l'appartenance française et la
fidélité
continueront donc à jouer un rôle
dans
la
recherche d'une harmonie au
important
sein
de
la
communauté nationale. Malgré la tendance générale à
l'assimilation,
une
vouloir
l'intégration et à
plutôt
partie
militante
continue à
attribuer
importance
capitale
éducatives
;
s'inscrire
l'effort de maintenir et de
une
aux activités culturelles
et c'est dans ce cadre
que
et
viendra
développer
des structures scolaires.
Nous venons de rappeler l'histoire de la communauté juive française et de ses luttes
pour
acquérir ses droits de cité,
naître
comme
communauté
à
part
se faire reconentière
dans
l'ensemble
de
la
sauvegarder
ses
droits quant à la spécificité
ses
communauté
successives
croyances religieuses.
nationale
Ces quêtes
et
de
onéreuses,
hasardeuses expliquent en partie une identité
sans
cesse tendue entre la prégnance de l'être religieux
sur
l'être civique et celle de l'être civique
sur
l'être religieux.
Il convient maintenant de préciser la situation
actuelle
nous
de cette communauté,
l'avons
déjà
mais vu que,
mentionné,
peu
de
comme
données
chiffrées ou quantitatives permettent de traiter de
- 44 -
son évolution démographique,
ô
nous avons eu recours
une enquête de la Sofres intitulée :
les Juifs de France ?",
"Qui
sont
dont les résultats ont été
présentés en exclusivité par l'A.T.3. (1), dans son
Bulletin Quotidien d'Information N° 1527 du 11/2/77
et dont voici les données essentielles :
- 700.000
3uifs sont actuellement dénombrés en
France, dont 380.000 en Région Parisienne.
- La population est relativement jeune.
- Contre toute attente, elle est composée d'une
forte proportion de travailleurs manuels.
- Le groupe de célibataires est important.
- Pour 1/3, les mariages sont exogamiques.
Ces
quelques traits notoires se
dégagent
des
tableaux suivants :
1°) - Répartition par tranche d'âge en % :
de 15 à 25 ans
27 %
de 25 à 49 ans
de 50 à 64 ans
41 %
15 %
65 ans et plus âgés
16 %
2°) - Répartition socio-professionnelle :
* Manuels
(agriculteurs, artisans, petits
29 %
entrepreneurs, ouvriers)
* Cadres moyens et employés
23 %
* Professions libérales et
cadres supérieurs
16 %
* Commerçants et industriels
11 %
* Inactifs
21 %
1 - A.T.3. : Agence Télégraphique juive, 11 février
1977, N° 1527
- 45 -
3°) - Comparée
à l'emsemble de
française,
la
professionnelle
suivante :
la
population
répartition
se
fait
de
sociola
Juifs
façon
Ensemble
de la
population
23
* Cadres moyens
* Ouvriers
dont
ouvriers qualifiés
O.S. et manoeuvres
22
* Inactifs
* Cadres supérieurs et affaires,
dont
Professions libérales et
cadres supérieurs
.Industriels et gros
commerçants
* Commerçants et artisans
10
0>
/o
15 se
AI
8
Ai
12
AI
4
tv
4
At
21
2!
24
Ai
20
AI
7
AÈ
16
Ai
6
9C
4
Ai
1
Ai
12
Ai
1
S!
3
0/
AI
13
Al
* Agriculteurs.
ce qui concerne les cadres
d'affaires,
Al
et
population
Cette proportion importante est sans " doute
des
dominant
vrai
supérieurs
A)
représentent 7 % de la population
ils
révélatrice
fait
Ai
alors qu'ils sont 20 % de la
française
juive.
32 s;
/o
AI
personnels de service
En
17
de l'image contradictoire que l'on
Juifs français.
dans
Ils sont
perçus
le monde des affaires,
proportionnellement
ce qui
à l'ensemble
des
se
comme
est
caté-
gories socio-professionnelles en France, mais, dans
la
réalité,
constituent
eux
deux
active.
les
le
cadres moyens
et
les
ouvriers
groupe le plus important
puisqu'à
ils représentent 45 % de
la
population
- 46 -
La
répartition
non-Juifs
se
entre les conjoints
ventile
suivant
le
Juifs
tableau
e
ci
dessous :
- 5 6 î o des Juifs de plus de 15 ans sont mariés.
(Ensemble de la population : 70 %)
* Conjoint juif
* Conjoint non-juif
73 %
27 %
Taux de conjoints exogamiques
24,5 %
36 %
* Juifs (non israélites) . .
* Israélites (non-juifs)
Pour comparaison : protestants : 39 %
musulmans
: 22 %
catholiques : 6 %
TAUX DE CONJOINTS EXOGAMIQUES :
- AGE :
* Moins de 35 ans
22 %
* 34 à 49 ans
* 50 ans et plus
24 %
34 %
- Catégorie socio-professionnelle :
* Cadres moyens et employés
* Cadres supérieurs et
34 %
professions libérales
* Commerçants, artisants, industriels..
34 %
19 %
* Ouvriers, personnel service
19 %
Contrairement
tations
entre
à
des
idées ou
des
de la communauté juive sur la
conjoints
Juifs
et
conjoints
l'enquête
précise que,
cas),
n'y a pas de tendance à
il
des mariages mixtes.
représen
répartitio
non-Juifs
actuellement (1977 en tou
1'accroîssemen
- 47 -
"ISRAELITES" et "JUIFS" :
-Age :
Juifs
Israélites
31 %
39 %
30 %
* Moins de 25 ans
* 25 à 49 ans.
* Plus de 50 ans
22 %
45 %
32 %
• Catégories socio-professionnelles
* Commerçants et artisans
9%
* Cadres moyens
20 %
28
affaires
23 %
17 %
* Ouvriers
24 %
* Cadres supérieurs et
• Régions :
* Région parisienne
* Est
* Méditerranée
Chez
les
déclarer
52 %
9%
9 %
5 %
13 %
2 %
plus de 50 ans;on a
tendance
(32 %) et Duifs
Israélites
à
%).
(30
se
De
plus, ce sont les classes moyennes qui sont portées
à
se
dire
Israélites
méditerranéennes,
on
et,
se
dans
désigne
les
d'abord
(22 %) et ensuite Juif (13 %).
Israélite
définitions
comme
Les deux
tendent à s'équilibrer dans la
parisienne
régions
région
avec une majorité pour l'appellation
:
Israélite.
Chez les moins de 25 ans,
on préfère à 31 % se
déclarer Juif qu'Israélite (22 %).
Que
signifient en réalité ces deux concepts
L'enquête
été
souligne qu'aucun sondage préalable
fourni,
ni
aucune définition concernant
mots "Duif" ou "Israélite".
Cependant,
?
n'a
les
on s'aper-
çoit que ces termes ont été proposée à la fin de la
série.
bien
C'est
donc dire que l'enquête
invitait
qu'indirectement - à se situer comme Juif
ou
- 48 -
Israélite. Dès lors, nous devrons être prudent dans
nos conclusions.
Nous
qui
regrettons,
en ce qui nous concerne,
nous apparaît comme une erreur de la
l'enquêteur.
Certes,
définir
concepts
les
a
part
de
ne
pas
de
les
pris soin de
mais il a eu
distinction
tort
utiliser.
Mais
opératoire
dans notre approche de l'identité*à cet
égard,
leur
il
ce
pourrait
nous retiendrons une hypothèse :
tendance,
à
présenter
comme
raison
l'intérieur de la
Israélite,
on aurait
communauté,
plutôt que
à
se
Juif,
en
de la prégnance d'une connotation
de la seconde appellation.
concept qui en
est,
être
négative
On lui substituerait un
semble-t-il,
.dégagé,
en
choisissant l'appellation d'Israélite.
Mais
notre
ces chiffres nous surprennent nous-même ;
connaissance
nous
interroger
qu'ils
des communautés nous
sur
traduisent
responsables
communauté
de
eux.
Il est
davantage
l'étude
amène
fort
à
possible
l'image
que
ont voulu donner
juive française, ^4nrt-frt que
les
de
la
l'opinion
générale dé celle-ci.
Il
est
craignant
tendance
certain
qu'une
minorité
sociale,
les phénomènes d'absorption,
à
se présenter aux enquêteurs
autre réalité.
puisqu'elle
peut avoir
sous
La question mérite d'être
une
soulevée
fait apparaître des distinctions entre
Juifs et Israélites.
Les valeurs différentes accordées par les Juifs
à
ces
lution
deux termes nous semblent
de
l'aspiration
la
majorité d'entre
refléter
eux,
assimilationniste à la
l'évo-
passant
de
revendication
juive. Le terme d'Israélite fut utilisé au cours du
XIXe
par
siècle et jusqu'à la seconde guerre
les Juifs de la bourgeoisie,
le plus
mondiale
souvent
nés en France, de parents français, non pratiquants
et
non militants,
qui tenaient à manifester
leur
- 49 -
assimilation
aux
autres Français et a marquer
ce
qui les différenciait culturellement et socialement
des
Juifs pauvres,
Orientale.
Mais
immigrés d'Europe Centrale
l'opposition entre les deux
remonte au Moyen Age.
les clercs,
et
mots
C'était déjà l'usage,
parmi
de désigner les Chrétiens sous le
nom
de nouveaux Israélites. "En s'approprient le nom de
leurs
prédécesseurs,
que
Dieu
avait
appelé la Chrétienté au rôle de peuple
élu.
Deux noms,
ils
l'un glorieux,
impliquaient
l'autre infamant,
cela
permettait de concilier le respect pour la religion
mère et la haine de ses adeptes vivants. Isidore de
Séville
alla
séparation
d'Israël
guration
de
judaïsme
"
semblerait
allant
même jusqu'à
la
interpréter
l'antique
et de Judée comme une
rupture
entre
(1). Le choix
du
préfi-
Christianisme
terme
refléter un haut niveau
et
"Israélite"
d'intégration,
parfois jusqu'à l'assimilation.
Tandis que
l'appellation "Juif" marquerait plutôt une appartenance
religieuse et
communautaire,
parfois
même
nationale.
Nous venons de survoler une période
au
historique
cours de laquelle nous avons été témoin,
part
de
la
communauté
constant
de
recherche
juive,
d'un
quant à sa place
de la
processus
dans
la
société environnante.
D'une
part,
nous avons remarqué que les Duifs
ont surmonté les vicissitudes du passé en cherchant
à prendre part à tous les bouleversements qui
naient
une modification du système étatique ;
espéraient,
en effet,
ameils
que ces changements condui-
raient à l'égalité des droits et à l'égalisation de
1 - S.W. BARON : Histoire d'Isarël, vie sociale et
religieuse, P.V.E. 1976 T. V. p. 142.
- 50 -
l'ensemble
des citoyens,
dans
certaine
une
ce qui se
mesure.
révéla
Mais
de
exact
nouveaux
événements historiques devaient perturber ce nouvel
équilibre et modifier les récents acquis.
Chaque
saient,
fois
que ces
bouleversements
surgis-
il fallait que la communauté s'adapte à la
nouvelle situation et aux exigences nouvelles d'une
intégration éventuelle.
Les différentes
tendances
d'intégration provoquèrent des possibilités d'assimilation
qui
alertèrent les responsables quant
à
l'importance de la création d'écoles afin d'éduquer
et
de
sauvegarder
les
valeurs
spécifiques
du
Judaïsme.
Au
cours de notre étude historique,
options ont surgi,
plusieurs
avec de nombreuses propositions
visant à résoudre le problème de la minorité juive.
Il
y
eut un débat farouche entre les
tendances
concernant
le
différentes
problème
religieux.
Finalement les responsables optèrent pour le
sur
soi,
avec
tous
les
risques
repli
que
cela
représentait.
D'autres
vers
ont eu tendance à prêcher l'ouverture
l'extérieur
(la période des
lumières)
avec
pour adage : "Sois Juif dans ton foyer et citoyen à
l'extérieur" (Gordon).
Une
troisième
trouver
une
tendance déçue
solution
en
de
Diaspora
ne
pouvoir
lutta
pour
préparer l'option sioniste qui, seule, à leurs yeux
pouvait
résoudre
le problème de la réalité
juive
dans une société majoritaire.
Outre
la
dénominateur
résidait
enfants,
tout
en
commun
dans
permettant
volonté
de
de
d'assurer
demeurant
environnante.
sauvegarde,
toutes
la nécessité de
d'inculquer
afin
la
les
créer
valeurs
l'avenir
intégrés
ces
dans
le
tendances
des
écoles
juives
aux
communautaire,
la
société
.
- 51 -
il
Mais
avant d'étudier les structures scolaires,
nous
paraît important de nous pencher
notion
d'identité,
société libre.
\
de
sur
ses implications dans
la
une
- 52 -
CHAPITRE I I
L ' I D E N T I T E
J U I V E
- 53 -
UNE APPROCHE D'IDENTITE
UNE RELIGION ? UNE TERRE ? UN PEUPLE ?
Dans
notre
la grande crise des valeurs
époque,
désagréger
exercer
la
bien
des
que
facteurs
une influence dissolvante,
l'ordre
resserrées,
est
de
l'évidence
protégées,
aujourd'hui
renforcer.
tendent
cohésion de la société juive
à
dans
aujourd'hui,
la
les
communautés
voir^f-ermées,
de naguère,
conquérir,
première,
à
Ce qui était
à
conserver,
L'identification juive était
immédiate,
à
et
jusque sur
volonté d'appartenance des individus.
de
connaît
sans
à
autrefois
problème.
Elle
est
dans nos sociétés ouvertes à tous les
courants et à toutes les influences, à redécouvrir,
peut-être à reformuler, certainement à construire.
Qu'est-ce qu'être Juif ? (1)
Le mot hébraïque "Yehoudi" signifie judéen,
c'est-
à-dire habitant de Duda (ou Judée). L'ancien Israël
avait été divisé, après la mort du Roi Salomon ( en
-930) en deux royaumes,
Samarie,
composée de dix tribus;
pour capitale,
dont
Israël au Nord ,
Capitale
Ouda au Sud avec
Jérusalem, composée de deux tribus,
celle de Juda,
la plus importante de toutes.
Le royaume d'Israël fut détruit en -722 par le
d'Assyrie et la trace de ses tribus est perdue.
royaume de Duda fut vaincu en -587 -586 par le
roi
Le
roi
de Babylone, et sa population en partie déportée et
exilée.
Après
-538, s'organise
quelques
décennies et à partir
le retour partiel des
exilés
de
en
Dudée.
- Ce terme Yéhoudi va désigner, à partir de la date
de
l'exil (-587-86),
tous ceux qui pratiquent la
religion mosaïque.
1 - Quid
:
Religions
juif, 1983, p. 575
- Le judaïsme sens
du
mot
- 54 -
- Les Grecs ont adopté la forme Ioudaios,
dont les
Romains ont tiré Oudaeus.
- En français, ce mot a donné Juif (avec un f final
mal expliqué
Le terme Juif ne figure pas dans les livres
Moïse,
où
il
n'est
question
que des
de
"enfants
d'Israël'". Il est relativement tardif et plutôt lié
à
la condition diasporique.
des
Il indique
exilés et des dispersés :
veut dire judéen et,
l'origine
La Judée,
car juif
donc dans l'immédiat, désigne
une qualité nationale et non pas religieuse.
Les
assimilationnistes
avaient,
notion
à
juste
titre,
de juif en vue de la
judaïsme.
C'était
aspiration.
dans
Cependant,
formellement
la
dénationalisation
du
logique
de
leur
dans la plus grande partie
l'appartenance
considérée comme
socio-culturel
siècle
éliminer
d'une communauté religieuse ou,
milieu
XIXe
cherché à
la
des contrées de la Diaspora,
est
juifs du
et
non
juive
ressortissante
à la limite,
pas
comme
d'un
une
allégeance nationale.
En Israël,
le citoyen ordinaire est un Juif de
nationalité et un Israélien de citoyenneté, dans un
rapport
de cause à effet.
Cette nationalité elle-
même procède de la religion : Est Ouif nationaliste
quiconque est Juif selon la Halacha (1)..
Le
judaïsme,
doctrine.
aussi
Certes,
foi,
enseignement.
en effet,
n'est pas une
simple
il est d'abord révélation, mais
histoire,
civilisation,
théologie,
Il peut s'agir d'un sens
religieux,
philosophique, sociologique ou national.
1 - HALACHA :
Selon la législation juive, est Juif
celui qui est né de mère juive.
- 55 -
Ainsi est-il,
de vie
régi
dans son sens religieux, un mode
par des
prescriptions (1)
d'origine
divine que l'on s'efforce de respecter (2).
et
Le
principe fondamental concernant
la
vie juives,
se retrouve
à
l'identité
travers
trois
dimensions :
- THORAT ISRAËL - LA PERSPECTIVE RELIGIEUSE
- AM ISRAËL - LA NOTION DU PEUPLE
- ERETZ ISRAËL - LE POINT DE VUE NATIONAL
"THORAT ISRAËL" Î PERSPECTIVE RELIGIEUSE
Selon Alexandre Safran, la partie législative
du Talmud (3) définit l'identité juive comme un
bien accordé par le créateur à la personne qu'il
fait naître juive, Le bénéficiaire d'un tel don est
alors invité à l'assumer, l'élaborer, l'enrichir et
en vivre tous les jours de sa vie. Le Juif de
naissance
a
pour
vocation
de
le
devenir
effectivement, afin de confirmer la décision du
Créateur à son égard. Bien que "fait" comme tel,
dès son origine, par autrui, il est en mesure de
"se faire" ensuite lui-même, ratifiant ainsi la
volonté de Celui qui l'a voulu, la sanctifiant par
1 - CHOUKROUN I.M.
: Précis d'instruction
gieuse, Alger, juin 1947, p. 12.
2 - La
reli-
Torah contient 613 prescriptions (dont
sont
à
réaliser,
et
365
concernent
248
des
interdictions.
3 - Talmud
:
compilation
fixant
mot
hébraïque
de commentaires sur
l'enseignement
rabbiniques.
signifiant
des
la
grandes
étude,
mosaïque,
écoles
- 56 -
l'étude de la Torah (1) et l'observance de ses
commandements. Il ne subit pas son identité : il la
reçoit comme une vocation ; en la découvrant dans
le patrimoine génétique spirituel dont il est, tout
à la fois, héritier, transmetteur et inventeur, il
la porte avec dignité (2).
Le Juif religieux fonde son identité sur le
mérite que celle-ci lui octroie. Il s'identifie à
Dieu
et
à la Torah,
en accomplissant
les
prescriptions que le créateur lui assigne.
Même si l'on est enclin à quelque peu idéaliser
le portrait du Juif, il n'existe personne qui puisai
se prévaloir d'une identité juive sans se réclamer
en même temps de la Torah et de ses impératifs
éthiques.
En réalité, on ne trouve pas de Juif qui n'ait
à un moment donné, "son heure", au cours de
laquelle il se sente sollicité pour pratiquer un
acte de bonne volonté. Ces actes sont généralement
relatifs tant à la vie individuelle qu'à la vie
communautaire,
sociale,
nationale ou
même
universelle.
Tout Juif, en effet, montre ,par sa façon de
penser, par ses dires et ses actes, qu'il participe
à l'amour du peuple d'Israël, à la terre d'Israël
et sa Torah révèle la présence innée de certaines
virtualités susceptibles d'évoluer sous la pression
d'événements extérieurs.
1 - Torah
:
nom donné dans le judaïsme aux
cinq
premiers livres de la Bible ou Pentateuque, qui
contiennent
Torah,
l'essentiel
dans
le
de la
langage
loi
courant,
mosaïque.
désigne
l'ensemble de la loi juive.
2 - SAFRAN A.
pace,
: Israël dans le temps et dans l'es-
Université de Genève,
1980, pp. 157 à 162.
Ed. PAYÛT, Paris,
- 57 -
On trouve dans la Torah nombre de commandements
qui
témoignent du désir de Dieu d'offrir des voies
multiples aux enfants d'Israël,
en vue de les con-
duire a la perfection humaine.
- Le principe de responsabilité :
est
solidaire
"Chaque Juif
des autres Juifs" gouverne
la
vie
juive.
Selon le Talmud,
l'identité est propre à celui
qui accomplit les faits de son peuple.
Maïmonide,
pense
la plus haute figure du Moyen
Age,
que l'identité juive est propre à celui
s'intègre
dans "la totalité d'Israël" par le
qui
fait
des commandements.
En
peuple",
raison
tout
du
précepte divin de
"l'amour
du
soucier
de
Juif a le devoir de se
l'épanouissement
de
ses coreligionnaires
et
est
tenu de contribuer à l'affermissement de l'identité
de
son
prochain.
Il est aussi tenu
d'aimer
son
prochain sans distinction (1).
Nous
retenons
des paroles d'Alexandre
Safran
l'attachement à l'observance des commandements,
respect
de
la Loi qui
permettra
le
l'établissement
d'une société juste et fraternelle. "Tu aimeras ton
prochain comme toi-même". Ce mode de vie amènera, à
travers
l'étude
du
judaïsme,
à - une
prise
de
conscience de sa reponsabilité.
LA NOTION DU PEUPLE - AM ISRAËL
La définition de la notion de "peuple juif" ne fait
pas l'unanimité.
les
caractères
Les anthropologues se basent
sur
génétiques, à partir des marqueurs
sanguins. Cette thèse est reprise par 3. Ruffie (2)
1 - SAFRAN A. : Op. Cit., p. 162.
2 - RUFFIE 3. : De la biologie à la culture, Paris,
Flammarion, 1921, pp. 280-281.
_ 58 -
et
de
Raymont Aron (1). S'il est
niveau
du
groupe sanguin,
vrai
que,
la totalité des
au
Duifs
n'ont pas une identité, il existe d'autres critères
sous l'angle desquels ils se rattachent, en gardant
une spécificité.
Cet attachement particulier à une
communauté s'est effectué par le biais de la langue
hébraïque,
passé
de la prière et de la littérature, d'un
millénaire commun,
semblable
:
"L'an
croyance
en
un
particulier
d'une aspiration
prochain
Dieu
à
future
Jérusalem,
unique,
avec
d'une
un
lien
et sensible aux traditions écrites
et
orales transmises par les ancêtres.
Certains
Centrale
:
Russes,
Duifs.
ont
émigré vers le Nord et
par
conversion,
des Allemands,
des
l'Europe
Polonais,
des
des Alsaciens... devinrent
Un autre rameau a émigré vers le Sud-Ouest,
le Maghreb,
l'Espagne, convertissant également des
populations autochtones.
Ainsi,
représent-ils une
extraordinaire mosaïque biologique :
Pour
Arthur
répartition
des
différentes
monde,
en
(2), qui
groupes
a
sanguins
populations que l'on connaît
étudié
chez
dans
la
les
le
les populations juives de Tunisie sont très
proches
il
Mourant
des populations non-juives du même pays
est de même pour les
Russie...
En
revanche,
Juifs
d'Espagne,
;
de
les populations juives de
Pologne n'ont rien de commun,
biologiquement , avec
celles de Tunisie, mais elles ont en commun':
- Une religion et sa langue pour la véhiculer,
- Une éthique, une culture.
Raymond
Aron prend en compte un certain nombre
de questions :
1 - ARON R. : Mémoires 50 ans de politique, Paris,
Duliard ch. 19, pp. 280-281.
2 - MOURANT A. : Les sciences humaines aujourd'hui
Paris, Ed. Retz, 1979, pp. 263-283.
- 59 -
- L'histoire
a-t-elle fait des communautés
juives
un seul peuple ? Le sionisme moderne, d'où est issu
l'Etat d'Israël, est contemporain de l'assimilation
et de l'antisémitisme laïc ;
nationalisme
de
il est plus proche du
l'Europe moderne que
de
la
foi
séculaire des Juifs exilés de Jérusalem. Il y a des
Juifs
qui en viendraient à craindre la disparition
totale
du
peuple par
Autrement
dit,
l'assimilation
regretteraient-ils
des
Juifs.
les ghettos
formés à partir du Xle siècle ?
Le
renouveau
de
la
conscience
juive,
la
curiosité des "assimilés" pour leurs origines, pour
la culture de leurs ascendants,
ces inquiétudes paradoxales.
sont
près
d'oublier
la
devraient
apaiser
En aucun pays, ils ne
tragédie
d'hier
et
la
précarité du lendemain.
Mais, alors, que devient la notion d'identité ?
Cache-t-elle une religion,
ou une nation ?
une
une culture, une ethnie
L'identité dite culturelle reflète
non-croyance
en
Dieu,
mais ce mode
communautaire sera-t-il conservé ?
temps,
les
citoyens
Même
vie
plupart
du
Juifs de la Diaspora veulent vivre
en
dans
le pays de leur
croyants
ils
ne
La
de
libre
souhaitent
élection...
pas,
pour
la
plupart, émigrer vers Israël, pas plus qu'ils ne se
pensent
même
citoyens d'une nation
juive.
Donc,
qu'ils prononcent les mêmes prières,
même
langue
et
sont
ils
parlent
pas
marqués
par leur- culture nationale respective
par
référence à une ascendance
la
la
plus
lors
ne
davantage
que
Mythique
qu'authentiquement historique.
"Que
Peut-on
signifie le peuple juif ?
parler
de
ce peuple comme
Existe-t-il
on
parle
?
du
peuple basque ? La seule réponse valide nous paraît
celle-ci : Si l'on parle du peuple juif, on emploie
- 60 -
la notion de peuple en un sens qui ne vaut que dans
ce seul cas (1)". Ces mêmes Juifs se composent
minorités
qui
éprouvent
uns
pratiquent
une
un certain sentiment
envers les autres,
d'Israël
(symbole
même
religion,
de solidarité
un attachement
national
et
de
à
les
l'égard
souvenir
du
génocide), et ont acquis ou retrouvé une conscience
de leur judaïsme.
Le
"peuple
juif"
reste,
pour
eux,
abstrait,
puisqu'ils n'envisagent pas de
la terre,
la langue,
toujours
Herzl,
le
partager
le destin d'Israël, même pas
la religion.
particulier
tout
Les premiers
fondateur
journaliste
du
Sionistes, en
mouvement
Théodore
autrichien
assimilé,
réagissaient à l'antisémitisme suscité par l'entrée
des Juifs dans la société.
Peu à peu,
le Sionisme
s'enrichit des émotions religieuses qu'éveillait la
nostalgie millénaire du Temple et de Jérusalem.
Raymond
Aron
ne
pense pas que
l'on
puisse
affirmer l'existence objective du peuple juif comme
celle
par
du peuple français.
Le peuple juif
et pour ceux qui veulent qu'il soit,
pour
des raisons - métahistoriques
pour
des raisons - politiques -.
Fessard
le
plan
(2), qui
cherche
surnaturel
;
le
-,
existe,
les
les autres
Il cite le
père
l'unité du
drame
destin
ce
de
uns
sur
peuple
appartient à l'histoire surnaturelle.
Israël,
davantage
Etat hébreu,
au XXe siècle, est animé
par le nationalisme européen
du
siècle
passé que par la prière millénaire "l'an prochain à
Jérusalem".
Celle-ci
reste donc aussi
paradoxale
1 - ARON R. : Mémoires - 50 ans de réflexion politique, Paris, Julliard, p. 505.
2 - Cf. ARON R. : Op. Cit., p. 524.
- 61 -
que
"le
peuple
sociologue,
juif"
ce
pionniers,
dispersé.
Au
regard
du
peuple rassemble une population de
dirigée par les immigrants venus de 102
pays d'Europe,
de
pays
développés
et
du
monde
entier.
Les
modes
ordinaires,
et
non
surnaturels,
d'explication historique sont employés par R.
pour
rendre
d'Israël
Juifs,
compte
de
la
formation
l'Etat
et de la persistance de la Diaspora.
Les
proches des populations chrétiennes pendant
les premiers siècles de notre ère,
refoulés dans des ghettos,
commencèrent
"libérés"
progressivement
victimes de pogroms qui
à la veille de la première
croisade,
par la Révolution en France et peu après
à travers l'Europe,
de
de
Aron
Buchenwald
perdirent,
dans les charniers
et les chambres à
gaz
d'Auschwitz
l'illusion qu'ils pourraient devenir, au moins dans
un avenir prévisible, des citoyens comme les autres
des
nations
auxquelles
C'est
non
plus
au sein desquelles
en réplique à
à
drapé
Orientale,
en
nourri
une
que des Juifs,
vers
moderne,
de
passions
idéologie
pseudo-
en majorité d'Europe
Nous
l'Etat de "rêve" qui
voyons
également
que
un sentiment de "parenté"
s'ils se veulent,
citoyens d'un autre pays.
ne
et
ne croient plus en l'assimilation et se
retournent
même
l'antisémitisme
l'antisémitisme
scientifique,
éprouvent
vivaient
ils appartenaient.
obscures,
leur.
ils
dépasse
pas
serait
le
la
plupart
avec
Israël,
sans condition ni réserve,
Ce sentiment de
l'histoire
profane
parenté
humaine.
En
effet,
pendant des millénaires d'histoire, ils ont
laissé
dans
les profondeurs de l'âme
juive,
des
traces indélébiles ; parmi elles citons :
- L'intuition que tous les Juifs,
en dépit
leur dispersion, connaîtront le même sort,
Le sentiment de toute les communautés
de
juives
- 62 -
d'être concernées,
est
persécutée.
Israël,
menacées,
lorque l'une d'elles
Quand cette communauté
s'appelle
comment cette "parenté" n'éclairerait-elle
pas ?
Raymond Aron conclut :
cette
"solidarité"
En tout état de
avec Israël ne s'élève pas
niveau de l'histoire sacrée,
réserve
je
cause,
au
surnaturelle dont
je
la place pour les croyants mais à laquelle
n'accède
pas mais elle est
organique à la fois.
intellectuelle
et
Encore une fois, si les Juifs
se veulent un peuple, celui-ci ne ressemble à aucun
autre
;
foi,
ne
les Juifs en dehors de la Bible,
participent
pa
culture (1). Néanmoins,
Jours,
Raymond
d'abandon
et
Aron
d'une
seule
de leur
et
même
pendant la Guerre des Six
a éprouvé le même
sentiment
la même expression publique
de
son
identité juive quand il déclare :
"3e souffre comme eux, avec eux, non parce que nous
"sommes devenus Sionistes ou Israéliens, mais parce
"que monte en nous, irrésistible, un sentiment de
"solidarité. Peu importe d'où il vient. Si les
"grandes puissances, selon le calcul froid de leurs
"intérêts,
laissent
"n'est pas le mien,
"du
nombre
détruire
le crime,
le petit
Etat
qui
modeste à l'échelle
m'enlèverait la force de vivre
et
je
"crois que des millions d'hommes auraient honte
de
"l'humanité" (2).
1 - ARON R.
:
p. 526.
2 - Cf.. ARON R.
"Hémoires",
:
Paris, Julliard, 1983,
Israël face à la tragédie,
Figaro littéraire, Paris n° 1104, p. 8.
le
- 63 -
LE PEUPLE ET SES ATTITUDES RELIGIEUSES :
Selon G. Friedman (1), une des composantes
principales de la personnalité juive, la seule qui
soit
essentielle au regard des
croyants,
a
longtemps été la religion ; jusque vers 1750 et les
débuts du mouvement d'émancipation, les membres des
communautés, dans leur grande majorité, observaient
les commandements ; cela implique un genre de vie
quotidien.
D'ailleurs, pour les religieux, la
survie à travers les millénaires procède d'un
miracle, que seule la religion explique. Il existe,
entre la terre d'Israël et "le peuple juif" un lien
mystique que la fondation de l'Etat a fait resurgir
avec éclat. En Israël, les problèmes religieux ont
à la fois un caractère social,
national
et
étatique. Cette situation confuse résulte pour
l'Etat d'Israël d'un héritage de la Diaspora. En
1939, è la veille de ses pires épreuves, le
judaïsme était en pleine crise. Les luttes étaient
farouches entre le courant de Réforme, et les
partisans
de la Torah considérée
comme
une
législation inspirée où chacun peut chercher ses
règles de vie, en s'éfforçant de l'adapter aux
exigences de la pensée et de la société moderne.
"Ces
divisions intestines,
ces
schismes
ne
"pouvaient que favoriser dans la jeunesse, le
"détachement des traditions, l'indifférence, voire
"l'hostilité à la religion, l'assimilation." (2)
La
dans
destruction
les
quelques
des grands
centres
pays occupés (1939-1945) a
années
l'Etat d'Israël.
plus
tard,
de la
religieux
été
suivie,
naissance
de
Cependant, nous constatons que la
1 - FRIEDMAN G.
:
Fin du Peuple Juif,
Gallimard 1965, Ch. VII, p. 205.
2 - FRIEDMAN G. : Op. Cit. p. 209.
Paris,
-- 64 -
population
israélienne,
éloignée
des
croyances
traditionnels.
religion
l'égard
dans sa
Les
plus
et
genres
Orientaux
tempérée,
d'autrui
majorité,
plus
que celle
s'est
de
vie
pratiquent
une
compréhensive
des
Européens.
à
Pour
cela, l'orthodoxie est insatisfaite, inquiète. Elle
se sent isolée,
méconnue,
incomprise.
caricaturée.
Elle juge la religion
Pour
l'Israélien
l'orthodoxie est une série d'interdits,
apportés
à
sa
scandaleux,
connaître
liberté,
faute,
d'entraves
d'incidents
disent
les
les raisons profondes,
moyen,
qu'il
juge
croyants,
d'en
et il se demande
si le judaïsme peut être réformé.
De ces questions, essentiellement théologiques,
dépendent
les
religieux
et
solutions actuelles
à
celui
de
aux
l'avenir
problèmes
même
de
la
religion. A partir du XVIIIe siècle, le courant dit
de réforme et de l'émancipation n'a pas suscité une
réforme
profonde,
réforme
: désintégration plutôt que rénovation
religion
était
nationalisme
contraction
authentique,
pseudo-
par ailleurs déjà attaquée par
et amojçait ce repli sur
soi.
à un mode de vie.
péril majeur :
le
de
Les orthodoxes répondent que
judaïsme est essentiellement lié à un
de pratiques,
La
Cette
est une des principales faiblesses
l'orthodoxie moderne.
le
mais une
l'extinction,
ensemble
Ils dénoncent
un
dont les aspects les
plus redoutables sont, en Israël comme en Diaspora;
l'assimilation
au
sein
d'une
civilisation
industrielle, hédoniste, athée, le démantèlement de
la
Loi
et
de la Tradition par une
réforme
sans
frein. En Diaspora, une expression significative de
1'éloignement de la religion est celle des mariages
mixtes.
En effet,
se marier avec un conjoint juif
représente une façon de rester dans le groupe
et d'y maintenir,
en quelque sorte,
juif
son identité.
- 65 -
Selon
social
Marcel
Mauss (1), le mariage est un
total",
entière
et,
qui
engage la
lorqsqu'il
ethnique et religieuse,
vie
s'agit
"fait
sociale
d'une
tout
minorité
le mariage exogame pose un
problème au niveau collectif et non individuel.
LA PERSONNALITE JUIVE :
Le façonnage de la personnalité juive à travers
les siècles est dû à un ensemble de conditions
d'existence matérielles et morales dans un climat
d'antisémitisme, ce qui a accentué inquiétude et
angoisse.
L'inquiétude
juive
est
un
fait
psychologique, pouvant aller jusqu'à l'anxiété,
l'angoisse et la névrose. Nous en voulons pour
preuve les dires de RABBI (2)...
"Quand les Juifs on tout abandonné, la foi et le
"rite, ils se souviennent encore de l'outrage de
"l'histoire...
entretenant,
en permanence, un
"sentiment inévitable d'angoisse que même le Juif
"marginal ou périphérique reçoit en partage."
Kardiner et Linton (3) ont montré que les
frustrations que l'individu subit du fait d'un
milieu physique et social hostile suscitent en lui
des anxiétés. Celui-ci tente de leur répondre par
des systèmes "névrotiques" de sécurité : Pour les
Juifs,
l'obligation
dégradante
de
vivre
à
l'intérieur
du ghetto au Moyen Age s'accompagnait
d'un large éventail d'interdits, de presciptions
1 - MAUSS M. : Sociologie et Anthropologie, 4ème
édition, Paris, P.U.F., 1968.
2 - RABBI W. : Anatomie du judaïsme français, les
Edition de Minuit, 1962, Op. Cit., p. 191.
3 - Cf.
KARDINER A.
and His Society
1939,
et LINTON R. : the Individuel
:
Colombia University
Press,
LINTON R. : Culture and Mental Disorders
Springfiel, 1956.
- 66 -
ethico-religieuses
d'une interprétation rigide des
traditions juridiques de la codification de la loi,
toutes
règles
sévères
composant
des
membres
de
sécurité
la
le
système
communauté
de
juive
segréguée.
Dans
leur grande majorité,
les Juifs d'Europe
descendent d'ancêtres qui ont connu la condition du
ghetto (1)...
signe
"Au moyen Age,
distinctif,
série de métiers,
d'hosties,
le ghetto,
c'est le
c'est l'exclusion d'une
longue
ce sont les accusations de
de meurtre rituel,
viol
d'empoisonnement de
puits. Il s'en suit des persécutions sanglantes qui
accompagnent ces accusations.
...Ce
sont
les autodafés du Talmud,
Juifs
serfs
des
princes
et
se sont
seigneurs,
les
simple
marchandise sans volonté ni droits propres, ce sont
les
usuriers poussés vers cette activité
économie
qui
leur
ferme
toutes
par
les
une
autres
possibilités.
...
Ce sera une espèce d'hommes définitivement mis
au ban de la société..."
Comment
s'est
constituée
cette
personnalité
juive?
Elle
la
a été imposée par l'histoire et fabriquée par
lente
action
des
sièclesj
on
peut
noter
l'exagération de certains traits :
- Physiques,
observables
dans
les
collectivités
séparées, endogamiques,
- Psychologiques,
de
l'analyse
imagination
dénigrement
besoins
à
hypertrophie du sens critique et
destructive ;
active,
de
évasion par le
cruauté
dans
soi et satisfaction
l'intérieur
de
de la communauté
rêve,
l'humour,
tous
comme
les
:
cacherout, littérature, recherche de Dieu...
1 - WIRTH L. : Le Ghetto, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1980.
- 67 -
Tous
ces
complètememt
traits
lorsque
tendent
è
disparaitre
l'environnement
n'est
plus
fondamentalement hostile et permet l'assimilation.
Un
sentiment
manifeste,
dans
le
d'interdépendance
redevient
par exemple lorsqu'une communauté juive
monde est menacée d'antisémitisme et
discrimination (Juifs d'U.R.S.S.
de
ou Israël face au
danger arabe, guerre des six jours...)
Selon Friedman, "le judaisme est un accident de
l'histoire,
dont
les fruits spirituels
ont
été,
depuis 25 siècles, payés à un prix très élevé, fait
d'une
infinité
souffrances
de 'tristesse,
et de sang.
de
Ce prix,
misères,
de
je le trouve...
excessif, exorbitant, monstrueux..." (1)
L'ANTISEMITISME
:
Nous
distinguons
deux
types
d'antisémitisme auxquels le peuple juif a dû
faire
face :
- L'antisémitisme païen, incoordonné, intermittent,
- L'antisémitisme
chrétien,
méthodique
dans
1'avilissement.
Ils
Le
ont contraint les Juifs au repli sur
cloisonnement
en
ghettos - a maintenu,
beaucoup
renforcé,
d'entre eux,
des traits culturels,
excluait
communautés
tout
antisémitisme
séparées
soi.
- ou
ou même créé chez
des traditions religieuses,
une vie pleinement juive qui
danger
d'assimilation.
et particularisme juif (à
essentiellement religieux),
Entre
l'origine
il a existé des
liens
mouvants de causalité réciproque (2).
L.
Wirth,
collectivement
de
montre
que,
"au peuple juif" la
la mort du Christ,
en
attribuant
responsabilité
le christianisme a
imposé,
1 - Cf. FRIEDMAN G. : Fin du Peuple Juif, Op. Cit.,
p.352.
2 - Cf.
ISAAC
J.
:
Genèse de 1 ' antisémitisme,
Paris, Calmann Lévy, 1956.
- 68 -
dans une
Europe
où pouvoir politique
et
pouvoir
religieux étaient étroitement unis, les rigoureuses
et
dégradantes
contre-coup,
génération
à
en
(1)
partir du Xle siècle,
génération,
pathologique,
élémentaires
règles du ghetto
privée
normal
a,
des
droits
de
la
par
façonné
une condition
et, d'abord de celui
l'épanouissement
et
de
humaine
les
plus
essentiel
pour
personnalité,
du
libre choix de l'activité professionnelle.
La doctrine théologique augustinienne affirmait
par
exemple la pérennité et la nécessité des Juifs
comme
témoins châtiés et avilis de la
Christ.
Bernard
Blumenkranz
différents
travaux
Moyen-Age,
l'importance
a montré,
sur l'histoire
des
Passion
dans
3uifs
du
ses
au
de la "date charnière"
:
1096
ouvrant l'ère des Croisades et provoquant
pire
dégradation et l'ajecte déchéance dont seront
victimes
les Juifs déclarés
empoisonneurs
seront brûlés et trucidés ...
;
la
ils
On se reportera plus
particulièrement à son ouvrage : JUIfS ET CHRETIENS
DANS LE MONDE OCCIDENTAL DE 430 à 1096" (1).
Le contenu de l'enseignement chrétien répandu a
été
"la
source
l'antisémitisme,
séculaire,
première
comme
la
et
permanente
souche
de
puissante,
sur laquelle toutes les autres variétés
de l'antisémitisme sont venues se greffer" (3).
1 - WIRTH L. : Le Ghetto, Grenoble, Presses Universitaires
de Grenoble (Collection Champ Urbain)
1980
2 - In publications de l'Ecole Pratique des Hautes
Etudes
6ème
section,
sciences économiques et
sociales, Paris, La Haye, Mouton 1960
3 - Cf. ISSAAC 3. i Genèse de l'antisémitisme - 0p.
Cit. p. 338
- 69 -
Le Pape Jean XXIII, en soutenant l'oecuménisme,
entraine
un changement positif dans l'attitude
l'Eglise
à l'égard des Juifs.
pays
de
la
Diaspora,
Ceux-ci,
sont
des
de
dans
les
produits
de
l'histoire ;là où l'antisémitisme
s'affaiblit,
spécificité
disparaître
juive
l'assimilation
pratiques
tend
s'en
trouve
religieuses
mariages
à
mixtes augmentent.
:
renforcée,
s'affaiblissent
la
les
et
les
C'est le cas dans les
pays libres, Europe, Amérique ....
Selon
le
Friedman, les progrès des "lumières" et
développement
des
industrielles ont,
sémitisme.
sociétés
démocratiques
dans l'ensemble atténué l'anti-
Les pogroms sous l'empire des Tsars
l'holocauste
pas
et
perpétré par les nazis ne doivent pas
empêcher de discerner cette évolution
n'est
et
l'attraction
d'une
globale.
communauté
qui
Ce
a
suscité les vagues d'immigration vers la Palestine,
mais
l'insécurité politique et économique :
sont
venus la plupart des Polonais et des
les
Allemands
de la 5ème vague
1948,
les Egyptiens,
Juifs
des
pays
d'Amérique du Sud
c'est
les
ainsi
Russes,
d'immigrés
après
les Nord-Africains et autres
d'Islam,
la
petite
immigration
dans les années 60. Inversement,
faute d'être r e jetés par l'antisémitisme
difficultés économiques aux
Etats-Unis,
mais
aussi faute d'attraction nationale par ISRAËL,
les Juifs Américains et Européens
et
que
ne viennent pas.
L'intégration civiques culturelle et morale à leurs
patries
été
d'accueil de tant de Juifs occidentaux eût
rendue
conscience
culturel
impossible
nationale
qui
communautés
a
de
par
juive.
l'existence
Le
principal
maintenu longtemps
la
diaspora
est
ensemble
d'une
trait
les
l'observance
religieuse, considérée elle-même comme le fondement
de la vie juive.
Il n'y a pas de fait national, il
y a un fondement national israélien. L'assimilation
- 70 -
totale
ne
se produit qu'avec la fin de
l'antisé-
mitisme et de la "fabrication" du Juif.
L'assimilation
le
des
pourrait
entière
cadre d'un changement d'attitude
des
dans
Eglises,
hommes et des femmes qu'elles ont façonnés
génération
en génération durant des
"l'enseignement
du
mépris"
frappante de Jules ISAAC,
de
être
son
livre),
l'assimilation
pouvoir
car
prévisible.
(selon
tend
asymptote
totalement
L'action
par
l'expression
diaspora
vers une
l'atteindre
siècles,
qui l'a prise pour titre
la
comme
de
diverse
dans
et
vers
:
un
sans
avenir
puissante
du
creuset israélien produit une rapide assimilation :
le
"rassemblement
détachement
eux
;
des
exilés"
s'accompagne
de la religion chez beaucoup
du
d'entre
les nouveaux immigrants sont transformés en
patriotes israéliens.
Georges Friedman (1) conclut en souligant
fin de compte,
de
que,
en
le destin des Juifs est aujourd'hui
choisir entre deux formes d'assimilation :
les
pays
d'accueil et l'assimilation pour ceux qui
ne
sont
pas concernés par "le peuple juif",
en
conservant
sympathie,
1'israélisation
pour
intérêt
pour
ceux qui sont
tout
Israël
et
"centrés
sur
Israël", par l'immigration.
Enfin,
serait
pour
certains, le
menacé
de
"sombrer
l'assimilation"
au
cours
générations;
lors
judaïsme
tout
des
français
entier
deux
dans
prochaines
cette prédiction fut énoncée en 1963,
des journées du judaïsme français
organisées
par le Congrès Juif Mondial, car la destruction des
valeurs
traditionnelles
du
judaïsme
s'effectue
1 - FRIEDMAN G. : Fin du Peuple Juif - Op. Cit. pp.
346 à 348.
- 71 -
également
dans
Israël :
les diasporas occidentales
dans
et
ces sociétés industrielles
en
du
XXe
siècle, les communautés de masse universalisent les
valeurs et le mode de vie.
La technique répand les
biens
de
Ce grand
phénomène
de
notre
temps transforme le style de production,
de
consommation...
consommation
et
de
comportement,
les
modes
de
que transmettre aux enfants quant à
la
vivre, de penser et d'agir...
Alors,
notion
du peuple ?
Que ceux-ci n'ont pas le
groupe sanguin que leurs ancêtres
même
? Qu'apparemment
leur groupe n'est uni que grâce à l'oppression et à
l'antisémitisme
?
Que
l'Etat d'Israël n'est
l'aboutissement
d'une croyance séculaire
pas
mais
le
fait de quelques laïcs ? Que la base d'une certaine
unité
n'est
construite
que
sur
des
souvenirs
terrifiants ?
Et, pourtant,
jeunes
la
de cette école sous le vocable d'enfants de
communauté juive.
l'éducation
qui
quelque chose rassemble tous les
Dans un
telle
institution,
est confrontée à un ensemble d'enfants
proviennent d'horizons divers. Le père
pourra
être aschkenaze, sépharade, tailleur, ingénieur, la
mère croyante,
sioniste,
marocaine, riche, pauvre
ou encore traditionnaliste et pourtant tous
disent
appartenir à ce qu'ils appellent le peuple juif. De
gré
ou
jamais
de force,
l'enfant circoncis se
appartenir à la communauté d'Israël,
une vérité historique.
il
précédemment
tous les
oriente
de
noté,
vers
les liens
sont
nombreux.
par
juifs du monde entier
la même direction.
centre de cette vie,
c'est
Comme nous l'avons
prière réunit plusieurs fois
religieux
à
Pour être nommé communauté,
faut qu'existe une attache.
langue
verra
jour
et
les
La Torah est
elle est étudiée d'une
La
le
façon
- 72 -
historique pour certains, d'une façon orthodoxe par
d'autres j en tout cas,
message
pour tous,
la Bible est porteuse d'un
message de communauté de
vie,
faisant place à chaque individu.
D'autres aspects pourraient être encore évoqués
mais,
au delà de tout,
particulière,
il existe une
quelque
difficilement
chose
explicable.
d'ordre
Ce
sentiment
tenance à une destinée commune,
être compris,
sensibilité
affectif,
d'appar-
pouvant d'ailleurs
notamment par le psychologue,
comme
une lutte contre le morcellement moïque groupai,
permis
un
vécu
commun qu'illustre
au
a
mieux
la
Une fois effectué le détour par l'histoire,
on
notion de peuple d'Israël.
POINT DE VUE NATIONAL - ERETZ ISRAËL
peut
se
demander
déterminent
leur
environnante.
comment
les
judéité
face
modifié
française,
à
la
français
société
D'une certaine manière, la pérennité
de l'Etat d'Israël la module.
ont
Juifs
la
qui
D'autres
physionomie de la
événements
judaïcité
(1)
est hétérogène du point de vue
de
son origine géographique (2).
1 - Cf.
MEMMI
A.
:
Portrait d'un Juif
Gallimard,
1962,
"l'ensemble
des personnes juives
sens large,
la totalité des Juifs éparpillés à
travers
monde,
le
p.
17.
soit
géographiquement localisé,
La
- Paris,
un
judaïcité
;
soit,
groupement
exemple :
est
au
juif
La juda-
ïcité française ou la judaïcité de New-York
2 - Cf.
BENSIMON D. et DELLA PERGOLA S. : "Sondage
socio-économique auprès des Juifs de
Yod, 1 (2) pp. 5-21, 1976.
France",
- 73 -
La
non
dernière émigration
en particulier,
en
seulement augmenté le nombre (1) mais a
changé
les contours en la rendant plus
L'histoire
a
aussi
dynamique.
montre que les Juifs se sont adaptés
à
la société globale en fonction du système politique
des pays où ils se sont établis. Et cette diversité
géographique,
judaïcité
qui est aujourd'hui la marque de
française,
dévoile et pose le
la
problème
des multiples façons d'être Juif.
La référence au judaïsme (2), dont la religion
constitue l'un des aspects, est multiforme. Dans le
cas
des
Juifs maghrébins,
à travers
consacrées à ce sujet (3), on
la
peut
les
études
admettre
que
pratique religieuse a un sens communautaire
associatif
partie
qui
d'un
ancestraux.
sous-tend
groupe
Cette
en
une
se
tendance
volonté
référant
à
se
et
de
faire
aux
rites
regrouper,
on
l'observe aussi chez les Juifs immigrés originaires
des
pays de l'Est,
bien que la synagogue ne
pas obligatoirement le lieu de leur
Le
rassemblement.
regroupement traduit plutôt l'expression
culture
et
d'une
histoire
soit
communes.
Etre
d'une
Juif
signifie alors se référer à une culture spécifique,
que
l'on appréhende comme un ensemble de règles de
vie,
de
d'une
valeurs spirituelles et
de
connaissance
langue juive - le yiddish - transmise par la
famille, parallèlement à la religion.
1 - Cf.
bin,
TAPIA C. et TAIEB J. : L_e Judaïsme maghréaprès l'immigration des Juifs maghrébins,
Yod, 3 (1), pp. 85-97, 1978.
2 - Cf.
MEMMI A. : ibid, "Le judaïsme est l'ensem-
ble des doctrines et des institutions juives,
fixées ou non, orales ou écrites ; la culture
juive au sens large, religion, philosophie,
art, traditions et croyances.
3 - TAPIA C. et TAIEB J. : Op. Cit. pp. 85-97.
- 74 -
L'expression
de
l'appartenance
manifeste encore sous d'autres aspects.
filiation
est
la
référence à
couramment
admise
Cependant,
la
toujours
c'est
par
ethnique.
définie
En
par
avoir
juive
caractérisée
par
religion,
langue
la
;
de
l'identité
Klineberg
de
la
plus
français.
n'entraîne
conscience
effet,
L'idée
Juifs
le maintien de la judéité
aussi
se
l'ethnie
les
filiation
juive
pas
être
son
Juif,
identité
ethnique
a
été
(1) comme
celle
qui
est
facteurs
physiques,
la
ou par une
combinaison
des
ethnique
d'un
sub-identités
qui
des
trois à la fois.
Herman
(2)
individu
conçoit l'identité
comme
l'une
des
constituent son identité totale.
individu
qui
se
définit à la
professeur et père
de famille,
S,elon Herman,
fois
un
comme
Juif,
ne cite que
trois
des sub-identités constituant son identité totale.
Dans
son
Miller (3)
étude
des
relations
sociales,
affirme que la conception qu'a
l'indi-
vidu de son SOI (self) se constitue au cours de ses
interactiofts
sociales.
Il distingue trois
sortes
d'identité :
- L'identité
publique
objective,
telle
qu'elle
apparaît aux autres,
1 - KLINEBERG 0. : The Multinational Society : Some
r-esearch Problems, Soc. Sciences Inf (1967),
pp. 81-99.
2 - HERMAN S. : Israelis and Oews : The Continuity
of an Identity - New-York, Random House, 1970
3 - MILLER D.R. : The Study of Social Relationships
Situations Identity and Social Interaction in :
Psychology - A Study of a Science by Koch R. S.
- New-York : Me Craw Hill, 1963.
- 75 -
- l'identité publique subjective, la perception
qu'a l'individu de son identité telle qu'elle
apparaît aux autres,
- l'identité de soi (Self Identity) (1), la conception personnelle qu'a l'individu de l'ensemble de
ses traits.
Dans
une étude sur la
PROBLEMATIQUE
DE
L'IDENTITE DU MOI, Erickson définit
l'identité
ethnique comme celle qui reflète dans l'individu
"l'aspect essentiel de la cohésion interne du
groupe" (2).
Les membres de la minorité juive sont conscients de leur distinction par rapport aux autres
et c'est la raison pour laquelle ils utilisent le
terme de "Non-3uifs" pour définir le groupe de la
majorité, tandis que les membres de celle-ci n'utilisent pas les termes de "Non-Chretiens" ou "NonFrançais" pour définir cette minorité.
La
communauté
de destin
caractérise
la
condition
juive dans la Diaspora. Elle définit
encore une autre manière de vivre la judéïté. Les
vicissitudes de la réalité sociale israélienne et
la contestation de son existence par les autres
Etats dans le cadre moyen-oriental rappellent aux
Juifs de la Dispersion le souvenir de la contestation renouvelée au cours de l'histoire de leur
1' - MILLER
préfère
la notion d'IDENTITE DE SOI
celle du CONCEPT DE SOI,
manque
car à cette
à
dernière
la connotation que le MOI est un
objet
social
2 - ERICKSON E.H. : The Problem of Ego Identity, in
M.R. STEIN et al., INDENTIY AND ANXIETY,
Glencoe III : Free Press, 1960, p. 38
- 76 -
appartenance particulière et de leur appartenance
nationale. La Guerre des Six Jours a révélé, d'une
manière exemplaire, la signification d'une communauté de destin entre l'Etat d'Israël et la judaïcité mondiale.
On peut se demander si, à travers les manifestations publiques de leur appartenance juive, l'ensemble des Juifs français n'annonçait pas la caducité du modèle assimilationiste français, tel que
l'avaient élaboré les défenseurs de l'émancipation
des Juifs vivant en France, amorçant ainsi, par
leur attitude, une nouvelle manière d'être Juifs en
France et de définir leurs rapports avec l'Etat
d'Israël. Les réactions des Juifs français à la
pensée qu'Israël puisse être détruit en 1967 illustrent parfaitement, nous semble-t-il, le sentiment
d'une identité partagée entre Juifs français et
Juifs israéliens qui s'autorise de celui de responsabilité réciproque,
d'interdépendance dans le
destin de la Dispersion d'Israël.
L'Etat d'Israël fait partie de l'ensemble collectif,
religieux,
historique,
culturel, que
constitue la judaïcité mondiale. Il y tient une
place à part, du fait de son existence nationale,
qui
donne sens et espoir aux Juifs
de
la
Dispersion.
Après
l'holocauste,
la pérennité
d'Israël
"est une garantie supplémentaire
de
survie" (1).
1 - Cf MARIENSTRAS R : Juifs en France, Aujourd'hui
Paris, Esprit, 1968, pp. 581-608
- 77 -
LE SENTIMENT D'APPARTENANCE i
L'étude
Herman
particulièrement intéressante de
(1)»
l'identité
juive
l'émergence
forme
pose
de
problème
en Israël.
l'identité
du
Il
émet
devenir
de
l'idée
de
"israélo-juive",
qui
en quelque sorte la continuité de la judéïté
et de l'israélité.
nécessairement
revêt,
interrogés,
Mais continuité ne signifie pas
"maintien des traditions
et inchangeables".
que
le
5.N.
L'auteur souligne
pour
les
statiques
l'importance
étudiants
israéliens
le sentiment d'interdépendance dans le
destin des Duifs d'Israël et ceux de la Dispersion,
sentiment d'autant plus affirmé que ces derniers se
trouvent
ciles,
idée
dans
des conditions
d'existence
diffi-
comme ceux d'URSS ou des pays arabes. Cette
de
continuité
proximité,
davantage
identité,
"sentiment
relation
nous paraît évoquer celle
d'attachement
encore
inconditionnel,
d'appartenance
à
et
une
même
d'identification à un destin commun.
d'appartenance"
privilégiée
(2)
caractérise
que les Duifs
de
français
Le
la
ont
manifestée à l'égard d'Israël en Juin 1967.
La conscience d'une identité commune, réactivée
au moment de la guerre des Six 3ours,
également
1 - Cf
HERMAN
Continuity
observable
S.N
of an
:
au
Israelis
Identity,
Housen 1970, pp. 69-73
2 -On
ne
saurait
confondre
est un
fait
sein
de
la
and
Oews
- The
New-York,
la
Randon
relation
exceptionnelle que j'ai qualifié de "sentiment
d'appartenance"
manifestée par
les
Duifs
français en Juin 1967 avec la question de la
double allégeance
- 78 -
judaïcité américaine. Parmi les études consacrées à
cet
événement,
jamais
N.
Glazer (1) souligne l'émotion,
constatée avant la crise
israélo-arabe
de
1967, qu'ont ressentie les Juifs américains.
Selon
l'auteur,
expliqueraient
conscience
trois
leur
de
grandissante"
raisons
attitude.
l'holocauste
à l'égard
particulièrement
lors
la
de
essentielles
La
prise
et
"l'émotion
l'événement,
révélée
du procès Eichamn en
gauche
américaine
1961,
l'attitude
de
Américains
blancs
politiques
israéliennes et le rôle particulier
et noirs envers
de
parmi
les
les
positions
de
l'Union Soviétique, pays de la troisième communauté
juive
dans le monde,
se comportant comme l'ennemi
le plus puissant d'Israël.
"Tous
ces
faits
accablante des Juifs,
soulignent
la
solitude
leur singularité les autori-
sent
à se considérer comme
tous
les
spécialement
efforts méritant d'être
menacés,
accomplis
pour
survivre".
Pour Glazer, l'attitude des Juifs américains en
cette circonstance pourrait avoir une signification
religieuse,
fondée
sur
l'idée de survivance
des
Juifs. La survivance des Juifs, "tel est le sens de
la réponse aux événements de Juin 1967".
L'inquiétude des Juifs américains en juin
rejoint
Pour eux,
gage
de
1967.
celle des Juifs français à la même époque.
la survie d'Israël est à tout moment
leur
propre survie et du
fait
juif
le
en
général. S'il existe, comme on l'a vu, de multiples
manières d'exprimer l'appartenance à l'ethnie, les
1 - Cf. GLAZER N : American Judaïsm,
University
of
Chicago, The
Chicago Press - Second
1972, pp. 169-186
Edition
- 79 -
rapports
l'Etat
que les Juifs français entretiennent avec
d'Israël
ne
signifient-ils
pas
la
même
idée ?
LES JUIFS ET L'ETAT D'ISRAËL :
Dans
une étude détaillée
Bensimon
(1), caractérise
français
avec
l'Etat
et
approfondie,
le rapport
d'Israël par
des
la
Juifs
dimension
religieuse
qui est le trait culturel
continuité
de l'identité juive à travers le
et
D.
assurant
la
temps
l'espace. Elle analyse l'origine et l'insertion
des Juifs maghrébins en Afrique du Nord,
réinsertion
de
la
France plutôt que d'Israël témoigne de l'impact
de
la
sociale
civilisation
travers
un
en
France.
puis leur
Le choix
française en Afrique du
exemple,
le choix d'un
Nord.
A
pour
y
pays
effectuer un voyage ou un séjour prolongé, l'auteur
montre,
en
effet,
S'agissant
d'un
traditionnalistes
penseurs
l'influence
voyage,
de
à
la
l'opposé
et des pratiquants,
choisissent,
religion.
les
pour la plupart,
des
libres
un
autre
pays qu'Israël. L'auteur conclut à une interférence
entre
religiosité et attachement à l'Etat d'Israël
qui "nourrit le sentiment religieux".
Dans son enquête,
dimension
Juifs
culturelle comme élément de rapport
français
analyse
avec
l'Etat
d'Israël.
"l'hétérogénéité et la
représentations
population
de
l'Etat d'Israël
juive
BENSIMON
D.
d'Afrique du Nord,
transmise
:
des
L'auteur
multiplicité"
uniquement européenne,
l'appartenance
1 - Cf.
S. Korcarz (2) privilégie la
auprès
des
d'une
en fonction
par
de
la famille à
L'intégration des Juifs
Paris - Mouton - 1971,
Op.
Cit., p. 215 - 225
2 - Cf. KORCARZ Z. ; Les Juifs et l'Etat d'Israël.
thèse de troisième cycle, Paris, 1968.
- 80 -
laquelle
la
culture
juive
donne
un
"sens
l'auteur
oppose
légitime".
La
topologie
présentée
par
Juifs d'appartenance - Juifs chagallistes et
de
la
Maison d'Israël - aux Juifs
Pour
les
Juifs
privilégiés
d'Israël
d'appartenance,
qu'ils
définit,
entretiennent
Pour les
rapports
avec
l'Etat
l'Etat
hébreu,
l'auteur
par un effet de
culture
A
façonnent
les
comme
rapports
qui
se
référence constitué par
travers ces études,
apparaissent
la
miroir,
renvoie une image flatteuse du Juif,
non-Juif.
ou
Juifs de condition, qui n'ont
répercute sur le groupe de
le
les
reçu de culture juive au sens où
leur
condition.
reposent sur la culture juive savante
populaire.
pas
de
Juifs
des
des Juifs
religion
et
éléments
qui
français
avec
l'Etat d'Israël.
D'autres études (1) montrent que ces
peuvent
angle
être
:
également considérés sous
celui
l'idéologie
de la
Juif
d'Israël
centralité
sioniste,
essentiellement
peuple
dans
rassemblement
cette
définie
et
historique,
rapports
par
la position
la
du
vie du
peuple
autre
d'Israël.
Dans
centralité
est
l'idée
"d'unité
centrale
peuple
Juif
un
de
Juif",
"dans
sa
du
l'Etat
par
le
patrie
Eretz-Israël et.par une immigration en
provenance de tous les pays".
L'ensemble
des
Juifs
une
centrisme.
Pour la majorité des Juifs français, la
naissance
de
1 - Cf.
as
l'Etat
du
affirmée
hébreu
patrimoine
a
à
exprime
davantage
développement
tendance
français
l'israelo-
contribué
culturel
au
juif.
H0R0WITZ I.L. : "Israël-Diaspora Relations
a
Problem in
Center-Periphery
Linkaqes",
Contemporary, Jewry 3(2), 1977, pp. 28-38.
- 81 -
L'intérêt
manifesté par la judaïcité française
envers la langue hébraïque,
fait
juif
en
général,
les études juives,
permettent
le
d'introduire
l'idée de valorisation de l'appartenance juive, qui
est "intériorisée" et non plus subie (1).
En 1964,
G.
Friedmann n'écrivait-il pas : "Ma
rencontre avec Israël a été,
rencontre avec le judaïsme.
incomparable,
celui
en effet, ma première
Elle a suscité un choc
dans ses répercussions multiples,
d'octobre
1940 (2). Dans
revitalisation du judaïsme,
contexte
de
1'Etat d'Israël semble
la seule référence au judaïsme,
les
un
à
pour ceux
d'entre
Juifs français qui ont abandonné les pratiques
religieuses ou ne partagent pas l'idéal sioniste.
LA CENTRALITE D'ISRAËL
A l'opposé de cette attitude, des intellectuels
Juifs français ne reconnaissent pas l'Etat d'Israël
comme
l'unique
religion
juives.
centralité
la
centre
Selon
de la
R.
culture
et
Marienstras
de
(3), la
d'Israël pour la majorité des Juifs
Dispersion,
repose sur le danger et la
la
de
menace
qui pèsent constamment sur l'Etat hébreu.
La
centralité
d'Israël "est la centralité
l'avenir imprévisible".
il,
"que les regards,
de
C'est pour cela, ajoute-tles soucis et les angoisses
du peuple juif convergent vers Israël". En ce sens,
1 - Cf.
déïté
MEMMI A.
et ALLI :
Préenquête sur la ju-
des Juifs en France,
Revue française de
sociologie, VI (1), 1965, pp. 70-76.
2 - Cf. FRIEDMANN G. : Fin du Peuple Juif, p. 11
3 - Cf.
YAARI A.
sioniste",
pp. 4-16.
et MARIENSTRAS R. : "La Question
Les Nouveaux Cahiers,
Paris, 1974,
- 82 -
si
la
"montée vers Israël n'est pas
tante,
dans
c'est
la
plus
parce que l'implantation
impor-
des
Juifs
Dispersion est devenue "structurelle"
non plus "conjoncturelle".
culture
L'épanouissement de
et
la
juive dans la Diaspora ne doit subir aucun
contrôle, fut-il de la part de l'Etat juif.
Ce
problème
rapport
parmi
de
la
centrante
d'Israël
à la Diaspora est un sujet
les
Horowitz
sociologues
(1),
la
de
américains.
position
discussion
Pour
I.
L.
et
de
la
d'Israël
Diaspora l'une par rapport à l'autre,
paradoxale.
d'Israël,
qui occupe une position centrale et
position
côté,
relève d'une
situation
est faible,
D'un
par
il y a
l'Etat
qui
de l'autre la Diaspora, qui occupe une
"périphérique"
puissante.
L'auteur
centrante
de
aujourd'hui
l'Etat
et
est
constate
que
d'Israël
un principe,
relativement
l'idée
demeure
un dogme,
permanente
aux
jusqu'à
bien que
pour cent de la population israélienne,
cent mille israéliens,
de
dix
soit trois
vivent d'une manière quasi-
Etats-Unis,
et
que
les
Juifs
soviétiques émigrent de préférence en Amérique,
Australie
ou en
Nouvelle-Zélande,
d'une
en
manière
générale dans les démocraties anglo-saxonnes.
Il n'existe pas de consensus parmi les Juifs de
la
Diaspora
d'Israël.
en
quant à la question de la
Il nous semble que cette controverse met
relief le rapport non seulement
encore
centralité
multiforme
que
les
complexe
Juifs
mais
français
entretiennent avec l'Etat d'Israël. Que signifient,
alors, la création et la pérennité d'un Etat Juif ?
1 - HOROWITZ I.L. : Israeli Diaspora relations as a
Problem in "Center Periphery linkaqes" Contempory Jewry, New-York (2) Spring Summer, 1977,
pp. 12-38
- 83 -
Quel type de rapport existe-t-il entre la judaïcité
française et l'Etat d'Israël ?
elles
déterminées
définissent
par la manière dont
les
Juifs
appartenance à l'ethnie ou
bien
d'autres dimensions ont-elles une influence ?
Dans
quelle
leur
Ces relations sont-
mesure et de quelle façon
l'émergence
l'Holocauste
et
d'un Etat ont-ils modifié la judaïcité
française ? Enfin, dans quelles conditions pourrait
se poser la question de l'émigration vers Israël ?
Nous
pouvons mentionner que la fidélité
synagogue
ne
peut
expliquer
à
elle
à
seule
la
les
relations avec l'Etat d'Israël. D'autres dimensions
définissent
et
ces rapports. Le temps d'implantation,
l'attachement
au
fait
juif
en
quelque manière qu'il s'exprime,
attitudes
et
diversifiés
déterminent
à
l'égard
de
différencient les
les
de
général,
comportements
l'Etat
hébreu.
Il
existerait un sentiment d'interdépendance des Juifs
français
contact
et
des
Juifs
israéliens.
Un
avec la population juive nous a amené à ne
retenir que la définition sociologique de
tenance
premier
juive.
"Etre
Juif,
c'est se
l'apparconsidérer
comme tel."
Depuis
colloque
1945 jusqu'à 1970,
où "que signifie être Juif
obsédante,
cru
le
il n'était
ne
fût abordée.
?".,
pas
question
Ben Gourion (1) avait
bon d'écrire à cinquante intellectuels de
monde
pour
Aujourd'hui,
savoir ce que
le
problème
de
c'était
se
pose
pour
en
par
eux.
termes
différents.
En effet, on peut dire qu'il y a eu un
éclatement
de
l'émancipation.
l'identité
En fait,
juive
à
partir
de
jusqu'au XIXe siècle, le
1 - BEN GOURION D. : (1889-1973), Premier Ministre
de l'Etat d'Israël. 1948 - 1953 - 1955 - 1963.
- 84 -
problème de l'identité juive ne se posait pas,
plus
que
celui
anglaise :
de
l'identité
française
être Juif paraissait naturel.
pas
ou
Mais
la
confrontation à la modernité et le choc de l'entrée
dans
le monde moderne ont suscité l'émergence d'un
certain
nombre
de
tendances
:
d'une
part,
la
tendance du Shtetel (1), tendance religieuse,
qui
continue
que
à voir dans le judaïsme une religion
n'affectaient guère autrement que
les
mutations
sociologiquement
de l'entrée dans le monde
Une seconde forme d'identité a été,
moderne.
peut-on
dire,
cristallisée dans le Bundism (2), mais elle était,
de
façon générale,
l'identité juive socialiste
;
celle qui consistait à entrer dans le monde moderne
et
à
en
espérer
épouser les
une
d'avant-garde,
modification du destin juif
transformation
sième
théories
de la société.
attitude,
la
par
Il y eut une
è
une
troi-
confessionalisation
du
judaïsme : on devenait un Israélite, que ce soit en
France,
en Allemagne ou aux Etats-Unis.
premières,
Diaspora,
au
mais
ghettos,
dans
lation...
La
fond,
à
la
consentaient à
Ces trois
accepter
la
l'accepter en vivant
dans
révolution
l'assimi-
ou
dans
les
quatrième forme de l'identité juive,
c'est celle qui consiste à refuser ces trois formes
de
la Diaspora et à chercher un destin nouveau
Israël.
cette
On peut dire,
en
d'une manière générale, que
crise consécutive à
l'éclatement
(car
on
peut considérer qu'il y eut crise dans la mesure où
l'unité
du peuple juif était profondément entamée)
s'est développée jusqu'à nos jours.
1 - Shtetel : Bourgade juive.
2 - Bund : mouvement socialiste.
- 85 -
Depuis deux siècles, des Juifs ont connu la fin
des illusions, qui a toujours une valeur centripète,
c'est-à-dire
qu'elle renvoie le Juif
de sortir de son peuple,
qui a essayé
vers ses racines. On peut
rappeler que le Hovevei-Zion (1), premier mouvement
sioniste politique apparu en Russie, est consécutif
à
la
fin
grande
des illusions.
partie
Il a été
d'étudiants
juifs
constitué
russes
en
qui
ne
croyaient pas que l'émergence du socialisme dans la
Russie
tsariste
par conséquent,
biais
du
pût résoudre le problème et
qui,
sont revenus à leur peuple par
sionisme
et
par
celui
de
la
le
fuite
d'Europe (2). A divers reprises, des Juifs célèbres
ont aussi perdu cette illusion,
la
guerre,
totalement
tout comme,
d'autres
Juifs,
en
France,
assimilés,
ont
perdu
après
naguère
l'illusion
de
1'assimilation.
Il semble que,
la
fin
des
négociation
illusions
du
particularismes
autre
maintenant, sous la pression de
phénomène
révolutionnaires,
génocide,
de
de tous ordres,
:
les
Juifs,
de
l'affirmation
on assiste
la
des
à
aujourd'hui,
un
ont
tendance à se revendiquer comme tels.
On s'affirme Juif par la foi tout d'abord, puis
par un retour extrêmement spectaculaire aux sources
et
à
la pratique juive.. Le nombre de
étudient
la
Torah,
le Talmud et la pensée
d'une manière générale,
dans
quelquefois à plein
les Yeshivot d'Israël,
qui
juive
temps
des Etats-Unis et
l'Europe est supérieur à ce qu'il a été,
les
Juifs
de
sauf dans
grandes périodes du judaïsme polonais aux XVIe
et XVIIe siècles.
1 - HOVEVEI-ZION : Les amoureux de Tsion.
2 - EISENBERG J. : Une Histoire du peuple Juif,
Paris, Fayard, 1974, pp. 559-562.
- 86 -
En
plus
Hollande,
de
il reste trente mille Juifs
deux cent mille qui y vivaient
guerre.
A cette époque là,
Rasinik, on
sur
avant
la
excepté un séminaire à
n'y trouvait pas de lieu
d'études
du
Talmud et du Yiddish. Aujourd'hui, il y existe même
un
Kollel
(1)
phénomène qui
était
complètement
inconnu en Europe Occidentale. En France, depuis la
glorieuse époque de Rachi,
Yeshivot.
Depuis
la
il n'y avait pas eu
guerre,
elles
se
de
sont
multipliées.
On
constate
judaïsme
culturel
également
;
que
ashkénaze ou sépharade,
son
existence
constater
un
dynanique,
pas
ce
renaissance
soit
la
d'un
culture
chacune cherche à affirmer
et ses
racines.
certain
nombre
De
de
même
peut-on
dangers.
Cette
aussi valorisante soit-elle, n'entraine
actuellement
juif ;
la
une
véritable unité
du
peuple
ses diverses composantes ont une conscience
plus marquée de leur attachement à l'histoire et au
peuple juifs ; mais ce "vouloir être" à l'intérieur
du peuple juif nous paraît très centrifuge.
On n'a
pas entamé un véritable dialogue entre ces diverses
composantes,
"De
suis
ce
qui fait que tout le monde dit
Juif" mais que personne ne
signifie
î
la
même chose.
De même, il y a parfois le risque de réduire la
culture
au
folklore
juif.
conscients d'être Juifs,
voie
juifs.
de
Nous
sommes
mais nous sommes aussi en
constituer un certain nombre
Le
lobby
anciens déportés,
pro-sionistes
de
la
plus
nostalgie
de
lobbies
yiddish,
des
des intellectuels déracinés, des
ou des anti-sionistes et un
certain
nombre de cercles qui ont tendance à se fermer.
1 - KOLLEL : Centre d'études religieuses
- 87 -
Deux
problèmes nous paraissent se poser
premier
concerne
Diaspora,
les rapports d'Israël et
:
Le
de
la
et il est assez mal vécu dans la mesure
où il y a une crise de l'idéal sioniste.
Le second
concerne l'éveil de la conscience juive.
Ceux
qui
se revendiquent comme Duifs acceptent et souhaitent
être un peuple de témoins.
Le peuple juif n'a-t-il
pas été appelé par les prophètes "peuple témoin".
Elie
Wiesel dit :
diasporique,
New-York."
Qu'un Juif hongrois,
mériterait
qui a
étudié
a vécu en Suisse,
écrivain français,
York,
je suis
Duif
je me sens bien dans la Diaspora et à
Talmud toute sa vie,
un
"Après tout,
est devenu
ne se sente bien qu'à
d'être
longuement
le
New-
analysé.
Ce
problème de nos rapports avec Israël et nous dirons
aussi
d'un
d'Israël,
refus
est
croissant
un
des
de
la
centralité
proplèmes
majeurs
de
l'identité juive...
Wiesel
revendique
affirmant
que si
cette idée
nous,
3uifs,
de
témoignage,
nions que l'ombre
d'Auschwitz pèse toujours sur le monde,
un
second Auschwitz qui ne concernera pas que
Ouifs.
Il
est
universelle
peuple
nous
il y
:
juif,
persuadé
"De
ne
de
notre
croyons
que les cris d'alarme
les
fonction
suis pas inquiet
je suis inquiet pour le
aura
pour
le
monde."
Et
qu'il
pousse
constituent
pour lui l'essentiel de cette vocation
de
Comment se fera la
témoin.
témoins,
nous rendra acteurs ?
l'on
peut
ne
témoin ;
pas
mutation
qui,
de
Il est évident que
être acteur si
on
ce qui serait souhaitable,
n'est
pas
c'est que, de
témoins, nous puissions nous transformer de manière
féconde en acteurs.
Levinas
disait :
particularité,
c'est
"Le judaïsme n'est
une
modalité,
pas
une
c'est
une
opposition
un peu mystérieuse qui veut dire ceci :
simplement
modalité,
c'est
un
certain
type
de
- 88 -
présence
monde.
au
C'est
seulement
que
monde,
à
de responsabilité
dire
que le Juif
pour
ne
tient
dans l'image de la victime,
l'on
cherche
dans
le
pas
et que
judaïsme,
le
outre
ce
une
mémoire assoiffée, inextinguible, c'est précisément
une
énergie
pour
s'occuper de
ce
qui
ne
vous
regarde pas, pour ne pas succomber à soi même, pour
ne
pas
succomber
non
plus
à
la
fatalité
de
l'histoire." (1)
Il
sujets
est
vrai que le Talmud et
de
curiosité,
la
Bible
d'inquiétude
sont
pour
un
certain nombre. Ceux qui ne veulent pas aller
les
Yeshivot,
qui
abandonner
une
modernité.
Ceux
ne
seule
qui
veulent
des
absolument
prérogatives
veulent
dans
pas
de
confronter
la
cette
sagesse-là avec la modernité.
Le
Juif
doit avoir le désir d'être ouvert
monde car notre identité juive n'aurait aucun
si
sens
elle constituait un retour quotidien au ghetto.
Cette affirmation du droit à la différence est
à
au
Nahum Goldman (2). En réalité,
due
il s'agit d'une
réaction contre la négation. Il ne faut pas oublier
que ce droit à la différence est une
d'une
communauté
à laquelle ce droit,
autre que le droit à la vie,
nié.
revendication
qui
à l'être,
n'est
avait
été
Effectivement, dans le judaïsme il y eut deux
phases
en
même
temps
univérsalisme.
Nous
1 - LEVINA5 E.
:
:
particularisme
avions une vie
Difficile Liberté,
physique,
et
en
Paris, Albin
Michel 1976, p. 330.
N.
(1895-1977)
Leader
sioniste,
2 - GOLDMAN
Président du Congrès Juif Mondial 1951-1977 et
Président
mondiale.
de
l'O.S.M.
Organistion
sioniste
- 89 -
tant
que peuple juif.
agressée,
corps
nous
juif,
assimilé
Cette vie a été
avons
brûlé
de
perdu une partie
toutes
c'est-à-dire
physiologie
les
façons
à
un
notre
gaz,
ou
possibles.
la guérison
de
ce
renouvellement
de
la
du corps et du peuple
deux mille ans,
de
dans les chambres- à
Actuellement, nous assistons à
corps,
violemment
le judaïsme ,
juifs.
Pendant
particulièrement le
sionisme ont été un rêve. Nous croyons qu'un peuple
ne guérit vraiment que lorsqu'il réalise ses rêves.
Il ne peut donc y avoir de définition unique de
l'identité
complexe
juive,
laquelle
est une
notion
du fait de la multiplicité
des
très
éléments
qui la composent :
- Eléments culturels,
historiques,
sociologiques,
religieux et autres.
Le
judaïsme
certaine
reflète
juives
est la culture
nation
son
qui se trouve dans le
histoire.
prouvé
peuple
les
aujourd'hui,
et
fêtes
le
Pendant des siècles, les Juifs
l'existence
entre le peuple,
ajoute.
Les prières et
d'une
sont imprégnées du rapport étroit entre
peuple et sa terre.
ont
religieuse
d'un
lien
indissociable
la terre et la Torah d'Israël et,
la
notion
L'holocauste,
le
étatique
procès
d'Israël
s'y
d'Eichman,
les
guerres des Six Jours et de Kippour, les différents
événements
nouveau
de
ravivé
conscience.
différente
le
contemporaine
souvenir
Israël
joue
de
l'identité
structuration
relation
l'histoire
d'un
un
ont
à
latent
dans
la
rôle
dans
la
juive,
pays à un autre et
qui
détermine
avec son groupe sociologique en tant
est
sa
que
groupement d'appartenance. Nous constatons donc que
cette
identité
est
la
résultante
d'éléments
religieux, culturels et nationaux intimement liés.
- 90 -
Au
(
total,
nous
pensons
réponse à la question
C'est
ce
:
qu'il n'y a
pas
de
Qu'est-ce qu'être Juif
qui maintient la question
ouverte
?
pour
tout le monde ; la différence est surtout au niveau
de
l'individu.
s'exprimant
autres.
Il
nous semble que
à travers son vécu,
chaque
Juif,
est différent des
Selon le Talmud, "on est Juif incondition-
nellement, sans réserve, et à part entière quand on
n'est pas idolâtre".
quant ou non,
On peut donc dire que, prati-
de Diaspora en Israël, la définition
irréversible d'une identité juive est : on est Juif
quand
on ne pratique pas une
proposition
éléments
du
autre
religion.
Talmud laisse une large place
culturels,
historiques,
La
aux
sociologiques,
religieux et autres.
Dans l'absolu, c'est tout cela que l'enseignant
est sensé présenter à sa classe,
à
afin de permettre
chaque enfant une évolution spécifique
respect
de
pourquoi^
les
son
nous
être
et
de
sa
famille.
ont conçu l'éducation juive,
de la France,
comment,
le
C'est
allons maintenant préciser comment
Communautés juives successives dans
celle
dans
le
monde
étudier l'attitude de
avant de tenter de comprendre
pourqui fonctionne l'école juive de Lyon,
prise
à titre d'exemple,
permet
l'épanouissement
judaïsme au sens large.
et si
son
enseignement
du jeune enfant
dans
le
- 91 -
DEUXIEME PARTIE
\
LA FONCTION DE L'ECOLE 3UIVE FRANÇAISE
DANS LA QUETE DE L'IDENTITE
- 92 -
CHAPITRE III
L'ENSEIGNEMENT DE LA TRADITION OUIVE
DE L'ANCIEN ISRAËL A NOS JOURS
- 93 -
Depuis
consacre
enfants
le
la destruction du
Temple,
quart de sa journée à
l'éternel
enseigner
les
Abodah Zarah 3 B
LEVINAS E. : Difficile liberté, Paris, Albin Michel
1976, p. 311
- 94 -
RENSEIGNEMENT
DE
LA TRADITION JUIVE DE
L'ANCIEN
ISRAËL A NOS JOURS
Comment,
développées
comment
à
travers
se
sont
les structures scolaires et juives
s'est
tradition.
l'histoire
effectué
C'est
ce
l'enseignement
que nous
allons
de
et
la
maintenant
examiner.
L'EDUCATION DANS LA PERIODE BIBLIQUE :
La
Bible
recherche
est
la
source
principale
des origines de l'éducation
de
juive.
la
Les
connaissances que nous y recueillons proviennent de
la
littérature
biblique et des
descriptions
personnages célèbrent qui devinrent sujets
des
d'iden-
tification et d'imitation (Abraham, Moïse, Salomon,
David...).
éducation
Or
il apparaît que le contenu de cette
est présenté è travers les relations
vie quotidienne,
et les discours de prophètes,
de
en
prose et en poésie. L'éducation, pendant la période
biblique,
était en majorité non formelle. Certains
termes sont mentionnés dans la Bible, comme ceux de
Maître (More) (1), enseignant (mélamed) (2), élève
(talmid)
(3),
étude
(limoud).
En
revanche,
l'expression école (bet sefer) n'apparaît pas. Nous
distinguons trois périodes principales :
a - De
la période patriarcale à l'installation
en
terre de Canaan (XVIIIe au Xle siècle av. J.C.)
b - le royaume (Xe au Vie siècle av. J.C.)
c - l'exil
babylonien et le retour à Sion
(586
à
500 av. J.C.).
1 - Isaïe 30 : 20 ; 9 : 14. Proverbes 5 : 13
2 - Cf. II Chroniques 15 : 3 Job 36 : 22
3 - Cf. I Chroniques 25 : 8. Isaïe 8 : 15 ; 3 : 4 ;
54 : 13
- 95 -
La période patriarcale :
La famille, sous l'autorité paternelle, constituait la cellule sociale de base.
principalement le garçon,
Le jeune enfant,
y recevait les rudiments
nécessaires à son éducation.
Celle-ci était essen-
tiellement de nature religieuse.
L'enfant la rece-
vait
donc auprès de sa maman et,
ans,
le père avait la charge de la continuer. Elle
se
déroulait
personnel
oralement,
et
la
à
relation de
à partir
travers
faits
de
13
l'exemple
notoires
ou
remarquables.
La
promesse
d'Egypte
toutes
(2)
les
faite
è
Abraham
(1)
et l'alliance au Sinaï
tribus
qui
l'exode
(3)
constituèrent
unirent
la
nation
d'Israël. Celle-ci, guidée par des prophètes et des
prêtres,
Canaan
partira
pour
Les
conquête de la
C'est
à
Terre
cette
de
époque
la connaissance de l*écriture et de la
permettant d'offrir une éducation écrite.
changements
l'émanation
chef
la
s'y établir.
qu'apparaît
lecture,
à
patriarcale
et
du royaume ont affaibli le pouvoir
du
de tribu,
départements
de
la
et c'est la première fois que
prennent
l'éducation
période
la
responsabilité
publique des jeunes,
surtout pour
les
de
la
maîtrise des armes.
En 1072,
population
que
le Royaume d'Israël fut détruit et sa
dispersée.
les Scribes
répandent
et
C'est durant cette
les
Instructeurs
l'enseignement de la
Torah.
période
(mévinim)
Ainsi,
la
lettre écrite et le livre de la Torah devinrent-ils
la base fondamentale de l'enseignement (4).
1 - Cf. Genèse 15
2 - Cf. Exode 1 - 7
3 - Cf. Exode 19 - 20
4 - Cf. Oosué 1 : 8 ; Les Psaumes
1:2
- 96 -
- L'exil babylonien et la période hellénistique :
En
- 586
av.
3.C.,
le royaume de
3uda
fut
détruit par Nabuchodonosor, roi de Babylone, et les
Dudéens emmenés en exil. Il fut cependant accordé à
une partie d'entre eux de retourner en Duda,
province
du Royaume Perse.
A partir de
alors
-330
av.
3.C., Alexandre le Grand affirme son pouvoir sur la
région,
et
ce jusqu'à la fin du 2ème siècle avant
3.C.
La
synagogue remplaça le culte du
Temple
par
des prières et la lecture de la Torah. Le besoin de
maîtres
fut
public
parlait
période,
rapidement ressenti,
la
ils
langue
araméenne.
s'occupaient
l'enseignement de la Torah,
du fait que
En
cette
principalement
et non de
le
de
l'éducation
de l'individu. La fonction éducative n'était plus :
"sauvegarder
et
pratiquer",
mais
"étudier
et
enseigner".
L'éducation juive, dans la période hellénistique de
638 è 332 av.
concernant
furent
; faisant suite à ce vif désir
l'instruction des enfants,
instituées.
d'instruction
période
3.C.
Les
publique
l'introduction
de
écoles
premières
apparaissent
hellénistique
des
(1).
l'éducation
écoles
durant
On
la
attribue
gratuite
à
Ben-
Sira (2), pédagogue renommé.
L'éducation
hellénistique,
montantes,
car
juive,
n'influença
elle
pendant
guère Tes
fut marquée par
la
période
générations
la
culture
grecque.
1 - Cf. Qo : Qohel,et 5 Ecclésiaste 2,9
Cf. Si : Siracide ou Ecclésiaste 39 : 1 - 3
2 - Fin du 3ème siècle avant 3.C.
- 97 -
LA PERIODE TALMUDIQUE, 1er SIECLE AV. 3.C. A 429 :
La chute du 2ème Temple de Jérusalem en 70
après 3.C. et la destruction du royaume-de 3uda par
les
légions
romaines commandées
par
Titus,
portèrent un coup terrible à la société juive.
C'est dans ce contexte que la vision de Johanan Ben
Zakkai prend son sens ; il implore l'Empereur
romain de lui laisser fonder l'école de Jabneh,
proche des rivages de la Méditerranée, sous la
conduite de sages professeurs issus de Jérusalem.
"Give me Oabneh and its sages." (1)
C'est sans doute l'école rabbinique de Jabneh,
sous la conduite de ses sages voués è l'enseignement de la Torah (Le Pentateuque) auprès d'une
petite communauté rescapée des massacres perpétrés
par les romains, qui sauvegarda l'existence du
judaïsme durant cette période troublée et qui
favorisa la relève à venir de Babylone au Moyen
Age.
Le système d'éducation publique : Comme par le
passé, durant la période biblique, le père et la
maison
paternelle ont la charge de commencer
l'éducation des jeunes. Mais, vers la fin du 1er
siècle avant D.C., Siméon Ben-Shetah (2) étend à
chaque
région et à chaque ville un
système
d'éducation
publique
pris en charge par
la
collectivité.
Le
corps de
professeurs
sera
supervisé de façon centralisée. Les enfants entrent
à l'école vers l'âge de 6 ou 7 ans. (Talmud BB
21 a) (3).
1 - Git
56 b :
Talmud
COHEN
se réfère à Gittin (divorces)
PAYOT
A.
- Payathèque,
Cf.
1980,
Mishna 3ème ordre 6ème traité.
2 - Talmud Yerouchalmi Ketovot fin du chapitre VIII
3 - Talmud (BB 21 a) se réfère à : Baba Bathra
Mishna Aème ordre, 3ème traité.
- 98 -
Le
Bet Sefer servira à l'étude du Telmud
lequel des méthodes
seront
d'apprentissage
mobilisées.
L'élève
pour
particulières
devra
souvent
et
longtemps répéter les textes par coeur. On mettra a
sa disposition des moyens mnémotechniques ;
exceptionnel,
le
professeur
aura
en cas
recours
aux
punitions corporelles ou, parfois, à l'humour, afin
de créer une atmosphère propice.
exigeait
de
La qualité
qu'on
lui était un amour sans faille de
la
Torah, et un comportement exemplaire.
La période talmudique est
les
précédentes (biblique,
caractérisée,
comme
hellénistique) par une
absence de théorie éducative uniforme.
En général,
la philosophie de l'éducation était :
"L'important
est la pratique et non la connaissance"
(1). Donc
les maîtres insistaient sur la pratique, le comportement
quotidien
sances.
Mais
importance
et
l'application
des
connais-
la période talmudique a redonné
à la langue hébraïque dans les
une
écoles.
Les
commentaires (Derachot) de la Bible ont occupé
une
place prépondérante et ont été
transmis
dans
les divers pays d'Europe.
Durant
après
sur
le
3.C.
Moyen Age (de la fin du
mâle.
éducatif
inexistante,
méditerranéen,
ne concernait que la
L'éducation
préparer
des filles
réduite
au
était
minimum,
et
le
population
pratiquement
afin
seulement à leur rôle ultérieur
et de mère,
siècle
à la fin du XVe siècle) à Babylone
tout le pourtour du bassin
système
Ve
de
les
d'épouse
ce qui fait que la population féminine
était analphabète.
A la fin du
Ve siècle après 3.C., le Talmud de
Babylone
est
rédigé.
La
communauté
Babylone
est alors à son apogée et restera la plus
1 - Cf. traité Avot 1 : 17 ; 3 : 17.
juive
de
- 99 -
brillante jusqu'au Xe siècle.
Cette position domi-
nante se reflète également à travers des structures
éducatives
"rashei
de très haut niveau,
hayeshivot"
"géonim"
ultérieurement
de
loi
fut reconnue dans tous les pays où
les
étaient
communauté
dispersés.
L'influence
juive de Babylone s'étend à
Vile siècle après J.C.
l'Espagne,
de
partir
la
du
dans toutes les communautés
des pays méditerranéens conquis par les
compris
des
dénommés
(2), dont l'autorité en matière
religieuse
Juifs
(1)
dirigées par
Arabes,
grâce ô la langue commune
y
im-
posée, l'Arabe. Le style de vie juive dans ces pays
conquis tend à s'uniformiser,
en particulier en ce
qui concerne l'éducation. Comme par le passé, c'est
le père qui transmet les premiers rudiments à tous,
sans
distinction
Shabbats
et
de sexe.
Les rites
durant
les fêtes tracent un cadre de
vie
les
à
l'enfant dès son jeune âge.
Généralement,
c'est
communautaire attenante à
garçons
y
knesset" (3)
unei
institu tion
la sy nagogue :
Les
sont appelés
"tinoikot
shel
bet
;
les maîtres,
"melammedim" ou
"melammdei tinokot", sont recrutés et payés par les
communautés qui les emploient. Quelquefois, il
s'agit
d'éco les privées,
très aisées.
dans le cas de
fami lies
Notons-en les principales structures (4) :
- L'école élémentaire, qui prépare le garçon à
devenir ultérieurement un adulte participant au
service de la synagogue. En conséquence, la
lecture en est l'objectif majeur.
1 - Supérieur de Séminaire rabbinique.
2 - Sages-génie.
3 - Enfants de la synagogue.
4 - Encyclopédie
de
l'éducation,
Jérusalem (en hébreu).
pp.
159-161,
- 100 -
- Le
Midrash,
qui
correspondant
à
est une
l'école
école
intermédiaire,
secondaire
avec
deux
orientations :
- Midrash Mishna (étude de la loi orale)
- Midrash Talmud (étude du Talmud)
Le
maître
d'études
est
appelé "Rav"
(1), et
le
centre
supérieures de Talmud qui correspond à un
Etablissement
d'Etudes
Supérieures
est
appelé
"Yechiva".
Le système éducatif qui prévalait au Sud de
France
et
en
Espagne était celui
de
la
Babylone.
C'est lors de la conquête Arabe, vers le Xe siècle,
que la communauté juive espagnole remplace celle de
Babylone en tant que communauté rayonnante de toute
la Diaspora. Le niveau des écoles intermédiaires et
supérieures
progresse
grâce è
l'introduction
de
nombreux nouveaux manuscrits d'auteurs espagnols et
surtout, à l'apport de Rachi (2), un savant juif de
Troyes,
la
Bible
qui offre un commentaire de l'ensemble
et de certains
cette époque,
"pilpul"
traités
talmudiques.
de
A
nous observons un relatif abandon du
(3), et
une meilleure étude
de
grands
maîtres ayant élaboré des bases claires, tels Isaac
Alfasi et, ultérieurement, Maïmonide, qui est resté
une des plus grandes figures du judaïsme.
de
l'éducation,
ce dernier s'est prononcé ainsi :
"La loi va avoir pour but deux choses,
bien-être
de
l'âme
et
du
corps.
corps passe obligatoirement par
à savoir le
Mais,
absolument étonnante ou très logique,
du
A propos
chose
le bien-être
l'amélioration
1 - Rabbin
2 - Rachi : "Rabbenou Chlomo ben Itshaki".
3 - Argumentations
législation.
incessantes
à
propos
de
la
-101 -
de la manière de vivre des hommes les uns avec les
autres. Deux choses permettent d'y parvenir : tout
d'abord la disparition de la violence,
ainsi
l'homme est-il amené à ne plus agir selon son bon
plaisir, mais au contraire, il est forcé de faire
ce qui est utile à tous,
puis en
"faisant
1'acquisation par chaque individu des moeurs utiles
à tous, à la vie sociale" (1).
D'après Maïmonide, le bien-être de
certes, le plus élevé, mais celui du
prioritaire, c'est l'ordre de la nature
donc satisfaire ses besoins primaires
ture, vêtement, habitat, pour s'adonner
l'âme est,
corps est
; il faut
: nourrià l'étude.
L'homme s'appuiera sur la communauté car, seul il
ne peut que très difficilement subvenir à ses
besoins. Pour Maïmonide, il a été démontré que
l'homme est susceptible d'une perfection première
(du corps) et d'une perfection dernière, sublime
(de l'âme). "Le but de la Torah c'est de faire
parvenir à cette double perfection.
Elle règle
d'une part les relations mutuelles des hommes, elle
améliore d'autre part les croyances par lesquelles
on peut parvenir à la perfection dernière, car
c'est par elle seule que l'homme est immortel" (2).
Au niveau de l'enfant (3) : Comprenons donc que la
société, essentiellement la mère et le père, vont
1 - ANGEL
Y.
- MAÏMONIDE
M.
:
Une
philosophie
d'éducation.
2 - HED HAHINOUCH :
Tel-Aviv n° 9 - pp. 8-9 et 26-
28 (revue hébraïque d'éducation)
3 - BLUMENFELD 5.M. : Les préceptes de l'éducation
de Maïmonide.
Hahinouch (l'éducation) n° 28, pp. 144-155,
1957.
- 102 -
éduquer, nourrir, vêtir l'enfant ; ils vont l'aider
à
réaliser
appliquer
adam
la
ce
perfection
première.
L'homme
va
qu'on appelle en hébreu
"Misvat
le
ben havero" ou "devoir de l'homme envers
son
prochain".
- A
circoncis,
ses
parents le joignent à la communauté d'Israël ;
à 5
ans
8
jours,
l'enfant
est
ils
lui
enseignent la Torah,
à
10
ans
la
Mischna.
Ils
lui donnent l'assise nécessaire pour
atteindre cette perfection du corps dans un premier
temps.
Ils
vont
lui apprendre tous
les
comman-
dements, en les lui faisant vivre à la maison, donc
par
la
des
parents).
C'est également ainsi qu'ils devront lui
enseigner
ce
que
tradition (rôle primordial
Maïmonide
appelle les bases
de
l'ensei-
gnement monothéiste.
- A 13 ans, l'enfant est responsabilisé, tandis
qu'auparavant,
communauté.
il
Ses
était soumis entièrement
Maintenant,
ans,
à
l'obéissance
c'est lui ;
Dieu lui incombe
"étudiant sage",
lui-même
Et l'on revient ainsi
éducateur.
tement à ce que disait Maïmonide :
individu
des
à
13
puisqu'une
fois (Talmid Hakam),
chaque
la
parents avaient à répondre de ses
actes devant Dieu.
à
à
il
devient
direc-
"faire acquérir
moeurs utiles
à
la
vie
sociale".
Cela
correspond
à
une
sorte
de
vase
communiquant. L'enfant est membre de la communauté,
il en dépend et, une fois adulte, lui rend ce qu'il
a
reçu et continue son ascension.
une
interdépendance.
convaincu
que
Il existe
De plus, on est profondément
l'existence même de
la
communauté
dépend de la diffusion de la connaissance ;
même
donc
on dit
que le monde n'existe qu'à travers le souffle
des enfants.
- 103 -
Essayons d'entrevoir pourquoi Maïmonide dit que
c'est
par la perfection dernière que
immortel.
Talmud
Nombreuses
qui
soulignent
d'éducation
:
sont
la
les
l'homme
déclarations
grandeur
du
est
du
devoir
"Celui qui inculque la Torah à
ses
enfants est de ceux qui recueillent avec joie leurs
fruits
en
subsiste
ce
dans
monde,
tandis
que
le monde à venir".
fils travaille dans la Torah,
leur
capital
"Celui dont
le
c'est comme s'il
ne
devait jamais mourir" (Genèse).
SCHEMA
moyen :
Moyen :
devoir de
devoir de l'u
1'homme vers
vers 1 ' autre
Dieu
répandant son
Elève sage
SUPERIEUR
ACCOMPLISSEMENT DE LA VOLONTE DIVINE SUR TERRE
P.C. : Perfection du corps
P.A. : Perfection de l'ême
- 104 -
Pendant la période de Maïmonide,
mis
sur
poésie
l'étude de l'hébreu,
contemporaine.
approfondie
des
Il
l'accent sera
sa grammaire et
y aura une
Prophètes et
des
étude
Ecrits
la
plus
Hagio-
graphiques .
On assiste au début de l'instruction profane et
à
une ouverture sur le monde extérieur (géométrie,
médecine, sciences physiques, philosophie). L'étude
de
l'Arabe
avancés
permettra
l'accession
aux
étudiants
les
plus
à des professions exception-
nellement élevées dans la société arabisée. Même la
musique
et les sports sont enseignés
aux
garçons
avancés des familles riches, à titre privé.
Ce
curriculum
profanes
d'études élargies aux
de l'Arabe,
domaines
de la musique et des
sports
déchira les communautés juives d'Espagne et du
Sud
de la France. Et c'est dans la classe sociale juive
aisée,
ayant
profane,
le plus profité de cet
enseignement
que l'on nota, aux XI le et XlIIe siècles,
. un affaiblissement de la foi et des croyances religieuses.
Ben
Au
début du XlVe siècle,
Jehiel,
en
provenance
le Rabin Asher
d'Allemagne,
rabbin de Tolède et recentre les études
devient
uniquement
sur des sujets talmudiques.
La
Provence
d'Espagne.
éducatif
La
et
Posquièfe,
est soumise à
l'influence
Arabe
communauté y connaît le même
essor
culturel
qu'en
juifs
Toulouse,
Lunel,
Marseille, Narbonne, Arles. Narbonne et
Arles particulièrement sont,
centres
Espagne.
au Xlle
siècle,
d'études médicales qui,
des
ainsi
que
vont acquérir une notoriété au delà
des
frontières de l'hexagone.
Les
communautés
juives d'Italie
connaissent,
spécialement dans le Sud, le même essor éducatif et
culturel
cependant,
qu'en
Espagne
et
en
Provence
avec,
une meilleure connaissance de l'hébreu,
comme langue parlée, qu'en terre d'Islam.
- 105 -
Au
Nord
objectifs
Dieu)
France
et
en
Allemagne, les
à
l'orthodoxie
les commandememts, la dévotion complète
à
du
la France
se limitent strictement
(la Torah,
à
de
la différence de l'Espagne
et
de
la
Sud qui connaissent l'ouverture sur
le
monde extérieur à partir du Xlle siècle. Cependant,
les connaissances judaïques sont très répandues
au
sein de la population, elle-même très pratiquante.
LA MAISON PATERNELLE ET LES RITES DES FETES :
Comme
ailleurs,
le père et la
famille
apportent les premiers rudiments éducatifs qui sont
d'autant plus stimulants, dans ces pays, que la
pratique religieuse y est très forte.
Le Heder : C'est la salle qui correspond à
l'école élémentaire et qui réunit des garçons ou
"bahurim^". Ce terme, qui apparaît au XlIIe siècle
jusqu'au début du XXe siècle (1), suggère que certaines salles attenantes à la synagogue servaient à
l'étude
et à
l'enseignement.
Une
cérémonie
d'accueil était organisée lors du début de la scolarité de l'enfant, vers 5 ans. La tradition était
de faire sucer au jeune enfant les lettres en miel
de son prénom, inscrites sur un gâteau. Ainsi lui
souhaitait-on une scolarité aussi douce que le
miel.
L'entrée à l'école devait être vécue sur un mode
agréable et surtout, pur, laissant un souvenir
1 - POUGATCH I. : A l'écoute de son peuple, un
éducateur raconte, éd. Albin Michel, Paris
1980, pp. 16-18
- 106 -
délicieux.
encore
Actuellement,
conservé
cette
les
Hassidim
tradition.
(1)
Celle-ci
ont
peut
prendre la valeur d'un véritable rite d'initiation,
le père accordant à l'enfant l'entrée dans le monde
de la connaissance et l'encourageant à avancer et à
reculer le corps alors qu'il apprenait ou récitait.
L'observation
du
effectuée
peut,
dans
à
notre
époque
encore,
écoles
talmudiques ou d'études religieuses juives.
L'échange
être
balancement
toutes
constant que demande l'étude
donne l'impression d'être vécu
les
talmudique
corporellement.
Ce
que "l'intellect" n'est plus en mesure de supporter
va
se
d'une
jouer sur le corps,
qui devient
médiateur
relation.
talmudique
est
véritable
souvent
L'étude
dialectique,
source
partenaires
parfois
très complexe
de confrontation
(l'étude
une
entre
talmudique
les
et
deux
se
fait
généralememt par deux). Le balancement joue un rôle
de
contrôle
et de régulation de la pulsion et
l'énergie engagée.
dans
Mais il est également à
un mouvement de recherche,
de
de
placer
compréhension
dynamique. On voit parfois les talmudistes se lever
pendant l'étude,
met
toute
parfois,
aller
de-ci
de-là.
son énergie dans cette
de
l'extérieur,
combat "violent".
L'étudiant
recherche
qui
donne l'impression d'un
On le voit se frotter la
barbe,
lever la voix, réajuster sa calotte, tapoter sur le
livre,
tout
cel/B
1 - Hassidisme
:
modulé
un
selon
mouvement du
dirigé par des rabbins.
un
nouvel
espoir
caractère de
XVIIIe
siècle
Son but est d'apporter
aux
doctrine principale :
quotidienne
le
masses
juives.
Sa
tous les actes de la vie
doivent s'accomplir dans la
car Dieu n'a jamais abandonné le peuple.
joie,
- 107 -
chacun.
les
C'est une véritable
talmudistes,
effervescence.
Selon
cette énergie est utilisée
dans
l'étude pour arriver à 1' acceptation de l'autre et
de ses orientations et non pas à sa destruction. Le
balancement aiderait peut-être à cette canalisation
d'énergie.
DESCRIPTION DU BALANCEMENT î
Avant
- Arrière
éléments
:
essentiellement
du corps s'activent lors du balancement :
le tronc (plus le bassin),
les
jambes
arrière,
avec
la
la tête (plus le cou),
et les bras..
naisons est possible.
en
quatre
on
Une multitude de
combi-
Lors du balancement
d'avant
peut observer le tronc en
tête dans le prolongement
du
avant,
tronc,
celle-ci encore plus avancée que le reste du
grâce à un étirememt du cou.
blant au réflexe qu'on pourrait avoir,
chute,
Ici,
afin
la
de
mimique
peut nous laisser
yeux
fermés
course.
des
jambes.
décalés.
Les
ressemvisage.
observer
les
tantôt relâchés, avec les
se rouvrant souvent au retour
Généralement,
la
pendant une
préserver la face de son
sourcils tantôt froncés,
corps
En fin de course,
tête peut s'incliner à droite ou à gauche,
ou
de
la
le bassin suit le mouvement
pieds
peuvent
Dans ce dernier cas,
être
joints
le balancement
ou
est
encore plus total puisqu'il met à contribution tout
le
corps.
Le mouvement des pieds crée souvent
léger rythme,
pieds
un
une cadence. Le léger claquement des
sur le sol provoque de petits bruits et agit
comme une décharge ou une
secousse sur le reste du
corps.
Tout le poids du corps sera donc tantôt sur une
jambe,
joints,
tantôt sur l'autre.
Lorsque les pieds sont
il peut y avoir des flexions qui
agissent
au niveau des genoux. Le tronc ira se jeter parfois
à droite,
parfois à gauche et donnera l'impression
- 108 -
de se désarticuler.
rattachent
au
Les bras restent ballants,
corps
près du
tiennent le livre de prières.
balancement,
l'une
les
contre
mains
ventre
ou
Parfois,
encore,
pendant le
sont serrées ou
l'autre,
se
claquées
comme un poinçon
sur
une
bague.
Une
fois
l'alphabet acquis,
la Bible
et
le
Talmud deviennent les objets d'étude.
- Le
Midrash
Katan,
ou
école
intermédiaire,
continue cet enseignement, et ce jusqu'à 13 ans.
- Le
Midrash
reçoit
Gadol,
ou
grande
école,
yeshiva,
de 13 à 20 ans les meilleurs élèves.
études
talmudiques
en
sont
l'objet
jusqu'à
ce qu'ils en sachent autant
Les
unique,
sinon
plus
que leur professeur.
En Europe de l'Est, l'influence des communautés
juives allemandes atteint le sud de la Russie et la
Crimée
dès
échanges
le Xle siècle,
de
que ce soit
correspondance
avec
par
des
l'Allemagne,
l'envoi d'étudiants en Allemagne ou bien encore par
l'arrivée
de
réfugiés juifs allemands fuyant
les
persécutions religieuses.
En Asie, les communautés juives du Yemen, de la
Perse,
de
conditions
l'effort
1'Afganistan...
de
vie
éducatives
n'ont
les
ne
put
En
pas changé.
des
conséquence,
généralement
élémentaire.
siècles, seuls
Seules
difficiles.
éducatif
l'instruction
souffraient
Les
dépasser
structures
Du XVIe
au
XVIIIe
les garçons poursuivent des études.
filles
des
familles
riches
peuvent
recevoir une instruction, privée seulement.
La
découverte
de
l'imprimerie
grandement le coût des livres et,
contribua
Cependant,
au
la
en
conséquence,
développement de l'éducation
vague, croissante
de
abaissa
juive.
pogroms,
de
persécutions et d'expulsions menaça physiquement la
communauté de par le monde, à tel point qu'au XVIIe
- 109 -
siècle,
elle connut un déclin numérique effrayant,
d'où une désagrégation de l'école élémentaire et de
la yëshiva (1).
A
l'école
maître
ou
élémentaire (de 5
"melammed"
è
instruit
13
ans), le
les
garçons,
regroupés entre 10 et 15 par classe. On y enseigne,
comme
par le passé,
Torah,
la lecture,
les prières,
la
le Talmud. La langue d'étude est souvent le
Yiddish. L'école élémentaire est composée du Héder,
um établissement privé,
éducatif,
et
mal géré et de bas
d'un Talmud Torah,
dépendant de la communauté,
niveau
un établissement
d'abord à l'usage
des
pauvres et des orphelins, mieux géré, car supervisé
par
un
organisme
communautaire
efficace
:
"la
société du Talmud Torah".
LA YESHIVA : (2)
Modèle
de l'enseignement supérieur où est
enseigné le Talmud. Dans ces écoles, les Ecritures
vont
donc
devenir
familières,
vivantes,
approfondies,
de façon précise et minutieuse.
Ainsi
lues et relues, elles finissent, en quelque
sorte,
par devenir la chair et le sang
du
talmudiste, "son unique ouverture vers Dieu et sur
le monde" (André Chouraqui).
Il
suffit de pénétrer dans la salle d'étude
pour avoir une idée de la pensée talmudique. La
tradition a maintenu intactes ces écoles, telles
qu'elles ont existé à l'époque du Talmud. Dans
cette vaste salle qui peut contenir jusqu'à 900
étudiants (parfois plus), les talmudistes sont
penchés sur les textes de la
Bible,
qu'ils
1 - L'Encyclopédie
pp. 395-399.
de
l'Education
(en
2 - LA YESHIVA : le collège rabbinique.
hébreu)
- 110 -
analysent ensemble (deux par deux) à haute voix. En
général,
deux
le dégrossissement se fait par groupe
élèves,
guider,
de
puis le maître qui n'est là que pour
vient soutenir l'enseignement oral qu'il a
lui-même
reçu
de
ses
professeurs.
Tout
jeune,
l'enfant apprend à étudier par groupe de deux ; ils
s'appellent mutuellement "haver" ou "ami".
Dès
13
ans, l'enfant qui rentre à la Yeshiva apprendra
de
cette
façon,
certains
en partiront vers 20
ans,
d'autres y resteront toute leur vie.
Selon André Chouraqui,
étudiants,
de
lorsqu'on interroge ces
on s'aperçoit alors de la souplesse
et
la puissance intellectuelle à laquelle ils sont
parvenus.
d'école
Le
un
Talmud est pour eux un
exercice
proprement
enseignement
spirituel.
La
démarche intellectuelle que constitue la lecture et
l'approfondissement
essentiellement
logique
et
répétés
quotidiennement
biblique
une
horizons
nouveaux
De plus,
yeshiva
la
vont,
vise
pensée
qui
non
sont
seulement
parfaite
du
et
texte
"aux
insoupçonnés
pour renforcer cette
la méditation du texte.
jusqu'à l'absurde,
la
Talmud
conduire l'esprit ainsi forgé
d'étude et de dévouement,
à
de
Les exercices
connaissance
mais
profane".
page
à briser les cadres de
rationnelle.
permettre
seuls
d'une
du
ambiance
la prière vient s'allier
Cette méthode,
poussée
et l'enseignement orthodoxe
maintiennent la communauté juive
de
dans
ses traditions.
Une
petite parenthèse est à ouvrir en
ce
qui
concerne ce que l'on pourrait appeler le classement
ou
le nivellement des élèves,
se
méprendre ;
d'une
façon
mais il ne faut pas
il n'est pas question
ou d'une autre les élèves
de
classer
dans
les
yeshivot. La Mishna avoth (1) enseigne qu'il existe
1 - La MISHNA Pirkei Avot ou maximes des pères.
- 111 -
quatre sortes de disciples :
- Celui
qui
comprend facilement et
oublie
vite,
mais perd son avantage par son défaut,
- celui
bien
qui
comprend difficilement
ce qu'il a compris,
mais
retient
rachète son défaut par
son gain,
- celui
qui
comprend
facilement
et
oublie
difficilement est un homme heureusemet doué,
- celui
qui
conçoit
difficilement
et
oublie
facilement est mal doté par la nature.
En Europe du Nord (Allemagne, Autriche), il est
possible
d'observer
une
vague
démantelant, les communautés puis,
siècle
de
vers
une apparition de banquiers
marchands,
de
"Juifs
de
pogroms
le
XVIIe
puissants,
Cour"
,
en
de
terres
allemandes. Cette classe aisée va, comme en Espagne
cinq siècles plus tôt,
de
se détacher progressivement
ses croyances religieuses et de ses
et
apprécier
française,
les
études
anglaise,
traditions
profanes
scienses
(Langues
exactes...)
au
détriment des études orthodoxes.
Le XVIIIe siècle est appelé siècle des lumières
(mouvement
de
la
Haskala)
l'émancipation politique,
l'empire
Autrichien
;
l'époque
de
telle en Allemagne, dans
(1782 :
Edit de
tolérance),
dans les pays d'Europe du Nord et de l'Ouest et
en
France va amplifier ce processus (2).
En
rante
Italie,
autour
l'expulsion
1492.
la communauté va devenir prépondédu
bassin
après
des Juifs d'Espagne et du Portugal
L'enseignement
mieux accepté,
communautés
maditerranéen,
destiné aux filles
était
parfois jusque dans les écoles. Les
recrutaient
1 - GRAYZELS S.
y
en
s
même
des
maîtresses
Histoire des Juifs,
pp. 190-200, -Paris, S.T.E., 1967.
ou
tomme- II,
- 112 -
"mellamdot". L'enseignement était ouvert aux études
profanes,
comme
en
Espagne
aux
Xlle
et
XlIIe
siècles (langue italienne, arithmétique; médecine),
et
même à la musique,
pour
les
la danse,
garçons des familles
L'émancipation
France,
va
en Italie,
amplifier
l'art dramatique
les
plus
aisées.
conséquence de celle de
également
ce
mouvement
jusqu'à l'assimilation.
En
Europe
Lithuanie,
de
l'Est,
(Russie,
Pologne,
Galicie), les communautés vont demeurer
orthodoxes,
bien
à
l'écart
de
ce
mouvement
d'émancipation; leur langue commune est le Yiddish.
En Afrique du Nord,
Orientale
(Turquie,
Ottoman,
Grèce,
d'Espagne
va
(Maghreb) et
Syrie,
Balkans),
Egypte
Méditerranée
de
l'expulsion
contribuer
aussi
à
l'Empire
des Duifs
renforcer
ces
communautés. L'éducation y reste traditionnelle.
L'émancipation
Occidentale
a
politique généralisée en Europe
coïncidé
avec
le
"Siècle
des
Lumières" ou Haskala (Mille siècle). La Révolution
Française
progrès
de
de
1789
marque
la bourgeoisie,
ordre gocio-économique.
l'aboutissement
instituant un
des
nouvel
En Europe Occidentale, les
Duifs ont désormais acquis l'émancipation politique
et s'ouvrent au monde extérieur;
milatrice
se répand,
sociales
les
nombreuses
certains
surtout au sein des
plus aisées,
conversions
pays
la tendance assi-
comme
au
la
jusqu'à
classes
provoquer
christianisme
France,
de
dans
l'Allemagne
et
s'organise
en
l'Autriche.
En
France,
Consistoire
garçons
et
la
communauté
ouvre
et filles,
des
écoles
séparées
avec des programmes
pour
combinés,
religieux et profane.
Une
réorganisation
suite
l'Etat,
étatique
des
écoles,faisant
aux lois de séparation de la religion et
rend
l'école gratuite et obligatoire.
de
On
- 113 -
observe un déclin rapide de l'instruction juive
un
démantèlement des stuctures éducatives,
milieu
du
XIXe siècle pour le Sud,
tardivement
- vers le début de
l'Alsace-Lorraine.
supplément
un
XXe
L'instruction
et
dès le
peu
plus
siècle,
pour
juive devient un
de l'école élémentaire.
C'est en
1827
que l'école rabbinique sera fondée pour les niveaux
supérieurs, mais le recrutement d'élèves est faible.
En
plus
Italie,
le déclin est encore plus
marqué au sein des classes
les plus favorisées.
"supplémentaire"
raison
d'une
rabbinique,
Dans ce
rapide,
socio-économiques
pays,
l'instruction
à l'école élémentaire prévaut,
heure
par
fondée
jour.
en
1829
Quant
pour
à
à
l'école
les
niveaux
supérieurs, on y enregistre également peu de succès.
En
Angleterre,
le
déclin est
beaucoup
plus
tardif
et plus lent,
pour plusieurs
raisons.
n'est
qu'en
que
fut
1870
l'école
Ce
rendue
obligatoire ; la communauté continua donc à diriger
son réseau d'écoles privées jusquq'è cette date.
Des
(Russie,
siècle,
vagues
d'immigrants
Pologne),
avec
arrivent
d'Europe
de
vers la fin du
l'Est
XIXe
leur orthodoxie et leurs traditions,
ralentissant le courant assimilateur.
En Allemagne et en Autriche, les tendances à
1 assimil ation sont très fortes et de nombreux
3uifs des classes aisées se conver tissent au chris1
t"ianisme.
Le déclin de 1'instruct ion est donc très
rapide. il est cependant contré en partie par la
réaction orthodoxe, sous l'égide de Samson Raphaël
Hirsch à
orthodoxe
partir de 1855 ; mais cette réaction
ne touche qu ' une petite partie de la
Population ainsi que des immigran ts venus d'Europe
de l'Est (Russie, Po logne), comme dans 1 e cas de
1 'Angleterre.
1 'empire
Après la première guerre mondiale,
d'Autriche éclate en éta ts indé pendants,
transformant
des
communautés
en
minorités
- 114 -
nationales, souvent mal traitées et en butte à
1 'antisémitisme.
En Europe de l'Est la "philosophie des Lumières"
progresse très lentement, avec un siècle de retard,
le Sionisme -Mouvement National - attire les intellectuels (Weizman, Dizengoff, Bialik, Ahad HaAm...) qui préconisent la renaissance de la langue
hébraïque et du nationalisme juif ; le mouvement
"Hibbat Zion" (1) est très actif dans ce domaine.
A la fin du XIXe siècle, le "Heder metukhan" (2) est créé. C'est une école élémentaire
traditionnelle, d'idéologie politique sioniste, ou
encore appelé le "Bet Sefer Ivrit", ou école
hébraïque.
De
nombreux garçons continuent
è
fréquenter
le
"Heder"
et
la
"Yeshiva"
traditionnels.
En
1918, la Révolution Russe provoque le
démantèlement de l'organisation des communautés :
les relations avec les communautés extérieures sont
•coupées.
En Pologne, l'idéologie politique sioniste se
répand (le mandat britannique en Palestine, créant
le "Foyer National Juif, soulève l'espoir des
persécutés), le réseau d'écoles se politise. Agudat
Israël
représente la tendance
orthodoxe,
le
Mizrahi, lui représente la tendance religieuse
sioniste.
En ce qui concerne les pays islamiques de
l'Empire Ottoman, le Maghreb, la Perse et les
Balkans, retenons trois dates (3) :
1 - Amour de Sion
2 - Classe améliorée
3 - L'encyclopédie
410-419.
de l'Education - Op.
Cit,
pp,
- 115 -
- Vers 1860,
l'alliance israélite
(AIU),
créée par des Juifs français,
réseau
scolaire
Ottoman,
la
dans les pays
Maghreb,
développe un
orientaux
(Empire
Perse et Balkans) aboutissant à
modernisation
l'enseignement
universelle
du "Héder" et à la diffusion
aux
filles
également
de
(matières
profanes, langues du pays d'accueil...)
- Vers 1867,
tale est créée,
Universelle,
l'Ecole Normale Israélite
Orien-
dépendante de l'Alliance Israélite
pour
former
ses
maîtres
en
son
établissement de Paris.
- En
1901,
"1'Hilfsverein
réseau
une
organisation
allemande,
Der Deutschen Juden",
scolaire
dans ces
mêmes
développe un
territoires.
En
Europe occidentale, après l'émancipation politique,
les
lois rendant l'école
gratuite
vont
structures
minimum
obligatoire,
contribuer
au
éducatives des
d'instruction
déclin
garçon
à
rapide
communautés.
en vue de
la confirmation de
la
et
des
Seul
"supplémentaire"
maintenu avec quelques succès,
le
laïque
va
un
être
préparer
Bar-Mitsvah.
LES STRUCTURES EDUCATIVES DE 1939 A NOS JOURS :
Durant la 2ème guerre mondiale,
ont
les
Allemands
détruit les plus grandes communautés
d'Europe
de l'Est et réduit leur population.
- L'URSS
religieuses
Juifs
a
isolé
et
qu'elle
et privé
culturelles
a
gardés
à
de
ses
les 2,5
libertés
millions
l'intérieur
de
de
ses
frontières,
- Les
devenus
Etats-Unis
d'Amérique
du
Nord
la première communauté du monde,
sont
tant par
le nombre (6 millions environ) que par la puissance
économique et politique,
- Israël
(créé en 1948) constitue la
deuxième
communauté du monde - plus de 3,8 millions d'âmes et
devient
le centre d'intérêt majeure
qui
réo-
- 116 -
riente l'effort éducatif des communautés dans
tout
le monde "libre".
En
Europe
Occidentale
reconstruction
des
politiquement
facilitée
structures
par
gouvernements occidentaux,
par
d'après
l'Agence
et
éducatives
fut
l'attitude
des
(Joint
Distribution
structuellement effectuée
Juive
la
financièrement soutenue
la communauté américaine
Committee)
guerre,
(1), qui envoya
des
grâce
à
professeurs
partout où cela était nécessaire.
Jusqu'à ce jour,
l'école
un
supplémentaire
dispense
enseignement
nécessaire pour devenir Bar-Mitsva. L'école à temps
complet
n'intéresse que peu d'élèves (moins de 10«
de la population scolaire).
celui
de
Le problème majeur est
l'indifférence
l'éducation,
générale
concernant
en dépit du sursaut lors de la guerre
des Six Jours.
La France devint la troisième communauté
du monde,
avec 700.000 âmes,
aujourd'hui,
dans
après
la
juive
à majorité orientale
décolonisation du
les années 1955-1965,
qui
Maghreb
provoqua
l'exode
massif vers ce pays.
Aux
Etats-Unis d'Amérique d'après guerre,
changements
sociaux sont
très rapides :
les
La popu-
lation quitte progressivement le centre des grandes
villes au-fur et à mesure de sa réussite sociale et
s'installe
très
rapide
en banlieue.
des
supplémentaires).
toucher
environ
Cela provoque
écoles
L'école
le
traditionnelles
élémentaire
10 % des élèves
déclin
(écoles
arrive
(2). Les
à
camps
d'été obtiennent un franc succès aux Etats-Unis. La
1 - Organisme israélien
2 - Encyclopédie Judaica,
Education Jewish,
Jérusalem et New-York, 1970
vol V
- 117 -
jeunesse
visite
accords
Israël en nombre
croissant.
universitaires permettent à
d'Américains
de
universités
s'inscrire
d'Israël
des
dans les
avant de
Les
milliers
différentes
repartir
terminer
leurs études aux Etats-Unis.
Nous
venons de parcourir quelques
millénaires
pour tenter d'appréhender un "système" d'éducation.
Nous
pouvons
été
observer que l'éducation a
un domaine préservé.
Non
seulement
toujours
l'ensei-
gnement est sauvegardé et résiste aux péripéties de
l'histoire
mais,
plus encore,
d'une résistance au temps.
orale
et
écrite
il est le
symbole
C'est dans la tradition
que le peuple juif a
puisé
ses
ressources et ses forces.
L'enseignement
travers
lui
souvenir.
devient
impératif
c'est
que se forgera une conscience
L'enfant
devient
réalisation de l'idéal du père.
que,
;
et
l'espoir
à
un
d'une
Tout est fait pour
dès son plus jeune âge, il puisse acquérir et
transmettre
devient
la
persécuté,
un
héritage.
L'enseignement
priorité et la substance,
juif
qu'il
soit
pauvre, riche ou libre. On rapporte que
l'enseignement ne devait être interrompu sous aucun
prétexte,
même
pour
Nombreuses
ont été les déclaration du
soulignent
la
grandeur
construire
du devoir
le
Temple.
Talmud
d'éducation
qui
:
"Celui qui inculquera la Torah à ses enfants est de
ceux
monde,
monde
delà
qui recueillent avec joie leurs fruits en" ce
tandis
dans
le
"La force de l'enseignement va
au
d'une possibilité donnée de survivre dans
ce
à venir.
que leur capital subsiste
monde, il assure la vie dans le monde futur".
- 118 -
CHAPITRE IV
L'ECOLE JUIVE EN FRANCE
EFFECTIF - STRUCTURE ADMINISTRATIVE
VOCATION
- 119 -
L'école juive en France
Durant
notre
séjour en France,
en
tant
que
délégué auprès de la Communauté 3uive,
à Marseille
puis
combien
à
problème
la
Lyon,
nous
avons
constaté
de la sauvegarde de l'identité
communauté
juive de France.
préoccupe
Nous avons eu
nombreuses discussions à ce sujet avec les
des communautés,
associations
le
de
leaders
les présidents et les membres des
et noté que le dénominateur commun
leurs
différentes attitudes est
solution dans l'éducation juive.
d'en
voir
à
la
Or, pour la majorité d'entre eux, éducation
égale enseignement formel, c'est-ô-dire les écoles
juives à plein temps. On pourrait supposer qu'ils
V.croient davantage à leur influence qu'à une éducation non formelle, susceptible d'être menée à
travers d'autres institutions, comme les centres
communautaires, les mouvements de jeunesse, les
Talmud Torah (1) et autres groupes de ce genre.
Mais le discours des responsables insiste inlassablement sur l'importance de l'école juive. Aussi
faut-il d'abord en recenser les réalisations.
SES EFFECTIFS
Les
écoles
juives
à
plein
temps
ont
pris
naissance en France dans leur forme actuelle,
à la
suite des conditions historiques, psychologiques et
humaines
d'après
guerre
(1945).
Elles
furent
1 - Talmud-Torah :
Ecole dispensant des cours
d'hébreu les mercredi et dimanche et enseignant
surtout
la
préparation
nion)
prière aux enfants en
à
vue
la Bar-Mitsva (Première
de
la
commu-
- 120 -
fondées généralement par des particuliers désirant
leur donner un contenu spécifique, afin d'épargner
à la nouvelle génération les déchirements auxquels
ils avaient été eux-même confrontés. Ils ont souhaité voir se dresser une nouvelle jeunesse, qui
pût se mouvoir avec aisance dans le patrimoine
culturel de leurs pères et de leurs concitoyens.
Il s'agit donc d'un phénomène relativement
récent .dont le développement a été progressif
jusqu'en 1962, puis accéléré. Nous distinguerons
trois périodes principales : Avant 1945, il y avait
deux établissements à Paris. De 1945 à 1961, onze
autres ont vu le. jour à Paris, dans la région
parisienne, à Strasbourg et à Aix les Bains. En
1962, quarante nouveaux établissements ont été
ouverts à Paris et en province.
De même, s'agissant des effectifs, les données
sont aussi significatives : En 1950, pour toute la
France, 450 élèves fréquentaient une école juive.
Ce nombre a évolué progressivement jusqu'en 1962
(venue des Juifs d'Afrique du Nord) où
l'on
dénombrait
1340
élèves. Nous
remarquons à
partir de 1962
une
évolution
accélérée, à
savoir : En 1981
8800 élèves
En 1984
Ces
10083 élèves *
données nous ont été
fournies
service de l'enseignement du F.S.3.U.
par
le
121
LA PROGRESSION DES EFFECTIFS SCOLAIRES
,
.
ET LA CREATION DE NOUVEAUX ETABLISSEMENTS
1971/72
-
1982/83
OCTOBRE 83
ECOLES
71/72 72/73
70
COLE ARIEL
59
77/78 78/79
75/76 76/77
79/80 80/81 81/82 82/81
73/74
74/75
59
46
55
58
81
83
75
79
78
77
819
ICOLE LUCIEN DE HIRSCH
548
548
547
570
571
637
658
719
745
775
808
ICOLE YABNE
503
500
482
507
517
560
597
678
675
698
724 > 722
Î-.N.I.O.
104
115
121
118
127
143
125
121
142
220
230
220
ICOLE MAIMONIDE
299
305
297
301
328
337
373
375
412
403
492
515
DOLE AIU PAVILLON/BOIS
320
119
147
166
231
236
230
288
302
301
329
321
CCLE GASICN TENOUDJI
-
-
-
-
-
177
265 260
ECHIVA D'AIX
147
160
185
174
185
OOE JUIVE DE LYCN
158
260
313
272
OCŒYAVNEMARSKTTIF,
218
246
240
3CLE AQUIBA STRASBOURG
565
573
630
OOLE YEHOUDA HALEVY
-
-
AN ŒALGM STRASBOURG
ENTRE ESHEL, STRASBOURG
-
ARDTN D'ENFANTS, OOLMAR
-
'
3 021
199
180
163
208
186
256
179
197
214
217
226
258 246
206
265
268
245
277
328
338
365 399
650
650
538
520
477
476 483
45
58
74
140
-
47
-
-
-
17
15
18
22
-
-
-
-
12
AN R A C H I ,
-
_
-
-
-
3 518
54
-
50
7
3 325
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
•
•
650(1) 620 (i;
3 010 3 185 3 269
-
-
-
-
-
10
ARDTN D'ENFANTS, MULHOUSE
TOULOUSE
202
-
-
-
-
-
2 732 "• 2885
DOLE ΠE L BAROUΠVINCENNE3
-
-
données
nous
ont
été
fournies
par
le
46
56
3 976 4 267 4297
61
66
59
130
131
124
123 •
43
46
48
46
17
12
15
11
12
21
23
21
24
20
22
-
12
15
18
- 31
128
40
3 792
Ces
3 637
56
179
service
de
39C4 4 271
-55V
4 557 4 614-
l ' e n s e i g n e m e n t du F . S . J . U .
- 122 -
Nous
constatons simultanément une augmentation
régulière
On
est
des effectifs des écoles à plein
passé de 2732
élèves,
en
1971,
temps.
à
4614
élèves, en 1982.
Grâce à la création du Fonds
d'Investissements
pour l'Education, s'est réalisé un mouvement particulièrement
3792
important :
en 1978,
De 3325 élèves en 1977
è
soit une augmentation supérieure
à
10 % en un an.
De
nombreuses
regroupent
sont
une
autres
petites
cinquantaine
généralement
le
institutions
d'élèves.
résultat
d'une
Celles-ci
initiative
locale et fonctionnent ponctuellement. C'est le cas
de
certains
jardins d'enfants,
jeunes, créés
ou de
foyers
de
pour les familles du quartier ou des
familles défavorisées.
A
ces effectifs,
élèves
du
réseau
professionnelles
Reconstruction,
formation
de
il convient
des
écoles
2975
techniques
l'O.R.T.,
et
(Organisation,
Travail) qui ont pour vocation une
professionnelle
établissements :
d'ajouter
assumée
par
8
4 dans la région parisienne et
4
autres à Lyon, Marseille, Strasbourg et Toulouse.
Ce
réseau technique est en majorité
par de jeunes Juifs.
L'O.R.T.
fréquenté
propose un éventail
d'études préparant directement à la vie active.
son
calendrier
israélien,
respecte
propose
une
le
calendrier
nourriture
dispense un enseignement d'hébreu
de deux à trois heures par semaine.
rituel
rituelle
moderne,
Et
et
allant
EFFECTIFS
DES
ECOLES JUIVES
14/6/84
Ecole
Collège
en
A
PLEIN
TEMPS
1983/84
CN
Maternelle
PARIS
813
25 %
963
29,5 %
54,5 %
REGION PARISIENNE
649
1199
16,7 %
30,7 %
47,4 %
PROVINCE
743
25,5 %
57,7 %
2 205
940
32,2 %
3 102
21,9 %
30,8 %
52,7 %
Lycée
Total
O.R.T.
TOTAL GENERAL
3.261
100 %
326
3.587
676
17,3 %
52,6 %
3.902
100 %
1342
5.244-
564
19,3 %
42,3 %
2.920
100 %
1307
4.227
867
618
26,5 %
19 %
45,5 %
1378
35,3 %
673
23 %
2 918
1 858
28,9 %
18,4 %
47,3 %
10 083
2 975
13.058
- 123 -
EFFECTIFS DES ECOLES
JEUNES • ADULTES
O.R.T. 1983/84
Ecole
Ecole
Ecole
Ecole
Ecole
Ecole
Ecole
Ecole
TOTAL
326
953
360
919
65
324
.
:
.
.
.
371
428
453
306
104
99
210
.
57
.
267
330
314
:
:
-
108
:
330
422
2975
:
1953
:
4928
de travail (Paris)
O.R.T. Montreuil
O.R.T. Choisy le Roi
O.R.T. Villiers le Bel
O.R.T. Marseille
O.R.T. Yéchiva Toulouse
O.R.T. Strasbourg
de Lyon
:
552
LA VOCATION SPECIFIQUE DE L'ECOLE JUIVE :
Ses
élèves
responsables
souhaitent
encourager
les
et leurs parents à l'étude de la Torah et à
l'accomplissement
incitent
à
des
commandements.
s'intéresser
aux
Ils
problèmes
de
les
la
communauté et d'Israël.
Certes,
communauté
conforme
Mais,
afin de permettre une intégration à la
nationale,
aux
en
enseignement
un
enseignement
programmes officiels
outre,
les
religieux
approfondissement
élèves
qui
est
général
dispensé.
jouissent
leur
d'un
permet
des connaissances de la
un
culture
juive la plus authentique. Les objectifs de l'école
juive sont donc à la fois d'assurer un enseignement
général
conforme
aux
programmes
de
686
1872
l'éducation
nationale et d'accomplir une mission, spécifique, à
- 124 -
travers un enseignement et un vécu religieux. C'est
pourquoi
cité,
par
elle
ambitionne
d'être ouverte
de donner un sens à la vie,
l'éducation
religieuse
membres
élèves,
de
la Foi,
et
en
sur
la
particulier
par
la
culture
et de favoriser les relations entre les
de
la
communauté
parents...
Elle
éducative
aspire
:
à
maîtres,
promouvoir
l'éducation de la liberté, l'épanouissement humain,
ainsi que la participation, l'expression et le sens
de
la
responsabilité.
De
même,
souhaite-t-elle
préparer ses élèves à une vie juive active, ouverte
sur la communauté et Israël (1).
Ces
objectifs ont été confirmés par le Conseil
National du F.S.3.U. (6/5/81) è savoir :
"Le
"les
Conseil National fait par
ailleurs
siens
critères pédagogiques et doctrinaux émis
par
"le Fonds d'investissement pour l'Education :
" a - La vie
de l'école et l'enseignement dispensé
"seront conformes
" b - L'école
"élèves
envers
aux normes de la tradition juive
développera
l'Etat
l'attachement
d'Israël sous
de
ses
toutes
ses
"formes, y compris l'Alyah (2)
" c - L'école cultivera le sentiment d'appartenance
"à la communauté juive en France et dans le monde."
Pourquoi cet intérêt grandissant ? Pourquoi les
responsables communautaires français, insistent-ils
autant?
sur
Manitou dit :
"Ehad" (l'un),
"Si l'on insiste
tellement
l'unité du peuple juif,
c'est
parce que cette unité n'existe pas et qu'elle reste
encore à conquérir" (3). Nous croyons qu'il existe
1 - Voir annexe pp. 231-235
2 - Alyah : Immigration en Israël.
3 - MANITOU :
ASKENAZI,
Jérusalem.
surnom du philosophe et rabbin, Léon
directeur
du
Lycée
français
à
- 125 -
un besoin ici, en Israël et ailleurs, de procéder à
un retour aux sources. Pourtant, en Israël, du seul
fait
de
vivre sur la terre de
problème
de l'identité est résolu
d'ailleurs comment,
participe
s'agit,
vive
nos
puisque,
ancêtres,
;
peu
importe
par la présence,
déjà è l'histoire du peuple.
c'est de savoir si je désire que mon
façon,
quelle
que soit
on
Ce dont il
fils
suivant la législation religieuse ou non.
toute
le
l'option
De
choisie,
l'enseignement est donné dans la langue de la Bible
et
le
programme
comporte,
entre
connaissance de l'Histoire,
autres,
des textes
de la littérature hébraïque.
la
bibliques,
La vie publique et le
milieu ambiant sont culturellement,
religieusement
et nationalement juifs.
En
France,
la question est plus
fondamentale. Désirons-nous que ,trô^tr>e fils soit
en
"normalisé" ou conscient de sa différence
l'assumant
simple.
les
en revanche,
pleinement
Et
La
réponse
n'est
point n'est besoin de passer en
différentes
réalité
?
juive
attitudes
se situe
pour affirmer
entre
les
pas
revue
que - la
extrêmes,
du
renoncement total à son identité, à 1'expression la
plus
exigeante de la vie
traditionnelle.
écoles juives ont connu un développement
au
cours
des
affirmer,
besoin
soi.
sans
de
De
dernières
important
années,
risque d'erreur,
les
on
ce
retour aux sources et d'affirmation
dé
ce fait,
de
également
qu'il
peut
tient
augmentation
mais
dix
Si
on assiste non seulement à
l'effectif des
à
la
écoles
création
une
anciennes
de
nouveaux
établissements, en particulier depuis 1970.
Il
est
important
cette école en France,
de rappeler
en
outre
que
terre d'asile,
a constitué
une stucture d'accueil pour les vagues
successives
de réfugiés d'Egypte (1957) de Tunisie, du Maroc et
de
l'Algérie
(1957)
:
Si
elle
a
permis
- 126 -
l'intégration
nale,
des
l'arrivée
enfants à la communauté
des
Duifs d'Afrique
natio-
du
Nord
a
entraîné un changement quantitatif et qualitatif de
communauté f\ui
la
s'est traduite par la volonté de
retrouver,
de maintenir et de renforcer son
tité.
parents
Les
enfant
un
d'élèves
cadre
éducatif
désirent
iden-
pour
approprié,
leur
qui
lui
permette d'être lui-même et avec les autres.
Aussi,
toire
devant l'évidence enseignée par
que l'enseignement est le principal
l'hisfacteur
de la pérennité de la communauté juive, une part de
plus
en plus importante de ressources a-t-elle été
réservée
au
fonctionnement
des
écoles,
à
leur
extension et à leur équipement, ainsi qu'à la création de nouvelles installations.
par
ailleurs,
Ce grand essor a,
été favorisé par les conditions
vie de ces 20 ou 30 dernières années.
la
situation
n'est
pas
propre
de
A cet égard,
exclusivement
à
l'enseignement juif. Nous constatons la même faveur
pour
tout
l'enseignement
l'enseignement catholique.
effectifs
dans
privé,
en
particulier
En effet, alors que les
l'enseignement
public
pour
les
premier et second degrés étaient en diminution à la
rentrée
la
de septembre 1978 du fait de la baisse
natalité amorcée vers 1964 (1),
privé,
dont
les
de
l'enseignement
effectifs dépassent
2
millions
d'élèves, enregistrait une sensible augmentation.
Certes l'Etat,
juives,
dans le cadre législatif, a rendu possible
ce développement,
et
en assurant une aide aux écoles
laissant à la charge des parents
de la communauté une partie du
fonctionnement,
1 - Ces données m'ont été fournies par M. ELKOUBY,
Directeur du Département de l'Enseignement du
F.S.3.U., Paris.
- 127 -
les traitements des professeurs d'enseignement juif
et l'allocation des bourses aux enfants de familles
socialement
défavorisées,
évitant
ainsi
toute
barrière financière a l'entrée à ces écoles.
L'enseignement
ces
juif a également
dispositions
d'une
de
prise en charge
partie non négligeable des
professeurs
chargés
des
aujourd'hui admise.
d'Israël
et
un
de
l'Etat
traitements
des
générales.
La spécificité
juive
La renaissance de
l'Etat
la dignité qu'elle a conférée à
les Juifs du monde,
suscité
par
disciplines
Ajoutons d'autres facteurs :
est
bénéficié
tous
en particulier depuis 1967,
intérêt
pour
Israël
et
l'étude
a
de
l'hébreu. Enfin, depuis 1968, l'enseignement public
semble
avoir
perdu de sa
certains concitoyens et,
sont
crédibilité
auprès
en tous cas,
de
les parents
très sensibles aux bons résultats obtenus aux
examens officiels par les écoles privées (1).
Tels
ont
sont certains des facteurs principaux qui
contribué
porté
à
à
l'école
l'intensification
de
juive.
donc
Il
y
élargissement de la motivation.
longtemps,
fréquentée
elle
que
orthodoxes.
Ils
n'était,
par
En effet,
pour
de
il n'en est plus
de tous les
eu
un
pendant
l'essentiel,
des élèves issus
Aujourd'hui,
viennent
a
l'intérêt
horizons
famille
ainsi.
sociaux,
des
milieux religieux et non religieux et le changement
quantitatif
a
ainsi
entraîné
un
changement
qualitatif.
1 - Voir annexe p. 251-252
du
Tableau des résultats
baccalauréat obtenus aux examens,
écoles juives.
dans les
- 128 -
L'ORGANISATION
ADMINISTRATIVE DES ECOLES JUIVES EN
FRANCE :
Devant
cet intérêt sans cesse
l'éducation,
croissant
pour
et l'évidence que l'enseignement
un des principaux facteurs de la pérennité,
est
il est
intéressant de savoir comment a réagi la communauté
juive de France.
Il
convient tout d'abord de rappeler
cours des dernières années,
du
budget
attirée
du
sur
Fonds
les
à chaque
Social,
à
Pourtant, c'est
une
a
été
croissantes,
des ressources
période
en
de
au
présentation
l'attention
difficultés
essentiellement
que,
dues
diminution.
crise,
où
l'on
pouvait craindre pour l'avenir de ces institutions,
que
la
communauté n'ait pas trouvé en elle
d'énergie
défiant
pour
les
un
tel
lois de
d'investir pour
pari
sur
l'économie,
assez
l'avenir.
elle
a
Or,
décidé
garantir l'éducation juive.
Le facteur nouveau et significatif est l'accord
entre
Israël et la communauté quant à
juive.
En effet,
novembre
1974,
à la Conférence de Jérusalem
le
principe de la priorité à
donner en Diaspora avait été affirmé.
traduire dans les faits,
Jérusalem,
l'éducation
lorsque
de
lui
Il devait se
les 4 et 5 juillet 1976 à
les responsables
de
l'Agence
Juive et du Fonds Social ont signé un accord créant
le
F.I.P.E.
(Fonds
d'Investissements
l'Education)
(1) et prévoyant,
mobilisation
d'une
service
écoles
autres,
la
partie de leurs ressources
au
de l'éducation
juives
cation.
en
à plein temps.
Fonds d'Investissements
1 - Voir p. 122
et,
entre
pour
particulier,
Le budget total
des
du
s'élevait à 66 millions de
Fonds d'Investissement pour l'Edu-
- 129 -
francs
sur
tiers
cinq années,
par
le
alimenté pour
Fonds
Social
les
et
deux
l'apport
communautaire, et pour un tiers par l'Agence Juive.
Ainsi,
grâce
à
la
création
d'Investissements,
la
pour
fois d'un instrument
la
première
communauté
du
politique de l'éducation,
se
Ponds
dote-t-elle
pour
une
où l'improvisation cède
la place à la planification.
Cette
politique,
l'évolution
c'est
des besoins,
en
la mise au
même
temps
point
d'une
carte scolaire mais aussi la définition de critères
pédagogiques
promoteurs
d'un
bénéficier
Ces
de
et
philosophiques
projet
doivent
du soutien du Fonds
auxquels
les
souscrire
pour
d'Investissements.
critères portent sur l'enseignement et la
l'école,
vie
qui doivent être conformes aux normes
de la tradition juive, sur l'attachement des élèves
à l'Etat d'Israël,
à
sur le sentiment d'appartenance
la communauté juive en France et dans le
sur
le contenu des programmes de matières
comportant
Bible,
obligatoirement
avec
les
l'hébreu moderne,
l'enseignement
commentaires
monde,
juives,
de
la
traditionnels,
de
de l'histoire juive (1),
de
la
Michna Guémara qui font le Talmud. *
1 - Programme d'enseignement des matières juives.
* Le Talmud comprend deux parties : la Michna et la
Guémara :
La
MICHNA
civiles.
Rabbi
est un code de lois religieuses
et
Elle a été rédigée difinitivement par
Dudah (Ile siècle),
pour
que vivant en
terre étrangère, nos ancêtres n'oublient pas la
Torah.
Les différentes
matières de la
Michna
sont réparties en six grandes sections.
La
GUEMARA complète,
Michna.
explique et développe la
- 130 -
Afin
juive,
de
il
comprendre la
structure
de
l'école
est nécessaire de connaître les organi-
sations principales qui lui sont liées :
Le
Fonds
Social Juif Unifié (F.S.D.U.) (1) et l'Agence Juive
pour Israël.
Le
F.S.D.U.
est une Association régie par
la
Loi du 1er juillet 1901. L'Article 2 de ses statuts
définit son rôle communautaire : "Organisme central
de
la
communauté juive de France dans le
domaine
social, culturel et éducatif, le F.S.D.U. contribue
par
son action au maintien et au développement
vie
juive en France.
rapports
de
Israël.
ses
de
France
les
avec
participe de même au développement
de
relations avec les communautés juives dans
le
monde.
il
Il favorise dans ce but
la communauté juive
Il
de
En vue de l'accomplissement de sa mission :
anime
et coordonne,
compétence,
l'action
subventionnées.
programmes
besoins
dans les domaines
et
Il
organisations
de
d'institutions correspondant à
des
à
suscite
sa
création
nouveaux.
nécessaires
des
de
Il
son
la
réunit
action
les
et
ressources
décide
de
leur
affectation".
Le
F.S.D.U.
est un rouage essentiel et vivant
du judaïsme français.
il a su répondre,
besoins
Depuis sa création, en 1950,
et souvent par anticipation, aux
d'une communauté en
évolution
Organisme central de celle de France,
et planificateur,
il
assume
la
constante.
coordinateur
élément d'impulsion et d'action,
responsabilité
de
ses
programmes
d'action sociale, culturelle et éducative.
Aujourd'hui,
en
dépit
de difficultés
finan-
cières majeures, il y a peu de secteurs d'activités
communautaires
qu'il ne soutienne ou
n'encourage.
1 - Voir annexe : Les statuts du F.S.D.U. p. 236
- 131 -
Sur le plan social, il se bat toujours pour plus de
justice à l'intérieur de la communauté, par une
lutte sans répit contre les flots de pauvreté.
Quelque
20.000 personnes (1) bénéficient d'un
soutien financier ou technique, à partir d'une
armature de services spécialisés. Il mène, d'autre
part, une politique courageuse dans les secteurs de
l'aide
aux personnes âgées,
à l'enfance
et
à 1'adolescence.
Sur le plan éducatif, par une politique audacieuse menée conjointement avec l'Agence Juive et
grâce au F.I.P.E.
(Fonds d'Investissement pour
l'Education),
il
concerne un réseau scolaire
regroupant plus de 10.000 enfants. Sur le plan
culturel le plus diversifié, il est présent à
travers 90 centres communautaires et mène une
action dans plusieurs autres directions, telles
l'édition,
la
presse,
les
chaires
universitaires (2).
C'est en 1967 que fut fondé l'A.U.3.F. par le
Fonds Social et l'Agence Juive, pour regrouper en
une seule campagne de collecte les sommes destinées
à faire face aux besoins de la communauté de France
et aux immigrants en Israël.
Grande institution moderne à la mesure de la
communauté d'aujourd'hui, il participe à tous les
combats menés à l'intérieur et à l'extérieur de la
communauté, pour toutes les causes juives.
1 - Ces informations m'ont été
Directeur du F.S.3.U.
2 - Voir annexe pp. 245-248.
fournies
par
le
- 132 -
Dans
son
message,
anniversaire
du
à
l'occasion
F.S.3.U.,
le
du
Grand
30ème
Rabbin
de
France, Monsieur René Sirat, écrivait :
"Le
Fonds
Social
respectueuse
des
membres,
- qui
Central,
au
particulier
mérite
conventions
apporte
Grand
à
Unifié,
son aide
Rabbinat
l'Ecole
à
d'une
communauté
action
et
à
associations
au
de
tendant
Consistoire
France
Rabbinique
se développer,
organisation
des
toute notre gratitude.
continuer
voie
Juif
de
et
en
France,
Puisse le
F.S.J.U.
à poursuivre dans
à
l'unité
intensifier encore
la
de
et
la
toujours
l'éducation et l'enseignement juifs en France" (1).
Encouragé par l'appui des pouvoirs publics,
relation
suivie
avec
l'ensemble
privés de même nature,
tous
les
combats
organismes
présent dans la cité,
pour
humanitaires de l'heure,
voeux
des
de ses fondateurs.
les
en
grandes
dans
causes
il reste ainsi fidèle aux
Par une oeuvre
commune,
qui s'efforce d'alléger les souffrances matérielles
et
morales
des
plus démunis et qui
s'emploie
à
développer tous les chemins de la culture juive,
à
tenir en éveil la mémoire historique,
prépare
ainsi l'avenir.
Avec ses
le
F.S.J.U.
adhérents,
ses
militants, ses élus, il contribue à l'unité et à la
pérennité de la communauté juive de France.
1 - Agence Télégraphique Juive : Numéro spécial mai
1981,
Unifié.
30ème
Anniversaire du Fonds Social Juif
LE SCHEMA DE LA DELEGATION REGIONALE DU F . S . J . U .
COMITE D'ACTION SOCIALE
ISRAELITE DE LYON
A LYON
AUJF
ECOLE JUIVE
RESIDENCE DE
PERSONNES
AGEES
AIX LES BAINS
ORT
COOPERATION
FEMININE
PRESSE
COMMUNAUTE
NOUVELLE
CENTRES
COMMUNAUTAIRES
St FONS
RILLIEUX LA PAPE
A.U.J.F. • Appel Unifié Juif^de France
D.E.J.J. » Département Educatif de la Jeunesse Juive
MOUVEMENTS
DE
JEUNESSE
D.E.J.J.
-
134
"LES RESSOURCES FINANCIERES ET LEURS REPARTITIONS
AGENCE JUIVE
POUR ISRAËL
F. S. J. U.
*
LA COMMUNAUTÉ
QUOTE -PART F.S.J.U.
ISUR COLLECTE A.UJ.F
*
*
-
- 135 -
LES CHOIX BUDGETAIRES DU F.S.J.U.
Depuis sa création
judaïsme
social
en 1950, sur les décombres d'un
laminé- par la barbarie
Juif
successifs
Unifié
nazie,
a dû faire face
le
aux
Fonds
besoins
qui ont surgi au fur et à mesure de
réédification d'une communauté devenue
la
aujourd'hui
la première d'Europe Occidentale.
Il a fallu,
la
au cours de ces années,
philanthropie
passer de
à une véritable action
sociale,
adaptée à la fois aux besoins des vagues d'immigrés
qui se sont succédées et aux méthodes de la société
contemporaine ;
une
action
aussi le F.S.3.U. a-t-il développé
pour
l'édification
de
structures
culturelles, communautaires et éducatives.
C'est ainsi que,
besoins
des
exprimés ou latents,
ressources
choix,
constamment,
disponibles,
jamais faciles,
divers impératifs,
traduisent
donc
en fonction des
et aussi - surtout il a dû
opérer
des
toujours douloureux, entre
d'égale légitimité.
aujourd'hui,
quant
Comment se
aux
masses
financières notamment, les options 1984 ?
Citons seulement ici,
parmi
les
150
à titre
institutions
d'illustration,
qui
adhèrent
au
F.S.3.U.,
quelques unes de celles qui occupent une
place
tout premier plan dans la vie
de
France
et
financière et
qui
bénéficient
parfois
d'une
juive
en
assistance
technique de la part de ses
services spécialisés (1).
Au plan
Consistoire
France ;
religieux
par exemple,
on relève
le
Central et le Séminaire rabbinique
de
au plan politique, le C.R.I.F. (2). Parmi
1 - Voir annexe :
liste des oeuvres subventionnées
par le F.S.3.U. p.
2 - C.R.I.F. : Conseil représentatif des Institutions Duives de France.
- 136 -
les
institutions consacrées à l'action
mentionnons
enseignement
centres
le
réseau
juif
è
d'école
qui
éducative,
dispense
tous les niveaux et
communautaires
répartis
sur
les
tout
un
90
le
territoire national, animés et subventionnés par le
F.S.J.U.
S'il
de
fallait caractériser d'un mot les options
celui-ci,
ce
conviendrait
le
stagnantes,
face
croissants,
de
leur
doute,
toute
serait celui de
mieux.
à
En
des
pluralisme
dépit
besoins
de
ressources
sans
ce qu'expriment les chiffres,
froide rigueur,
ce sont en
qui
cesse
au delà
effet,
sans
les multiples facettes de l'être juif
dans
sa diversité, voire ses contradictions.
- 137 LE BUDGET ORDINAIRE DU F . S . J . U .
LES AFFECTATIONS
LES RESSOURCES
•
-
Action éducative et,
,,
culturelle
Quote-part•collecte
Action sociale
American Joint B.C.
Divers
Les
l'Appel
budget
ressources
annuelles
de la
collecte
Unifié Juif Français représentent 84 %
du
F.S.D.U.
et
s'élèvent
à
environ
de
du
26
millions de Francs Français.
5,5
aide
millions de Francs sont le
de l'A.J.D.C.
Comitee)
(Américain Joint
produit
d'une
Distribution
et de cotisations diverses des membres de
F.S.J.U.
Sur
servent
les 31,5 Millions,
le
réseau
43 % du budget
d'écoles' juives
et
annuel
l'action
culturelle à travers les centres communautaires sur
l'ensemble
du territoire ( 1 ) .
1 - Budget du Fonds Social pour l'année 1983/84.
- 138 -
Le F.S.J.U. consacre donc une partie importante
de
son
budget
l'éducation
à subventionner
les
primaire et secondaire.
écoles
Par ailleurs,
un large programme d'investissement et de
de
création
projets originaux a été mis en place pour
sieurs
années,
l'Agence
sement
conjointement par le
Juive,
à
travers le
pour l'Education
réussi
pour
plu-
F.S.J.U.
Fonds
d'Investis-
(F.I.P.E.) 1976-1981.
à
augmenter
et
les
Ce
programme
a
effectifs
scolaires
dans les établissemnts existants et à en
créer de nouveaux.
L'Agence
Juive est une
créée
en
3uifs
en Israël.
New-York,
1922,
organisation
mondiale
qui a pour but l'immigration
Sa direction siège à
des
Jérusalem,
Londres et Paris. A Paris, se trouve son
siège, avec six départements :
- Département de l'Alyah (immigration).
- Département
de
la jeunesse et de la
culture,
mouvements de jeunesse - vacances.
- Département de l'éducation.
- Service aux étudiants.
- Alyah
hanoar
14-16
ans
(immigration
des
jeunes).
- Trésorerie de l'Agence Juive.
Le
département
principalement
de
de
l'éducation
création de
d'un réseau d'Oulpanim
jardin
s'occupe
d'enfants,
(classes d'enseignements
de
la langue hébraïque moderne) à travers le pays.
Il
délègue
et
des
entreprend
enseignants
auprès
une action en faveur
des
du
écoles
développement
des programmes et des matériaux d'enseignements.
Le
F.S.J.U.
et l'Agence Juive coordonnent
et
déterminent les projets en faveur de l'enseignement
à travers le F.I.P.E.
- 139 -
Les
objectifs fixés par les créateurs du Fonds
d'investissements pour l'Education (Agence Juive et
Fonds
Social)
places
étaient
de doubler
le
nombre
de
juive
de
l'extension des écoles existantes
et
dans les écoles de la communauté
France,
par
par
création de nouveaux
la
établissements
pour
passer, de 3.500 élèves scolarisés à la fin de 1976
à 7.000 élèves environ,
s'agit
en
en cinq années (1981).
aussi de favoriser l'éducation
informelle,
dotant les communautés de structures
permettant
de
dispenser
une
Il
d'accueil
éducation
juive,
notamment de développer l'enseignement de l'hébreu.
Dans
prévue
le
par
cadre de cette
les accords,
Fonds
d'Investissements
tâche
d'assurer
plus
qualitatif,
tives.
A
la Commission
s'est
l'accueil
nombreux,
mais
afin
orientation
donc
Mixte
donnée
d'effectifs
aussi
générale
pour
scolaires
d'accentuer
l'effort
d'améliorer les méthodes
cette fin,
éduca-
des critères pédagogiques et
doctrinaux ont été élaborés auxquels doivent
crire
tous
encourage
du
Fonds
d'Investissement.
la
Elle
également la poursuite d'implantation de
locaux communautaires,
en leur assurant un
tère
que synagogues,
polyvalent,
communautaires,
les
sous-
les établissements qui sollicitent
participation
du
fois
tel
ou centres
notamment en y favorisant,
que cela est possible,
la
caractoutes
création
de
jardins d'enfants.
Deux
initiatives
soulignées,
et
originales
méritent
d'être
d'abord la création d'une école de
réadaptation destinée à des élèves retardés. Située
dans la région parisienne,
taine
d'élèves
d'une
école
psychologiques
période
dans
elle accueille une cen-
qui ne peuvent
normale,
qui
les.ont
variant entre
cette école,
en
suivre
raison
les
des
affectés.
cours
problèmes
Après
une
une et trois années passées
sous la direction
d'éducateurs
- 140 -
spécialisés,
ces
enfants
peuvent
être
normalement dans une école juive de la
intégrés
communauté.
Les résultats obtenus au cours des premières années
de fonctionnement sont encourageants (1).
Notons
également
israélienne,
enfants
de
originale
l'école
de
dont
la
;
200
communauté
en
pour
sorte qu'ils
école
une
essentiellement
(immigrants)
acquérir
supplémentaires
puissent,
à
tout
les
autre
Cet enseignement concerne
enfants
des
futurs
Olim
qui désirent préparer leur départ
la possibilité de s'intégrer
les
aux
expérience
passer de l'école israélienne à une
de la communauté.
écoles
installation.
élèves
d'une
places sont réservées
mais bénéficient de cours
moment,
dans
création
ils suivent le programme israélien de
Français,
école
la
Ce
normalement
israéliennes au moment
système
permet
et
de
leur
également
israéliens vivant à Paris de ne pas
aux
rester
confinés dans une école qui leur est réservée, mais
d'avoir
des contacts plus étroits avec ceux de
la
communauté dans laquelle ils vivent.
Lé
F.I.P.E.
a envisagé non seulement le déve-
loppement
d'installations
nautaires,
mais également des projets spéciaux, de
portée nationale,
tels
que
la
scolaires
et
commu-
concernant l'éducation formelle,
formation
de
directeurs
d'écoles,
d'enseignants, le développement de chaires d'hébreu
et
la
création
objectifs
des
d'un
centre
pédagogique.
Les
de ces moyens dispensés sont l'extension
classes d'hébreu dans les lycées et la
moder-
nisation des méthodes pédagogiques.
1 - Compte rendu du Directeur de F.I.P.E. auprès de
la direction du F.S.3.U.
- 141 -
Nous
avons étudié la structure
administrative
et les effectifs des écoles juives en France.
nous
avons
constaté
qu'elles
Mais
concernent
une
minorité des sujets d'âge scolaire.
De 1970 à 1984, leur relative évolution est due
à
des
événements
psychologiques,
historiques,
à
sociologiques
et
des initiatives de particuliers
et
aux encouragements de certains responsables
la
communauté.
Quant
aux
structures
de
adminis-
tratives, deux institutions principales sont liées.
Le
Fonds
Social à travers le service de
l'ensei-
gnement et le département de l'éducation auprès
l'Agence
Juive.
Toutes
deux
soutiennent
de
les
initiatives locales mais manquent de professionnels
et
des
pour
moyens financiers et
répondre
intéressée
aux
besoins
de
la
requis
population
aux exigeances du fonctionnement et
développement de ces écoles.
l'école,
pédagogiques
ces
En outre,
du
concernant
moyens limités ne permettent ni
implication dans la vie des établissements,
une
ni une
influence sut le contenu de l'éducation et, par le,
un changement d'orientation,
objectifs
scolaires
et
vention du F.S.J.U.
afin d'accomplir
communautaires.
les
L'inter-
et de l'Agence Juive se limite
à la participation financière au budget de l'école.
En revanche,
plus
l'Agence Juive pourrait jouer un rôle
important, dans
la
formation
des
maîtres,
fournir des programmes éducatifs modernes à travers
l'expérience
Israël
acquise dans l'éducation hébraïque en
et en Diaspora.
instances
du
Conseil
vocation de l'école
garde
Quoi qu'il
National
juive
de l'identité,
en
soit,
définissent
requise par
et ce à travers la
la
partici-
à la vie communautaire,
la
envers
le
préparation
juif et
éventuelle immigration.
la
la
sauve-
pation
peuple
les
responsabilité
d'une
- 142 -
TROISIEME PARTIE
L'ECOLE JUIVE DE LYON
SA PEDAGOGIE, SON CONTENU EDUCATIF
ET
LES TEMOIGNAGES DE SES USAGERS
- 143 -
CHAPITRE V
L'ECOLE - SA GENESE - SES STATUTS
SON BUDGET, SES STRUCTURES
LE CONTENU DE L'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX
- 144 -
Les caractéristiques de la minorité juive de
Lyon sont sans doute voisines de celles de la
communauté juive de France. Après la prise de
Jérusalem en 70 de notre ère, les Juifs dispersés
ont pénétré peu à peu en Europe Occidentale. On ne
peut assigner une date précise à leur dispersion,
le phénomène s'étant étendu en
réalité,
sur
plusieurs siècles (1). Mais il semble que.dès 72
après J.C., des Juifs incorporés à la 36ème légion
romaine occupèrent les territoires situés entre le
Rhône et la Saône (2). L'histoire de la communauté
juive
de
Lyon
qui
constitue
notre
champ
d'investigation ^remonte
donc
probablement
à
l'époque Gallo-Romaine. Vers 800 (3), elle prospéra
à un point tel que Lyon fixa le jour du marché au
lundi, pour respecter le samedi, jour de repos
sacré pour les Juifs.
Au Xle siècle, à l'époque des Croisades, les
Juifs sont interdits de résidence à Lyon et n'y
reviennent qu'en 1857. A cette date, ceux d'Alsace
forment une communauté sur le quai Tilsitt, où ils
construisent la première synagogue de Lyon, et
obtiennent la création d'un Consistoire reconnu et
subventionné par l'Etat (4).
A partir du XIXe siècle, la communauté juive de
Lyon
s'est
enrichie de vagues
d'immigration
1 - DREYFUS E. et MARX L. : Autour des Juifs
Lyon et Alentour, A . C I . , Lyon, 1958, p. 9.
2 - ABBE OZANAM :
Mémoire pour servir à l'établis-
sement du christianisme à
p. 7.
3 - Cette
hypothèse
ANCHEL R.
Les
de
figure
Juifs
de
Lyon,
dans
Baron,
le
France,
1829,
livre
de
Paris, J.B.
Janin, 1964 p. 28
4 - DELPECH F.
:
Sur les Juifs, Presses Universi-
taires de Lyon, 1983, p. 147.
- 145 -
successives :
Des immigrés d'Europe Orientale,
de
Turquie, viennent s'installer sur le quai Tilsitt.
De 1914 à 1917,
Saint Fons,
des Juifs Marocains viennent à
où ils forment une communauté dont les
membres travaillent comme ouvriers dans l'industrie
chimique
lyonnaise (1) ;
en
1933,
des
immigrés
Juifs Allemands arrivent à Villeurbanne.
En
1962,
profondément
la
communauté juive de Lyon
transformée
par l'afflux
Nord-Africains,
conséquence
de
l'indépendance
de
des
chacun
a
été
massif
de
l'accession
à
trois
pays
maghrébins (2).
Dès 1950, Le Fonds Social Juif Unifié a été créé
pour l'accueil de nouveaux immigrants et
l'organi-
sation de centres communautaires pour les activités
culturelles spécifiques.
On
compte
aujourd'hui
à Lyon
3 5. Q_Q 0
Juifs,
répartis dans les principaux centres : Villeurbanne
(1000 familles),
Tilsitt,
communauté de
Ashkénaze (3) (850 familles),
majorité
Neveh Chalom, commu-
nauté de majorité sépharade (4) (500 familles),
La
Duchère (500 familles), le Sème arrondissement (450
familles) Saint Fons (500 familles),
Vaux en Velin
(300 familles) et Venissieux (300 familles) (5).
1 - ROLAND
:
Un
Prolétariat Juif à
Saint
Fons,
l'Arche, 1958, n° 13, Paris, pp. 43-49.
2 - BENSIMOND^D. : L'intégration des Juifs NordAfricains en France, Paris - Mouthon Co, 1971.
3 - "Ashkénazes" : Juifs d'origine de l'Europe
Centrale et de l'Est.
4 - "Sépharades" : Juifs des pays méditerranéens.
5 - Source d'information :
Unifié de Lyon.
Le Fonds
Social
Juif
- 146 -
Les
métiers qu'ils exercent sont variés et
différencient
se
d'une génération à l'autre.
La pre-
mière génération des parents immigrants se
compose
de petits commerçants, d'artisans et fonctionnaires
tandis que, dans la seconde, se multiplient professions libérales (médecins,
avocats, ingénieurs...)
professeurs et instituteurs.
jeunes
poursuivent
secondaires,
Supérieures.
Une grande partie des
leurs études dans
les
Universités
Les
autres
et
les
écoles
les
s'adonnent
Ecoles
au
commerce
(vêtements, meubles...)
Aujourd'hui,
institutions
rapide
la
principale préoccupation
communautaires
"déjudaïsation"
favorisée
est
de
freiner
de la seconde
des
la
génération,
par l'ambiance de laïcité de la
société
d'accueil. Des moyens variés sont appliqués à cette
fin : Promotion de l'éducation juive (l'école juive
de Villeurbanne,
l'éducation religieuse "Yeshiva",
la formation technique de "l'Ort" ;
culturelles
les
activités
juives dans les centres communautaires
de Lyon (1), La Duchère, Villeurbanne, Saint Fons,
Rillieûx,
Caluire,
organisations
spécialement
l'influence
juive.
mariages
Centre Y.
juives,
Molho...
si nombreuses en France
à
Lyon,
n'arrivent
de
cette
culture
Actuellement,
juifs
sont
Mais
plus
de
pas
à
non-
70 % environ
mixtes
et
arrêter
environnante
des mariages
les
des
(entre
Juifs et non-Duifs) (2).
1 - La Maison Communautaire de Lyon a été fermée en
1976 pour des raisons financière.
2 - Information fournie par le Délégué de l'Agence
Juive de Lyon, et par le Grand
France, Monsieur René Samuel SIRAT.
Rabbin
de
- 147 -
Que de chemin parcouru !
a
grandi
mais
peu
La communauté de Lyon
changé.
Français
israélite
respectable
d'institutions officielles et contents
leur
sort.
semblent
dotés
Les traditions
s'étioler.
rien d'étonnant.
d'un
de
confession
de
sont
Les
réseau
proprement
juives
Cette perte de substance
n'a
C'est la rançon de la liberté
et
du parfum capiteux des traditions françaises. Après
tout, l'assimilation totale constitue pour certains
un
choix légitime.
la
recherche
d'une nouvelle
fidèle et adaptée,
semble
Mais d'autres peuvent préférer
mal
personnalité
juive,
quoique le système consistorial
armé
pour
une
telle
recherche.
Cependant, les drames du XXe siècle ont bel et bien
provoqué
un réveil d'intérêt pour la recherche
de
1'identité.
GENESE DE L'ECOLE : (1)
En 1962, à l'initiative d'un ancien élève de la
Yeshiva d'Aix-Les-Bains, âgé de 21 ans,
juive
à
époque,
temps
plein temps est fondée à
le
Grand
contesté.
très nombreux,
financier,
école
A
cette
Lyon.
principe même de l'école juive a plein
était
furent
une
Oppositions
sur le plan
et
obstacles
non
seulement
mais aussi communautaire. Cependant, le
Rabbin
Régional
(Kling)
a
soutenu
encouragé le projet.
En définitive cette
fut
à deux
possible
américaines,
grâce
qui
couvrirent
allouèrent
intégralement
création
organisations
des
et
juives
subventions
et
budget
de
le
fonctionnement de la première année. Il n'était pas
1 - Informations
de l'école,
Professeur
fournies par le Directeur
M.
MAKNOUZ et par M.
d'enseignement
école depuis 20 ans.
actuel
Meïr COHEN,
religieux
à
cette
- 148 -
question,
alors, de demander une participation aux
familles
qui n'étaient pas encore
d'espérer
une
subvention
installées,
des communautés ou
ni
des
Institutions juives en pleine réorganisation.
C'est en novembre 1962,
Maison Communautaire,
dans les locaux de
rue de Turenne,
la
que l'école
juive de Lyon, section garçons, ouvrit ses portes à
une dizaine d'enfants.
L'effectif était dérisoire.
Les
pas encore inscrites
familles
communauté,
n'étant
la
il fallut, pour les informer, faire du
porte-à-porte.
déterminés
à
Et il y eut quelques parents
pour
retirer leurs enfants
assez
en
milieu
d'année scolaire et les confier à cette institution
débutante.
En janvier 1963,
l'effectif
de
deux mois après
l'école était de 60 élèves
septembre 1963,
par ce succès,
Rabbin
Franckforter
Tilsitt.
ouvrirent en
Maison Communautaire,
nement
furent
Encou-
septembre
tant
synagogue
1964
du
quai
au Consistoire qu'à la
les conditions de
pénibles
le
qui fut hébergée gracieu-
les locaux de la
Evidemment,
en
le Grand Rabbin Kling et
l'école juive de filles,
dans
et,
il atteignait la centaine.
ragés
sement
l'ouverture,
;
ainsi,
fonctionles
salles
untilisées rue de Turenne en journée par les élèves
étaient-elles
jeunes
gens
mauvais
ou des adultes,
état.. La salle de gymnastique servait
de
une toute petite
de cour de récréation ;
pas de préau,
pour
s'aérer,
"gêner"
des
en
et
donc
par
retrouvées
réfectoire
office
réemployées dans la soirée
les
rigoureuse
terrasse
comme il n'y avait
les enfants ne pouvaient pas
les
jours de pluie.
activités du centre,
était imposée aux
faisait
Pour
une
enfants.
sortir
ne
pas
discipline
Quant
aux
cent repas quotidiens, ils étaient préparés dans la
cuisine privée de l'épouse du Grand Rabbin Kling.
- 149 -
Mais
d'ordre
les difficultés ne furent
technique.
devenait
de
plus
organisations
démarrage,
Le
en
budget
plus
américaines,
estimèrent
Institutions
de
pas
seulement
fonctionnement
important
qui
qu'il
avaient
et
les
aidé
appartenait
aux
et Communautés locales de prendre
relève.
C'est ainsi que le F.S.D.U.
participa
budget
de
avoir
plusieurs
Hatorah
fonctionnement.
projets
une
Villeurbanne,
importants
concours
étudié
de
une
Ozar
bâtisse
rue
Mais de très
Alexandre Boutin.
de
un
1966,
transformation
à
étaient
faute de moyens, le local resta
durant plus de trois ans.
période,
au
en
travaux
l'état
cette
et grâce au
la
imprimerie fut acquise
indispensables et,
en
Après
New-York (1) et du F.S.D.U.,
abritant
au
Au cours
Comité fut constitué
de
afin
de
rechercher et d'examiner toutes les possibilités de
financement.
C'est alors qu'une fondation suisse anonyme fut
sensibilisée au projet d'aménagement et le
intégralement.
nouvelle
par
Les
travaux durèrent 18 mois et la
école fut inaugurée è la rentrée de
le Grand Rabbin de France,
Jacob
présence de nombreuses personnalités.
F.S.J.U.
et,
finança
1972
Kaplan,
en
En 1976,
le
assainit la situation critique de l'école
à partir de ce moment là,
destinée
de
Directeur
et
cette institution,
il prit en main
en
en adoptant un contrat
changeant
simple
la,
le
avec
l'Etat.
De
ce qui précède,
on aura remarqué que cette
création s'est effectuée sans le concours actif
la
majorité des membres de la communauté de
de
Lyon.
1 - OZAR
HATORAH :
Le trésor de la Torah organisation juive orthodoxe ayant pour but la
promotion des écoles juives.
- 150 -
Elle a plutôt été une initiative privée,
par
soutenue
des organismes extérieurs et encouragée par le
Rabbinat
local.
enfants
une
L'école
fut fréquentée
par
d'immigrés d'Afrique du Nord et
les
constitua
structure d'accueil et d'intégration
pour
de
nombreuses familles déshéritées.
LES STATUTS DE L'ECOLE s
Toute
école,
déclarée,
les
ne
a
sa
qui la fréquentent
obligation de scolarité.
qui
jouit
l'Education
reconnue
elle
régie
d'une
la
que
remplissent
leur
reconnaissance
Son
existence
l'Administration
l'émanation
par
être
Ce fut le cas de celle de
Nationale.
par
est
doit
serait-ce que pour faire valoir
enfants
Lyon,
naissance,
directe
est
par
aussi
préfectorale,
d'une
loi de 1901 (1). Mais
car
Association
elle
avait
recherché aussi à passer un contrat avec l'Etat car
è
sa naissance,
la loi Debré (2)
Elle parvint è en bénéficier,
faire
rémunérer
ses
l'Etat
déjà.
ce qui lui permit de
professeurs
(3).
existait
Le
d'enseignement
général
par
fonctionnement
l'école
repose essentiellement sur quatre
de
princi-
paux permanents :
- Le Directeur de 1 *Etablissemnt :
et
collège,
assure
un
poste
Il dirige école
d'enseignement
général, quelques heures d'enseignement religieux
(Kodesch)
et
une part de
surveillance
(repas,
sorties de classe...)
1 - Loi autorisant la création de toute Association
sans but lucratif.
2 - Loi
permettant aux écoles
privées,
sous
certaines conditions,
de bénéficier d'une aide
financière de l'Etat.
3 - Contrat de l'école (v oir annexe) pp. 262 à 274
- 151 -
- Le
comptable
:
Il assume la responsabilité
de
l'intendance, de l'économat et de la surveillance
au
cours
des
offices
et
également
un
poste
d'enseignement religieux (Kodesch).
- Le Directeur-Adjoint :
de
Il est chargé du maintien
la discipline intérieure, des relations
les
familles et du secrétariat.
Il s'occupe
avec
de
l'animation extra-scolaire et enseigne à mi-temps
les matières générales et religieuses.
- Le Surveillant Général : Il remplit des fonctions
administratives,
tant
téléphonique,
':
secrétariat,
qu'externes
:
Académique,
internes
Relations
obtention de
standard
infirmerie...,
avec
l'Inspection
bourses,
recouvrement
des frais de scolarité.
Il faut enfin mentionner l'emploi de vacataires
qui
remplissent
principalement des
fonctions
d'enseignement religieux et de surveillance.
LE BUDGET DE FONCTIONNEMENT :
L'école
par
le
juive est régulièrement
F.S.3.U.
budget annuel.
a
d'enfants
par
an
assaini
De même reçoit-elle une
participé
subvention
budget).
Le
à
la création
de
pendant 2 ans,
à raison de
144.000 Frs
(1). Le
la
19 % du
pour une quote-part de
de l'Agence Juive (2 % du
symbolique
F.I.P.E.
subventionnée
Fonds Social
situation financière
a
jardins
restructuré
de
l'école.
et
En
1977/78 :
Le déficit de l'école s'élevait
84.525 Frs
Une perte de contrat 77/78
60.000 Frs
Arriérés de retraites impayés.........
130.000 Frs
274.525 Frs
1 - Informations
fournies
l'établissement.
par
le
Directeur
de
- 152 -
Malgré
cet effort financier et en
raison
des
diminutions de recettes, la subvention au budget de
l'école a diminué ;
à partir de 1977,
la partici-
pation du Fonds Social Juif Unifié s'élève à :
Année Scolaire
- 1977
Participation du F.5.3.U.
350.000 Frs
- 1978
- 1979
375.000 Frs
275.000 Frs
- 1980
275.000 Frs
- 1981
275.000 Frs
- 1982
- 1983
255.000 Frs
244.000 Frs
En revanche, la participation des parents au
budget de l'école est passée de 30 % en 1976 à 43 %
en 1983. Cela est dû à la fréquentation d'élèves de
niveau socio-économique élevé. Aussi % l'intégration
des parents et la stabilisation de leur situation
économique
permettent-elles
une
plus
grande
participation
au budget de fonctionnement
de
l'établissement.
Actuellement,
les
frais
de
scolarité s'élèvent à 6.000 Frs par an.
REPARTITION DU BUDGET :
1976/77
Frais de scolarité
F.S.J.U.
Dons
Collecte de l'école et
apport du foyer socioculturel
Ce bilan est exceptionnel,
excédentaire. Mais remarquons
30
1981/82
43
5!
49
o>
/a
19
10
6
/a
20
/O
Ai
du fait qu'il est
que la gestion de
l'école est très restreinte et ne permet pas. une
planification à long terme. Chaque dépense est
calculée.
Il
s'agit
de frais
indispensables
au
- 153 -
fonctionnement
optimal
de
l'école
(nourriture,
transport, entretiens, réparations...)
SITUATION FINANCIERE DE L'ETABLISSEMENT : (1)
Année 1977/78
Déficit de
274.585,00 Frs
Année 1978/79
Excédent de
4.576,27 Frs
Année 1979/80
Excédent de
Année 1980/81
Déficit de
1.065,89 Frs
11.056,15 Frs
Année 1981/82
Excédent de
21.855,93 Frs
Le reste du budget provient de dons de membres
de la communauté, de collectes et de recettes
réalisées par le Foyer socio-culturel (2). On
trouvera à la page suivante le bilan financier pour
l'année 1982, qui précisera dépenses et recettes.
Plus de 60 % du budget scolaire sont destinés à
rémunérer
les
enseignants
des
disciplines
religieuses ; 17 % des dépenses sont attribuées
pour la cantine scolaire et 11 * pour le ramassage
scolaire.
Ces
données
démontrent
clairement
l'impossibilité de planifier et de développer des
projets éducatifs à long terme (3).
1 - Ces
données
nous
ont
été
fournies
par
le
principal de l'établissement.
2 - Foyer
les
qui permet le maintien
samedi
d'une
synagogue
et les jours de fêtes - source
collecte de fonds en faveur de l'école.
3 - Voir tableau du budget 81/82, page suivante.
de
BILAN FINANCIER DE L'EXERCICE 1981/1982
RECETTES
DEPENSES
PARTICIPATION DES BENEFICIAIRES
MATIERES CONSOMMEES
- Cuisine
- Combustible, eau )
EDF - GDF
)
- Fournitures scolaires
161.344,66
72.222,38
22.090,—
FRAIS DE PERSONNEL
- Salaires
- Charges
595.238,11
256.129,72
IMPOTS ,
9.703,94
TRAVAUX - SERVICES
- Entretiens, réparations
- Equipement
- Services
23.416,27
20.886,88
7.926,07
TRANSPORT ET DEPLACEMENTS
- Ramassage scolaire )
- Sorties
)
- Déplacement Personnel
160.929,50
3.320,—
Publicité
Fournitures bureau
Téléphone, Télégraphe
Affranchissement
Frais Culturels
Frais financiers
851,87
5.590,55
11 .130,—
2.806,75
245,—
21.004,40
TOTAL
1.374.836,10
591. 126,85
53.509,85
SUBVENTIONS
F.S.J.U.
Ajence Juive
Préfecture (contrat)
Entente Rituelle )
communautés
)
262.000,-33.800,-140.324,75
35.202,—
- Collecte et dons
)
- Foyer Socio-culturel )
- CAFAL
260.728,58
DONS
TOTAL
GESTION
-
- Ecolages
- Sorties, animation)
- Mikvé
)
20.000,--
1.396.692,03
- 155 -
LE CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'ECOLE :
Il
est
président,
constitué par un président,
un secrétaire général et' un
un
vice-
trésorier.
Le chef d'établissement et deux professeurs en sont
membres
sont
de droit.
Les réunions sont rares.
présidées par le Grand
Rabbin
Elles
Régional.
fonction
principale est de décider des dépenses
engager,
et de répartir les crédits.
bon
fonctionnement de l'école.
gique
interne a pour vocation
veiller
de
près
à
Il veille au
Un Conseil Pédagoessentiellement
à la qualité
Sa
de
de
l'enseignement
général et religieux.
L'ECOLE ET LES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES :
Selon le Directeur, les relations avec les
organisations juives sont cordiales. Néanmoins,
chaque organisation a des projets réalisés ou en
voie de l'être.
Le soutien matériel qu'elles
apportent est donc infime. A cet égard, nous avons
trouvé
très significative cette réflexion
du
Directeur : "L'école n'est pas l'émanation de la
communauté". En effet, celle-ci et ses différentes
Institutions ne s'intéressent que de loin aux
problèmes de l'école et n'y participent guère.
LES STRUCTURES PEDAGOGIQUES :
L'école est composée de 11 classes dont :
jardins
d'enfants,
simple),
4
du
5
du primaire
(sous
2 de
contrat
Premier Cycle du Secondaire
(sous
contrat d'association avec l'Etat). L'Etat prend en
charge
l'enseignement
contrats.
d'autres
les
général dans le
Les recettes de scolarité,
institutions et la
ressources
nécessaires
religieux et aux besoins de l'école.
des
le F.S.3.U.,
collecte
à
cadre
constituent
l'enseignement
- 156 -
Pour l'année scolaire en cours,
260
élèves,
on a dénombré
qui se répartissent de la façon
sui-
vante s 55 élèves aux jardins d'enfants, 119 élèves
en Primaire et 86 élèves en secondaire.
La moyenne
par classe est de l'ordre de 23 élèves.
Le personnel enseignant compte :
d'enfants
secondées par une femme
2 jardinières
de
service,
5
institutrices (Enseignement Général du Primaire) et
6
groupes pour l'enseignement religieux.
secondaire,
chaque
professeurs
général.
pour
ce
Quant
comporte :
classe
à
qui
a
est
contact
de
En cycle
avec
9
l'enseignement
l'enseignement
religieux,
il
6 groupes distincts dont 3 pour garçons
et 3 pour filles.
Les enseignants en matières religieuses sont au
nombre
de
3
partiel.
à
temps complet et
L'enseignement
l'enseignement
général
hebdomadaires
en
de
7
religieux
à
raison
Primaire,
et
temps
s'ajoute
de
de
à
10
7
è
heures
heures
en
Secondaire.
Les maîtres recrutés ont comme formation
C.A.P. ou un diplôme d'Ecole Normale pour
le
le
Primaire, une licence dans la discipline enseignée
pour le Secondaire, le baccalauréat au minimum, ou
2 années de séminaire plus un engagement juif très
sérieux pour l'enseignement religieux : Pour ce
dernier,
sont
il faut noter que,
titulaires
maîtres
et
d'un
les
*
grade
professeurs
sur 10 enseignants, 6
universitaire.
de
Les
l'enseignement
général sont des hommes ou des femmes de confession
israélite
ou chrétienne,
déclarée
(Le
ou même sans
critère de sélection est
confession
une
bonne
moralité). Leur tâche éducative consiste essentiellement
à
assurer
l'Education
certaine
prendre
Nationale.
marge
des
les
de
programmes
Ils
liberté,
officiels
bénéficient
leur
d'une
permettant
décisions et des initiatives
de
en
de
vue
- 157 -
d'adapter
les structures de l'école à
son
projet
éducatif de type religieux (1).
Il est important de relever quelles enseignants
en matières religieuses manquent de formation pédagogique
et
,
d'inspection
volonté,
plir
en
l'absence
structuré,
avec
tout
la
service
meilleure
il est des tâches que l'on ne peut accom-
qu'imparfaitement
outils
même
de
si l'on n'a pas
tous
les
nécessaires (2). Selon le Grand Rabbin
France,
de
ce problème n'est pas résolu et ne le sera
pas tant que les communautés juives ne réévalueront
pas cette carrière,
car il leur appartient
programme qui y réserve la
d'éla-
borer
un
priorité
et
faire
de l'éducation juive la préoccupation essen-
tielle, d'encourager les vocations et la rénovation
pédagogique,
pour transmettre l'héritage du peuple
à des cercles toujours plus larges (3).
Il
y
catégories
a
lieu
de
d'enseignants
différencier
en ce qui
plusieurs
concerne
les
modalités de la rétribution (4) : «
a - Les
maîtres d'hébreu,
contrat
intégrés au
régime
du
passé entre l'école et le Ministère de
l'Education,
dont le statut est en tout
point
celui de l'enseignement public en France.
1 - Eléments fournis par le directeur et le
directeur de l'établissement.
sous-
2 - Voir les rapports des témoins privilégiés en ce
qui concerne l'enseignement religieux grille p.
3 - Entretien
privé et exclusif pour notre
avec le Grand Rabbin SIRAT.
4 - Hamoré n° 100, juillet 1982, p. 4
étude,
- 158 -
b - Ceux qui travaillent dans les quelques écoles
qui appliquent la "grille" des salaires établie
par
une
commission
de
Directeurs
d'écoles
juives,
c - Ceux
qui travaillent dans
les
autres
écoles
juives,
d - Les
enseignants
israéliens
détachés
(en
mission).
Les
plus
catégorie
défavorisés
"c".
On
appartiennent
estime que
la
à
la
catégorie
"b"
bénificie d'un niveau de rétribution égal à 80-90 %
du
niveau
dans
conditions
également
l'enseignement
d'avancement
supérieures
et
public,
de
où
pension
sont
à celles que consentent les
écoles
juives.
double
pression d'un budget insuffisant et de
désir
de
naturelle
le
Chaque Directeur est soumis
développer
l'éducation
quantité
et
juive dans son école
;
rendement le plus élevé,
de
son
donc à
à
qualité
la
son
de
l'inclination
le pousse à faire produire à son
rétribution
les
budget
maintenir
personnel au niveau
le
la
plus
faible possible.
Les
essais
association
tentés parfois de
syndicale
régulièrement échoué,
constituer
des enseignants
juifs
une
ont
soit en raison de l'indiffé-
rence du plus grand nombre,
soit par suite de leur
manque de conscience syndicale,
soit parce que les
disparités entre leurs différentes catégories
sont
un réel obstacle. Mis à part ceux qui ont choisi ce
travail par vocation, les enseignants juifs sont en
général conscients d'appartenir "à une branche défavorisée
en ce qui concerne les rétributions,
continuent
qu'ils
ont
professions,
à exercer cette profession
subi
des
échecs
soit
dans
soit parce que la situation
de l'emploi est critique.
mais
parce
d'autres
générale
- 159 -
Toutefois,
le
peu
d'attrait
qu'exerce
la
condition d'enseignant juif est cruellemnt démontré
par la quasi-absence d'étudiants dans l'institut de
formation de maîtres (1). On le constate également
du
fait que cette profession constitue une branche
où
ne
sévit pas le chômage,
et la
vacance
d'un
poste pose au Directeur des problèmes redoutables.
Nous avons constaté une prédominance des enseignants
religieux.
Dans
cette institution,
il
y
aurait deux administrations, l'une orientée sur les
obligations
publiques,
et l'autre sur la
gestion
interne. Les professeurs de matières générales sont
rémunérés
leur
par l'Etat et leur traitement dépend
compétence et de leur statut,
spécifié
par
matières
religieuses
accord
les
particulier
l'établissement
;
accords
sont
comme
il
est
Ceux
des
suivant
un
Directeur
de
syndicaux.
rémunérés
entre eux et le
de
cela reste au gré de
celui-ci,
selon la situation de l'offre et de la demande mais
aussi et surtout, compte tenu du budget limité, (ce
qui ne favorise pas la profession),
de
formation
et
de
la
de leur niveau
consolidation
de
leur
statut.
1 - Il n'existe en France.qu'un seul institut de
I formation
de maîtres
pour
l'enseignement
1 religieux. Au cours de ces dernières années
l'institut n'a pu réunir plus d'une douzaine
d'étudiants pour chaque promotion, bien que les
capacités d'accueil seraient prévues pour bien
davantage.
- 160 -
LE CONTENU RELIGIEUX DE L'ENSEIGNEMENT s (1)
Cet
enseignement,
l'école,
les
qui est la raison d'être de
est diffusé de la façon-suivante
jours, les cours
l'office
(
commencent
dès
la
de 8 H 30 à 9 H ) , et se
10 H 20. Les
:
tous
fin
de
terminent
à
élèves reçoivent donc quotidiennement
1 H 20 d'enseignement religieux.
Cette
répartition
est
celle
des
élèves
du
Secondaire ; pour ceux du Primaire, la durée est la
même,
mais
c'est
c'est-à-dire
de
qu'eux aussi
8 H 30 à 9 H,
gnement
la répartition
sont
daire,
puis suivent des cours
d'ensei-
heure à
laquelle
religieux leur est dispensé.
Cette
Les enseignants
les mêmes pour le Primaire et le
peuvent
;
l'office
répartition s'avère la meilleure :
qui
diffère
participent è
général jusq'à 11 H 15,
l'enseignement
qui
jouir ainsi d'un emploi
Secon-
du
temps
équilibré.
Les cours ont été volontairement prévus
le matin :
L'attention des élèves, è ce moment-lô,
est plus concentrée,
de
meilleures
leur esprit plus clair,
conditions
pour
un
d'où
enseignement
délicat.
L'ENSEIGNEMENT GENERAL :
Il est celui de l'Education Nationale.
L'école
est tenue de respecter chaque heure et chaque
dis-
cipline,
pro-
tout
comme cela est prévu dans les
grammes de l'Education Nationale. Le respect de ces
exigences est d'autant plus rigoureux que .depuis la
conclusion
seurs
du Contrat d'Association,
sont inspectés par leur
I.P.R.
les
profes-
(Inspecteur
Pédagogique Régional). Ils sont qualifiés vu qu'une
bonne majorité possède un licence.
1 - Voir
annexe
:
programme
d'enseignement
religieux du secondaire, pp. 260-262.
161
La répartition des deux enseignements, général et
religieux, sur les tableaux ci-dessous :
PRIMAIRE
HORAIRES
Office
de 8 h 30 à 9 h 00
Enseignement Général
Récréation
de 9 h 00 à 10 h 15
Enseignement Général
Enseignement religieux
Repas et récréation
Enseignement Général
Récréation
de 10 h 30 à 11 h 15
de 10 h 15 à 10 h 30
Enseignement Général
Office
de U
h 15 à 12 h 30
de 12 h 30 à 13 h 45
de 13 h 45 à 15 h 30
, de 15 h 30 à 15 h 45
de 15 h 45 à 17 h
de 17 h à 17 h 30
\
Précisons que les cours d'enseignement général
durent 50 minutes, conformément aux normes fixées par
l'Education Nationale. Il y a 3 cours le matin, et 3 autres
1 ' après-midi
TABLEAU DU SECONDAIRE
SECONDAIRE
Office
HORAIRES
de 8 h 30 à 9 h 00
Enseignement
religieux
de 9 h 00 à 10 h 20
Enseignement
général
de 10 h 30 à 13 h 00
Repas et récréation
de 13 h 00 à 14 h 30
Enseignement
de 14 h 30 à 17 h 00
Office
général
de 17 h 00 à 17 h 30
- 162 -
L'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX :
Il
est axé sur l'hébreu -"Hoùmache" ou "Tanah"
(Pentateuque
ou Bible),
- "Dinim"
religieuses) et l'Histoire juive.
matières
mêmes
plus
Primaire.
disciplines sont dispensées de
Aux niveaux
l'enseignement
"Guemara"
les
Pour
et en fonction de leur niveau,
approfondie.
ajoute
Telles sont
enseignées aux élèves du
ceux du secondaire,
ces
(prescriptions
de
plus
manière
élevés,
la "Michna"
et
on
de
la
(le Talmud) et de tous les événements de
l'histoire juive : Fêtes, comme Hanouca, Pourim,
Jeûnes, tiennent une place capitale.
L'Ecole
se
fixe
pour
but
principal
de
sensibiliser les jeunes, notamment par le biais des
connaissances.
Son
expérience
doit
amener
à
un Judaïsme vécu, raffiné, propre à appeler le plus
grand
nombre possible à la pratique du
est surtout une façon de vivre,
forment
les
jeunes
à
leur
culte.
Il
une conception qui
judaïsme.
Mais
en
réalité, dans cet Etablissemnt, existe une certaine
ambiguïté
dès
inscrivent
conscience
ou
bien
le
départ :
leurs
enfants
soit
les
parce
parents
qu'ils
y
ont
d'un héritage qu'ils veulent préserver,
ils tiennent à ce que les
études
soient
comparables à celles de tout Etablissement public.
Aussi
juive
une
atteint-elle ses objectifs,
seulement
ambiance
de
vivre
spécifique
l'enseignement
âmes".
question se pose-t-elle
religieux
Il s'agit,
principes
ou
"provisoirement
?
L'objectif
est
de
:
L'école
permet-elle
"
dans
principal
"recruter
une
de
des
pour les maîtres, de former aux
de la religion et de sa
pratique,
que celle-ci devienne partie prenante du vécu.
pour
- 163 -
Cependant,
une
éducation
religieuse ne
peut
limiter l'élève au domaine théorique et pratique
Elle
doit
orienter aussi vers la
réflexion.
Cet
effort continu a pour but de rapprocher l'élève
son
héritage
culturel,
L'enseignement
national
et
:
de
religieux.
religieux a été stable pendant
des
siècles ; il a conservé la cellule familiale et
la
communauté,
du
ce
qui
a
permis
la
sauvegarde
peuple.
La formule "peuple isolé et rejeté" fut un
facteur
interne
continue
pour
dans la vie du peuple.
son acceptation
fut
le
La
lutte
principal
combat d'Israël parmi les nations ; l'isolement lui
a imposé la préservation de son patrimoine.
La
prégnance
de la religion est
la
caracté-
ristique fondamentale de l'école juive de Lyon. Son
objectif est de former les élèves à un vécu
tradi-
tionnel, a la pratique religieuse et de leur donner
une
connaissance
des origines de la
législation.
Les programmes sont essentiellement * centrés sur
texte,
le
qu'il s'agisse des offices synagogaux ou de
l'étude de la Bible et du calendrier,
particulier.
Les
cours sont répartis par niveaux.
Les classes de 6ème,
5ème,
4ème et 3ème reçoivent
une heure par semaine de législation,
d'histoire
juives
Pentateuque,
des fêtes en
et quatre heures
prophète,
Talmud.
de pensée et
de
cours
de
Mais le programme
des écoles en France n'est pas uniforme et il n'y a
aucune
inspection.
Tout dépend du maître,
de . sa
formation religieuse, de ses tendances. Il est donc
indispensable
d'analyser
gnement religieux :
est
les programmes
En effet,
d'ensei-
c'est ainsi
qu'il
possible de comprendre la signification de cet
enseignement
et
sa répercussion sur le
choix
de
1'identité.
L'hébreu
gnement
classes.
est la base, fondamentale de
religieux,
indispensable
aux
l'enseipremières
- 164 -
La
connaissance
de
cette
langue
et
l'acquisition
d'un
vocabulaire
élémentaire
permettent la lecture et la compréhension des
prières
et
du Pentateuque.
Il nous
paraît
préférable que le vocabulaire enseigné le soit dans
le vécu des élèves et leurs différents centres
d'intérêts. La récitation des bénédictions et les
textes étudiés limitent la participation et la
motivation émotionnelle des élèves, car ils se
bornent à la traduction. En revanche, la langue
vivante
introduit au coeur du Patrimoine
et
constitue le véhicule de la pensée juive.
L'ENSEIGNEMENT DES FETES :
La
méthode consiste à enseigner
les
prières,
les règles, le comportement religieux, les coutumes
et
les interdits des différentes Fêtes.
En effet,
la fête n'est qu'une répétition. Cependant, qu'estce-que fêter,
si ce n'est la volonté de se
récon-
cilier avec le passé et par là-même, de faire place
à l'avenir ? Par exemple, la Pêque est une commémoration de la sortie d'Egypte.
C'est aussi la répé-
tition
de
action
s'inspirant du modèle des patriarches
se
toutes les "sorties".
déployer
exprime
sur le mode de
la
De
même,
fête.
Le
toute
doit
Talmud
de façon saisissante et concise sa percep-
tion du potentiel que peuvent détenir les enfants :
"le monde ne se maintient que grâce au souffle
enfants
qui étudient" (traité Shabbat).
quelque
sorte,
C'est
dans la mesure où elle assume
des
en
son
héritage, où elle approfondit son identité, où elle
s'efforce
jeunesse
de
se
relier à
ses
racines,
accomplit la fonction qui est la
que
la
sienne,
de perpétuer et de renouveler l'existence des générations qui l'ont précédée.
- 165 -
Dans l'enseignement des fêtes,
nous discernons
trois conceptions possibles :
1 - Le poids d'un passé qui constitue le patrimoine
d'un groupe, d'un peuple.
2 - La conscience héréditaire qui
de la mémoire d'un peuple,
est
constituée
d'une collectivité,
et n'est pas la transmission d'une leçon.
3 - Le refus de la tradition, qui est l'oubli
de
son propre passé et 1'éloignement des autres.
Cependant, une ambiguïté demeure, car il s'agit
d'être fidèle,
parait
pour renouveler (Hidouch).
important de fonder notre enseignement
la liberté de l'élève,
de
réflexion.
fête
?
le
d'Israël
?
différentes
Pêque,
nous
en lui proposant des sujets
Pourquoi
célébrons-nous
rapport
au
Ensuite,
fêtes
peuple et
vient
cette
juives.
complétera
Si
nous
écouterons d'abord
conversation
par
sur
la
lecture
ô
la
les
terre
l'approche
des
étudions
l'expérience
élèves, leurs connaissances et
C'est
sur
Quels en sont le contexte historique,
symboles,
afin
Il nous
la
des
ensuite, le maître
d'un
les traditions
texte
de
et
cette
ici l'occasion de donner un fond
une
fête.
historique
de situer cet événement au sein de l'histoire
juive.
Dans
le
cadre de
la
conversation,
nous
proposerons d'enrichir le vocabulaire par les mots,
et
surtout,
cette
libres,
fête,
les
d'ajouter
une dimension actuelle
par exemple les Juifs dans les
Juifs dans les régimes
de
pays
totalitaires,
6tC t • «
Emmanuel Lévinas (1) conclut une de ses études
talmudiques par ces mots : "Apaiser le monde, en le
1 - Ancien professeur de philosophie à la Sorbonne,
dans son livre "Les leçons talmudiques", Hamoré
107, p. 4
- 166 -
renouvelant constructivement, voilà la jeunesse".
L'étude
de
la Torah tient la première
place-
Elle est le fondement sur lequel repose l'éducation
en
général,
cation
du
car elle est le noyau de
jeune
l'identifi-
vis-à-vis de lui-même et
de
la
communauté.
L'école juive est une école tradition-
nelle.
connaissances et l'enseignement de
la
donnés,
de
Torah
Les
sont
sans souci des
tendances
l'enfant au présent, et de ses besoins de l'avenir.
Malgré
les
changements
et
la
modernisation
de
l'enseignement, les études religieuses sont restées
conservatrices. En effet, l'étude de la Torah ne se
distingue
pas
plines.
de l'apprentissage d'autres
Elle
exige
technique
et
pourtant,
cette
tique ;
signifie
peuvent
le
aussi
l'acquisition
l'accumulation
de
d'une
connaissances
identification est
bien
donc
le
verset :
"Ni or
ne paie son prix".
aux
(Dob 28,
ni
;
schéma-
Talmud (Haguiga 15 a) explique
rivaliser avec elle ;
allusion
disci-
:
verre
Que
ne
aucun vase d'or fin
17) ? Il s'agit d'une
paroles de la Torah qui
sont
aussi
difficiles à acquérir que des ustensiles en verre".
Ainsi
s'expliquent
les
problèmes
sont
difficultés
linguistiques du texte et le besoin de
un
intérêt pour
l'interprétation
de
l'élève
D'une
les
enseignants
créer
confrontés :
auxquels
;
part,
d'autre
la législation et la
hension du lien entre l'esprit et l'acte,
les
part,
compré-
dans
la
Torah.
Dès
Béréchit (Genèse) celle-ci apparaît
la "raison d'être" du monde.
et
comme
C'est en vue d'Israël
de la Torah que l'univers fut créé (Rachi)
et,
"si ce n'était mon alliance (de la Torah), les lois
des cieux et de la terre ne pourraient exister".
- 167 -
Or,
en
fin
de
compte,
elle
l'expression de la volonté divine.
la
prophétie
source,
est
aussi
Mais, alors que
constitue un rapport direct avec
la
son enseignement est passé par les longues
chaînes de la Tradition orale et écrite. Néanmoins,
le mot
porte
sacré, répercuté à travers les générations,
encore
en lui le souffle divin qui
l'avait
transmis aux hommes, qui l'enveloppe et l'anime. Là
se
trouve
Juif.
la clé des rapports entre
La
au sens propre du terme,
beaucoup
plus
chômée".,
"l'écoute
qu'une
oreille,
du
Lumière.
Ces
paroles
acquérir
que
les
coeur"
toutes
l'individu
et
"difficiles
à
car,
sont
les
"aussi
plus
sa source,
que le Juif
la
vérité,
la
ressentez un vide,
capacités
Elles
sont
ustensiles
s'abandonne
en
à
la
sa
"Car elle n'est pas une
32,
47) ; et si vous
vous"
c'est qu'il ne l'a
se contentant d'une
"athée",
l'enseignement
de
Péa. 1,1). Si le 3uif n'est
animé d'un feu sacré,
recherché,
à
elles
c'est que le vide est en
de Jérusalem,
scientifique,
car
il perd la saveur de l'étude et
chose vide pour nous" (Deut.
vraiment
difficiles
déconnectant cette parole
tombe dans l'oubli.
(Talmud
"lev
par-delà,
extérieures.
tentation du seul dogme,
pas
exige
ses
conserver comme des
dès
d'une
spirituelles
seulement
le
qui demande
or",
forces
pas
intellectuelles,
Torah
et,
ustensiles en
mobilisent
de
qui
de l'être tout entier vers la
verre"
et
parole de la Torah est le support
inspiration,
tension
Dieu
de la Torah,
de
la
approche
Torah.
le maître
pas
Dans
n'est
pas
seulement un professeur apportant des connaissances
à
ses élèves ;
c'est toute sa personnalité,
tout
son être, qui doivent être reçus par ses disciples.
Et . bien
source,
les
sûr,
et
élèves.
plus
le maître est
proche
de
plus son enseignement a un impact
Le rôle de l'enseignant est
donc
la
sur
de
- 168 -
montrer
que la Torah,
la loi juive,
lettre
morte,
esprit
d'apporter
monde
mais
vivant,
pas
capables
des éléments de réponses positives à un
moderne.
élèves
ne sont
pour
personnages
Nous avons remarqué l'intérêt
les
contes
comme Sarah,
parents-enfants,
bibliques,
Abraham,
des
certains
aux
relations
l'histoire de Joseph, de Moïse en
Egypte, etc...
A
travers
l'étude de
la
Torah,
l'élève
trouve
pas
seulement le réfèrent qui définit
normes
rituelles des commandements et non plus
satisfaction
intellectuelle de la
significations ou des sens .
découverte
ne
les
la
des
Par l'étude, le jeune
participe à la destinée d'Israël comme peuple élu :
"Royaume
parait
de
Prêtres et
Peuple
saint".
Il
nous
important d'approfondir la compréhension et
1'imaginaiton
de
l'élève
car
l'efficacité
d'un
enseignement dépend à la fois des valeurs intellectuelles et morales qu'il transmet.
d'exprimer ses impressions,
par
écrit,
difficulté
faire
à
Cela lui permet
ses idées,
travers l'image et le
de l'étude,
oralement,
Vu
la
l'enseignement devrait
se
à l'aide d'un cahier
de
jeu.
travail,
d'images
illustrées...
A
partir
de
ces
quelques
réflexions,
nous
comprenons pourquoi les Sages ont dit : "l'étude de
la
Torah
fait
contrepoids
à
tous
les
autres
commandements. Dans l'éducation juive, la Torah est
donc
bien "l'Arbre de Vie".
Elle est le
lieu
où
de
la
s'enracine toute identité juive.
Vivre
Torah
la
sans
conduit
souche.
(Avoth
l'a
et
à abattre
Pérenniser,
1) :
transmise
tour...
nous.
1,
pérenniser
à
ainsi
l'enseignement
l'arbre
certes
et à
mais
déraciner
comment ?
Moïse a reçu la Torah du Sinaï et
Josué qui l'a
de suite en
transmise
sera-t-il
à
son
jusqu'à
- 169 -
L'Histoire
juive
:
Le programme d'études
de
l'histoire
dans les collèges et lycées
de~ France
dépend
choix
effet,
du
du
professeur.-
En
il
n'existe pas de programme national uniforme concernant
cet enseignement.
travail
des
Au cours d'une réunion
professeurs d'histoire juive
(1)
de
en
France, une liste de thèmes a été suggérée, afin de
la
revaloriser.
adoptée
pour les
terminale,
rique
De
même,
une résolution
classes de seconde,
a
été
première et
concernant l'étude de la période histo-
de la Renaissance è nos jours (XIXe
et
XXe
siècles) d'après les manuels de Renée Neher.
En
effet,
l'objectif
essentiel
visé
par
l'enseignement de l'histoire consiste à susciter, à
développer et è entretenir la faculté de comprendre
l'histoire
et de se sentir concerné,
s'identifier
aussi
qu*affetivement.
juive
(une
dans
le
A
bien
l'école
privilégiant
des
la
de
Lyon,
universitaire.
études
aucune formation
En
la
s'effectue sans manuel,
l'histoire
est
enseignée
religieuses,
période biblique,
enseignants sans
de
intellectuellemnt
heure par semaine) (2)
cadre
au point
matière,
mais
par
pédagogique
en
des
et
l'enseignement
ni moyens pédagogiques, ni
documents variés : récits, biographies, mémoires et
lettres ou films,
tableaux et cartes,
comme il se
doit au XXe siècle.
Or,
l'étude
de l'histoire constitue pour
les
élèves une force de cohésion qui leur donne le sens
de la transcendance et de la
le
maître
orthodoxe
commandements,
en
assure
finalité.
ce
représentant
rôle
une
Cependant,
par
succession
d'épreuves et même un déclin de caractère moral.
1 - Réunion qui a eu lieu le 5 Mai 1982
2 - Voir programme annexe pp. 258-259.
les
- 170 -
L'histoire,
en revanche,
met l'accent sur les
facteurs matériels, politiques et économiques. Nous
avons
sur
observé que la conception orthodoxe
insiste
le libre arbitre de l'homme et voit la
guerre
et l'économie comme forces majeures.
La faculté de compréhension et d'identification
ne saurait être acquise à la suite d'un seul cours,
fut-il magistral et brillant,
période
allant
l'époque
temps
des
actuelle.
et
de
origines
Face
du
peuple
au manque
programme,
d'opérer un choix,
qui traiterait de la
il
chronique
est
en vue d'établir un
former des enseignants capables de
ce
thème
programme,
transmettre
principal dans toute sa valeur
perspective
de
jeunes.
dans
l'affirmation de l'identité
Il
est intéressant
l'intérêt
Il nous parait important
des
élèves
c'est-à-dire,
riques
en traitant
à Lyon
"thèmes",
en groupant les connaissances histo-
institutions
problèmes.
les
d'éveiller
des
autour d'un sujet central :
courants,
la
juive
d'instruire
élèves sur le sort des Juifs dans le passé,
et en France.
de
indispensable
de
des
jusqu'à
Par
et
mouvements
organismes,
l'analyse de tels
et
idées
sujets,
et
et
en
suivant leur évolution et leur développement, toute
l'époque
méthode
considérée se précise et s'éclaircit.
qui
exposant
consiste à
enseigner
La
l'histoire
des problèmes et en étudiant leurs
en
solu-
tions, présente des avantages considérables.
Car
l'un
juive
se
selon
lequel
des
buts de l'étude
situe dans la
"les
de
perspective
du
comportements des
indicatifs pour ceux des enfants" :
l'histoire
principe
pères
sont
Ainsi la façon
dont les ancêtres ont affronté leurs problèmes, les
solutions qu'ils y ont apportées,
les conséquences
de leurs attitudes dans le passé et leurs luttes
travers
à
les générations pour subsister et acquérir
les droits civiques.
- 171 -
De
même
est-il
significatif
d'étudier
la
biographie de personnages marquants dans l'histoire
du
judaïsme,
philosophique,
L'essentiel
enseignée
leur
apport-
scientifique,
artistique, économique et culturel.
est
de
bien
choisir
la
matière
ainsi que la méthode qui correspond
aux
différents âges. La connaissance du passé permettra
aux
élèves
de
comprendre le présent et
de
bien
préparer l'avenir.
Contrairement
France
dans
à
certaines
écoles
dont les élèves militent de
les mouvements de jeunesse,
participent
juives
façon
en
notoire
ceux de Lyon n'y
que peu ou pas du tout et ne
prennent
pas part aux activités communautaires.
Nous
des
en
avons constaté aussi
l'organisation
activités socio-récréatives est très
raison
double
d'un
régime scolaire
programme
juives),
de
que
(études
limitée,
alourdi
générales
par
et
un
études
de 1 ' éloignement géographique du domicile
très nombreux élèves,
activités,
considérées
mais aussi parce que ces
comme
secondaires
ou
marginales, sont confiées au hasard sans développer
le potentiel créatif des élèves.
Les
programmes
mettent
donc
l'accent
sur
l'étude de la Torah, le Chabbat et les fêtes juives
ainsi
que
Quelques
sur la pratique des rites
thèmes
juifs
en
contemporains,
général.
tels
que
l'Etat d'Israïl, l'histoire du génocide, la,solidarité
avec les Juifs d'U.R.S.S sont rarement
loppés.
A
Lyon,
conservateur.
diffusion
activités
Le
le
système scolaire
poids
de la routine
des méthodes qui mettent en
d'éveil
et
exploitent
des
est
déveresté
freine
oeuvre
la
les
capacités
autres qu'intellectuelles. L'école juive souffre de
deux circonstances aggravantes :
est
D'une part,
plus démunie que les écoles de
elle
l'enseignement
public en budget permettant de couvrir les dépenses
- 172 -
des
activités
qu'elles
d'éveil et du
matériel
exigent (équipement
ment) - :
matières
d'autre
juives
didactique
part,
didactique
audio-visuel
notam-
les- enseignants
n'ont que rarement
nécessaire pour ne pas
la
des
formation
rester
prison-
niers des méthodes conservatrices. Fait exception è
cette règle le jardin d'enfants,
pédagogie d'éveil,
nalise
les
qui applique une
stimule la créativité,
activités
et
intègre
les
personfonctions
intellectuelles, manuelles et émotionnelles.
LA PHYSIONOMIE DES ELEVES ET DE LEURS FAMILLES :
Nous avons déjà noté que la communauté juive de
Lyon
est essentiellemnt composée de membres natifs
de France et d'autres venus d'Espagne et
de
Nord.
Ce
caractère hétérogène
d'Afrique
influence
ses
relations internes dans le sens d'un manque d'unité
et
d'un repli sur soi.
coordination
dans
Pourtant,
les
on perçoit
relations
une
extérieures
(rapport avec les administrations locales et nationales) Si la génération fondatrice était préoccupée
par des problèmes de survie,
térise
la deuxième se carac-
par une consolidation d'ordre professionnel
et économique,
due à l'intégration rapide dans
vie
Mais,
du
pays.
pectives
d'avenir,
ressentent
malgré de
de
pers-
les sujets de cette génération
des sentiments d'attachement à
du judaïsme et d'Israël.
ratrice
nombreuses
la
l'égard
Cette situation est géné-
confusion quant à
la
perception
de
1'identité.
L'école
de
Lyon,
1 - Ce
scolarisée
chiffre
compte
du
de
effectif
de
260
représente 4 % environ de la
élèves de 4 à 15 ans,
population
avec son
4
taux de
(1).
% a été
obtenu
scolarisation
en
en
tenant
France,
relativement au nombre de personnes constituant
la communauté.
- 173 -
Certaines écoles en France, tiennent des listes
d'inscription en attente, mais ce n'est pas le cas
à
Lyon,
où les effectifs sont néanmoins complets.
Cependant aucune
enquête
ou
sondage
n'ont
été
tentés à ce jour en vue de déterminer les origines
socio-culturelles des élèves de cet établissement.
Selon
99
les éléments fournis par
des
enfants
sont
Nord,
surtout
de
directeur,
France,
et
en
originaires d'Afrique
nés
appartiennent à des familles
du
le
différents quartiers de la ville
de Villeurbanne,
lieu
d'implantation
et
de
cette école.
Le
milieu socio-professionnel des parents
est
divers :
- 22 % employés de bureau - fonctionnaires
- 27 % ouvriers
- 15 % cadres moyens et supérieurs
- 36 % commerçants ou forains
A supposer l'exactitude de ces données, il nous
apparait
important
de préciser
que,
dans
cette
répartition socio-professionnelle, les travailleurs
manuels,
moyenne
ouvriers,
sont
plus importants
de l'ensemble de la population
France
(1),
d'élèves
la
population ouvrière
ressemble
population
presque
française.
à
De même,
que
la
juive.
En
des
parents
l'ensemble
de
la
le taux de cadres
moyens est inférieur au niveau national, tandis que
le nombre de commerçants et forains (36 %) est très
élevé
;
cela pourrait s'expliquer par le fait
l'intégration
forains
ont
française,
de
ces
familles.
eh effet besoin de peu
de
Les
de
marchands
d'instruction
peu d'investissement et peuvent
libérer le samedi.
1 - Voir Annexe, sondage Sofres pp. 227-230.
se
- 174 -
En raison des circonstances qui ont contribué à
la
les
fondation de cette école,
élèves
moyen.
par
appartiennent à un
nou-s constatons
milieu
que
économique
Sur le montant de l'écolage pratiqué (600 F
mois),
% des
10
réduction (1) }
élèves
bénéficient
d'une
la majorité participe aux frais de
scolarité (repas,
car de ramassage et enseignement
religieux).
D'après nos entretiens avec l'équipe éducative,
nous pouvons classer les parents d'écoles juives en
quatre catégories :
a - Ceux
qui démissionnent vis-à-vis de
tion
juive Î
l'éduca-
ils font confiance à l'école
ou
s'en désintéressent,
b -
D'autres
non
concernés
religieuses.
"laïcs"
qui
Il
s'agit
par
les
parfois
études
de
parents
tiennent à l'école juive en
tant
que lien avec la communauté
c - Des parents indifférents à l'égard du succès ou
de
l'échec
de leurs enfants pour
les
études
religieuses
d - Les familles motivées par un enseignement religieux pour leurs enfants.
Aux
yeux d'une grande partie des familles
envisagent
de
la notoriété
celle-ci dépend en premier lieu du
études
le
de choisir l'école juive,
qui
niveau
des
générales.. Conscient de cette conjoncture,
directeur
sélectionner
ne
ménage
pas
ses
efforts
pour
un personnel de qualité et assurer un
niveau élevé des études générales.
Bien que n'ayant pas fait le choix de
juive,
1
les
élèves se sentent bien à l'aise
- Information
fournie par l'assistance
communautaire.
l'école
entre
sociale
- 175 -
eux.
Ils
partir
passent de longues journées ensemble,
de
7
ramassage)
H
en
8 H 30,
le
passant
la
matin
(dans
par la
prière
cantine
l'enseignement
constitue
30
fréquentée
religieux
un
climat
journée
scolaire
détente
et
le
de
et
favorise peu
de loisirs,
par
juive
les
de
commune
général.
vie
car
ô
à
tous,
Tout
cela
intense.
La
activités
de
ce qui fait
qu'ils
sont
absorbés par leur emploi du temps.
Par contre,
munuté
la majorité des enfants de la com-
fréquente les établissemnts d'enseignements
publics.
Nous estimons qu'ils ne sont pas
attirés
par l'école juive en raison de leur désir de participation
Nous
et d'intégration à la culture
pensons
jeunesse
que
juive.
cette tendance caractérise
Cela/ explique un
la
éloignement
l'égard de la religion et la volonté de
à la vie politique
française.
à
participer
, économique, sociale et cultu-
relle, donc de s'intégrer pleinement dans la vie du
pays.
Cependant,
on
remarquera chez certains des
sentiments d'attache au judaïsme et d'attrait
à-vis
d'Israël. Mais ils
s'enfermer dans une école.
et
répugnent
à
vis-
l'idée
de
La majorité des parents
des élèves acceptent plus facilement un
centre
aéré, un camp de vacances, un mouvement de jeunesse
pour
un
encadrement juif mais veulent
contact
avec
ambition
est
la jeunesse
nationale.
le succès dans le cadre
tutions
scolaires
gieuses
et
nationales,
culturelles ne sont
pour beaucoup d'entre eux.
garder
Leur
des
les options
guère
le
seule
instireli-
attirantes
D'une manière générale,
l'identité "orthodoxe" est en régression
relative,
car les familles juives sépharades - qui tendent de
plus
en plus à constituer l'élément dominant de la
population
juive - répugnent le plus souvent à . se
classifier en fonction de l'orthodoxie.
- 176 -
Enfin
des
l'école juive n'est pas
élèves non juifs,
l'intensité
heures
dissuasif.
semaine
ne serait-ce que parce
que
en
Echappent
moyenne)
par
l'enseignement
écoles
un
rôle
un
nombre
de
important
pouvant aller jusqu'à 50 % de
non-juifs,
l'effectif scolaire total.
de
joue
(huit
à cette règle les écoles
fréquentées
d'élèves
par
relative de l'enseignement juif
par
l'O.R.T.
fréquentée
juif
de l'O.R.T.,
Le rôle
de
dissuasion
est négligeable dans
car il ne s'agit que de
les
deux
heures de langue hébraïque par semaine.
Cependant
l'existence de l'école juive
sente pour l'ensemble des membres de la
une
repré-
communauté
expression de liberté de pensée et du
vouloir
"être Juif". D'après nos observations, nous pouvons
témoigner que les élèves issus de cette école militent
rarement
partie
des
dans la communauté et ne
cadres
dirigeants,
font
pas
contrairement
à
d'autres écoles. On aurait souhaité "un engagement"
qui
permît
une identification de l'élève avec
communauté
et l'oriente vers
des
sa
responsabilités
individuelles et collectives.
Le
processus
l'école
d'inscription
juive n'indique pas les
de
l'enfant
motivations
à
pour
lesquelles les parents la choisissent de préférence
à une autre.
entre
nombre
Malgré l'ambiance familiale qui règne
élèves
et enseignants,
limité des effectifs,
cela en
raison
du
leurs relations avec
l'équipe éducative se bornent à quelques rencontres
(trois
à quatre par an) et à
administratifs.
différents
Il semble quej.a direction ne sou-
haite pas développer ces rapports.
1983-1984
tation
prise
aucune réunion
A la rentrée de
d'explication,
d'orien-
des exigences scolaires n'a eu lieu.
fait même,
ragé
contacts
un comité de parents n'a pas été encou-
à se constituer.
en
De ce
Aucune initiative
n'a
vue d'harmoniser le vécu scolaire et
été
le
- 177 -
suivi de le famille. Contrairement è l'enseignement
général
dont le programme est communiqué par
enseignants
remarqué
de
ces
aucune
disciplines,-
nous
sensibilisation des
les
n'avons
parents
aux
thèmes religieux.
LES CONDITIONS MATERIELLES DE L'ECOLE :
Le
bâtiment utilisé par l'école juive de
était,
à l'origine,
établissement
une imprimerie transformée en
scolaire.
Celèfi-xplique
des classes et de la cour.
tient lieu
è la fois de synagogue le matin,
besoins de 260 élèves.
de
réunion.
ressenties
au
seule
petite
Êges.
Il
des
Les
budgétaire.
contraintes
récréations,
accrues
pour
le
s'ajouter
sont
dans
de
travail
le
tous
et
des
Les classes sont médiocrement dotées
en raison de l'insuffisance
Elles ne peuvent, dans ces conditions,
dotées du matériel éducatif
ensemble
grande
mêmes
en résulte des tensions entre élèves
matériel scolaire,
d'un
Elle redevient synagogue ou
moment des
difficultés
être
et de
è midi pour les
cour où se côtoient élèves
surveillants.
du
l'exiguïté
C'est la même salle qui
réfectoire assurant trois services
local
Lyon
de
des
conditions peu
favorables,
problèmes inhérents è
établissemnt
vigilance
entraînement
moderne.
des
juif,
(fausse
élèves
ce
la
qui exige
alerte
en
disciplinées en cas de danger).
vue
è
A
viennent
sécurité
une
la
de
cet
plus
bombe,
sorties
- 178 -
CHAPITRE VI
L'ECOLE 3UIVE DE LYON
UNE ENQUETE POUR SAISIR
LES REPRESENTATIONS DE SES USAGERS
- 179 -
L'ECOLE JUIVE DE LYON.
UNE ENQUETE POUR'SAISIR LES
REPRESENTATIONS DE SES USAGERS Î
Après
juive
avoir
présenté les tra.its
à plein temps,
opinions
France
de
et
cette
en
fonction
de
En d'autres termes, il convenait
de
notamment à Lyon,
sur la
ou d'abord,
cette école pour la sauvegarde
culturelle,
les
Diaspora,
saisir non pas seulement,
de
école
il convenait de repérer
la communauté juive en
école.
d'une
la fonction
d'une
identité
mais les représentations que s'en font
les bénéficiaires.
Une
mais
telle
approche peut paraître
cette limite est voulue.
saisie
objective
limitative,
Autre chose est
de la fonction
éducative
la
d'une
institution, autre chose celle des représentations.
Dès lors, notre démarche, certes, n'est pas exhaustive;
ment
elle se contente de traduire le plus fidèlepossible
l'espérons,
certains
les
images,
les
idées
représentations
que
"témoins privilégiés" de la
cette école.
nous
les
et
nous
se
font
fonction
de
Cette limite ne devrait cependant pas
empêcher de vérifier notre hypothèse,
en
la
confirmant ou en l'infirmant.
Il
est
démarche
choix
nécessaire de préciser
d'enquête,
des
personnes
en
d'abord
ce qui concerne
interviewées
que
notre
tant
le
le
type
d'entretien retenu.
1 - LE CHOIX DES TEMOINS PRIVILEGIES ï
Il
n'était
une
pas possible de nous engager
enquête
représentatif,
reposant
étant
donné
sur
un
dans
échantillon"
l'effectif
élevé
du
groupe lyonnais observé = environ 30.000 personnes.
La méthode du hasard,
aurait
contraint
3.000 personnes,
Nous
y
avons
habituellement retenue, nous
à travailler sur
un
groupe
de
et a recourir aux questionnaires.
renoncé considérant
qu'elle
était
- 180 -
difficile, pour des raisons de temps et d'ordre
financier.
Nous avons préféré nous orienter, selon les
conseils de Maurice Manificat
Professeur
de
Méthodologie
au
3ème
cycle de Sciences
de
l'Education de l'université Lyon II, vers une
approche plus qualitative que quantitative, nous
permettant de fournir, dès lors, non pas une image
"représentative" de la communauté, mais une image
néanmoins "significative". Pour ce faire, nous
avons eu recours aux "témoins privilégiés".
Ainsi avons-nous constitué un groupe, plutôt
qu'un échantillon, constitué de représentants des
partenaires, responsables et bénéficiaires de cette
école ; nous les considérons dès lors comme témoins
privilégiés de leur groupe
d'appartenance,
à
savoir :
1 - Monsieur
Prosper
ELKOUBY,
Directeur
du
département de l'éducation au Fonds Social Juif
Unifié,
2 - Monsieur
Mickaël Bar TSVI de l'Agence Juive
à
Paris. Directeur du département de l'éducation,
3 - Le Président du Consistoire,
4 - Le Grand Rabbin Régional,
5 - Le Directeur de l'école juive de Lyon,
6 - Les 4 professeurs de l'enseignement
religieux
de 1'école,
7-8
anciens élèves de l'école
8 - Le
Président
de
l'association
des
anciens
élèves,
9-12
parents d'élèves dont 4 membres du comité de
parents d'élèves
Soit un groupe constitué de 30 personnes.
- 181 -
2- LE TYPE D'ENTRETIEN RETENU Ï SEMI-DIRECTIF
Nous
avons
directifs :
sur
le
opté
pour
des
entretiens
directifs sur la form.e,
fond.
La directivité sur
sur l'école,
des
forme
nous
en le canalisant
évitant de ce fait d'être débordé par
contenus
n'auraient
non
pas
dans
insi,
non directifs
la
permettait de rétrécir l'entretien
semi-
liés directement
manqué
not re
nterviewés ,
à
d'apparaître
présentationi
avons-nous
pris
elle,
rapidement.
de
auprès
soin
qui
ces
présenter
de
otre travail de r éflexion en demandant à chacun de
e
que de 1'école et de 1 a
parler
s ' en faisait.
u'il
Ainsi
laisser
pouvions-nous
lib rement 1'interlocuteur
arler
repré sentation
de ce
et,
fait,
réten dre conduire un entre tien non direct if sur le
ond.
avons eu recours à 1 'utilisât ion
Nous
guide d'en tretien ".
uggér é
Après avoir présenté à chaque
1'obje t de 1'en tretien ,
nterviewé
q uelques
d'un
points
sur
nous lui avons
lesque ls
nous
ouhai tions recuei llir ses "idées personne lies" :
- Son appréciation sur la situation religieuse dans
la communauté de Lyon.
Satisfaisante ?
moins
?
satisfaisante
indifférence
Ou
Plus
ou
peut-être
son
par rapport à cette question :
"Je
ne me sens pas concerné".
- Son appréciation sur le concept d'identité.
un
Duif
en
Diapora,
appartenance
important
culture
à
de
?
voulant
la judaïté,
sauvegarder ?
sauvegarder
qu'est-il
La
Pour
le
religion
Ou son lien avec Israël ?
Ou,
son
plus
?
Sa
peut-
être, une combinaison à variante multiple ?
- Son appréciation sur l'école :
dans sa
capacité
ou son incapacité de répondre au schéma précédent
dans lequel il se situe.
*.
1
.i
REPRESBOTÂTfar.SJK U 0 3 K E E T ]>fIDEMiTlK
OPINION SUR
ECOLES i
r
EELIGTEIBÉ
ODtMJNAUIMRE
ê
In+eÀgnenent
Identité
nationale
Identité
KeJ-LOJjtuAe
r.,tf
miellé
r
+ *
(
'
-
X
limerai
UPtitdu
ùruiitaiÀe
*/e -h ±
«*
*
Le ÎUA. Oueuaaemen
+
K
X
X
x
X
1 eruxugvnt
A
*
X
X
K
2 eruejjpant
X
X
*
3 trueJjgnant
X
X
X
X
K
K
K
X
X
X
x
*
*
A
X
2 Panent
X
X
X.
X
X
3 Panent
X
A
X
X
X
i Panent
x
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X,
i
7 Panent
X.
X
X
X
T
8 Parient
*
X
X
X
r
9 Panent
i
?
JO Panent
•A
71 Panent
*
12 Panent
X
X
Le. PnéAtaent
X
X
•>
X
X
X
2Uèis.
X
i
3Uève
X
(
iUèue.
n
,
SUèue.
X
*
r
6 £/#!¥
*
X
,
7 Elève
1
X
y.
8 (lève
i
f io
X
X
X
X
*
n, î 4
•
3
X
X
*
x
X
X
X
x.
X
X
X
x.
*
X
X
X
X
X.
X
X
X
X
X
X
x
X
X
x;
X
K
.;
*
X
X
*
X
*
X
-
X
X
X
x
1 UÀIX.
I
X.
X
/>
X
X
X
K
*
X
X
X
X
X
X
>
X
X
K
X
*
*
*
>(5»
G 11 t
X
X
X
X
h
*•«.
*>
X
X
X
X
X
-
x
X
X
±
X
X
X
A~
•
X
\
*/e
X
£cale Le ûinecteui
5 Patent
-
X .
X
6 Panent
7
-+
hJ*.
X
XI
neJLLgijtux.
-
lnAej_gn*MLnt
gininal
X
5
r
+
K
X
*
Fbnenti 1 fourni
i
Ve
X
X
TSJUPOUA
0 d'iliix.
î
+ ± X
*
4 enneÀgvrd.
2
•Je
*
U Ùùu Ont d'ftiic
Agence Ji''!,* Pan^cù
1
i 09 —
SIIUAIKN
K M K h
X
X
A
ta r
- 183 -
1-LES
OPINIONS
SUR
LA
SITUATION
RELIGIEUSE
COMMUNAUTAIRE s DES OPINIONS CONTRADICTOIRES
L'Observation de la grille concernant l'opinion
des
personnes interviewées sur la situation
gieuse
de la communauté lyonnaise fait
un'taux d'insatisfaction important :
sont
plus
ou moins satisfaits ;
Régional,
alors
reli-
apparaître
20 sur 30 j 7
le Grand
Rabbin
3 parents d'élèves et 3 anciens
élèves,
que seul le président du consistoire
semble
satisfait. En revanche, aucune des personnes interrogées ne se déclare non concernée.
Ainsi
la
quasi-totalité des
elles insatisfaites ou,
sentiment
personnes
en tous cas,
sont-
peu, mais ce
n'est pas de même nature pour les uns et
pour les autres.
Pour certains, il concerne le peu
d'importance accordé à la religion alors que,
les autres,
pour
il provient de ce que la religion
contraignante,
rituelle...
peu
est
"ressourçante" parce que
Observons
le
détail
enseignants
religieux
trop
de
ces
appréciations :
Les cinq
déplorent
que
de
l'école
la pratique religieuse soit peu
ou
mal observée dans la communauté lyonnaise,
et
que
cette situation entraîne une assimilation,
à leurs
yeux de plus en plus inquiétante.
"La
religion
durant l'exil ;
a sauvegardé
l'existence
juive
il est regrettable que nous ne
la
conservions pas."
"Si plus de Juifs pratiquaient, le taux d'assimilation serait moins élevé."
"3'aurais
voulu
vivre
observant les commandements.
le cas,
dans
une • communauté
Mais, si ce n'est pas
je reste dans mon milieu et pour
Torah reste le centre de la vie juive."
moi,
la
- 184 -
La
position du Grand Rabbin,
s'attendre
à
dont on
ce qu'elle s'apparente à
devrait
celle
des
enseignants
religieux,
est en réalité tout autre.
Il
en
que la pratique
estime,
effet,
est
supérieure à ce qu'elle était autrefois,
avant
la
dernière
guerre.
bien
notamment
Certes,
il
la
souhaiterait plus prégnante à l'intérieur de chaque
famille
juive,
mais
il pense que
la
communauté
lyonnaise possède aujourd'hui des structures ou des
institutions
nettement supérieures à
ce
qu'elles
étaient antérieurement.
"Il
toires,
(école
existe aujourd'hui 7 synagogues,
17
par
environ
nouvellement
700
créée,
ora-
10 Talmudé-Torah
fonctionnant le mercredi et
fréquentées
juive,
boucheries cachères,
13
le
élèves
dispense
dimanche),
et
l'école
son
ensei-
gnement à 260 autres élèves."
Il
perçoit bien que ces structures ne sont pas
satisfaisantes en elle-mêmes :
encore
lisées.
pour lui, en effet,
faut-il qu'elles soient
fréquentées,
uti-
Par ailleurs, s*agissant de Juifs lyonnais
rapatriés d'Afrique du Nord,
il regrette que
leur
religion soit trop folklorique ou ne repose que sur
des
pratiques
souvent,
dénuées
de ce fait,
de leur
symbole
et
trop
limitées à des rites alimen-
taires traditionnels...Ainsi déplore-t-il le peu de
pratique
religieuse :
les 7. synagogues et les
13
oratoires ne regroupent pas plus de 1.000 personnes
chaque
samedi.
Néanmoins,
il
se situe
dans
le
groupe des plus ou moins satisfaits en raison de sa
fonction
:
"Un
Grand
Rabbin,
rajouter
en fin d'interview,
s'est-il
plu
à
doit être optimiste,
malgré une réalité inquiétante."
- 185 -
L'opinion
satisfaite :
raisons
des parents est majoritairement
peu
9 parents, contre 3 qui le sont ; les
sont multiples,
diverses,, à en juger les
appréciations recueillies :
"Il
est
souvent difficile de réunir
les
dix
personnes indispensables pour effectuer les prières
journalières."
"Les obligations imposées par la pratique religieuse
nécessitent des moyens importants
tation
rituelle,
cotisation
aux
(alimen-
synagogues,
don...)"
"La
ne
sont
vie juive est différente ici et les
plus ce qu'elles étaient
fêtes
(nostalgie
des
rapatriés d'Afrique du Nord)"
"Il est difficile de vivre le judaïsme quand on
doit travailler le samedi"
"Beaucoup
n'envoient
pas
leurs
enfants
au
Talmudé-Torah, les mercredi et dimanche, étudier la
religion"
"Trop de scissions divisent la
nous
manque
communauté.
un leader capable de
rassembler
Il
les
membres des différentes origines"
"Nous tenons à la tradition, mais nous refusons
la rigueur religieuse"
Les
"anciens
élèves"
sont,
eux
aussi,
peu
satisfaits : 5 contre 3 qui semblent l'être ; on ne
sera
pas étonné de constater que la
considéré
sur
des
religion
par eux comme contraignante,
interdictions qui les
trop
marginalisent
est
axée
par
rapport è leurs camarades scolaires :
"La
nous
religion est un domaine délaissé.
enseignent
l'école et la famille
Ce
que
n'est
pas
suivi dans la communauté. Alors, à quoi bon !"
"La
elle
qui
pratique
est trop difficile
est pleine de contraintes et
à
d'interdictions
nous empêchent de participer à la vie
(tenue vestimentaire,
observer,
sociale
alimentation, danse, travail
- 186 -
et déplacement le samedi...)"
"Nous
voulons ressembler aux autres et ne
pas
être considérés comme des gens peu.évolués".
Ainsi
la
aujourd'hui,
comme
un
pratique
au
apparaît-elle
sein de la communauté
support
d'identité.
religieuse
d'identification
lyonnaise,
plus
que
Il n'en reste pas moins qu'aucune
des
personnes interrogées ne peut être considérée comme
non
concernée
par la religion.
Elle demeure
une
institution d'appartenance, qui distingue, mais qui
n'unifie pas pour autant une communauté humaine.
2 - LA REPRESENTATION SUR LE CONCEPT D'IDENTITE
Il
nous
attarder
nous
paraissait
indispensable
de
nous
sur leur conception de l'identité ;
ne pouvions l'aborder que
prudemment,
mais
étant
donné les positions radicales qu'il suscite, notamment
chez certains pratiquants ou croyants qui
conçoient dans sa seule dimension théologique.
lors,
nous
étions résolu à ne pas poser de
tions
précises,
et
à
nous
contenter
de
le
Dès
quesnotre
formule introductive "Pour nous, Juifs en Diaspora,
quel est à nos yeux le plus important à sauvegarder
pour maintenir une appartenance à la judaïté
?
La
culture ? Le lien avec Israël ?"
Observons les résultats, en ordre décroissant :
- L'identité religieuse :
sable,
22 la trouvent indispen-
7 plus ou moins importante et un seul ne se
sent pas concerné.
- L'identité nationale (Israël) : 24
l'approuvent,
pour
plus ou moins
9 elle est indispensable,
15,
importante et 6 non concernés.
- L'identité culturelle :
4,
plus
13 sont très favorables,
ou moins favorables,
12 ne lui accordant
pas d'importance, un ne se sent pas concerné.
- 187 -
Ces réponses sont très significatives.
- L'identité religieuse :
Nous
l'avons
religieuse,
avec
vu
souvent
la religion,
précédemment,
confondue
est
la
pratique
dans les
réponses
dépréciée.
Elle
obtient,
cette fois, le nombre de réponses positives le plus
important
(29
sur 30 dont 7 +/-) lorsqu'elle
est
appréhendée en terme d'identité religieuse, même si
ce
concept
Ainsi,
les
est peu retenu
par
les
interviewés.
loin de contredire les données précédentes,
conforte-t-elle
telle
qu'elle
effectivement
maintien
au contraire
devrait
être
l'indicateur
de
n'empêhe
la
que
la
religion
pratiquée
semble
d'appartenance
de la judaïté le plus
membres
:
communauté
apprécié
juive
et
de
par
les
lyonnaise.
Il
les réponses sont diverses selon
la
qualité des personnes.
Observons
le type
d'appréciation
enregistrée
par catégorie.
Les enseignants religieux sont unanimes :
"Le peuple d'Israël sans Torah ressemble à un corps
sans âme"
"La religion est le fondement d'une société
Elle
comporte des valeurs humaines qui
l'éducation
des
jeunes
et
la
saine.
permettent
transmission
de
l'héritage authentique."
"Nos sages ont affirmé :
élémen.ts
:
la
Torah,
le monde est fondé sur
le travail et
l'amour
3
du
Prochain."
La
totalité des parents considèrent que,
pour
un Juif en Diaspora voulant préserver son identité,
le
"concept religieux" est indispensable (8 +)
important
(4 + / - ) .
Voici quelques-unes
de
ou
leurs
réflections :
C'est
l'héritage
intimement
de nos parents,
notre
vie
est
liée aux traditions et à l'ambiance des
- 188 -
fêtes
juives (Pâques,
les fêtes des
Cabanes,
le
Nouvel An...)"
Dans Une société permissive,
générations
l'expérience
des
antérieures a démontré l'efficacité de
la foi et de ses valeurs."
Il est important qu'un jeune connaisse la religion
même
s'il ne la pratique pas.
Il fera
son
choix
plus tard. Il est de notre devoir de l'éduquer dans
ce contexte, comme cela
L'opinion
affirmative
des
quant
a toujours été fait."
anciens élèves est
à
l'importance
tout
de
aussi
l'identité
religieuse s 6 la trouvent fondamentale et 2 nécessaire.
"Les
10
commandements
constituent
une
base
morale très ancienne, mais aussi actuelle."
"Malgré les contraintes, c'est un sentiment qui
m'attache aux autres .Juifs."
"Je
suis
concerné
par la
Bible
qui
décrit
l'histoire de mon peuple et sa culture."
Les points de vue des responsables diffèrent et
reflètent la fonction de chacun.
Pour le Grand Rabbin Régional, bien sûr :
"La
Torah
présente
un mode de
vie
dont
il
convient de suivre les préceptes."
Le Président du Consistoire :
"Il faut adapter les exigences religieuses à la
réalité quotidienne.
lopper
les
demandes
Nous nous efforçons de
services religieux et de répondre
de
la communauté
bains rituels,
restaurants,
(boucheries
déveaux
cachères,
cimetières...). Il ne
faut pas oublier que nous vivons en France dans des
conditions
non-juif."
de liberté mais avec
un
environnement
- 189 -
Le
Directeur
des services de
l'éducation
du
Fonds Social 3uif Unifié de Paris :
"En Diaspora,
sur
la religion.
toute éducation, doit être fondée
Sans elle,
une école n'est
pas
juive."
Le
Directeur
du département de l'éducation
l'Agence Juive pour Israël critique,
l'attachement à cette seule notion,
quant à
à
lui,
qu'il juge peu
importante :
"Il
est insensé d'encourager la vie juive dans
une société différente.
Le problème ne se pose pas
en Israël."
- L'identité Nationale (Israël)
Si le concept d'identité religieuse
l'ensemble,
reconnu
est,
comme très important
sauvegarde de la judaïté,
dans
pour la
il n'en est pas de
même
pour celui d'identité nationale.
- Pour 9 personnes seulement, il est important pour
maintien d'une appartenance.
- Pour 15 personnes, il est plus ou moins important
- Pour 6 personnes, la réponse est non seulement
négative
mais elles disent ne pas se sentir
concernées. En effet, l'ensemble des enseignants
religieux
ainsi que le président des anciens
élèves, lui-même rabbin, sont unanimes : la notion
d'"Etat" ne les concerne pas ou n'est pas importante pour eux en ce qui concerne leur appartenance
à la judaïté. Nous voyons mê.me certains d'entre eux
la repousser fortement.
Les enseignants sont unanimes : la notion
d'Israël les concerne peu.
"Israël est un pays laïque, non fondé sur la
Torah, et le peuple élu n'accomplit pas sa mission"
"L'Israël
messianique"
d'aujourd'hui
n'est
pas
l'Israël
- 190 -
"Les Juifs en Israël sont assimilés comme
ceux
de la Diaspora, puisqu'ils pratiquent peu ou pas du
tout la religion."
- 24
personnes sont concernées par cette notion ou
y attachent une grande importance ;
parmi ces der-
nières, deux responsables :
Le Président du Consistoire :
"Israël est source de fierté. Rappelons-nous le
sort des Duifs avant la création de l'Etat."
Le Directeur de l'Agence Juive :
Il
est évident qu'Israël constitue la
centra-
n t e du peuple juif."
Sept parents d'élèves lui accordent de l'importance.
"Israël est source de sécurité et de normalisation de notre condition."
"En Israël, nous nous sentons chez nous."
Un ancien
disant :
élève
insiste sur cette
notion en
"C'est l'avenir de notre peuple. De veux immigrer et participer à la construction de cette nouvelle société."
La moitié des témoins privilégiés manifestent
de l'intérêt pour l'identité nationale. Le Grand
Rabbin régional s'attache à Israël comme centre du
judaïsme et terre de nos ancêtres.
- L'identité culturelle :
Nos entretiens nous ont apporté peu d'importance sur le concept d'identité culturelle, très
souvent réduit aux "activités culturelles". Nous
noterons surtout les appréciations données par le
Président du Consistoire et le responsable du
F.S.3.U., ainsi que celles de quelques parents.
Pour les anciens élèves, la culture est appréciée
dans la mesure où elle peut-être partagée entre
- 191 -
jeunes
'; dans ce cas elle unifie,
rapproche.
En
revanche, ce concept est décrié par les enseignants
religieux.
Le Président du Consistoire
et le
responsable
du F.S.3.U. considèrent la culture comme la base de
toute civilisation.
"Sans
la culture,
l'ensemble
des
pas de continuité
connaissances,
:
des
c'est
stuctures
sociales, religieuses, des manifestations intellectuelles, artistiques qui caractérisent les Juifs."
Six parents affirment :
"La
culture juive est une richesse et une con-
dition indispensable à connaissance du judaïsme."
Cinq
anciens élèves voient les centres
nautaires
commu-
et les mouvements de jeunesse comme
des
éléments fondamentaux de leur vie :
"La culture d'Israël est :
la Torah, le peuple
et la terre."
"La
rencontre avec des jeunes de notre âge qui
partagent nos problèmes et nos préoccupations, nous
rapproche les uns des autres."
Les enseignants religieux,
que
le
Président
des
rabbin,
dénigrent
ce concept,
profane.
Plus encore,
activités
anciens
de
élèves,
ainsi
lui-même
à leurs yeux
trop
ils le réduisent aux seules
culturelles.
jeune
quant à eux,
L'identité
la
foi.
Pour
culturelle
détourne
le
eux,
n'aurait
d-e signification que réduite à une
elle
iden-
tité procurée par la culture religieuse.
Cinq
parents critiquent l'activité
culturelle
juive pour son niveau appauvrissant : moniteurs non
qualifiés,
centres
communautaires
relativement
culture.
manque de sérieux,
aux
perte de temps. Les
juifs proposent très
maisons
des
jeunes
et
peu,
de
la
- 192 -
Aux yeux de la communauté juive
vie
ne
lyonnaise,
la
culturelle apparait relativement restreinte et
semble
pas influencer beaucoup leur
conscience
de
la
judaïté.
En
prise
revanche,
de
nous
constatons, surtout auprès des anciens élèves et de
la
moitié des parents,
un réel intérêt
pour
des
activités
culturelles au travers des mouvements de
jeunesse,
des
sorties
communes et des
camps
de
vacances, qui semblent les aider à se rassembler et
à s'affirmer juifs.
f L'ENSEIGNEMENT GENERAL
La qualité de l'enseignement général
aux
yeux
de
essentielle
l'école
nombreux
parents,
constitue
une
condition
pour l'inscription de leurs enfants
juive.
d'association
Depuis
1980,
le
à
contrat
signé avec l'Etat a permis d'engager
des professeurs formés et compétents, rémunérés par
l'Académie,
d'observer
des
régulièrement
inspectés,
les programmes officiels.
parents
ont
été allégées ;
donc
Les
les
tenus
charges
subventions
gouvernementales ont permis d'améliorer le matériel
pédagogique
et la fréquentation de
l'école
s'est
accrue.
L'observation de la grille concernant l'opinion
des
personnes
général
fait
important.
et
15
sur
apparaître un taux
l'enseignement
de
satisfaction
26 sur 30 dont 11 sont très
plus
semblent
interviewées
ou
moins
mécontentes.
concernée.
Au
;
4
personnes
Aucune
contraire,
satisfaits
ne se
seulement
déclare
l'ensemble des
non
témoins
accorde une . importance capitale à cet enseignement.
La
qui
plupart des élèves sont des enfants d'immigrés,
souhaitent
instruction
pour leurs
possible
et
enfants
une
la
situation
qu'eux-mêmes n'ont pas toujours connue.
meilleure
sociale
- 193 -
Observons
les
opinions
des
responsables,
unanimes dans leur satisfaction :
"Les
mentés.
enseignants
sont compétents
et
expéri-
Le programme scolaire permet l'intégration
dans d'autres écoles."
Les parents d'élèves s'intéressent
particuliè-
rement à l'enseignement général en disant :
"Il
est
gnement
important que le niveau de
soit
équivalent
à
celui
l'ensei-
des
autres
établissements."
"Les
enseignants,
même
qualifiés,
sont
contrôlés par l'Inspection Académique."
Les
anciens élèves ont également exprimé
leur
satisfaction en ces termes :
"Quand
nous
nous
avons
le
discutons avec
d'autres
sentiment
notre
que
élèves,
niveau
de
connaissance n'est pas inférieur au leur."
"Nous
ce
savons que l'école fait des progrès dans
domaine,
elle
a
aujourd'hui
une
meilleure
renommée."
Deux parents d'élèves trouvent cet enseignement
insuffisant et estiment :
"Pour une école privée,
on aurait souhaité
meilleur niveau ."
"Les méthodes d'enseignement ne sont pas
un
très
a
enrichissantes."
En outre, deux anciens élèves expriment leur
mécontentement par ces propos :
"Si on avait accordé plus d'importance à cet
enseignement,
on
aurait acquis de
meilleurs
résultats."
"Les journées d'études sont trop chargées."
"Il n'y a pas de lien entre
l'enseignement
religieux et l'enseignement général."
"Ce cloisonnement entre "Kodech"
"Hol" (profane) m'ennuie."
(sacré)
et
- 194 -
En
définitive,
enseignement
nous
général,
conditions
pas
observons
que
cet
bien que dispensé dans
tout
à
fait
néanmoins
aux exigences de la
parties
concernées
idéales,
répond
quasi-totalité
(enseignants,
des
des
enseignés,
parents).
L'enseignement
capitale.
Chaque
Il
religieux
est
la raison
partenaire
conforme
à
ses
apparaissent
a
en
aspirations.
significatifs :
de
l'école.
quelque
Or
6
10
plus
insatisfaits et 1 non concerné.
très
importance
d'être
attend
satisfaits,
une
ou
chose
de
témoins
en
moins,
13
Ces résultats sont
parmi ceux qui
l'apprécient
beaucoup, 7 occupent une fonction de responsabilité
dans cet enseignement.
Tel est le cas du directeur
du Service de l'Education du F.S.3.U.,
éducative
et
du Rabbin
de l'équipe
- Président
des
anciens
élèves.
Le
directeur
des Services de
l'Education
du
F.S.J.U. s'exprime ainsi :
"L'enseignement religieux évite
l'assimilation
et assure la sauvegarde de l'identité."
Le
quant
corps
enseignant exprime
sa
satisfaction
au niveau des connaissances juives chez
les
élèves :
"Ils
récitent des prières et des
bénédictions
dès leur jeune âge."
"Ils
influencent favorablement lefliodede
vie
de leur famille."
"Nous
religieuse
recevons
et
nous
des élèves
leur
sans
ouvrons
connaissance
le
monde
du
judaïsme."
"Ils maîtrisent la Torah,
alors
les rites des fêtes,
qu'aucune autre institution (y
Talmudé-Torah) ne le leur permet."
compris
les
- 195 -
"Ils
réussissent l'examen de la Bar-Mitzva (1)
(communion)."
"Les élèves enseignent à leurs
parents les
rites des fêtes."
"Des parents nous remercient et s'intéressent à
leur T o r a h."
"A l'école, l'élève s'exprime librement sur son
judaïsme."
"Des élèves continuent parfois leurs études
dans des yechivot (Instituts Supérieurs d'Enseignement Religieux)."
"C'est
à nous que revient le privilège
d'as-
surer la relève de notre peuple."
Sur les douze parents, un seul trouve cette
éducation satisfaisante, trois autres plus ou moins
et huit en sont plutôt mécontents. Voici quelques
témoignages de parents satisfaits :
"Les élèves acquièrent des connaissances importantes, ils apprennent le fondement de la religion
et s'habituent à la vie juive en priant matin et
soir ; ils mangent la nourriture rituelle (Cacher),
observent
le shabbat et célèbrent les
fêtes
juives."
"Ils vivent entre juifs dans la croyance et
respectent les valeurs religieuses dès leur jeune
âge."
"Ils participent pleinement aux fêtes familiales."
1 - Lecture d'une section du Pentateuque
- 196 -
Deux
élèves sont satisfaits et deux autres
le
sont plus ou moins. Ils disent :
"A l'école nous sommes entre juifs et les liens
avec les enseignants sont amicaux."
"L'école juive m'évite d'aller au
Talmud-Torah
le dimanche."
"Il
est
important que tout juif connaisse
la
prière et ses règles liturgiques".
ni
"3'ai
observé que certains fidèles
lire,
ni
se
tenir comme il
ne
savent
convient
durant
les offices."
La
satisfaction
de
ces
élèves
est
liée
à
l'ambiance familiale plutôt qu'au contenu religieux
et au fait que, issus de
ils
familles traditionnelles,
sont dispensés par l'Ecole de suivre des cours
au Talmud-Torah le dimanche.
Nous
Grand
avons
Rabbin
trouvé intéressante
régional
d'administration
l'opinion
- président
du
du
conseil
de l'école - qui se déclare
plus
ou moins satisfait de l'enseignement religieux mais
reconnaît :
"L'Ecole
mais
de
permet
d'acquérir des
connaissances
ne garantit pas la pratique et la
l'identité
chez les
élèves,
sauvegarde
sauf
parmi
les
exceptions qui continuent leurs études en Yechiva."
"En
matière de formation religieuse,
il
faut
une continuité avec la famille et la communauté..."
"3e
préfère cette Ecole à d'autres
établisse-
ments où aucune éducation juive n'est dispensée."
En revanche,
le taux de mécontents nous, parait
très élevé (14), d'autant plus qu'il s'agit de
raison
d'être
de
cette
école.
Qui
la
sont
les
Président
du
mécontents ?
Parmi
les
responsables,
le
Consistoire ne semble pas enthousiasmé et déplore :
- 197 -
"L'Ecole
pas
repliée
sur elle-même
ne
participe
à la vie communautaire et ne forme ni
cadres,
ni rabbins."
Huit
parents
satisfaits
tion
d'élèves
(2/3)
ne
sont
pas
pour la raison majeure que cette éduca-
est
trop religieuse à
leur
goût,
ou
trop
centrée sur les pratiques et insuffisamment ouverte
sur d'autres aspects de l'identité :
"C'est
trop
religieux,
nous ne
voulons
pas
faire de nos enfants des rabbins."
A cause de cet enseignement,
trop
chargées
- de
7 H 30
les journées sont
jusqu'à
18 H 30
L'élève n'a pas le temps de jouir de son enfance."
"Les thèmes enseignés sont trop difficiles, ils
n'ont
aucune utilité dans la vie
quotidienne.
La
méthode est monotone : lire, traduire, commenter...
et ne retient pas l'intérêt de l'enfant."
"Les enfants n'ont pas le même niveau."
"L'enseignement n'est pas adapté è la
capacité
de chacun."
"L'enseignement
religieux
est
conservateur,
limitatif, ne permettant pas le développement de la
pensée."
"Les
filles sont obligées de porter des
longues
(deux
doigts en dessous du genou)
jupes
et
de
élèves,
la
couvrir leurs bras même en été."
En
moitié
ce
qui
concerne les
anciens
parmi eux témoignent de l'insatisfaction
à
l'égard de l'enseignement religieux.
"3'ai
juive :
honte de dire que j'ai étudié à
l'école
elle avait la réputation d'être fréquentée
par les enfants nécessiteux, religieux ou inadaptés
de la communauté."
"Bien
3uifs,
des
qu'il
soit
l'enseignement
agréable
d'étudier
religieux est trop
entre
détaché
disciplines générales et ne permet pas de con-
tinuité avec la vie au lycée."
- 198 -
"Les
études religieuses sont
fastidieuses
et
peu motivantes."
"Les textes, difficiles à traduire restent peu
compréhensibles,
parfois
absurdes,
mais
on
est
obligé de s'y plier."
"L'Ecole
plupart
de
ne change pas les comportements :
mes
camarades de classe
la
voyagent
le
samedi, mangent la nourriture non-cachère, fréquentent des non-juives.
L'influence vient surtout
de
la famille."
"3e
ne
ressens pas l'importance des
connais-
sances religieuses enseignées à l'Ecole. Si je veux
vivre en France aujourd'hui,
je ne peux m'enfermer
sur moi-même."
"Tous
les ans nous étudions les fêtes
et
les
mêmes événements."
"L'élève
de
de famille non-religieuse se heurte à
nombreuses difficultés.
ignorant,
A l'Ecole,
il
parait
à la maison il n'est pas aidé :
il perd
sa motivation."
"Les
enfants de
rabbins
et de familles reli-
gieuses sont mieux acceptés."
"Nous
ne pouvons participer aux
activités
de
notre
quartier avec les jeunes de notre âge.
Nous
avons
le sentiment qu'on nous incite à vivre
dans
un cercle fermé, sans contact avec les autres." •
Le
directeur du département de l'Agence
Juive
n'est pas directement concerné mais proteste contre
la
rigueur
de
l'enseignement
religieux
et
son
manque d'ouverture :
"Les
enseignants ne sont pas compétents,
sont
repliés sur eux-mêmes, fermés à leur environnement,
désuets
dans
leurs
méthodes
pédagogiques
et
astreints à des formes dogmatiques."
Tous
accordent
religieuses
mais
de l'importance
émettent des
méthodes et le contenu.
aux
réserves
matières
sur
les
- 199 -
L'Ecole,
soucieuse
de
donner
une
éducation
juive, emploie des méthodes souvent inadaptées à la
population
qu'elle
religieux
de
accueille.
L'enseignement
n'est pas donné sous forme
dialogue
mais au contraire,
d'ouverture,
comme
une
série
d'interdits, cloîtrant l'enfant et l'appauvrissant.
Il
ne permet pas à l'enfant de vivre sainement
le
judaïsme. L'orthodoxie des enseignants, souvent peu
formés
en pédagogie,
crée un cadre peu serein
et
peu vivifiant. Elle le fait de façon nostalgique et
archaïque,
l'enfant
devenant
intermédiaire mais un entonnoir,
non
pas
dont on
un
respecte
peu les qualités.
Le patrimoine devient souvent un
dogme,
qu'il
alors
pourrait
être
source
d'enrichissement. L'interdit religieux prend le pas
sur l'ouverture.
abandon
total
La conséquence en est souvent
de toutes
valeurs.
reste alors lettre morte,
intériorisé,
pour
être
un
L'enseignement
il n'est ni intégré,
mais bien souvent ingurgité de
rejeté dans son
intégralité.
ni
force
L'enfant
ressent alors le judaïsme comme un amoncellement de
castrations ou comme une discipline à vivre dans un
cadre
bien
précis,
qui
est celui
des
murs
de
valeur juive n'est pas mise à la portée
de
1'école.
La
l'enfant
et
obligation.
tes,
déjà
n'est
vécue que
comme
L'enfant des familles
une
traditionnalis-
en conflit entre le "trop religieux" de
l'école et le "pas assez" de la famille,
face
à
sens.
une autorité dont il ne
N'ayant
sauvegarder
conserver
laissera
pénible
souvent
que
se trouve
comprend
peu
le
choix
l'identité juive de l'enfant,
bonne
quand
d'enseignement.
conscience,
même
Dans
(rabbins ou officiants),
cette
poursuivre
les
familles
pas
pour
et pour
famille
ce
le
le
type
religieuses
le choix est unique et se
porte en majorité vers l'école juive. L'une d'elles
- 200 -
n'est
pas
satisfaite
mais ne voit
aucune
autre
possibilité d'assurer une éducation juive.
Nous
avons
relevé
significatives.
Plus
l'école
ne
juive
situation
Ils
quelques
de
sont
représentations
70 % des partenaires
de
pas
la
satisfaits
religieuse dans la communauté
déplorent
fréquentent
le
la
religion.
Ils
nombre
réduit
communauté
et
portent
de
de
de
Lyon.
ceux
qui
pratiquent
la
un regard critique sur
majorité non-intéressée,
la
non-pratiquante, éloignée
de la communauté. Les anciens élèves s'étonnent, en
entrant
au
d'autres
lycée
juifs
"la
conservé
cycle),
de
rencontrer
qui se sentent étrangers
traditions car,
reçu,
(2ème
à
leurs
d'après l'enseignement qu'ils
religion
est le seul facteur
ont
qui
ait
l'existence juive et il faut la respecter
25 % des parents et anciens
telle quelle".
affirment
que
la
situation
élèves
religieuse
de
la
communauté est plus ou moins satisfaisante car,
en
Diaspora,
de
le
l'engagement
milieu
laïc
religieux
et
libre
et tend à
éloigne
l'assimilation,
impossible à éviter, sauf dans le repli sur soi.
Nous
avons
voulu
évaluer
l'importance
des
composantes de l'identité auprès des partenaires et
bénéficiaires
Diaspora
et
l'importance
de l'Ecole.
voulant la
donnée
Pour un 3uif vivant
sauvegarder,
aux
diverses
quelle
en
est
notions
:
religieuse, nationale, culturelle ?
En
ce qui concerne la première,
significative
essentiel ;
ficiaires
de
une
majorité
de 97 % l'apprécie comme un
élément
d'où l'accord des partenaires et bénél'Ecole pour un
gieux. Hormis ces 91 S,
enseignement
reli-
73 % insistent sur le fait
qu'un Juif en Diaspora, voulant préserver son identité,
doit
attacher
une
grande
importance
au
concept religieux. On en déduit que les partenaires
de
cette
école
et
même les
personnes
qui
n'y
- 201 -
envoient
pas
leurs enfants sont unanimes
sur
la
nécessité de privilégier une éducation religieuse.
Bien qu'un grand nombre critique les
le
contenu
et
la
religieux,
les
enfants
l'Ecole.
s'ils
à
qualité
de
méthodes,
l'enseignement
parents tiennent a
laisser
Certains n'ont pas
leurs
le
choix
veulent absolument leur assurer une certaine
éducation,
juive.
une nourriture rituelle et une ambiance
Les
conscience
traditionnalistes
se
estiment ainsi
avoir
et
donnent
bonne
rempli
leur
devoir vis-à-vis de leurs enfants.
A
propos
du
concept
national,
%
80
bénéficiaires s'y intéressent et regrettent
place
privilégiée
l'Ecole.
Les
ne
lui
autres,
soit
pas
%,
20
des
qu'une
accordée
forment
à
l'équipe
éducative, qui se limite volontairement à la notion
religieuse
Talmud,
et
commente
concernant
d'Israël,
en
le
le
même
rôle
plaçant
les
du
dans
préceptes
vécu
une
en
du
terre
perspective
messianique.
Notre
impression
a
été
celle
d'une
contradiction intérieure chez ces enseignants.
prêchent
les commandements du Talmud en
Ils
insistant
sur le verset "La vie en terre d'Israël est égale à
la réalisation des 613 commandements" ;
ils prient
plusieurs
fois
revenir
à
Jérusalem"
:
croyance
à
par
ils
jour
"Fais-nous
annoncent donc une
laquelle
ils n'obéissent pas.
partage,
ils trouvent bien sûr des arguments
la justifier mais,
la
Cette situation
de
pour
quels que soient ces arguments,
plupart du temps fondés sur de légitimes conve-
nances personnelles,
il n'en reste pas moins qu'un
message
ne peut être prêché que dans la mesure
où
il
vécu.
de
est
Ils
n'exaltent pas
la
notion
nation, sa littérature, sa culture, sa réalité dans
le cadre de leur enseignement.
Ils ignorent
célébration extérieure aux fêtes juives,
toute
comme les
- 202 -
commémorations
déportation
de l'holocauste,
d'enfants des environs de la Ville
Lyon (Izieux),
malgré
le
nautés.
comme
été
de
le jour de l'Indépendance d'Israël,
rôle d'Israël dans la
L'expression
étant
de
la
vie
des
centralité
commud'Israël
"le plus haut dénominateur commun"
a
clairement exprimée lors des assises annuelles
de la jeunesse juive de France,
1984,
sont
p.
12)
(Le Monde du 4 mai
puisque le calendrier et les
liés à la terre d'Israël.
culture
religieuse,
prophétie.
la
le souvenir de la
le culte,
sont
nés
la
le "temple" et
la
Ainsi le domaine religieux est-il lié à
révélation
nation.
Là,
fêtes
La
de Dieu à Avraham et au concept
première
phrase
dans
l'histoire
de
du
judaïsme est "Pars de ton pays, de ta patrie, de la
maison
de
ton père,
t'indiquerai".
l'histoire
et vas vers le pays
(Genèse XII,
que
je
I ) . Depuis ce verset,
se déroule au fil d'événements qui
ont
pris naissance en terre de Canaan.
La
seconde dimension religieuse est la
d'Egypte
joug
où
le peuple s'est défait à la
de l'esclavage et de l'exil.
fois
Alors que
patrie,
pour atteindre "la terre promise", pour le
retourner
s'agissait
dans
cette
de
son
quitter
terre
et
pays,
pour
il
il
quitter
du
Avraham
peuple
s'agissait de
sortie
l'Egypte
y
sa
pour
retrouver
sa
liberté.
Tous
ces facteurs d'unité du peuple expliquent
deux décisions des assises nationales : (Mai 1984),
la
prochaine
assemblée aura lieu à
Jérusalem .en
1985 et le F.I.P.E. (1) prendra en charge plusieurs
recommendations
concernant
l'éducation
1 - Fonds d'Investissement pour l'Education.
juive,
- 203 -
notamment un programme de formation des maîtres
de
l'enseignement
du
P.A.C.E.J.
religieux
(programme
dans
le
cadre
d'action et de
coopération
pour l'éducation juive).
Quant à la notion de culture,
60 % des témoins
interrogés lui sont favorables, dont les parents et
les anciens élèves en quasi-totalité.
les
40
% non
d'importance,
Régional
et
de
l'équipe
Pour
religieuse
est
:
pour qui
elle
a
peu
se composent surtout du grand Rabbin
exception).
profane
concernés,
En revanche,
éducative
eux,
la
(tous
notion
de
l'essentiel et tout le
c'est-à-dire
musique,
sans
culture
reste
est
danse,
art,
télévision, cinéma, théâtre, camps de vacances.
En
revanche,
enrichissement
les autres trouvent
à la participation des enfants
différentes
activités
mouvements
de
communautaires
culture
intérêt
culturelles
jeunesse
et
ou
à
travers
les
centres
s'intègrent dans la vie
française
aux
comme
les
et
ses
de
la
diverses
expressions.
Compte-tenu
bénéficiaires
impossible
dans
sa
de
de
l'image
que
l'école,
il
se
font
les
nous
apparaît
de faire revivre le judaïsme
classique
forme idéale.
l'équipe
éducative,
l'enseignement religieux se caractérise
parl'étude
continue
Pour
et par l'influence de la Torah
différents domaines de la vie,
dans
les
alimentant ainsi la
crainte- de Dieu et appelant chaque individu à
son
service.
Reconnaissant que dans la communauté,
pratique
religieuse
exceptionnel,
au
milieu
une
environnant.
connaissance
donner
des
est perçue comme un phénomène
constituant un problème par
entre deux options :
la
Nous nous trouvons
l'une consiste à
juive
rapport
complète,
et
"unités de connaissance" en
alors
transmettre
l'autre
tant
à
que
- 204 -
moyens
qui
permettront d'approfondir ces
dans l'avenir.
Dans ce cas,
notions
une alternative
nous
paraît se dessiner : continuer la méthode actuelle,
qui
favoriserait
amènerait
à
nouveau
une identification
un
pluralisme de
programme
devrait
mode
se
positive
et
de
Ce
vie.
fonder
sur
des
objectifs éducatifs qui analyseraient les termes et
les
données
de la tradition,
nécessaires
à
une
identité complexe, tout en adaptant les aspirations
pédagogiques
aux
réalités de la communauté et
de
l'entourage.
Au cours de nos entretiens, nous avons constaté
que les enseignants des disciplines religieuses
reconnaissent
actuel,
pas les carences du système scolaire
qui
croyants
ne
ne
et
parvient pas à former
conscients,
et ils
des
Duifs
persistent
dans
leurs méthodes.
Par ailleurs, la communauté souhaite assurer sa
continuité
chez
les
et attend de l'école qu'elle
élèves
une
certaine
développe
fidélité
fondée
sur l'appartenance. Si l'école en prend conscience,
son
engagement
reconnaissance
de
l'école
membres
pourra
s'intensifier
réciproque
sera enrichie.
de
choisir
de
la
et la
communauté
Elle permettra
entre plusieurs
à
facettes
et
ses
du
judaïsme, dans l'éducation.
Quand
nous
nous
posons la question
sur
les
différentes options de l'existence juive, nous nous
demandons pourquoi le jeune Duif choisit
sa
personnalité.
reconnaître
fait,
mais
que
le
Il
nous
appraît
l'identité juive est
judaïsme
d'assumer
constitue
juste
de
d'abord
un
surtout
jugement de valeur et un choix conscient.
un
- 205 -
Référons-nous
concernant
le
au
modèle
de
Louis
Rath
terme de "choix".
Selon
lui
(1)
sept
critères sont nécessaires pour effectuer un choix :
1 - L'homme doit effectuer son choix librement.
2 - Le
choix doit
se
faire
sur
plusieurs
alternatives.
3 - Le choix doit
avoir lieu
après
une réflexion
suffisante.
4 - Le choix doit être valorisé par la personne qui
l'a fait (fière de l'avoir fait).
5 - Le choix doit recevoir l'approbation publique.
6 - Le choix doit devenir un mode de conduite.
7 - L'homme recommencera son choix
à
différentes
occasions.
Ces
effet,
critères conviennent pour notre étude.
la
décision dépend non seulement
mais aussi de son environnement.
par
du
En
Juif
Un Juif pourrait,
exemple, renier son identité mais l'expérience
de l'histoire a montré que ce choix n'engage pas le
non-Juif.
Juif
Les
dans
orthodoxe,
Il
alternatives sont variées
le
monde
réformé,
moderne
:
aspects
peut
un
être
laïque, sioniste ou assimilé.
ne peut être réformé que s'il a
différents
•il
pour
de
la
confronté
tradition
les
et
de
l'histoire. De même, une conversion au catholicisme
peut
suivre
le
processus
d'assimilation.
Notre
choix subit donc l'infuence de notre famille et
de
la communauté qui nous entoure. Nous avons noté que
l'identité se définit en fonction de trois domaines
fondamentaux,
idéologique,
historique
et
1 - Rath L : Values and Teaching - Colombus - Ohayo
1966, pp. 28-30
- 206 -
sociologique.
valeur
:
Tous
chaque
l'engagement
pas
une
trois
exigent un jugement
individu
conçoit
pas
de la même manière et n'accorde
donc
signification identique è la
Dans le domaine idéologique,
les
ne
de
commandements
commentaires,
vie
juive.
la tradition inculque
impératifs de la* Torah
tout
aussi
rigoureux,
et
les
rédigés
au
cours des siècles par des hommes de grande foi. Cet
héritage
nous
biblique,
dont
génération
en
parfois
parvient à travers
génération,
Torah,
la
connaissances
et
cinq
Dieu,
tradition
de
renforcée
et
confrontation
croyances.
expressions
avec
Nous
principales
en
:
la
le Peuple, la Terre et le Messie. La
juive
l'Alliance,
aussi
parfois
dans
retrouvons
littérature
la signification fut préservée
modifiée
d'autres
la
connaît
d'autres
termes
tels
la Sainteté et, bien entendu, elle est
concernée
relatives
à
par
les
l'homme
valeurs
et
au
universelles
monde,
qui
la
rapprochent d'autres traditions.
Cette
idéologie
consiste à analyser
méthodi-
quement les expressions traditionnelles qui peuvent
être définies par le lien qui existe entre elles, à
savoir
:
qu'il
Dieu a donné la Torah è son Peuple
vive
l'attente
la
Sainteté en
influencé la vie du peuple,
sociale
recevra
naturelles
tels
la
des-
Ce qui était réalité
et politique est devenu
relations
dans
D'autres événements ont certai-
truction du Temple et l'Exil.
Les
d'Israël
du Messie par lequel l'humanité
l'Alliance divine.
nement
Terre
pour
entre
centre
les
d'espoir.
différentes
expressions de la vie juive se sont transformées.
Pour
rôle
la Torah,
bien que
fût'amoindri par la dispersion de la
juive,
de
les orthodoxes,
son
société
vit son importance se renforcer : la notion
"peuple sans terre" devint plus spirituelle
l'aspiration
messianique
reçut une
dimension
et
de
- 207 -
réhabilitation.
confrontée
De
au
même,
problème
la
pensée
juive
de la justice de
fut
Dieu
:
Pourquoi ce silence pendant la longue souffrance de
son peuple ?
En
lui,
revanche,
voulut
révélations
lumières
le mouvement réformiste moderne,
redéfinir
historiques
et
considèrent
de
judaïsme
et à la
face
philosophie
l'émancipation.
Les
selon
l'humanité avance vers l'ère messianique.
sioniste non religieuse,
et
destin
:
mission
comme
la terre.
culture
une
La Torah
exalte
il remplit
est
eux,
L'option
le peuple est maître de
de rédemption.
symbole
pour sa part,
en mettant fin à l'exil,
une
des
la Torah comme une morale.
terre d'Israël est dévalorisée et,
peuple
aux
réformés
le judaïsme comme une religion et
communauté de croyants,
La
le
le
son
sa
représentée
spirituelle et Dieu
comme
le
de l'âme du peuple dans son expression
la
plus élevée.
Nous remarquons que tous ces courants de pensée
se
sont
référés
aux
notions
fondamentales
du
judaïsme et, de là, ont été confrontés au
problème
de
options,
Dieu.
Ceux qui ont cherché
sans la Torah,
et
ont perdu une dimension essentielle
fréquemment,
neutre"
en
d'autres
se sont intégrés dans la "société
dehors
du
monde
juif
(assimilés).
Cependant, le domaine de l'histoire est plus facile
à
cerner
que
l'idéologie.
celui
La
de
la
tradition
théologie
juive
et
de
présente
des
personnages exceptionnels, des héros, des rois, des
prophètes,
étroit,
paysages.
des martyrs ou des combattants, en lien
dans leurs aventures, avec la terre et ses
Ce monde culturel de l'histoire ne
com-
prend pas seulement la Torah et les commandements :
il
s'est
enrichi d'une certaine évolution
lative religieuse,
légis-
grâce à l'expérience du peuple.
- 208 -
De plus,
l'Araméen,
ajoutés
à
culturel.
l'Hébreu,
Cette
position
le Yiddish, le Ladino se sont
de
élargissant
le
patrimoine
situation implique une
l'école juive relative à
prise
de
l'histoire.
Lorsqu'un Juif s'attache aux données historiques de
son
peuple et les intègre à sa personne comme
création
culturelle,
il
renforce
son
une
identité.
Celui qui ne s'y réfère pas ignore sa culture.
Le
les
domaine sociologique pour sa part
relations entre le Juif,
et
ses coreligionnaires
ceux qui ne partagent pas sa foi.
les
alternatives
concerne
s'éclaircissent
Le choix
quand
et
ces
questions sont posées :
- Qui suis-je ?
- Comment
puis-je
identifier
mon
groupe
d'appartenance ?
- D'autres ont-ils le même sentiment à mon égard ?
- La communauté à laquelle j'appartiens,
que peut-
elle attendre de moi ?
- De
quelle
manière
communauté
d'autres
sans
puis-je
rompre
appartenir
mes
groupes envers lesquels
à
une
relations
avec
j'éprouve
des
sentiments de fraternité ?
- Pouvons-nous rester un groupe différent sans être
haïs ? Et le devons-nous ?
Telles
jeune
sont
Juif.
correspondent
autres",
et
appartenance,
égard
comment
les questions qui préoccupent
Ces
en
fait à la notion
concernent
les
réalités
le
réactions
et leur manière de nous
concevoir
l'identité ?
une
sociologiques
"Nous
problème
et
notre
à
notre
identifier.
qui
les
de
des autres
éducation
le
Alors,
préserve
- 209 -
Il
convient,
après
avoir
analysé
différentes
attitudes
face
idéologiques,
historiques
et sociologiques et
façon
dont
d'étudier
est
leur
notions
à travers un choix, les élèves
l'objectif de
toute
école
juive.
Nous
du
judaïsme,
comme
c'est le cas dans cette école traditionnelle,
mais
un contenu et une didactique capables de faire
découvrir
aux élèves le fondement idéologique
expressions culturelles comme le peuple,
la
ce
un programme qui ne s'appuie plus sur le
commentaire des notions
sur
la
signification,
acquérir les valeurs de l'identité,
proposons
seul
trouvent
comment,
pourraient
qui
elles
aux
les
religion...
trouverait
la terre,
Ainsi pensons-nous que l'éducation
toute
l'encouragement
s'exprimerait
des
son
efficience
pour
à une identification positive
qui
par le lien conscient et continu des
trois dimensions de l'identité juive.
Cette
école
pourrait
représentatifs
(idéologique,
des
proposer
des
différents
historique,
faits
domaines
sociologique) et offrir
plusieurs possibilités. Dans cette optique seraient
choisis les textes et les sujets à enseigner.
Compte
juive
tenu de la situation de
aujourd'hui
la
communauté
où ne semble pas se dessiner un
accord sur la "meilleure" idéologie, les événements
historiques les "plus importants" ou la "véritable"
appartenance,
l'école a pour rôle de maintenir une
tension créatrice entre l'individu et
entre
la fidélité et l'ouverture à
méthode
ne
demande
aux
autrui.
pas à l'école de
élèves dans la fidélité à un courant
de
l'universel,
former
unique,
polariser son enseignement sur un judaïsme
trois
notions
de
l'identité.
L'école,
Ce.tte
les
mais
lié
qui
- 210 -
présenterait ces trois dimensions et l'ensemble des
choix
existant
société
dans la pensée,
juive,
représenter
pourrait
la
l'histoire et
alors
communauté
et
meilleurs moyens matériels et
la
réellement
bénéficier
pédagogiques.
de
Ainsi
réussirait-elle vraiment quand ses élèves sauraient
adopter
et
une attitude sérieuse face à la
connaîtraient ainsi
réagir.
Il
différentes
manières
nous apparaît donc important
parents,
les
maîtres
et
les
insistent pour
constitue
une
éducation qui permette
dans
cadre
de
la
que
de
que
les
reponsables
communautaires
le
tradition
l'enseignement
tradition
le
et
"choix"
dans
une
perspective de la continuité juive.
Nous
la
estimons que l'encouragement à
culture
juive sous
renforcerait
le
ses
différentes
fondement religieux
motiver les jeunes de la communauté.
communiquerait-elle
l'envie
enseigner
facettes
et
pourrait
Ainsi l'école
d'en savoir plus
sur
cet enseignement fondé non sur la neutralité,
sur
un
large
national,
consensus
religieux,
mais
culturel
et assurerait-elle une meilleure
et
sauve-
garde de l'identité juive.
Suite
aux
différents
entretiens
et
aux
témoignages recueillis concernant les méthodes,
programme
et
fondamentale
de
clairement :
moyen
le contenu
éducatifs,
notre
L'école
juive
étude
de Lyon
privilégié pour assurer la
l'identité
?
se
la
question
pose
que
l'école
de
donc
est-elle
un
préservation
de
Considérant que la loi juive faisait
un devoir aux communautés d'ouvrir une école
même
le
construire une synagogue,
juive est,
aujourd'hui,
avant
mais
que
une institution
sociologiquement contre-nature de par l'attrait
de
- 211 -
l'assimilation,
besoin
même
que l'éducateur doit se soucier du
de recevoir une éducation juive
mais
aussi faire face à 1'environnement socio-culturel ;
et
que
l'enseignement
l'enseignement
général
juif
se
surajoute
nous ne pouvons
à
quant
à
nous, formuler qu'une seule réponse : Peut-être !
Que
l'on
voulions,
ne
de
pense
cette
l'ambivalence.
pourtant
manière,
Aussi
pas
que
nous
nous réfugier
voulons-nous
dans
expliquer
les
raisons qui nous portent à croire que c'est dans ce
"peut-être"
que
se trouve une
Demandons-nous
différentes
d'abord
manières
si,
de
réponse
réaliste.
indépendamment
concevoir
la
des
vocation
juive, l'école donne à l'enfant la compréhension et
la connaisance du judaïsme, le prépare à devenir un
élément
adulte
adulte,
fidèle et attaché au
Peuple,
qui accomplisse certains devoirs,
actes
et qui ait,
l'attitude
juive.
principalement
certains
face aux événements de la
L'ensemble
des
un
vie,
témoignages,
ceux des anciens élèves ne l'a
pas
démontré.
Alors
l'école
comment pourrions-nous,
juive,
dissolvantes
sauvegarde
?
les
préserver
Précisons
qu'il
par le biais de
des
influences
s'agit
toute la France,
scolarisée).
la
des enfants de la communauté organisée"
inscrits à l'école juive (260 élèves à Lyon,
pour
de
La
soit 7 % de
majorité
la
10083
population
communautaire
tend
à
l'assimilation, vit en dehors de toute structure et
est appelée "les Juifs de Kippour" (1). Elle aspire
1 - Allusion aux Juifs qui visitent une fois par an
la synagogue au jour du Grand Pardon.
- 212 -
à la société moderne,
ouverte,
évite le repli sur
soi
et refuse toutes les aliénations du ghetto
et
des
obligations
la
faible
Cela
explique
fréquentation des écoles juives.
l'école,
si
elle
connaissances
parvient
requises,
l'instrument
les
religieuses.
à
donner
n'est pas,
adéquat pour inculquer
obligations et les pratiques.
Néanmoins
pour
autant,
les
devoirs,
Si c'est ce que
l'on attend d'elle,
nous craignons que cet
ne
arrive que le
soit
déçu.
l'école
consiste
usages
bien
Il
reçus
sûr,
inculquée
à
expliquer,
en milieu
rôle
à
familial.
les parents.
espoir
joué
par
commenter
des
Dans
elle corrobore et avalise la
par
les
ce
cas,
formation
Le cadre de vie
dans
lequel évolue l'enfant (famille, école, communauté)
exige
que l'éducation soit à la fois
non-formelle.
Si
formelle
et
l'on attend d'une école détachée
de la famille et de la communauté qu'elle parvienne
à
inculquer
des notions totalement
étrangères
à
l'enfant, on ne peut que tomber dans l'illusion.
Comment
alors,
l'école
pourrait-elle
acquérir les vertus de fidélité,
faire
de dévotion et le
comportement moral et spirituel qui en découle ? En
abordant
ce
recherches
l'école
formation
des
sujet,
et
nous avons constaté
sondages,
laissent
que
les
sujet
de
insuffisance
de
entrepris
apparaître une
au
chez les enseignants religieux ainsi que
lacunes dans le contenu des programmes et
des
cours. Ces derniers, en général, ne sont pas encore
au point et appellent d'être reconsidérés.
une
De même
sorte de contradiction apparaît-elle dans
les
relations avec les parents. Les enfants sont soumis
à la fois à la diversité de la société, et au monde
- 213 -
unifié
du
judaïsme
l'intérieur
flit,
les
tel
qu'il
de l'école.
parents
est
présenté
Pour leur éviter un
con-
doivent être conscients de
signification et de la finalité de l'école
cela
à
:
ils doivent participer à la vie de
en leur proposant des cours de judaïsme,
la
Pour
l'école,
d'hébreu,
et les amener aussi à participer plus activement
à
la vie scolaire, afin d'assurer un suivi des études
juives
à
magique
la
maison.
pour
Il n'y a
sauvegarder
pas
de
l'identité,
solution
mais
nous
croyons qu'il est possible de ralentir le rythme de
l'assimilation
grâce à une éducation juive
appro-
priée. Nous estimons que l'école juive doit modeler
simultanément
l'enfant,
la
pour
pensée
et
les
obtenir de lui
sentiments
une
de
participation
active à un mode de vie juif ; il faut alors abolir
la
séparation entre éducation formelle et non for-
melle. L'école seule ne pourra relever ce défi. Une
nouvelle structure sera à édifier,
où
en action des mouvements de jeunesse,
tions.
entreraient
des institu-
Ce serait donc une nouvelle école, liée aux
mouvements
d'été,
de
avec
incluant
les
jeunesse,
des
organisant
programmes
trois
des
éducatifs
facteurs
camps
variés,
principaux
de
1'identité.
Les informations et connaissances
capacités
acquises
reçues,
en classe devront touver
leur
application pratique dans la vie des mouvements
jeunesse.
analysées
Prières,
charité
seront
les
de
expliquées,
et traduites dans la pratique.
En bref,
une culture variée et enrichissante est à
inventer
pour
ces
enfants
si on veut les
l'essence du judaïsme.
devra
échoir
aux
Pour cela,
professeurs.
voir
atteindre
un rôle
Ces
majeur
derniers
ne
- 214 -
seront
pas seulement les dispensateurs
du
savoir
mais des exemples rayonnants, des exemples à imiter
pour
les
élèves.
trouveront
mis
en
Les facteurs de
réussite
ainsi fortement accrus.
oeuvre
enseignant
pour
sont
la
Or les
formation
négligeables,
nuls. Il est inacceptable
du
pour ne
pas
comme
se
serait-il
maîtres
plus
facile
dévoués
et
dire
que la communauté accuse
l'école juive quand elle n'a pas
devrait à
moyens
personnel
"d'échec"
il
s'en
cette
de
exigence.
recruter
compétents
Combien
des
si
pourvu
élèves-
l'image
de
l'enseignant était revalorisée.
Autre conséquence positive :
la communauté s'y
trouverait intéressée et investirait davantage, car
elle
voudrait
bénéfique
à
existe-t-il
agir pour
une
pédagogie
la formation de ses jeunes.
De
un "échec" des écoles juives
l'enseignement
Quand
soutenir
de
celle-ci
richesses
la langue
est ignorée,
de
la
quant
hébraïque
ce sont
Tradition
même
à
moderne.
toutes
qui
les
restent
inaccessibles. On ne peut se satisfaire de voir les
élèves
arriver
à
lire en
seulement
des
textes
simples qui ne les captivent pas alors
que
toute
la
littérature
Lamartine,
hébreu
française
(Victor
Chateaubriand....) leur est
Hugo,
accessible
et les motive davantage.
Il
y
l'étude
a
donc
nécessité
de l'hébreu.
d'aborder
autrement
Une ambiance hébraïque vécue
dès l'école maternelle pourrait avoir une influence
positive.
la
C'est parce que l'enfant n'acquiert
maîtrise
de
l'hébreu que les
programmes
pas
de
l'école sont pauvres. Combien seraient-ils enrichis
par une meilleure connaissance de l'hébreu
?
Mais
- 215 -
comment demander un meilleur niveau d'hébreu
les
enseignants
l'ignorent et n'ont pas suivi
formation indispensable ?
rations,
quand
d'ordre
A cet égard,
politique
ou
la
les décla-
idéologique,
des
leaders communautaires concernant l'éducation juive
"comme
seul garant de la pérennité du
peuple"
ne
sont pas suivies par l'ensemble de la communauté et
la plupart de ses cadres.
La
sauvegarde
nombreux
facteurs,
environante
permettre
pour
de l'identité
;
ceux
,
famille,
l'école
qu'un
dépend
a
école,
elle
qui
de
société
seule
certain pourcentage
par exemple,
donc
ne
de
peut
réussite
continueront
les
études dans une "Yéchiva" (séminaire religieux avec
internat) ou qui effectueront leur immigration vers
Israël,
où
le
problème de l'identité ne se
pose
pas.
Quel
cette
sera
le devenir de l'école juive
identité
culture
seule
dans
dissonante
l'adhésion
religieuses
disant
que
habitudes
"société
Herman (1970)
complète
peut
assurer
l'identité juive.
la
?
une
aux
la
et
de
ouverte"
de
affirme
prescriptions
continuité
Zvi Yaron (1974) le confirme
les
actes
extérieurs
tels
que
folkloriques ne peuvent être transmis
génération
spirituel
de
l'avenir.
Seul
le
cohérent du judaïsme reste la
nécessaire
de
que
la survie de l'identité
de
en
les
à
contenu
condition
juive.
La
Religion serait donc l'élément d'identité juive qui
assure la survie de l'école en milieu ambiant . nonjuif. Mais comment cet élément pourrait-il demeurer
intact
malgré
le
affecte
la
écrit à
ce propos :
processus
de
société occidentale
laïcisation
?
Chalet
qui
(1976)
- 216 -
"Notre
société moderne,
"loisirs,
la
avec le développement des
généralisation
"promenades
dominicales
des
week-ends,
lointaines,
"possibles grâce à l'automobile,
des
rendus
la multiplication
"des résidences secondaires, porte en elle le germe
"de l'athéisme,
"est
porté
qui atteindra, si aucun remède n'y
d'ici
là,
les
générations
de
"l'avenir" (1).
Ce
phénomène
de laïcisation
a
aussi
touché
l'école juive.
L'étude
jeunes
de D.
Duifs
constituent
écoles,
Nord-Africains
l'écart
en
la grande majorité des
suivent
religieuses
Bensimon (1971) montre que
entre
France,
qui
effectifs
des
moins fidèlement les
que
leurs
pères.
Et
les
observances
elle
les générations par le
explique
détachement
des usages religieux.
Le
mieux
christianisme a changé des traditions
pour
adapter la religion à l'homme d'un monde
pleine
mutation.
réformes
Dans
le
judaïsme,
de
en
telles
ont été tentées pour l'accommoder è la vie
quotidienne en milieu non-juif.
Le
Mouvement
réformiste cherche à adapter
la
vie religieuse à la culture environnante et, ainsi,
à
arrêter
mouvement
au
Duif
la
laïcisation
de
la
jeunesse.
a modifié des traditions pour
moderne
la
pratique
dans
Ce
faciliter
la
vie
quotidienne : Possibilité de se déplacer en voiture
et d'allumer le feu,
femmes
prières mixtes d'hommes et de
dans.la synagogue,
introduction de l'orgue
et d'une chorale dans la synagogue,
facilités
des
mariages religieux entre Juifs et non-Duifs...
1 - CHALET 3.
A. : Monseigneur Lefèbvre, Paris :
Pygmalion, 1976, p. 127.
- 217 -
Plus modéré est le Mouvement conservateur,
proteste
qui
contre la modification extrême entreprise
par le mouvement réformiste. Il tolère des réformes
mais
non poussées
à l'extrême
d'hommes et de femmes,
:
Prières
mixtes
tête découverte hors de
la
synagogue...
A ce pluralisme religieux s'oppose le Mouvement
orthodoxe,
mosaïques
dire
qui
base
la
religion
sur
de la Bible et du Talmud
les
(1)»
c'est-à-
sur l'observation stricte des traditions.
conçoit la réforme des tradition comme une
qui
favorise
L'école
de
en
ainsi le processus
Lyon y appartient ;
mouvements
et
lois
de
Il
hérésie
laïcisation.
deux
autres
ne représentent qu'une minorité
à Lyon
France.
respecte-t-il
Mais un tel
les
pluralisme
l'identité juive ou,
au
religieux
contraire,
menace-t-il la cohésion et la distinction du groupe
juif ?
A cet égard, Albert Memmi (1962) écrit : (2)
"Le terrible problème de son existence (du Juif) au
"milieu des autres a certainement
"son
allure particulière à cette religion
"exigeante,
"à
commandé,
la
(juive)
coercitive, omniprésente et tatillonne
fois.
"menacée
donné
Car
est
la
"indiscutablement
"formaliste
cette religion
que
moins
elle
vétusté
commode
qui
et
si
soit
:
est plus formelle et
celle de la plupart
des
plus
peuples
"parmi lesquels vit le Juif...
1 - L'ensemble de commentaires sur les traditions
juives de la Bible transmises oralement.
2 - MEMMI A.
:
Portrait d'un Juif . Paris, Galli-
mard, 1962 pp. 357-359.
- 218 -
"Le
formalisme
religieux
(...),
c'est
la
"réaction d'auto-défense, un moyen de sauvegarde de
"la conscience
•"rapidement
disparaît.
"dépendance
ou
"religion,
Dans
les
d'opression,
la
commme
"comporte
"risque
collective, sans laquelle un peuple
l'éclatement
assurément,
grave
de
conditions
de
ruine
la
de
la
pour un groupe
mourir
à
de
famille,
humain,
soi-même...
Si
un
la
"religion juive avait été mouvante et aimable, elle
"se serait délirée, noyée, et le Juif avec elle. Sa
"mission très tôt fixée,
"le
fut de garder le Juif, et
Juif a dû la maintenir
soigneusement
intacte
"pour se maintenir lui-même."
Comment
juive
peut,
dans
l'exigence
alors,
cette
demeurer
situation
à
d'un judaïsme formel et strict face
au
de laïcisation ?
seulement
une religion,
mais une méthode de vie.
un
identité
due
phénomène
C'est
une
ensemble
religieuse,
Le judaïsme n'est pas
comme nous l'avons
noté,
C'est un ensemble de vie.
d'éléments
culturelle,
paradoxale
variés
ethnique
de
nature
et nationale
dans lequel chaque élément peut servir de base à la
judaïté
juive.
et
de
mode
Cependant
donc,
formalisme strict,
de
l'identité
que la religion exige un
le judaïsme, comme ensemble des
éléments
d'identité
élaboré,
en
ce
d'expression
sens
juive,
reste
qu'il permet
flexible
et
è
de
chacun
choisir un aspect de l'identité qui soit conforme à
ses
conceptions.
En conséquence,
une partie, des
individus
se
sentiront Juifs par l'adhésion à
religion,
d'autres par l'attachement à la culture,
d'autres enfin par la combinaison de deux
du judaïsme ou de trois à la fois...
la
éléments
- 219 -
La
cohésion dans une telle situation
possible ?
est-elle
D'après Kurt Lewin (1948), ce n'est pas
la similitude ou la dissimilitude des individus qui
constitue
sort.
et
le
groupe,
mais
l'interdépendance
de
Il affirme que chaque groupe social contient
devrait
contenir des individus
caractères.
Donc,
malgré
la
de
différents
diversité
composantes possibles de l'identité juive,
des
le Juif
demeure cohérent et distinct.
Nous
aimerions
l'identité
juive
souligner
sont
dynamique.
Elles
événements
extérieurs
facteurs
que
l'école
souvent
une
variable
sont souvent affectées
concernant le
tels qu'une poussée
et
par
des
"Juif".
Des
d'antisémitisme,
danger menaçant le peuple juif,
un
l'éclatement d'une
guerre en Israël peuvent les entraîner è se replier
sur
eux-mêmes.
Herman
(1970)
déclare
que
des
événements tels que la guerre des six jours, créent
un
climat
psychologique
qui
réanime
l'identité
juive parmi ceux qui se déplacent vers l'extérieur.
Par
ailleurs,
cours
de
d'Israël,
de
Zvi Yaron (1974)
situations
de
mariages
difficiles
que,
pour
au
l'Etat
nous pouvons remarquer le resurgissement
l'identité
auprès
affirme
dans la jeunesse de la Diaspora
ceux
qui ont
mixtes.
Cela
été
assimilés
s'exprime
par
par
des
d'argent et par le soutien politique et social.
et
des
dons
Le
Ouif voit en Israël, non seulement l'"Etat Refuge",
mais aussi une normalisation de sa condition juive.
Quant il se sent menacé,
communauté
;
cela
il cherche à retrouver la
s'explique par les
événements
atroces qui l'ont marqué dans son histoire.
-
CLONCLUSION GENERALE
220
-
- 221 -
L'école juive est un facteur d'intégration
jeunes
un
dans la société française s
niveau
scolaires françaises,
niveau de l'institution.
de leur judaïsme,
pratiqué.
Ils
nalité,
au
bon
pour l'avoir vécu et
familiale.
de
Mais
camara-
ils
sont
de se réadapter à un deuxième cycle
lycée ou l'ambiance est différente.
structure
autre
en outre, plus
ont apprécié l'esprit
l'ambiance
contraints
des
grâce
Ils sont,
conscients
derie,
Ils obtiennent
d'études équivalent à celui
institutions
des
de
Cette nouvelle
ne sera pas sans influencer leur personleurs
habitudes,
leur mode
de
vie,leur
identité.
Nous avons remarqué que ceux qui proviennent de
familles
dont
traditionnelles
les
parents
deviennent et,
rôle
positif
ne
persévèrent.
sont
pas
pratiquants,
le
dans ce cas, l'école aura rempli un
dans le processus
Pour d'autres,
Certains,
de rejudaïsation.
enfin, leur passage ne les aura pas
marqués
et sur eux l'influence
restera
aussi agissante j
de
l'assimilation
pourtant,
subsitera en
eux un certain intérêt pour le judaïsme.
On comprend alors les plaidoyers et les
réitérés
du
nouvelles
d'un
Grand Rabbin de France en
créations d'écoles malgré
pian
d'action,
le
manque
faveur
d'hommes
communautaires.
Le
déjudaïsation
l'emporte
sur
les
structuration
éducative.
La communauté
tend
vers
de
l'inexistence
perspectives
France
appels
et
de
phénomène
de
efforts
de
l'assimilation
juive
de
comme • une
asymptote, sans pouvoir l'atteindre totalement dans
un avenir prévisible.
Dans son modèle du "Système Personnel",
Ziller
conçoit cinq
étapes pour aboutir à un "Concept ' du
Moi"
une
ou
à
résistantes.
"Identité
du
Moi"
les
plus
- 222 -
Identité
Rôle
Comportement
Valeurs
Attitudes
Facteurs Prévus
Un
changement d'attitudes vis-à-vis de l'école
juive grâce à des "facteurs prévus" s'impose.
cette étape,
et
il faut arriver à ce que les
membres
de
soutiennent
la
communauté
effectivement.
changement des valeurs qui,
Il
remplira
structuration
un
de
leaders
organisée,
en
la
résultera
un
à son tour, entraînera
à une modification des comportements.
elle
Dans
rôle
A ce
essentiel
l'identité.
En
stade,
dans
la
outre,
des
changements sont à effectuer en son sein concernant
les
Programmes
d'Etudes Duives,
en sorte
qu'ils
deviennent plus attrayants : En ce qui concerne les
enseignants,
une
plus
l'hébreu
en
ce
arrivent
3uifs,
par une formation qui les conduise
grande
créativité
(connaissances
de
et de nouvelles méthodes pédagogiques)
qui
à
concerne
aider
tant
les
parents,
les enfants à
se
pour
à
;
qu'ils
conduire
à l'intérieur qu'à l'extérieur
;
en
et
enfin en ce qui concerne les élèves pour développer
en
eux
une plus grande implication
communautaire.
rattaché
à
dans
la
vie
Un mouvement de jeunesse devra être
l'école pour permettre
une
éducation
- 223 -
informelle
complémentaire
(sorties,
loisirs,
voyages...) Il serait souhaitable de parvenir à
fondation
d'internats
suscitant le
d'un mode de vie juif et,
vers
Israël
complément
développement
éventuellemnt de diriger
des sujets capables d'y
éducatif
la
authentique.
recevoir
Une
un
éducation
dispensée en tenant compte de toutes les dimensions
de l'identité (religieuse, culturelle et nationale)
aura
plus
élèves
de chances de marquer la
des
rayonner
écoles
sur
juives.
leur
majorité
Alors,
communauté,
des
ils
pourront
attirer
d'autres
jeunes par l'originalité de leur identité.
D'où
la
gnement
à
éléments
autres
expressions
l'ensei-
fonder
sur
des
mais s'ouvrir aussi sur
de l'identité qui
deux
sont
:
la
commu-
les mouvements de jeunesse, la partici-
active
dimension
:
culturelle à travers les centres
nautaires,
pation
s'impose
l'école juive doit se
religieux,
dimension
de
conclusion qui
à la vie de la
communauté,
et
la
nationale à travers l'expression moderne
la vie nationale israélienne
(Hébreu
moderne,
Histoire contemporaine, échanges culturels...)
Ces
Grand
éléments
Rabbin de France,
Sirat,
bien
contrôler
juive
vont dans le sens
que
cette
vues
du
le Professeur René Samuel
celui-ci ne
Ecole.
des
puisse
Il considère
comme la priorité des priorités
imposer
ou
l'éducation
et
déplore
82 % des enfants juifs de Frarvce ne
reçoivent
aucune sorte d'éducation à aucun moment.
Pourtant,
que
lors
de notre rencontre du 4/7/84,
nécessité
il souligna la
de s'ouvrir sur l'extérieur et
d'éviter
le repli sur soi. Il accorde une importance majeure
- 224 -
à
la
revalorisation du
souhaite
une
relatives
au
appelle
statut
normalisation
recrutement,
des
sur
à la
enseignants,
les
questions
rémunération
et
les directeurs d'écoles à collaborer à
la
réalisation de l'ensemble de ces projets.
La ferme conviction
du Grand Rabbin Sirat
la
centralité d'Israël (dimension nationale)
la
vie
des communautés en
renforcer
l'identité
Diaspora,
en
et la continuité
entre les générations.
est
dans
vue
des
de
liens
Il en est de même en ce qui
concerne
l'enseignement
sentiment
de
sur
Jérusalem
solidarité entre membres
et
le
du
Peuple
leur
passé,
juif.
Les
jeunes
connaîtront
se
souviendront
les
textes
de
bibliques,
parleront
l'hébreu, sentiront que leurs racines sont en terre
d'Israël,
Juifs
vibreront
du monde,
aux joies et aux
peines
s'inséreront dans une société
des
où
les trois composantes de l'identité (Torah, Peuple,
Terre) s'imbriquent harmonieusement. A première vue
multiple,
cette
formation n'est qu'"une",
car le
judaïsme est un tout : c'est une histoire, une loi,
une langue,
toutes
une terre,
un avenir à construire
et
ces notions doivent être dispensées dans le
même souffle afin de créer l'être juif.
Programme démesuré,
s'en
là tâche de l'éducateur ne
trouve pas facilitée.
parents,
sont
l'école
Cette
formation,
et le mouvement de
jeunesse
les seuls dispensateurs possible,
les
en
mais aucun
des trois n'est capable de l'assurer seul.
A
l'école
connaissances,
menées
de
juive,
et
front
le jeune
ses études
avec
"savoir-vivre" juif :
les
va
acquérir
religieuses
études
des
seront
générales
de
professeurs consciencieux et
- 225 -
programmes bien structurés, connaissances sérieuses
et
approfondies
tendues
traditionnels,
par l'intérêt pour l'état d'Israël
solidarité
dans
des textes
un
souset
la
avec les Juifs de toutes les Diasporas,
langage qui s'adapte à
la
mentalité
de
jeunes soumis aux pressions du monde extérieur pour
aider au développement de leur personnalité.
Le
mouvement de jeunesse permet au
vécu
juif
dans une atmosphère de détente de s'intensifier. Il
est
un
partenaire
famille
persuadé
oeuvre
surtout
quant
la
est déficiente ou l'école trop religieuse.
Cependant,
comme
essentiel,
si
que
lui,
à
l'éducateur,
quel qu'il soit,
le jeune dont il a
la
est
charge
est,
un des maillons d'un peuple qui a
accomplir,
il
réussira
à
ressentir ce "dur bonheur d'être Duif",
lui
une
faire
dont parle
André Neher, et à lui faire prendre conscience que,
grâce
la
à son engagement,
il peut hâter la venue de
justice et de la paix dans le monde.
s'attacherait ainsi à son école,
au judaïsme qu'elle incarne.
Le
jeune
à son message
et
226
A
N
N
E
X
E
S
227 I
AGENCE
TELEGRAPHIQUE
JUIVE
BULLETIN
QUOTIDIEN
14,RUE GEORGES BERGER
75017 Paris - T e l . 2 2 7 . 4 5 . 9 8
Télexï6408î2F
Commission Paritaire n* 50777
SEPTIEME ANNEE
EN EXCLUSIVITE
D'INFORMATIONS
VENDREDI 11 FEVRIER 1977
NUMERO 15
Une enquête-sondage de la SOFRE!
QUI SONT LES JUIFS DE FRANCE ?
•
•
•
•
700 000 JUIFS EN FRANCE DONT3SP_Q0J) DANS L A REGION PARISIENNE
UNE POPULATION JUIVE R E L A T I V E M E N T JEUNE
FORTE PROPORTION DE T R A V A I L L E U R S M A N U E L S
UN TIERS DE M A R I A G E S E X 0 6 A M I Q U E S , ET FORTE PROPORTION DE C E L I B A T A I R E S
Paris, 10 f ev. Pour la première fois dans leur histoire, les Juifs de
Francs ont fart l'objet d'une enquête-sondage donnant un portrait
précis de cette minorité nationale. La SOFRES, à la demande
conjointe de trois grandes institutions de la Communauté organisé*, le Consistoire central de France, l'Appel unifié juif de France
et ie Fonds social p i f unifié de France, a effectué cette enquêtesondage sur le plsrc national entre les mois de mai et d'octobre
19?£. Le Bulletin quotidien de l'A.TJ. en publie, en exclusivité,
tes conclusions et les commentaires.
Ce sondage précise le pourcentage des Juifs dans l'ensemble de
le population française ; la répartition de la population juive de
France par tranche d'âge, par catégories socio-professionnelles ainsi que la répartition géographique. L'enquête cerne avec
précision l'attachement et la définition du judaïsme de chaque
Jurf de France et;dcnnetespremiers éléments chifirés sur un problème qui préoccupe particulièrement les responsables de cette
communauté, le taux de «mariages mixtes» (exogamiques)
sonnant une première indication sur les chances de permanence
CE cette minorité.
Alors que les responsables communautaires et les sociologues
estimaient jusque là les effectifs entre 450 000 et 550 000
DENOMBREMENT
L'ensemble des Juifs de France représents
1,38 % de la population française de plus de 15 ans.
Extrapolé à l'ensemble de 51 millions de Frar>csi$ syant une
résidence principale individuelle (collectivités exceptées)...
\s population juive de France est de 700 OOO personnes environ.
personnes, ie sondage révèle qu'il y a en France environ 700 000
Juifs, pour pius de la m ortie installés dans la région parisienne. La
deuxième concentration importante se «tue dans les régions
méditerranéennes. La population juive de Francs est en générale plus jeune que la moyenne pstionale. La pyramide des âges fait
bien entendu ressortir les «coupes sombres» dues aux exterminations de la Seconde Guerre mondiale.
Bien des clichés quant aux appartenances socio-professionnelles des Juifs de France tombent avec cette enquête. Le groupe des
travailleurs manuels vient numériquement en tête. Il y a relativement peu de commer^nts et d'industriels dans cette communauté, f/iais au pian national, dans certaines activités professionnelles
comme l'industrie, le gros commerce, les professions libérales t t
les cadres supérieurs, il y a proportionnellement plus de Juifs.
Enfin, résultat remarquable de ce sondage, il y a environ un
tiers de coupies exomsgiques (mixtes) dans l'ensemble de la
population juive, mais cette tendance ne semble pas s'aggraver, les
jeunes faisant aujourd'hui moins de mariages «mixtes».
AGE
de 15 » 25 ans
de 25 è 49 ans
50 à 64 ans
65 ans et plus êgéi
27 %
41 %
15 %
16%
Cette population est relativement jeune. Cette même enquête
indigue pour /'ensemble de la population française. 21 % de
moins de 25 ans (contre 27% pour les Juifs).
Les évaluations faites jusqu'à présent sur des bases non scienPar ailleurs, ia population juive marque un creux entre 50 et
rfîgues par des personnalités de la communauté juive ou des so65
ciologues variaient entre 400 OOO et 550 OOO. Le chiffre réel de- ans dû aux exterminations de ta dernière guerre mondiale.
vrait se situer aujourd'hui entre 600 OOO et 700 OOO. Juifs en Cette même tranche d'âpe constitue 20 % dans /'ensemble de t
population nationale (contre 15 % pour /es Juifs).
francs.
D
REPARTITION SOCIO-PROFESSIONNELLE
• Manuels."......
29 %
(agriculteurs, artisans, petits entrepreneurs, ouvriers)
• Cadres moyens et employés
•professions libérales et cadres supérieurs..... . . .
• commerçants et industriels
• inactifs
23%
.16%
11 %
21%
Dans la population juive de France, les travailleurs manuels
sont relativement les plus nombreux. Les commerçants et industriels sont les moins nombreux.
228
- Industriels- Gros commerçants ,
- Prof euiora libérales
• Cadres supérieurs
• Petits commerçants . . . . . . . .
• Agriculteurs
-Ouvriers
- Personnel de service
,
• Cadres moyens et employés.. ,
4,8%
3,5%
3-7%
2,8%
034%
0,98%
1,62%
13%
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Si l'on compare è l'ensemble de la population française on
constate que les travailleurs manuels juifs constituent 0,63 % ;les (Selon 8 régions nouvelles regroupant les 21 régions de programm
cadres moyens et employés : 1J35 % ; les professions libérales et
cadres supérieurs :2,67 % ; les commerçants et industriels :2J20%
les inactifs: 0,83%
O Région parisienne
54%
Dans le détail, la répartition socio-professionnelle se fait de
la façon suivante :
Ensemble
JUIFS
de la
population
•Cadres moyens
• Ouvriers
dont
ouvriers qualifiés
O.S. et manoeuvres
personnel de service
23 %
22 %
17%
32%
10 %
8%
4%
15%
12%
4%
• Inactifs
• Cadres supérieurs et affaires
21 %
20 %
24%
7%
16 %
6%
4%
1%
12%
7%
3%
13%
dont
Professions libérales
fit cadres supérieurs
Industriels et gros commerçants
> Commerçants et artisans
> Agriculteurs
..
>Nord
2%
>Est
t> Bassin parisien
7.5%
6%
>Ouert
C> Sud-Ouest
>Sud-Est
> Méditerranée
2%
5%
6,5%
16 %
/ / faut relever que près de 380 000 Juifs résident dans la région parisienne.
Les communautés de l'Est (dix départements réunis) ne représentent plus que 7,5 % du judaïsme français. La population juive
des départements le long de la Méditerranée, des Pyrennées orientales aux Alpes Maritimes et aux Hautes Alpes, est deux fois plus
nombreuse que celle de l'Est. De nouvelles communautés (2 %)
sont implantées dans l'Ouest de le France, dans des régions (Vendée, Charente, Finistère) où les Juifs n'étaient pas présents.
DEFINITION DE L'APPARTENANCI
L'enquête précise qu'il y a dans la population juive de France
A % d'artisans (bijoutiers, fourreurs, confectionneurs etc) et 7 %
de petits commerçants. La proportion d'ouvriers est de 18 % et de
personnel de service de 4 %, ce qui est à noter.
Les Juifs sont-ils présents en plus grand nombre dans certaines
professions ?
Oui, répond l'enquête : alors que dans l'ensemble de la population il y a 7 % de cadres supérieurs et d'affaires, le chiffre est
de 20 % chez les Juifs, donc trois fois plus.
Par contre, pour le personnel de service (garçons de cafés, employés de maison, manoeuvres), la proportion est la même. Les
industriels et commerçants juifs sont quatre fois plus nombreux
que dans la proportion nationale, et les agriculteurs quatre fois
'moins nombreux. Enfin, dans les professions libérales et cadres
supérieurs, il y a près de trois fois plus de Juifs.
Un calcul de la tpénétration moyenne» des Juifs précise cet
proportions. (Rappelons que les Juifs constituent 1J38 % de la
population nationale).
Sur un échantillon représentatif de la population française
de 15 ans et plus, se sont dédsrés :
• Juifs
• Israélites
0,95 %
0,60 %
Sur l'ensemble, se sont définis comme :
• Juifs et Israélites
• Juifs non Israélites
• Israélites non juifs
Juifs
Israélites
'-JJ.
11 %
57 %
32%
1,8. La plupart des Juifs se reconnaissent
comme
tels
"
Ceux qui se déclarent t Israélites* constituent à peine te tie
de la communauté. La majorité se déclaré juive.
' l
\
T A U X DE CONJOINTS EXOGAMIQUES
«ISRAELITES» et c JUIFS»
JUIFS
• Age:
• moins ds 25 arts
• 25 à 49 ans
• Plus de 50 ans
31%
39%
30%
ISRAELITES
22%
45%
32%
^ Catégorie socio-professionnelle : • Commerçants et artisans
• Cadres moyens
• Cadres supérieurs et affaires
• Ouvriers
^
!
1
|
229
9%
20%
23%
24%
15%
28%
17%
20%
52%
9%
13%
59%
5%
22%
• Age :
22%
24%
34%
•moins de 35 ans
• 35 a 49 ans
• 50 ans et plus
«ï> Catégorie socio-professionnelle :
• Cadres moyens et employés
• Cadres supérieurs
et professions libérales
• Commerçants, artisans, industriels
• Ouvriers, personnel service
'
34%
34%
19%
19%
Régions :
«Région parisienne
• Est
«Méditerranée
Actuellement, il n'y a pas de tendance à l'accroissement des
tmariages mixtes*.
Les conjoints exogames sont moins nombreux dans les couches
d'âges jeunes et leur nombre croît avec l'âge. Les conjoints exogames sont moins nombreux dans les milieux modestes ou dans les
professions à environnement juif. Dans les professions traditionnellement juives (commerce, artisanat), le milieu juif offre une
Ceux qui se déclarent t juifs* sont plus Jeunes. Ceux gui se dé- protection. Dans les professions à niveau d'instruction élevé, dans
finissent comme tisraélites* se trouvent dans les couches âgées et les milieux intellectuels où l'acculturation est forte, le nombre des
dans les classes moyennes. Ils sont presque deux fois plus nom€ mariages mixtes* augmente.
breux dans la région méditerranéenne.. Les deux définitions s'équilibrent pratiquement dans la région parisienne.
Il faut souligner que l'enquêteur n'a donné aucune définition \
préalable à tjuif* et « Israélite*.. L'enquêté s'est défini de luimême, dés la première question posée à la totalité de l'échantillon national, en clioississant une ou plusieurs appartenances j
parmi : Bretons, Occitans, Basques, Corses, Alsaciens, Catholiques, Protestants, Chrétiens, Arabes, Musulmans, Juifs, Israélites.
U APPARTENANCE DES CONJOINTS
56 % des Juifs de plus de 15 ans sont mariés.
(Ensemble de la population : 7 0 % )
..73%
. .27%
Taux de conjoints exogamiques
. .24,5 %
, .36 %
(Pour comparaison : protestants : 39 %» musulmans : 22 %
catholiques : 6 %)
Il y a plus de célibataires dans la communauté juive de France
que dans l'ensemble de la population nationale. Cela pourrait être
dû en partie à la rela tive jeunesse de la popula don juive.
Dans la communauté juive de France, il y a environ un tiers de
couples ayant fait un mariage exogamique (dit mariage mixte).
POUR LA PREMIERE FOIS
EN FRANCE
Un sondage sur la communauté juive se heurte à deux difficultés principales : qui est Juif ? Première question fondamentale qui permet le dénombrement le plus large. Quel est l'échantillon représentatif de la population juive de France ? Aucun fichier des organisations juives ne le donnait jusque là. Il fallait,
donc déterminer pour la première fois cet échantillon.
M. Emerïc Deutsch, président-directeur-général de la
SOFRES COMMUNICATION
nous a précisé la première question posée aux personnes interrogées : ;
- On peut appartenir par ses
origines, , par son éducation,
par sa culture, par conviction
ou par tradition à différents
groupes.
Parmi ces groupes quels sont
ceux auxquels vous appartenez,
vous personnellement ? Etesvous marié ? A quel groupe
appartient votre conjoint ?
Suit une liste : Breton, Arabe, Protestant, Juif, Catholique, Occitan, Musulman, Israélite, Basque, chrétien, Corse,
Alsacien.
Cette question a été posée à
23 554 personnes selon un
échantillon représentatif de la
population française. Il faut
souligner que c'est l'un des
échantillons les plus larges qui
soit dans de telles enquêtes.
L'enquête a été effectuée
en dix vagues successives de
trois questions sur un échantillon d'environ 2000 personnes
représentatif
de
l'ensemble de la population française.
«Il s'agit donc bien d'un sondage national et non en milieu
juif»
précise M. Deutsch.
326 enquêtes ont répondu
qu'ils étaient juifs et/ou israélites.
Devant la difficulté, sinon
l'impossibilité d'une définition moderne du Juif, l'enquêteur a donc proposé une «question très ouverte» et offert
deux terminologies «juif» et
«israéUte», laissant aux enquêtes le soin de se définir.
La seconde difficulté venait.
du fait que jusque là les Juifs
n'ont jamais été répertoriés en
France ««t qu'il n'existe pas
(Suite p^ge 4)
230
.SONDAGESOFRES
( S u i t e de la p.3)
CONDAMNATION D'ISRAËL
d'échantillon représentatif du
milieu juif, nous a déclaré
M. Deutsch. En interrogeant un
échantillon national aussi large,
l'enquêteur s'est doté d'une
statistique de base qui pourra
dorénavant être utilisée pour
tout sondage à l'intérieur même de l'ensemble des Juifs de
France.
Ainsi, dans l'avenir, il ne
sera plus nécessaire de procéder à un sondage sur l'ensemble de la population française,
il suffira d'appliquer à un milieu juif choisi de façon aléatoire, les caractéristiques découvertes par ce premier sondage
et d'obtenir un .échantillon
représentatif
après «redressement».
M . Deutsch prépare un nouveau questionnaire qui précisera les origines des Juifs (sépharades, ashkénazes, géographiques...), les pratiques culturelles et cultuelles, la ccacher o u t h » , la pratique des fêtes.
Ce prochain sondage qui aura
lieu en mars et sera connu à la
prochaine rentrée, déterminera
les «attitudes» des Juifs de
France, c'est à dire'Jeur attachement à la communauté et à
ses organisations, à Israël, au
judaïsme
Cette
première enquêtesondage ouvre ainsi la voie à
une meilleure connaissance des
Juifs de France, qui constitue
la première communauté d'Europe occidentaTè et la quatrième dans le monde après les
Etats-Unis,-Israël et l'Union soviétique.
G.F.
«•••
»
•
•!
i l .
m
LE DELEGUE
DE L'O.LP.
N'ENTRERA PAS
AUX U.SA.
Washington, 10 fev. Le gouvernement américain a interdit
l'accès aux Etats-Unis de M. Sabri Jiryis, délégué de l'O.L.P.
qui avait été invité à participer à un séminaire de l'«American friends service committee» (quakers). Les motifs du
refus étaient que M. Jiryis appartenait à une organisation illégale au regard de la loi américaine et qu'il avait donné de
faux renseignements pour obtenir u n visa lors de son dernier
séjour en novembre dernier.
LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME ADOPTE UNE PROPOSITION
DE L'O.LP.
Genève, 10 fev. (de notre correspondant. Sari
Raaber). La commission des Nations unies pour
les droits de l'Homme, réunie à Genève, a décidé
d'envoyer un télégramme au gouvernement israélien pour lui demander de mettre fin aux «mauvais traitements infligés aux prisonniers arabes
dans les prisons israéliennes». Cette proposition
avait été suggérée par un représentant de l'O.L.P.
qui a le statut d'observateur. Parmi les 32 délégués de la commission, 22 dont la France ont
approuvé l'envoi de ce télégramme. Les EtatsUnis, le Canada et la Costa-Rica ont voté contre.
La Lybie a refusé de participer au scrutin. L'Allemagne, l'Autriche, la Grande-Bretagne, l'Italie
et la Suède se sont abstenues.
Au cours de la discussion sur ce texte, le délégué israélien, M. Theodor Miron, (qui a le statut
d'observateur) s'est élevé contre les accusations
portées contre son pays. Il a notamment démenti
que deux détenus soient morts dans ta prison
d'Ashkelon, tout en admettant que cette prison
était surpeuplée.
Reprenant un à un les arguments développés
par le représentant de l'O.L.P. à la commission.
M. Miron a fait valoir que :
- Les «prisonniers d'Ashkelon ne sont pas détenus pour leurs opinions politiques mais concamnés pour des délits de violence et de meurtre».
-. Le comité n'a pas le droit de soutenir ces détenus. Envoyer le télégramme proposé par l'O.L.P.
équivaut à condamner Israël sans avoir procédé
à aucune vérification.
- La grève de la faim s'est terminée depuis deux
semaines. La Croix rouge internationale n'a fait
aucun rapport sur les prisons israéliennes et ses
délégués sont volontiers invités à leur rendre visite.
KURT WALDHEIM REÇU AVEC RETICENCES
EN ISRAËL
Jérusalem, 10 fev. (de notre correspondant Gif Sedan). Poursuivant sa mission au Proche-Orient, M. Kurt Waldheim, secrétaire général de l'O.N.U., a quitté jeudi matin Amman pour Jerusalem. M. Waldheim a été accueilli à l'aéroport d'A tarot, dans
la partie-est de Jérusalem, par M. Ygal Alton, ministre israélien
des Affaires étrangères.
Il a déclaré à des journalistes que cette arrivée à Jérusalem n'avait aucune signification politique et que l'objet de
savisite était de discuter de la
situation au Proche-Orient :
«Je ne suis pas venu en tant
que médiateur, a-t-il déclaré,
mais en tant que secrétaire général des Nations unies, dans
le but de trouver des voies et
des moyens pour renouveler
le processus des négociations».
M. Waldheim s'est ensuite
entretenu avec M. Allon et a
précisé, à l'issue de l'entretien
que «la question du rôle de
l'O.N.U. dans le processus des
négociations pour la paix avait
été éclaircie».
Une
nouvelle
rencontre
Waldheim-Allon, qui n'était
pas prévue au programme a
été annoncée pour vendredi.
Ce même jour, M. Waldheim
rencontrera le président Ephrafm Katzir, et le premier ministre M. Itzhak Rabin, et d o n nera une conférence de presse
avant de partir pour le Caire
dans l'après-midi.
Cependant, malgré la cordiafcté de cet accueil, la mis-
AUJOURD'HUI :
6 PAGES
BTTLLETXTI
QUOTIDIEN
D'INFORLLATIONS
sion en Israël de M. Waldheim
s'avère particulièrement délicate face aux réticences de l'opinion publique.
Le «Haaretz» qualifie tes
deux journées de son séjour
de «deux jours de trop» et
le «Jérusalem Post» se demande sur quelle autorité se fonde
M. Waldheim pour essayer d'organiser la prochaine conférence de Genève. Il faut noter
aussi que la venue prochaine
et attendue du secrétaire d'Etat
américain, M. Cyrus Vance,
porte quelque peu ombrage à
la visite du secrétaire ténéral de
l'O.N.U.
D'autre part, les commerçants de Naplouse se sont mis
en grève pour rappeler «l'urgence de la solution du problème
palestinien» et un mémorandum soulignant que «l'O.L.P.
est le seul représentant légitime du peuple palestinien» et
exigeant le «retrait d'Israël des
territoires occupés» a été remis
par un comité représentant des
maires et chefs de conseils locaux de Cisjordanie. Au terme
de son séjour en Israël, M.
Waldheim se rendra une seconde fois en Egypte-
.14, rue George» Berg«r
75017 PARIS
Directeur de la publication
Adam LOSS
RESEAU
Agence Télégraphique Juhr*
Bureaux :
Buenos Aires - Jérusalem
Johannesbourg - Lima
Londres - New Yorx - Paria
Sao Paulo
Correspondant* :
Amsterdam - Bonn - Budapest
Bruxelles - Copenhague
Genève - Oslo - Vienne
Tel Aviv - Montréal - Mexico
Nations Unies - Ottawa
Rio de Janeiro - Washington
Melbourne.
j
'
i
\
i
AUTRES PAYS
Agence France Presse.
j
i
I
Administration : Tél. 7S5.93.94 \
Publicité : Tél. 924.35.35
ABONNEMENT (France) ^
•
1 an : 2C0 F - 6 mois : 120 F |
Impresiion :
14, rue Georges Berger
75017 PARIS
Reproduction interdite
sauf accord spécial.
231
ECOLE P R I V E E J U I V E DE LYON
SUBVENTIONNÉE
SOUS
rpm
PAR
LE
CONTRAT
FONDS
SIMPLE
SOCIAL J U I F
AVEC
UNIFIE
L"ÊTAT
4Q, r u e A l e x a n d r e B o u t i n - 6 9 1 0 0 V I L L E U R B A N N E
Tel, C7B) 5 2 . ^ 4 . 9 7 S
mm
24.38.91
•n"3
Lyon. le
Chers Parents,
L'Ecole Juive de Lyon, sous contrat simple avec l'Etat, dispense :
*
Un Enseignement Général conforme aux programmes officiels de l'Education Nationale.
* Un Enseignement Juif adapté à tous les niveaux, permettant un approfondissement de
notre culture la plus authentique.
Dans une ambiance saine et studieuse, vos enfants sont à l'abri de toutes les tentations de
la vie actuelle et de ses excès.
L'Ecole Juive accueille vos enfants à partir de 4 ans :
— Jardin d'Enfants
— Ecole Primaire
— C.E.S. de la 6' à la 3'
?
L'Ecole, Juive permet à votre enfant de s'épanouir dans le respect des valeurs traditionnelles
et dans l'attachement à la Communauté et à ISRAËL.
Pensez-y et dans cette attente.
Nous vous prions de croire, Chers Parents, à l'assurance de notre Cordial Chalom.
Le Rabbin Régional
Le Rabbin,
Le Président
du
Président Statutaire.
Richard WERTENSCHLAG
Jacques POULTORAK
Comité
Le Président
Exécutif
-
des Parents d'Elèves
Robert FISCHEL
Alain LEWI
INSCRIPTIONS
DU LUNDI AU JEUDI
de
9 H 00
à
12 H 00
et de
14 H 00
à
17 H 00
de
10 H 00
à
12 H 00
LE MOIS DE JUILLET
Permanence
Munissez-vous du livret de famille et du dernier, bulletin scolaire. Pour plus de
renseignements, téléphonez au 24-38-91 ou retournez la carte ci-jointe.
IMPORTANT: Les inscriptions ne. seront définitives qu'après examen du dossier
scolaire.
232
R E G L E M E N T
DU
C O L L E G E
I N T E R I E U R
P R I V E
JUIF
DE
*—-
LYON
I) BJTS DE L'ECOLE JUIVE
* Encouragerrcnfantset Parents à l'étude de la Torah et à l'accomplissement des Mitsvot ainsi qu'à vivre les problèmes qui se posent à la Communauté et L IsraSl.
* Dispenser un enseignement juif authentique parrallèlement à un
enseignement général conforme aux programmes de l'Education Nationale et ce, dans un climat d'équilibre et d'harmonie.
* L'Enseignement et l'action de l'Ecole doivent, en tous points, \
être conformes à nos prescriptions religieuses et aux recommanda-î
tions des Guedolei Hatorah.
Il) HORAIRE SCOLAIRE
L'Ecole Juive de LYON dispense son enseignement
;
- du lundi au jeudi de B h 30 à 1? h 30 et
- le vendredi de 8 h 30 à 12 h 30.
Une cantine scolaire est en place, obligatoire pour tous les élèves
du primaire et du secondaire.
III) ARRIVEE
Les élèves se présenteront a l'Ecole quelques minutes avant 6 h 30
dans une tenue décente et en état de propreté. Les garçons doivent
avoir une casquette ou une Kippa et, à partir de la 6èrne, les filles
porteront une jupe ou une robe couvrant les genoux»
Ils se rendront directement dans la cour de récréation. Les élèves
ne doivent apporter a l'Ecole que les objets nécessaires à l'activité scolaire du jour. Les élèves du secondaire doivent toujours avo:
leur carnet de correspondance sur eux.
Tout élève doit éviter d'apporter de l'argent, des bijoux de valeur
ou des gadgets.
IV) CIRCULATION
Il est interdit aux élèves de pénétrer sans autorisation dans une
salle de classe, dans la cuisine ou dans l'ascenseur, de circuler
dans les couloirs, de monter dans les étages,de jeter des papiers
par terre.
233
V) CLASSE
Les élèves veilleront au respect et au bon état de leur classe, dos
meubles et du matériel scolaire qui leur est confié (livres et
cahiers).
Il est interdit de jeter ou de gaspiller les craies, d'annoter les
livres, de faire des entailles dans le bois des tables ou tout autre dégât.
Les cases et cartables seront tenus en ordre.
Sauf cas exceptionnel, les élèves ne doivent pas se rendre aux WC
pendant les heures de classe,
VI) RECREATION
La sonnerie de la cloche ( normale ou de sécurité) est un signal "'•
impératif. Les élèves doivent donc cesser jeux ou activités dès
son retentissement.
Les élèves ne doivent pas se livrer à des jeux dangereux ou brutaux. Les jeux de balle ne sont pas permis.
Il est interdit d'écrire sur les murs ou les portes de l'Ecole.
Vil) REFECTOIRE
Avant le repas, les élèves doivent faire Nétilat Yadaim. Pendant
le déjeuner, il est interdit de se lever, de changer de place sans
autorisation et de gaspiller la nourriture.
Le repas sera toujours suivi de Birkat Hamazone.
VIII) RELATIONS
Les élèves doivent respecter tous les adultes de l'Ecole et leur
obéir.
IX ) INFIRMERIE
En cas d'accident ou d'indisposition, même légère, l'élève blessé
ou indisposé doit immédiatement prévenir le maître de surveillance.
x
) CONGES ABSENCES
La liste des congés ayant été donnée en début d'année, les élèves
doivent s'y conformer. Un élève n'a pas le droit de s'absenter si
ce n'est pour des raisons de santé. Toute absence doit être justifiée par un mot d'excuse des parents.
Aucun élève n'est autorisé à sortir de l'Etablissement sans autorisation préalable de la Direction,
234
XI) ENTREE'& SORTIE
L'Ecole décline toute responsabilité quant aux élèves arrivant
avant 8 h 15 ou qui restent après 17 h 35.
Les élèves du Secondaire font la Tefilat Chaharit à 8 h 30 et
Minha à 17 h 15.
XI1
) PARTICIPATION AUX FRAIS DE SCOLARITE
Les familles s'engagent en début d'année à s'acquitter des frais
"d'écolage" rie leurs enfants. Les charges de l'Ecole étant constantes, l'absence d'un élève ne justifie pas une réduction des frais
de scolarité.
Cette participation des familles est exigible le 15 de chaque mois
au plus tard le 20.
Tout retard abusif sans motif valable pourrait entraîner une décision d'exclusion.
Pour l'année scolaire 1982/1983, le coût de l'élève s'est élevé à
Frs 650 se répartissant comme suit :
- transport
150 F
- cantine
200 F
- scolarité
300 F
650 F
lIH)
TRANSPORT SCOLAIRE
Pour des raisons évidantes (sécurité notamment), nous tenons une
liste précise des élèves transportés dans les deux circuits d'autocar. Toute modification exceptionnelle ou durable ne peut être envisagée sans demande écrite de la famille et autorisation de la
Direction en fonction des possibilités.
En tout état de cause, aucun changement ne pourra se faire dans
la même journée.
Aucun adulte - y compris les Parents - n'est autorisé à emprunter
le transport scolaire.
XIV) ASSURANCE
L'Ecole Juive a souscrit un contrat d'assurance garantissant sa
Responsabilité Civile à raison des accidents corporels ou matériels
causés par les enfants à des tiers et des accidents £°£P9J,els seuls
causés aux enfants placés sous sa garde.
235
La garantie est étendue du fait du trajet du domicile à l'école
et vice versa.
Sont donc exclus les dommages matériels que les élèves causent à
leurs camarades,
XV) CONTACT AVEC LES FAMILLES
* Des rencontres Parents-Professeurs sont régulièrement organisées
pendant l'année ( 5 en moyenne).
Les familles pourront donc avoir un contact avec les Enseignants
de leurs enfants lors de ces réunions.
Le corps enseignant se dégage de toute responsabilité concernant
les progrès scolaires d'un élève si ses parents ne participent
pas a ces rencontres,
* Si un Parent désire une rencontre en dehors de ces réunions, il;
devra demander par écrit un rendez-vous.
De même, tout contact avec la Direction (suggestion, inscription,
radiation, orientation, ,,,) doit se faire par écrit ou sur
rendez—vous,
* Les familles ne pourront en aucun cas rencontrer un membre du
Personnel à l'entrée ou à la sortie des classes.
Un rendez—vous ou, pour les problèmes mineures, un mot écrit sont
impératifs,
* En ce qui concerne les appels téléphoniques, les familles sont
priées de ne pas appeler aux heures d'arrivée et de départ des
élèves ainsi que pendant les heures de repas.
Toutes ces dispositions permettront au Personnel Administratif oe
s'occuper sérieusement de toutes les demandes sans pour autant
gêner le déroulement des études et la surveillance,
Xtfl%"^RECONDUCTION DE L'INSCRIPTION
Le maintien d'un élève à l'Ecole Juive est réétudié chaque année, L
La reconduction de l'inscription n'est pas automatique. Elle est
subordonnée au respect des buts et du caractère spécifique de 1'
l'Ecole Juive,
En outre, en cas de manquement notoire au présent règlement,
l'exclusion définitive peut se faire, même au cours de l'année
scolaire.
Il est à noter, que les réductions ne sont accordées qu'aux familles qui collaborent positivement avec l'Etablissement et dont les
enfants donnent satisfaction (travail et conduite).
236
FONDS SOCIAL JUIF UNIFIE
FJSJ.U. CRÉÉ EN 1B50
(association régie par la loi du 1er Juillet 1901)
19, Rue de Téhéran - 7500B Paris - Tél.
«53.17.28
STATUTS
approuvés por b Conseil
î\!afioncl réuni en session
exfrooidinaire le 9 janvier 1983
FONDS SOCIAL JUIF UNIFIE
BUTS ET COMPOSITION
ARTICLE 1
Le Fonds social juif unifié (F.S.J.U.) qui a son siège à Paris 8ème
19, rue de Téhéran, est une association conforme aux dispositions de la
loi du ter juillet 1901.
ARTICLE 2
Organisme central de la communauté juive de France dans le domaine
social, culturel et éducatif, le F.SJ.U. contribue par son action au maintien et au développement de la vie juive en France.
Il favorise dans ce but les rapports de la communauté juive de France
avec Israël.
Il participe de même au développement de ses relations avec les communautés juives dans le monde.
En vue de l'accomplissement de sa mission :
—Il anime et coordonne , dans les domaines de sa compétence, l'action
des organisations subventionnées.
—Il suscite la création de programmes et d'institutions correspondant
à des besoins nouveaux.
—Il réunit les ressources nécessaires à son action et décide de leur affectation.
238
ARTICLE 3
1-MEMBRES ACTIFS : cette qualité appartient a toute personne majeure
a)ayant adhéré aux but» du F.SJ.U. tels qu'ils »ont définit à l'article 2
et réglé la cotisation annuelle fixée par le Conseil National.
bjayant apporté son soutien au F.SJ.U. par sa contribution annuelle à
la collecte de l'Appel Unifié Juif de France.
2-MEMBRES.ADHÊREriTS: cette qualité appartient aux associations ou
brgômime» exerçant leurs activités au sein de le communauté juive de
France sur le plan national, régional ou local et ayant adhéré aux buts
du F.SJ.U. définis à l'article 2 des présents statuts.
Cette adhésion comporte l'engagement de respecter les dispositions
de (a Charte qui définit les rapports du F.SJ.U. avec ses membres adhé-^
rents et de verser la cotisation annuelle fixée par le Conseil National.
L'admission des membres adhérents est prononcée par le Conseil
National sur proposition du Comité Directeur.
3-MEMBRES HONORAIRES : peuvent être désignés comme membres
honoraires les" personnalités ayant rendu des services éminents au F.SJ.U.
ou exercé des responsabilités importantes au sein d'une institution communautaire.
La qualité de membre honoraire est décernée par le Conseil National
sur proposition du Comité Directeur.
Les membres honoraires sont invités è participer aux travaux du
Conseil National avec voix consultative.
AhlICLE 4
LE qualité de membre se perd par le défaut DE rè-çlement de lé cotisatiors ou par l'exclusion prononcés pa~ le Conseil National sur proposition
du Comité Directeur, l'intéressé étant invité préalablement è iournir des
explications.
2
ARTICLE 7
Le Conseil National se réunit sur convocation du Comité Directeur
ou sur la demande écrite d'un tiers de ses délégués. Il doit se réunir au
moins une fois par an.
Les délégués sont convoqués par lettre simple adressée au moins un
mois avant la date de la session.
Le Conseil National élit , parmi les membres présents, un président
de session et deux vice-présidents. Il élit également un secrétaire et des
adjoints pour rédiger le procès-verbal et le compte rendu des séances.
Lors de chaque session, le Conseil National constitue une Commission des Mandats, composée de trois membres, chargée de vérifier la conformité des candidatures aux présents statuts.
L'ordre du jour est arrêté par le Conseil National sur proposition
du Comité Directeur et comporte obligatoirement les questions dont l'inscription a été demandée par un tiers des délégués.
ARTICLE 8
Le Conseil National, en session ordinaire, délibère valablement à
la majorité simple des délégués présents ou représentés.
Chaque délégué ne pourra détenir que deux pouvoirs de collègues
empêchés.
ARTICLE 9
Le Conseil National peut être convoqué dans les mêmes conditions
que ci-dessus, en session extraordinaire, è fin de modifier les statuts ou
de prononcer la dissolution du F.SJ.U.
Le Conseil National ne peut délibérer valablement en session extraordinaire que si les deux-tiers de ses délégués sont présents ou représentés
dans les conditions prévues è l'article 8. Toute décision devra être prise
à la majorité des trois-quarts.
ARTICLE 10
LE COMITE DIRECTEUR
Le Comité Directeur est composé de 30 è 35 membres.
30 membres sont élut pour quatre ans par te Conseil National su scrut i n majoritaire secret. Il» sont rééligiblei.
Seront déclarés élus, les candidats qui auront recueilli le plus grand
nombre de voix et, au minimum, te dixième des suffrages valablement exprimés.
Ces 30 membres peuvent s'adjoindre , au maximum, cinq membres
supplémentaires choisis parmi les délégués au Conseil National, en raison
de leur compétence. Leur nomination est soumise è ratification à la plus
prochaine session du Conseil National.
ARTICLE 11
Le Comité Directeur se réunit au moins six fois par an sur convocation
du Président. Il se réunit en outre , dans les dix jours qui suivent la demande
qui en est faite par un tiers de ses membres.
Les décisions sont prises è la majorité absolue des voix. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante.
L'absence è six séances consécutives entraîne la démission d'office
de membre du Comité Directeur.
Le Comité Directeur élit, parmi ses membres , au scrutin secret et è la
majorité absolue pour tes deux premiers tours de scrutin,è la majorité
simple au troisième tour : le Président, les Vice-Pfésidents, le Secrétaire
Général et le Trésorier de l'association.
Ces deux derniers membres peuvent percevoir des indemnités de fonction.
ARTICLE 12
LE BUREAU EXECUTIF.
Le Bureau Exécutif est composé de huit membres.
Il comprend le Président de l'association, le Secrétaire Généra), le Trésorier, ainsi que cinq membres nommés pour A ans par le Comité Directeur
parmi ses membres.
Le Président de l'association est président de droit du Bureau Exécutif.
En cas d'empêchement, le Président peut déléguer sa fonction à un membre
du Bureau Exécutif.
Le Bureau Exécutif se réunit sur convocation du Président ou è la
demande de deux de ses membres. Il ne peut délibérer valablement que si
trois de ses membres au moins sont présents.
Les décisions sont prises è la majorité absolue des voix. En cas de partage
la voix du Président est prépondérante.
5
241
ARTICLE 13
LA DIRECTION GÉNÉRALE.
Sur proposition du Président du F.SJ.U., le Comité Directeur désigne
1e Directeur Général et le Directeur Générai-adjoint.
La Direction Générale participe aux travaux des instances du F.SJ.U.
avec voix consultative en cas de scrutin. Elle peut se faire assister, selon la
nature de l'objet, de chefs de service ou de chargés de mission.
ARTICLE 14
LA COMMISSION ARBITRALE
La Commission Arbitrale est composée de 5 membres titulaires et de
3 membres suppléants élus pour 4 ans par le Conseil National sur proposition
du Comité Directeur ou de 25 membres du Conseil National.
Ils doivent être âgés de 25 ans révolus, avoir la qualité de membres du
F.SJ.U. et seront choisis pour leur compétence et leur autorité morale au
sein de la communauté juive de France.
Leurs fonctions sont incompatibles avec celle de membre du Comité
Directeur. Ils sont membres de droit du Conseil National.
La Commission Arbitrale est saisie par le Comité Directeur ou le Conseil
National, ainsi que par requête signée de 100 membres actifs ou adhérents.
Elle connaît de toute violation alléguée des statuts, du Règlement Intérieur ou de la Charte, et en assure l'interprétation.
Elle veille à l'application des statuts et présente au Conseil National
toutes
propositions d'amélioration des statuts.
Elle est également consultée sur toute proposition de modification desdits statuts.
Elle entend les explications des parties et, faute de conciliation, rend
sa décision motivée au plus tard dans les deux mois. Les organes du F.SJ.U.
sont tenus d'exécuter la décision rendue.
Tout membre du F.S.J.U. qui ne se conformera pas aux décisions de la
Commission Arbitrale sera réputé démissionnaire d'office.
La Commission Arbitrale statue a la majorité des voix. En cas de partage
la voix du Président est prépondérante.
242
lit -COMMISSIONS.
ARTICLE 15
Le Comité Directeur et le Bureau Exécutif peuvent nommer des commissions d'étude pour tout objet qu'ils jugent convenable. Leurs membres seront
choisis parmi les délégués au Conseil National. Ces commissions pourront
consulter toutes personnes compétentes de leur choix.
| IV - COMITES REGIONAUX ET LOCAUX.}
ARTICLE 16
Sur proposition du Comité Directeur, le Conseil National peut décider
la création de comités régionaux et locaux. Les élus locaux et régionaux
au Conseil National sont membres de droit des comités régionaux et locaux.
Ces comités auront pour mission de promouvoir, sur les plans régional et
local. l'action du F.SJ.U.
Le Comité Directeur vérifie la régularité de l'élection des Présidents des
comités régionaux et locaux. Cette élection doit être ratifiée par
le Comité Directeur.
( V - D E T A C H E ^ E i a DE FONCTIONNAIRES.
ARTICLE 17
Le Comité" D i : f r £ j ' et l~ Fu-eaj E>.£cjîif f-ru-rn: é:rir~.en!
confie' des missions Et des lèches tempc-taires, tént è Feris qu'en
province ; è des fonctionnelles détachés de leur
srjrninistrEîion
d'origine. LE nomination è ces empois sere p"ononcée rvec l'cpprobetion du •pouvernement. Ces détachi-mt-nts ne pourront s'effectuer
que riens le limite de six.
fVI-RESSOURCES. |
ARTICLE 18
Les ressources de l'association te composent :
1—du revenu de ses biens
2—des cotisations de ses membres
et des fonds recueillis lors de manifestations organisées et prévues par la loi du 1er juillet 1901.
3-des subventions publiques
(Etat, départements, communes, établissements publics) ainsi que des subventions privées.
4—Du produit de le collecte organisée annuellement parmi les membres
de la communauté juive de France.
ARTICLE 19
Le Conseil National , sur proposition du Comité Directeur, désigne
deux commissaires aux comptes pris en dehors des délégués au Conseil
National. Ils auront pour mission de contrôler les comptes de l'association
lis pourront, è cet effet, procéder è toutes investigations utiles. Ils feront
rapport au Conseil National.
VII - DISSOLUTION.
ARTICLE ?C
Lt C'ESDluiiori ou F.SJ.U. jx-irra ê;:t pro r o-.r~- p.a- décision eu 0_".i?i!
N'étions' corn-roué en session t>.:nc>-c."&•'£. Çer.f OrC'sbi" oiv.-c t : e f i i - f
Cô'i; \ei conôh'iom a rricjoriié p f .*.?: £ I enice fc.
Lr Conseil Notions! nommeri un ou plusieurs irpjicJBVf-urs e'. dé^onerè
les etsociations auxquelles &?re dévolu l'aciii ne", provenôn: oe le liquibc'.ion.
244
| VH1 - DISPOSITIONS DIVERSES. |
ARTICLE 21
L» Charte définit les relations entre le F.SJ.U. et les membres adhérents
Un Règlement Intérieur précise le fonctionnement des organes du
F.SJ.U.
Toute modification de le Charte ou du Règlement Intérieur wre soumise
£ l'approbation du Conseil National.
9
mm
2/7/1982
LISTE DES OEUVRES SUBVENTIONNEES PAR LE FSJU
LIST OF ORGANIZATI0N5 AND AGENCIES AFFILIATED AND SUBSIDIZED
BY FSJU
ALLIANCE ISRAELITE UNIVERSELLE
45, rue La Bruyère - 75009 PARIS
280 35 00
. Ecole Normale Israélite Orientale
6 bis, rue Michel Ange - 75016 PARIS
. Ecole de Pavillons-Sous-Bois
35, rue Robert Estienne - 93320 PAVTLLONS-SOUS-BOIS
AMICALE DES ANCIENS DEPORTES JUIFS DE FRANCE
14, rue de Paradis - 75010 PARIS
288 36 60
-848 16 17
770 04 83
ASSOCIATION DES ARTISTES PEINTRES JUIFS
19, boulevard Poissonnière - 75002 PARIS
ASSOCIATION DES ECRIVAINS ET JOURNALISTES JUIFS
c/o M. LENEMAN
1, r u e T r é t a i g n e - 75018 PARIS
255 37 36
ASSOCIATION INDEPENDANTE DES ANCIENS DEPORTES ET INTERNES JUIFS
68, r u e de l a F o l i e Méricourt - 75011 PARIS
805 28 60
ASSOCIATION DES MAISONS D'ENFANTS ET DES
CENTRES DE FORMATION PROFESSIONNELLE
Château de Laversine - 60740 SAINT-MAXIMIN
1 6 / 4 / 425 03 2
BUREAU DU CHABATT
42, r u e des Saules - 75018 PARIS
259 16 40
COMITE D'ACTION SOCIALE ISRAELITE DE MARSEILLE (CASIM)
61, r u e de l a Palud - 13006 MARSEILLE
16/91/ 54 37 1
COMITE D'ACTION SOCIALE ISRAELITE DE PARIS (CASIP)
60, rue Rodier - 75009 PARIS
526 16 50
CENTRE D'ANIMATION CttMJNAUTAIRE
5 , rue d'Angoulême - 30000 NIMES
16/66/ 26 19 ï
-
CENTRE CaMJNAUTAIRE DE PARIS
19, boulevard Poissonnière - 75002 PARIS
233 64 96
CENTRE DE DOCUMENTATION JUIVE CONTEMPORAINE
e t MEMORIAL DU MARTYR JUIF INCONNU
17, r u e Geoffroy L'Asnier - 75004 PARIS
277 44 72
COMITE JUIF D'ACTION SOCIALE ET DE RECONSTRUCTION (COJASOR)
6, rue Rembrandt - 75008 PARIS
766 04 74
CENTRE JUIF D'ART ET DE CULTURE ISRAËL JEFROYKIN
68, r u e de l a F o l i e Méricourt - 75011 PARIS
805 28 60
CENTRE COMMJNAUTAIRE
3 , rue d e Jérusalem - 13100 AIX-EN-PROVENCE
16/42/ 26 69 :
CENTRE COMMUNAUTAIRE
tl r,,o B ^ i l i o , , _ A7ZTY\ DHAMMP
1 f i / 7 7 / 71 Ç1 !
246
2 -
CENTRE COMMUNAUTAIRE
19, place Pierre Sêmard - 34500 BEZIERS
16/67/ 28 75 98
CENTRE COMMUNAUTAIRE
15, place Charles Gruet - 33000 BORDEAUX
16/56/ 5262 69
CENTRE COMMUNAUTAIRE
3, rue de BÔne - 06400 CANNES
16/93/ 99 24 95
CENTRE CULTUREL JUIF
6, rue Jay - 38000 GRENOBLE
16/76/ 87 40 36
CENTRE COMMUNAUTAIRE
49, rue Boucher de Perthes - 59000 LILLE
16/20/ 54 78 84
CENTRE COMMUNAUTAIRE Edmond Fleg
4, Impasse Dragon - 13006 MARSEILLE
16/91/ 37 44 91
CENTRE COMMUNAUTAIRE DE LA .ROSE
31, avenue des Olives - 13013 MARSEILLE
16/91/ 70 05 45
CENTRE COMMUNAUTAIRE
39, rue Elie Bloch - 57000 METZ
16/87/ 75 04 42
; CENTRE COMMUNAUTAIRE
\
27, rue Ferdinand Fabre - 34000 MONTPELLIER
16/67/ 79 68 93
CENTRE COMMUNAUTAIRE
19, boulevard Joffre - 54000 NANCY
16/83/ 32 10 67
CENTRE COMMUNAUTAIRE
8, rue des Trois Frères Bernadac - 64000 PAU
16/59/ 62 37 85
CENTRE COMMUNAUTAIRE
Parc Gameson, 13 rue P.'L. Courrier - 24000 PERIGUEUX
CENTRE COMMUNAUTAIRE
Impasse Le Botté - 6914C RILLIEUX
16/78/ 88 50 89
CENTRE COMMUNAUTAIRE
14, rue du Rempart Saint-Etienne - 31000 TOULOUSE
16/61/ 23 36 54
CENTRE COMMUNAUTAIRE - MAISON DES JEUNES20, allée Picard - 69200 VENISSIEUX
16/78/ 70 16 38
CENTRE COMMUNAUTAIRE
4, rue Malherbe - 69100 VILLEURBANNE
16/78/ 84 04 32
CENTRE DE DROIT HEBRAÏQUE
6, square Lesage - 75012 PARIS
CENTRE INTERUNIVERSITAIRE DES HAUTES ETUDES JUIVES
c/o M. VARSAT - 88, rue de Tocqueville 75017 PARIS
CENTRE D'INFORMATION ET DE DOCUMENTATION ISRAa-PROCHE- ORIENT
134, rue du Faubourg Saint-Honorë - 75008 PARIS
* 359 75 40
CENTRE CULTUREL
CENTRE RACHI/CUEJ
30, boulevard de Port-Royal - 75005 PARIS
331 98 20
CERCLE AMICAL
52, rue René Boulanger - 75010 PARIS
205 60 82
CERCLE BERNARD LAZARE
17, rue de la Victoire
878 63 06
75009 PARIS
COMITE POUR LA LANGUE ET LA CULTURE YDDISCH EN FRANCE
c/o M. VARSAT - 88 rue de Tocqueville - 75017 PARIS
CONSEIL EUROPEEN DES SERVICES COMMUNAUTAIRES JUIFS
4 bis, rue de Lota - 75116 PARIS
553 31 26
336 15
COMMISSION FRANÇAISE DES ARCHIVES JUIVES
c/o M. Bernhardt BLUMENKRANZ - 12, rue Emile Faguet 75014 PARIS
44
CONSISTOIRE CENTRAL
et SEMINAIRE ISRAELITE DE FRANCE
17, rue Saint-Georges 75009 PARIS
526 02 56
COOPERATION FEMININE
19, rue de Téhéran 75008 PARIS
563 53 41
fcONSEIL REPRESENTATIF DES INSTITUTIONS JUIVES DE FRANCE (CRIF)
19, rue de Téhéran 75008 PARIS
« 561 00 70
DEPARTEMENT EDUCATIF DE LA JEUNESSE JUIVE
19, boulevard Poissonnière 75002 PARIS
508 46 80
ECLAIREUSES ET ECLAIREURS ISRAELITES DE FRANCE
27, avenue de Ségur 75007 PARIS
783 60 33
ECOLE AQUIVA
9, Quai Zorn - 67000 STRASBOURG
16/88/ 35 48 58
ECOLE ARIEL
23 bis, rue Dufrénoy - 75016 PARIS
504 94 00
ECOLE LUCIEN DE HIRSCH
70, avenue Secrétan - 75019 PARIS
208 84 14
ECOLE RAMBAM
15, rue des Abondances - 92100 BOULOGNE
605 27 19
ECOLE YABNE
60, rue Claude Bernard - 75005 PARIS
570 90 34
ECOLE YAVNE
88, avenue Corot - 13013 MARSEILLE
16/91/ 66 14 77
ECOLE JUIVE DE LYON
40, rue Alexandre Boutin - 69100 VILLEURBANNE
16/78/ 24 38 91
FEDERATION DES SOCIETES JUIVES DE FRANCE
68, rue de la Folie Mérîcourt - 75011 PARIS
805 28 60
FOYER ISRAELITE DE NEUILLY
19, boulevard de la Saussaye - 92200 NEUILLY
722 80 44
HAMORE
19, rue de Téhéran - 75008 PARIS
563 17 28
INSTITUT D'ETUDES JUDEO-AMERICAINES
8/10, rue Charles V - 75004 PARIS
JARDIN D'ENFANTS DE MULHOUSE
19, rue de la Synagogue - 68000 MULHOUSE
16/88/ 45 85 41
JARDIN D'ENFANTS DE COLMAR
3, rue de la Cigogne - 68000 COLMAR
16/89/ 41 38 29
MENORAH - COMMISSION DU LIVRE
19, rue de Téhéran - 75008 PARIS
563 17 28
MERKAZ DE MONTMARTRE
42, rue des Saules - 75018 PARIS
606 71 39
MUSEE D'ART JUIF
42, rue des Saules - 75018 PARIS
257 84 15
NOTRE PAROLE
lf, rue du Grand Prieuré - 75011 PARIS
355 74 75
OEUVRE DE PROTECTION DES ENFANTS JUIFS (OPEJ)
10, rue Théodule Ribot - 75017 PARIS
622 00 87
ORGANISATION - RECONSTRUCTION - TRAVAIL (O.R.T.)
10, rue Villa d'Eylau - 75116 PARIS
500 74 22
DEUVRE DE SECOURS AUX ENFANTS
9, passage de la Boule Blanche - 75012 PARIS
345 60 07
REVUE DES ETUDES JUIVES
17, rue Saint-Georges - 75009 PARIS
SEMINAIRE DE RECHERCHE HISTORIQUE
c/o M. L. POLIAKOV '
35, avenue du Président J.F. Kennedy 91300 MASSY
920 19 15
SERVICE SOCIAL DES JEUNES
27, avenue de Ségur - 75007 PARIS
783 66 95
UNION DES SOCIETES JUIVES DE FRANCE
58, rue du Château d'Eau - 75010 PARIS
770 67 27
#
UNION DES JUIFS DE FRANCE ET D'AFRIQUE DU NORD EN ISRAËL
19, rue Bal four - TEL-AVIV - ISRAËL
UNION DES ETUDIANTS JUIFS DE FRANCE
47, rue de Chabrol - 75010 PARIS
523 45 69
YECHIVAH D'AIX-LES-BAINS
50, Mantée de la Reine Victoria - 73100 ADC-LES-BAINS
16/79/ 61 27 99
SERVICE LNSntïtiL'HÇMT
'
Année scolaire 19/9/1WO
24 Juillet 1980.
RESULTATS
Série A
P.
R.
%
AUX
EXAMENS
Série
B^-<
P.
R.
DU
BACCALAUREAT
Série
%
Série
C
P.
R.
%
P.
TOTAL
D
R.
0/
P.
R.
19
14
73,68
24
20
84,16
20
20
100
30
26
86,66 93
80
86
ECOLE MAIMONIDE, BOULOGNE
•>
-
-
15
8
53,33
11
9
82
20
11
55 %
46
•28
61
ECOLE DE L'A.I.U. PAVILLONS
-
-
-
6
4
66,66
5
3
60%
14
8
57 %
25
15
60
13
8
61,5
-
-
-
14
. 9
64%
29
17
58,6
56
34
61
ECOLE YAVNE, MARSEILLE
-
-
-
9 ,.
5
55,5
6
0
0
10
5
50 %
25
10
40
YECHIVA D'AIX-LES-BAINS
1.
1
16
12
75 %
4
3
75 %
9
7
78 %
30
23
77
m»
-
-
3
2
66,66
16
9
56
9
8
89%
9
9
49
41
84
ECOLE YABNE, PARIS
r
E.N.I.O.'
100 %
ECOLE TOMER DEBORAH, AIX
13
7
53,84
-
-
ECOLE AQUIBA,- STRASBOURG
17
13
76 %
14
11
-
78 %
100 %
::c::ct; : : 3 K : S : B C I E C : : : e : » s :
Pour mémoire :
V
Résultats dans les 3 Académies de Ja_Région parisienne (Paris, Créteil,
Versailles)
•
63,13%
64,22
72,23
66
66,24
M
twsu^iAia
"
^
^
i.ISSl-MliNTS
LE YABNÊ.
^ ^ * ^ - ^ ^ ^
PARIS
t.E MAIMÛNIDE,
BOULOGNE
i.K DF. L ' A . I . U .
1 i.I.ONS
KAZ IIATORAH
! KMOMIU.E
P
R
57
33
27
2
100
8
7
6
3
50
8
5
5
4
80
-
-
P
R
7
4
a
IIIVA
%
r:
MARSEILLE
D'AIX-LES-BAINS
l-E AQUIBA-,
24
OAU^A«MUn»A1
Se: r i e
Série C
B
P
R
12
12
87.5
7
5
62.5
4
4
-
-
*
aire1
-
TOTAL
D
P
R
*
P
R
%
60
42
70
112
85
20
16
80
37
30
ai
100
12
6
50
30
18
60-
—
18
14
77.7
23
18
78. î
%
100
7 M'
{75. S
7
77.7
25.
16
64
58
41
70. t
88.8
7
4
57.1
5
2
40
32
24
75
5
4
80
15
11
73.3
40
23
57. î
M
—»
: 7Ï
2
100
18
16
«•
«•
«•
20
a
40
30
4
4
100
10
3
STRASBOURG
11
9
82
2
1
50
IKE ESHEL
9
i
U : 18
2
AIX
l.E TOMER DEBÛRAH,
uu
*
.1.0.
LE YAVNE,
Série
Série A
SERIES
A U A LAftwaixa
"
a
87.5
7
6
100
6
-
-
7lJ. w50"
14
"
5
5
7
4
. 100
57.1
30
27
9
5
90
55..*
• -
[< MKMO] HB:
l ' I . T A T S NATIONAUX
Série
.T.
MONTHEUIL
1
i . ': l ' i ; •". - U - ' . - K l ' l
73.6
&Ù.2
Série
F2
P
R
17
.12
~
_
%
7 0 . fj
F3
P
n
17
11
Série
%
P
H
64.7
_-
-
Lu
1 'i
•
-
61.6
Gl
TOTAL
%
P
U
-
34
23
fil .
1 .,
1 'i
%
fi7..r>
'
Hl. -
g
.U
• > i..' . .
/'>'• ,'.
Série
SERIES
GLISSEMENTS
!
i y< •..
A
,..i..,
l'i,
Série
i I/ u . i i : . ' ; i ; li ./'<,
B
Série
C
Série
D
et
P
'J
6
Ecole Yabné, Paris
TOTAL
! 85,7
Ecole .Rarnbam, Boulogne
I 26
24
17
14
' 92,3
22
I
21
82,3 I 8
;
6
95,4
; 39
24
26
14
i 75
; 61,5
I
94
75
15
57,6 ! 51
35
11
78,5 i 22
'16
20
12
60
9
4
Ecole A.I.U. Pavillons/Bois
Merkaz Hatorah, Villemomble '
E.NJ.O.
Ecole Yavnê, Marseille
100
40
5
16
14
7
5
! 87,5
71,4
20
10
18
10
55,5 |
Yêchiva d'Aix
;
10
Ecole Tomer Déborah, Aix
7 • 70
2
z
100
:
i 73
44,4
36
i
!
-
S 100
64,7
t
-
2
18 |
1
13
10 i
7
72,2 j
i
5
80
4
13
i
8
Centre Eshel
9
70
!
-
i
1 -
: 90
4
1
-
„
3
36
' 25
-
20
i u ::
1
1
66,6 %
n f t m — mmtwmt»«
'
il
5
5
100
11
!
-
-
-
7
•
• R
;n
77,4 %
65,9 %
i
Série F3
— R —
T
.
îoo
! 11
1
100
30
!
100
7
7
i
1
;
; 28 ' '
!
?
63,5
« w r » m m wwn
Série F2
O.R.T. Montreuil
75 i
-
Pour mémoire :
Résultats nationaux
15
;
! \
61,5
!
10
: 21
i
i
i
Ecole Aquiba, Strasbourg
47
9
60
i
— p — .
Série Gl
r
T o t a l
j_
26
20
76,9
;
s ;u.
iiiicr
^-..^
SI JUI .S
SIKH. >
!
SEKII H
,. • .1.11 H
l'iji.:
l'i.H
I
1
i
SERIE (
SERIE 1
I0TAI
•
ETABLI SSbMEWS
" \
Ecole Yabné, P a r i s
l>
H
13
12
V
.1
92,31
R
K
34
29
P
i
|
85,31
R
R
%
P
18^
81,8 l
51
V
66,6%
20
22
a
36
70,5%
P
U
120
95
79,1 %
i
Ecole Rajnbam, Boulogne
-
-
20
-
I
Ecole A.l.U. Pav, .iuitb/dois
'""!
| 85%
1
17
NON
12
14
52
70 %
39
OCWMlINI^i'Pc
J
1
6
S
83,3
-
*
1S
14
93,3
20
12
Merkaz Hatorah, villemonble
E.N.I.O.
1
60 %
,5,
1
100 %
12
11
91,6 %
. 19
17
89,4 %
6
54,5%
27
11
40,7 %
73
43
58,9 %
1
' .100 %
10
8
80 %
25
18
72 %
83,3%
10
. S
39
23
59 %
-
-
23
15
65,2%
42
31
73,81
6
3
50 %
5
55,5'
"
I
Ecole Yâvné, Marseille
1 ioo %
1
13
8
1
6 1 , SI
j
i
-
Yëchiva d'Aix
23
Ecole Tomer Déborah,, Aix
S6-.51
13
"8
S ' 62,5%
15
66,6%
10
. 1.
i
i
1
Ecole Aquiba, Strasbourg
'
9
Centre Eshel
-
Beth Yaacov, Strasbourg
5
6 ;66,$6%
17
10
58,81
6
3
50,0%
10
„
2
40 %
-
-
, •
J 10
i
-
•"
100,0%
i
-
-
6
Série F2
P
16
O.R.T. V i l l i e r s - i e - B e l
1
%
;••
R
12
75 %
-
-
I
P
Séi ie F3
R
%
P
13
68,4 %
-
19
-I
i
1
l
i
17
Série G1
R
-
I
|
1
13
4
. .
83,3%
5
-
-
Pour mémoire :
Résultats nationaux
O.R.T. Mantreuil
-
1.._._. _..
j
50 %
i
.
-
-
5
75%
9
TOTAL
%
76,4%
P
R
35
25
•n-,4 1
17
13
7b, 4
I
^r
...
_J
,.
1
253
RESOLUTION SUE L'ECOLE JUIVE
AU CONSEIL NATIONAL DU F.S.J.U. - 198]
Le F.S.J.U., réuni le 1J Décembre 1981 en Conseil
National :
- Considérant le caractère vital de l'Enseignement
du Judaïsme pour toutes les communautés juives à travers leur
histoire,
- Conscient que l'avenir des écoles juives concerne
la communauté juive française tout entière et implique une
responsabilité générale du F.S.JU., conforme à sa vocation
au plan éducatif et culturel,
Mandate le Comité Directeur pour organiser une
large consultation et mettre en o-uvre tous les groupes de
travail qui s'imposent avec les différentes parties prenantes :chefs d'établissements, conseils d'administration,
associations de parents d'élèves et enseignants.
Ces consultations devront permettre la définition
d'une politique et d'une
stratégie communautaire unifiée
et coordonnée,
- En vue, tout d'abord, d'informer le plus largement les différentes instances politiques et académiques
nationales et régionales ;
- En vue surtout de la future négociation avec
les pouvoirs publics, afin que tout soit mis en oeuvre
pour assurer le maintien de l'école juive et son-développement.
254
GROUPE
DE
DE
L'ECOLE
LIAISON
JUIVE
REPONSE DE L'ECOLE JUIVE
A MONSIEUR LE MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE
EN DATE DU 12 JANVIER 1983
Le Groupe de Liaison de l'Ecole Juive qui réun.
le Fonds Social Juif Unifié, les Parents d'ElèveB, les Directe)
d'écoles et les Conseils d'Administration des Ecoles Juives,
a pris connaissance des propositions pour l'ouverture de négociations avec les partenaires de l'enseignement public et de
l'enseignement privé présentées-à la Presse par Monsieur Alain
SAVARY, Ministre de l'Education Nationale.
Les responsables de l'Ecole Juive ont tout
d'abord jugé nécessaire d'examiner ce texte de façon approfond:
Ils ont noté avec intérêt la volonté clairemenl
exprimée par le Président de la République et par le Ministre
de l'Education Nationale de ne rien imposer par la contrainte.
Ils sont convaincus de l'importance de voir
préservées l'unité de la société française et la richesse, que
constitue la diversité de ses familles spirituelles.
-Cependant, ils estiment que, dans leur forme
actuelle, ces propositions ainsi que le cadre juridique qu'ell
V
impliquent ne sauraient être retenus car elles ne répondent pa
aux besoins spécifiques et aux finalités de 1*école juive,
vecteur pour toute une communauté, de Bon identité propre et d
sa pérennité.
/
l^i.JJj'i
1)1
LIAISON
l)t
L'tCOit
JUJVt
255
19, Tue de Téhéran - 7S00B PARIS
Téléphone
: S63 17 2B
REPONSE DU GROUPE DE LIAISON DE L'ECOLE JUIVE
AU TEXTE GOUVERNBEWAL DU 19 OCTOBRE 1983
hors de sa séance du 27 novembre 29BZt
le Croupe de Liaison de l'Ecole Juive,
représentant
l'ensemble
des organismes en charge de
l'Ecole
Juive en France, a procédé ô l'examen des
propositions
faites
le 29 octobre 29BS au nom du Gouvernement par
Monsieur le Ministre de l'Education
Nationale sur les
rapports entre l'enseignement
public et
l'enseignement
privé.
* Le Groupe de Liaison tient à rappeler le caractère spécifique
des écoles juives, instrument essentiel de la transmission du patrimoine
historique, culturel et religieux de la communauté juive.
A cet égard, il faut noter que le développement de l'école pri\
juive, amorcée au lendemain de la guerre dans une communauté décimée, p-ojrsi
de façon continue après l'arrivée des rapatriés d'Afrique du Nord, n'a été
p?ssible que dans le cadre général de la politique contractuelle des vingt
dernières années.
C'est
un projet éducatif
qui est là leur en
les constitue dans
un vécu quotidien.
dans ce contexte que l'Ecole Juive a ^progressivement élat
qui permet à ses élèves non seulement l'accès à la cultur
tant que citoyen mais aussi la connaissance de celle qui
leur identité propre, matérialisée en particulier par tou
En tant qu'expression de cette identité au sein de la coirramaut
nationale, l'Ecole constitue pour l'ensemble de la communauté juive un acqui
fondamental auquel elle ne saurait renoncer.
Le Groupe de liaison réunit le Fanas Social Juif Unifié, la Fédération Nationale
des Associations des Parents d'Elèves, l'Association des Directeurs d'Ecoles,
les Conseils d'Administration et l'Union Nationale des Enseignants des Ecoles Juiv
- 2 256
• Le Groupe de l i a i s o n relève avec i n t é r ê t dans le texte gouvernemental la réaffirmation de t r o i s principes fondamentaux auxquels i l est
fermement attaché :
- liberté de l'enseignement,
- égalité de tous devant l'éducation,
- respect des consciences.
' ;
,
Il note positivement :
- que l'application de ces principes se fera dans un
"cadre contractuel" respectant l'autonomie et l'identité des écoles à travers
leur projet d'établissement,
- que de même seront pris en compte les options des famille
et leur choix éducatif,
- enfin, que la méthode proposée est définie comme un
processus de résolution graduée et négociée et non comme l'examen d'un catalog
de propositions normatives.
Il considère ces points comme une ouverture devant permettre un
examen constructif de l'avenir des relations entre l'enseignement public et
l'enseignement privé. Dans ces conditions, le Groupe de Liaison déclare qu'il
s'associera à la recherche concertée ainsi mise en place.
* Cependant, le Groupe de Liaison tient à signaler d'emblée un
certain nomore de points qui lui paraissent inacceptables car ils entraînerait
la perte de l'autonomie de l'école juive et placeraient celle-ci dans l'impossibilité de mettre en oeuvre son projet éducatif. Il s'agit notamment de la
nomination du chef d'établissement par l'autorité publique et de la titularisation des personnels enseignants volontaires dans les corps correspondants
de l'enseignement public dès lors qu'elles mettent en cause le choix, la
continuité et l'unité de l'équipe pédagogique.
De surcroît, sur de nombreux points, le texte du 19 octobre 1983
comporte des ambiguités et suscite de vives inquiétudes. Ces points appellent
donc des éclaircissements et nécessitent une évaluation approfondie de toutes
leurs implications.
C'est ainsi que Te concept de besoin scolaire reconnu demande à
être analysé en fonction de la configuration particulière de la population
juive dans sa distribution géographique.
Il en va de même, pour ne citer que quelques exemples, de la pla
de l'instruction religieuse dans l'organisation de la semaine scolaire, du eh
et des modalités du.contrôle public dans la mise en oeuvre des .projets, d'éta
sèment., des conditions d'emploi et de 4a situation des personnels non enseign
de la formation initiale des maîtres, ...
•• •/ • • •
- 3 257
La complexité de ces problèmes et les enjeux qu'ils conportent
permettent de mesurer l'importance du processus de concertation qui va ainsi
s'engager. Celui-ci serait évidemment compromis .par toute initiative législative ou réglementaire prématurée qui anticiperait les résultats délia
discussion.
Le Groupe de Liaison formule au contraire l'espoir que chacun
puisse apporter sa pleine contribution à une véritable rénovation du système
éducatif français dans un climat de réelle sérénité.
*
•
•
• i
257
PIECES ANNEXES A.8 (Secondaires)
Répartition hebdomadaire des heures de Kodech
REPARTITION PAR NIVEAU
Cours de Pentateuque, prophète, Talmud
selon les niveaux sont dispensés sur
4 h
REPARTITION PAR CLASSE (6e, 5e, 4e, 3e)
V
Cours de Dinim' '
I h
Cours de Pensée juive
3 h
Cours d'histoire juive
1 h
En dehors de cet horaire d'enseignement, les prières
du matin et de l'après-midi
(ainsi que celles du soir en hiver)
sont faites à l'école.
(1) Kodech : Enseignement religieux
(2) DInim
r Législation juive
258
PROGRAMME
D'HISTOIRE JUIVE
Classe de 6ème
- Introduction
: Rappel
= de Josué à Samuel
Brièvement
Davi d
Cours
Le
= la royauté de Saul et de
: La Royauté de Salomon
schisme
Le Royaume d'Israël
- Etapes principales jusqu'à sa
destruction
Le Royaume de Juda - Les grandes
Destruction
du premier
lignes
Temple
Exil en Babilonie et le retour à Sion
Classe de Sème
Rappel
: Le retour à Sion
Cours
: Construction
L'époque
du Deuxième
Temple
grecque - les Hasmonées - Hanoucca
Les romains en Judée
La guerre
La destruction du 2ème Temple et les retombées
de cette destruction
L'Exil
Classe de Aème
Introduction
: Les Juifs en Europe au Moyen-Age
"Ages d'or" , Expulsions, tolérance
époque et région.
Cours
suivant
- Le XVlIIe siècle et leXIXe siècle : Après
la révolution française : espoirs, décepti
réalisations
- La politique des différents régimes vis-àvis des Juifs
- Réforme, et contre réforme (Allemagne, Autr
Russie)
.'.'"•".;
259
Cl 8 sse de 3ème
- Cours
Le XIXe S et 3e XXe S
-
Emancipation - Assimilation
Le sionisme politique
Le nationalisme juif (1914-18)
1933 - 1945 : Hitler et Juifs La 2ème guerr
Mondi aie
- 1946-48 : La création de l'Etat d'Israël
En dehors de ces cours d'histoire Juive, les classes de
4ème et de 3ème sont, dans le cadre des cours d'hébreu Moderne
des cours de civilisation d'Israël
(sous forme de leçons,
d'exposés ou de projections).
Au programme :
- Naissance de sionisme politique - Cours, Etapes.
_ Hess - Pinsker - Herzl
- Les Congrès Sionistes
- La déclaration Balfour
- Différents projets de partage
- Les différents immigrations et leurs apports successif
- La création de l'Etat
- Les différentes guerres (Indépendance, Sinai, 6 Jours,
Kippour)
- Les institutions: gouvernement - Parlement
Armée
-
Justice
- Le système coopératif
Economie
Religion
: Kibboutz , Mochav
- L'éducation en Israël : Le système - les études
Le supérieur, le scientifique
- La culture (surtout la littérature)
- Les sujets d'actualité
(Election, guerre, grèves,
informations diverses)
260
PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX DU SECONDAIRE
- Niveau débutant et moyen
Garçons : Le Pentateuque dans le texte
Pentateuque : Récit
La Genèse de Adam à Joseph : Etude détaillée d
Thèmes cités .
Filles : même programme
- Niveau "Moyen-avancé"
Garçons : Pentateuque : Etude shématiques en rapport ave
le commentaire de la semaine
T
Michna : Selon les années : Baba Metsia
Sanhédrine
du traité Moed
Niveau Fort
Groupe 1 : Textes choisis de Baba Metsia et de Kidouchin
Groupe 2 :
(avec introduction à Tosafot)
- Niveau Moyen et fort
* Etudes shématiques du Pentateuque
* Chapitres choisis dans les Prophètes
261
PROGRAMME
DE D1NIM
(législation
juive)
- Classe de 6ème
Notions générales englobant
-
les thèmes
suivants
La Michna
Le Calendrier
Fêtes Juives
Prière
La Cacherout
Chabbat
Les bénédictions
- Classe de 5ème
Etude détaillée de la Cacherout
Rabbin WAGALI )
Les règles
^
(Basée sur la loi du
de "pétrir"
Cachérisation
de la viande
Cachérisation
de la vaisselle
Le Vin
Introduction
aux loi du Chabbat
Allumage des bougies
Cui sine
Bénédiction
Pour les garçons
L'être
du vendredi
soir
: La prière
humain et son prochain
-- Classe de 4ème et 3ème
Révisions
: Approfondissement
des fêtes
lois de la cacherout et
juives
Approfondissement
cernant
des
des notions étudiées con-
3e chabbat, les différentes
interdiciic
Une heure par semaine est consacrée dans toutes les classes
è la pensée juive. Les projets font l'objet
Professeurs et les élèves.
d'un choix par les
DEPAMIAUNT
DU RHONE
262
ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT PRIVE
CONTRAT
SIMPLE
entre
L'ETAT
el
L'ECOLE pT±JZL.±Ti: p r i v i t
d e f i 3 2 e t , , kO,
A.
à VJLL^UTJBANXr
juive
Boulin
CONTRAT
I
S I M PLE
263
-ri
Monsieur le l'r«-/ei du Wiont-, r e p r é s e n t a n t le Ministre de l ' E d u c a t i o n N a t i o n a l e ,
D ' u n e pdri,
•
l.i
M me <lxiuie IvLTKC Directrice
de l'Ecole p r ô m a i r j î p r i v é e
de f i l l : . . - , - ':C, r u e A . B o u t i n à VILLEURBANNE
juive
a g i s s a n t en q u a l i t é de Chef dudit é t a b l i s s e m e n t
M . l e Craoïd H a L L i n J e a n lO-IKC.
ips.s«nt en qualité de
pri-.onnt
Cfo-j»r^bi<J4jui—&U—Comité—tJO—£C£ii
civilement r e s p o n s a b l e de la g e s t i o n de l ' é t a b l i s s e m e n t .
morale.
•M. - J i . c q u ^ s ,D21EYFUS
.
.., »i.sant m qualité de P r é s i d e n t . , du C o m i t é d e B i e n f a i &ancc
personne
a y a n t la j o u i s s a n c e d e s b i e n s immeubles et des b i e n s m e u b l e s .
morale
3C3LpC&SC0aX&.pUC22.
D ' a u t r e pari,
Ji a été convenu ce qui suit :
A K T i r LE 1er lit. contiai s i m p l t est conclu entre J'Etat ei l ' E c o l e
•'«• , n : c «.. D o u t i n
p r i m a i r e
privée
j u i v e
de
fil 3 es,
à VILLEURBANNE
modifiée- P;,T l a l o i nc
. 1 e r j v n i i 1 £• ; ,1 . , „, ,
71-UOO
/
Les p a r u e s c o n t r a c t a n t e s se placent exprt
ressèment sous Je régime ct-lini par io loi ou ">1 décembre l ' ^ U le
• rl {• <-?•>;' su 22 avril 11>6U (modifié par les dc-creis n" 60-663 du 3 stpien.bre 1 % 6 e: n l lù-~'lJ^ du " i r r ; t r
•~..i t : it- decier n c 60-746 du 20 tuilier. ]'AïO in.odilit par le û t i i t - i n l "70-""A' du f> septembre 1 't."-7 0 > it.a-.ns
•.•.:;a: simplt conclu par l e s é i a b l i s s e n i e n i s d'erit.eirnrnieni prive
264
u n du présent contrat, en conformité de l'article 3 du décret n° 60-390 du 2 2 avril i960 (modifié
""u-^'M du 9 septembre 1970), les classes suivantes:
\
Am
\< y_^ -
265
hr. application de l'article 2, alinéa 1er du décret n- 60-3W du 2? avril i 9 6 0 (modifié p»i le décret nt70">ljA
du *' srptrmhtr 19?Û), l'activité scolaire sera organisée dan» ce» cla»»c» suivant un horaire qui, pour ch»cune drs
matière» de hase (dan» le premier degré : lecture, écriture, françai», calcul , dan» le» autre» ordre» d'en»eif nrmrnt
discipline» af/rctéc» de» plut fort» coefficient» dan» le» examen» officiel»), n ' e n pa» inférieur de plu» dr 20 %
à l'horaire en vigueur dan» le» c l a t t e » correspondantes de (enseignement public.
Si des cours ei e x e r c i c e s religieux oni lieu dan» l'établissement, ils seront placé» à de» heures telle» que
l e s enfants dont la famille ne souhaite pas qu'il» y participent ne soient ni contraint» dr le» suivre, ni lai»»és
sons surveillance ou dan» l ' o i s i v e t é .
ARTICLE 4 Le Direcieur de 1' eiablisstment devra soumettre à l'approbation de l'insprcteur d'Académie dan» la prenurif quinzaine dr chaque année scolaire, le nombre de» heure» d'enseignement par c l a s s r ou division dr c l a s s r
ci pji discipline, ainsi qur la distribution de» postes d'enseignement et le service dr chacun dr» maures.
Ll: l En vue de .l'application du même article, le directeur de l'établissement déclare que les manuels u t i l i s e s
dans l'établissement à la date de la signature du présent contrat sont l e s suivants :
•(voir annexe au contrat)
Le Directeur s'engage à faire part à l'Inspecteur d'Académie de tout changement affectant la présente
l i s t e un mois au moins avant la rentrée scolaire à l'occasion de laquelle doit survenir ce changement, et, au c a s
où un ou plusieurs de c e s manuels seraient interdits, à renoncer à leur u s a g e .
266
AKTIQ.r " L ' é t a b l i s s e m e n t s ' e n g a g e à respecter 1» durée de l ' a n n é e s c o l a i r e telle q u ' e l l e e s t fixée pour l ' e n s e i g n e m e n t
.1 Le Direcreur de l ' é t a b l i s s e m e n t r e s p o n s a b l e de U vie s c o l a i r e , selon les termes de l ' a r t i c l e 10 du décret
> VI» du 22 avril 1960, s ' e n g a g e à y faire régner la régularité et la d i s c i p l i n e en p a r t i c u l i e r par un contrôle
t des p r é s e n c e s et d e s a b s e n c e s .
L« conclusion du présent contrat ne s a u r a i t entraîner dérogation aux r è g l e s concernant l'obligation s c o l a i r e
i lu cju t l l r est définie par la législation en vigueur.
IX.1.1. h Une dérogation e s t a c c o r d é e d a n s le cadre de l ' a r t i c l e 1 du décret n° 60-390 du 2? avril
> <niodifit par le décret n° 66-663 du 3 septembre 1966) pour une durée de
c l a s s e comportant un ef/ectif de
Lifi état des e / l e c t i f s , certifie par le D i r e c t e u r de. J' é t a b l i s s e m e n t , sera a d r e s s é dans la première o u i w a i n t
oc chaque année scolaire à l'Inspecteur d ' A c a d é m i e . Si l e s effectifs s ' a c c r o i s s e n t , un avenant a u p r é s e n t contra;
pou:r<i être conclu è la demande du Directeur de l ' é t a b l i s s e m e n t , a p i e s a \ i s moti\é de l ' I n s p e c t e u r d ' A c a d é m i e ,
er. vut dr dédoubler les c l a s s e s d e v e n u e s p l é t h o r i q u e s . Si, par contre, les t / l e c t i f s des c l a s s e s s o u s contrat dini.n.uent, au point que les d i s p o s i t i o n s du décret n° 70-113? du B décembre 197C ne soient plus r e s p e c t é e s , le
contrat sera de plein droit soumis à révision et l'Inspecteur d'Académie envisagera a \ e c le Directeur la conclusion d'un avenant dans lequel la r é o i g a n i s a n o n n é c e s s a i r e sera r é a l i s é e , s o n par des groupements d ' é l è v e s ,
s o n par une réduction du s e c t e u r sous c o n t r a t . Si enfin les effectifs des c l a s s e s s o u s contrat diminuent au point
que l ' a p p l i c a t i o n des d i s p o s i t i o n s du deciet p r é c i t é ne soit plus p o s s i b l e , ou s ' i l s deviennent inférieurs au nonrirt -autorise par une dérogation antérieutemcnt a c c o r d é e , le contrat devient caduc de plein droit au 30 iuin sui\«r.:
..-•_! detogatior. accordée par le Ministre de l ' E d u c a t i o n N a t i o n a l e , sur la demande du D i r e c t e u r de l ' E t a b l i s s e m e n t
267
AHTICLI '
Couiornirmcm aux d i s p o s i t i o n s dr l ' a r t i c l e 4 du décret n" 60-3r>0 du 22 avril i 9 6 0 , l ' E t a i prend en c h a î n e ,
1rs conditions fixées par 1rs a r t i c l e s 1,2 ci 3 du d é c r e t nD 60-746 du 2h juillet i 9 6 0 , la rémunération d e s
' i s a/'W-rs
h n application d r l ' a r t i c l e 10, a l i n é a 2, du d é c r e t n° 60-390 du 22 avril 1960 (modifié par l ' a r t i c l e 6 du de•. "(>-"")A du 9 septembre 1970), le Directeur s ' e n g a g e A exiger dr ce» m a u r e * l ' i n t é g r a l i t é du s e r v i c e correstut n leur rétribution, t a n s di-passer le maximum e x i g i b l e des maître* de l ' e n s e i g n e m e n t public occupant un
' i t orrespondant.
J-.is vur ri' a s s u r e r la régularité du s e r v i c e d a n s l e s c l a s s e s qui font l'obiet du contrat et par référence a
.v Ii- l u , alinéa 1er, du d é c r e t n° 60-391) du 22 a v r i l i 9 6 0 , le Directeur s ' e n g a g e à tenir un r e c u i r e journalier
présence:, et des a b s e n c e s d e s m a u r e s r é t r i b u é s par l ' E t a t , suivant les rubriques s u i v a n t e s :
1«< - a b s e n c e s poui m a l a d i t , | u s t i f i é e s pat la production d'un certificat médical cl a b s e n c e s résultant de
.implication des lois s o c i a l e s .
?• - a b s e n c e s pour c o n v e n a n c e p e r s o n n e l l e a u t o r i s é e s par le .Chef d ' é t a b l i s s e m e n t .
V - a b s e n c e s non jus t t i r é e s .
,
L'Inspecteur d ' A c a d é m i e e s t a v i s é s a n s d é l a i de ces a b s e n c e s par les s o i n s du Directeur de l ' c i a b l i s s e -
H 1.1. 10 < onformément à l ' a r t i c l e 3 au décret 70-796 du 9 septembre 1970 l e s charges s o c i a l e s et f i s c a l e s incombant
i..pn>M-u.r et afférentes aux rémunérations p e r ç u e s par l e s m a u r e s a g r é e s , sont c o u v e r t e s par l e s c r é d i t s affecta lon.is scolaire d a n s la limite d e s sommes a u x q u e l l e s ouvrent droit l e s effectifs d ' é l è v e s des c l a s s e s s o u s
. . :ia: simple.
En c a s d insuffisance de c e t t e c o t a t i o n , le complément des charges est payé par l ' E t a t pour le compte de
]' e i a b h s s e m e m .
Compte tenu de t o u s l e s éléments de la rémunération des m a u r e s agrées pris en chaîne par l ' E t a t , l'exicr[«• simple peut donner lieu à une contribution d e s f a m i l l e s , s'élevant au maximum à la somme de
pat m o i s , à raison de neuf m e n s u a l i t é s par a n n é e s c o l a i r e .
1 > x u r n a t s u r v e i l l é , s'il est a s s u r é dans l ' é t a b l i s s e m e n t et s'il n ' e s t pas pris en charge pa: la cor,r.une.
. . v n r t lie»; è une contribution du même taux que le taux prévu pour l'externat surveille dans les établ.f st,- m i s
M-.iiicnuTii publie rit ia commune ou à déiaut d une commune comparahit- prise tomme tcieit-nce par 1 Jr.spe,• AL jdtn.it.
•ii'"LE n -
neuf
ans
Lt présent contrat e s t conclu pour une période d t X ï J X X K i : à compter du
13
SCpt.ern'brfc:
li-TIi-
1 M rc-nouvelle par r a c u e reconduction XJUX aèfcjx^e^XJiiKHjLX^X.SL'KXq^ai^iKj^t
* tl>£>wii:e_IXJU". s a j t
.::..IÎII>I contraire de l'une d e s deux p a r t i e s notifiée à l'autre paitie par lettre recommandée a v e c a i c u s t ûr
..•• :r>>is .mois av«ni la .date d expiration de Ja p e n o ô t rr coi'U.
268
Le contrai peut a IOUI moment e u e résilié d'un commun accord entre le» partir», i charpr pt-uî
donner un pieavid de t r o u m o i s «L personnel rétribué par l'Etat.
FAIT à LYON, le
*. & Of. ?
*t " " ^J
L E P R E F E T DU RHONE.
, ,1., PI MM»
.t
vji.d»'"''-
!>.i,ond PtlMIlf l>0?f.!!lA
Le Directeur de l'Etablissement.
V
hs
Le représentant de la personne
•int i«» louissance d e s biens meubles ci immeubles
L e représentant de la personne
responsable de la gestion de l'établissement
elits à
UlPARIf
M l N l DU RrtONt
269
ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT PRIVE
CONTRAT
D'ASSOCIATION
• ntr» :
L'ETAT
•t
Coll&gre P r i v é J u i f
40, rue A.Boutin
6^100 VILLEURBANNE
L'ÉCOLE
CONTRAT
270
D'ASSOCIATION
bnuc :
Monsieur ie Préfet du R h ô n e , représentant le Minisire de l'Education Nationale,
D'une p a r t .
Et
M
>^KNOUZ
Directeur
dn C o l l è g e
Privé
Juif
de
LYC
.agissant en qualité de chef dudit établissement.
M R i c h a r d VERTENSCHLAG
agissant en qualité de P r é s i d e n t d u C o m i t é
de
l'Ecole
4
personne morale civilement responsable de la gestion de l'établissement.
M
.iL'issani en qualité de
——
' n < u r 11—iu jnuu»B»et étt biens immeuble» et 'ries bte.ru ni futile a, iiftinniit
.. 1 • [jir\ MITHFI , (i/*mr'iirvm à 1 VOV If, A , tutiiy* Arfitilplt* ^ h>> "
\
par MM. Ihivl l OUL1
>ns mandataires, suivant procuration régulière du
D'iutre pari,
il a été convenu ce qv î s»»'. :
AKTICLE 1er •
VT) contrat d'association à renseignement public est conclu entre l'Etat
J u i f 4 0 r u e A . B o u t i n 6 ° 1 O 0 VILLEURBANNE
le
Collège
Privé
Les parties contractantes se placent expressément sous le Tégime par la loi du 31 décembre
W59 ( ] ) . le décret n ° 6 0 3 8 9 du 22 avril i 9 6 0 (modifie par le décret 70-793 du 9 septembre
JV/U) (2t. le décrel n ° 60 745 du 28 juillet i 9 6 0 (modifié par le décret 70-795 du 9 septembre
IV7UJ ( 3 | . relatifs au contrat d'association à l'enseignement public, conclu par les établissements
d'enseignement privé.
(l)cornpléiérpartaloiiio71-400du 1er juin 1971 et h loi n° 77-1285 du 25 novembre 1977.
<2l modifié par le décret n° 78-247 du 8 mars 1978.
(3) modifie par k décret n° 78-249 du 8 mar* 1978.
Akiin t :
271
f-ont l'objci du pitkcnt roniril en conformité de i'articlr 6 du décret n ° 6 0 3bV du 2? «vnl
1^60 Inwdific par 1 article 3 du décret 70-793 du 9 septembre
19701
cycle pédagogique, comprenant lei cissiei tuivantei :
\
• 3-
272
ARTICLE 3 Toute extension, réduction ou modification du secteur pédagogique sous contrat fera l'obiet d'une
entente préalable et d'un avenant au présent contrat. Tout changement de Directeur sera porté à l» connaissance de l'inspecteur d'Académie.
ARTICLE 4 •
Le Directeur de l'établissement devra soumettre à l'approbation de l'Inspecteur d'Académie dans
,» première quinzaine de chaque année scolaire, le nombre des heures d'enseignement par c l a t t e s ou
oivi&ioru. de c l a s s e s et par discipline, la distinction des postes d'enseignement et le service de chacun
des maures, la liste des effectifs par c y c l e , parties de c y c l e s , c l a s s e s et division de c l a s s e s .
\
- 4 -
273
AhTK Ll %
L ' é i a b h s s e m e m c o n i i a n i n i s'en^a/je s e l o n le» d i s p o i i n o n i de l ' a r t i c l e 3 du décret 6 0 389 du
?. avril i'H-,0 (modifié par 1 a r t i c l e 2 du dé ciet 7 0 - 7 9 3 du 9 s e p t e m b r e 1 9 7 0 ) à r e s p e c t e r l e * programme*
ri l e s r è g l e s f e néra l e s a p p l i q u é e s .dans l ' e n s e i g n e m e n t public en matière d'horaire.
Dérogation éventuelle :
,i T I C L E 6 Le D i r e c i e u r dr l ' é t a b l i s s e m e n t , par r é f é r e n c e aux d i s p o s i t i o n s de l ' a r t i c l e 9 de l ' a l i n é a 1er du
. ICI n<- 6 0 3B9 du 22 avril i 9 6 0 , a s s u m e la r e s p o n s a b i l i t é d e s é l è v e s d e s c l a s s e s s o u s contrat pendani
:t- lu durée de leur présrncr dans l ' é t a b l i s s e m e n t . Ils s o n t , pendant l e i c l a s s e s et pendant l e s interir-.\ qui séparent l e s c l a s s e s , l'obiet d'une s u r v e i l l a n c e c o n t i n u e .
L e D i r e c t e u r j ' t n ^ f r à r e s p e c t e r et à /aire r e s p e c t e r l e s r è g l e s s u i v a n t e s :
.t contrôle d e s p r é s e n c e s et d e s a b s t n e e s e s t e f f e c t u é une fois par demi-iournee . un registre d'appel
r M trtyu où sont n o t é e s 1rs p r é s e n c e s et l e s a b s e n c e s , toute a b s e n c e qui n'a p a s pour raison J« n a : « J i c
- . ; t élit p r é a l a b l e m e n t a u t o r i s é e : , toute a b s e n c e non a u t o r i s é e e s t s i g n a l é e a la famille qui e s t i n w i t t
. en iaire connaître le motif | l ' é l è v e n ' e s t a d m i s a p r è s une telle a b s e n c e que muni d'une lettre l u s u f i . «.tive s i p n é e de s e s parents ou c o r r e s p o n d a n t s ; a p r è s toute a b s e n c e pour maladie d é p a s s a n t une scrr.aint un certificat m é d i c a l e s t e x i f é .
En ce qui concerne l e s é l e v é s
. i s i a t i o r . t-n vigueur
u
TU LI:
s o u m i s à . l ' o b l i g a t i o n s c o l a i r e , l ' é t a b l i s s e m e n t s e conforme ê le.
" -
L ' é t a b l i s s e m e n t l ' r n f a f t à r e s p e c t e ! la durée de l'ar.nér s c o l a i r e te lie q u ' é l i t e s t fixée pour
t i: sr i j. netiit-nt public
•i r u
LE
-b -
l'ai r t i é r r n c e aux d i s p o s i t i o n s de l ' a r t i c l e 9 , a l i n é a 3,-du décret n c èX'-^B 0 Êk +2 ?\ U L1 ^ 0 i ' e t o • t M.t-nt communique aux f a m i l l e s l e s r é s u l t a t s du travail s c o l a i r e et l e s a-j*p-iT-»-.T\*ri-' d e s maîtres par
.••••vu d'un carnet périodique et d'un bulletin t r i m e s t r i e l . L e s m a u r e s d e s c l a s s e s " s o u s contrat seront
i.s.rs à a c c o r d e r d a n s r é t a b l i s s e m e n t , c i en d e h o r s d e s h e u r e s de c l a s s e , un entretien privé aux pa• -s dt leurs é l è v e s qui en exprimeront le d é s i r .
. . ,1 1 > •< - 1 ' ux i ern-i l M i u p l f
fît
t;ratiiil.
2 74
La c o n t r i b u t i o n d e m a n d é e a u x f a m i l l e s p o u r c o u v r i r l e s
i r a i s p r é v u s a l ' a r t i c l e 15 d u d é c r e t n* 6 0 - 7 ^ 5 du 28 j u i l l e t l'/uo
( m o d i f i é p a r l ' a r t i c l e 10 du d é c r e t 7 0 - 7 9 5 du 9 s e p t e m b r e 1 9 7 0 ) ,
s ' é l è v e a u maximum a l a somm* m u n s i n » ! ' - d e
par
A cette contribution, s'ajoutent
- pour 1 'externat
jr% (
les redevances suivante: :
surveillé :
francs) par moi;
- pour la demi-pension :
F# (
- pour l'internat
F. (
élève
f r a n c » ) par tniiest:»
:
*r~~~
francs) par
tnmest:
L'externat surveillé donne lieu de la part des l'amilh-5
à une contribution trimestrielle identique à celle perçue à cet effet',
dans les établissements d'enseignement public c o r r e s p o n d a n t s .
ARTICLE
10 - La rémunération des maîtres accomplissant le service prévu
à l'article 2 est à la charge de l'Etat dans les condition;
fixées par les articles 1, 2 , 3 et k du décret nm 60-7^*5 du 26 juillet
lyoO (modifié par les articles 1 et 2 du décret n* 70-795 du 9 septembre 1 9 7 0 ) . Le Chef d'établissement s'engage, selon les dispositions
de l'article 9, alinéa 1er, du décret n - 60-389 du 22 avril i960 et
de l'article 10 du décret n* 60-7^5 du 28 juillet i960 (modifié par
l'article 6 du décret n* 70-795 du 9 septembre 1970) à exiger de ses
m a î t r e s , ^1 *intégralité du service correspondant à la rétribution qu'ils
perçoivent ; sans dépasser le maximum exigible des m a î t r e s de l'enseii;nenient public occupant l'emploi c o r r e s p o n d a n t .
En vue d'assurer la régularité du service dans les classes
,ui font l'objet du c o n t r a t , et par référence à l'article 9» alinéa 1er,
UJ- décret n° 6O-389 du 22 avril 19-60, le Directeur s'engage à tenir
••n registre journalier des présences et des absences des maîtres rétribués par l'Etat, suivant les rubriques suivantes :
' ° - Absences pour m a l a d i e s justifiées par la p r o d u c t i o n d'un certificat
médical et absences résultant de l'application des lois sociales
_
-°
°
Absences pour convenance p e r s o n n e l l e , autorisées par le Chef
d'établissement
- Absences non j u s t i f i é e s .
L'Inspecteur d'Académie est avisé sans délai de ces abst-necs
•:" les soins du Directeur de l'établissement.
i I<-1.E 11 - L'Etat assume la charge des dépenses de fonctionnement
(matériel) dans les conditions fixées par l'article 1 •) du
ret n' 00-7^5 du 28 juillet 1960 (modifié par l'article A du décret
7î*-2-'»9 du 8 mars 1 9 7 8 ) .
La contribution annuelle de l'Etat est fixée par 1 'arrêté
ministériel du £ \ l o ^ o
JV&O
pour les établissements de catégorie
A2Bis
correspondant aux anciens collèges n a t i o n a u x classiques et
modernes (ler cycle)
avec m a j o r a t i o n , soit pour la somme
I4O7 F.
P<^
;
" '
r
*
leve
•"(rat,-
Tr^w^J(VAinscrit au début de chaque
trimestre dans les classes sous
2 75
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
DE L'ÉCOLE JUIVE DE LYON
40
rue Alexandre Bourtn
1"V2
6 9 1 0 0 VILLEURBANNE
Tel <7. 8 5 2 4 4 8 7 & 8 2 4 3 8 9 1
Lyon, le
Madame, Monsieur,
Nous avons en date ri B Mai organisa notre première a c t i v i t ' '
en -n conrert l i t " r g i r e rionn-'; - l a s a l l e ries Fêtes de l a Mairie
ri-- 6nme arrondissement.
Nous avons &t& he.-reux d ' a c c u e i l l i r 250 personnes, nouveaux
essentiellement.
Nous portons % votre connaissance l e b i l a n d^taill-* c i - j o i n t
rie c e t t e a c t i v i t * .
Nous conformant n not^e b t d ' a i d e r l ' E c o l e T se tf^vjelopper
e t % pours'.'ivre son oeuvre éri jcat-i ve, nous avons ri'cid' de
v e r s e r int-'oralement l s h V.--fi ne de c e t t e manifestation %
l ' E c o l e Juive l e s Membres d b rea • se chargeant pa - l e - r
propre moyen de s ' a s s u r e r un fo^-l de c a i s s e de fonctionnement.
Nous avons, ri-'S l e surl-enriemain de l a f ê t e v e r s - à l ' E c o l e
l a somme de-7*DQ0 Frs ; l e compl 'ment sera remis à ^'Etablissement
d? s l e paiement des d e m i " r e s fact i r e s .
Nous p r o f i t o n s de ces l i g n e s pour remercier t o u t e s l e s personnes
nui ont contribuées ^ l a r : - " s s i t e de c e t t e manifestation.
Dans l ' e s p o i r rue notre Ecole remplisse pleinement ses b u t s ,
Nous vous prions rie c r o i r e , Madame Monsieur, % l ' e x p r e s s i o n
de nos sentiments l e s m e i l l e u r s .
M . MARCEL ZEMMOUR ,
PRESIDENT
MME ESTHER GDLDCHEH
•
;
:
TRESORIERE
• •
276
BILAN FINANCIER DE LA FETE DES
-
ArJCIENS ELEVES DU B MAI 1983
DEPENSES
O^
RECETTE :
P . T. T.
369,— F
BILLETS
7 640 f — F
IMPRIMERIE
910,— F
BUFFET
2 075 . — F
SONORISATION
474,50 F
LOCATION SALLE
799,— F
BOISSONS
279,76 F
DON M. KORSIA
(Montant sa facture)
DONS
POURBOIRE
50,— F
DERNIER TIMBRAGE
2 882,26 F
240 f _ F
TOTAL
3 122,26 F
TOTAL
BENEFICE
TOTAL
279,76,—
160.- F
10 154,76 F
7 032,50 Frs
Nous devons noter que nous avons bénéficié de dons,substantiels qui nous
ont aidés à améliorer notre bénéfice au profit de l'Ecole.
Il s'agit surtout de la facture des boissons, de la prestation du chanteur,
et de l'orchestre, mais aussi de frais mineure tels, nappes, serviettes,
verres, pBpier , enveloppes, téléphone...»..,, que tous les généreux
donateurs (particuliers ou associations) en soient remerciés par ces lignes,
277
PREMIERES ASSISES DE LA JEUNESSE JUIVE
29, 30 Avril et 1er Mai 1984
HYERES
CONCLUSIONS DES ATELIERS (SYNTHESE )
" IDENTITE JUIVE ET CONNAISSANCE DU JUDAÏSME
Les participants aux Assises reconnaissent la nécessi
d'élever le seuil des connaissances juives de leurs membres c
par-delà, de leur environnement. Ainsi entendent-ils viser à
l'approfondissement et au renforcement de l'identité juive,
par l'amélioration des méthodes d'éducation informelle faisar
appel à la transmission des connaissances.
Pour y parvenir, il est décidé de constituer un group
d'étude et de réflexion composé de représentants de mouvement
de jeunesse et d'éducateurs et ayant pour tâche de :
1. Définir un "essentiel" de connaissances du judaîsn
et d'Israël que doit recevoir un jeune Juif dans un mouvement
de jeunesse, en tenant compte des pôles d'identification :
Israël, judaïsme, Histoire juive.
2. Constituer un dispositif de moyens didactiques pou
la transmission de ces connaissances.
3i S'attacher à redéfinir, selon les approches de
chaque mouvement, les valeurs qui donnent un sens à cette
connaissance.
- CENTRALITE D'ISRAËL
Dépassant toutes les controverses qui font encore
irruption dans le champ de l'éducation, les participants des
Assises de la Jeunesse Juive estiment que désormais la
reconnaissance de la centralité d'Israël en tant qu)Etat
constitue "le plus haut dénominateur commun" de. tous les
responsables de jeunesse et de communautés. Dans cet esprit,
ils décident de tenir les prochaines Assises de la jeunesse
juive à.Jérusalem.
- «•/•*•
278
Ils recommandent de traduire dans les faits ce
consensus :
1. En généralisant l'enseignement de l'Hébreu dans
les structures d'éducation formelle et informelle.
2. En faisant mieux connaître Israël par des cours
intégrés dans les programmes et des voyages permettant la
découverte de la réalité israélienne.
3. En organisant des sessions de formation de cadres,
en Israël.
Les mouvements haloutsiques sont prêts à jouer un
rôle actif dans ce domaine et demandent que leur soit facilit
l'accès à la presse juive écrite et parlée, afin qu'ils 'puissent présenter les diverses formes d'intégration de vie,
d'étude et de travail en Israël.
Il est souhaité que l'Alyah devienne une donnée
naturelle de la vie communautaire et soit prise en compte par
les institutions. A titre de symbole, ils préconisent que la
communauté et ses institutions prennent l'initiative chaque
année d'organiser la fête du Yom Haatsmaouth.
ACTIONS DE COOPERATION
1. Les solutions concernant la frange importante des
80 % des jeunes Juifs dits "de l'oubli et de l'indifférence"
dépendent en bonne part de la coopération entre éducateurs,
enseignants et animateurs. Cette coopération se traduira
dans l'immédiat et prioritairement par des actions concertées
2. On entreprendra un travail en commun avec les
médias juifs et non juifs dont l'impact est considérable,
afin de diffuser et faire mieux comprendre les projets
éducatifs de toutes les organisations d'éducation formelle
et informelle.
3. Pour poursuivre le dialogue commencé aux Assises e
traduire dans les faits la nécessité d'actions communes,
il est envisagé de mettre en place, de façon permanente,
une instance de coopération, représentant l'ensemble des
organisations concernées et véritable lieu d'échange d'information, de réflexion, de concertation, de planification de
l'action auprès de la jeunesse.
*
4. Au-delà des actions en direction des jeunes dits
"inorganisés", on entreprendra des rencontres "physiques"
et pédagogiques entre les réseaux d'éducation informelle et
l'école juive pour renforcer et confronter la méthodologie
d'acquisition des connaissances juives.
279
QUELQUES ACTIONS COMMUNES ENVISAGEES
1. Participation d'une délégation unitaire aux manifestations prévues dans le cadre de l'année internationale de
la Jeunesse en 1985.
2. Expositions de la jeunesse juive et organisation c
"Douze heures pour la jeunesse juive".
3. Action concrète pour Israël dans le cadre du progran
Renouveau de l'AUJF à Nétivot : constitution avec des représentants de tous les mouvements de jeunesse d'un groupe charj
de mettre en état l'entrée de la ville de Nétivot et de
renforcer les actions volontaires de ce type.
PROJETS NOUVEAUX
1. Mise sur pied d'un projet de recherche sur les
méthodes et les contenus d'un enseignement juif pour les
enfants de 7-12 ans, cette recherche devant aboutir à la
définition d'une pédagogie nouvelle pour l'enfant juif,
tenant compte des changements récents en ce domaine.
2. Création d'un centre de recherche et d'informatior
sur l'innovation. Cette structure serait en particulier
chargée du soutien et du suivi des actions visant le public
des jeunes hors de toute vie juive organisée.
3. Proclamation d'une "Charte pour une pédagogie de 1
solidarité" tendant à insérer cette notion dans le système
des valeurs éducatives de chaque mouvement.
4. Développer une formation d'animateurs adaptée aux
besoins de milieux socio-culturels défavorisés, pour
développer des programmes dans cette direction.
5. Création d'un fonds de bourses pour des projets
éducatifs relatifs à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
6. Création d'un journal de jeunes destiné au public
des 8-14 ans permettant une collaboration plus avancée entre
journalistes et éducateurs juifs.
7. Etablir un catalogue présentant les possibilités
d'études et d'acquisition de connaissances juives existant au
niveau des régions : universités, écoles juives, oulpanim,
centres de formation,livres et thèses sur des sujets juifs,
afin de fournir à toutes les organisations de jeunesse et
d'éducation formelle ou informelle l'information sur toutes
les possibilités existant dans la Communauté et de leur offrir
la possibilité de diffuser largement ces informations.
8. Obtenir l'aide à la création et au fonctionnement
restaurants universitaires juifs, lieux de rencontres privï-^
légiés, notamment en province.
280
ACTIONS DE FORMATION
1. Des séminaires d'étude portant sur le judaïsme et
Israël seront organisés en commun par les mouvements et
associations présentes aux Assises, afin d'intéresser le plu:
grand nombre possible de participants et de faire progresser
la conception et le contenu de ces séminaires.
2. La formation des cadres visera également une
initiation aux problèmes de l'antisémitisme et du racisme.
3. Il importera également de renforcer les connaissar
sur la cité et l'environnement.
4. En visant le développement d'activités nouvelles
d'animation des collégiens et lycéens dans leurs lieux
d'étude, on cherchera à recruter et former des jeunes adultes
l'efficacité de ce groupe d'âge ayant été reconnue à travers
plusieurs expériences.
5. On suscitera des activités pour étudiants qui
permettront d'amorcer et de perfectionner un processus de
formation adaptée à leurs besoins.
JEUNES ADULTES
Les participants aux Assises considèrent qu'à l'heure
actuelle, le rôle des organisations d'éducation informelle
doit se prolonger vers les jeunes adultes, par des activités
adaptées à cette catégorie d'âge.
Ils recommandent à cet effet :
- la formation d'équipes de bénévoles spécialisés dan.
ce domaine, ainsi que la coordination des expériences, pour 1;
plus large extension possible de ces activités.
JEUNES ET .MEDIAS
Il est envisagé :
1. L'ouverture d'un chantier permanent de travail
commun entre éducateurs et informateurs, lespremiers devant s
former à l'utilisation des médias comme outil pédagogique, le
seconds jouant le rôle dé "prolongateurs" de l'action éducativ
2. On fera en sorte d'obtenir des temps d'antenne poui
les différents mouvements de jeunesse et de faire régulièrement des pages "Agenda communautaire" dans les grilles de
programmes pour que les radios servent d'outils annonceurs
•aux manifestations communes prévues par les éducateurs.
o
281
B I B L I O G R A P H I E
ARENDT H, Sur l'antisémitisme, Paris, Calmann-Lévy, 1973 (Traduction
M. Prouteau). 296 p
ARON R, Mémoires 50 ans de réflexion politique ,Jùlliard J.983. 778 P
ARON R, De Gaulle, Israël et les Juifs,
on, 1968. 187 p
ARON R, Israël face à la tragédie, Le Figaro Littéraire, Paris, N° 1104.
1967.
ARON R, Le Judaïsme lier, demain, Paris, Buchet-Chastel, 1977, 238 p
ASSOULINE P, Les nouveaux convertis : Enquête sur des chrétiens, des
'•
Juifs et des musulmans pas comme les autres, Paris, Albin Miche
1981. 242 p
BARON S.W., Histoire d'Israël, Tome 5 PUF 1964 374 p
BENSIMON D, L'achjcation en Israël, Paris Anthropos, 1975. 400 p
BENSIMON D, L'intégration des Juifs Nord-Africains en France, Paris,
Mouton, 1971. 263p
BENSIMOR, D et PERGOLA D, Sondage sociologique, économique auprès des
V Juifs en France, Yod. 1976.
BLUMENKRANZ B, Juifs et Chrétiens dans le monde occidental, Publication
de l'école pratique des hautes études : 6e section, sciences
économiques et sociales, Paris La Haye, Mouton, 1960. 440 p
BJLUMENKRANZ B, Le Grand Sanhédrin de Napoléon, Toulouse, Privât, 1979.240
BOURDRE'L P, Histoire des Juifs de France, Paris, Albin Michel, 1974, 62 4
BREDIN J, L'affaire, Paris, Julliard, 1983. 551 p
BRISSAUD J.M, L'antisémitisse en Union-Soviétique, Paris, IREP, 1980. 33°
CATARIVAS D, Israël, Paris, Editions du Seuil, Collection Petite Planète,
n° 14, 1974.
CATARIVAS D, Les Israéliens, Paris, Générale d'Edition, Le Livre de Poche
Edma, encyclopédie du monde actuel, n° 4460, 1976.
CHALET J.A, Monseigneur Lefebvre, Paris, Pygmalion, 1976. 256 p
CHAPIRO M, le mystère Juif, Neuchatel, à la Bacconnière, 1978, 84 p
CHOURAQUI A, retour aux racines : entretiens (d') André Chouraqui avec
Jacques Deschanel, Paris, Le Centurion, 1981. 255 p
CHOURAQUI A, Marche vers l'occident : les Juifs d'Afrique du Nord, P.U.F.
Paris, 1952.
282
CHOURAQUI A, Théodore Hertzi Paris, Le Seuil, 1960.399 p
COHEN A, Le Talmud, Paris, Payot, 1970, A70 p
DAVIS V, La renaissance juive de nos jours, dans renouveau de la culture
juive,- Editions de l'université libre de Bruxelles, 1968. /
DECAUX A, Exodus, In : Alain Decaux raconte, Tome A-Paris, Librairie
Académique, Perrin, 1982. ?
DELPECH F, Sur les Juifs - Presses Universitaires de Lyon, 1983 Q/
DREYFUS E, Autour des Juifs de Lyon et alentour, Lyon : 1958. 156 p
EISENBERG J, Une histoire du peuple juif, Paris, A. Fayard, 1974, 568 p
[ENCYCLOPEDIE DE L'EDUCATION (En hébreu) Jérusalem.
ENCYCLOPEDIA JUDAICA, Education Jewish, Vol 5, Jérusalem et New-York, 1970
EZRAN A, Rituel des prières de 1'après-midi,de tous les jours, Paris,
Association culturelle sépharadite, 1966. 255 p
FLEG E, Correspondance pendant l'affaire Dreyfus, Paris, A.G. Nizet, 1976.
FEUERWERKER D, L'émancipation des Juifs en France, Albin Michel, Paris,
1976. 800 p
FRANCK CT, Le sionisme, Paris, Pr<esses universitaires de France (Que
et L.HERSLTVCWICZ
L.HbKSUVUWICZ V> sais-je,
sais-ie, N°
N° 1801),
1801), 198(
1980.
FRIEDMANN G, Fin du peuple juif ? Paris, Gallimard (Idée série sciences
humaines n° 7A), (1971 nouv. ed) 384 p
GIRARD P, Les Juifs de France de 1789 à 1860, Paris, Calmann-Lévy,
(collection diaspora), 1976. 296 p
GIRARD;P, De l'émancipation à l'égalité, Paris, Calmann-Lévy, (collection
diaspora), 1976.
GIRARD P, Les Juifs de France, Paris, B. HUISMAN (Collection Index n° 1 ) ,
1983.
•'
GLAZER N, Les juifs américains du 17e siècle à nos jours, Paris, CalmannLévy, 1972. 290 p
GRAYZEL S, Histoire des Juifs, Paris, STE , 1969.568 p
GUGENHEIM E, Les portes de la loi : Etude et Responsa,
Paris, Albin Michel, 1982.320 p
HARRIS A et DE SED0UY A
Juifs et Français, Paris, Grasset, 1979. 300 p
HAUSNER G, Justice à Jérusalem. Flammarion 19.76, 672 p
HENRI C, Une diaspora méconnue : Les Juifs d'Algérie, Paris,-1976.
283
HERMAN S, Israelis and Jews : The Continuity of an Identity, New-York :
Random House, 1970.
HERZL R, L'Etat Juif ( 1895 pour la 1ère Ed.)
Herne, 1970. 128 p
H0R0WITZ J.L, Israeli-Diaspora Relations as a Problem inCenter Periphery
Linkages. Contemporary Jewry. 3(2), 1977.
ISAAC J, Genèse de l'antisémitisme, Paris, Calmann-Lévy, 1956. 356 p
L'enseignement du mépris, Paris, Fas uelle, 1962. 200p
Journal communautaire du Consistoire Israélite de Marseille "Haboné".
KAPLAN J, Judaisme français et sionisme, Albin Michel, Paris, 1976.272 p
KARDINER A, LINTON R, The Individual and his Society, Columbia University
Press, 1939.
KOCHAN L, Les Juifs en Union SOviétique depuis 1917, Paris, Calmann-Lévy•
Collection Diaspora, 1971.
\
KORCAZ S, Les Juifs en France et d'Etat d'ISRAEL, thèse de 3è cycle,
1969, Denoé'l 224 p
KRIEGEL A, Les Juifs et le monde moderne, Paris, Ed du Seuil, 1977, 252 p
LAQUEUR W, Histoire du sionisme, Paris, Calmann-Lévy, 1973. 687 p
LAQUEUR W, le terrifiant secret : La "Solution Finale" et "l'information
étouffée", Paris, Gallimard - Collection Témoins, 1981. 290p
\
LAQUEUR W, La vrai Guerre de Kippour, Paris, Calmann Lévy, 1974. 300 p
LEVINAS E, Difficile liberté, Paris, Albin Michel, 1983. 400 p
LEVY A, Notice sur les israélites de Lyon, Paris, Imp. Schiller > 52 p
UEWIN K, Field Theroy in Social Science, New-York : Harper, 1951.
LINT0N,;R, Cultur and Mental disorders : Springfiel, 1956.
MADAULE J, Israël et le prix de l'élection : d'Abraham à aujoud'hui,
Paris, Le Centurion, 1983.
223 p
MANDEL A, Nous autres Juifs, Paris, Hachette, 1978. 372 p
MAN0R Y, Naissance du sionisme politique, Paris, Gallimard et Jullia,
(collection Archives, n° 88), 1981. 280 p
MARIENSTRAS R, Juifs en France, aujourd'hui, esprit, 1968.
MARIENSTRAS R, Etre un peuple en diaspora, Paris, François Maspero, 1975.
MARRUS M.R, Les Juifs de France à l'époque de l'affaire Dreyfus - l'assimilation à l'épreuve, Paris, Calmann-Lévy (Collection Diaspora)
1972.
MEMMI A, Portrait d'un Juif, Paris, Gallimard, 1962. 312 p
284
MEMMI A, Préenquête sur la judéité des Juifs en France, Revue Française
de sociologie, VI (1), 1965.
NEHER A, Clefs pour le judaïsme, Paris, Seshers, 1977. 189 p
NEHER R, Histoire juive : faits et documents de la Renaissance à nos
. jours, Paris : Klincksieck, 1971.(19e siècle), 1973 (20e siècle)
304 p
PHILIPPE B, Etre Juif dans la société française du moyen-âge à nos jours,
Paris, Montalba, 1979. 3 1 4 p
P0LLIAK0V L, Les Juifs et notre histoire, Paris, Flammarion, 1973.256
p
P0LIAK0V L, Histoire de l'antisémitisme, Paris, Calmann-Lévy,1955.381 p
P0LIAK0V et WULF J, Le troisième Reich et les Juifs, Paris, Gallimard.
1959. 470 p
RABI W, Anatomie du judaïsme français, Paris, 1962, Ed. de Minuit 327 p
REVUE TRIMESTRIELLE DES ENSEIGNANTS ET EDUCATEURS JUIFS "Hamoré", Paris, ''•
RATH L : Values and Teachi.ng, Colombus, OHAYO, 1966
RINGGREN H,, la religion d'Israël, Paris, Payot, 1966. 367 p
ROBERT S, le livre des 613 commandements, Paris, C.L.K.H, 1980. 549 p
RODINSON M, Peuple juif ou problème juif ?
Paris, F. Maspéro, 1981.360 p
RUFFIE J,~Les
sciences humaines aujourd'hui,
Ed.
Retz,
Paris,
1979.
\
J
'
y
'
'
SAFRAN A, In "Israël dans le temps et dans 1'espace", Université de
Genève, Ed. Payot, Paris, 1980, p 403 403 p
SCHWARFUCHS S, Les Juifs de France, Paris: Albin Michel, 1975. 350 p
SJJ-D N, La Mystique cosmologique juive, Paris : Ed de l'école des Hautes
études en Sciences sociales ; Paris, Berlin, New-York, Mouton
1981. 344 p
TALMON J.L, Destin d'Israël : l'unique et l'universel, Paris, CalmannLévy, 1967. 311 p
TAPIA C:, TAIEB J, Le judaisne maghrébin après l'immigration des Juifs
- maghrébins Yod 1978.
TRIGANO S, La république et les Juifs après Copernic, Paris : Les Presses
d'aujourd'hui, 1982. 272 p
UR]S L, Exodus, Paris, Robert Laffont.
VIDAL NAQUET P, Les Juifs, la mémoire et le présent, Paris, Maspéro
(Collection PCM n° 246), 1981. 296 p
WEINBERG D H, Les Juifs à Paris de 1933 à 1939, Paris, Calmann-Lévy,
(Collection diaspora). 1974n 288 p
WEBER M, Le judaïsme antique, Paris, Pion, 1970 615 p
285
WIESEL E, un juif aujourd'hui : Paris, Ed du Seuil, 1977. 248 p
WIESEL E, La nuit, Paris, Ed. de Minuit, 1973. 170
p
4
WIESEL E, Les Juifs du silence, Paris, Le Seuil, 1966.
WIRTH L, Le ghetto, Grenoble, Presses Universitaires Grenoble (collectio
Champ Urbain), 1980, p 307.
YAARI A ET RIENSTRAS R, "La question sioniste". Les Nouveaux Cahiers,
Paris n° 36, 1974.
ZILLER R.C., The Social Self, New-York - Pergamon Press, 1973.
ZVI YARON, Israël et la Diaspora : Nouvelles relations et nouveaux
problèmes, Betfousot Hagola, 69/70, 1974 (en hébreu).
\
286
TABLE
DES
MATIERES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
Une approche du judaïsme français et d'une
identité
CHAPITRE I
Le Judaïsme français de la Révolution
de 1789 à nos jours
16
L'enquête démographique de la SOFRES en
1976 : Juif ou Israélite
44
CHAPITRE II
^'Identité juive
52
Torat Israël - la perspective religieuse
La notion du peuple - Am Israël
57
Le peuple et ses attitudes religieuses
63
La personnalité juive
65
L'antisémitisme
67
Point de vue national -Eretz Israël
72
Le sentiment d'appartenance
77
Les Juifs et l'Etat d'Israël
79
La centralité d'Israël
81
Que signifie "Etre Juif"
83
287
DEUXIEME PARTIE
La fonction de l'école juive française dans, la
quête de l'identité
CHAPITRE III
L'enseignement de la tradition juive de l'ancien
Israël à nos jours
93
L'éducation dans la période biblique
94
La période Talmudique
97
La maison paternelle et les rites des fêtes
105
L'étude et le balancement
107
La Yechiva en Europe
109
Les structures éducatives de 1939 à nos jours
115
CHAPITRE IV
L'école juive en France :
Ses effectifs
119
Sa vocation spécifique
123
Son organisation administrative en France et
à Lyon : Le Fonds Social, l'Agence Juive, le
Fonds d'Investissements pour l'éducation
128
Les ressources financières et leurs répartitions
13A
288
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE V
L'école juive de Lyon
142
Les caractéristiques de la communauté juive de Lyon
144
Genèse de l'école
147
Les statuts de l'école
150
Le budget de fonctionnement
151
Les structures pédagogiques
155
L'enseignement général
160
L'enseignement religieux
162
Les fêtes, l'histoire, l'hébreu
164
La physionomie des élèves et de leurs familles
172
Les conditions matérielles de l'école
177
CHAPITRE VI
j Une enquête pour saisir les représentations de
; ses usagers
179
Le choix des témoins privilégiés
179
Le type d'entretien retenu
181
Les opinions sur la situation religieuse communautaire
183
La représentation sur le concept d'identité
186
Les représentations de l'enseignement général et
de l'enseignement religieux
192
Analyse et débat
199
.
289
CONCLUSION
221
ANNEXE
227
BIBLIOGRAPHIE
281
TABLE DES MATIERES
286
TABLEAU DES ANNEXES
290
\
A N N E X E S
N'° 1 - Qui sont les Juifs de France
Une enquête - sondage de la SOFRES
227
N
- Vocation et objectifs de l'Ecole
231
N° 3
- Règlement Intérieur
232
N° 4
- Statuts du Fonds Social
236
N° 5
- Liste des oeuvres subventionnées par le FSJU
245
N° 6
- Résultats aux Examens
249
N° 7
- Résolution concernant l'Ecole Juive
au Conseil National du FSJU
253
- Réponse du groupe de liaison au
254
2
N° 8
Ministère de l'Education
V
N° 9
- Programme d'enseignement religieux à
l'Ecole Juive de Lyon
257
N° 10 - Contrat simple
262
N° 11 - Contrat d'Association de
l'Ecole Juive de Lyon
269
N° 12 - Oeuvres, Association des Anciens Elèves
de l'Ecole Juive de Lyon
275
N° 13 - Conclusion des Ateliers Décisions des Assises de HYERES 1984
Téléchargement