UiNivERsiTé LYON il L J £ ^ U.E.R. I.P.S.E. ECOIE JUIVE ET COMMUNAUTÉ ISRAÉIÎTE LEURS RAPPORTS EN FRANCE ET LA SITUATION A LYON TNÈSE dE DOCTORAT EN SCÎENCES dE JE CyclE dE TEducATioN SOUTENUE PAR yossEf chvikA DIRECTEUR dE TNESE : PROFESSEUR Guy AVANZINI A MONSIEUR GUY AVANZINI PROFESSEUR A L'UNIVERSITE LYON II Le Rabbin de Korin disait : "Un Juif est à sa communauté comme la branche est à l'arbre. Aussi longtemps que la branche conserve un lien avec l'arbre, vera on peut espérer qu'elle retrou- sa vigueur dès que les favorables, devenue. Mais aussi la sèche circonstances et flétrie branche la plus vive coupée de l'arbre, tout espoir est perdu." (OR YECHARIM.) seront fût-elle est-elle - 4 - REMERCIEMENTS Qu'il me soit permis de remercier mon Directeur de thèse, Monsieur le Professeur Guy AVANZINI, qui a contribué à la réalisation et de cette thèse, à du mémoire de travers ses D.E.A. conseils spécialisés. J'exprime aussi ma reconnaissance à Messieurs : - Maurice MANIFICAT, Professeur l'Education en DEA, de Sciences de qui m'a apporté ses conseils pour la partie méthodologique de ma thèse, - René Samuel SIRAT, Grand Rabbin de France, - Richard WERTENSCHLAG, Grand Rabbin Régional de Lyon, - Prosper ELKOUBY, département Directeur National du de l'Education au Fonds Social Juif Unifié, - Michaël BAR ZVI, Directeur National du Département de l'Education Juive à l'Agence Juive de Paris, - Elie MAKNOUZ, Directeur de l'Ecole Juive à Lyon, - Alfred ZEMMOUR, Président de l'Association des anciens élèves de l'Ecole Juive, - aux autorités de la communauté juive de Lyon, qui m'ont fait connaître les caractéristiques et les problèmes de l'Ecole Juive, - enfin, celles j'exprime et tous ma gratitude ceux qui envers m'ont toutes apporté, directement ou indirectement, leur collaboration. - I N T R O D U C T I O N \ / 5 - - 6 - La communauté juive française, avec ses 700.000 membres (1), constituée par des vagues successives d'immigration, composée d'individus différents par leur langue d'origine, leur mode de vie, leur culture, aspirations. que apparaît leur idéologie et leurs Leur seul dénominateur commun, ainsi l'indique D. BENSIMON (2), semble même origine ethno-religieuse. même du judaïsme varie d'un l'autre Etre Juif n'a pas le l'immigrant leur Néanmoins, conception : être la groupe même sens venu d'Algérie ou pour celui à pour d'Europe Centrale. Quoi qu'il en soit, le souci de la pérennité du judaïsme - préoccupation constante des différentes communautés - a constamment provoqué la mise place d'un réseau scolaire particulièrement Sa dense. éducative est riche d'un passé plus que millénaire (3) et s'enracine profondément dans le tradition en patrimoine religieux et humaniste du Ainsi vatoire judaïsme. l'école juive apparaît-elle comme un privilégié pour l'étude d'une obser- communauté désireuse de sauvegarder son identité. 1 - D'après une enquête sondage de la Sofres, Agence Télégraphique juive, bulletin quotidien d'information N° 1527 p. 1. La communauté juive de France avec ses 700.000 membres, vient immédiatement derrière les U.S.A. (5.000.000), Israël (3.200.000) et U.R.S.S. (plus de 3.000.000). 2 - BENSIMON D. : L'éducation en Israël, Antropos, 1976, p. 7 3 - GRAYZEL S. : Histoire des Juifs, P. 18 Paris, Paris, -STE, _ 7 - Un fait est certain : malgré les changements survenus dans les sociétés contemporaines dans les domaines politique, économique, social et culturel, le groupe juif continue à exister et distinct. Aussi aujourd'hui cherche-t-il le phénomène existence et sa survie. civilisations culture byzantine et romaine, à que demeurer comprendre représente. son Comment se fait-il que des entières, musulmane à ou les Perses les Grecs dans aient disparu dans la par la culture processus d'assimilation, alors que le groupe juif persite reste spécifique ? Dès le sociale début de l'émancipation des Juifs, on politique s'attendait è ce qu processus d'accomodation aux sociétés environnantes conduise è leur absorption et à leur disparition totale. Pour Voltaire (1694-1778), ils ne prospéreraient comme entité séparée que tant qu'ils rempliraient la fonction économique spéciale d'agents finances. D'après lui, européennes auraient économique, ils une nations appris à gérer leur Cette théorie est, anticipation (1818-1889), les système perdraient leur raison d'être disparaîtraient. égards, lorsque à de celle de de et certains Karl Marx pour qui la religion est d'importance secondaire, une sorte d'épiphénomène. La conception (1767-1835) était, Pour lui, du baron Von Humboçdt quant à elle, quasi-religieuse. les Juifs, environnement, Wilhem une fois assimilés dans leur absorberaient les éléments séculaires de la culture chrétienne qui imprègne la société européenne. Plongés dans cette culture, ils reconnaîtraient renonceraient l'infériorité en faveur du position a penseurs protestants, libéral été soutenue Théodore du judaïsme christianisme. ultérieurement dont et' ils le fameux Momsen "(1817-1903 ), par Cette des historien Prix Nobel _ 8 - (1902). Même remarques groupe de telle Friedman peuple juif" ? affirment : en tant la nous entendons la : question des dramatique "Allons-nous vers la que de fin du (1). En revanche, Marden et Gladys "la persistance de la tradition Occidentale jours, jours, sceptiques à propos de la persistance du juif, Georges nos religion minoritaire depuis l'Empire dans Romain juive l'Europe jusqu'à nos est une des plus grandes démonstrations survie d'un système de valeurs de dans l'histoire" (2). Si "l'identité juive" doit donc être considérée comme un membres facteur complexe qui au groupe, d'appartenance, changements qui subit les groupe néanmoins à travers le temps et ses rattaché et les a constitués en elle affectent groupe, a les des événements la position de l'individu dans attitudes, et comportement. Si elle ses valeurs est ce son susceptible de sauvegarde, quels peuvent en être les moyens ? Plus précisément une école juive peut-elle jouer un rôle è cette fin ? superflue années En eat-elle la condition ou est-elle et inutile ? elle a, en De fait, France, depuis quelques bénéficié d'une progression constante et d'une demande accrue, è la mesure du climat d'authenticité années. l'école apparu Pourquoi juive ? de cet recherche des au cours de intérêt ces racines dernières grandissant Est-elle ce qui permet et pour d'assumer 1 - DAVIS E. : La renaissance juive de nos jours, dans le Renouveau de la culture juive, Ed. de l'Université libre de Bruxelles, 1968, p. 18. 2 - MARDEN C et GLADYS M. : Minorités in american, sociéty New-York, American Book Compagny, 1968, p. 404. - 9 - pleinement la différence tout en restant avec les autres ? f Vu le besoin d'affirmation mesures de de retour soi, d'ordre parents, écoles ? scolaire l'éducation est et portée des prises le par les Qui sont les élèves, les enseignants qui Quel eources quelle est la responsables communautaires ? ls aux fréquentent "caractère qu'elles dispensent ? ces propre" Quels sont de les points forts et les faiblesses ? Arriveront-elles à préserver l'identité concourt-elle ? juive ? Leur pédagogie y Telles sont les questions que nous voudrions poser. J Pour réaliser nécessaire de géographique champ une étude efficace, limiter cette étude donné. communauté de est un cadre Nous avons donc choisi comme d'investigation plus Lyon, à il particulièrement marquée par la la culture environnante non-juive, dans laquelle vit ce groupe minoritaire. son passé, C'est pourquoi nous l'étudierons dans son présent et son orientation future, c'est-à-dire sa probabilité de mouvement. LA PROBLEMATIQUE DE LA JEUNESSE 3UIVE DE LYON Si l'un des objets fondamentaux de notre étude sera donc l'identité de la jeunesse juive de Lyon, ses conflits, dans un milieu culturel dissonant, et ses différentes c'est que l'immigration de la communauté juive en France (de l'Europe formes de résolution, Centrale guerre mondiale ; et sa et de l'Est après transplantation conséquence familiale. dans cette ville ont Cette immigration a eu l'éclatement de la structure Dans les pays d'origine, la famille, au sens large du mot, et deuxième et de l'Afrique du Nord en 1962) renouvelé sa problématique. pour la culturelle constituait une cellule sociale fermée. Or, l'immigration en a - 10 - entraîné la dispersion en Israël, en France et ailleurs ; même à Lyon, les membres de la même famille n'habitent pas toujours le même quartier. Cette rupture favorise l'influence du milieu nonjuif (1). La communauté juive transplantée à Lyon est ainsi entrée en contact avec une "société ouverte" (2), dans laquelle la barrière (3) qui séparait le groupe de la majorité a perdu de sa solidité. Cela a rendu libre et facile un mouvement qui favorise son intégration dans la culture de la majorité. Ce processus a eu pour conséquence un changement de structure de la famille restreinte. Dans la société traditionnelle des pays d'origine, le père jouait la^rôle important de chef de famille, c'est-à-dire de celui qui transmettait les valeurs et les normes à ses enfants. Mais, au cours de l'intégration, son autorité a diminué. Le jeune est moins influencé par cet agent de transmission de la culture et de 1'identité. Par suite, il se trouve exposé à l'influence extérieure de la culture environnante, que favorisant en outre les agents de socialisation tels que l'école et le groupe de pairs. La majorité de la jeunesse juive poursuit ses études dans des écoles laïques dans le curriculum pédagogique de laquelle dominent les 1 - COHEN M. : Etude Psychologique de 1 'Aculturation des Juifs Marocains, Paris 1973, in Dispersion et Unité "Enquêtes et Etudes sur les problèmes contemporains du peuple juif, Jérusalem, 1976, p. 173. 2 - 3 - Terminologie empruntée de Kurt LEWIN, Fiels theory 1951. In Social Science, New-York, Harper, - 11 - valeurs de la culture française s l'histoire, la littérature, la géographie. Les congés scolaires sont en grande partie commandés par les fêtes religieuses issues de la tradition chrétienne (Pâques, Ascension, Pentecôte, Toussaint, Noël...) D'autre part, les instituteurs et éducateurs sont des agents de socialisation qui transmettent directement ou indirectement les valeurs culturelles de la société dominante. Les amis de classe, ainsi que ceux du voisinage et du quartier jouent le rôle d'agents de socialisation selon la culture environnante. D'autres facteurs importants de transmission de la culture non-juive sont les mass-média (télévision, radio, presse, cinéma, théâtre...) Nous pouvons dire que, une fois sorti de son foyer, l'adolescent se trouve, dans la rue, dans un univers de culture non-juive. C'est l'hypothèse de notre recherche que, de ce fait, sans empêcher l'intégration des jeunes dans la société d'accueil, l'école juive assure la (préservation de l'identité d'origine et, par conséquent, évite l'assimilation. De même permettrait-elle à ceux qui la fréquentent une meilleure sensibilisation à un judaïsme vécu. C'est pourquoi, nous-même membre de cette communauté et, de surcroît, proviseur d'un lycée en Israël, nous avons voulu étudier l'école juive française, présentée le plus souvent comme garante de la pérennité du peuple. Tout en limitant géographiquement notre approche à la région lyonnaise, nous sommes attachés à vérifier la pertinence de cette hypothèse et, ainsi, à repérer sa fonction précise dans une communauté en diaspora, la communauté française. En vue de cette recherche, nous avons eu recours à des ouvrages d'histoire, de sociologie, de psychologie, comme à des sondages relatifs à la - 12 - communauté juive de France. Nous avons dû solliciter des audiences auprès d'une trentaine témoins priviliégiés, de parmi lesquels se trouvaient hauts fonctionnaires vie spirituelle juive, France. Nous partenaires de avons et des responsables de la tel que le Grand Rabbin également de l'école, interrogé de divers tels que les enseignants, les parents et les anciens élèves. Nous articulerons notre thèse autour de parties : judaïsme nous Dans la première, "une français et d'une identité trois approche juive", du nous efforcerons de repérer les traits notoires de la communauté juive française, compte de son communauté Diaspora. appartenance à juive, Il évolutions de manière à rendre située importe, l'ensemble tant en en effet, Israël de droits situer les depuis date à laquelle ils obtien- nent la citoyenneté française à part décret d'émancipation. la qu'en successives des Juifs français, la révolution de 1789, étant de entière, Cette citoyenneté, par tout en à considérer comme un acquis fondamental des de l'homme, ne sera pas, en effet, sans accentuer le risque de l'assimilation. Ce chapitre, rapidement, aura quoique nécessairement l'avantage problèmes posés à l'école juive, sément fournir une réponse, quelquefois exhaustive, de traité repérer les qui entend préci- quelquefois partielle, à une communauté qui, sans vouloir perdre son titre de citoyenne, entend néanmoins se découvrir toujours membre communauté d'appartenance. Or, d'une celle-ci, soit perçue en termes eschatologiques ou en historiques, se trouve en permanente autre qu'elle termes et toujours - 13 - rebondissante provisoire, recherche de son partielle, identité. d'une communauté Réponse : "Sois Juif dans ton foyer et citoyen à l'extérieur." (1) Dépourvu de de statistiques permettant de repérer façon approfondie l'évolution de la juive française, pour en nous aurons communauté néanmoins recours, déceler les traits significatifs, enquête démographique réalisée par la à une Sofres en 1976. Outre les données numériques qu'elle procure, celle-ci aura gations qui, l'avantage de saisir des interro- provoquant soit des appétences, soit des allergies, feront rebondir la prégnance contemporaine du problème de l'identité : 3uif ou Israélite ? Nous tenterons, dès lors, de cerner ces interrogations latentes ; "l'appartenance", con- cerne-t-elle une religion ? Une terre ? Un peuple ? Une deuxième partie, l'école juive l'identité, relative à la fonction de française au regard de la devrait nous permettre, quête de en allant du plus observable au moins observable, d'approcher le contenu tant d'un système formatif que d'un système éducatif. Dans une troisième partie, l'école juive de Lyon, organisation ses élèves d'illustration, chapitre sur repérée dans sa génése, son administrative et la et des un physionomie familles, .voudrait, plus titre attentivement le parcours d'une institution éducative qui entend se situer la religion étudier à de dans l'enseignement privé français, où semble non seulement avoir droit de cité, 1 - GORDON Y. L. (1830-1892), grand poète hébraïque pendant la période des lumières ; rédacteur du journal sioniste en Russie "Hamelitz". - 14 - mais être au coeur même d'un C'est .aussi, religion système éducatif. s'interroger sur la fonction de la et de son enseignement dans la sauvegarde de l'identité civique et religieuse d'une personne. Un dernier enquête pour usagers", saisir des après l'intérieur, saisie chapitre de fréquentent. celui l'analysera la : "L'école juive, représentations qui l'aura étudiée de l'extérieur, représentation de de ceux par qui une ses de la la - 1ère P A R T I E UNE APPROCHE DU DUDAISME FRANÇAIS ET D'UNE IDENTITE DUIVE 15 - 16 - CHAPITRE I LE JUDAÏSME FRANÇAIS : DE LA REVOLUTION DE 1789 A NOS JOURS SOIS JUIF DANS TON FOYER ET CITOYEN A L'EXTERIEUR" - 17 - LE JUDAÏSME FRANÇAIS : DE LA REVOLUTION DE 1789 A NOS JOURS. Il serait fort intéressant pour notre étude de nous arrêter longuement sur l'histoire de la communauté juive française. Faute de temps et de peur de déborder notre propos, nous renvoyons aux études déjà réalisées, en particulier aux travaux célèbres de S. Schwarfuchs (1) et de D. Fuerwerker (2). Nous nous bornerons à la rappeler depuis l'aube révolution française. A partir de 1789, de la en effet, les Juifs de France ont fait l'objet d'une série de décisions législatives qui ont désormais marqué la physionomie de leur communauté. Certes, tout sera pas acquis pour elle et elle connaîtra des aléas 1789, et des vicissitudes mais, elle communauté sera considérée comme nationale. nouveaux problèmes, Dès lors, ne encore à partir membre de de la se poseront de encore prégnants aujourd'hui : sera-t-elle être seulement : Intégrée, ou assimilée ? Vu notre que nous y seronL-confronté tout au long étude, d'emblée il est indispensable ce,s deux termes. l'assimilation est de définir Pour nous à cet le processus par de égard, lequel "une minorité ou un groupe d'immigrants" se fond dans un nouveau société. cadre social, Elle implique, ou dans l'ensemble pour le nouveau venu, renonciation à sa culture d'origine, sa personnalité Dans - ce cas, d'une l'abandon au sein du groupe qui l'immigrant adhère à la de l'absorbe. un nouveau système de valeurs et à une nouvelle culture, 1 - SCHWARZFUCHS S., Les Juifs de France, Albin Michel, Passim 350 pages. crée Paris, 2 - FEUERWERKER 0., L'émancipation des Juifs en France, Albin Michel, Passim 790 pages. - 18 - des liens avec l'entourage et intensifie le d'appartenance et de participation. désir L'assimilation est donc un processus de transformation sociale l'individu et de dispersion totale du de groupe. L'intégration, en revanche, si elle peut constituer une étape dans ce processus, ne mène pas obligatoirement à l'assimilation. Elle n'implique renoncer à ses valeurs et à sa culture. pas de Le nouveau venu accepte les normes de la société environnante, et en assume les exigences, ficité, mais garde sa spéci- notamment culturelle et religieuse. Corol- lairement la société d'accueil l'accepte dans un esprit de tolérance. A la veille de la révolution historiens, la française, les à qui nous nous référons, estiment que communauté personnes, juive 25.000 française en Alsace, comporte 7.500 en 40.000 Lorraine, 3.500 dans le Sud-Ouest et 2.500 dans les carrières du Comtat moins Venaissin. nombreuse, personnes. communauté totalise Cependant, considérable. histoire. nombreux ne La Il Juifs 1'intelligentia intéresser son serait Retenons pas de seulement l'Académie des son insérés de dans en Arts 500 sera décrire allaient, Royale de l'influence qui, parisienne, plus influence long parisiens parisienne, 1785, et des Sciences, puisque celle-ci mit au concours un thème qui fit grand bruit : "Quels sont les moyens qui permettent aux Juifs de se sentir utiles et heureux en France" ? L'un des lauréats fut un ecclésiastique, l'Abbé Grégoire, qui publiera en 1789 son oeuvre : "Essai sur la régénération physique, des Juifs". célèbre, Cet parce Abbé morale et politique Grégoire qu'il fut en 1791 Evêque constitutionnel député aux de Blois allait devenir non seulement mais, surtout, Etats Généraux de 1789 et dans toutes - 19 - les Assemblées Révolutionnaires. Il lutta pour l'émancipation des esclaves noirs et participera l'élaboration des l'esclavage, lois mais sur l'abolition è de aussi pour l'égalité des droits des Juifs. C'est ainsi que, grâce è lui, le 22 août 1789, l'Assemblée constituante inscrira à son ordre du jour l'étude des communauté juive, droits et devoirs de la à laquelle le droit de "citoyens actifs" fut alors reconnu et accordé (1). L'Abbé Grégoire, cité par L. Berman (2), assure qu'il est possible d'habituer les Juifs aux différents métiers, è l'agriculture et même à l'art militaire. Et adjuration : il continue par cette pathétique "N'essayons pas de rendre la religion complice d'une dureté qu'elle repousse... L'entière liberté religieuse accordée aux Juifs fera un grand pas en avant pour les réformer et, j'ose le dire, pour les convertir." L'Abbé réformes Grégoire graduellement, contrainte, siècle et l'humanité postérité en sans par va s'ouvrir : ornent d'appliquer les recourir à la ces : "Un mots que les le frontispice palmes et que de la applaudisse d'avance à la réunion de nos Les universelle, tous il conclut nouveau coeurs. conseille Juifs sont membres de qui cette famille doit établir la fraternité entre les peuples... Enfants du même père . dérobez tout prétexte à l'aversion de vos frères, qui seront 1 - D'abord aux communautés d'Alsace, et de Paris. Six mois plus tard, de ces Lorraine droits furent accordés à l'ensemble des Juifs français par le vote du 28 janvier 1790. 2 - BERMAN L., Histoire des Juifs de France des origines h nos jours, p. 342. Paris, Lipschutz, 1937, - 20 - un jour réunis dans le même des asiles leurs bercail. Ouvrez-leur où il puissent tranquillement reposer têtes et sécher leurs larmes et qu'enfin le Juif, accordant au chrétien un retour de tendresse, embrasse en moi son concitoyen et son ami." (1) Le 14 septembre 1791, citoyenneté désormais la nouvelle fin pour véritable enfin, française à un décret tous les des ghettos les Juifs une s'opère, de nombreux siècles la C'est espérance France. bouleversement qui après Juifs. et de accorde C'est un permettant d'exclusion et d'interdits professionnels, leur participation à la vie politique, économique et sociale. Le climat politique favorable, la philosophie des lumières et le rationalisme scientifique concourent à créer un certain libéralisme politique mais, un certain détachement vis-à-vis de Ainsi, et désormais, légalement voir Dés se prenante un religieuses. Juifs de les mariages fléchissement dans 26 juillet 1806, surpris de mixtes et les pratiques de Mais l'Est fléchissements. Le lors de "l'Assemblée annuelle des notables juifs" réunie à Paris, Furtado, rapports possibles et communauté immigrés d'Europe réagirent fortement contre ces citoyenneté religion. Allait-on vers l'assimilation ? récemment d'Abraham la lors ne sera-t-on pas multiplier d'observer la la communauté juive est-elle partie . nationale. les parallèlement, sous la présidence l'ordre"du jour porte sur entre la religion juive française. les et la On s'efforce de se montrer de démontrer que les rapports sont possibles, qu'ils correspondent seulement à l'intégration. Ces Empire. maîtres questions furent reprises sous le Napoléon I (1804-1815) du Conseil d'Etat pour en 1 - Op. Cit. p. 243 Premier désigna trois traiter. Mole, - 21 - Pasquier et Portalis composèrent cette dont commission, Mole prit pratiquement la direction. discours qu'il rappela que fussent prononça devant l'Assemblée, l'Empereur souhaitait que véritablement Dans un Français il les Juifs Il leur : appartenait donc de s'en rendre dignes. Il procéda à auxquelles la lecture des douze questions l'Assemblée fut priée de donner sa réponse : 1° - Est-il licite aux Juifs d'épouser plu- sieurs femmes ? 2° - Le juive ? divorce est-il permis par la Le divorce est-il valable sans qu'il prononcé par les tribunaux et en vertu loi soit des lois contradictoires à celles du code français ? 3° - Une Juive peut-elle se marier avec un chrétien et une chrétienne avec un Juif ? Ou la loi veut-elle que les Juifs ne se marient qu'entre eux ? 4° - Aux yeux des Juifs, les Français sont-ils leurs frères ou sont-ils des étrangers ? 5° - Dans rapports l'un et l'autre cas, que leur loi leur quels sont les prescrit avec les Français qui ne sont pas de leur religion ? 6° - Les Juifs nés en France et traités par la loi comme citoyens français regardent-ils la France comme leur défendre ? patrie ? Ont-ils l'obligation de la Sont-ils obligés d'obéir aux lois et de suivre toutes les dispositions du Code-civil ? 7° - Qui nomme les rabbins ? 8° - Quelle juridiction de police exercent les rabbins parmi les Juifs ? Quelle police judiciaire exercent-ils parmi eux ? 9° - Ces formes d'élection, cette juridiction de police judiciaire sont-elles voulues par la loi, ou seulement consacrées par l'usage ? 10° - Est-il des Juifs leur défend ? professions que la loi des - 22 - 11° - La loi des Juifs leur défend-elle de pratiquer l'usure envers leurs frères ? 12° - Leur défend-elle ou leur permet-elle de pratiquer l'usure envers les étrangers ? La question troisième, mixtes. celle la qui plus épineuse avait trait était aux les rabbins et certains laïcs résolution adoptée fut assez ambiguë. un et la "Les rabbins seraient pas plus disposés à bénir d'une mariages Elle donna lieu à de violentes discussions entre ne la le mariage Chrétienne avec un Duif ou d'une Juive Chrétien bénir que les prêtres ne avec consentiraient de pareilles unions" (1). Mais à ceci ne les empêchait nullement de reconnaître la validité d'un mariage civil, la bénédiction religieuse ne pouvant cependant être accordée qu'à deux personnes de même religion. Mais à la quatrième question, furent unanimes à répondre : patrie, les question voix, Français six députés "La France est sont nos frères". ils répondirent qu'ils les tous, notre Et à d'une étaient prêts à défendre la seule la France jusqu'à la mort. En réponse à la dixième question, ils que rappelèrent non seulement la loi n'interdisait aucune profession mais que, Talmud, métier le à père de famille qui son fils est démontrer que délimitation considéré comme chez eux, la loi juive ne la tolère l'Empereur une aucun l'ayant ce qui l'assemblée n'eut pas de peine.à des pouvoirs juridiques intéressait selon le n'enseigne préparé à la vie de brigands ; de plus, en concerne l'usure, juive autorité des qui craignait de qui pas. La rabbins trouver, contrecarrerait la sienne. Les députés avaient accordé les concessions exigées par l'Empereur sans se 1 - SCHWARZFUCHS S. : Op. Cit. p. 231 soucier des - 23 - répercussions qu'elles pourraient avoir sur leur vie juive. Les réponses de l'Assemblée des Notables se révélèrent Napoléon I. néanmoins Dès 1806, du le Il désirait que l'Assemblée Notables prît des mesures de l'organisation pour celui-ci fit convoquer "Grand Sanhédrin" (1). des insuffisantes culte et la discipline pour régénération des moeurs juives. Le 17 mars 1808, fut créé le Consistoire, dont le rôle était clairement défini (2) : "Veiller à ce que, pour cause et prétexte de religion, forme sans autorisation spéciale, ne se aucune assemblée de prières ; encourager les Israélites è l'exercice des professions utiles ; l'autorité connaissance israëlites de concerne les la donner chaque du nombre des circonscription. fonctions des année à conscrits En rabbins, ce qui il leur appartenait d'enseigner la religion, de rappeler en toutes circonstances faire considérer militaire les font aux lois, le Les pour l'empire de prêcher consistoires et de service et je réciter les prières qui commun impériale... aux Israëlites comme un devoir sacré, synagogues en l'obéissance la dans s'y famille départementaux devaient être coiffés par un consistoire central siégeant à Paris et composé de.trois rabbins et de deux membres laïcs. 1 - Tribunal politico-religieux de juive, composé de 71 membres, la communauté 2/3 rabbins et 1/3 laïcs. 2 - SCHWARZFUCHS S. : Op. Cit., pp. 235-237. - 24 - Il est bon de rappeler ici que le serment "more judaïco" (1), serment (qui obligeait les Juifs à prêter à la synagogue avant de plaider devant un tribunal) était toujours en vigueur. En ce qui concerne les consistoires, on remarquera qu'ils avaient une conception large de leur et considéraient pouvoir se de rôle certains fonds pour la servir création d'oeuvres charitables ou d'écoles. C'est dire que la question 1 - "more judaïco" présence le : Ce serment s'effectuait de 10 personnes en tenue livre de la loi sur le récitant le texte suivant : en religieuse, bras droit, en "Adonaï", créateur du ciel et de la terre et de toutes choses, qui est aussi le mien et celui de tous les présents, je t'invoque, hommes par ton nom sacré, en ce moment où il s'agit de dire toute la vérité. Je jure, en conséquence... Adonaï, de vérité, mais quelque fraude en cachant la sois par m'aider dans et le donc, confirmer cette de cas éternellement maudit, le Je te prie où j'emploierais vérité, que dévoré et feu dont Sodome et Gomorrhe je anéanti périrent, accablé de toutes les malédictions de la Torah, et que l'Eternel qui a créé les feuilles, les herbes et toutes choses, ne vienne jamais à mon aide ni à mon assistance dans aucune de mes affaires et de mes peines ; mais si je dis vrai et agis bien, qu'Adonaï me soit en aide et rien de plus". (2) Ce serment fut aboli en 1846 pour l'ensemble de la communauté. 2 - Cf. état HALLEZ Th., moral pp. 350-352. et Des Juifs en France. politique..., Paris, De leur 1845, - 25 - de l'éducation de l'enfance et de la jeunesse avait préoccupé ,les Révolution dirigeants (1). Aussi du judaïsme les écoles. avait adressé à ses frères, lettre citoyen du à l'occasion du être religieuse. juives proposa première du la rituel, de hébraïque. Ils d'études l'hébreu, et è la de la et les éléments de devaient apprendre par coeur la récitation des et étudier l'histoire sainte. base étudient, du Pentateuque partie des Prophètes, langue la programme lecture de Il attirait leur donc que les garçons primaire, traduction Un une droit sur la nécessité d'écoles dont devrait l'école israëlites consistoire, actif accordé aux Juifs. attention la au nom la Dès 1791, Beiï Isaac prirent-elles un essor rapide. Berr dès également bénédictions L'accent était porté essentiellement sur les notions propres à faciliter la pratique ailleurs, quotidienne du ils sciences Mais, par devaient être initiés à toutes les et tous les arts sortant des écoles juives, vie économique l'attachement obstacle à du pays, è la judaïsme. mécaniques afin que, ils s'intègrent dans la tout en témoignant religion juive n'est l'accomplissement des pas devoirs que un de citoyen. Dès des la Restauration, comités se à Paris et en formèrent pour créer primaires juives. Certes, des écoles les difficultés furent nombreuses à cause de l'insuffisance financiers et pédagogiques (2). Mais, 1 - POUGATCH I. traduit : province, des malgré Les Juifs en France, par Hatzor M. Maariv, moyens ces en hébreu 1976, pp. 13-16. 2 - SCHWARZFUCHS S. : Op. Cit., pp. 238-240 p. 4, - 26 - moyens limités, promotion juives et se constituèrent des sociétés pour et la création d'écoles de primaires d'autres pour l'apprentissage des des métiers. Dès 1818, dans les arts différentes villes de France, des établissements scolaires pour garçons et pour encourageant pour filles fonctionnent, tout en les écoles de travail manuel qui objectif différentes de former des professions ouvriers (peintre ont dans en les bâtiment, boucher, conducteur, matelassier...) De même le sérieusement à nouvel de état gouvernement l'adaptation choses. particulièrement, Il des se s'intéresse-t-il Israélites au préoccupe, plus de hâter la formation d'un corps rabbinique de culture française, capable de prêcher en français aux nouvelles générations d'Israélites, dans les lycées et universités. Le 21 août 1829, le Ministre de l'Intérieur autorisa l'établissement, è Metz, de France. elle la première Ecole Centrale rabbinique de Elle fut transférée en 1859 à reçut le nom de institution, Séminaire Paris, israëlite. où Cette plus que centenaire, a repris en 1906 la désignation d'école rabbinique de France. La formation d'un corps rabbinique de française les lui pouvoirs supprima permit de resserrer les liens publics. la C'est en 1830 dernière l'organisation prit désormais juif et barrière cultuelle à sa charge que qui israëlite des financière assura le traitement des égalisation culture avec l'Etat séparait autres, le culte rabbins. Cette sociale eut des répercussions sur droits politiques. les Adolphe Crémieux, juif français (1796-1880), devient même Ministre de la Justice en 1848. Il entreprend une oeuvre considérable en - 27 - faveur de ses coreligionnaires d'Algérie, aboutit, en 1870, ô l'octroi de la ce qui citoyenneté française aux 33.000 Juifs d'Algérie (1). La aussi formation d'un rabbinat moderne répondait à un besoin urgent du judaïsme. nombreuses familles étaient mouvement de conversion et, attachées à la tradition. Deutz et son gendre engagées les plus Le fils du Grand Drach, un lui-même Rabbin rabbin, Les trois enfants du Drach se convertirent et son fils Paul l'auteur d'un ouvrage intitulé l'Eglise et la Synagogue. Théodore 1842 dans parmi elles, embrassèrent le catholicisme. rabbin En effet de Ratisbonne, (2) : C'est est Harmonie entre ainsi que converti en 1826, Marie fonda la congrégation de Notre Dame de en Sion, destinée à la conversion des Juifs. La création des consistoires l'origine fut donc précieuse. Ils furent à des écoles qui contribuèrent largement à l'intégration scolaire. des enfants juifs dans la société Cette situation favorable se poursuit l'époque de la Monarchie de Juillet sous le régime de Louis Philippe, à (1830-1848), jusqu'au Second Empire (1852-1870), sous le règne de Napoléon III. Dès cette période, qui s'étale de la Révolution française au deuxième Empire, on peut dire que la citoyenneté française est octroyée à la juive. La majorité l'enseignement, ce de qui ses communauté membres favorise accède l'accès à aux professions libérales et qui aura comme conséquence l'émergence Les Juifs d'une petite et moyenne français embrassent de bourgeoisie. préférence les professions libérales : que ce fût au barreau, dans 1 - CH0URAQUI A. :Marche vers l'Occident Juifs d'Afrigue du Nord, Paris, Puf 1952 2 - BERMAN L. : Op..Cit. 399. - Les - 28 - l'enseignement secondaire et supérieur, domaine de présents. un la presse et des arts, ou dans le ils furent L'artisanat et le commerce en attirèrent nombre important. On retrouve les structures socio-professionnelles dans les mêmes milieux juifs et non-juifs. Comme dans beaucoup de familles juives, notait l'écrivain André Spire (1), mes arrière-grands-parents ont été des marchands petits sont commerçants. des Au début du XIXe commerçants en gros ou des : de siècle, ce industriels. Certains accéderont même au monde des affaires, banque notamment. On ne devra pas oublier le que les descendants de au début années joueraient Rotschild qui, des la rôle James de 1800, s'installèrent à Paris. C'est en 1862 que le Consistoire Central obtint le rattachement XConstantine, de France des Alger, consistoires algériens Oran) au Consistoire Central et la suppression de celui d'Algérie. Pour les Juifs de France, c'était la fin de l'exil, <cela fut exprimé d'une manière exceptionnelle, lors de l'inauguration de la nouvelle l'allocution Isidor du (2) : Grand et que Lazare "Nous avons prouvé que nous étions Le peuple nationale est morte ; ce dignes du titre de l'on pouvait être à la fois français. et de qui juif mais, est ce immuables comme citoyen, israëlite mort, sa et forme ce qui n'est pas mort ne mourra jamais, judaïsme, dans Paris, dignes de la liberté, Rabbin synagogue, c'est sont ses principes et l'esprit ses du vérités, le rocher sur lequel Dieu les a proclamés. " 1 - SPIRE A. : Souvenirs à bâtons rompus, Albin Michel, 1962, p. 15. Paris, 2 - Inauguration du temple consistorial de la ville de Paris, le 1er avril 1852, pp. 15-16. - 29 - Cette intégration 1.introduction communauté de même plusieurs dans l'aristocratie avait la membres haute française. Néanmoins, dans laquelle la communauté juive qu'elle courait. l'Alsace et sursaut de de la ascension sociale, militaire. Ils bousculer risque avait dans nombreux Juifs, peu provoqué la conscients de leur embrassèrent revanche, Autriche, l'antisémitisme nouveaux théoriciens, supériorité des un communauté - la carrière étaient convaincus que En à la perte de leur sort lié intimement au bonheur et aux progrès patrie. la d'assimilation en 1871, Lorraine nationalisme De la le En effet, française. était qui allait et une période quiétude et la bourgeoisie se s'installait à de critique peu préparait, conduit en Allemagne racial qui et de en trouvait de proclamaient la peuples aryens sur les sémites, donc sur les Juifs (1). Une crise économique, des difficultés dans la nouvelle société industrielle française et la chute de banque Union Générale ont été les éléments ont servi à Edouard Drurmont (1844-1917), qui à attri- buer les maux de la société aux Juifs. Il publia en 1886, un fonda également, Parole". plication une grave ouvrage intitulé : en 1892, Il annonça, "La France Juive" et le journal "La Libre le 1er novembre 1894, l'im- d'un officier juif de l'Etat Major affaire au profit d'un 1 - SCHARZFUCHS S. p. 270 : état dans étranger. L'Affaire Dreyfus, Op, Cit, 2 - DRUMONT E. : est l'auteur d'un pamphlet antisémite . "La France Juive" publié en 1886 et le Directeur du journal, également antisémite, "La Libre Parole." - 30 - De même, Charles campagne violente "lesJuifs Maurras (1). (1869-1952) Il soutenait mena une l'idée que représentent un péril pour la France et cherchent à s'emparer de la puissance économique et politique." déchaîné Les attaques de Drumont et Maurras ont une vague d'hostilité qui inquiéta la communau t é. L'innocence grâce au de Dreyfus sera néanmoins mémorable article de prouvée Emile Zola : J "3 accuse". Celui-ci entraînera derrière son action Léon BLum, Georges Clemenceau et Joseph Reinach. Gracié par Loubet, Dreyfus sera réhabilité en 1906, puis nommé chef de bataillon et décoré de la Légion d'Honneur, provoquant, dès lors, une période plus clémente. La République finit par sortir victorieuse cette affaire •juive, elle ; néanmoins, constitua pour la de communauté un tournant car, même si l'aspect juif était secondaire, le judaïsme était à nouveau défini comme une nation au sein d'une autre et accusé de placer son intérêt au dessus du général. bien La possibilité de l'assimilation du Juif et la nécessité de son émancipation ont été remises en question. Les Israélites français sont redevenus Juifs. Les fervents de tenants de l'émancipation et l'assimilation furent obligés rendre à l'évidence : de L'antisémitisme n'était les se pas terminé. Théodore l'affaire Herzl Dreyfus, (1860-1904), fut la à l'origine du Correspondant de presse à Paris, pour à suite de sionisme. chargé de relater un journal autrichien "l'affaire française", 1 - MAURRAS E. : est le fondateur d'un mouvement d'extrême droite, xénophobe et antisémite, violent à l'occasion : "L'ACTION FRANÇAISE". - 31 - il en vint à publier, Juif", où en 1896, un ouvrage "l'Etat il préconisait, l'émergence d'un Etat et l'organisation d'un mouvement sioniste. En revanche, raient comme la majorité des Juifs se considé- français et restaient l'émancipation dans leur pays, partisans tout en manifestant une certaine sympathie pour les communautés en Terre Sainte, niers. Mais juives par une aide matérielle aux pion- étant environ 80.000, une bonne part, de assimilés pour ils ne montrent que peu d'intérêt pour le retour des Juifs en Palestine. C'est seulement dans les milieux intellectuels et étudiants qu'il y eut un début de diffusion de ces idées. En revanche, les immigrés de l'Europe de l'Est, environ 20.000, précaires, beaucoup vivant dans des conditions repoussés par les Juifs français, plus sensibles à cet appel. En sont effet, l'arrivée de ces coreligionnaires d'Europe de l'Est inquiétait réveiller et la communauté car elle risquait de des sentiments de xénophobie à son égard d'entraîner une perte des acquis concernant leurs droits civiques. En 1905, la séparation de l'Eglise et de l'Etat fut très favorablement accueillie par les Juifs. Les anciens consistoires disparurent et se trans- formèrent en associations culturelles (A.CI.). Mais les écoles de la communauté tèrent parmi lution (1). Elles grandes faciliter société les grandes victimes de comme des matérielles comp- cette durent se débattre difficultés considérées israëlites évo- contre et établissements de furent servant à l'intégration des Juifs immigrés dans la française. L'instruction juive dut 1 - SCHWARZFUCHS S. : 0p. Cit., pp. 280-281 être - 32 - organisée dans sants : En des locaux précaires effet, et les bâtisseurs de insuffisynagogues n'avaient eu aucune raison de prévoir des salles de cours nombreuses et équipées dans bâtiments édifiés au XIXe siècle. l'instruction des A cette que aggravé Il est le dépècement de ce système par qu'imposa époque, religieuse était dispensée à l'école juive ou dans des cours particuliers. évident immenses la les grandes guerre de vacances 1914-1918, rabbins et maîtres au front, donc scolaire scolaires qui envoya fut responsable d'une chute importante du niveau des études hébraïques en France. La séparation de l'Eglise et de l'Etat avait révélé un fait nouveau s Le judaïsme français avait perdu son communautés unité. juives Dès que devint une l'adhésion affaire aux de choix personnel, les forces centrifuges jouèrent è plein. Certains cercles libérale. Par turc, qui ébranlés parisiens ailleurs, établirent les réfugiés de l'empire affluaient depuis 1908, de la révolution de 1905, pas communauté conscience russes officielle. par ne rejoignirent En effet, la était-il un malheur des temps, une constante de l'histoire juive ? souhaitée et des Juifs occidentaux était troublée l'antisémitisme, ? ou Certains à nouveau sur la place des la société moderne. : L'assimilation se révélait-elle impossible s'interrogeaient dans et les par le pogjrom de Kichinev (1903) l'échec la l'Union Tel fut le cas Juifs d'Edmont Fleg, d'André Spire et d'autres. Presque tous firent preuve d'une sympathie pour le mouvement sioniste, sans pour autant songer à en appliquer personnellement sentiment d'insatisfaction l'activité renouvelée de le programme. était justifié certains Leur par courants - 33 - antisémites, celui de la nouvelle "Action française" en particulier (1). Mais la masse juive de France ne croyait plus au danger et considérait ces attaques comme autant de coups supportables. y passagers et La culture française devait servir à perpétuer l'éducateur l'enracinement juif et la permettait réussir d'espérer tâche de une véritable intégration. La situation des Juifs de France à la veille de la première guerre mondiale fut marquée éléments : l'arrivée Le des immigrants judaïsme déclin Juifs de français, une écoles. Orientale. vie Les au détaché des synagogues et des indépendantes Cependant, et nouvelle observances traditionnelles. communautés deux l'antisémitisme d'Europe insufflèrent par Ils se groupèrent et organisèrent la plupart d'entre eux en des furent entraînés par l'ambiance générale. Leur volonté d'intégration les amena en outre à s'engager dans s'affrontèrent Juifs les de énormes 1914 à 1918. allemands, armées Sur les en est de même de ceux de France, la 600.000 100.000 environ étaient soldats, dont 1/3 furent décorés à la fin de la avant qui mobilisation. Il y guerre. Il qui s'enrôlèrent eut 50.000 Juifs combattants dont 1/3 de volontaires (2). Le choc de la guerre, les cadres décimés 1 - Quotidien Maurras, la nécessité de de la communauté Français 1908-1944 : mouvement "nationalisme recréer et la crise Dirigé par C. politique se réclamant du intégral". Il fut interdit à la Libération. 2 - GRAYZËL Paris, p. 315. 5. : Histoire des Juifs, Tome II, Service technique de l'éducation (STE), - 34 - économique menaçante n'incitaient personne à remettre en cause les structures de la communauté. La conférence de la Paix à Versailles, la création de nouveaux Etats et le structures les de bouleversement politiques motivèrent une fois de Juifs des pays alliés pour régler leur communauté protection minoritaire, afin de internationale et de activités plus des culturelles, plus statut jouir d'une poursuivre leurs auxquelles ils attachaient d'importance qu'à des droits politiques l'exercice était douteux. dont C'est notamment en 1923 que fut créé le mouvement des Eclaireurs israélites de France, tion et qui allait tenter de donner une direc- un jeunesse. contenu juifs aux A partir de 1924, activités la France, de la qui avait souvent servi d'étape sur la route de l'immigration vers l'Amérique, devint un but pour les immigrants. Des Juifs l'Alliance orientaux, formés dans les israélite universelle, écoles s'étaient tout naturellement dirigés vers la France. d'immigration se renforça encore à partir de 1933, quand la menace hitlérienne devint Ce de plus courant précise. Après la première guerre mondiale, on estimait leur nombre en France à 150.000. Il doubla jusqu'à 1936 ; parmi les 300.000 Juifs installés en France, 200.000 l'étaient à Paris (1). Le judaïsme français, affaibli par la guerre 1914-1918, gêné sur le plan matériel, ne fut pas en mesure d'intégrer communauté Les deux calmer donc groupes une français, sion. fut cette Une créée à côté de s'ignoraient, hostilité le immigration. latente. en autre l'ancienne. essayant Pour les de Juifs judaïsme en France était une confes- Ils rejetèrent la notion d'un peuple et con- sidérèrent plutôt le lien de solidarité reliant les 1 - SCHWARZFUCHS S. : 0p. Cit., p. 286. - 35 - Juifs entre eux comme l'expression d'un devoir charité envers des coreligionnaires frappés de par l'adversité. En revanche, pour les immigrés appartenaient culture ce langage était incompréhensible à d'Europe une minorité et nationale (Yiddish) Orientale, qui possédaient une (1). D'ailleurs, l'élément religieux n'était pas exclusif dans cette culture qui s'intéressait également à l'art, la musique, la littérature, le théâtre... La seconde guerre mondiale fut tragique pour le peuple juif. Les arrestations et mirent fin aux illusions de ceux qui étaient assi- milés. Aucune distinction Mais déportation n'eut lieu Juifs français de longue date, assimilés. la entre les immigrés et les il était difficile è certains comprendre pourquoi ils étaient visés. mars les de C'est le 27 1942 que le premier train de déportés quitte la France et c'est le 11 juin 1942 que fut décidée, dans le cadre de la solution finale, la déportation de 100.000 Juifs. élevées contre s'amplifèrent grandes de statut qui leur était le avec une vigueur nouvelle rafles. publiées Les protestations imposé lors des Les prises de position qui furent à cette occasion facilitèrent flage de plusieurs. tance contre l'occupant. Légion l'Eglise étrangère le camou- Ils participèrent à la résis- furent Certaines unités parmi les de premières la à rejoindre le Général de Gaulle. En 1939, il y avait 300.000 Juifs français et immigrés ; été déportés et, Pour l'Europe, tique : En 120.000 ont parmi ceux-ci, 90.000 exterminés. le 1939, bilan est encore il plus y avait au total drama- 8.300.000 1 - Yiddish : Langue germanique parlée par les communautés juives d'Europe Centrale •" et Orientale. - 36 - Duifs européens : 5.978.000 ont été exterminés. Les survivants et les rescapés ont eu le sentiment d'avoir été abandonnés a leur sort tragique, que le monde Unis - avait libre - en particulier connaissance camps de la mort. désormais à du Le souvenir les alors Etats- fonctionnement des de l'holocauste va hanter la conscience juive et contribuer perpétuer un certain sentiment de communauté de destin, voire d'interdépendance. Il restait encore à régler le sort de centaines de milliers de Duifs rescapés et regroupés dans des camps de personnes déplacées. immigrer en Palestine, Beaucoup voulaient alors sous mandat britan- nique. Des affrontements sévères les opposèrent aux Anglais et, parmi eux l'épisode de l'Exodus (1) mit la communauté internationale en émoi. L'Etat allait d'Israël susciter communautés apportent un de soutien, La ensemble, avec différentes d'Israël : 1 - URIS L. la mai au Diaspora, 1948, sein des qui lui et concours matériel et Diaspora et 14 immense espoir juives politique. juive suivit, une certaine étapes qui appui dans son inquiétude, les jalonnent l'histoire Procès d'Eichman (3), guerre des DECAUX A., tome (2), créé le : EXODUS, : Paris, Librairie Académique 1982, pp. 303-326. 2 - CATARIVAS D. : Israël, Paris, (collection petite planète n° d'Edition, Paris, le Laffont, Exodus, in : A. DECAUX raconte - 4 - Paris, Israéliens, Robert Six livre Ed. Perrin, du Seuil 1 4 ) , 1974. Les Librairie , Générale de EDMA poche Encyclopédie du monde actuel n° 4460, 1976. 3 - HAUSNER G. : Justice à Jérusalem - 37 - Jours (1), guerre de Kippour (2).... Cependant, d'Israël malgré leur intérêt pour l'Etat et leur sentiment d'interdépendance avec lui (3), peu de Juifs français vont s'y installer. L'interdépendance certaine sensibilité persistance émouvante peut se commune, de souvenirs et d'un rêve, alors exterminés, sentiment que où de sont une mêlés nostalgie, quête tant d'autres furent d'une même appartenance, religieux, national, comme conscience d'avoir survécu à l'holocauste caractère définir intellectuel, économique... Et à affectif, aussi face à l'indifférence des nattons : l'holocauste, craintes d'un nouvel abandon des nations ou d'un réveil l'antisémitisme, avec espoir que, alors de Israël viendrait a leur secours.... 1 - ARON R. : De Gaulle,' Israël et les Juifs, Pion, 1968, Israël face à la Tragédie - Le Figaro Littéraire, Parts n°1104. pp. 6 à 8 du 12 au 18 juin 1967. 2 - LAQUEUR W. : La Vraie Guerre de Kippour, Paris Calmann-Lévy, 1974. : Judaïsme Français et 3 - KAPLAN J. Paris, Albin Michel, 1976. Sionisme, RABI : Anatomie du Judaïsme Français, Ed. de Minuit, 1962. VIDAL-NAQUET P. : Paris, Les Juifs, La Mémoire et le Présent, Paris, Maspéro, 1981. FRIEDMAN G. Gallimard : Fin du Peuple Juif ?, (Idées, série sciences Paris, humaines N° 74), 1967. HARRIS A. et DE SEDOUY A. : Juifs et Français, Paris, Grasset, 1979. GIRARD P. :' Les Juifs de France, Paris, HUISMAN (Collection Index N° 1 ) , 1983. B. - 38 - Pour toutes communautés juives occidentale faveur ces et des raisons invoquées, importantes de la les Diaspora d'Israël militent désormais communautés menacées et en opprimées. L'action la plus remarquée concerne la défense quelque 3 millions de Juifs d'U.R.S.S. des (1) privés de leurs droits en tant que communauté religieuse, brimée et interdite d'émigration. De nos jours, française, fortes, qui tendances malgré ont l'abandon les les à juive l'assimilation sont - ou à cause - des bouleversements marqué ce siècle. Progressivement, des pratiques religieuses se généralise, mariages courants au sein de la communauté mixtes deviennent de (estimés à plus de plus en plus 70 % des Juifs contractant un mariage). Certains changent leur nom qui rappelle trop leur origine, convertissent au christianisme, sont relativement 10.083 élèves peu (1984), il se juives : Seulement soit 8 % de la population différents établissements ailleurs, les écoles fréquentées juive en âge scolaire, étudient les d'autres à temps plein dans privés juifs. Par y a environ 8.000 autres élèves des établissements laïcs, soit 1% (2), qui reçoivent un enseignement supplémentaire à travers des écoles du 1 - BRISSAUD J.M. tique, Paris, cherches L'antisémitisme en Union Sovié1REP (Institut Européen de Re- et d'Etudes Politiques et Sociales), 1980. WIESEL E. : Les Juifs du Silence, Paris, le Seuil, 1966. K0CHAN L. puis 1917, : Les Juifs en Union Soviétique deParis, Calmann-Lévy (collection Diapora), 1971. 2 - Ces propos nous ont été accordés par le Gd~ R. de France, Pr. R.S. SIRAT, lors d1une. interview - 39 - mercredi tiel, et dimanche matin avec, la préparation semblerait 'demande y avoir, accrue de à la pour but bar-mitsvah depuis quelques la part des essen(1)- années, une parents pour l'inscription de leurs enfants dans ces écoles. phénomène qui s'applique également Il aux Ce écoles privés non-juives, reposerait cependant, en partie, sur la perception hypothétique sur un des parents concernant une dégradation de l'école laïque (2) encouragement d'un Fonds et Spécial d'Investissement pour l'Education (F.I.P.E.). L'histoire contemporaine des Juifs de depuis la Révolution, pour une fut donc une lutte intégration l'acquisition à des droits la vie du civiques. France, continue pays et Ainsi que l'avait remarque Loke (1632-1704) (3), l'octroi des droits 1 - Bar civiques Mitsvah aux : Juifs dans équivalent à leurs la pays première communion dans le judaïsme. 2 - LE FONDS SOCIAL JUIF UNIFIE : 8ème Session du Conseil National 6.5.79 et plus particulièrement l'exposé de M. P. ELKOUBY sur l'état de l'enseignement juif en france, p. 21-30, et les interventions de M. NACACHE, p. 34, M. B0UK0BZA p. 35. CHVIKA Y. : L'ECOLE JUIVE EN FRANCE, mémoire DEA-UER - Sciences de l'éducation, Lyon, 1982, p. 37, GUIDE DE LA VIE JUIVE EN FRANCE (19821983), Paris, GEJ-L 'ETUDIANT, 1982. 3 - L0J£E- J. : Philosophe anglais, Auteur de l'Essai s*ur l'entendement humain, il rejetait les idées innées, pour placer la source de nos connaissances dans l'expérience, c'est-à-dire la sensation aidée de la réflexion. Il a écrit un traité sur l'éducation et des Lettres de tolérance. - 40 - d'accueil, laïque. n'est dans un état religion d'Etat - notamment chrétienne - l'idée de l'octroi droits conçue. qu'un que pays comportait une des Tant concevable civiques Avant aux Juifs ne pouvait être la laïcité des systèmes politiques, les Juifs jouissaient du statut de résidents. fut plus ou moins tolérant envers eux, mais On leur statut fondamental demeurait celui d'étrangers. peut dire que leur situation fondamentale avant l'émancipation était caractérisée par l'absence foyer permanent. prières, ils Ainsi virent qu'en témoignent dans le malheur On de leurs présent la punition divine pour les péchés du passé. Leur exil se poursuivrait tant qu'il en serait décidé par la volonté divine. virent Quand aux ainsi chrétiens, dans l'exil des Juifs le résultat du ils refus du Christ. Le terme l'égalité début, à France, concernait cela fut proclama la les Juifs, pas considérés comme tels, par laisser ailleurs, dans leur citoyens. droit la il la En réforme Française fraternité qui n'étaient n'y furent pas inclus. était impossible de précédente Au des respectifs. la Révolution l'égalité et tous les Français, Mais, pays général civiques. conséquence de Lorsque la liberté, et en uniquement le résider dans leurs révolutionnaire. pour évoque des droits politiques elle Juifs "émancipation" condition de les non- Ainsi se posa la question de savoir s'il fallait les expulser ou leur offrir la citoyenneté. C'est la seconde solution qui fut adoptée par décision cette les de l'Assemblée Nationale (1790-1791) législation constitua un modèle pour napoléoniennes. Dans toutes accédèrent non pas à la simple citoyenneté, l'égalité des droits civiques. Mais la ; toutes régions occupées pendant la Révolution et conquêtes une les ils mais à tradition - 41 - religieuse de ces Etats étant chrétienne, les Juifs demeurèrent hors du champ de l'idéologie civile dominante. L'émancipation formelle n'était donc pas suffisante pour transformer leur statut d'étrangers et les intégrer dans la société. ont Les gouvernements exigé de leur part une entière loyauté envers l'Etat. Mendelssohn, (1729-1786), le plus éminent parmi les défenseurs juifs de l'émancipation, s'opposa en 1781 è l'allégation voulait Il rationaliste courante^ qui que judaïsme et christianisme se fondent. était persuadé que les Juifs pouvaient toutes les exigences qu'on leur conserver intact leur judaïsme, intégrés Juifs sans être assimilés. émancipés, ressentaient judaïsme. encore Ainsi n'était même pas et être Il est vrai que les les plus assimilés, attachement conversion, ressentie intellectuelle, imposait c'est-à-dire quelque leur remplir comme même une constituerait-elle au si elle violation une trahison assimilés se mêlèrent aux courants émotionnelle. Les Juifs culturels. Certes, ils ne purent intérioriser les valeurs et les attitudes chrétiennes, de ceux qui à l'exemple étaient nés dans cette tradition, mais leurs liens au judaïsme se .vidèrent de leur contenu cognitif, étant donné que la culture laïque était imprégnée de tradition chrétienne. la minorité faveur de En conséquence, juive négligea sa propre celle de la majorité. culture En en effet, l'émancipation n'avait pas seulement conduit à leur 1 - MENDELSSOHN M. : Philosophe allemand. s'efforça de réformer le judaïsme en modernisant. Sa traduction Bible contribua à l'Europe Centrale. allemande la culture des Il le de la Juifs de - 42 - participation à la vie sociale et aussi à leur réflexion persuadés que l'ensemble la de politique, spirituelle. recherche la Ils mais étaient scientifique tradition juive de servirait à l'approfondissement de l'identification spirituelle avec la totalité de la culture, l'expérience juive. définissait La de la pensée et de science du comme une formellement judaïsme se exploration historique et philosophique de l'héritage juif, partir de la Bible et du poésie médiévale, Talmud, à la philosophie, à travers la la Kabbale et l'histoire juive. Cependant, devait l'ambition, trouver son expression la plus dans le Sionisme, définie comme par Yéhuda Leib Pinsker, du mouvement audacieuse auto-émancipation l'un des pères fondateurs nationaliste juif. Il est caracté- accompagné par renaissance culturelle juive, qui trouva son expression la politique que le retour h Sion fut ristique une l'égalité non seulement par le renouvellement de langue hébraïque et la résurgence de l'activité créatrice études mais juives. modernes, et complexe Leur le développement émancipation dans les même l'auto-émancipation dans indépendant pation aussi dans d'Israël ne les ont pas minoritaire, n'octroie cela montre des temps l'Etat délivrés que pas nécessairement la du l'émanciliberté, mais seulement la possibilité de devenir libre. Pour certains, relèverait et au souvenir des intellectuelle bien grande majorité des Duifs, terre d'exil. possibilité peuple peines. au judaïsme davantage d'une fidélité à la tradition familiale démarche l'appartenance d'un français Il Ils parents définie. Pour nullement Ils vivent au et assument ses joies n'empêche d'une la la France n'est pas une n'envisagent départ. que que le passé ne sein la du comme -ses peut être - 43 - entièrement des oublié et personne n'affirme que l'ère persécutions définitivement et pris de fin. l'antisémitisme Il ne leur est plus possible de se désintéresser - même sur la publique - des malheurs qui peuvent s'abattre les Juifs d'autres pays. ont Des expériences place s'étendent comme une épidémie s'il n'y est pris garde. que l'Etat d'Israël, Il est tant par les espoirs qu'il porte en lui que par les dangers qui le menacer, continuera sur récentes trop bien montré que certains maux évident a d'occuper peuvent une place particulière dans leurs préoccupations. Le souci de concilier juive l'appartenance française et la fidélité continueront donc à jouer un rôle dans la recherche d'une harmonie au important sein de la communauté nationale. Malgré la tendance générale à l'assimilation, une vouloir l'intégration et à plutôt partie militante continue à attribuer importance capitale éducatives ; s'inscrire l'effort de maintenir et de une aux activités culturelles et c'est dans ce cadre que et viendra développer des structures scolaires. Nous venons de rappeler l'histoire de la communauté juive française et de ses luttes pour acquérir ses droits de cité, naître comme communauté à part se faire reconentière dans l'ensemble de la sauvegarder ses droits quant à la spécificité ses communauté successives croyances religieuses. nationale Ces quêtes et de onéreuses, hasardeuses expliquent en partie une identité sans cesse tendue entre la prégnance de l'être religieux sur l'être civique et celle de l'être civique sur l'être religieux. Il convient maintenant de préciser la situation actuelle nous de cette communauté, l'avons déjà mais vu que, mentionné, peu de comme données chiffrées ou quantitatives permettent de traiter de - 44 - son évolution démographique, ô nous avons eu recours une enquête de la Sofres intitulée : les Juifs de France ?", "Qui sont dont les résultats ont été présentés en exclusivité par l'A.T.3. (1), dans son Bulletin Quotidien d'Information N° 1527 du 11/2/77 et dont voici les données essentielles : - 700.000 3uifs sont actuellement dénombrés en France, dont 380.000 en Région Parisienne. - La population est relativement jeune. - Contre toute attente, elle est composée d'une forte proportion de travailleurs manuels. - Le groupe de célibataires est important. - Pour 1/3, les mariages sont exogamiques. Ces quelques traits notoires se dégagent des tableaux suivants : 1°) - Répartition par tranche d'âge en % : de 15 à 25 ans 27 % de 25 à 49 ans de 50 à 64 ans 41 % 15 % 65 ans et plus âgés 16 % 2°) - Répartition socio-professionnelle : * Manuels (agriculteurs, artisans, petits 29 % entrepreneurs, ouvriers) * Cadres moyens et employés 23 % * Professions libérales et cadres supérieurs 16 % * Commerçants et industriels 11 % * Inactifs 21 % 1 - A.T.3. : Agence Télégraphique juive, 11 février 1977, N° 1527 - 45 - 3°) - Comparée à l'emsemble de française, la professionnelle suivante : la population répartition se fait de sociola Juifs façon Ensemble de la population 23 * Cadres moyens * Ouvriers dont ouvriers qualifiés O.S. et manoeuvres 22 * Inactifs * Cadres supérieurs et affaires, dont Professions libérales et cadres supérieurs .Industriels et gros commerçants * Commerçants et artisans 10 0> /o 15 se AI 8 Ai 12 AI 4 tv 4 At 21 2! 24 Ai 20 AI 7 AÈ 16 Ai 6 9C 4 Ai 1 Ai 12 Ai 1 S! 3 0/ AI 13 Al * Agriculteurs. ce qui concerne les cadres d'affaires, Al et population Cette proportion importante est sans " doute des dominant vrai supérieurs A) représentent 7 % de la population ils révélatrice fait Ai alors qu'ils sont 20 % de la française juive. 32 s; /o AI personnels de service En 17 de l'image contradictoire que l'on Juifs français. dans Ils sont perçus le monde des affaires, proportionnellement ce qui à l'ensemble des se comme est caté- gories socio-professionnelles en France, mais, dans la réalité, constituent eux deux active. les le cadres moyens et les ouvriers groupe le plus important puisqu'à ils représentent 45 % de la population - 46 - La répartition non-Juifs se entre les conjoints ventile suivant le Juifs tableau e ci dessous : - 5 6 î o des Juifs de plus de 15 ans sont mariés. (Ensemble de la population : 70 %) * Conjoint juif * Conjoint non-juif 73 % 27 % Taux de conjoints exogamiques 24,5 % 36 % * Juifs (non israélites) . . * Israélites (non-juifs) Pour comparaison : protestants : 39 % musulmans : 22 % catholiques : 6 % TAUX DE CONJOINTS EXOGAMIQUES : - AGE : * Moins de 35 ans 22 % * 34 à 49 ans * 50 ans et plus 24 % 34 % - Catégorie socio-professionnelle : * Cadres moyens et employés * Cadres supérieurs et 34 % professions libérales * Commerçants, artisants, industriels.. 34 % 19 % * Ouvriers, personnel service 19 % Contrairement tations entre à des idées ou des de la communauté juive sur la conjoints Juifs et conjoints l'enquête précise que, cas), n'y a pas de tendance à il des mariages mixtes. représen répartitio non-Juifs actuellement (1977 en tou 1'accroîssemen - 47 - "ISRAELITES" et "JUIFS" : -Age : Juifs Israélites 31 % 39 % 30 % * Moins de 25 ans * 25 à 49 ans. * Plus de 50 ans 22 % 45 % 32 % • Catégories socio-professionnelles * Commerçants et artisans 9% * Cadres moyens 20 % 28 affaires 23 % 17 % * Ouvriers 24 % * Cadres supérieurs et • Régions : * Région parisienne * Est * Méditerranée Chez les déclarer 52 % 9% 9 % 5 % 13 % 2 % plus de 50 ans;on a tendance (32 %) et Duifs Israélites à %). (30 se De plus, ce sont les classes moyennes qui sont portées à se dire Israélites méditerranéennes, on et, se dans désigne les d'abord (22 %) et ensuite Juif (13 %). Israélite définitions comme Les deux tendent à s'équilibrer dans la parisienne régions région avec une majorité pour l'appellation : Israélite. Chez les moins de 25 ans, on préfère à 31 % se déclarer Juif qu'Israélite (22 %). Que signifient en réalité ces deux concepts L'enquête été souligne qu'aucun sondage préalable fourni, ni aucune définition concernant mots "Duif" ou "Israélite". Cependant, ? n'a les on s'aper- çoit que ces termes ont été proposée à la fin de la série. bien C'est donc dire que l'enquête invitait qu'indirectement - à se situer comme Juif ou - 48 - Israélite. Dès lors, nous devrons être prudent dans nos conclusions. Nous qui regrettons, en ce qui nous concerne, nous apparaît comme une erreur de la l'enquêteur. Certes, définir concepts les a part de ne pas de les pris soin de mais il a eu distinction tort utiliser. Mais opératoire dans notre approche de l'identité*à cet égard, leur il ce pourrait nous retiendrons une hypothèse : tendance, à présenter comme raison l'intérieur de la Israélite, on aurait communauté, plutôt que à se Juif, en de la prégnance d'une connotation de la seconde appellation. concept qui en est, être négative On lui substituerait un semble-t-il, .dégagé, en choisissant l'appellation d'Israélite. Mais notre ces chiffres nous surprennent nous-même ; connaissance nous interroger qu'ils des communautés nous sur traduisent responsables communauté de eux. Il est davantage l'étude amène fort à possible l'image que ont voulu donner juive française, ^4nrt-frt que les de la l'opinion générale dé celle-ci. Il est craignant tendance certain qu'une minorité sociale, les phénomènes d'absorption, à se présenter aux enquêteurs autre réalité. puisqu'elle peut avoir sous La question mérite d'être une soulevée fait apparaître des distinctions entre Juifs et Israélites. Les valeurs différentes accordées par les Juifs à ces lution deux termes nous semblent de l'aspiration la majorité d'entre refléter eux, assimilationniste à la l'évo- passant de revendication juive. Le terme d'Israélite fut utilisé au cours du XIXe par siècle et jusqu'à la seconde guerre les Juifs de la bourgeoisie, le plus mondiale souvent nés en France, de parents français, non pratiquants et non militants, qui tenaient à manifester leur - 49 - assimilation aux autres Français et a marquer ce qui les différenciait culturellement et socialement des Juifs pauvres, Orientale. Mais immigrés d'Europe Centrale l'opposition entre les deux remonte au Moyen Age. les clercs, et mots C'était déjà l'usage, parmi de désigner les Chrétiens sous le nom de nouveaux Israélites. "En s'approprient le nom de leurs prédécesseurs, que Dieu avait appelé la Chrétienté au rôle de peuple élu. Deux noms, ils l'un glorieux, impliquaient l'autre infamant, cela permettait de concilier le respect pour la religion mère et la haine de ses adeptes vivants. Isidore de Séville alla séparation d'Israël guration de judaïsme " semblerait allant même jusqu'à la interpréter l'antique et de Judée comme une rupture entre (1). Le choix du préfi- Christianisme terme refléter un haut niveau et "Israélite" d'intégration, parfois jusqu'à l'assimilation. Tandis que l'appellation "Juif" marquerait plutôt une appartenance religieuse et communautaire, parfois même nationale. Nous venons de survoler une période au historique cours de laquelle nous avons été témoin, part de la communauté constant de recherche juive, d'un quant à sa place de la processus dans la société environnante. D'une part, nous avons remarqué que les Duifs ont surmonté les vicissitudes du passé en cherchant à prendre part à tous les bouleversements qui naient une modification du système étatique ; espéraient, en effet, ameils que ces changements condui- raient à l'égalité des droits et à l'égalisation de 1 - S.W. BARON : Histoire d'Isarël, vie sociale et religieuse, P.V.E. 1976 T. V. p. 142. - 50 - l'ensemble des citoyens, dans certaine une ce qui se mesure. révéla Mais de exact nouveaux événements historiques devaient perturber ce nouvel équilibre et modifier les récents acquis. Chaque saient, fois que ces bouleversements surgis- il fallait que la communauté s'adapte à la nouvelle situation et aux exigences nouvelles d'une intégration éventuelle. Les différentes tendances d'intégration provoquèrent des possibilités d'assimilation qui alertèrent les responsables quant à l'importance de la création d'écoles afin d'éduquer et de sauvegarder les valeurs spécifiques du Judaïsme. Au cours de notre étude historique, options ont surgi, plusieurs avec de nombreuses propositions visant à résoudre le problème de la minorité juive. Il y eut un débat farouche entre les tendances concernant le différentes problème religieux. Finalement les responsables optèrent pour le sur soi, avec tous les risques repli que cela représentait. D'autres vers ont eu tendance à prêcher l'ouverture l'extérieur (la période des lumières) avec pour adage : "Sois Juif dans ton foyer et citoyen à l'extérieur" (Gordon). Une troisième trouver une tendance déçue solution en de Diaspora ne pouvoir lutta pour préparer l'option sioniste qui, seule, à leurs yeux pouvait résoudre le problème de la réalité juive dans une société majoritaire. Outre la dénominateur résidait enfants, tout en commun dans permettant volonté de de d'assurer demeurant environnante. sauvegarde, toutes la nécessité de d'inculquer afin la les créer valeurs l'avenir intégrés ces dans le tendances des écoles juives aux communautaire, la société . - 51 - il Mais avant d'étudier les structures scolaires, nous paraît important de nous pencher notion d'identité, société libre. \ de sur ses implications dans la une - 52 - CHAPITRE I I L ' I D E N T I T E J U I V E - 53 - UNE APPROCHE D'IDENTITE UNE RELIGION ? UNE TERRE ? UN PEUPLE ? Dans notre la grande crise des valeurs époque, désagréger exercer la bien des que facteurs une influence dissolvante, l'ordre resserrées, est de l'évidence protégées, aujourd'hui renforcer. tendent cohésion de la société juive à dans aujourd'hui, la les communautés voir^f-ermées, de naguère, conquérir, première, à Ce qui était à conserver, L'identification juive était immédiate, à et jusque sur volonté d'appartenance des individus. de connaît sans à autrefois problème. Elle est dans nos sociétés ouvertes à tous les courants et à toutes les influences, à redécouvrir, peut-être à reformuler, certainement à construire. Qu'est-ce qu'être Juif ? (1) Le mot hébraïque "Yehoudi" signifie judéen, c'est- à-dire habitant de Duda (ou Judée). L'ancien Israël avait été divisé, après la mort du Roi Salomon ( en -930) en deux royaumes, Samarie, composée de dix tribus; pour capitale, dont Israël au Nord , Capitale Ouda au Sud avec Jérusalem, composée de deux tribus, celle de Juda, la plus importante de toutes. Le royaume d'Israël fut détruit en -722 par le d'Assyrie et la trace de ses tribus est perdue. royaume de Duda fut vaincu en -587 -586 par le roi Le roi de Babylone, et sa population en partie déportée et exilée. Après -538, s'organise quelques décennies et à partir le retour partiel des exilés de en Dudée. - Ce terme Yéhoudi va désigner, à partir de la date de l'exil (-587-86), tous ceux qui pratiquent la religion mosaïque. 1 - Quid : Religions juif, 1983, p. 575 - Le judaïsme sens du mot - 54 - - Les Grecs ont adopté la forme Ioudaios, dont les Romains ont tiré Oudaeus. - En français, ce mot a donné Juif (avec un f final mal expliqué Le terme Juif ne figure pas dans les livres Moïse, où il n'est question que des de "enfants d'Israël'". Il est relativement tardif et plutôt lié à la condition diasporique. des Il indique exilés et des dispersés : veut dire judéen et, l'origine La Judée, car juif donc dans l'immédiat, désigne une qualité nationale et non pas religieuse. Les assimilationnistes avaient, notion à juste titre, de juif en vue de la judaïsme. C'était aspiration. dans Cependant, formellement la dénationalisation du logique de leur dans la plus grande partie l'appartenance considérée comme socio-culturel siècle éliminer d'une communauté religieuse ou, milieu XIXe cherché à la des contrées de la Diaspora, est juifs du et non juive ressortissante à la limite, pas comme d'un une allégeance nationale. En Israël, le citoyen ordinaire est un Juif de nationalité et un Israélien de citoyenneté, dans un rapport de cause à effet. Cette nationalité elle- même procède de la religion : Est Ouif nationaliste quiconque est Juif selon la Halacha (1).. Le judaïsme, doctrine. aussi Certes, foi, enseignement. en effet, n'est pas une simple il est d'abord révélation, mais histoire, civilisation, théologie, Il peut s'agir d'un sens religieux, philosophique, sociologique ou national. 1 - HALACHA : Selon la législation juive, est Juif celui qui est né de mère juive. - 55 - Ainsi est-il, de vie régi dans son sens religieux, un mode par des prescriptions (1) d'origine divine que l'on s'efforce de respecter (2). et Le principe fondamental concernant la vie juives, se retrouve à l'identité travers trois dimensions : - THORAT ISRAËL - LA PERSPECTIVE RELIGIEUSE - AM ISRAËL - LA NOTION DU PEUPLE - ERETZ ISRAËL - LE POINT DE VUE NATIONAL "THORAT ISRAËL" Î PERSPECTIVE RELIGIEUSE Selon Alexandre Safran, la partie législative du Talmud (3) définit l'identité juive comme un bien accordé par le créateur à la personne qu'il fait naître juive, Le bénéficiaire d'un tel don est alors invité à l'assumer, l'élaborer, l'enrichir et en vivre tous les jours de sa vie. Le Juif de naissance a pour vocation de le devenir effectivement, afin de confirmer la décision du Créateur à son égard. Bien que "fait" comme tel, dès son origine, par autrui, il est en mesure de "se faire" ensuite lui-même, ratifiant ainsi la volonté de Celui qui l'a voulu, la sanctifiant par 1 - CHOUKROUN I.M. : Précis d'instruction gieuse, Alger, juin 1947, p. 12. 2 - La reli- Torah contient 613 prescriptions (dont sont à réaliser, et 365 concernent 248 des interdictions. 3 - Talmud : compilation fixant mot hébraïque de commentaires sur l'enseignement rabbiniques. signifiant des la grandes étude, mosaïque, écoles - 56 - l'étude de la Torah (1) et l'observance de ses commandements. Il ne subit pas son identité : il la reçoit comme une vocation ; en la découvrant dans le patrimoine génétique spirituel dont il est, tout à la fois, héritier, transmetteur et inventeur, il la porte avec dignité (2). Le Juif religieux fonde son identité sur le mérite que celle-ci lui octroie. Il s'identifie à Dieu et à la Torah, en accomplissant les prescriptions que le créateur lui assigne. Même si l'on est enclin à quelque peu idéaliser le portrait du Juif, il n'existe personne qui puisai se prévaloir d'une identité juive sans se réclamer en même temps de la Torah et de ses impératifs éthiques. En réalité, on ne trouve pas de Juif qui n'ait à un moment donné, "son heure", au cours de laquelle il se sente sollicité pour pratiquer un acte de bonne volonté. Ces actes sont généralement relatifs tant à la vie individuelle qu'à la vie communautaire, sociale, nationale ou même universelle. Tout Juif, en effet, montre ,par sa façon de penser, par ses dires et ses actes, qu'il participe à l'amour du peuple d'Israël, à la terre d'Israël et sa Torah révèle la présence innée de certaines virtualités susceptibles d'évoluer sous la pression d'événements extérieurs. 1 - Torah : nom donné dans le judaïsme aux cinq premiers livres de la Bible ou Pentateuque, qui contiennent Torah, l'essentiel dans le de la langage loi courant, mosaïque. désigne l'ensemble de la loi juive. 2 - SAFRAN A. pace, : Israël dans le temps et dans l'es- Université de Genève, 1980, pp. 157 à 162. Ed. PAYÛT, Paris, - 57 - On trouve dans la Torah nombre de commandements qui témoignent du désir de Dieu d'offrir des voies multiples aux enfants d'Israël, en vue de les con- duire a la perfection humaine. - Le principe de responsabilité : est solidaire "Chaque Juif des autres Juifs" gouverne la vie juive. Selon le Talmud, l'identité est propre à celui qui accomplit les faits de son peuple. Maïmonide, pense la plus haute figure du Moyen Age, que l'identité juive est propre à celui s'intègre dans "la totalité d'Israël" par le qui fait des commandements. En peuple", raison tout du précepte divin de "l'amour du soucier de Juif a le devoir de se l'épanouissement de ses coreligionnaires et est tenu de contribuer à l'affermissement de l'identité de son prochain. Il est aussi tenu d'aimer son prochain sans distinction (1). Nous retenons des paroles d'Alexandre Safran l'attachement à l'observance des commandements, respect de la Loi qui permettra le l'établissement d'une société juste et fraternelle. "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Ce mode de vie amènera, à travers l'étude du judaïsme, à - une prise de conscience de sa reponsabilité. LA NOTION DU PEUPLE - AM ISRAËL La définition de la notion de "peuple juif" ne fait pas l'unanimité. les caractères Les anthropologues se basent sur génétiques, à partir des marqueurs sanguins. Cette thèse est reprise par 3. Ruffie (2) 1 - SAFRAN A. : Op. Cit., p. 162. 2 - RUFFIE 3. : De la biologie à la culture, Paris, Flammarion, 1921, pp. 280-281. _ 58 - et de Raymont Aron (1). S'il est niveau du groupe sanguin, vrai que, la totalité des au Duifs n'ont pas une identité, il existe d'autres critères sous l'angle desquels ils se rattachent, en gardant une spécificité. Cet attachement particulier à une communauté s'est effectué par le biais de la langue hébraïque, passé de la prière et de la littérature, d'un millénaire commun, semblable : "L'an croyance en un particulier d'une aspiration prochain Dieu à future Jérusalem, unique, avec d'une un lien et sensible aux traditions écrites et orales transmises par les ancêtres. Certains Centrale : Russes, Duifs. ont émigré vers le Nord et par conversion, des Allemands, des l'Europe Polonais, des des Alsaciens... devinrent Un autre rameau a émigré vers le Sud-Ouest, le Maghreb, l'Espagne, convertissant également des populations autochtones. Ainsi, représent-ils une extraordinaire mosaïque biologique : Pour Arthur répartition des différentes monde, en (2), qui groupes a sanguins populations que l'on connaît étudié chez dans la les le les populations juives de Tunisie sont très proches il Mourant des populations non-juives du même pays est de même pour les Russie... En revanche, Juifs d'Espagne, ; de les populations juives de Pologne n'ont rien de commun, biologiquement , avec celles de Tunisie, mais elles ont en commun': - Une religion et sa langue pour la véhiculer, - Une éthique, une culture. Raymond Aron prend en compte un certain nombre de questions : 1 - ARON R. : Mémoires 50 ans de politique, Paris, Duliard ch. 19, pp. 280-281. 2 - MOURANT A. : Les sciences humaines aujourd'hui Paris, Ed. Retz, 1979, pp. 263-283. - 59 - - L'histoire a-t-elle fait des communautés juives un seul peuple ? Le sionisme moderne, d'où est issu l'Etat d'Israël, est contemporain de l'assimilation et de l'antisémitisme laïc ; nationalisme de il est plus proche du l'Europe moderne que de la foi séculaire des Juifs exilés de Jérusalem. Il y a des Juifs qui en viendraient à craindre la disparition totale du peuple par Autrement dit, l'assimilation regretteraient-ils des Juifs. les ghettos formés à partir du Xle siècle ? Le renouveau de la conscience juive, la curiosité des "assimilés" pour leurs origines, pour la culture de leurs ascendants, ces inquiétudes paradoxales. sont près d'oublier la devraient apaiser En aucun pays, ils ne tragédie d'hier et la précarité du lendemain. Mais, alors, que devient la notion d'identité ? Cache-t-elle une religion, ou une nation ? une une culture, une ethnie L'identité dite culturelle reflète non-croyance en Dieu, mais ce mode communautaire sera-t-il conservé ? temps, les citoyens Même vie plupart du Juifs de la Diaspora veulent vivre en dans le pays de leur croyants ils ne La de libre souhaitent élection... pas, pour la plupart, émigrer vers Israël, pas plus qu'ils ne se pensent même citoyens d'une nation juive. Donc, qu'ils prononcent les mêmes prières, même langue et sont ils parlent pas marqués par leur- culture nationale respective par référence à une ascendance la la plus lors ne davantage que Mythique qu'authentiquement historique. "Que Peut-on signifie le peuple juif ? parler de ce peuple comme Existe-t-il on parle ? du peuple basque ? La seule réponse valide nous paraît celle-ci : Si l'on parle du peuple juif, on emploie - 60 - la notion de peuple en un sens qui ne vaut que dans ce seul cas (1)". Ces mêmes Juifs se composent minorités qui éprouvent uns pratiquent une un certain sentiment envers les autres, d'Israël (symbole même religion, de solidarité un attachement national et de à les l'égard souvenir du génocide), et ont acquis ou retrouvé une conscience de leur judaïsme. Le "peuple juif" reste, pour eux, abstrait, puisqu'ils n'envisagent pas de la terre, la langue, toujours Herzl, le partager le destin d'Israël, même pas la religion. particulier tout Les premiers fondateur journaliste du Sionistes, en mouvement Théodore autrichien assimilé, réagissaient à l'antisémitisme suscité par l'entrée des Juifs dans la société. Peu à peu, le Sionisme s'enrichit des émotions religieuses qu'éveillait la nostalgie millénaire du Temple et de Jérusalem. Raymond Aron ne pense pas que l'on puisse affirmer l'existence objective du peuple juif comme celle par du peuple français. Le peuple juif et pour ceux qui veulent qu'il soit, pour des raisons - métahistoriques pour des raisons - politiques -. Fessard le plan (2), qui cherche surnaturel ; le -, existe, les les autres Il cite le père l'unité du drame destin ce de uns sur peuple appartient à l'histoire surnaturelle. Israël, davantage Etat hébreu, au XXe siècle, est animé par le nationalisme européen du siècle passé que par la prière millénaire "l'an prochain à Jérusalem". Celle-ci reste donc aussi paradoxale 1 - ARON R. : Mémoires - 50 ans de réflexion politique, Paris, Julliard, p. 505. 2 - Cf. ARON R. : Op. Cit., p. 524. - 61 - que "le peuple sociologue, juif" ce pionniers, dispersé. Au regard du peuple rassemble une population de dirigée par les immigrants venus de 102 pays d'Europe, de pays développés et du monde entier. Les modes ordinaires, et non surnaturels, d'explication historique sont employés par R. pour rendre d'Israël Juifs, compte de la formation l'Etat et de la persistance de la Diaspora. Les proches des populations chrétiennes pendant les premiers siècles de notre ère, refoulés dans des ghettos, commencèrent "libérés" progressivement victimes de pogroms qui à la veille de la première croisade, par la Révolution en France et peu après à travers l'Europe, de de Aron Buchenwald perdirent, dans les charniers et les chambres à gaz d'Auschwitz l'illusion qu'ils pourraient devenir, au moins dans un avenir prévisible, des citoyens comme les autres des nations auxquelles C'est non plus au sein desquelles en réplique à à drapé Orientale, en nourri une que des Juifs, vers moderne, de passions idéologie pseudo- en majorité d'Europe Nous l'Etat de "rêve" qui voyons également que un sentiment de "parenté" s'ils se veulent, citoyens d'un autre pays. ne et ne croient plus en l'assimilation et se retournent même l'antisémitisme l'antisémitisme scientifique, éprouvent vivaient ils appartenaient. obscures, leur. ils dépasse pas serait le la plupart avec Israël, sans condition ni réserve, Ce sentiment de l'histoire profane parenté humaine. En effet, pendant des millénaires d'histoire, ils ont laissé dans les profondeurs de l'âme juive, des traces indélébiles ; parmi elles citons : - L'intuition que tous les Juifs, en dépit leur dispersion, connaîtront le même sort, Le sentiment de toute les communautés de juives - 62 - d'être concernées, est persécutée. Israël, menacées, lorque l'une d'elles Quand cette communauté s'appelle comment cette "parenté" n'éclairerait-elle pas ? Raymond Aron conclut : cette "solidarité" En tout état de avec Israël ne s'élève pas niveau de l'histoire sacrée, réserve je cause, au surnaturelle dont je la place pour les croyants mais à laquelle n'accède pas mais elle est organique à la fois. intellectuelle et Encore une fois, si les Juifs se veulent un peuple, celui-ci ne ressemble à aucun autre ; foi, ne les Juifs en dehors de la Bible, participent pa culture (1). Néanmoins, Jours, Raymond d'abandon et Aron d'une seule de leur et même pendant la Guerre des Six a éprouvé le même sentiment la même expression publique de son identité juive quand il déclare : "3e souffre comme eux, avec eux, non parce que nous "sommes devenus Sionistes ou Israéliens, mais parce "que monte en nous, irrésistible, un sentiment de "solidarité. Peu importe d'où il vient. Si les "grandes puissances, selon le calcul froid de leurs "intérêts, laissent "n'est pas le mien, "du nombre détruire le crime, le petit Etat qui modeste à l'échelle m'enlèverait la force de vivre et je "crois que des millions d'hommes auraient honte de "l'humanité" (2). 1 - ARON R. : p. 526. 2 - Cf.. ARON R. "Hémoires", : Paris, Julliard, 1983, Israël face à la tragédie, Figaro littéraire, Paris n° 1104, p. 8. le - 63 - LE PEUPLE ET SES ATTITUDES RELIGIEUSES : Selon G. Friedman (1), une des composantes principales de la personnalité juive, la seule qui soit essentielle au regard des croyants, a longtemps été la religion ; jusque vers 1750 et les débuts du mouvement d'émancipation, les membres des communautés, dans leur grande majorité, observaient les commandements ; cela implique un genre de vie quotidien. D'ailleurs, pour les religieux, la survie à travers les millénaires procède d'un miracle, que seule la religion explique. Il existe, entre la terre d'Israël et "le peuple juif" un lien mystique que la fondation de l'Etat a fait resurgir avec éclat. En Israël, les problèmes religieux ont à la fois un caractère social, national et étatique. Cette situation confuse résulte pour l'Etat d'Israël d'un héritage de la Diaspora. En 1939, è la veille de ses pires épreuves, le judaïsme était en pleine crise. Les luttes étaient farouches entre le courant de Réforme, et les partisans de la Torah considérée comme une législation inspirée où chacun peut chercher ses règles de vie, en s'éfforçant de l'adapter aux exigences de la pensée et de la société moderne. "Ces divisions intestines, ces schismes ne "pouvaient que favoriser dans la jeunesse, le "détachement des traditions, l'indifférence, voire "l'hostilité à la religion, l'assimilation." (2) La dans destruction les quelques des grands centres pays occupés (1939-1945) a années l'Etat d'Israël. plus tard, de la religieux été suivie, naissance de Cependant, nous constatons que la 1 - FRIEDMAN G. : Fin du Peuple Juif, Gallimard 1965, Ch. VII, p. 205. 2 - FRIEDMAN G. : Op. Cit. p. 209. Paris, -- 64 - population israélienne, éloignée des croyances traditionnels. religion l'égard dans sa Les plus et genres Orientaux tempérée, d'autrui majorité, plus que celle s'est de vie pratiquent une compréhensive des Européens. à Pour cela, l'orthodoxie est insatisfaite, inquiète. Elle se sent isolée, méconnue, incomprise. caricaturée. Elle juge la religion Pour l'Israélien l'orthodoxie est une série d'interdits, apportés à sa scandaleux, connaître liberté, faute, d'entraves d'incidents disent les les raisons profondes, moyen, qu'il juge croyants, d'en et il se demande si le judaïsme peut être réformé. De ces questions, essentiellement théologiques, dépendent les religieux et solutions actuelles à celui de aux l'avenir problèmes même de la religion. A partir du XVIIIe siècle, le courant dit de réforme et de l'émancipation n'a pas suscité une réforme profonde, réforme : désintégration plutôt que rénovation religion était nationalisme contraction authentique, pseudo- par ailleurs déjà attaquée par et amojçait ce repli sur soi. à un mode de vie. péril majeur : le de Les orthodoxes répondent que judaïsme est essentiellement lié à un de pratiques, La Cette est une des principales faiblesses l'orthodoxie moderne. le mais une l'extinction, ensemble Ils dénoncent un dont les aspects les plus redoutables sont, en Israël comme en Diaspora; l'assimilation au sein d'une civilisation industrielle, hédoniste, athée, le démantèlement de la Loi et de la Tradition par une réforme sans frein. En Diaspora, une expression significative de 1'éloignement de la religion est celle des mariages mixtes. En effet, se marier avec un conjoint juif représente une façon de rester dans le groupe et d'y maintenir, en quelque sorte, juif son identité. - 65 - Selon social Marcel Mauss (1), le mariage est un total", entière et, qui engage la lorqsqu'il ethnique et religieuse, vie s'agit "fait sociale d'une tout minorité le mariage exogame pose un problème au niveau collectif et non individuel. LA PERSONNALITE JUIVE : Le façonnage de la personnalité juive à travers les siècles est dû à un ensemble de conditions d'existence matérielles et morales dans un climat d'antisémitisme, ce qui a accentué inquiétude et angoisse. L'inquiétude juive est un fait psychologique, pouvant aller jusqu'à l'anxiété, l'angoisse et la névrose. Nous en voulons pour preuve les dires de RABBI (2)... "Quand les Juifs on tout abandonné, la foi et le "rite, ils se souviennent encore de l'outrage de "l'histoire... entretenant, en permanence, un "sentiment inévitable d'angoisse que même le Juif "marginal ou périphérique reçoit en partage." Kardiner et Linton (3) ont montré que les frustrations que l'individu subit du fait d'un milieu physique et social hostile suscitent en lui des anxiétés. Celui-ci tente de leur répondre par des systèmes "névrotiques" de sécurité : Pour les Juifs, l'obligation dégradante de vivre à l'intérieur du ghetto au Moyen Age s'accompagnait d'un large éventail d'interdits, de presciptions 1 - MAUSS M. : Sociologie et Anthropologie, 4ème édition, Paris, P.U.F., 1968. 2 - RABBI W. : Anatomie du judaïsme français, les Edition de Minuit, 1962, Op. Cit., p. 191. 3 - Cf. KARDINER A. and His Society 1939, et LINTON R. : the Individuel : Colombia University Press, LINTON R. : Culture and Mental Disorders Springfiel, 1956. - 66 - ethico-religieuses d'une interprétation rigide des traditions juridiques de la codification de la loi, toutes règles sévères composant des membres de sécurité la le système communauté de juive segréguée. Dans leur grande majorité, les Juifs d'Europe descendent d'ancêtres qui ont connu la condition du ghetto (1)... signe "Au moyen Age, distinctif, série de métiers, d'hosties, le ghetto, c'est le c'est l'exclusion d'une longue ce sont les accusations de de meurtre rituel, viol d'empoisonnement de puits. Il s'en suit des persécutions sanglantes qui accompagnent ces accusations. ...Ce sont les autodafés du Talmud, Juifs serfs des princes et se sont seigneurs, les simple marchandise sans volonté ni droits propres, ce sont les usuriers poussés vers cette activité économie qui leur ferme toutes par les une autres possibilités. ... Ce sera une espèce d'hommes définitivement mis au ban de la société..." Comment s'est constituée cette personnalité juive? Elle la a été imposée par l'histoire et fabriquée par lente action des sièclesj on peut noter l'exagération de certains traits : - Physiques, observables dans les collectivités séparées, endogamiques, - Psychologiques, de l'analyse imagination dénigrement besoins à hypertrophie du sens critique et destructive ; active, de évasion par le cruauté dans soi et satisfaction l'intérieur de de la communauté rêve, l'humour, tous comme les : cacherout, littérature, recherche de Dieu... 1 - WIRTH L. : Le Ghetto, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1980. - 67 - Tous ces complètememt traits lorsque tendent è disparaitre l'environnement n'est plus fondamentalement hostile et permet l'assimilation. Un sentiment manifeste, dans le d'interdépendance redevient par exemple lorsqu'une communauté juive monde est menacée d'antisémitisme et discrimination (Juifs d'U.R.S.S. de ou Israël face au danger arabe, guerre des six jours...) Selon Friedman, "le judaisme est un accident de l'histoire, dont les fruits spirituels ont été, depuis 25 siècles, payés à un prix très élevé, fait d'une infinité souffrances de 'tristesse, et de sang. de Ce prix, misères, de je le trouve... excessif, exorbitant, monstrueux..." (1) L'ANTISEMITISME : Nous distinguons deux types d'antisémitisme auxquels le peuple juif a dû faire face : - L'antisémitisme païen, incoordonné, intermittent, - L'antisémitisme chrétien, méthodique dans 1'avilissement. Ils Le ont contraint les Juifs au repli sur cloisonnement en ghettos - a maintenu, beaucoup renforcé, d'entre eux, des traits culturels, excluait communautés tout antisémitisme séparées soi. - ou ou même créé chez des traditions religieuses, une vie pleinement juive qui danger d'assimilation. et particularisme juif (à essentiellement religieux), Entre l'origine il a existé des liens mouvants de causalité réciproque (2). L. Wirth, collectivement de montre que, "au peuple juif" la la mort du Christ, en attribuant responsabilité le christianisme a imposé, 1 - Cf. FRIEDMAN G. : Fin du Peuple Juif, Op. Cit., p.352. 2 - Cf. ISAAC J. : Genèse de 1 ' antisémitisme, Paris, Calmann Lévy, 1956. - 68 - dans une Europe où pouvoir politique et pouvoir religieux étaient étroitement unis, les rigoureuses et dégradantes contre-coup, génération à en (1) partir du Xle siècle, génération, pathologique, élémentaires règles du ghetto privée normal a, des droits de la par façonné une condition et, d'abord de celui l'épanouissement et de humaine les plus essentiel pour personnalité, du libre choix de l'activité professionnelle. La doctrine théologique augustinienne affirmait par exemple la pérennité et la nécessité des Juifs comme témoins châtiés et avilis de la Christ. Bernard Blumenkranz différents travaux Moyen-Age, l'importance a montré, sur l'histoire des Passion dans 3uifs du ses au de la "date charnière" : 1096 ouvrant l'ère des Croisades et provoquant pire dégradation et l'ajecte déchéance dont seront victimes les Juifs déclarés empoisonneurs seront brûlés et trucidés ... ; la ils On se reportera plus particulièrement à son ouvrage : JUIfS ET CHRETIENS DANS LE MONDE OCCIDENTAL DE 430 à 1096" (1). Le contenu de l'enseignement chrétien répandu a été "la source l'antisémitisme, séculaire, première comme la et permanente souche de puissante, sur laquelle toutes les autres variétés de l'antisémitisme sont venues se greffer" (3). 1 - WIRTH L. : Le Ghetto, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble (Collection Champ Urbain) 1980 2 - In publications de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes 6ème section, sciences économiques et sociales, Paris, La Haye, Mouton 1960 3 - Cf. ISSAAC 3. i Genèse de l'antisémitisme - 0p. Cit. p. 338 - 69 - Le Pape Jean XXIII, en soutenant l'oecuménisme, entraine un changement positif dans l'attitude l'Eglise à l'égard des Juifs. pays de la Diaspora, Ceux-ci, sont des de dans les produits de l'histoire ;là où l'antisémitisme s'affaiblit, spécificité disparaître juive l'assimilation pratiques tend s'en trouve religieuses mariages à mixtes augmentent. : renforcée, s'affaiblissent la les et les C'est le cas dans les pays libres, Europe, Amérique .... Selon le Friedman, les progrès des "lumières" et développement des industrielles ont, sémitisme. sociétés démocratiques dans l'ensemble atténué l'anti- Les pogroms sous l'empire des Tsars l'holocauste pas et perpétré par les nazis ne doivent pas empêcher de discerner cette évolution n'est et l'attraction d'une globale. communauté qui Ce a suscité les vagues d'immigration vers la Palestine, mais l'insécurité politique et économique : sont venus la plupart des Polonais et des les Allemands de la 5ème vague 1948, les Egyptiens, Juifs des pays d'Amérique du Sud c'est les ainsi Russes, d'immigrés après les Nord-Africains et autres d'Islam, la petite immigration dans les années 60. Inversement, faute d'être r e jetés par l'antisémitisme difficultés économiques aux Etats-Unis, mais aussi faute d'attraction nationale par ISRAËL, les Juifs Américains et Européens et que ne viennent pas. L'intégration civiques culturelle et morale à leurs patries été d'accueil de tant de Juifs occidentaux eût rendue conscience culturel impossible nationale qui communautés a de par juive. l'existence Le principal maintenu longtemps la diaspora est ensemble d'une trait les l'observance religieuse, considérée elle-même comme le fondement de la vie juive. Il n'y a pas de fait national, il y a un fondement national israélien. L'assimilation - 70 - totale ne se produit qu'avec la fin de l'antisé- mitisme et de la "fabrication" du Juif. L'assimilation le des pourrait entière cadre d'un changement d'attitude des dans Eglises, hommes et des femmes qu'elles ont façonnés génération en génération durant des "l'enseignement du mépris" frappante de Jules ISAAC, de être son livre), l'assimilation pouvoir car prévisible. (selon tend asymptote totalement L'action par l'expression diaspora vers une l'atteindre siècles, qui l'a prise pour titre la comme de diverse dans et vers : un sans avenir puissante du creuset israélien produit une rapide assimilation : le "rassemblement détachement eux ; des exilés" s'accompagne de la religion chez beaucoup du d'entre les nouveaux immigrants sont transformés en patriotes israéliens. Georges Friedman (1) conclut en souligant fin de compte, de que, en le destin des Juifs est aujourd'hui choisir entre deux formes d'assimilation : les pays d'accueil et l'assimilation pour ceux qui ne sont pas concernés par "le peuple juif", en conservant sympathie, 1'israélisation pour intérêt pour ceux qui sont tout Israël et "centrés sur Israël", par l'immigration. Enfin, serait pour certains, le menacé de "sombrer l'assimilation" au cours générations; lors judaïsme tout des français entier deux dans prochaines cette prédiction fut énoncée en 1963, des journées du judaïsme français organisées par le Congrès Juif Mondial, car la destruction des valeurs traditionnelles du judaïsme s'effectue 1 - FRIEDMAN G. : Fin du Peuple Juif - Op. Cit. pp. 346 à 348. - 71 - également dans Israël : les diasporas occidentales dans et ces sociétés industrielles en du XXe siècle, les communautés de masse universalisent les valeurs et le mode de vie. La technique répand les biens de Ce grand phénomène de notre temps transforme le style de production, de consommation... consommation et de comportement, les modes de que transmettre aux enfants quant à la vivre, de penser et d'agir... Alors, notion du peuple ? Que ceux-ci n'ont pas le groupe sanguin que leurs ancêtres même ? Qu'apparemment leur groupe n'est uni que grâce à l'oppression et à l'antisémitisme ? Que l'Etat d'Israël n'est l'aboutissement d'une croyance séculaire pas mais le fait de quelques laïcs ? Que la base d'une certaine unité n'est construite que sur des souvenirs terrifiants ? Et, pourtant, jeunes la de cette école sous le vocable d'enfants de communauté juive. l'éducation qui quelque chose rassemble tous les Dans un telle institution, est confrontée à un ensemble d'enfants proviennent d'horizons divers. Le père pourra être aschkenaze, sépharade, tailleur, ingénieur, la mère croyante, sioniste, marocaine, riche, pauvre ou encore traditionnaliste et pourtant tous disent appartenir à ce qu'ils appellent le peuple juif. De gré ou jamais de force, l'enfant circoncis se appartenir à la communauté d'Israël, une vérité historique. il précédemment tous les oriente de noté, vers les liens sont nombreux. par juifs du monde entier la même direction. centre de cette vie, c'est Comme nous l'avons prière réunit plusieurs fois religieux à Pour être nommé communauté, faut qu'existe une attache. langue verra jour et les La Torah est elle est étudiée d'une La le façon - 72 - historique pour certains, d'une façon orthodoxe par d'autres j en tout cas, message pour tous, la Bible est porteuse d'un message de communauté de vie, faisant place à chaque individu. D'autres aspects pourraient être encore évoqués mais, au delà de tout, particulière, il existe une quelque difficilement chose explicable. d'ordre Ce sentiment tenance à une destinée commune, être compris, sensibilité affectif, d'appar- pouvant d'ailleurs notamment par le psychologue, comme une lutte contre le morcellement moïque groupai, permis un vécu commun qu'illustre au a mieux la Une fois effectué le détour par l'histoire, on notion de peuple d'Israël. POINT DE VUE NATIONAL - ERETZ ISRAËL peut se demander déterminent leur environnante. comment les judéité face modifié française, à la français société D'une certaine manière, la pérennité de l'Etat d'Israël la module. ont Juifs la qui D'autres physionomie de la événements judaïcité (1) est hétérogène du point de vue de son origine géographique (2). 1 - Cf. MEMMI A. : Portrait d'un Juif Gallimard, 1962, "l'ensemble des personnes juives sens large, la totalité des Juifs éparpillés à travers monde, le p. 17. soit géographiquement localisé, La - Paris, un judaïcité ; soit, groupement exemple : est au juif La juda- ïcité française ou la judaïcité de New-York 2 - Cf. BENSIMON D. et DELLA PERGOLA S. : "Sondage socio-économique auprès des Juifs de Yod, 1 (2) pp. 5-21, 1976. France", - 73 - La non dernière émigration en particulier, en seulement augmenté le nombre (1) mais a changé les contours en la rendant plus L'histoire a aussi dynamique. montre que les Juifs se sont adaptés à la société globale en fonction du système politique des pays où ils se sont établis. Et cette diversité géographique, judaïcité qui est aujourd'hui la marque de française, dévoile et pose le la problème des multiples façons d'être Juif. La référence au judaïsme (2), dont la religion constitue l'un des aspects, est multiforme. Dans le cas des Juifs maghrébins, à travers consacrées à ce sujet (3), on la peut les études admettre que pratique religieuse a un sens communautaire associatif partie qui d'un ancestraux. sous-tend groupe Cette en une se tendance volonté référant à se et de faire aux rites regrouper, on l'observe aussi chez les Juifs immigrés originaires des pays de l'Est, bien que la synagogue ne pas obligatoirement le lieu de leur Le rassemblement. regroupement traduit plutôt l'expression culture et d'une histoire soit communes. Etre d'une Juif signifie alors se référer à une culture spécifique, que l'on appréhende comme un ensemble de règles de vie, de d'une valeurs spirituelles et de connaissance langue juive - le yiddish - transmise par la famille, parallèlement à la religion. 1 - Cf. bin, TAPIA C. et TAIEB J. : L_e Judaïsme maghréaprès l'immigration des Juifs maghrébins, Yod, 3 (1), pp. 85-97, 1978. 2 - Cf. MEMMI A. : ibid, "Le judaïsme est l'ensem- ble des doctrines et des institutions juives, fixées ou non, orales ou écrites ; la culture juive au sens large, religion, philosophie, art, traditions et croyances. 3 - TAPIA C. et TAIEB J. : Op. Cit. pp. 85-97. - 74 - L'expression de l'appartenance manifeste encore sous d'autres aspects. filiation est la référence à couramment admise Cependant, la toujours c'est par ethnique. définie En par avoir juive caractérisée par religion, langue la ; de l'identité Klineberg de la plus français. n'entraîne conscience effet, L'idée Juifs le maintien de la judéité aussi se l'ethnie les filiation juive pas être son Juif, identité ethnique a été (1) comme celle qui est facteurs physiques, la ou par une combinaison des ethnique d'un sub-identités qui des trois à la fois. Herman (2) individu conçoit l'identité comme l'une des constituent son identité totale. individu qui se définit à la professeur et père de famille, S,elon Herman, fois un comme Juif, ne cite que trois des sub-identités constituant son identité totale. Dans son Miller (3) étude des relations sociales, affirme que la conception qu'a l'indi- vidu de son SOI (self) se constitue au cours de ses interactiofts sociales. Il distingue trois sortes d'identité : - L'identité publique objective, telle qu'elle apparaît aux autres, 1 - KLINEBERG 0. : The Multinational Society : Some r-esearch Problems, Soc. Sciences Inf (1967), pp. 81-99. 2 - HERMAN S. : Israelis and Oews : The Continuity of an Identity - New-York, Random House, 1970 3 - MILLER D.R. : The Study of Social Relationships Situations Identity and Social Interaction in : Psychology - A Study of a Science by Koch R. S. - New-York : Me Craw Hill, 1963. - 75 - - l'identité publique subjective, la perception qu'a l'individu de son identité telle qu'elle apparaît aux autres, - l'identité de soi (Self Identity) (1), la conception personnelle qu'a l'individu de l'ensemble de ses traits. Dans une étude sur la PROBLEMATIQUE DE L'IDENTITE DU MOI, Erickson définit l'identité ethnique comme celle qui reflète dans l'individu "l'aspect essentiel de la cohésion interne du groupe" (2). Les membres de la minorité juive sont conscients de leur distinction par rapport aux autres et c'est la raison pour laquelle ils utilisent le terme de "Non-3uifs" pour définir le groupe de la majorité, tandis que les membres de celle-ci n'utilisent pas les termes de "Non-Chretiens" ou "NonFrançais" pour définir cette minorité. La communauté de destin caractérise la condition juive dans la Diaspora. Elle définit encore une autre manière de vivre la judéïté. Les vicissitudes de la réalité sociale israélienne et la contestation de son existence par les autres Etats dans le cadre moyen-oriental rappellent aux Juifs de la Dispersion le souvenir de la contestation renouvelée au cours de l'histoire de leur 1' - MILLER préfère la notion d'IDENTITE DE SOI celle du CONCEPT DE SOI, manque car à cette à dernière la connotation que le MOI est un objet social 2 - ERICKSON E.H. : The Problem of Ego Identity, in M.R. STEIN et al., INDENTIY AND ANXIETY, Glencoe III : Free Press, 1960, p. 38 - 76 - appartenance particulière et de leur appartenance nationale. La Guerre des Six Jours a révélé, d'une manière exemplaire, la signification d'une communauté de destin entre l'Etat d'Israël et la judaïcité mondiale. On peut se demander si, à travers les manifestations publiques de leur appartenance juive, l'ensemble des Juifs français n'annonçait pas la caducité du modèle assimilationiste français, tel que l'avaient élaboré les défenseurs de l'émancipation des Juifs vivant en France, amorçant ainsi, par leur attitude, une nouvelle manière d'être Juifs en France et de définir leurs rapports avec l'Etat d'Israël. Les réactions des Juifs français à la pensée qu'Israël puisse être détruit en 1967 illustrent parfaitement, nous semble-t-il, le sentiment d'une identité partagée entre Juifs français et Juifs israéliens qui s'autorise de celui de responsabilité réciproque, d'interdépendance dans le destin de la Dispersion d'Israël. L'Etat d'Israël fait partie de l'ensemble collectif, religieux, historique, culturel, que constitue la judaïcité mondiale. Il y tient une place à part, du fait de son existence nationale, qui donne sens et espoir aux Juifs de la Dispersion. Après l'holocauste, la pérennité d'Israël "est une garantie supplémentaire de survie" (1). 1 - Cf MARIENSTRAS R : Juifs en France, Aujourd'hui Paris, Esprit, 1968, pp. 581-608 - 77 - LE SENTIMENT D'APPARTENANCE i L'étude Herman particulièrement intéressante de (1)» l'identité juive l'émergence forme pose de problème en Israël. l'identité du Il émet devenir de l'idée de "israélo-juive", qui en quelque sorte la continuité de la judéïté et de l'israélité. nécessairement revêt, interrogés, Mais continuité ne signifie pas "maintien des traditions et inchangeables". que le 5.N. L'auteur souligne pour les statiques l'importance étudiants israéliens le sentiment d'interdépendance dans le destin des Duifs d'Israël et ceux de la Dispersion, sentiment d'autant plus affirmé que ces derniers se trouvent ciles, idée dans des conditions d'existence diffi- comme ceux d'URSS ou des pays arabes. Cette de continuité proximité, davantage identité, "sentiment relation nous paraît évoquer celle d'attachement encore inconditionnel, d'appartenance à et une même d'identification à un destin commun. d'appartenance" privilégiée (2) caractérise que les Duifs de français Le la ont manifestée à l'égard d'Israël en Juin 1967. La conscience d'une identité commune, réactivée au moment de la guerre des Six 3ours, également 1 - Cf HERMAN Continuity observable S.N of an : au Israelis Identity, Housen 1970, pp. 69-73 2 -On ne saurait confondre est un fait sein de la and Oews - The New-York, la Randon relation exceptionnelle que j'ai qualifié de "sentiment d'appartenance" manifestée par les Duifs français en Juin 1967 avec la question de la double allégeance - 78 - judaïcité américaine. Parmi les études consacrées à cet événement, jamais N. Glazer (1) souligne l'émotion, constatée avant la crise israélo-arabe de 1967, qu'ont ressentie les Juifs américains. Selon l'auteur, expliqueraient conscience trois leur de grandissante" raisons attitude. l'holocauste à l'égard particulièrement lors la de essentielles La prise et "l'émotion l'événement, révélée du procès Eichamn en gauche américaine 1961, l'attitude de Américains blancs politiques israéliennes et le rôle particulier et noirs envers de parmi les les positions de l'Union Soviétique, pays de la troisième communauté juive dans le monde, se comportant comme l'ennemi le plus puissant d'Israël. "Tous ces faits accablante des Juifs, soulignent la solitude leur singularité les autori- sent à se considérer comme tous les spécialement efforts méritant d'être menacés, accomplis pour survivre". Pour Glazer, l'attitude des Juifs américains en cette circonstance pourrait avoir une signification religieuse, fondée sur l'idée de survivance des Juifs. La survivance des Juifs, "tel est le sens de la réponse aux événements de Juin 1967". L'inquiétude des Juifs américains en juin rejoint Pour eux, gage de 1967. celle des Juifs français à la même époque. la survie d'Israël est à tout moment leur propre survie et du fait juif le en général. S'il existe, comme on l'a vu, de multiples manières d'exprimer l'appartenance à l'ethnie, les 1 - Cf. GLAZER N : American Judaïsm, University of Chicago, The Chicago Press - Second 1972, pp. 169-186 Edition - 79 - rapports l'Etat que les Juifs français entretiennent avec d'Israël ne signifient-ils pas la même idée ? LES JUIFS ET L'ETAT D'ISRAËL : Dans une étude détaillée Bensimon (1), caractérise français avec l'Etat et approfondie, le rapport d'Israël par des la Juifs dimension religieuse qui est le trait culturel continuité de l'identité juive à travers le et D. assurant la temps l'espace. Elle analyse l'origine et l'insertion des Juifs maghrébins en Afrique du Nord, réinsertion de la France plutôt que d'Israël témoigne de l'impact de la sociale civilisation travers un en France. puis leur Le choix française en Afrique du exemple, le choix d'un Nord. A pour y pays effectuer un voyage ou un séjour prolongé, l'auteur montre, en effet, S'agissant d'un traditionnalistes penseurs l'influence voyage, de à la l'opposé et des pratiquants, choisissent, religion. les pour la plupart, des libres un autre pays qu'Israël. L'auteur conclut à une interférence entre religiosité et attachement à l'Etat d'Israël qui "nourrit le sentiment religieux". Dans son enquête, dimension Juifs culturelle comme élément de rapport français analyse avec l'Etat d'Israël. "l'hétérogénéité et la représentations population de l'Etat d'Israël juive BENSIMON D. d'Afrique du Nord, transmise : des L'auteur multiplicité" uniquement européenne, l'appartenance 1 - Cf. S. Korcarz (2) privilégie la auprès des d'une en fonction par de la famille à L'intégration des Juifs Paris - Mouton - 1971, Op. Cit., p. 215 - 225 2 - Cf. KORCARZ Z. ; Les Juifs et l'Etat d'Israël. thèse de troisième cycle, Paris, 1968. - 80 - laquelle la culture juive donne un "sens l'auteur oppose légitime". La topologie présentée par Juifs d'appartenance - Juifs chagallistes et de la Maison d'Israël - aux Juifs Pour les Juifs privilégiés d'Israël d'appartenance, qu'ils définit, entretiennent Pour les rapports avec l'Etat l'Etat hébreu, l'auteur par un effet de culture A façonnent les comme rapports qui se référence constitué par travers ces études, apparaissent la miroir, renvoie une image flatteuse du Juif, non-Juif. ou Juifs de condition, qui n'ont répercute sur le groupe de le les reçu de culture juive au sens où leur condition. reposent sur la culture juive savante populaire. pas de Juifs des des Juifs religion et éléments qui français avec l'Etat d'Israël. D'autres études (1) montrent que ces peuvent angle être : également considérés sous celui l'idéologie de la Juif d'Israël centralité sioniste, essentiellement peuple dans rassemblement cette définie et historique, rapports par la position la du vie du peuple autre d'Israël. Dans centralité est l'idée "d'unité centrale peuple Juif un de Juif", "dans sa du l'Etat par le patrie Eretz-Israël et.par une immigration en provenance de tous les pays". L'ensemble des Juifs une centrisme. Pour la majorité des Juifs français, la naissance de 1 - Cf. as l'Etat du affirmée hébreu patrimoine a à exprime davantage développement tendance français l'israelo- contribué culturel au juif. H0R0WITZ I.L. : "Israël-Diaspora Relations a Problem in Center-Periphery Linkaqes", Contemporary, Jewry 3(2), 1977, pp. 28-38. - 81 - L'intérêt manifesté par la judaïcité française envers la langue hébraïque, fait juif en général, les études juives, permettent le d'introduire l'idée de valorisation de l'appartenance juive, qui est "intériorisée" et non plus subie (1). En 1964, G. Friedmann n'écrivait-il pas : "Ma rencontre avec Israël a été, rencontre avec le judaïsme. incomparable, celui en effet, ma première Elle a suscité un choc dans ses répercussions multiples, d'octobre 1940 (2). Dans revitalisation du judaïsme, contexte de 1'Etat d'Israël semble la seule référence au judaïsme, les un à pour ceux d'entre Juifs français qui ont abandonné les pratiques religieuses ou ne partagent pas l'idéal sioniste. LA CENTRALITE D'ISRAËL A l'opposé de cette attitude, des intellectuels Juifs français ne reconnaissent pas l'Etat d'Israël comme l'unique religion juives. centralité la centre Selon de la R. culture et Marienstras de (3), la d'Israël pour la majorité des Juifs Dispersion, repose sur le danger et la la de menace qui pèsent constamment sur l'Etat hébreu. La centralité d'Israël "est la centralité l'avenir imprévisible". il, "que les regards, de C'est pour cela, ajoute-tles soucis et les angoisses du peuple juif convergent vers Israël". En ce sens, 1 - Cf. déïté MEMMI A. et ALLI : Préenquête sur la ju- des Juifs en France, Revue française de sociologie, VI (1), 1965, pp. 70-76. 2 - Cf. FRIEDMANN G. : Fin du Peuple Juif, p. 11 3 - Cf. YAARI A. sioniste", pp. 4-16. et MARIENSTRAS R. : "La Question Les Nouveaux Cahiers, Paris, 1974, - 82 - si la "montée vers Israël n'est pas tante, dans c'est la plus parce que l'implantation impor- des Juifs Dispersion est devenue "structurelle" non plus "conjoncturelle". culture L'épanouissement de et la juive dans la Diaspora ne doit subir aucun contrôle, fut-il de la part de l'Etat juif. Ce problème rapport parmi de la centrante d'Israël à la Diaspora est un sujet les Horowitz sociologues (1), la de américains. position discussion Pour I. L. et de la d'Israël Diaspora l'une par rapport à l'autre, paradoxale. d'Israël, qui occupe une position centrale et position côté, relève d'une situation est faible, D'un par il y a l'Etat qui de l'autre la Diaspora, qui occupe une "périphérique" puissante. L'auteur centrante de aujourd'hui l'Etat et est constate que d'Israël un principe, relativement l'idée demeure un dogme, permanente aux jusqu'à bien que pour cent de la population israélienne, cent mille israéliens, de dix soit trois vivent d'une manière quasi- Etats-Unis, et que les Juifs soviétiques émigrent de préférence en Amérique, Australie ou en Nouvelle-Zélande, d'une en manière générale dans les démocraties anglo-saxonnes. Il n'existe pas de consensus parmi les Juifs de la Diaspora d'Israël. en quant à la question de la Il nous semble que cette controverse met relief le rapport non seulement encore centralité multiforme que les complexe Juifs mais français entretiennent avec l'Etat d'Israël. Que signifient, alors, la création et la pérennité d'un Etat Juif ? 1 - HOROWITZ I.L. : Israeli Diaspora relations as a Problem in "Center Periphery linkaqes" Contempory Jewry, New-York (2) Spring Summer, 1977, pp. 12-38 - 83 - Quel type de rapport existe-t-il entre la judaïcité française et l'Etat d'Israël ? elles déterminées définissent par la manière dont les Juifs appartenance à l'ethnie ou bien d'autres dimensions ont-elles une influence ? Dans quelle leur Ces relations sont- mesure et de quelle façon l'émergence l'Holocauste et d'un Etat ont-ils modifié la judaïcité française ? Enfin, dans quelles conditions pourrait se poser la question de l'émigration vers Israël ? Nous pouvons mentionner que la fidélité synagogue ne peut expliquer à elle à seule la les relations avec l'Etat d'Israël. D'autres dimensions définissent et ces rapports. Le temps d'implantation, l'attachement au fait juif en quelque manière qu'il s'exprime, attitudes et diversifiés déterminent à l'égard de différencient les les de général, comportements l'Etat hébreu. Il existerait un sentiment d'interdépendance des Juifs français contact et des Juifs israéliens. Un avec la population juive nous a amené à ne retenir que la définition sociologique de tenance premier juive. "Etre Juif, c'est se l'apparconsidérer comme tel." Depuis colloque 1945 jusqu'à 1970, où "que signifie être Juif obsédante, cru le il n'était ne fût abordée. ?"., pas question Ben Gourion (1) avait bon d'écrire à cinquante intellectuels de monde pour Aujourd'hui, savoir ce que le problème de c'était se pose pour en par eux. termes différents. En effet, on peut dire qu'il y a eu un éclatement de l'émancipation. l'identité En fait, juive à partir de jusqu'au XIXe siècle, le 1 - BEN GOURION D. : (1889-1973), Premier Ministre de l'Etat d'Israël. 1948 - 1953 - 1955 - 1963. - 84 - problème de l'identité juive ne se posait pas, plus que celui anglaise : de l'identité française être Juif paraissait naturel. pas ou Mais la confrontation à la modernité et le choc de l'entrée dans le monde moderne ont suscité l'émergence d'un certain nombre de tendances : d'une part, la tendance du Shtetel (1), tendance religieuse, qui continue que à voir dans le judaïsme une religion n'affectaient guère autrement que les mutations sociologiquement de l'entrée dans le monde Une seconde forme d'identité a été, moderne. peut-on dire, cristallisée dans le Bundism (2), mais elle était, de façon générale, l'identité juive socialiste ; celle qui consistait à entrer dans le monde moderne et à en espérer épouser les une d'avant-garde, modification du destin juif transformation sième théories de la société. attitude, la par Il y eut une è une troi- confessionalisation du judaïsme : on devenait un Israélite, que ce soit en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis. premières, Diaspora, au mais ghettos, dans lation... La fond, à la consentaient à Ces trois accepter la l'accepter en vivant dans révolution l'assimi- ou dans les quatrième forme de l'identité juive, c'est celle qui consiste à refuser ces trois formes de la Diaspora et à chercher un destin nouveau Israël. cette On peut dire, en d'une manière générale, que crise consécutive à l'éclatement (car on peut considérer qu'il y eut crise dans la mesure où l'unité du peuple juif était profondément entamée) s'est développée jusqu'à nos jours. 1 - Shtetel : Bourgade juive. 2 - Bund : mouvement socialiste. - 85 - Depuis deux siècles, des Juifs ont connu la fin des illusions, qui a toujours une valeur centripète, c'est-à-dire qu'elle renvoie le Juif de sortir de son peuple, qui a essayé vers ses racines. On peut rappeler que le Hovevei-Zion (1), premier mouvement sioniste politique apparu en Russie, est consécutif à la fin grande des illusions. partie Il a été d'étudiants juifs constitué russes en qui ne croyaient pas que l'émergence du socialisme dans la Russie tsariste par conséquent, biais du pût résoudre le problème et qui, sont revenus à leur peuple par sionisme et par celui de la le fuite d'Europe (2). A divers reprises, des Juifs célèbres ont aussi perdu cette illusion, la guerre, totalement tout comme, d'autres Juifs, en France, assimilés, ont perdu après naguère l'illusion de 1'assimilation. Il semble que, la fin des négociation illusions du particularismes autre maintenant, sous la pression de phénomène révolutionnaires, génocide, de de tous ordres, : les Juifs, de l'affirmation on assiste la des à aujourd'hui, un ont tendance à se revendiquer comme tels. On s'affirme Juif par la foi tout d'abord, puis par un retour extrêmement spectaculaire aux sources et à la pratique juive.. Le nombre de étudient la Torah, le Talmud et la pensée d'une manière générale, dans quelquefois à plein les Yeshivot d'Israël, qui juive temps des Etats-Unis et l'Europe est supérieur à ce qu'il a été, les Juifs de sauf dans grandes périodes du judaïsme polonais aux XVIe et XVIIe siècles. 1 - HOVEVEI-ZION : Les amoureux de Tsion. 2 - EISENBERG J. : Une Histoire du peuple Juif, Paris, Fayard, 1974, pp. 559-562. - 86 - En plus Hollande, de il reste trente mille Juifs deux cent mille qui y vivaient guerre. A cette époque là, Rasinik, on sur avant la excepté un séminaire à n'y trouvait pas de lieu d'études du Talmud et du Yiddish. Aujourd'hui, il y existe même un Kollel (1) phénomène qui était complètement inconnu en Europe Occidentale. En France, depuis la glorieuse époque de Rachi, Yeshivot. Depuis la il n'y avait pas eu guerre, elles se de sont multipliées. On constate judaïsme culturel également ; que ashkénaze ou sépharade, son existence constater un dynanique, pas ce renaissance soit la d'un culture chacune cherche à affirmer et ses racines. certain nombre De de même peut-on dangers. Cette aussi valorisante soit-elle, n'entraine actuellement juif ; la une véritable unité du peuple ses diverses composantes ont une conscience plus marquée de leur attachement à l'histoire et au peuple juifs ; mais ce "vouloir être" à l'intérieur du peuple juif nous paraît très centrifuge. On n'a pas entamé un véritable dialogue entre ces diverses composantes, "De suis ce qui fait que tout le monde dit Juif" mais que personne ne signifie î la même chose. De même, il y a parfois le risque de réduire la culture au folklore juif. conscients d'être Juifs, voie juifs. de Nous sommes mais nous sommes aussi en constituer un certain nombre Le lobby anciens déportés, pro-sionistes de la plus nostalgie de lobbies yiddish, des des intellectuels déracinés, des ou des anti-sionistes et un certain nombre de cercles qui ont tendance à se fermer. 1 - KOLLEL : Centre d'études religieuses - 87 - Deux problèmes nous paraissent se poser premier concerne Diaspora, les rapports d'Israël et : Le de la et il est assez mal vécu dans la mesure où il y a une crise de l'idéal sioniste. Le second concerne l'éveil de la conscience juive. Ceux qui se revendiquent comme Duifs acceptent et souhaitent être un peuple de témoins. Le peuple juif n'a-t-il pas été appelé par les prophètes "peuple témoin". Elie Wiesel dit : diasporique, New-York." Qu'un Juif hongrois, mériterait qui a étudié a vécu en Suisse, écrivain français, York, je suis Duif je me sens bien dans la Diaspora et à Talmud toute sa vie, un "Après tout, est devenu ne se sente bien qu'à d'être longuement le New- analysé. Ce problème de nos rapports avec Israël et nous dirons aussi d'un d'Israël, refus est croissant un des de la centralité proplèmes majeurs de l'identité juive... Wiesel revendique affirmant que si cette idée nous, 3uifs, de témoignage, nions que l'ombre d'Auschwitz pèse toujours sur le monde, un second Auschwitz qui ne concernera pas que Ouifs. Il est universelle peuple nous il y : juif, persuadé "De ne de notre croyons que les cris d'alarme les fonction suis pas inquiet je suis inquiet pour le aura pour le monde." Et qu'il pousse constituent pour lui l'essentiel de cette vocation de Comment se fera la témoin. témoins, nous rendra acteurs ? l'on peut ne témoin ; pas mutation qui, de Il est évident que être acteur si on ce qui serait souhaitable, n'est pas c'est que, de témoins, nous puissions nous transformer de manière féconde en acteurs. Levinas disait : particularité, c'est "Le judaïsme n'est une modalité, pas une c'est une opposition un peu mystérieuse qui veut dire ceci : simplement modalité, c'est un certain type de - 88 - présence monde. au C'est seulement que monde, à de responsabilité dire que le Juif pour ne tient dans l'image de la victime, l'on cherche dans le pas et que judaïsme, le outre ce une mémoire assoiffée, inextinguible, c'est précisément une énergie pour s'occuper de ce qui ne vous regarde pas, pour ne pas succomber à soi même, pour ne pas succomber non plus à la fatalité de l'histoire." (1) Il sujets est vrai que le Talmud et de curiosité, la Bible d'inquiétude sont pour un certain nombre. Ceux qui ne veulent pas aller les Yeshivot, qui abandonner une modernité. Ceux ne seule qui veulent des absolument prérogatives veulent dans pas de confronter la cette sagesse-là avec la modernité. Le Juif doit avoir le désir d'être ouvert monde car notre identité juive n'aurait aucun si sens elle constituait un retour quotidien au ghetto. Cette affirmation du droit à la différence est à au Nahum Goldman (2). En réalité, due il s'agit d'une réaction contre la négation. Il ne faut pas oublier que ce droit à la différence est une d'une communauté à laquelle ce droit, autre que le droit à la vie, nié. revendication qui à l'être, n'est avait été Effectivement, dans le judaïsme il y eut deux phases en même temps univérsalisme. Nous 1 - LEVINA5 E. : : particularisme avions une vie Difficile Liberté, physique, et en Paris, Albin Michel 1976, p. 330. N. (1895-1977) Leader sioniste, 2 - GOLDMAN Président du Congrès Juif Mondial 1951-1977 et Président mondiale. de l'O.S.M. Organistion sioniste - 89 - tant que peuple juif. agressée, corps nous juif, assimilé Cette vie a été avons brûlé de perdu une partie toutes c'est-à-dire physiologie les façons à un notre gaz, ou possibles. la guérison de ce renouvellement de la du corps et du peuple deux mille ans, de dans les chambres- à Actuellement, nous assistons à corps, violemment le judaïsme , juifs. Pendant particulièrement le sionisme ont été un rêve. Nous croyons qu'un peuple ne guérit vraiment que lorsqu'il réalise ses rêves. Il ne peut donc y avoir de définition unique de l'identité complexe juive, laquelle est une notion du fait de la multiplicité des très éléments qui la composent : - Eléments culturels, historiques, sociologiques, religieux et autres. Le judaïsme certaine reflète juives est la culture nation son qui se trouve dans le histoire. prouvé peuple les aujourd'hui, et fêtes le Pendant des siècles, les Juifs l'existence entre le peuple, ajoute. Les prières et d'une sont imprégnées du rapport étroit entre peuple et sa terre. ont religieuse d'un lien indissociable la terre et la Torah d'Israël et, la notion L'holocauste, le étatique procès d'Israël s'y d'Eichman, les guerres des Six Jours et de Kippour, les différents événements nouveau de ravivé conscience. différente le contemporaine souvenir Israël joue de l'identité structuration relation l'histoire d'un un ont à latent dans la rôle dans la juive, pays à un autre et qui détermine avec son groupe sociologique en tant est sa que groupement d'appartenance. Nous constatons donc que cette identité est la résultante d'éléments religieux, culturels et nationaux intimement liés. - 90 - Au ( total, nous pensons réponse à la question C'est ce : qu'il n'y a pas de Qu'est-ce qu'être Juif qui maintient la question ouverte ? pour tout le monde ; la différence est surtout au niveau de l'individu. s'exprimant autres. Il nous semble que à travers son vécu, chaque Juif, est différent des Selon le Talmud, "on est Juif incondition- nellement, sans réserve, et à part entière quand on n'est pas idolâtre". quant ou non, On peut donc dire que, prati- de Diaspora en Israël, la définition irréversible d'une identité juive est : on est Juif quand on ne pratique pas une proposition éléments du autre religion. Talmud laisse une large place culturels, historiques, La aux sociologiques, religieux et autres. Dans l'absolu, c'est tout cela que l'enseignant est sensé présenter à sa classe, à afin de permettre chaque enfant une évolution spécifique respect de pourquoi^ les son nous être et de sa famille. ont conçu l'éducation juive, de la France, comment, le C'est allons maintenant préciser comment Communautés juives successives dans celle dans le monde étudier l'attitude de avant de tenter de comprendre pourqui fonctionne l'école juive de Lyon, prise à titre d'exemple, permet l'épanouissement judaïsme au sens large. et si son enseignement du jeune enfant dans le - 91 - DEUXIEME PARTIE \ LA FONCTION DE L'ECOLE 3UIVE FRANÇAISE DANS LA QUETE DE L'IDENTITE - 92 - CHAPITRE III L'ENSEIGNEMENT DE LA TRADITION OUIVE DE L'ANCIEN ISRAËL A NOS JOURS - 93 - Depuis consacre enfants le la destruction du Temple, quart de sa journée à l'éternel enseigner les Abodah Zarah 3 B LEVINAS E. : Difficile liberté, Paris, Albin Michel 1976, p. 311 - 94 - RENSEIGNEMENT DE LA TRADITION JUIVE DE L'ANCIEN ISRAËL A NOS JOURS Comment, développées comment à travers se sont les structures scolaires et juives s'est tradition. l'histoire effectué C'est ce l'enseignement que nous allons de et la maintenant examiner. L'EDUCATION DANS LA PERIODE BIBLIQUE : La Bible recherche est la source principale des origines de l'éducation de juive. la Les connaissances que nous y recueillons proviennent de la littérature biblique et des descriptions personnages célèbrent qui devinrent sujets des d'iden- tification et d'imitation (Abraham, Moïse, Salomon, David...). éducation Or il apparaît que le contenu de cette est présenté è travers les relations vie quotidienne, et les discours de prophètes, de en prose et en poésie. L'éducation, pendant la période biblique, était en majorité non formelle. Certains termes sont mentionnés dans la Bible, comme ceux de Maître (More) (1), enseignant (mélamed) (2), élève (talmid) (3), étude (limoud). En revanche, l'expression école (bet sefer) n'apparaît pas. Nous distinguons trois périodes principales : a - De la période patriarcale à l'installation en terre de Canaan (XVIIIe au Xle siècle av. J.C.) b - le royaume (Xe au Vie siècle av. J.C.) c - l'exil babylonien et le retour à Sion (586 à 500 av. J.C.). 1 - Isaïe 30 : 20 ; 9 : 14. Proverbes 5 : 13 2 - Cf. II Chroniques 15 : 3 Job 36 : 22 3 - Cf. I Chroniques 25 : 8. Isaïe 8 : 15 ; 3 : 4 ; 54 : 13 - 95 - La période patriarcale : La famille, sous l'autorité paternelle, constituait la cellule sociale de base. principalement le garçon, Le jeune enfant, y recevait les rudiments nécessaires à son éducation. Celle-ci était essen- tiellement de nature religieuse. L'enfant la rece- vait donc auprès de sa maman et, ans, le père avait la charge de la continuer. Elle se déroulait personnel oralement, et la à relation de à partir travers faits de 13 l'exemple notoires ou remarquables. La promesse d'Egypte toutes (2) les faite è Abraham (1) et l'alliance au Sinaï tribus qui l'exode (3) constituèrent unirent la nation d'Israël. Celle-ci, guidée par des prophètes et des prêtres, Canaan partira pour Les conquête de la C'est à Terre cette de époque la connaissance de l*écriture et de la permettant d'offrir une éducation écrite. changements l'émanation chef la s'y établir. qu'apparaît lecture, à patriarcale et du royaume ont affaibli le pouvoir du de tribu, départements de la et c'est la première fois que prennent l'éducation période la responsabilité publique des jeunes, surtout pour les de la maîtrise des armes. En 1072, population que le Royaume d'Israël fut détruit et sa dispersée. les Scribes répandent et C'est durant cette les Instructeurs l'enseignement de la Torah. période (mévinim) Ainsi, la lettre écrite et le livre de la Torah devinrent-ils la base fondamentale de l'enseignement (4). 1 - Cf. Genèse 15 2 - Cf. Exode 1 - 7 3 - Cf. Exode 19 - 20 4 - Cf. Oosué 1 : 8 ; Les Psaumes 1:2 - 96 - - L'exil babylonien et la période hellénistique : En - 586 av. 3.C., le royaume de 3uda fut détruit par Nabuchodonosor, roi de Babylone, et les Dudéens emmenés en exil. Il fut cependant accordé à une partie d'entre eux de retourner en Duda, province du Royaume Perse. A partir de alors -330 av. 3.C., Alexandre le Grand affirme son pouvoir sur la région, et ce jusqu'à la fin du 2ème siècle avant 3.C. La synagogue remplaça le culte du Temple par des prières et la lecture de la Torah. Le besoin de maîtres fut public parlait période, rapidement ressenti, la ils langue araméenne. s'occupaient l'enseignement de la Torah, du fait que En cette principalement et non de le de l'éducation de l'individu. La fonction éducative n'était plus : "sauvegarder et pratiquer", mais "étudier et enseigner". L'éducation juive, dans la période hellénistique de 638 è 332 av. concernant furent ; faisant suite à ce vif désir l'instruction des enfants, instituées. d'instruction période 3.C. Les publique l'introduction de écoles premières apparaissent hellénistique des (1). l'éducation écoles durant On la attribue gratuite à Ben- Sira (2), pédagogue renommé. L'éducation hellénistique, montantes, car juive, n'influença elle pendant guère Tes fut marquée par la période générations la culture grecque. 1 - Cf. Qo : Qohel,et 5 Ecclésiaste 2,9 Cf. Si : Siracide ou Ecclésiaste 39 : 1 - 3 2 - Fin du 3ème siècle avant 3.C. - 97 - LA PERIODE TALMUDIQUE, 1er SIECLE AV. 3.C. A 429 : La chute du 2ème Temple de Jérusalem en 70 après 3.C. et la destruction du royaume-de 3uda par les légions romaines commandées par Titus, portèrent un coup terrible à la société juive. C'est dans ce contexte que la vision de Johanan Ben Zakkai prend son sens ; il implore l'Empereur romain de lui laisser fonder l'école de Jabneh, proche des rivages de la Méditerranée, sous la conduite de sages professeurs issus de Jérusalem. "Give me Oabneh and its sages." (1) C'est sans doute l'école rabbinique de Jabneh, sous la conduite de ses sages voués è l'enseignement de la Torah (Le Pentateuque) auprès d'une petite communauté rescapée des massacres perpétrés par les romains, qui sauvegarda l'existence du judaïsme durant cette période troublée et qui favorisa la relève à venir de Babylone au Moyen Age. Le système d'éducation publique : Comme par le passé, durant la période biblique, le père et la maison paternelle ont la charge de commencer l'éducation des jeunes. Mais, vers la fin du 1er siècle avant D.C., Siméon Ben-Shetah (2) étend à chaque région et à chaque ville un système d'éducation publique pris en charge par la collectivité. Le corps de professeurs sera supervisé de façon centralisée. Les enfants entrent à l'école vers l'âge de 6 ou 7 ans. (Talmud BB 21 a) (3). 1 - Git 56 b : Talmud COHEN se réfère à Gittin (divorces) PAYOT A. - Payathèque, Cf. 1980, Mishna 3ème ordre 6ème traité. 2 - Talmud Yerouchalmi Ketovot fin du chapitre VIII 3 - Talmud (BB 21 a) se réfère à : Baba Bathra Mishna Aème ordre, 3ème traité. - 98 - Le Bet Sefer servira à l'étude du Telmud lequel des méthodes seront d'apprentissage mobilisées. L'élève pour particulières devra souvent et longtemps répéter les textes par coeur. On mettra a sa disposition des moyens mnémotechniques ; exceptionnel, le professeur aura en cas recours aux punitions corporelles ou, parfois, à l'humour, afin de créer une atmosphère propice. exigeait de La qualité qu'on lui était un amour sans faille de la Torah, et un comportement exemplaire. La période talmudique est les précédentes (biblique, caractérisée, comme hellénistique) par une absence de théorie éducative uniforme. En général, la philosophie de l'éducation était : "L'important est la pratique et non la connaissance" (1). Donc les maîtres insistaient sur la pratique, le comportement quotidien sances. Mais importance et l'application des connais- la période talmudique a redonné à la langue hébraïque dans les une écoles. Les commentaires (Derachot) de la Bible ont occupé une place prépondérante et ont été transmis dans les divers pays d'Europe. Durant après sur le 3.C. Moyen Age (de la fin du mâle. éducatif inexistante, méditerranéen, ne concernait que la L'éducation préparer des filles réduite au était minimum, et le population pratiquement afin seulement à leur rôle ultérieur et de mère, siècle à la fin du XVe siècle) à Babylone tout le pourtour du bassin système Ve de les d'épouse ce qui fait que la population féminine était analphabète. A la fin du Ve siècle après 3.C., le Talmud de Babylone est rédigé. La communauté Babylone est alors à son apogée et restera la plus 1 - Cf. traité Avot 1 : 17 ; 3 : 17. juive de - 99 - brillante jusqu'au Xe siècle. Cette position domi- nante se reflète également à travers des structures éducatives "rashei de très haut niveau, hayeshivot" "géonim" ultérieurement de loi fut reconnue dans tous les pays où les étaient communauté dispersés. L'influence juive de Babylone s'étend à Vile siècle après J.C. l'Espagne, de partir la du dans toutes les communautés des pays méditerranéens conquis par les compris des dénommés (2), dont l'autorité en matière religieuse Juifs (1) dirigées par Arabes, grâce ô la langue commune y im- posée, l'Arabe. Le style de vie juive dans ces pays conquis tend à s'uniformiser, en particulier en ce qui concerne l'éducation. Comme par le passé, c'est le père qui transmet les premiers rudiments à tous, sans distinction Shabbats et de sexe. Les rites durant les fêtes tracent un cadre de vie les à l'enfant dès son jeune âge. Généralement, c'est communautaire attenante à garçons y knesset" (3) unei institu tion la sy nagogue : Les sont appelés "tinoikot shel bet ; les maîtres, "melammedim" ou "melammdei tinokot", sont recrutés et payés par les communautés qui les emploient. Quelquefois, il s'agit d'éco les privées, très aisées. dans le cas de fami lies Notons-en les principales structures (4) : - L'école élémentaire, qui prépare le garçon à devenir ultérieurement un adulte participant au service de la synagogue. En conséquence, la lecture en est l'objectif majeur. 1 - Supérieur de Séminaire rabbinique. 2 - Sages-génie. 3 - Enfants de la synagogue. 4 - Encyclopédie de l'éducation, Jérusalem (en hébreu). pp. 159-161, - 100 - - Le Midrash, qui correspondant à est une l'école école intermédiaire, secondaire avec deux orientations : - Midrash Mishna (étude de la loi orale) - Midrash Talmud (étude du Talmud) Le maître d'études est appelé "Rav" (1), et le centre supérieures de Talmud qui correspond à un Etablissement d'Etudes Supérieures est appelé "Yechiva". Le système éducatif qui prévalait au Sud de France et en Espagne était celui de la Babylone. C'est lors de la conquête Arabe, vers le Xe siècle, que la communauté juive espagnole remplace celle de Babylone en tant que communauté rayonnante de toute la Diaspora. Le niveau des écoles intermédiaires et supérieures progresse grâce è l'introduction de nombreux nouveaux manuscrits d'auteurs espagnols et surtout, à l'apport de Rachi (2), un savant juif de Troyes, la Bible qui offre un commentaire de l'ensemble et de certains cette époque, "pilpul" traités talmudiques. de A nous observons un relatif abandon du (3), et une meilleure étude de grands maîtres ayant élaboré des bases claires, tels Isaac Alfasi et, ultérieurement, Maïmonide, qui est resté une des plus grandes figures du judaïsme. de l'éducation, ce dernier s'est prononcé ainsi : "La loi va avoir pour but deux choses, bien-être de l'âme et du corps. corps passe obligatoirement par à savoir le Mais, absolument étonnante ou très logique, du A propos chose le bien-être l'amélioration 1 - Rabbin 2 - Rachi : "Rabbenou Chlomo ben Itshaki". 3 - Argumentations législation. incessantes à propos de la -101 - de la manière de vivre des hommes les uns avec les autres. Deux choses permettent d'y parvenir : tout d'abord la disparition de la violence, ainsi l'homme est-il amené à ne plus agir selon son bon plaisir, mais au contraire, il est forcé de faire ce qui est utile à tous, puis en "faisant 1'acquisation par chaque individu des moeurs utiles à tous, à la vie sociale" (1). D'après Maïmonide, le bien-être de certes, le plus élevé, mais celui du prioritaire, c'est l'ordre de la nature donc satisfaire ses besoins primaires ture, vêtement, habitat, pour s'adonner l'âme est, corps est ; il faut : nourrià l'étude. L'homme s'appuiera sur la communauté car, seul il ne peut que très difficilement subvenir à ses besoins. Pour Maïmonide, il a été démontré que l'homme est susceptible d'une perfection première (du corps) et d'une perfection dernière, sublime (de l'âme). "Le but de la Torah c'est de faire parvenir à cette double perfection. Elle règle d'une part les relations mutuelles des hommes, elle améliore d'autre part les croyances par lesquelles on peut parvenir à la perfection dernière, car c'est par elle seule que l'homme est immortel" (2). Au niveau de l'enfant (3) : Comprenons donc que la société, essentiellement la mère et le père, vont 1 - ANGEL Y. - MAÏMONIDE M. : Une philosophie d'éducation. 2 - HED HAHINOUCH : Tel-Aviv n° 9 - pp. 8-9 et 26- 28 (revue hébraïque d'éducation) 3 - BLUMENFELD 5.M. : Les préceptes de l'éducation de Maïmonide. Hahinouch (l'éducation) n° 28, pp. 144-155, 1957. - 102 - éduquer, nourrir, vêtir l'enfant ; ils vont l'aider à réaliser appliquer adam la ce perfection première. L'homme va qu'on appelle en hébreu "Misvat le ben havero" ou "devoir de l'homme envers son prochain". - A circoncis, ses parents le joignent à la communauté d'Israël ; à 5 ans 8 jours, l'enfant est ils lui enseignent la Torah, à 10 ans la Mischna. Ils lui donnent l'assise nécessaire pour atteindre cette perfection du corps dans un premier temps. Ils vont lui apprendre tous les comman- dements, en les lui faisant vivre à la maison, donc par la des parents). C'est également ainsi qu'ils devront lui enseigner ce que tradition (rôle primordial Maïmonide appelle les bases de l'ensei- gnement monothéiste. - A 13 ans, l'enfant est responsabilisé, tandis qu'auparavant, communauté. il Ses était soumis entièrement Maintenant, ans, à l'obéissance c'est lui ; Dieu lui incombe "étudiant sage", lui-même Et l'on revient ainsi éducateur. tement à ce que disait Maïmonide : individu des à 13 puisqu'une fois (Talmid Hakam), chaque la parents avaient à répondre de ses actes devant Dieu. à à il devient direc- "faire acquérir moeurs utiles à la vie sociale". Cela correspond à une sorte de vase communiquant. L'enfant est membre de la communauté, il en dépend et, une fois adulte, lui rend ce qu'il a reçu et continue son ascension. une interdépendance. convaincu que Il existe De plus, on est profondément l'existence même de la communauté dépend de la diffusion de la connaissance ; même donc on dit que le monde n'existe qu'à travers le souffle des enfants. - 103 - Essayons d'entrevoir pourquoi Maïmonide dit que c'est par la perfection dernière que immortel. Talmud Nombreuses qui soulignent d'éducation : sont la les l'homme déclarations grandeur du est du devoir "Celui qui inculque la Torah à ses enfants est de ceux qui recueillent avec joie leurs fruits en subsiste ce dans monde, tandis que le monde à venir". fils travaille dans la Torah, leur capital "Celui dont le c'est comme s'il ne devait jamais mourir" (Genèse). SCHEMA moyen : Moyen : devoir de devoir de l'u 1'homme vers vers 1 ' autre Dieu répandant son Elève sage SUPERIEUR ACCOMPLISSEMENT DE LA VOLONTE DIVINE SUR TERRE P.C. : Perfection du corps P.A. : Perfection de l'ême - 104 - Pendant la période de Maïmonide, mis sur poésie l'étude de l'hébreu, contemporaine. approfondie des Il l'accent sera sa grammaire et y aura une Prophètes et des étude Ecrits la plus Hagio- graphiques . On assiste au début de l'instruction profane et à une ouverture sur le monde extérieur (géométrie, médecine, sciences physiques, philosophie). L'étude de l'Arabe avancés permettra l'accession aux étudiants les plus à des professions exception- nellement élevées dans la société arabisée. Même la musique et les sports sont enseignés aux garçons avancés des familles riches, à titre privé. Ce curriculum profanes d'études élargies aux de l'Arabe, domaines de la musique et des sports déchira les communautés juives d'Espagne et du Sud de la France. Et c'est dans la classe sociale juive aisée, ayant profane, le plus profité de cet enseignement que l'on nota, aux XI le et XlIIe siècles, . un affaiblissement de la foi et des croyances religieuses. Ben Au début du XlVe siècle, Jehiel, en provenance le Rabin Asher d'Allemagne, rabbin de Tolède et recentre les études devient uniquement sur des sujets talmudiques. La Provence d'Espagne. éducatif La et Posquièfe, est soumise à l'influence Arabe communauté y connaît le même essor culturel qu'en juifs Toulouse, Lunel, Marseille, Narbonne, Arles. Narbonne et Arles particulièrement sont, centres Espagne. au Xlle siècle, d'études médicales qui, des ainsi que vont acquérir une notoriété au delà des frontières de l'hexagone. Les communautés juives d'Italie connaissent, spécialement dans le Sud, le même essor éducatif et culturel cependant, qu'en Espagne et en Provence avec, une meilleure connaissance de l'hébreu, comme langue parlée, qu'en terre d'Islam. - 105 - Au Nord objectifs Dieu) France et en Allemagne, les à l'orthodoxie les commandememts, la dévotion complète à du la France se limitent strictement (la Torah, à de la différence de l'Espagne et de la Sud qui connaissent l'ouverture sur le monde extérieur à partir du Xlle siècle. Cependant, les connaissances judaïques sont très répandues au sein de la population, elle-même très pratiquante. LA MAISON PATERNELLE ET LES RITES DES FETES : Comme ailleurs, le père et la famille apportent les premiers rudiments éducatifs qui sont d'autant plus stimulants, dans ces pays, que la pratique religieuse y est très forte. Le Heder : C'est la salle qui correspond à l'école élémentaire et qui réunit des garçons ou "bahurim^". Ce terme, qui apparaît au XlIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle (1), suggère que certaines salles attenantes à la synagogue servaient à l'étude et à l'enseignement. Une cérémonie d'accueil était organisée lors du début de la scolarité de l'enfant, vers 5 ans. La tradition était de faire sucer au jeune enfant les lettres en miel de son prénom, inscrites sur un gâteau. Ainsi lui souhaitait-on une scolarité aussi douce que le miel. L'entrée à l'école devait être vécue sur un mode agréable et surtout, pur, laissant un souvenir 1 - POUGATCH I. : A l'écoute de son peuple, un éducateur raconte, éd. Albin Michel, Paris 1980, pp. 16-18 - 106 - délicieux. encore Actuellement, conservé cette les Hassidim tradition. (1) Celle-ci ont peut prendre la valeur d'un véritable rite d'initiation, le père accordant à l'enfant l'entrée dans le monde de la connaissance et l'encourageant à avancer et à reculer le corps alors qu'il apprenait ou récitait. L'observation du effectuée peut, dans à notre époque encore, écoles talmudiques ou d'études religieuses juives. L'échange être balancement toutes constant que demande l'étude donne l'impression d'être vécu les talmudique corporellement. Ce que "l'intellect" n'est plus en mesure de supporter va se d'une jouer sur le corps, qui devient médiateur relation. talmudique est véritable souvent L'étude dialectique, source partenaires parfois très complexe de confrontation (l'étude une entre talmudique les et deux se fait généralememt par deux). Le balancement joue un rôle de contrôle et de régulation de la pulsion et l'énergie engagée. dans Mais il est également à un mouvement de recherche, de de placer compréhension dynamique. On voit parfois les talmudistes se lever pendant l'étude, met toute parfois, aller de-ci de-là. son énergie dans cette de l'extérieur, combat "violent". L'étudiant recherche qui donne l'impression d'un On le voit se frotter la barbe, lever la voix, réajuster sa calotte, tapoter sur le livre, tout cel/B 1 - Hassidisme : modulé un selon mouvement du dirigé par des rabbins. un nouvel espoir caractère de XVIIIe siècle Son but est d'apporter aux doctrine principale : quotidienne le masses juives. Sa tous les actes de la vie doivent s'accomplir dans la car Dieu n'a jamais abandonné le peuple. joie, - 107 - chacun. les C'est une véritable talmudistes, effervescence. Selon cette énergie est utilisée dans l'étude pour arriver à 1' acceptation de l'autre et de ses orientations et non pas à sa destruction. Le balancement aiderait peut-être à cette canalisation d'énergie. DESCRIPTION DU BALANCEMENT î Avant - Arrière éléments : essentiellement du corps s'activent lors du balancement : le tronc (plus le bassin), les jambes arrière, avec la la tête (plus le cou), et les bras.. naisons est possible. en quatre on Une multitude de combi- Lors du balancement d'avant peut observer le tronc en tête dans le prolongement du avant, tronc, celle-ci encore plus avancée que le reste du grâce à un étirememt du cou. blant au réflexe qu'on pourrait avoir, chute, Ici, afin la de mimique peut nous laisser yeux fermés course. des jambes. décalés. Les ressemvisage. observer les tantôt relâchés, avec les se rouvrant souvent au retour Généralement, la pendant une préserver la face de son sourcils tantôt froncés, corps En fin de course, tête peut s'incliner à droite ou à gauche, ou de la le bassin suit le mouvement pieds peuvent Dans ce dernier cas, être joints le balancement ou est encore plus total puisqu'il met à contribution tout le corps. Le mouvement des pieds crée souvent léger rythme, pieds un une cadence. Le léger claquement des sur le sol provoque de petits bruits et agit comme une décharge ou une secousse sur le reste du corps. Tout le poids du corps sera donc tantôt sur une jambe, joints, tantôt sur l'autre. Lorsque les pieds sont il peut y avoir des flexions qui agissent au niveau des genoux. Le tronc ira se jeter parfois à droite, parfois à gauche et donnera l'impression - 108 - de se désarticuler. rattachent au Les bras restent ballants, corps près du tiennent le livre de prières. balancement, l'une les contre mains ventre ou Parfois, encore, pendant le sont serrées ou l'autre, se claquées comme un poinçon sur une bague. Une fois l'alphabet acquis, la Bible et le Talmud deviennent les objets d'étude. - Le Midrash Katan, ou école intermédiaire, continue cet enseignement, et ce jusqu'à 13 ans. - Le Midrash reçoit Gadol, ou grande école, yeshiva, de 13 à 20 ans les meilleurs élèves. études talmudiques en sont l'objet jusqu'à ce qu'ils en sachent autant Les unique, sinon plus que leur professeur. En Europe de l'Est, l'influence des communautés juives allemandes atteint le sud de la Russie et la Crimée dès échanges le Xle siècle, de que ce soit correspondance avec par des l'Allemagne, l'envoi d'étudiants en Allemagne ou bien encore par l'arrivée de réfugiés juifs allemands fuyant les persécutions religieuses. En Asie, les communautés juives du Yemen, de la Perse, de conditions l'effort 1'Afganistan... de vie éducatives n'ont les ne put En pas changé. des conséquence, généralement élémentaire. siècles, seuls Seules difficiles. éducatif l'instruction souffraient Les dépasser structures Du XVIe au XVIIIe les garçons poursuivent des études. filles des familles riches peuvent recevoir une instruction, privée seulement. La découverte de l'imprimerie grandement le coût des livres et, contribua Cependant, au la en conséquence, développement de l'éducation vague, croissante de abaissa juive. pogroms, de persécutions et d'expulsions menaça physiquement la communauté de par le monde, à tel point qu'au XVIIe - 109 - siècle, elle connut un déclin numérique effrayant, d'où une désagrégation de l'école élémentaire et de la yëshiva (1). A l'école maître ou élémentaire (de 5 "melammed" è instruit 13 ans), le les garçons, regroupés entre 10 et 15 par classe. On y enseigne, comme par le passé, Torah, la lecture, les prières, la le Talmud. La langue d'étude est souvent le Yiddish. L'école élémentaire est composée du Héder, um établissement privé, éducatif, et mal géré et de bas d'un Talmud Torah, dépendant de la communauté, niveau un établissement d'abord à l'usage des pauvres et des orphelins, mieux géré, car supervisé par un organisme communautaire efficace : "la société du Talmud Torah". LA YESHIVA : (2) Modèle de l'enseignement supérieur où est enseigné le Talmud. Dans ces écoles, les Ecritures vont donc devenir familières, vivantes, approfondies, de façon précise et minutieuse. Ainsi lues et relues, elles finissent, en quelque sorte, par devenir la chair et le sang du talmudiste, "son unique ouverture vers Dieu et sur le monde" (André Chouraqui). Il suffit de pénétrer dans la salle d'étude pour avoir une idée de la pensée talmudique. La tradition a maintenu intactes ces écoles, telles qu'elles ont existé à l'époque du Talmud. Dans cette vaste salle qui peut contenir jusqu'à 900 étudiants (parfois plus), les talmudistes sont penchés sur les textes de la Bible, qu'ils 1 - L'Encyclopédie pp. 395-399. de l'Education (en 2 - LA YESHIVA : le collège rabbinique. hébreu) - 110 - analysent ensemble (deux par deux) à haute voix. En général, deux le dégrossissement se fait par groupe élèves, guider, de puis le maître qui n'est là que pour vient soutenir l'enseignement oral qu'il a lui-même reçu de ses professeurs. Tout jeune, l'enfant apprend à étudier par groupe de deux ; ils s'appellent mutuellement "haver" ou "ami". Dès 13 ans, l'enfant qui rentre à la Yeshiva apprendra de cette façon, certains en partiront vers 20 ans, d'autres y resteront toute leur vie. Selon André Chouraqui, étudiants, de lorsqu'on interroge ces on s'aperçoit alors de la souplesse et la puissance intellectuelle à laquelle ils sont parvenus. d'école Le un Talmud est pour eux un exercice proprement enseignement spirituel. La démarche intellectuelle que constitue la lecture et l'approfondissement essentiellement logique et répétés quotidiennement biblique une horizons nouveaux De plus, yeshiva la vont, vise pensée qui non sont seulement parfaite du et texte "aux insoupçonnés pour renforcer cette la méditation du texte. jusqu'à l'absurde, la Talmud conduire l'esprit ainsi forgé d'étude et de dévouement, à de Les exercices connaissance mais profane". page à briser les cadres de rationnelle. permettre seuls d'une du ambiance la prière vient s'allier Cette méthode, poussée et l'enseignement orthodoxe maintiennent la communauté juive de dans ses traditions. Une petite parenthèse est à ouvrir en ce qui concerne ce que l'on pourrait appeler le classement ou le nivellement des élèves, se méprendre ; d'une façon mais il ne faut pas il n'est pas question ou d'une autre les élèves de classer dans les yeshivot. La Mishna avoth (1) enseigne qu'il existe 1 - La MISHNA Pirkei Avot ou maximes des pères. - 111 - quatre sortes de disciples : - Celui qui comprend facilement et oublie vite, mais perd son avantage par son défaut, - celui bien qui comprend difficilement ce qu'il a compris, mais retient rachète son défaut par son gain, - celui qui comprend facilement et oublie difficilement est un homme heureusemet doué, - celui qui conçoit difficilement et oublie facilement est mal doté par la nature. En Europe du Nord (Allemagne, Autriche), il est possible d'observer une vague démantelant, les communautés puis, siècle de vers une apparition de banquiers marchands, de "Juifs de pogroms le XVIIe puissants, Cour" , en de terres allemandes. Cette classe aisée va, comme en Espagne cinq siècles plus tôt, de se détacher progressivement ses croyances religieuses et de ses et apprécier française, les études anglaise, traditions profanes scienses (Langues exactes...) au détriment des études orthodoxes. Le XVIIIe siècle est appelé siècle des lumières (mouvement de la Haskala) l'émancipation politique, l'empire Autrichien ; l'époque de telle en Allemagne, dans (1782 : Edit de tolérance), dans les pays d'Europe du Nord et de l'Ouest et en France va amplifier ce processus (2). En rante Italie, autour l'expulsion 1492. la communauté va devenir prépondédu bassin après des Juifs d'Espagne et du Portugal L'enseignement mieux accepté, communautés maditerranéen, destiné aux filles était parfois jusque dans les écoles. Les recrutaient 1 - GRAYZELS S. y en s même des maîtresses Histoire des Juifs, pp. 190-200, -Paris, S.T.E., 1967. ou tomme- II, - 112 - "mellamdot". L'enseignement était ouvert aux études profanes, comme en Espagne aux Xlle et XlIIe siècles (langue italienne, arithmétique; médecine), et même à la musique, pour les la danse, garçons des familles L'émancipation France, va en Italie, amplifier l'art dramatique les plus aisées. conséquence de celle de également ce mouvement jusqu'à l'assimilation. En Europe Lithuanie, de l'Est, (Russie, Pologne, Galicie), les communautés vont demeurer orthodoxes, bien à l'écart de ce mouvement d'émancipation; leur langue commune est le Yiddish. En Afrique du Nord, Orientale (Turquie, Ottoman, Grèce, d'Espagne va (Maghreb) et Syrie, Balkans), Egypte Méditerranée de l'expulsion contribuer aussi à l'Empire des Duifs renforcer ces communautés. L'éducation y reste traditionnelle. L'émancipation Occidentale a politique généralisée en Europe coïncidé avec le "Siècle des Lumières" ou Haskala (Mille siècle). La Révolution Française progrès de de 1789 marque la bourgeoisie, ordre gocio-économique. l'aboutissement instituant un des nouvel En Europe Occidentale, les Duifs ont désormais acquis l'émancipation politique et s'ouvrent au monde extérieur; milatrice se répand, sociales les nombreuses certains surtout au sein des plus aisées, conversions pays la tendance assi- comme au la jusqu'à classes provoquer christianisme France, de dans l'Allemagne et s'organise en l'Autriche. En France, Consistoire garçons et la communauté ouvre et filles, des écoles séparées avec des programmes pour combinés, religieux et profane. Une réorganisation suite l'Etat, étatique des écoles,faisant aux lois de séparation de la religion et rend l'école gratuite et obligatoire. de On - 113 - observe un déclin rapide de l'instruction juive un démantèlement des stuctures éducatives, milieu du XIXe siècle pour le Sud, tardivement - vers le début de l'Alsace-Lorraine. supplément un XXe L'instruction et dès le peu plus siècle, pour juive devient un de l'école élémentaire. C'est en 1827 que l'école rabbinique sera fondée pour les niveaux supérieurs, mais le recrutement d'élèves est faible. En plus Italie, le déclin est encore plus marqué au sein des classes les plus favorisées. "supplémentaire" raison d'une rabbinique, Dans ce rapide, socio-économiques pays, l'instruction à l'école élémentaire prévaut, heure par fondée jour. en 1829 Quant pour à à l'école les niveaux supérieurs, on y enregistre également peu de succès. En Angleterre, le déclin est beaucoup plus tardif et plus lent, pour plusieurs raisons. n'est qu'en que fut 1870 l'école Ce rendue obligatoire ; la communauté continua donc à diriger son réseau d'écoles privées jusquq'è cette date. Des (Russie, siècle, vagues d'immigrants Pologne), avec arrivent d'Europe de vers la fin du l'Est XIXe leur orthodoxie et leurs traditions, ralentissant le courant assimilateur. En Allemagne et en Autriche, les tendances à 1 assimil ation sont très fortes et de nombreux 3uifs des classes aisées se conver tissent au chris1 t"ianisme. Le déclin de 1'instruct ion est donc très rapide. il est cependant contré en partie par la réaction orthodoxe, sous l'égide de Samson Raphaël Hirsch à orthodoxe partir de 1855 ; mais cette réaction ne touche qu ' une petite partie de la Population ainsi que des immigran ts venus d'Europe de l'Est (Russie, Po logne), comme dans 1 e cas de 1 'Angleterre. 1 'empire Après la première guerre mondiale, d'Autriche éclate en éta ts indé pendants, transformant des communautés en minorités - 114 - nationales, souvent mal traitées et en butte à 1 'antisémitisme. En Europe de l'Est la "philosophie des Lumières" progresse très lentement, avec un siècle de retard, le Sionisme -Mouvement National - attire les intellectuels (Weizman, Dizengoff, Bialik, Ahad HaAm...) qui préconisent la renaissance de la langue hébraïque et du nationalisme juif ; le mouvement "Hibbat Zion" (1) est très actif dans ce domaine. A la fin du XIXe siècle, le "Heder metukhan" (2) est créé. C'est une école élémentaire traditionnelle, d'idéologie politique sioniste, ou encore appelé le "Bet Sefer Ivrit", ou école hébraïque. De nombreux garçons continuent è fréquenter le "Heder" et la "Yeshiva" traditionnels. En 1918, la Révolution Russe provoque le démantèlement de l'organisation des communautés : les relations avec les communautés extérieures sont •coupées. En Pologne, l'idéologie politique sioniste se répand (le mandat britannique en Palestine, créant le "Foyer National Juif, soulève l'espoir des persécutés), le réseau d'écoles se politise. Agudat Israël représente la tendance orthodoxe, le Mizrahi, lui représente la tendance religieuse sioniste. En ce qui concerne les pays islamiques de l'Empire Ottoman, le Maghreb, la Perse et les Balkans, retenons trois dates (3) : 1 - Amour de Sion 2 - Classe améliorée 3 - L'encyclopédie 410-419. de l'Education - Op. Cit, pp, - 115 - - Vers 1860, l'alliance israélite (AIU), créée par des Juifs français, réseau scolaire Ottoman, la dans les pays Maghreb, développe un orientaux (Empire Perse et Balkans) aboutissant à modernisation l'enseignement universelle du "Héder" et à la diffusion aux filles également de (matières profanes, langues du pays d'accueil...) - Vers 1867, tale est créée, Universelle, l'Ecole Normale Israélite Orien- dépendante de l'Alliance Israélite pour former ses maîtres en son établissement de Paris. - En 1901, "1'Hilfsverein réseau une organisation allemande, Der Deutschen Juden", scolaire dans ces mêmes développe un territoires. En Europe occidentale, après l'émancipation politique, les lois rendant l'école gratuite vont structures minimum obligatoire, contribuer au éducatives des d'instruction déclin garçon à rapide communautés. en vue de la confirmation de la et des Seul "supplémentaire" maintenu avec quelques succès, le laïque va un être préparer Bar-Mitsvah. LES STRUCTURES EDUCATIVES DE 1939 A NOS JOURS : Durant la 2ème guerre mondiale, ont les Allemands détruit les plus grandes communautés d'Europe de l'Est et réduit leur population. - L'URSS religieuses Juifs a isolé et qu'elle et privé culturelles a gardés à de ses les 2,5 libertés millions l'intérieur de de ses frontières, - Les devenus Etats-Unis d'Amérique du Nord la première communauté du monde, sont tant par le nombre (6 millions environ) que par la puissance économique et politique, - Israël (créé en 1948) constitue la deuxième communauté du monde - plus de 3,8 millions d'âmes et devient le centre d'intérêt majeure qui réo- - 116 - riente l'effort éducatif des communautés dans tout le monde "libre". En Europe Occidentale reconstruction des politiquement facilitée structures par gouvernements occidentaux, par d'après l'Agence et éducatives fut l'attitude des (Joint Distribution structuellement effectuée Juive la financièrement soutenue la communauté américaine Committee) guerre, (1), qui envoya des grâce à professeurs partout où cela était nécessaire. Jusqu'à ce jour, l'école un supplémentaire dispense enseignement nécessaire pour devenir Bar-Mitsva. L'école à temps complet n'intéresse que peu d'élèves (moins de 10« de la population scolaire). celui de Le problème majeur est l'indifférence l'éducation, générale concernant en dépit du sursaut lors de la guerre des Six Jours. La France devint la troisième communauté du monde, avec 700.000 âmes, aujourd'hui, dans après la juive à majorité orientale décolonisation du les années 1955-1965, qui Maghreb provoqua l'exode massif vers ce pays. Aux Etats-Unis d'Amérique d'après guerre, changements sociaux sont très rapides : les La popu- lation quitte progressivement le centre des grandes villes au-fur et à mesure de sa réussite sociale et s'installe très rapide en banlieue. des supplémentaires). toucher environ Cela provoque écoles L'école le traditionnelles élémentaire 10 % des élèves déclin (écoles arrive (2). Les à camps d'été obtiennent un franc succès aux Etats-Unis. La 1 - Organisme israélien 2 - Encyclopédie Judaica, Education Jewish, Jérusalem et New-York, 1970 vol V - 117 - jeunesse visite accords Israël en nombre croissant. universitaires permettent à d'Américains de universités s'inscrire d'Israël des dans les avant de Les milliers différentes repartir terminer leurs études aux Etats-Unis. Nous venons de parcourir quelques millénaires pour tenter d'appréhender un "système" d'éducation. Nous pouvons été observer que l'éducation a un domaine préservé. Non seulement toujours l'ensei- gnement est sauvegardé et résiste aux péripéties de l'histoire mais, plus encore, d'une résistance au temps. orale et écrite il est le symbole C'est dans la tradition que le peuple juif a puisé ses ressources et ses forces. L'enseignement travers lui souvenir. devient impératif c'est que se forgera une conscience L'enfant devient réalisation de l'idéal du père. que, ; et l'espoir à un d'une Tout est fait pour dès son plus jeune âge, il puisse acquérir et transmettre devient la persécuté, un héritage. L'enseignement priorité et la substance, juif qu'il soit pauvre, riche ou libre. On rapporte que l'enseignement ne devait être interrompu sous aucun prétexte, même pour Nombreuses ont été les déclaration du soulignent la grandeur construire du devoir le Temple. Talmud d'éducation qui : "Celui qui inculquera la Torah à ses enfants est de ceux monde, monde delà qui recueillent avec joie leurs fruits en" ce tandis dans le "La force de l'enseignement va au d'une possibilité donnée de survivre dans ce à venir. que leur capital subsiste monde, il assure la vie dans le monde futur". - 118 - CHAPITRE IV L'ECOLE JUIVE EN FRANCE EFFECTIF - STRUCTURE ADMINISTRATIVE VOCATION - 119 - L'école juive en France Durant notre séjour en France, en tant que délégué auprès de la Communauté 3uive, à Marseille puis combien à problème la Lyon, nous avons constaté de la sauvegarde de l'identité communauté juive de France. préoccupe Nous avons eu nombreuses discussions à ce sujet avec les des communautés, associations le de leaders les présidents et les membres des et noté que le dénominateur commun leurs différentes attitudes est solution dans l'éducation juive. d'en voir à la Or, pour la majorité d'entre eux, éducation égale enseignement formel, c'est-ô-dire les écoles juives à plein temps. On pourrait supposer qu'ils V.croient davantage à leur influence qu'à une éducation non formelle, susceptible d'être menée à travers d'autres institutions, comme les centres communautaires, les mouvements de jeunesse, les Talmud Torah (1) et autres groupes de ce genre. Mais le discours des responsables insiste inlassablement sur l'importance de l'école juive. Aussi faut-il d'abord en recenser les réalisations. SES EFFECTIFS Les écoles juives à plein temps ont pris naissance en France dans leur forme actuelle, à la suite des conditions historiques, psychologiques et humaines d'après guerre (1945). Elles furent 1 - Talmud-Torah : Ecole dispensant des cours d'hébreu les mercredi et dimanche et enseignant surtout la préparation nion) prière aux enfants en à vue la Bar-Mitsva (Première de la commu- - 120 - fondées généralement par des particuliers désirant leur donner un contenu spécifique, afin d'épargner à la nouvelle génération les déchirements auxquels ils avaient été eux-même confrontés. Ils ont souhaité voir se dresser une nouvelle jeunesse, qui pût se mouvoir avec aisance dans le patrimoine culturel de leurs pères et de leurs concitoyens. Il s'agit donc d'un phénomène relativement récent .dont le développement a été progressif jusqu'en 1962, puis accéléré. Nous distinguerons trois périodes principales : Avant 1945, il y avait deux établissements à Paris. De 1945 à 1961, onze autres ont vu le. jour à Paris, dans la région parisienne, à Strasbourg et à Aix les Bains. En 1962, quarante nouveaux établissements ont été ouverts à Paris et en province. De même, s'agissant des effectifs, les données sont aussi significatives : En 1950, pour toute la France, 450 élèves fréquentaient une école juive. Ce nombre a évolué progressivement jusqu'en 1962 (venue des Juifs d'Afrique du Nord) où l'on dénombrait 1340 élèves. Nous remarquons à partir de 1962 une évolution accélérée, à savoir : En 1981 8800 élèves En 1984 Ces 10083 élèves * données nous ont été fournies service de l'enseignement du F.S.3.U. par le 121 LA PROGRESSION DES EFFECTIFS SCOLAIRES , . ET LA CREATION DE NOUVEAUX ETABLISSEMENTS 1971/72 - 1982/83 OCTOBRE 83 ECOLES 71/72 72/73 70 COLE ARIEL 59 77/78 78/79 75/76 76/77 79/80 80/81 81/82 82/81 73/74 74/75 59 46 55 58 81 83 75 79 78 77 819 ICOLE LUCIEN DE HIRSCH 548 548 547 570 571 637 658 719 745 775 808 ICOLE YABNE 503 500 482 507 517 560 597 678 675 698 724 > 722 Î-.N.I.O. 104 115 121 118 127 143 125 121 142 220 230 220 ICOLE MAIMONIDE 299 305 297 301 328 337 373 375 412 403 492 515 DOLE AIU PAVILLON/BOIS 320 119 147 166 231 236 230 288 302 301 329 321 CCLE GASICN TENOUDJI - - - - - 177 265 260 ECHIVA D'AIX 147 160 185 174 185 OOE JUIVE DE LYCN 158 260 313 272 OCŒYAVNEMARSKTTIF, 218 246 240 3CLE AQUIBA STRASBOURG 565 573 630 OOLE YEHOUDA HALEVY - - AN ŒALGM STRASBOURG ENTRE ESHEL, STRASBOURG - ARDTN D'ENFANTS, OOLMAR - ' 3 021 199 180 163 208 186 256 179 197 214 217 226 258 246 206 265 268 245 277 328 338 365 399 650 650 538 520 477 476 483 45 58 74 140 - 47 - - - 17 15 18 22 - - - - 12 AN R A C H I , - _ - - - 3 518 54 - 50 7 3 325 - - - - - - - - - - • • 650(1) 620 (i; 3 010 3 185 3 269 - - - - - 10 ARDTN D'ENFANTS, MULHOUSE TOULOUSE 202 - - - - - 2 732 "• 2885 DOLE Œ E L BAROUŒ VINCENNE3 - - données nous ont été fournies par le 46 56 3 976 4 267 4297 61 66 59 130 131 124 123 • 43 46 48 46 17 12 15 11 12 21 23 21 24 20 22 - 12 15 18 - 31 128 40 3 792 Ces 3 637 56 179 service de 39C4 4 271 -55V 4 557 4 614- l ' e n s e i g n e m e n t du F . S . J . U . - 122 - Nous constatons simultanément une augmentation régulière On est des effectifs des écoles à plein passé de 2732 élèves, en 1971, temps. à 4614 élèves, en 1982. Grâce à la création du Fonds d'Investissements pour l'Education, s'est réalisé un mouvement particulièrement 3792 important : en 1978, De 3325 élèves en 1977 è soit une augmentation supérieure à 10 % en un an. De nombreuses regroupent sont une autres petites cinquantaine généralement le institutions d'élèves. résultat d'une Celles-ci initiative locale et fonctionnent ponctuellement. C'est le cas de certains jardins d'enfants, jeunes, créés ou de foyers de pour les familles du quartier ou des familles défavorisées. A ces effectifs, élèves du réseau professionnelles Reconstruction, formation de il convient des écoles 2975 techniques l'O.R.T., et (Organisation, Travail) qui ont pour vocation une professionnelle établissements : d'ajouter assumée par 8 4 dans la région parisienne et 4 autres à Lyon, Marseille, Strasbourg et Toulouse. Ce réseau technique est en majorité par de jeunes Juifs. L'O.R.T. fréquenté propose un éventail d'études préparant directement à la vie active. son calendrier israélien, respecte propose une le calendrier nourriture dispense un enseignement d'hébreu de deux à trois heures par semaine. rituel rituelle moderne, Et et allant EFFECTIFS DES ECOLES JUIVES 14/6/84 Ecole Collège en A PLEIN TEMPS 1983/84 CN Maternelle PARIS 813 25 % 963 29,5 % 54,5 % REGION PARISIENNE 649 1199 16,7 % 30,7 % 47,4 % PROVINCE 743 25,5 % 57,7 % 2 205 940 32,2 % 3 102 21,9 % 30,8 % 52,7 % Lycée Total O.R.T. TOTAL GENERAL 3.261 100 % 326 3.587 676 17,3 % 52,6 % 3.902 100 % 1342 5.244- 564 19,3 % 42,3 % 2.920 100 % 1307 4.227 867 618 26,5 % 19 % 45,5 % 1378 35,3 % 673 23 % 2 918 1 858 28,9 % 18,4 % 47,3 % 10 083 2 975 13.058 - 123 - EFFECTIFS DES ECOLES JEUNES • ADULTES O.R.T. 1983/84 Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole TOTAL 326 953 360 919 65 324 . : . . . 371 428 453 306 104 99 210 . 57 . 267 330 314 : : - 108 : 330 422 2975 : 1953 : 4928 de travail (Paris) O.R.T. Montreuil O.R.T. Choisy le Roi O.R.T. Villiers le Bel O.R.T. Marseille O.R.T. Yéchiva Toulouse O.R.T. Strasbourg de Lyon : 552 LA VOCATION SPECIFIQUE DE L'ECOLE JUIVE : Ses élèves responsables souhaitent encourager les et leurs parents à l'étude de la Torah et à l'accomplissement incitent à des commandements. s'intéresser aux Ils problèmes de les la communauté et d'Israël. Certes, communauté conforme Mais, afin de permettre une intégration à la nationale, aux en enseignement un enseignement programmes officiels outre, les religieux approfondissement élèves qui est général dispensé. jouissent leur d'un permet des connaissances de la un culture juive la plus authentique. Les objectifs de l'école juive sont donc à la fois d'assurer un enseignement général conforme aux programmes de 686 1872 l'éducation nationale et d'accomplir une mission, spécifique, à - 124 - travers un enseignement et un vécu religieux. C'est pourquoi cité, par elle ambitionne d'être ouverte de donner un sens à la vie, l'éducation religieuse membres élèves, de la Foi, et en sur la particulier par la culture et de favoriser les relations entre les de la communauté parents... Elle éducative aspire : à maîtres, promouvoir l'éducation de la liberté, l'épanouissement humain, ainsi que la participation, l'expression et le sens de la responsabilité. De même, souhaite-t-elle préparer ses élèves à une vie juive active, ouverte sur la communauté et Israël (1). Ces objectifs ont été confirmés par le Conseil National du F.S.3.U. (6/5/81) è savoir : "Le "les Conseil National fait par ailleurs siens critères pédagogiques et doctrinaux émis par "le Fonds d'investissement pour l'Education : " a - La vie de l'école et l'enseignement dispensé "seront conformes " b - L'école "élèves envers aux normes de la tradition juive développera l'Etat l'attachement d'Israël sous de ses toutes ses "formes, y compris l'Alyah (2) " c - L'école cultivera le sentiment d'appartenance "à la communauté juive en France et dans le monde." Pourquoi cet intérêt grandissant ? Pourquoi les responsables communautaires français, insistent-ils autant? sur Manitou dit : "Ehad" (l'un), "Si l'on insiste tellement l'unité du peuple juif, c'est parce que cette unité n'existe pas et qu'elle reste encore à conquérir" (3). Nous croyons qu'il existe 1 - Voir annexe pp. 231-235 2 - Alyah : Immigration en Israël. 3 - MANITOU : ASKENAZI, Jérusalem. surnom du philosophe et rabbin, Léon directeur du Lycée français à - 125 - un besoin ici, en Israël et ailleurs, de procéder à un retour aux sources. Pourtant, en Israël, du seul fait de vivre sur la terre de problème de l'identité est résolu d'ailleurs comment, participe s'agit, vive nos puisque, ancêtres, ; peu importe par la présence, déjà è l'histoire du peuple. c'est de savoir si je désire que mon façon, quelle que soit on Ce dont il fils suivant la législation religieuse ou non. toute le l'option De choisie, l'enseignement est donné dans la langue de la Bible et le programme comporte, entre connaissance de l'Histoire, autres, des textes de la littérature hébraïque. la bibliques, La vie publique et le milieu ambiant sont culturellement, religieusement et nationalement juifs. En France, la question est plus fondamentale. Désirons-nous que ,trô^tr>e fils soit en "normalisé" ou conscient de sa différence l'assumant simple. les en revanche, pleinement Et La réponse n'est point n'est besoin de passer en différentes réalité ? juive attitudes se situe pour affirmer entre les pas revue que - la extrêmes, du renoncement total à son identité, à 1'expression la plus exigeante de la vie traditionnelle. écoles juives ont connu un développement au cours des affirmer, besoin soi. sans de De dernières important années, risque d'erreur, les on ce retour aux sources et d'affirmation dé ce fait, de également qu'il peut tient augmentation mais dix Si on assiste non seulement à l'effectif des à la écoles création une anciennes de nouveaux établissements, en particulier depuis 1970. Il est important cette école en France, de rappeler en outre que terre d'asile, a constitué une stucture d'accueil pour les vagues successives de réfugiés d'Egypte (1957) de Tunisie, du Maroc et de l'Algérie (1957) : Si elle a permis - 126 - l'intégration nale, des l'arrivée enfants à la communauté des Duifs d'Afrique natio- du Nord a entraîné un changement quantitatif et qualitatif de communauté f\ui la s'est traduite par la volonté de retrouver, de maintenir et de renforcer son tité. parents Les enfant un d'élèves cadre éducatif désirent iden- pour approprié, leur qui lui permette d'être lui-même et avec les autres. Aussi, toire devant l'évidence enseignée par que l'enseignement est le principal l'hisfacteur de la pérennité de la communauté juive, une part de plus en plus importante de ressources a-t-elle été réservée au fonctionnement des écoles, à leur extension et à leur équipement, ainsi qu'à la création de nouvelles installations. par ailleurs, Ce grand essor a, été favorisé par les conditions vie de ces 20 ou 30 dernières années. la situation n'est pas propre de A cet égard, exclusivement à l'enseignement juif. Nous constatons la même faveur pour tout l'enseignement l'enseignement catholique. effectifs dans privé, en particulier En effet, alors que les l'enseignement public pour les premier et second degrés étaient en diminution à la rentrée la de septembre 1978 du fait de la baisse natalité amorcée vers 1964 (1), privé, dont les de l'enseignement effectifs dépassent 2 millions d'élèves, enregistrait une sensible augmentation. Certes l'Etat, juives, dans le cadre législatif, a rendu possible ce développement, et en assurant une aide aux écoles laissant à la charge des parents de la communauté une partie du fonctionnement, 1 - Ces données m'ont été fournies par M. ELKOUBY, Directeur du Département de l'Enseignement du F.S.3.U., Paris. - 127 - les traitements des professeurs d'enseignement juif et l'allocation des bourses aux enfants de familles socialement défavorisées, évitant ainsi toute barrière financière a l'entrée à ces écoles. L'enseignement ces juif a également dispositions d'une de prise en charge partie non négligeable des professeurs chargés des aujourd'hui admise. d'Israël et un de l'Etat traitements des générales. La spécificité juive La renaissance de l'Etat la dignité qu'elle a conférée à les Juifs du monde, suscité par disciplines Ajoutons d'autres facteurs : est bénéficié tous en particulier depuis 1967, intérêt pour Israël et l'étude a de l'hébreu. Enfin, depuis 1968, l'enseignement public semble avoir perdu de sa certains concitoyens et, sont crédibilité auprès en tous cas, de les parents très sensibles aux bons résultats obtenus aux examens officiels par les écoles privées (1). Tels ont sont certains des facteurs principaux qui contribué porté à à l'école l'intensification de juive. donc Il y élargissement de la motivation. longtemps, fréquentée elle que orthodoxes. Ils n'était, par En effet, pour de il n'en est plus de tous les eu un pendant l'essentiel, des élèves issus Aujourd'hui, viennent a l'intérêt horizons famille ainsi. sociaux, des milieux religieux et non religieux et le changement quantitatif a ainsi entraîné un changement qualitatif. 1 - Voir annexe p. 251-252 du Tableau des résultats baccalauréat obtenus aux examens, écoles juives. dans les - 128 - L'ORGANISATION ADMINISTRATIVE DES ECOLES JUIVES EN FRANCE : Devant cet intérêt sans cesse l'éducation, croissant pour et l'évidence que l'enseignement un des principaux facteurs de la pérennité, est il est intéressant de savoir comment a réagi la communauté juive de France. Il convient tout d'abord de rappeler cours des dernières années, du budget attirée du sur Fonds les à chaque Social, à Pourtant, c'est une a été croissantes, des ressources période en de au présentation l'attention difficultés essentiellement que, dues diminution. crise, où l'on pouvait craindre pour l'avenir de ces institutions, que la communauté n'ait pas trouvé en elle d'énergie défiant pour les un tel lois de d'investir pour pari sur l'économie, assez l'avenir. elle a Or, décidé garantir l'éducation juive. Le facteur nouveau et significatif est l'accord entre Israël et la communauté quant à juive. En effet, novembre 1974, à la Conférence de Jérusalem le principe de la priorité à donner en Diaspora avait été affirmé. traduire dans les faits, Jérusalem, l'éducation lorsque de lui Il devait se les 4 et 5 juillet 1976 à les responsables de l'Agence Juive et du Fonds Social ont signé un accord créant le F.I.P.E. (Fonds d'Investissements l'Education) (1) et prévoyant, mobilisation d'une service écoles autres, la partie de leurs ressources au de l'éducation juives cation. en à plein temps. Fonds d'Investissements 1 - Voir p. 122 et, entre pour particulier, Le budget total des du s'élevait à 66 millions de Fonds d'Investissement pour l'Edu- - 129 - francs sur tiers cinq années, par le alimenté pour Fonds Social les et deux l'apport communautaire, et pour un tiers par l'Agence Juive. Ainsi, grâce à la création d'Investissements, la pour fois d'un instrument la première communauté du politique de l'éducation, se Ponds dote-t-elle pour une où l'improvisation cède la place à la planification. Cette politique, l'évolution c'est des besoins, en la mise au même temps point d'une carte scolaire mais aussi la définition de critères pédagogiques promoteurs d'un bénéficier Ces de et philosophiques projet doivent du soutien du Fonds auxquels les souscrire pour d'Investissements. critères portent sur l'enseignement et la l'école, vie qui doivent être conformes aux normes de la tradition juive, sur l'attachement des élèves à l'Etat d'Israël, à sur le sentiment d'appartenance la communauté juive en France et dans le sur le contenu des programmes de matières comportant Bible, obligatoirement avec les l'hébreu moderne, l'enseignement commentaires monde, juives, de la traditionnels, de de l'histoire juive (1), de la Michna Guémara qui font le Talmud. * 1 - Programme d'enseignement des matières juives. * Le Talmud comprend deux parties : la Michna et la Guémara : La MICHNA civiles. Rabbi est un code de lois religieuses et Elle a été rédigée difinitivement par Dudah (Ile siècle), pour que vivant en terre étrangère, nos ancêtres n'oublient pas la Torah. Les différentes matières de la Michna sont réparties en six grandes sections. La GUEMARA complète, Michna. explique et développe la - 130 - Afin juive, de il comprendre la structure de l'école est nécessaire de connaître les organi- sations principales qui lui sont liées : Le Fonds Social Juif Unifié (F.S.D.U.) (1) et l'Agence Juive pour Israël. Le F.S.D.U. est une Association régie par la Loi du 1er juillet 1901. L'Article 2 de ses statuts définit son rôle communautaire : "Organisme central de la communauté juive de France dans le domaine social, culturel et éducatif, le F.S.D.U. contribue par son action au maintien et au développement vie juive en France. rapports de Israël. ses de France les avec participe de même au développement de relations avec les communautés juives dans le monde. il Il favorise dans ce but la communauté juive Il de En vue de l'accomplissement de sa mission : anime et coordonne, compétence, l'action subventionnées. programmes besoins dans les domaines et Il organisations de d'institutions correspondant à des à suscite sa création nouveaux. nécessaires des de Il son la réunit action les et ressources décide de leur affectation". Le F.S.D.U. est un rouage essentiel et vivant du judaïsme français. il a su répondre, besoins Depuis sa création, en 1950, et souvent par anticipation, aux d'une communauté en évolution Organisme central de celle de France, et planificateur, il assume la constante. coordinateur élément d'impulsion et d'action, responsabilité de ses programmes d'action sociale, culturelle et éducative. Aujourd'hui, en dépit de difficultés finan- cières majeures, il y a peu de secteurs d'activités communautaires qu'il ne soutienne ou n'encourage. 1 - Voir annexe : Les statuts du F.S.D.U. p. 236 - 131 - Sur le plan social, il se bat toujours pour plus de justice à l'intérieur de la communauté, par une lutte sans répit contre les flots de pauvreté. Quelque 20.000 personnes (1) bénéficient d'un soutien financier ou technique, à partir d'une armature de services spécialisés. Il mène, d'autre part, une politique courageuse dans les secteurs de l'aide aux personnes âgées, à l'enfance et à 1'adolescence. Sur le plan éducatif, par une politique audacieuse menée conjointement avec l'Agence Juive et grâce au F.I.P.E. (Fonds d'Investissement pour l'Education), il concerne un réseau scolaire regroupant plus de 10.000 enfants. Sur le plan culturel le plus diversifié, il est présent à travers 90 centres communautaires et mène une action dans plusieurs autres directions, telles l'édition, la presse, les chaires universitaires (2). C'est en 1967 que fut fondé l'A.U.3.F. par le Fonds Social et l'Agence Juive, pour regrouper en une seule campagne de collecte les sommes destinées à faire face aux besoins de la communauté de France et aux immigrants en Israël. Grande institution moderne à la mesure de la communauté d'aujourd'hui, il participe à tous les combats menés à l'intérieur et à l'extérieur de la communauté, pour toutes les causes juives. 1 - Ces informations m'ont été Directeur du F.S.3.U. 2 - Voir annexe pp. 245-248. fournies par le - 132 - Dans son message, anniversaire du à l'occasion F.S.3.U., le du Grand 30ème Rabbin de France, Monsieur René Sirat, écrivait : "Le Fonds Social respectueuse des membres, - qui Central, au particulier mérite conventions apporte Grand à Unifié, son aide Rabbinat l'Ecole à d'une communauté action et à associations au de tendant Consistoire France Rabbinique se développer, organisation des toute notre gratitude. continuer voie Juif de et en France, Puisse le F.S.J.U. à poursuivre dans à l'unité intensifier encore la de et la toujours l'éducation et l'enseignement juifs en France" (1). Encouragé par l'appui des pouvoirs publics, relation suivie avec l'ensemble privés de même nature, tous les combats organismes présent dans la cité, pour humanitaires de l'heure, voeux des de ses fondateurs. les en grandes dans causes il reste ainsi fidèle aux Par une oeuvre commune, qui s'efforce d'alléger les souffrances matérielles et morales des plus démunis et qui s'emploie à développer tous les chemins de la culture juive, à tenir en éveil la mémoire historique, prépare ainsi l'avenir. Avec ses le F.S.J.U. adhérents, ses militants, ses élus, il contribue à l'unité et à la pérennité de la communauté juive de France. 1 - Agence Télégraphique Juive : Numéro spécial mai 1981, Unifié. 30ème Anniversaire du Fonds Social Juif LE SCHEMA DE LA DELEGATION REGIONALE DU F . S . J . U . COMITE D'ACTION SOCIALE ISRAELITE DE LYON A LYON AUJF ECOLE JUIVE RESIDENCE DE PERSONNES AGEES AIX LES BAINS ORT COOPERATION FEMININE PRESSE COMMUNAUTE NOUVELLE CENTRES COMMUNAUTAIRES St FONS RILLIEUX LA PAPE A.U.J.F. • Appel Unifié Juif^de France D.E.J.J. » Département Educatif de la Jeunesse Juive MOUVEMENTS DE JEUNESSE D.E.J.J. - 134 "LES RESSOURCES FINANCIERES ET LEURS REPARTITIONS AGENCE JUIVE POUR ISRAËL F. S. J. U. * LA COMMUNAUTÉ QUOTE -PART F.S.J.U. ISUR COLLECTE A.UJ.F * * - - 135 - LES CHOIX BUDGETAIRES DU F.S.J.U. Depuis sa création judaïsme social en 1950, sur les décombres d'un laminé- par la barbarie Juif successifs Unifié nazie, a dû faire face le aux Fonds besoins qui ont surgi au fur et à mesure de réédification d'une communauté devenue la aujourd'hui la première d'Europe Occidentale. Il a fallu, la au cours de ces années, philanthropie passer de à une véritable action sociale, adaptée à la fois aux besoins des vagues d'immigrés qui se sont succédées et aux méthodes de la société contemporaine ; une action aussi le F.S.3.U. a-t-il développé pour l'édification de structures culturelles, communautaires et éducatives. C'est ainsi que, besoins des exprimés ou latents, ressources choix, constamment, disponibles, jamais faciles, divers impératifs, traduisent donc en fonction des et aussi - surtout il a dû opérer des toujours douloureux, entre d'égale légitimité. aujourd'hui, quant Comment se aux masses financières notamment, les options 1984 ? Citons seulement ici, parmi les 150 à titre institutions d'illustration, qui adhèrent au F.S.3.U., quelques unes de celles qui occupent une place tout premier plan dans la vie de France et financière et qui bénéficient parfois d'une juive en assistance technique de la part de ses services spécialisés (1). Au plan Consistoire France ; religieux par exemple, on relève le Central et le Séminaire rabbinique de au plan politique, le C.R.I.F. (2). Parmi 1 - Voir annexe : liste des oeuvres subventionnées par le F.S.3.U. p. 2 - C.R.I.F. : Conseil représentatif des Institutions Duives de France. - 136 - les institutions consacrées à l'action mentionnons enseignement centres le réseau juif è d'école qui éducative, dispense tous les niveaux et communautaires répartis sur les tout un 90 le territoire national, animés et subventionnés par le F.S.J.U. S'il de fallait caractériser d'un mot les options celui-ci, ce conviendrait le stagnantes, face croissants, de leur doute, toute serait celui de mieux. à En des pluralisme dépit besoins de ressources sans ce qu'expriment les chiffres, froide rigueur, ce sont en qui cesse au delà effet, sans les multiples facettes de l'être juif dans sa diversité, voire ses contradictions. - 137 LE BUDGET ORDINAIRE DU F . S . J . U . LES AFFECTATIONS LES RESSOURCES • - Action éducative et, ,, culturelle Quote-part•collecte Action sociale American Joint B.C. Divers Les l'Appel budget ressources annuelles de la collecte Unifié Juif Français représentent 84 % du F.S.D.U. et s'élèvent à environ de du 26 millions de Francs Français. 5,5 aide millions de Francs sont le de l'A.J.D.C. Comitee) (Américain Joint produit d'une Distribution et de cotisations diverses des membres de F.S.J.U. Sur servent les 31,5 Millions, le réseau 43 % du budget d'écoles' juives et annuel l'action culturelle à travers les centres communautaires sur l'ensemble du territoire ( 1 ) . 1 - Budget du Fonds Social pour l'année 1983/84. - 138 - Le F.S.J.U. consacre donc une partie importante de son budget l'éducation à subventionner les primaire et secondaire. écoles Par ailleurs, un large programme d'investissement et de de création projets originaux a été mis en place pour sieurs années, l'Agence sement conjointement par le Juive, à travers le pour l'Education réussi pour plu- F.S.J.U. Fonds d'Investis- (F.I.P.E.) 1976-1981. à augmenter et les Ce programme a effectifs scolaires dans les établissemnts existants et à en créer de nouveaux. L'Agence Juive est une créée en 3uifs en Israël. New-York, 1922, organisation mondiale qui a pour but l'immigration Sa direction siège à des Jérusalem, Londres et Paris. A Paris, se trouve son siège, avec six départements : - Département de l'Alyah (immigration). - Département de la jeunesse et de la culture, mouvements de jeunesse - vacances. - Département de l'éducation. - Service aux étudiants. - Alyah hanoar 14-16 ans (immigration des jeunes). - Trésorerie de l'Agence Juive. Le département principalement de de l'éducation création de d'un réseau d'Oulpanim jardin s'occupe d'enfants, (classes d'enseignements de la langue hébraïque moderne) à travers le pays. Il délègue et des entreprend enseignants auprès une action en faveur des du écoles développement des programmes et des matériaux d'enseignements. Le F.S.J.U. et l'Agence Juive coordonnent et déterminent les projets en faveur de l'enseignement à travers le F.I.P.E. - 139 - Les objectifs fixés par les créateurs du Fonds d'investissements pour l'Education (Agence Juive et Fonds Social) places étaient de doubler le nombre de juive de l'extension des écoles existantes et dans les écoles de la communauté France, par par création de nouveaux la établissements pour passer, de 3.500 élèves scolarisés à la fin de 1976 à 7.000 élèves environ, s'agit en en cinq années (1981). aussi de favoriser l'éducation informelle, dotant les communautés de structures permettant de dispenser une Il d'accueil éducation juive, notamment de développer l'enseignement de l'hébreu. Dans prévue le par cadre de cette les accords, Fonds d'Investissements tâche d'assurer plus qualitatif, tives. A la Commission s'est l'accueil nombreux, mais afin orientation donc Mixte donnée d'effectifs aussi générale pour scolaires d'accentuer l'effort d'améliorer les méthodes cette fin, éduca- des critères pédagogiques et doctrinaux ont été élaborés auxquels doivent crire tous encourage du Fonds d'Investissement. la Elle également la poursuite d'implantation de locaux communautaires, en leur assurant un tère que synagogues, polyvalent, communautaires, les sous- les établissements qui sollicitent participation du fois tel ou centres notamment en y favorisant, que cela est possible, la caractoutes création de jardins d'enfants. Deux initiatives soulignées, et originales méritent d'être d'abord la création d'une école de réadaptation destinée à des élèves retardés. Située dans la région parisienne, taine d'élèves d'une école psychologiques période dans elle accueille une cen- qui ne peuvent normale, qui les.ont variant entre cette école, en suivre raison les des affectés. cours problèmes Après une une et trois années passées sous la direction d'éducateurs - 140 - spécialisés, ces enfants peuvent être normalement dans une école juive de la intégrés communauté. Les résultats obtenus au cours des premières années de fonctionnement sont encourageants (1). Notons également israélienne, enfants de originale l'école de dont la ; 200 communauté en pour sorte qu'ils école une essentiellement (immigrants) acquérir supplémentaires puissent, à tout les autre Cet enseignement concerne enfants des futurs Olim qui désirent préparer leur départ la possibilité de s'intégrer les aux expérience passer de l'école israélienne à une de la communauté. écoles installation. élèves d'une places sont réservées mais bénéficient de cours moment, dans création ils suivent le programme israélien de Français, école la Ce normalement israéliennes au moment système permet et de leur également israéliens vivant à Paris de ne pas aux rester confinés dans une école qui leur est réservée, mais d'avoir des contacts plus étroits avec ceux de la communauté dans laquelle ils vivent. Lé F.I.P.E. a envisagé non seulement le déve- loppement d'installations nautaires, mais également des projets spéciaux, de portée nationale, tels que la scolaires et commu- concernant l'éducation formelle, formation de directeurs d'écoles, d'enseignants, le développement de chaires d'hébreu et la création objectifs des d'un centre pédagogique. Les de ces moyens dispensés sont l'extension classes d'hébreu dans les lycées et la moder- nisation des méthodes pédagogiques. 1 - Compte rendu du Directeur de F.I.P.E. auprès de la direction du F.S.3.U. - 141 - Nous avons étudié la structure administrative et les effectifs des écoles juives en France. nous avons constaté qu'elles Mais concernent une minorité des sujets d'âge scolaire. De 1970 à 1984, leur relative évolution est due à des événements psychologiques, historiques, à sociologiques et des initiatives de particuliers et aux encouragements de certains responsables la communauté. Quant aux structures de adminis- tratives, deux institutions principales sont liées. Le Fonds Social à travers le service de l'ensei- gnement et le département de l'éducation auprès l'Agence Juive. Toutes deux soutiennent de les initiatives locales mais manquent de professionnels et des pour moyens financiers et répondre intéressée aux besoins de la requis population aux exigeances du fonctionnement et développement de ces écoles. l'école, pédagogiques ces En outre, du concernant moyens limités ne permettent ni implication dans la vie des établissements, une ni une influence sut le contenu de l'éducation et, par le, un changement d'orientation, objectifs scolaires et vention du F.S.J.U. afin d'accomplir communautaires. les L'inter- et de l'Agence Juive se limite à la participation financière au budget de l'école. En revanche, plus l'Agence Juive pourrait jouer un rôle important, dans la formation des maîtres, fournir des programmes éducatifs modernes à travers l'expérience Israël acquise dans l'éducation hébraïque en et en Diaspora. instances du Conseil vocation de l'école garde Quoi qu'il National juive de l'identité, en soit, définissent requise par et ce à travers la la partici- à la vie communautaire, la envers le préparation juif et éventuelle immigration. la la sauve- pation peuple les responsabilité d'une - 142 - TROISIEME PARTIE L'ECOLE JUIVE DE LYON SA PEDAGOGIE, SON CONTENU EDUCATIF ET LES TEMOIGNAGES DE SES USAGERS - 143 - CHAPITRE V L'ECOLE - SA GENESE - SES STATUTS SON BUDGET, SES STRUCTURES LE CONTENU DE L'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX - 144 - Les caractéristiques de la minorité juive de Lyon sont sans doute voisines de celles de la communauté juive de France. Après la prise de Jérusalem en 70 de notre ère, les Juifs dispersés ont pénétré peu à peu en Europe Occidentale. On ne peut assigner une date précise à leur dispersion, le phénomène s'étant étendu en réalité, sur plusieurs siècles (1). Mais il semble que.dès 72 après J.C., des Juifs incorporés à la 36ème légion romaine occupèrent les territoires situés entre le Rhône et la Saône (2). L'histoire de la communauté juive de Lyon qui constitue notre champ d'investigation ^remonte donc probablement à l'époque Gallo-Romaine. Vers 800 (3), elle prospéra à un point tel que Lyon fixa le jour du marché au lundi, pour respecter le samedi, jour de repos sacré pour les Juifs. Au Xle siècle, à l'époque des Croisades, les Juifs sont interdits de résidence à Lyon et n'y reviennent qu'en 1857. A cette date, ceux d'Alsace forment une communauté sur le quai Tilsitt, où ils construisent la première synagogue de Lyon, et obtiennent la création d'un Consistoire reconnu et subventionné par l'Etat (4). A partir du XIXe siècle, la communauté juive de Lyon s'est enrichie de vagues d'immigration 1 - DREYFUS E. et MARX L. : Autour des Juifs Lyon et Alentour, A . C I . , Lyon, 1958, p. 9. 2 - ABBE OZANAM : Mémoire pour servir à l'établis- sement du christianisme à p. 7. 3 - Cette hypothèse ANCHEL R. Les de figure Juifs de Lyon, dans Baron, le France, 1829, livre de Paris, J.B. Janin, 1964 p. 28 4 - DELPECH F. : Sur les Juifs, Presses Universi- taires de Lyon, 1983, p. 147. - 145 - successives : Des immigrés d'Europe Orientale, de Turquie, viennent s'installer sur le quai Tilsitt. De 1914 à 1917, Saint Fons, des Juifs Marocains viennent à où ils forment une communauté dont les membres travaillent comme ouvriers dans l'industrie chimique lyonnaise (1) ; en 1933, des immigrés Juifs Allemands arrivent à Villeurbanne. En 1962, profondément la communauté juive de Lyon transformée par l'afflux Nord-Africains, conséquence de l'indépendance de des chacun a été massif de l'accession à trois pays maghrébins (2). Dès 1950, Le Fonds Social Juif Unifié a été créé pour l'accueil de nouveaux immigrants et l'organi- sation de centres communautaires pour les activités culturelles spécifiques. On compte aujourd'hui à Lyon 3 5. Q_Q 0 Juifs, répartis dans les principaux centres : Villeurbanne (1000 familles), Tilsitt, communauté de Ashkénaze (3) (850 familles), majorité Neveh Chalom, commu- nauté de majorité sépharade (4) (500 familles), La Duchère (500 familles), le Sème arrondissement (450 familles) Saint Fons (500 familles), Vaux en Velin (300 familles) et Venissieux (300 familles) (5). 1 - ROLAND : Un Prolétariat Juif à Saint Fons, l'Arche, 1958, n° 13, Paris, pp. 43-49. 2 - BENSIMOND^D. : L'intégration des Juifs NordAfricains en France, Paris - Mouthon Co, 1971. 3 - "Ashkénazes" : Juifs d'origine de l'Europe Centrale et de l'Est. 4 - "Sépharades" : Juifs des pays méditerranéens. 5 - Source d'information : Unifié de Lyon. Le Fonds Social Juif - 146 - Les métiers qu'ils exercent sont variés et différencient se d'une génération à l'autre. La pre- mière génération des parents immigrants se compose de petits commerçants, d'artisans et fonctionnaires tandis que, dans la seconde, se multiplient professions libérales (médecins, avocats, ingénieurs...) professeurs et instituteurs. jeunes poursuivent secondaires, Supérieures. Une grande partie des leurs études dans les Universités Les autres et les écoles les s'adonnent Ecoles au commerce (vêtements, meubles...) Aujourd'hui, institutions rapide la principale préoccupation communautaires "déjudaïsation" favorisée est de freiner de la seconde des la génération, par l'ambiance de laïcité de la société d'accueil. Des moyens variés sont appliqués à cette fin : Promotion de l'éducation juive (l'école juive de Villeurbanne, l'éducation religieuse "Yeshiva", la formation technique de "l'Ort" ; culturelles les activités juives dans les centres communautaires de Lyon (1), La Duchère, Villeurbanne, Saint Fons, Rillieûx, Caluire, organisations spécialement l'influence juive. mariages Centre Y. juives, Molho... si nombreuses en France à Lyon, n'arrivent de cette culture Actuellement, juifs sont Mais plus de pas à non- 70 % environ mixtes et arrêter environnante des mariages les des (entre Juifs et non-Duifs) (2). 1 - La Maison Communautaire de Lyon a été fermée en 1976 pour des raisons financière. 2 - Information fournie par le Délégué de l'Agence Juive de Lyon, et par le Grand France, Monsieur René Samuel SIRAT. Rabbin de - 147 - Que de chemin parcouru ! a grandi mais peu La communauté de Lyon changé. Français israélite respectable d'institutions officielles et contents leur sort. semblent dotés Les traditions s'étioler. rien d'étonnant. d'un de confession de sont Les réseau proprement juives Cette perte de substance n'a C'est la rançon de la liberté et du parfum capiteux des traditions françaises. Après tout, l'assimilation totale constitue pour certains un choix légitime. la recherche d'une nouvelle fidèle et adaptée, semble Mais d'autres peuvent préférer mal personnalité juive, quoique le système consistorial armé pour une telle recherche. Cependant, les drames du XXe siècle ont bel et bien provoqué un réveil d'intérêt pour la recherche de 1'identité. GENESE DE L'ECOLE : (1) En 1962, à l'initiative d'un ancien élève de la Yeshiva d'Aix-Les-Bains, âgé de 21 ans, juive à époque, temps plein temps est fondée à le Grand contesté. très nombreux, financier, école A cette Lyon. principe même de l'école juive a plein était furent une Oppositions sur le plan et obstacles non seulement mais aussi communautaire. Cependant, le Rabbin Régional (Kling) a soutenu encouragé le projet. En définitive cette fut à deux possible américaines, grâce qui couvrirent allouèrent intégralement création organisations des et juives subventions et budget de le fonctionnement de la première année. Il n'était pas 1 - Informations de l'école, Professeur fournies par le Directeur M. MAKNOUZ et par M. d'enseignement école depuis 20 ans. actuel Meïr COHEN, religieux à cette - 148 - question, alors, de demander une participation aux familles qui n'étaient pas encore d'espérer une subvention installées, des communautés ou ni des Institutions juives en pleine réorganisation. C'est en novembre 1962, Maison Communautaire, dans les locaux de rue de Turenne, la que l'école juive de Lyon, section garçons, ouvrit ses portes à une dizaine d'enfants. L'effectif était dérisoire. Les pas encore inscrites familles communauté, n'étant la il fallut, pour les informer, faire du porte-à-porte. déterminés à Et il y eut quelques parents pour retirer leurs enfants assez en milieu d'année scolaire et les confier à cette institution débutante. En janvier 1963, l'effectif de deux mois après l'école était de 60 élèves septembre 1963, par ce succès, Rabbin Franckforter Tilsitt. ouvrirent en Maison Communautaire, nement furent Encou- septembre tant synagogue 1964 du quai au Consistoire qu'à la les conditions de pénibles le qui fut hébergée gracieu- les locaux de la Evidemment, en le Grand Rabbin Kling et l'école juive de filles, dans et, il atteignait la centaine. ragés sement l'ouverture, ; ainsi, fonctionles salles untilisées rue de Turenne en journée par les élèves étaient-elles jeunes gens mauvais ou des adultes, état.. La salle de gymnastique servait de une toute petite de cour de récréation ; pas de préau, pour s'aérer, "gêner" des en et donc par retrouvées réfectoire office réemployées dans la soirée les rigoureuse terrasse comme il n'y avait les enfants ne pouvaient pas les jours de pluie. activités du centre, était imposée aux faisait Pour une enfants. sortir ne pas discipline Quant aux cent repas quotidiens, ils étaient préparés dans la cuisine privée de l'épouse du Grand Rabbin Kling. - 149 - Mais d'ordre les difficultés ne furent technique. devenait de plus organisations démarrage, Le en budget plus américaines, estimèrent Institutions de pas seulement fonctionnement important qui qu'il avaient et les aidé appartenait aux et Communautés locales de prendre relève. C'est ainsi que le F.S.D.U. participa budget de avoir plusieurs Hatorah fonctionnement. projets une Villeurbanne, importants concours étudié de une Ozar bâtisse rue Mais de très Alexandre Boutin. de un 1966, transformation à étaient faute de moyens, le local resta durant plus de trois ans. période, au en travaux l'état cette et grâce au la imprimerie fut acquise indispensables et, en Après New-York (1) et du F.S.D.U., abritant au Au cours Comité fut constitué de afin de rechercher et d'examiner toutes les possibilités de financement. C'est alors qu'une fondation suisse anonyme fut sensibilisée au projet d'aménagement et le intégralement. nouvelle par Les travaux durèrent 18 mois et la école fut inaugurée è la rentrée de le Grand Rabbin de France, Jacob présence de nombreuses personnalités. F.S.J.U. et, finança 1972 Kaplan, en En 1976, le assainit la situation critique de l'école à partir de ce moment là, destinée de Directeur et cette institution, il prit en main en en adoptant un contrat changeant simple la, le avec l'Etat. De ce qui précède, on aura remarqué que cette création s'est effectuée sans le concours actif la majorité des membres de la communauté de de Lyon. 1 - OZAR HATORAH : Le trésor de la Torah organisation juive orthodoxe ayant pour but la promotion des écoles juives. - 150 - Elle a plutôt été une initiative privée, par soutenue des organismes extérieurs et encouragée par le Rabbinat local. enfants une L'école fut fréquentée par d'immigrés d'Afrique du Nord et les constitua structure d'accueil et d'intégration pour de nombreuses familles déshéritées. LES STATUTS DE L'ECOLE s Toute école, déclarée, les ne a sa qui la fréquentent obligation de scolarité. qui jouit l'Education reconnue elle régie d'une la que remplissent leur reconnaissance Son existence l'Administration l'émanation par être Ce fut le cas de celle de Nationale. par est doit serait-ce que pour faire valoir enfants Lyon, naissance, directe est par aussi préfectorale, d'une loi de 1901 (1). Mais car Association elle avait recherché aussi à passer un contrat avec l'Etat car è sa naissance, la loi Debré (2) Elle parvint è en bénéficier, faire rémunérer ses l'Etat déjà. ce qui lui permit de professeurs (3). existait Le d'enseignement général par fonctionnement l'école repose essentiellement sur quatre de princi- paux permanents : - Le Directeur de 1 *Etablissemnt : et collège, assure un poste Il dirige école d'enseignement général, quelques heures d'enseignement religieux (Kodesch) et une part de surveillance (repas, sorties de classe...) 1 - Loi autorisant la création de toute Association sans but lucratif. 2 - Loi permettant aux écoles privées, sous certaines conditions, de bénéficier d'une aide financière de l'Etat. 3 - Contrat de l'école (v oir annexe) pp. 262 à 274 - 151 - - Le comptable : Il assume la responsabilité de l'intendance, de l'économat et de la surveillance au cours des offices et également un poste d'enseignement religieux (Kodesch). - Le Directeur-Adjoint : de Il est chargé du maintien la discipline intérieure, des relations les familles et du secrétariat. Il s'occupe avec de l'animation extra-scolaire et enseigne à mi-temps les matières générales et religieuses. - Le Surveillant Général : Il remplit des fonctions administratives, tant téléphonique, ': secrétariat, qu'externes : Académique, internes Relations obtention de standard infirmerie..., avec l'Inspection bourses, recouvrement des frais de scolarité. Il faut enfin mentionner l'emploi de vacataires qui remplissent principalement des fonctions d'enseignement religieux et de surveillance. LE BUDGET DE FONCTIONNEMENT : L'école par le juive est régulièrement F.S.3.U. budget annuel. a d'enfants par an assaini De même reçoit-elle une participé subvention budget). Le à la création de pendant 2 ans, à raison de 144.000 Frs (1). Le la 19 % du pour une quote-part de de l'Agence Juive (2 % du symbolique F.I.P.E. subventionnée Fonds Social situation financière a jardins restructuré de l'école. et En 1977/78 : Le déficit de l'école s'élevait 84.525 Frs Une perte de contrat 77/78 60.000 Frs Arriérés de retraites impayés......... 130.000 Frs 274.525 Frs 1 - Informations fournies l'établissement. par le Directeur de - 152 - Malgré cet effort financier et en raison des diminutions de recettes, la subvention au budget de l'école a diminué ; à partir de 1977, la partici- pation du Fonds Social Juif Unifié s'élève à : Année Scolaire - 1977 Participation du F.5.3.U. 350.000 Frs - 1978 - 1979 375.000 Frs 275.000 Frs - 1980 275.000 Frs - 1981 275.000 Frs - 1982 - 1983 255.000 Frs 244.000 Frs En revanche, la participation des parents au budget de l'école est passée de 30 % en 1976 à 43 % en 1983. Cela est dû à la fréquentation d'élèves de niveau socio-économique élevé. Aussi % l'intégration des parents et la stabilisation de leur situation économique permettent-elles une plus grande participation au budget de fonctionnement de l'établissement. Actuellement, les frais de scolarité s'élèvent à 6.000 Frs par an. REPARTITION DU BUDGET : 1976/77 Frais de scolarité F.S.J.U. Dons Collecte de l'école et apport du foyer socioculturel Ce bilan est exceptionnel, excédentaire. Mais remarquons 30 1981/82 43 5! 49 o> /a 19 10 6 /a 20 /O Ai du fait qu'il est que la gestion de l'école est très restreinte et ne permet pas. une planification à long terme. Chaque dépense est calculée. Il s'agit de frais indispensables au - 153 - fonctionnement optimal de l'école (nourriture, transport, entretiens, réparations...) SITUATION FINANCIERE DE L'ETABLISSEMENT : (1) Année 1977/78 Déficit de 274.585,00 Frs Année 1978/79 Excédent de 4.576,27 Frs Année 1979/80 Excédent de Année 1980/81 Déficit de 1.065,89 Frs 11.056,15 Frs Année 1981/82 Excédent de 21.855,93 Frs Le reste du budget provient de dons de membres de la communauté, de collectes et de recettes réalisées par le Foyer socio-culturel (2). On trouvera à la page suivante le bilan financier pour l'année 1982, qui précisera dépenses et recettes. Plus de 60 % du budget scolaire sont destinés à rémunérer les enseignants des disciplines religieuses ; 17 % des dépenses sont attribuées pour la cantine scolaire et 11 * pour le ramassage scolaire. Ces données démontrent clairement l'impossibilité de planifier et de développer des projets éducatifs à long terme (3). 1 - Ces données nous ont été fournies par le principal de l'établissement. 2 - Foyer les qui permet le maintien samedi d'une synagogue et les jours de fêtes - source collecte de fonds en faveur de l'école. 3 - Voir tableau du budget 81/82, page suivante. de BILAN FINANCIER DE L'EXERCICE 1981/1982 RECETTES DEPENSES PARTICIPATION DES BENEFICIAIRES MATIERES CONSOMMEES - Cuisine - Combustible, eau ) EDF - GDF ) - Fournitures scolaires 161.344,66 72.222,38 22.090,— FRAIS DE PERSONNEL - Salaires - Charges 595.238,11 256.129,72 IMPOTS , 9.703,94 TRAVAUX - SERVICES - Entretiens, réparations - Equipement - Services 23.416,27 20.886,88 7.926,07 TRANSPORT ET DEPLACEMENTS - Ramassage scolaire ) - Sorties ) - Déplacement Personnel 160.929,50 3.320,— Publicité Fournitures bureau Téléphone, Télégraphe Affranchissement Frais Culturels Frais financiers 851,87 5.590,55 11 .130,— 2.806,75 245,— 21.004,40 TOTAL 1.374.836,10 591. 126,85 53.509,85 SUBVENTIONS F.S.J.U. Ajence Juive Préfecture (contrat) Entente Rituelle ) communautés ) 262.000,-33.800,-140.324,75 35.202,— - Collecte et dons ) - Foyer Socio-culturel ) - CAFAL 260.728,58 DONS TOTAL GESTION - - Ecolages - Sorties, animation) - Mikvé ) 20.000,-- 1.396.692,03 - 155 - LE CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'ECOLE : Il est président, constitué par un président, un secrétaire général et' un un vice- trésorier. Le chef d'établissement et deux professeurs en sont membres sont de droit. Les réunions sont rares. présidées par le Grand Rabbin Elles Régional. fonction principale est de décider des dépenses engager, et de répartir les crédits. bon fonctionnement de l'école. gique interne a pour vocation veiller de près à Il veille au Un Conseil Pédagoessentiellement à la qualité Sa de de l'enseignement général et religieux. L'ECOLE ET LES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES : Selon le Directeur, les relations avec les organisations juives sont cordiales. Néanmoins, chaque organisation a des projets réalisés ou en voie de l'être. Le soutien matériel qu'elles apportent est donc infime. A cet égard, nous avons trouvé très significative cette réflexion du Directeur : "L'école n'est pas l'émanation de la communauté". En effet, celle-ci et ses différentes Institutions ne s'intéressent que de loin aux problèmes de l'école et n'y participent guère. LES STRUCTURES PEDAGOGIQUES : L'école est composée de 11 classes dont : jardins d'enfants, simple), 4 du 5 du primaire (sous 2 de contrat Premier Cycle du Secondaire (sous contrat d'association avec l'Etat). L'Etat prend en charge l'enseignement contrats. d'autres les général dans le Les recettes de scolarité, institutions et la ressources nécessaires religieux et aux besoins de l'école. des le F.S.3.U., collecte à cadre constituent l'enseignement - 156 - Pour l'année scolaire en cours, 260 élèves, on a dénombré qui se répartissent de la façon sui- vante s 55 élèves aux jardins d'enfants, 119 élèves en Primaire et 86 élèves en secondaire. La moyenne par classe est de l'ordre de 23 élèves. Le personnel enseignant compte : d'enfants secondées par une femme 2 jardinières de service, 5 institutrices (Enseignement Général du Primaire) et 6 groupes pour l'enseignement religieux. secondaire, chaque professeurs général. pour ce Quant comporte : classe à qui a est contact de En cycle avec 9 l'enseignement l'enseignement religieux, il 6 groupes distincts dont 3 pour garçons et 3 pour filles. Les enseignants en matières religieuses sont au nombre de 3 partiel. à temps complet et L'enseignement l'enseignement général hebdomadaires en de 7 religieux à raison Primaire, et temps s'ajoute de de à 10 7 è heures heures en Secondaire. Les maîtres recrutés ont comme formation C.A.P. ou un diplôme d'Ecole Normale pour le le Primaire, une licence dans la discipline enseignée pour le Secondaire, le baccalauréat au minimum, ou 2 années de séminaire plus un engagement juif très sérieux pour l'enseignement religieux : Pour ce dernier, sont il faut noter que, titulaires maîtres et d'un les * grade professeurs sur 10 enseignants, 6 universitaire. de Les l'enseignement général sont des hommes ou des femmes de confession israélite ou chrétienne, déclarée (Le ou même sans critère de sélection est confession une bonne moralité). Leur tâche éducative consiste essentiellement à assurer l'Education certaine prendre Nationale. marge des les de programmes Ils liberté, officiels bénéficient leur d'une permettant décisions et des initiatives de en de vue - 157 - d'adapter les structures de l'école à son projet éducatif de type religieux (1). Il est important de relever quelles enseignants en matières religieuses manquent de formation pédagogique et , d'inspection volonté, plir en l'absence structuré, avec tout la service meilleure il est des tâches que l'on ne peut accom- qu'imparfaitement outils même de si l'on n'a pas tous les nécessaires (2). Selon le Grand Rabbin France, de ce problème n'est pas résolu et ne le sera pas tant que les communautés juives ne réévalueront pas cette carrière, car il leur appartient programme qui y réserve la d'éla- borer un priorité et faire de l'éducation juive la préoccupation essen- tielle, d'encourager les vocations et la rénovation pédagogique, pour transmettre l'héritage du peuple à des cercles toujours plus larges (3). Il y catégories a lieu de d'enseignants différencier en ce qui plusieurs concerne les modalités de la rétribution (4) : « a - Les maîtres d'hébreu, contrat intégrés au régime du passé entre l'école et le Ministère de l'Education, dont le statut est en tout point celui de l'enseignement public en France. 1 - Eléments fournis par le directeur et le directeur de l'établissement. sous- 2 - Voir les rapports des témoins privilégiés en ce qui concerne l'enseignement religieux grille p. 3 - Entretien privé et exclusif pour notre avec le Grand Rabbin SIRAT. 4 - Hamoré n° 100, juillet 1982, p. 4 étude, - 158 - b - Ceux qui travaillent dans les quelques écoles qui appliquent la "grille" des salaires établie par une commission de Directeurs d'écoles juives, c - Ceux qui travaillent dans les autres écoles juives, d - Les enseignants israéliens détachés (en mission). Les plus catégorie défavorisés "c". On appartiennent estime que la à la catégorie "b" bénificie d'un niveau de rétribution égal à 80-90 % du niveau dans conditions également l'enseignement d'avancement supérieures et public, de où pension sont à celles que consentent les écoles juives. double pression d'un budget insuffisant et de désir de naturelle le Chaque Directeur est soumis développer l'éducation quantité et juive dans son école ; rendement le plus élevé, de son donc à à qualité la son de l'inclination le pousse à faire produire à son rétribution les budget maintenir personnel au niveau le la plus faible possible. Les essais association tentés parfois de syndicale régulièrement échoué, constituer des enseignants juifs une ont soit en raison de l'indiffé- rence du plus grand nombre, soit par suite de leur manque de conscience syndicale, soit parce que les disparités entre leurs différentes catégories sont un réel obstacle. Mis à part ceux qui ont choisi ce travail par vocation, les enseignants juifs sont en général conscients d'appartenir "à une branche défavorisée en ce qui concerne les rétributions, continuent qu'ils ont professions, à exercer cette profession subi des échecs soit dans soit parce que la situation de l'emploi est critique. mais parce d'autres générale - 159 - Toutefois, le peu d'attrait qu'exerce la condition d'enseignant juif est cruellemnt démontré par la quasi-absence d'étudiants dans l'institut de formation de maîtres (1). On le constate également du fait que cette profession constitue une branche où ne sévit pas le chômage, et la vacance d'un poste pose au Directeur des problèmes redoutables. Nous avons constaté une prédominance des enseignants religieux. Dans cette institution, il y aurait deux administrations, l'une orientée sur les obligations publiques, et l'autre sur la gestion interne. Les professeurs de matières générales sont rémunérés leur par l'Etat et leur traitement dépend compétence et de leur statut, spécifié par matières religieuses accord les particulier l'établissement ; accords sont comme il est Ceux des suivant un Directeur de syndicaux. rémunérés entre eux et le de cela reste au gré de celui-ci, selon la situation de l'offre et de la demande mais aussi et surtout, compte tenu du budget limité, (ce qui ne favorise pas la profession), de formation et de la de leur niveau consolidation de leur statut. 1 - Il n'existe en France.qu'un seul institut de I formation de maîtres pour l'enseignement 1 religieux. Au cours de ces dernières années l'institut n'a pu réunir plus d'une douzaine d'étudiants pour chaque promotion, bien que les capacités d'accueil seraient prévues pour bien davantage. - 160 - LE CONTENU RELIGIEUX DE L'ENSEIGNEMENT s (1) Cet enseignement, l'école, les qui est la raison d'être de est diffusé de la façon-suivante jours, les cours l'office ( commencent dès la de 8 H 30 à 9 H ) , et se 10 H 20. Les : tous fin de terminent à élèves reçoivent donc quotidiennement 1 H 20 d'enseignement religieux. Cette répartition est celle des élèves du Secondaire ; pour ceux du Primaire, la durée est la même, mais c'est c'est-à-dire de qu'eux aussi 8 H 30 à 9 H, gnement la répartition sont daire, puis suivent des cours d'ensei- heure à laquelle religieux leur est dispensé. Cette Les enseignants les mêmes pour le Primaire et le peuvent ; l'office répartition s'avère la meilleure : qui diffère participent è général jusq'à 11 H 15, l'enseignement qui jouir ainsi d'un emploi Secon- du temps équilibré. Les cours ont été volontairement prévus le matin : L'attention des élèves, è ce moment-lô, est plus concentrée, de meilleures leur esprit plus clair, conditions pour un d'où enseignement délicat. L'ENSEIGNEMENT GENERAL : Il est celui de l'Education Nationale. L'école est tenue de respecter chaque heure et chaque dis- cipline, pro- tout comme cela est prévu dans les grammes de l'Education Nationale. Le respect de ces exigences est d'autant plus rigoureux que .depuis la conclusion seurs du Contrat d'Association, sont inspectés par leur I.P.R. les profes- (Inspecteur Pédagogique Régional). Ils sont qualifiés vu qu'une bonne majorité possède un licence. 1 - Voir annexe : programme d'enseignement religieux du secondaire, pp. 260-262. 161 La répartition des deux enseignements, général et religieux, sur les tableaux ci-dessous : PRIMAIRE HORAIRES Office de 8 h 30 à 9 h 00 Enseignement Général Récréation de 9 h 00 à 10 h 15 Enseignement Général Enseignement religieux Repas et récréation Enseignement Général Récréation de 10 h 30 à 11 h 15 de 10 h 15 à 10 h 30 Enseignement Général Office de U h 15 à 12 h 30 de 12 h 30 à 13 h 45 de 13 h 45 à 15 h 30 , de 15 h 30 à 15 h 45 de 15 h 45 à 17 h de 17 h à 17 h 30 \ Précisons que les cours d'enseignement général durent 50 minutes, conformément aux normes fixées par l'Education Nationale. Il y a 3 cours le matin, et 3 autres 1 ' après-midi TABLEAU DU SECONDAIRE SECONDAIRE Office HORAIRES de 8 h 30 à 9 h 00 Enseignement religieux de 9 h 00 à 10 h 20 Enseignement général de 10 h 30 à 13 h 00 Repas et récréation de 13 h 00 à 14 h 30 Enseignement de 14 h 30 à 17 h 00 Office général de 17 h 00 à 17 h 30 - 162 - L'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX : Il est axé sur l'hébreu -"Hoùmache" ou "Tanah" (Pentateuque ou Bible), - "Dinim" religieuses) et l'Histoire juive. matières mêmes plus Primaire. disciplines sont dispensées de Aux niveaux l'enseignement "Guemara" les Pour et en fonction de leur niveau, approfondie. ajoute Telles sont enseignées aux élèves du ceux du secondaire, ces (prescriptions de plus manière élevés, la "Michna" et on de la (le Talmud) et de tous les événements de l'histoire juive : Fêtes, comme Hanouca, Pourim, Jeûnes, tiennent une place capitale. L'Ecole se fixe pour but principal de sensibiliser les jeunes, notamment par le biais des connaissances. Son expérience doit amener à un Judaïsme vécu, raffiné, propre à appeler le plus grand nombre possible à la pratique du est surtout une façon de vivre, forment les jeunes à leur culte. Il une conception qui judaïsme. Mais en réalité, dans cet Etablissemnt, existe une certaine ambiguïté dès inscrivent conscience ou bien le départ : leurs enfants soit les parce parents qu'ils y ont d'un héritage qu'ils veulent préserver, ils tiennent à ce que les études soient comparables à celles de tout Etablissement public. Aussi juive une atteint-elle ses objectifs, seulement ambiance de vivre spécifique l'enseignement âmes". question se pose-t-elle religieux Il s'agit, principes ou "provisoirement ? L'objectif est de : L'école permet-elle " dans principal "recruter une de des pour les maîtres, de former aux de la religion et de sa pratique, que celle-ci devienne partie prenante du vécu. pour - 163 - Cependant, une éducation religieuse ne peut limiter l'élève au domaine théorique et pratique Elle doit orienter aussi vers la réflexion. Cet effort continu a pour but de rapprocher l'élève son héritage culturel, L'enseignement national et : de religieux. religieux a été stable pendant des siècles ; il a conservé la cellule familiale et la communauté, du ce qui a permis la sauvegarde peuple. La formule "peuple isolé et rejeté" fut un facteur interne continue pour dans la vie du peuple. son acceptation fut le La lutte principal combat d'Israël parmi les nations ; l'isolement lui a imposé la préservation de son patrimoine. La prégnance de la religion est la caracté- ristique fondamentale de l'école juive de Lyon. Son objectif est de former les élèves à un vécu tradi- tionnel, a la pratique religieuse et de leur donner une connaissance des origines de la législation. Les programmes sont essentiellement * centrés sur texte, le qu'il s'agisse des offices synagogaux ou de l'étude de la Bible et du calendrier, particulier. Les cours sont répartis par niveaux. Les classes de 6ème, 5ème, 4ème et 3ème reçoivent une heure par semaine de législation, d'histoire juives Pentateuque, des fêtes en et quatre heures prophète, Talmud. de pensée et de cours de Mais le programme des écoles en France n'est pas uniforme et il n'y a aucune inspection. Tout dépend du maître, de . sa formation religieuse, de ses tendances. Il est donc indispensable d'analyser gnement religieux : est les programmes En effet, d'ensei- c'est ainsi qu'il possible de comprendre la signification de cet enseignement et sa répercussion sur le choix de 1'identité. L'hébreu gnement classes. est la base, fondamentale de religieux, indispensable aux l'enseipremières - 164 - La connaissance de cette langue et l'acquisition d'un vocabulaire élémentaire permettent la lecture et la compréhension des prières et du Pentateuque. Il nous paraît préférable que le vocabulaire enseigné le soit dans le vécu des élèves et leurs différents centres d'intérêts. La récitation des bénédictions et les textes étudiés limitent la participation et la motivation émotionnelle des élèves, car ils se bornent à la traduction. En revanche, la langue vivante introduit au coeur du Patrimoine et constitue le véhicule de la pensée juive. L'ENSEIGNEMENT DES FETES : La méthode consiste à enseigner les prières, les règles, le comportement religieux, les coutumes et les interdits des différentes Fêtes. En effet, la fête n'est qu'une répétition. Cependant, qu'estce-que fêter, si ce n'est la volonté de se récon- cilier avec le passé et par là-même, de faire place à l'avenir ? Par exemple, la Pêque est une commémoration de la sortie d'Egypte. C'est aussi la répé- tition de action s'inspirant du modèle des patriarches se toutes les "sorties". déployer exprime sur le mode de la De même, fête. Le toute doit Talmud de façon saisissante et concise sa percep- tion du potentiel que peuvent détenir les enfants : "le monde ne se maintient que grâce au souffle enfants qui étudient" (traité Shabbat). quelque sorte, C'est dans la mesure où elle assume des en son héritage, où elle approfondit son identité, où elle s'efforce jeunesse de se relier à ses racines, accomplit la fonction qui est la que la sienne, de perpétuer et de renouveler l'existence des générations qui l'ont précédée. - 165 - Dans l'enseignement des fêtes, nous discernons trois conceptions possibles : 1 - Le poids d'un passé qui constitue le patrimoine d'un groupe, d'un peuple. 2 - La conscience héréditaire qui de la mémoire d'un peuple, est constituée d'une collectivité, et n'est pas la transmission d'une leçon. 3 - Le refus de la tradition, qui est l'oubli de son propre passé et 1'éloignement des autres. Cependant, une ambiguïté demeure, car il s'agit d'être fidèle, parait pour renouveler (Hidouch). important de fonder notre enseignement la liberté de l'élève, de réflexion. fête ? le d'Israël ? différentes Pêque, nous en lui proposant des sujets Pourquoi célébrons-nous rapport au Ensuite, fêtes peuple et vient cette juives. complétera Si nous écouterons d'abord conversation par sur la lecture ô la les terre l'approche des étudions l'expérience élèves, leurs connaissances et C'est sur Quels en sont le contexte historique, symboles, afin Il nous la des ensuite, le maître d'un les traditions texte de et cette ici l'occasion de donner un fond une fête. historique de situer cet événement au sein de l'histoire juive. Dans le cadre de la conversation, nous proposerons d'enrichir le vocabulaire par les mots, et surtout, cette libres, fête, les d'ajouter une dimension actuelle par exemple les Juifs dans les Juifs dans les régimes de pays totalitaires, 6tC t • « Emmanuel Lévinas (1) conclut une de ses études talmudiques par ces mots : "Apaiser le monde, en le 1 - Ancien professeur de philosophie à la Sorbonne, dans son livre "Les leçons talmudiques", Hamoré 107, p. 4 - 166 - renouvelant constructivement, voilà la jeunesse". L'étude de la Torah tient la première place- Elle est le fondement sur lequel repose l'éducation en général, cation du car elle est le noyau de jeune l'identifi- vis-à-vis de lui-même et de la communauté. L'école juive est une école tradition- nelle. connaissances et l'enseignement de la donnés, de Torah Les sont sans souci des tendances l'enfant au présent, et de ses besoins de l'avenir. Malgré les changements et la modernisation de l'enseignement, les études religieuses sont restées conservatrices. En effet, l'étude de la Torah ne se distingue pas plines. de l'apprentissage d'autres Elle exige technique et pourtant, cette tique ; signifie peuvent le aussi l'acquisition l'accumulation de d'une connaissances identification est bien donc le verset : "Ni or ne paie son prix". aux (Dob 28, ni ; schéma- Talmud (Haguiga 15 a) explique rivaliser avec elle ; allusion disci- : verre Que ne aucun vase d'or fin 17) ? Il s'agit d'une paroles de la Torah qui sont aussi difficiles à acquérir que des ustensiles en verre". Ainsi s'expliquent les problèmes sont difficultés linguistiques du texte et le besoin de un intérêt pour l'interprétation de l'élève D'une les enseignants créer confrontés : auxquels ; part, d'autre la législation et la hension du lien entre l'esprit et l'acte, les part, compré- dans la Torah. Dès Béréchit (Genèse) celle-ci apparaît la "raison d'être" du monde. et comme C'est en vue d'Israël de la Torah que l'univers fut créé (Rachi) et, "si ce n'était mon alliance (de la Torah), les lois des cieux et de la terre ne pourraient exister". - 167 - Or, en fin de compte, elle l'expression de la volonté divine. la prophétie source, est aussi Mais, alors que constitue un rapport direct avec la son enseignement est passé par les longues chaînes de la Tradition orale et écrite. Néanmoins, le mot porte sacré, répercuté à travers les générations, encore en lui le souffle divin qui l'avait transmis aux hommes, qui l'enveloppe et l'anime. Là se trouve Juif. la clé des rapports entre La au sens propre du terme, beaucoup plus chômée"., "l'écoute qu'une oreille, du Lumière. Ces paroles acquérir que les coeur" toutes l'individu et "difficiles à car, sont les "aussi plus sa source, que le Juif la vérité, la ressentez un vide, capacités Elles sont ustensiles s'abandonne en à la sa "Car elle n'est pas une 32, 47) ; et si vous vous" c'est qu'il ne l'a se contentant d'une "athée", l'enseignement de Péa. 1,1). Si le 3uif n'est animé d'un feu sacré, recherché, à elles c'est que le vide est en de Jérusalem, scientifique, car il perd la saveur de l'étude et chose vide pour nous" (Deut. vraiment difficiles déconnectant cette parole tombe dans l'oubli. (Talmud "lev par-delà, extérieures. tentation du seul dogme, pas exige ses conserver comme des dès d'une spirituelles seulement le qui demande or", forces pas intellectuelles, Torah et, ustensiles en mobilisent de qui de l'être tout entier vers la verre" et parole de la Torah est le support inspiration, tension Dieu de la Torah, de la approche Torah. le maître pas Dans n'est pas seulement un professeur apportant des connaissances à ses élèves ; c'est toute sa personnalité, tout son être, qui doivent être reçus par ses disciples. Et . bien source, les sûr, et élèves. plus le maître est proche de plus son enseignement a un impact Le rôle de l'enseignant est donc la sur de - 168 - montrer que la Torah, la loi juive, lettre morte, esprit d'apporter monde mais vivant, pas capables des éléments de réponses positives à un moderne. élèves ne sont pour personnages Nous avons remarqué l'intérêt les contes comme Sarah, parents-enfants, bibliques, Abraham, des certains aux relations l'histoire de Joseph, de Moïse en Egypte, etc... A travers l'étude de la Torah, l'élève trouve pas seulement le réfèrent qui définit normes rituelles des commandements et non plus satisfaction intellectuelle de la significations ou des sens . découverte ne les la des Par l'étude, le jeune participe à la destinée d'Israël comme peuple élu : "Royaume parait de Prêtres et Peuple saint". Il nous important d'approfondir la compréhension et 1'imaginaiton de l'élève car l'efficacité d'un enseignement dépend à la fois des valeurs intellectuelles et morales qu'il transmet. d'exprimer ses impressions, par écrit, difficulté faire à Cela lui permet ses idées, travers l'image et le de l'étude, oralement, Vu la l'enseignement devrait se à l'aide d'un cahier de jeu. travail, d'images illustrées... A partir de ces quelques réflexions, nous comprenons pourquoi les Sages ont dit : "l'étude de la Torah fait contrepoids à tous les autres commandements. Dans l'éducation juive, la Torah est donc bien "l'Arbre de Vie". Elle est le lieu où de la s'enracine toute identité juive. Vivre Torah la sans conduit souche. (Avoth l'a et à abattre Pérenniser, 1) : transmise tour... nous. 1, pérenniser à ainsi l'enseignement l'arbre certes et à mais déraciner comment ? Moïse a reçu la Torah du Sinaï et Josué qui l'a de suite en transmise sera-t-il à son jusqu'à - 169 - L'Histoire juive : Le programme d'études de l'histoire dans les collèges et lycées de~ France dépend choix effet, du du professeur.- En il n'existe pas de programme national uniforme concernant cet enseignement. travail des Au cours d'une réunion professeurs d'histoire juive (1) de en France, une liste de thèmes a été suggérée, afin de la revaloriser. adoptée pour les terminale, rique De même, une résolution classes de seconde, a été première et concernant l'étude de la période histo- de la Renaissance è nos jours (XIXe et XXe siècles) d'après les manuels de Renée Neher. En effet, l'objectif essentiel visé par l'enseignement de l'histoire consiste à susciter, à développer et è entretenir la faculté de comprendre l'histoire et de se sentir concerné, s'identifier aussi qu*affetivement. juive (une dans le A bien l'école privilégiant des la de Lyon, universitaire. études aucune formation En la s'effectue sans manuel, l'histoire est enseignée religieuses, période biblique, enseignants sans de intellectuellemnt heure par semaine) (2) cadre au point matière, mais par pédagogique en des et l'enseignement ni moyens pédagogiques, ni documents variés : récits, biographies, mémoires et lettres ou films, tableaux et cartes, comme il se doit au XXe siècle. Or, l'étude de l'histoire constitue pour les élèves une force de cohésion qui leur donne le sens de la transcendance et de la le maître orthodoxe commandements, en assure finalité. ce représentant rôle une Cependant, par succession d'épreuves et même un déclin de caractère moral. 1 - Réunion qui a eu lieu le 5 Mai 1982 2 - Voir programme annexe pp. 258-259. les - 170 - L'histoire, en revanche, met l'accent sur les facteurs matériels, politiques et économiques. Nous avons sur observé que la conception orthodoxe insiste le libre arbitre de l'homme et voit la guerre et l'économie comme forces majeures. La faculté de compréhension et d'identification ne saurait être acquise à la suite d'un seul cours, fut-il magistral et brillant, période allant l'époque temps des actuelle. et de origines Face du peuple au manque programme, d'opérer un choix, qui traiterait de la il chronique est en vue d'établir un former des enseignants capables de ce thème programme, transmettre principal dans toute sa valeur perspective de jeunes. dans l'affirmation de l'identité Il est intéressant l'intérêt Il nous parait important des élèves c'est-à-dire, riques en traitant à Lyon "thèmes", en groupant les connaissances histo- institutions problèmes. les d'éveiller des autour d'un sujet central : courants, la juive d'instruire élèves sur le sort des Juifs dans le passé, et en France. de indispensable de des jusqu'à Par et mouvements organismes, l'analyse de tels et idées sujets, et et en suivant leur évolution et leur développement, toute l'époque méthode considérée se précise et s'éclaircit. qui exposant consiste à enseigner La l'histoire des problèmes et en étudiant leurs en solu- tions, présente des avantages considérables. Car l'un juive se selon lequel des buts de l'étude situe dans la "les de perspective du comportements des indicatifs pour ceux des enfants" : l'histoire principe pères sont Ainsi la façon dont les ancêtres ont affronté leurs problèmes, les solutions qu'ils y ont apportées, les conséquences de leurs attitudes dans le passé et leurs luttes travers à les générations pour subsister et acquérir les droits civiques. - 171 - De même est-il significatif d'étudier la biographie de personnages marquants dans l'histoire du judaïsme, philosophique, L'essentiel enseignée leur apport- scientifique, artistique, économique et culturel. est de bien choisir la matière ainsi que la méthode qui correspond aux différents âges. La connaissance du passé permettra aux élèves de comprendre le présent et de bien préparer l'avenir. Contrairement France dans à certaines écoles dont les élèves militent de les mouvements de jeunesse, participent juives façon en notoire ceux de Lyon n'y que peu ou pas du tout et ne prennent pas part aux activités communautaires. Nous des en avons constaté aussi l'organisation activités socio-récréatives est très raison double d'un régime scolaire programme juives), de que (études limitée, alourdi générales par et un études de 1 ' éloignement géographique du domicile très nombreux élèves, activités, considérées mais aussi parce que ces comme secondaires ou marginales, sont confiées au hasard sans développer le potentiel créatif des élèves. Les programmes mettent donc l'accent sur l'étude de la Torah, le Chabbat et les fêtes juives ainsi que Quelques sur la pratique des rites thèmes juifs en contemporains, général. tels que l'Etat d'Israïl, l'histoire du génocide, la,solidarité avec les Juifs d'U.R.S.S sont rarement loppés. A Lyon, conservateur. diffusion activités Le le système scolaire poids de la routine des méthodes qui mettent en d'éveil et exploitent des est déveresté freine oeuvre la les capacités autres qu'intellectuelles. L'école juive souffre de deux circonstances aggravantes : est D'une part, plus démunie que les écoles de elle l'enseignement public en budget permettant de couvrir les dépenses - 172 - des activités qu'elles d'éveil et du matériel exigent (équipement ment) - : matières d'autre juives didactique part, didactique audio-visuel notam- les- enseignants n'ont que rarement nécessaire pour ne pas la des formation rester prison- niers des méthodes conservatrices. Fait exception è cette règle le jardin d'enfants, pédagogie d'éveil, nalise les qui applique une stimule la créativité, activités et intègre les personfonctions intellectuelles, manuelles et émotionnelles. LA PHYSIONOMIE DES ELEVES ET DE LEURS FAMILLES : Nous avons déjà noté que la communauté juive de Lyon est essentiellemnt composée de membres natifs de France et d'autres venus d'Espagne et de Nord. Ce caractère hétérogène d'Afrique influence ses relations internes dans le sens d'un manque d'unité et d'un repli sur soi. coordination dans Pourtant, les on perçoit relations une extérieures (rapport avec les administrations locales et nationales) Si la génération fondatrice était préoccupée par des problèmes de survie, térise la deuxième se carac- par une consolidation d'ordre professionnel et économique, due à l'intégration rapide dans vie Mais, du pays. pectives d'avenir, ressentent malgré de de pers- les sujets de cette génération des sentiments d'attachement à du judaïsme et d'Israël. ratrice nombreuses la l'égard Cette situation est géné- confusion quant à la perception de 1'identité. L'école de Lyon, 1 - Ce scolarisée chiffre compte du de effectif de 260 représente 4 % environ de la élèves de 4 à 15 ans, population avec son 4 taux de (1). % a été obtenu scolarisation en en tenant France, relativement au nombre de personnes constituant la communauté. - 173 - Certaines écoles en France, tiennent des listes d'inscription en attente, mais ce n'est pas le cas à Lyon, où les effectifs sont néanmoins complets. Cependant aucune enquête ou sondage n'ont été tentés à ce jour en vue de déterminer les origines socio-culturelles des élèves de cet établissement. Selon 99 les éléments fournis par des enfants sont Nord, surtout de directeur, France, et en originaires d'Afrique nés appartiennent à des familles du le différents quartiers de la ville de Villeurbanne, lieu d'implantation et de cette école. Le milieu socio-professionnel des parents est divers : - 22 % employés de bureau - fonctionnaires - 27 % ouvriers - 15 % cadres moyens et supérieurs - 36 % commerçants ou forains A supposer l'exactitude de ces données, il nous apparait important de préciser que, dans cette répartition socio-professionnelle, les travailleurs manuels, moyenne ouvriers, sont plus importants de l'ensemble de la population France (1), d'élèves la population ouvrière ressemble population presque française. à De même, que la juive. En des parents l'ensemble de la le taux de cadres moyens est inférieur au niveau national, tandis que le nombre de commerçants et forains (36 %) est très élevé ; cela pourrait s'expliquer par le fait l'intégration forains ont française, de ces familles. eh effet besoin de peu de Les de marchands d'instruction peu d'investissement et peuvent libérer le samedi. 1 - Voir Annexe, sondage Sofres pp. 227-230. se - 174 - En raison des circonstances qui ont contribué à la les fondation de cette école, élèves moyen. par appartiennent à un nou-s constatons milieu que économique Sur le montant de l'écolage pratiqué (600 F mois), % des 10 réduction (1) } élèves bénéficient d'une la majorité participe aux frais de scolarité (repas, car de ramassage et enseignement religieux). D'après nos entretiens avec l'équipe éducative, nous pouvons classer les parents d'écoles juives en quatre catégories : a - Ceux qui démissionnent vis-à-vis de tion juive Î l'éduca- ils font confiance à l'école ou s'en désintéressent, b - D'autres non concernés religieuses. "laïcs" qui Il s'agit par les parfois études de parents tiennent à l'école juive en tant que lien avec la communauté c - Des parents indifférents à l'égard du succès ou de l'échec de leurs enfants pour les études religieuses d - Les familles motivées par un enseignement religieux pour leurs enfants. Aux yeux d'une grande partie des familles envisagent de la notoriété celle-ci dépend en premier lieu du études le de choisir l'école juive, qui niveau des générales.. Conscient de cette conjoncture, directeur sélectionner ne ménage pas ses efforts pour un personnel de qualité et assurer un niveau élevé des études générales. Bien que n'ayant pas fait le choix de juive, 1 les élèves se sentent bien à l'aise - Information fournie par l'assistance communautaire. l'école entre sociale - 175 - eux. Ils partir passent de longues journées ensemble, de 7 ramassage) H en 8 H 30, le passant la matin (dans par la prière cantine l'enseignement constitue 30 fréquentée religieux un climat journée scolaire détente et le de et favorise peu de loisirs, par juive les de commune général. vie car ô à tous, Tout cela intense. La activités de ce qui fait qu'ils sont absorbés par leur emploi du temps. Par contre, munuté la majorité des enfants de la com- fréquente les établissemnts d'enseignements publics. Nous estimons qu'ils ne sont pas attirés par l'école juive en raison de leur désir de participation Nous et d'intégration à la culture pensons jeunesse que juive. cette tendance caractérise Cela/ explique un la éloignement l'égard de la religion et la volonté de à la vie politique française. à participer , économique, sociale et cultu- relle, donc de s'intégrer pleinement dans la vie du pays. Cependant, on remarquera chez certains des sentiments d'attache au judaïsme et d'attrait à-vis d'Israël. Mais ils s'enfermer dans une école. et répugnent à vis- l'idée de La majorité des parents des élèves acceptent plus facilement un centre aéré, un camp de vacances, un mouvement de jeunesse pour un encadrement juif mais veulent contact avec ambition est la jeunesse nationale. le succès dans le cadre tutions scolaires gieuses et nationales, culturelles ne sont pour beaucoup d'entre eux. garder Leur des les options guère le seule instireli- attirantes D'une manière générale, l'identité "orthodoxe" est en régression relative, car les familles juives sépharades - qui tendent de plus en plus à constituer l'élément dominant de la population juive - répugnent le plus souvent à . se classifier en fonction de l'orthodoxie. - 176 - Enfin des l'école juive n'est pas élèves non juifs, l'intensité heures dissuasif. semaine ne serait-ce que parce que en Echappent moyenne) par l'enseignement écoles un rôle un nombre de important pouvant aller jusqu'à 50 % de non-juifs, l'effectif scolaire total. de joue (huit à cette règle les écoles fréquentées d'élèves par relative de l'enseignement juif par l'O.R.T. fréquentée juif de l'O.R.T., Le rôle de dissuasion est négligeable dans car il ne s'agit que de les deux heures de langue hébraïque par semaine. Cependant l'existence de l'école juive sente pour l'ensemble des membres de la une repré- communauté expression de liberté de pensée et du vouloir "être Juif". D'après nos observations, nous pouvons témoigner que les élèves issus de cette école militent rarement partie des dans la communauté et ne cadres dirigeants, font pas contrairement à d'autres écoles. On aurait souhaité "un engagement" qui permît une identification de l'élève avec communauté et l'oriente vers des sa responsabilités individuelles et collectives. Le processus l'école d'inscription juive n'indique pas les de l'enfant motivations à pour lesquelles les parents la choisissent de préférence à une autre. entre nombre Malgré l'ambiance familiale qui règne élèves et enseignants, limité des effectifs, cela en raison du leurs relations avec l'équipe éducative se bornent à quelques rencontres (trois à quatre par an) et à administratifs. différents Il semble quej.a direction ne sou- haite pas développer ces rapports. 1983-1984 tation prise aucune réunion A la rentrée de d'explication, d'orien- des exigences scolaires n'a eu lieu. fait même, ragé contacts un comité de parents n'a pas été encou- à se constituer. en De ce Aucune initiative n'a vue d'harmoniser le vécu scolaire et été le - 177 - suivi de le famille. Contrairement è l'enseignement général dont le programme est communiqué par enseignants remarqué de ces aucune disciplines,- nous sensibilisation des les n'avons parents aux thèmes religieux. LES CONDITIONS MATERIELLES DE L'ECOLE : Le bâtiment utilisé par l'école juive de était, à l'origine, établissement une imprimerie transformée en scolaire. Celèfi-xplique des classes et de la cour. tient lieu è la fois de synagogue le matin, besoins de 260 élèves. de réunion. ressenties au seule petite Êges. Il des Les budgétaire. contraintes récréations, accrues pour le s'ajouter sont dans de travail le tous et des Les classes sont médiocrement dotées en raison de l'insuffisance Elles ne peuvent, dans ces conditions, dotées du matériel éducatif ensemble grande mêmes en résulte des tensions entre élèves matériel scolaire, d'un Elle redevient synagogue ou moment des difficultés être et de è midi pour les cour où se côtoient élèves surveillants. du l'exiguïté C'est la même salle qui réfectoire assurant trois services local Lyon de des conditions peu favorables, problèmes inhérents è établissemnt vigilance entraînement moderne. des juif, (fausse élèves ce la qui exige alerte en disciplinées en cas de danger). vue è A viennent sécurité une la de cet plus bombe, sorties - 178 - CHAPITRE VI L'ECOLE 3UIVE DE LYON UNE ENQUETE POUR SAISIR LES REPRESENTATIONS DE SES USAGERS - 179 - L'ECOLE JUIVE DE LYON. UNE ENQUETE POUR'SAISIR LES REPRESENTATIONS DE SES USAGERS Î Après juive avoir présenté les tra.its à plein temps, opinions France de et cette en fonction de En d'autres termes, il convenait de notamment à Lyon, sur la ou d'abord, cette école pour la sauvegarde culturelle, les Diaspora, saisir non pas seulement, de école il convenait de repérer la communauté juive en école. d'une la fonction d'une identité mais les représentations que s'en font les bénéficiaires. Une mais telle approche peut paraître cette limite est voulue. saisie objective limitative, Autre chose est de la fonction éducative la d'une institution, autre chose celle des représentations. Dès lors, notre démarche, certes, n'est pas exhaustive; ment elle se contente de traduire le plus fidèlepossible l'espérons, certains les images, les idées représentations que "témoins privilégiés" de la cette école. nous les et nous se font fonction de Cette limite ne devrait cependant pas empêcher de vérifier notre hypothèse, en la confirmant ou en l'infirmant. Il est démarche choix nécessaire de préciser d'enquête, des personnes en d'abord ce qui concerne interviewées que notre tant le le type d'entretien retenu. 1 - LE CHOIX DES TEMOINS PRIVILEGIES ï Il n'était une pas possible de nous engager enquête représentatif, reposant étant donné sur un dans échantillon" l'effectif élevé du groupe lyonnais observé = environ 30.000 personnes. La méthode du hasard, aurait contraint 3.000 personnes, Nous y avons habituellement retenue, nous à travailler sur un groupe de et a recourir aux questionnaires. renoncé considérant qu'elle était - 180 - difficile, pour des raisons de temps et d'ordre financier. Nous avons préféré nous orienter, selon les conseils de Maurice Manificat Professeur de Méthodologie au 3ème cycle de Sciences de l'Education de l'université Lyon II, vers une approche plus qualitative que quantitative, nous permettant de fournir, dès lors, non pas une image "représentative" de la communauté, mais une image néanmoins "significative". Pour ce faire, nous avons eu recours aux "témoins privilégiés". Ainsi avons-nous constitué un groupe, plutôt qu'un échantillon, constitué de représentants des partenaires, responsables et bénéficiaires de cette école ; nous les considérons dès lors comme témoins privilégiés de leur groupe d'appartenance, à savoir : 1 - Monsieur Prosper ELKOUBY, Directeur du département de l'éducation au Fonds Social Juif Unifié, 2 - Monsieur Mickaël Bar TSVI de l'Agence Juive à Paris. Directeur du département de l'éducation, 3 - Le Président du Consistoire, 4 - Le Grand Rabbin Régional, 5 - Le Directeur de l'école juive de Lyon, 6 - Les 4 professeurs de l'enseignement religieux de 1'école, 7-8 anciens élèves de l'école 8 - Le Président de l'association des anciens élèves, 9-12 parents d'élèves dont 4 membres du comité de parents d'élèves Soit un groupe constitué de 30 personnes. - 181 - 2- LE TYPE D'ENTRETIEN RETENU Ï SEMI-DIRECTIF Nous avons directifs : sur le opté pour des entretiens directifs sur la form.e, fond. La directivité sur sur l'école, des forme nous en le canalisant évitant de ce fait d'être débordé par contenus n'auraient non pas dans insi, non directifs la permettait de rétrécir l'entretien semi- liés directement manqué not re nterviewés , à d'apparaître présentationi avons-nous pris elle, rapidement. de auprès soin qui ces présenter de otre travail de r éflexion en demandant à chacun de e que de 1'école et de 1 a parler s ' en faisait. u'il Ainsi laisser pouvions-nous lib rement 1'interlocuteur arler repré sentation de ce et, fait, réten dre conduire un entre tien non direct if sur le ond. avons eu recours à 1 'utilisât ion Nous guide d'en tretien ". uggér é Après avoir présenté à chaque 1'obje t de 1'en tretien , nterviewé q uelques d'un points sur nous lui avons lesque ls nous ouhai tions recuei llir ses "idées personne lies" : - Son appréciation sur la situation religieuse dans la communauté de Lyon. Satisfaisante ? moins ? satisfaisante indifférence Ou Plus ou peut-être son par rapport à cette question : "Je ne me sens pas concerné". - Son appréciation sur le concept d'identité. un Duif en Diapora, appartenance important culture à de ? voulant la judaïté, sauvegarder ? sauvegarder qu'est-il La Pour le religion Ou son lien avec Israël ? Ou, son plus ? Sa peut- être, une combinaison à variante multiple ? - Son appréciation sur l'école : dans sa capacité ou son incapacité de répondre au schéma précédent dans lequel il se situe. *. 1 .i REPRESBOTÂTfar.SJK U 0 3 K E E T ]>fIDEMiTlK OPINION SUR ECOLES i r EELIGTEIBÉ ODtMJNAUIMRE ê In+eÀgnenent Identité nationale Identité KeJ-LOJjtuAe r.,tf miellé r + * ( ' - X limerai UPtitdu ùruiitaiÀe */e -h ± «* * Le ÎUA. Oueuaaemen + K X X x X 1 eruxugvnt A * X X K 2 eruejjpant X X * 3 trueJjgnant X X X X K K K X X X x * * A X 2 Panent X X X. X X 3 Panent X A X X X i Panent x X X X X X X X X X X, i 7 Panent X. X X X T 8 Parient * X X X r 9 Panent i ? JO Panent •A 71 Panent * 12 Panent X X Le. PnéAtaent X X •> X X X 2Uèis. X i 3Uève X ( iUèue. n , SUèue. X * r 6 £/#!¥ * X , 7 Elève 1 X y. 8 (lève i f io X X X X * n, î 4 • 3 X X * x X X X x. X X X x. * X X X X X. X X X X X X x X X x; X K .; * X X * X * X - X X X x 1 UÀIX. I X. X /> X X X K * X X X X X X > X X K X * * * >(5» G 11 t X X X X h *•«. *> X X X X X - x X X ± X X X A~ • X \ */e X £cale Le ûinecteui 5 Patent - X . X 6 Panent 7 -+ hJ*. X XI neJLLgijtux. - lnAej_gn*MLnt gininal X 5 r + K X * Fbnenti 1 fourni i Ve X X TSJUPOUA 0 d'iliix. î + ± X * 4 enneÀgvrd. 2 •Je * U Ùùu Ont d'ftiic Agence Ji''!,* Pan^cù 1 i 09 — SIIUAIKN K M K h X X A ta r - 183 - 1-LES OPINIONS SUR LA SITUATION RELIGIEUSE COMMUNAUTAIRE s DES OPINIONS CONTRADICTOIRES L'Observation de la grille concernant l'opinion des personnes interviewées sur la situation gieuse de la communauté lyonnaise fait un'taux d'insatisfaction important : sont plus ou moins satisfaits ; Régional, alors reli- apparaître 20 sur 30 j 7 le Grand Rabbin 3 parents d'élèves et 3 anciens élèves, que seul le président du consistoire semble satisfait. En revanche, aucune des personnes interrogées ne se déclare non concernée. Ainsi la quasi-totalité des elles insatisfaites ou, sentiment personnes en tous cas, sont- peu, mais ce n'est pas de même nature pour les uns et pour les autres. Pour certains, il concerne le peu d'importance accordé à la religion alors que, les autres, pour il provient de ce que la religion contraignante, rituelle... peu est "ressourçante" parce que Observons le détail enseignants religieux trop de ces appréciations : Les cinq déplorent que de l'école la pratique religieuse soit peu ou mal observée dans la communauté lyonnaise, et que cette situation entraîne une assimilation, à leurs yeux de plus en plus inquiétante. "La religion durant l'exil ; a sauvegardé l'existence juive il est regrettable que nous ne la conservions pas." "Si plus de Juifs pratiquaient, le taux d'assimilation serait moins élevé." "3'aurais voulu vivre observant les commandements. le cas, dans une • communauté Mais, si ce n'est pas je reste dans mon milieu et pour Torah reste le centre de la vie juive." moi, la - 184 - La position du Grand Rabbin, s'attendre à dont on ce qu'elle s'apparente à devrait celle des enseignants religieux, est en réalité tout autre. Il en que la pratique estime, effet, est supérieure à ce qu'elle était autrefois, avant la dernière guerre. bien notamment Certes, il la souhaiterait plus prégnante à l'intérieur de chaque famille juive, mais il pense que la communauté lyonnaise possède aujourd'hui des structures ou des institutions nettement supérieures à ce qu'elles étaient antérieurement. "Il toires, (école existe aujourd'hui 7 synagogues, 17 par environ nouvellement 700 créée, ora- 10 Talmudé-Torah fonctionnant le mercredi et fréquentées juive, boucheries cachères, 13 le élèves dispense dimanche), et l'école son ensei- gnement à 260 autres élèves." Il perçoit bien que ces structures ne sont pas satisfaisantes en elle-mêmes : encore lisées. pour lui, en effet, faut-il qu'elles soient fréquentées, uti- Par ailleurs, s*agissant de Juifs lyonnais rapatriés d'Afrique du Nord, il regrette que leur religion soit trop folklorique ou ne repose que sur des pratiques souvent, dénuées de ce fait, de leur symbole et trop limitées à des rites alimen- taires traditionnels...Ainsi déplore-t-il le peu de pratique religieuse : les 7. synagogues et les 13 oratoires ne regroupent pas plus de 1.000 personnes chaque samedi. Néanmoins, il se situe dans le groupe des plus ou moins satisfaits en raison de sa fonction : "Un Grand Rabbin, rajouter en fin d'interview, s'est-il plu à doit être optimiste, malgré une réalité inquiétante." - 185 - L'opinion satisfaite : raisons des parents est majoritairement peu 9 parents, contre 3 qui le sont ; les sont multiples, diverses,, à en juger les appréciations recueillies : "Il est souvent difficile de réunir les dix personnes indispensables pour effectuer les prières journalières." "Les obligations imposées par la pratique religieuse nécessitent des moyens importants tation rituelle, cotisation aux (alimen- synagogues, don...)" "La ne sont vie juive est différente ici et les plus ce qu'elles étaient fêtes (nostalgie des rapatriés d'Afrique du Nord)" "Il est difficile de vivre le judaïsme quand on doit travailler le samedi" "Beaucoup n'envoient pas leurs enfants au Talmudé-Torah, les mercredi et dimanche, étudier la religion" "Trop de scissions divisent la nous manque communauté. un leader capable de rassembler Il les membres des différentes origines" "Nous tenons à la tradition, mais nous refusons la rigueur religieuse" Les "anciens élèves" sont, eux aussi, peu satisfaits : 5 contre 3 qui semblent l'être ; on ne sera pas étonné de constater que la considéré sur des religion par eux comme contraignante, interdictions qui les trop marginalisent est axée par rapport è leurs camarades scolaires : "La nous religion est un domaine délaissé. enseignent l'école et la famille Ce que n'est pas suivi dans la communauté. Alors, à quoi bon !" "La elle qui pratique est trop difficile est pleine de contraintes et à d'interdictions nous empêchent de participer à la vie (tenue vestimentaire, observer, sociale alimentation, danse, travail - 186 - et déplacement le samedi...)" "Nous voulons ressembler aux autres et ne pas être considérés comme des gens peu.évolués". Ainsi la aujourd'hui, comme un pratique au apparaît-elle sein de la communauté support d'identité. religieuse d'identification lyonnaise, plus que Il n'en reste pas moins qu'aucune des personnes interrogées ne peut être considérée comme non concernée par la religion. Elle demeure une institution d'appartenance, qui distingue, mais qui n'unifie pas pour autant une communauté humaine. 2 - LA REPRESENTATION SUR LE CONCEPT D'IDENTITE Il nous attarder nous paraissait indispensable de nous sur leur conception de l'identité ; ne pouvions l'aborder que prudemment, mais étant donné les positions radicales qu'il suscite, notamment chez certains pratiquants ou croyants qui conçoient dans sa seule dimension théologique. lors, nous étions résolu à ne pas poser de tions précises, et à nous contenter de le Dès quesnotre formule introductive "Pour nous, Juifs en Diaspora, quel est à nos yeux le plus important à sauvegarder pour maintenir une appartenance à la judaïté ? La culture ? Le lien avec Israël ?" Observons les résultats, en ordre décroissant : - L'identité religieuse : sable, 22 la trouvent indispen- 7 plus ou moins importante et un seul ne se sent pas concerné. - L'identité nationale (Israël) : 24 l'approuvent, pour plus ou moins 9 elle est indispensable, 15, importante et 6 non concernés. - L'identité culturelle : 4, plus 13 sont très favorables, ou moins favorables, 12 ne lui accordant pas d'importance, un ne se sent pas concerné. - 187 - Ces réponses sont très significatives. - L'identité religieuse : Nous l'avons religieuse, avec vu souvent la religion, précédemment, confondue est la pratique dans les réponses dépréciée. Elle obtient, cette fois, le nombre de réponses positives le plus important (29 sur 30 dont 7 +/-) lorsqu'elle est appréhendée en terme d'identité religieuse, même si ce concept Ainsi, les est peu retenu par les interviewés. loin de contredire les données précédentes, conforte-t-elle telle qu'elle effectivement maintien au contraire devrait être l'indicateur de n'empêhe la que la religion pratiquée semble d'appartenance de la judaïté le plus membres : communauté apprécié juive et de par les lyonnaise. Il les réponses sont diverses selon la qualité des personnes. Observons le type d'appréciation enregistrée par catégorie. Les enseignants religieux sont unanimes : "Le peuple d'Israël sans Torah ressemble à un corps sans âme" "La religion est le fondement d'une société Elle comporte des valeurs humaines qui l'éducation des jeunes et la saine. permettent transmission de l'héritage authentique." "Nos sages ont affirmé : élémen.ts : la Torah, le monde est fondé sur le travail et l'amour 3 du Prochain." La totalité des parents considèrent que, pour un Juif en Diaspora voulant préserver son identité, le "concept religieux" est indispensable (8 +) important (4 + / - ) . Voici quelques-unes de ou leurs réflections : C'est l'héritage intimement de nos parents, notre vie est liée aux traditions et à l'ambiance des - 188 - fêtes juives (Pâques, les fêtes des Cabanes, le Nouvel An...)" Dans Une société permissive, générations l'expérience des antérieures a démontré l'efficacité de la foi et de ses valeurs." Il est important qu'un jeune connaisse la religion même s'il ne la pratique pas. Il fera son choix plus tard. Il est de notre devoir de l'éduquer dans ce contexte, comme cela L'opinion affirmative des quant a toujours été fait." anciens élèves est à l'importance tout de aussi l'identité religieuse s 6 la trouvent fondamentale et 2 nécessaire. "Les 10 commandements constituent une base morale très ancienne, mais aussi actuelle." "Malgré les contraintes, c'est un sentiment qui m'attache aux autres .Juifs." "Je suis concerné par la Bible qui décrit l'histoire de mon peuple et sa culture." Les points de vue des responsables diffèrent et reflètent la fonction de chacun. Pour le Grand Rabbin Régional, bien sûr : "La Torah présente un mode de vie dont il convient de suivre les préceptes." Le Président du Consistoire : "Il faut adapter les exigences religieuses à la réalité quotidienne. lopper les demandes Nous nous efforçons de services religieux et de répondre de la communauté bains rituels, restaurants, (boucheries déveaux cachères, cimetières...). Il ne faut pas oublier que nous vivons en France dans des conditions non-juif." de liberté mais avec un environnement - 189 - Le Directeur des services de l'éducation du Fonds Social 3uif Unifié de Paris : "En Diaspora, sur la religion. toute éducation, doit être fondée Sans elle, une école n'est pas juive." Le Directeur du département de l'éducation l'Agence Juive pour Israël critique, l'attachement à cette seule notion, quant à à lui, qu'il juge peu importante : "Il est insensé d'encourager la vie juive dans une société différente. Le problème ne se pose pas en Israël." - L'identité Nationale (Israël) Si le concept d'identité religieuse l'ensemble, reconnu est, comme très important sauvegarde de la judaïté, dans pour la il n'en est pas de même pour celui d'identité nationale. - Pour 9 personnes seulement, il est important pour maintien d'une appartenance. - Pour 15 personnes, il est plus ou moins important - Pour 6 personnes, la réponse est non seulement négative mais elles disent ne pas se sentir concernées. En effet, l'ensemble des enseignants religieux ainsi que le président des anciens élèves, lui-même rabbin, sont unanimes : la notion d'"Etat" ne les concerne pas ou n'est pas importante pour eux en ce qui concerne leur appartenance à la judaïté. Nous voyons mê.me certains d'entre eux la repousser fortement. Les enseignants sont unanimes : la notion d'Israël les concerne peu. "Israël est un pays laïque, non fondé sur la Torah, et le peuple élu n'accomplit pas sa mission" "L'Israël messianique" d'aujourd'hui n'est pas l'Israël - 190 - "Les Juifs en Israël sont assimilés comme ceux de la Diaspora, puisqu'ils pratiquent peu ou pas du tout la religion." - 24 personnes sont concernées par cette notion ou y attachent une grande importance ; parmi ces der- nières, deux responsables : Le Président du Consistoire : "Israël est source de fierté. Rappelons-nous le sort des Duifs avant la création de l'Etat." Le Directeur de l'Agence Juive : Il est évident qu'Israël constitue la centra- n t e du peuple juif." Sept parents d'élèves lui accordent de l'importance. "Israël est source de sécurité et de normalisation de notre condition." "En Israël, nous nous sentons chez nous." Un ancien disant : élève insiste sur cette notion en "C'est l'avenir de notre peuple. De veux immigrer et participer à la construction de cette nouvelle société." La moitié des témoins privilégiés manifestent de l'intérêt pour l'identité nationale. Le Grand Rabbin régional s'attache à Israël comme centre du judaïsme et terre de nos ancêtres. - L'identité culturelle : Nos entretiens nous ont apporté peu d'importance sur le concept d'identité culturelle, très souvent réduit aux "activités culturelles". Nous noterons surtout les appréciations données par le Président du Consistoire et le responsable du F.S.3.U., ainsi que celles de quelques parents. Pour les anciens élèves, la culture est appréciée dans la mesure où elle peut-être partagée entre - 191 - jeunes '; dans ce cas elle unifie, rapproche. En revanche, ce concept est décrié par les enseignants religieux. Le Président du Consistoire et le responsable du F.S.3.U. considèrent la culture comme la base de toute civilisation. "Sans la culture, l'ensemble des pas de continuité connaissances, : des c'est stuctures sociales, religieuses, des manifestations intellectuelles, artistiques qui caractérisent les Juifs." Six parents affirment : "La culture juive est une richesse et une con- dition indispensable à connaissance du judaïsme." Cinq anciens élèves voient les centres nautaires commu- et les mouvements de jeunesse comme des éléments fondamentaux de leur vie : "La culture d'Israël est : la Torah, le peuple et la terre." "La rencontre avec des jeunes de notre âge qui partagent nos problèmes et nos préoccupations, nous rapproche les uns des autres." Les enseignants religieux, que le Président des rabbin, dénigrent ce concept, profane. Plus encore, activités anciens de élèves, ainsi lui-même à leurs yeux trop ils le réduisent aux seules culturelles. jeune quant à eux, L'identité la foi. Pour culturelle détourne le eux, n'aurait d-e signification que réduite à une elle iden- tité procurée par la culture religieuse. Cinq parents critiquent l'activité culturelle juive pour son niveau appauvrissant : moniteurs non qualifiés, centres communautaires relativement culture. manque de sérieux, aux perte de temps. Les juifs proposent très maisons des jeunes et peu, de la - 192 - Aux yeux de la communauté juive vie ne lyonnaise, la culturelle apparait relativement restreinte et semble pas influencer beaucoup leur conscience de la judaïté. En prise revanche, de nous constatons, surtout auprès des anciens élèves et de la moitié des parents, un réel intérêt pour des activités culturelles au travers des mouvements de jeunesse, des sorties communes et des camps de vacances, qui semblent les aider à se rassembler et à s'affirmer juifs. f L'ENSEIGNEMENT GENERAL La qualité de l'enseignement général aux yeux de essentielle l'école nombreux parents, constitue une condition pour l'inscription de leurs enfants juive. d'association Depuis 1980, le à contrat signé avec l'Etat a permis d'engager des professeurs formés et compétents, rémunérés par l'Académie, d'observer des régulièrement inspectés, les programmes officiels. parents ont été allégées ; donc Les les tenus charges subventions gouvernementales ont permis d'améliorer le matériel pédagogique et la fréquentation de l'école s'est accrue. L'observation de la grille concernant l'opinion des personnes général fait important. et 15 sur apparaître un taux l'enseignement de satisfaction 26 sur 30 dont 11 sont très plus semblent interviewées ou moins mécontentes. concernée. Au ; 4 personnes Aucune contraire, satisfaits ne se seulement déclare l'ensemble des non témoins accorde une . importance capitale à cet enseignement. La qui plupart des élèves sont des enfants d'immigrés, souhaitent instruction pour leurs possible et enfants une la situation qu'eux-mêmes n'ont pas toujours connue. meilleure sociale - 193 - Observons les opinions des responsables, unanimes dans leur satisfaction : "Les mentés. enseignants sont compétents et expéri- Le programme scolaire permet l'intégration dans d'autres écoles." Les parents d'élèves s'intéressent particuliè- rement à l'enseignement général en disant : "Il est gnement important que le niveau de soit équivalent à celui l'ensei- des autres établissements." "Les enseignants, même qualifiés, sont contrôlés par l'Inspection Académique." Les anciens élèves ont également exprimé leur satisfaction en ces termes : "Quand nous nous avons le discutons avec d'autres sentiment notre que élèves, niveau de connaissance n'est pas inférieur au leur." "Nous ce savons que l'école fait des progrès dans domaine, elle a aujourd'hui une meilleure renommée." Deux parents d'élèves trouvent cet enseignement insuffisant et estiment : "Pour une école privée, on aurait souhaité meilleur niveau ." "Les méthodes d'enseignement ne sont pas un très a enrichissantes." En outre, deux anciens élèves expriment leur mécontentement par ces propos : "Si on avait accordé plus d'importance à cet enseignement, on aurait acquis de meilleurs résultats." "Les journées d'études sont trop chargées." "Il n'y a pas de lien entre l'enseignement religieux et l'enseignement général." "Ce cloisonnement entre "Kodech" "Hol" (profane) m'ennuie." (sacré) et - 194 - En définitive, enseignement nous général, conditions pas observons que cet bien que dispensé dans tout à fait néanmoins aux exigences de la parties concernées idéales, répond quasi-totalité (enseignants, des des enseignés, parents). L'enseignement capitale. Chaque Il religieux est la raison partenaire conforme à ses apparaissent a en aspirations. significatifs : de l'école. quelque Or 6 10 plus insatisfaits et 1 non concerné. très importance d'être attend satisfaits, une ou chose de témoins en moins, 13 Ces résultats sont parmi ceux qui l'apprécient beaucoup, 7 occupent une fonction de responsabilité dans cet enseignement. Tel est le cas du directeur du Service de l'Education du F.S.3.U., éducative et du Rabbin de l'équipe - Président des anciens élèves. Le directeur des Services de l'Education du F.S.J.U. s'exprime ainsi : "L'enseignement religieux évite l'assimilation et assure la sauvegarde de l'identité." Le quant corps enseignant exprime sa satisfaction au niveau des connaissances juives chez les élèves : "Ils récitent des prières et des bénédictions dès leur jeune âge." "Ils influencent favorablement lefliodede vie de leur famille." "Nous religieuse recevons et nous des élèves leur sans ouvrons connaissance le monde du judaïsme." "Ils maîtrisent la Torah, alors les rites des fêtes, qu'aucune autre institution (y Talmudé-Torah) ne le leur permet." compris les - 195 - "Ils réussissent l'examen de la Bar-Mitzva (1) (communion)." "Les élèves enseignent à leurs parents les rites des fêtes." "Des parents nous remercient et s'intéressent à leur T o r a h." "A l'école, l'élève s'exprime librement sur son judaïsme." "Des élèves continuent parfois leurs études dans des yechivot (Instituts Supérieurs d'Enseignement Religieux)." "C'est à nous que revient le privilège d'as- surer la relève de notre peuple." Sur les douze parents, un seul trouve cette éducation satisfaisante, trois autres plus ou moins et huit en sont plutôt mécontents. Voici quelques témoignages de parents satisfaits : "Les élèves acquièrent des connaissances importantes, ils apprennent le fondement de la religion et s'habituent à la vie juive en priant matin et soir ; ils mangent la nourriture rituelle (Cacher), observent le shabbat et célèbrent les fêtes juives." "Ils vivent entre juifs dans la croyance et respectent les valeurs religieuses dès leur jeune âge." "Ils participent pleinement aux fêtes familiales." 1 - Lecture d'une section du Pentateuque - 196 - Deux élèves sont satisfaits et deux autres le sont plus ou moins. Ils disent : "A l'école nous sommes entre juifs et les liens avec les enseignants sont amicaux." "L'école juive m'évite d'aller au Talmud-Torah le dimanche." "Il est important que tout juif connaisse la prière et ses règles liturgiques". ni "3'ai observé que certains fidèles lire, ni se tenir comme il ne savent convient durant les offices." La satisfaction de ces élèves est liée à l'ambiance familiale plutôt qu'au contenu religieux et au fait que, issus de ils familles traditionnelles, sont dispensés par l'Ecole de suivre des cours au Talmud-Torah le dimanche. Nous Grand avons Rabbin trouvé intéressante régional d'administration l'opinion - président du du conseil de l'école - qui se déclare plus ou moins satisfait de l'enseignement religieux mais reconnaît : "L'Ecole mais de permet d'acquérir des connaissances ne garantit pas la pratique et la l'identité chez les élèves, sauvegarde sauf parmi les exceptions qui continuent leurs études en Yechiva." "En matière de formation religieuse, il faut une continuité avec la famille et la communauté..." "3e préfère cette Ecole à d'autres établisse- ments où aucune éducation juive n'est dispensée." En revanche, le taux de mécontents nous, parait très élevé (14), d'autant plus qu'il s'agit de raison d'être de cette école. Qui la sont les Président du mécontents ? Parmi les responsables, le Consistoire ne semble pas enthousiasmé et déplore : - 197 - "L'Ecole pas repliée sur elle-même ne participe à la vie communautaire et ne forme ni cadres, ni rabbins." Huit parents satisfaits tion d'élèves (2/3) ne sont pas pour la raison majeure que cette éduca- est trop religieuse à leur goût, ou trop centrée sur les pratiques et insuffisamment ouverte sur d'autres aspects de l'identité : "C'est trop religieux, nous ne voulons pas faire de nos enfants des rabbins." A cause de cet enseignement, trop chargées - de 7 H 30 les journées sont jusqu'à 18 H 30 L'élève n'a pas le temps de jouir de son enfance." "Les thèmes enseignés sont trop difficiles, ils n'ont aucune utilité dans la vie quotidienne. La méthode est monotone : lire, traduire, commenter... et ne retient pas l'intérêt de l'enfant." "Les enfants n'ont pas le même niveau." "L'enseignement n'est pas adapté è la capacité de chacun." "L'enseignement religieux est conservateur, limitatif, ne permettant pas le développement de la pensée." "Les filles sont obligées de porter des longues (deux doigts en dessous du genou) jupes et de élèves, la couvrir leurs bras même en été." En moitié ce qui concerne les anciens parmi eux témoignent de l'insatisfaction à l'égard de l'enseignement religieux. "3'ai juive : honte de dire que j'ai étudié à l'école elle avait la réputation d'être fréquentée par les enfants nécessiteux, religieux ou inadaptés de la communauté." "Bien 3uifs, des qu'il soit l'enseignement agréable d'étudier religieux est trop entre détaché disciplines générales et ne permet pas de con- tinuité avec la vie au lycée." - 198 - "Les études religieuses sont fastidieuses et peu motivantes." "Les textes, difficiles à traduire restent peu compréhensibles, parfois absurdes, mais on est obligé de s'y plier." "L'Ecole plupart de ne change pas les comportements : mes camarades de classe la voyagent le samedi, mangent la nourriture non-cachère, fréquentent des non-juives. L'influence vient surtout de la famille." "3e ne ressens pas l'importance des connais- sances religieuses enseignées à l'Ecole. Si je veux vivre en France aujourd'hui, je ne peux m'enfermer sur moi-même." "Tous les ans nous étudions les fêtes et les mêmes événements." "L'élève de de famille non-religieuse se heurte à nombreuses difficultés. ignorant, A l'Ecole, il parait à la maison il n'est pas aidé : il perd sa motivation." "Les enfants de rabbins et de familles reli- gieuses sont mieux acceptés." "Nous ne pouvons participer aux activités de notre quartier avec les jeunes de notre âge. Nous avons le sentiment qu'on nous incite à vivre dans un cercle fermé, sans contact avec les autres." • Le directeur du département de l'Agence Juive n'est pas directement concerné mais proteste contre la rigueur de l'enseignement religieux et son manque d'ouverture : "Les enseignants ne sont pas compétents, sont repliés sur eux-mêmes, fermés à leur environnement, désuets dans leurs méthodes pédagogiques et astreints à des formes dogmatiques." Tous accordent religieuses mais de l'importance émettent des méthodes et le contenu. aux réserves matières sur les - 199 - L'Ecole, soucieuse de donner une éducation juive, emploie des méthodes souvent inadaptées à la population qu'elle religieux de accueille. L'enseignement n'est pas donné sous forme dialogue mais au contraire, d'ouverture, comme une série d'interdits, cloîtrant l'enfant et l'appauvrissant. Il ne permet pas à l'enfant de vivre sainement le judaïsme. L'orthodoxie des enseignants, souvent peu formés en pédagogie, crée un cadre peu serein et peu vivifiant. Elle le fait de façon nostalgique et archaïque, l'enfant devenant intermédiaire mais un entonnoir, non pas dont on un respecte peu les qualités. Le patrimoine devient souvent un dogme, qu'il alors pourrait être source d'enrichissement. L'interdit religieux prend le pas sur l'ouverture. abandon total La conséquence en est souvent de toutes valeurs. reste alors lettre morte, intériorisé, pour être un L'enseignement il n'est ni intégré, mais bien souvent ingurgité de rejeté dans son intégralité. ni force L'enfant ressent alors le judaïsme comme un amoncellement de castrations ou comme une discipline à vivre dans un cadre bien précis, qui est celui des murs de valeur juive n'est pas mise à la portée de 1'école. La l'enfant et obligation. tes, déjà n'est vécue que comme L'enfant des familles une traditionnalis- en conflit entre le "trop religieux" de l'école et le "pas assez" de la famille, face à sens. une autorité dont il ne N'ayant sauvegarder conserver laissera pénible souvent que se trouve comprend peu le choix l'identité juive de l'enfant, bonne quand d'enseignement. conscience, même Dans (rabbins ou officiants), cette poursuivre les familles pas pour et pour famille ce le le type religieuses le choix est unique et se porte en majorité vers l'école juive. L'une d'elles - 200 - n'est pas satisfaite mais ne voit aucune autre possibilité d'assurer une éducation juive. Nous avons relevé significatives. Plus l'école ne juive situation Ils quelques de sont représentations 70 % des partenaires de pas la satisfaits religieuse dans la communauté déplorent fréquentent le la religion. Ils nombre réduit communauté et portent de de de Lyon. ceux qui pratiquent la un regard critique sur majorité non-intéressée, la non-pratiquante, éloignée de la communauté. Les anciens élèves s'étonnent, en entrant au d'autres lycée juifs "la conservé cycle), de rencontrer qui se sentent étrangers traditions car, reçu, (2ème à leurs d'après l'enseignement qu'ils religion est le seul facteur ont qui ait l'existence juive et il faut la respecter 25 % des parents et anciens telle quelle". affirment que la situation élèves religieuse de la communauté est plus ou moins satisfaisante car, en Diaspora, de le l'engagement milieu laïc religieux et libre et tend à éloigne l'assimilation, impossible à éviter, sauf dans le repli sur soi. Nous avons voulu évaluer l'importance des composantes de l'identité auprès des partenaires et bénéficiaires Diaspora et l'importance de l'Ecole. voulant la donnée Pour un 3uif vivant sauvegarder, aux diverses quelle en est notions : religieuse, nationale, culturelle ? En ce qui concerne la première, significative essentiel ; ficiaires de une majorité de 97 % l'apprécie comme un élément d'où l'accord des partenaires et bénél'Ecole pour un gieux. Hormis ces 91 S, enseignement reli- 73 % insistent sur le fait qu'un Juif en Diaspora, voulant préserver son identité, doit attacher une grande importance au concept religieux. On en déduit que les partenaires de cette école et même les personnes qui n'y - 201 - envoient pas leurs enfants sont unanimes sur la nécessité de privilégier une éducation religieuse. Bien qu'un grand nombre critique les le contenu et la religieux, les enfants l'Ecole. s'ils à qualité de méthodes, l'enseignement parents tiennent a laisser Certains n'ont pas leurs le choix veulent absolument leur assurer une certaine éducation, juive. une nourriture rituelle et une ambiance Les conscience traditionnalistes se estiment ainsi avoir et donnent bonne rempli leur devoir vis-à-vis de leurs enfants. A propos du concept national, % 80 bénéficiaires s'y intéressent et regrettent place privilégiée l'Ecole. Les ne lui autres, soit pas %, 20 des qu'une accordée forment à l'équipe éducative, qui se limite volontairement à la notion religieuse Talmud, et commente concernant d'Israël, en le le même rôle plaçant les du dans préceptes vécu une en du terre perspective messianique. Notre impression a été celle d'une contradiction intérieure chez ces enseignants. prêchent les commandements du Talmud en Ils insistant sur le verset "La vie en terre d'Israël est égale à la réalisation des 613 commandements" ; ils prient plusieurs fois revenir à Jérusalem" : croyance à par ils jour "Fais-nous annoncent donc une laquelle ils n'obéissent pas. partage, ils trouvent bien sûr des arguments la justifier mais, la Cette situation de pour quels que soient ces arguments, plupart du temps fondés sur de légitimes conve- nances personnelles, il n'en reste pas moins qu'un message ne peut être prêché que dans la mesure où il vécu. de est Ils n'exaltent pas la notion nation, sa littérature, sa culture, sa réalité dans le cadre de leur enseignement. Ils ignorent célébration extérieure aux fêtes juives, toute comme les - 202 - commémorations déportation de l'holocauste, d'enfants des environs de la Ville Lyon (Izieux), malgré le nautés. comme été de le jour de l'Indépendance d'Israël, rôle d'Israël dans la L'expression étant de la vie des centralité commud'Israël "le plus haut dénominateur commun" a clairement exprimée lors des assises annuelles de la jeunesse juive de France, 1984, sont p. 12) (Le Monde du 4 mai puisque le calendrier et les liés à la terre d'Israël. culture religieuse, prophétie. la le souvenir de la le culte, sont nés la le "temple" et la Ainsi le domaine religieux est-il lié à révélation nation. Là, fêtes La de Dieu à Avraham et au concept première phrase dans l'histoire de du judaïsme est "Pars de ton pays, de ta patrie, de la maison de ton père, t'indiquerai". l'histoire et vas vers le pays (Genèse XII, que je I ) . Depuis ce verset, se déroule au fil d'événements qui ont pris naissance en terre de Canaan. La seconde dimension religieuse est la d'Egypte joug où le peuple s'est défait à la de l'esclavage et de l'exil. fois Alors que patrie, pour atteindre "la terre promise", pour le retourner s'agissait dans cette de son quitter terre et pays, pour il il quitter du Avraham peuple s'agissait de sortie l'Egypte y sa pour retrouver sa liberté. Tous ces facteurs d'unité du peuple expliquent deux décisions des assises nationales : (Mai 1984), la prochaine assemblée aura lieu à Jérusalem .en 1985 et le F.I.P.E. (1) prendra en charge plusieurs recommendations concernant l'éducation 1 - Fonds d'Investissement pour l'Education. juive, - 203 - notamment un programme de formation des maîtres de l'enseignement du P.A.C.E.J. religieux (programme dans le cadre d'action et de coopération pour l'éducation juive). Quant à la notion de culture, 60 % des témoins interrogés lui sont favorables, dont les parents et les anciens élèves en quasi-totalité. les 40 % non d'importance, Régional et de l'équipe Pour religieuse est : pour qui elle a peu se composent surtout du grand Rabbin exception). profane concernés, En revanche, éducative eux, la (tous notion de l'essentiel et tout le c'est-à-dire musique, sans culture reste est danse, art, télévision, cinéma, théâtre, camps de vacances. En revanche, enrichissement les autres trouvent à la participation des enfants différentes activités mouvements de communautaires culture intérêt culturelles jeunesse et ou à travers les centres s'intègrent dans la vie française aux comme les et ses de la diverses expressions. Compte-tenu bénéficiaires impossible dans sa de de l'image que l'école, il se font les nous apparaît de faire revivre le judaïsme classique forme idéale. l'équipe éducative, l'enseignement religieux se caractérise parl'étude continue Pour et par l'influence de la Torah différents domaines de la vie, dans les alimentant ainsi la crainte- de Dieu et appelant chaque individu à son service. Reconnaissant que dans la communauté, pratique religieuse exceptionnel, au milieu une environnant. connaissance donner des est perçue comme un phénomène constituant un problème par entre deux options : la Nous nous trouvons l'une consiste à juive rapport complète, et "unités de connaissance" en alors transmettre l'autre tant à que - 204 - moyens qui permettront d'approfondir ces dans l'avenir. Dans ce cas, notions une alternative nous paraît se dessiner : continuer la méthode actuelle, qui favoriserait amènerait à nouveau une identification un pluralisme de programme devrait mode se positive et de Ce vie. fonder sur des objectifs éducatifs qui analyseraient les termes et les données de la tradition, nécessaires à une identité complexe, tout en adaptant les aspirations pédagogiques aux réalités de la communauté et de l'entourage. Au cours de nos entretiens, nous avons constaté que les enseignants des disciplines religieuses reconnaissent actuel, pas les carences du système scolaire qui croyants ne ne et parvient pas à former conscients, et ils des Duifs persistent dans leurs méthodes. Par ailleurs, la communauté souhaite assurer sa continuité chez les et attend de l'école qu'elle élèves une certaine développe fidélité fondée sur l'appartenance. Si l'école en prend conscience, son engagement reconnaissance de l'école membres pourra s'intensifier réciproque sera enrichie. de choisir de la et la communauté Elle permettra entre plusieurs à facettes et ses du judaïsme, dans l'éducation. Quand nous nous posons la question sur les différentes options de l'existence juive, nous nous demandons pourquoi le jeune Duif choisit sa personnalité. reconnaître fait, mais que le Il nous appraît l'identité juive est judaïsme d'assumer constitue juste de d'abord un surtout jugement de valeur et un choix conscient. un - 205 - Référons-nous concernant le au modèle de Louis Rath terme de "choix". Selon lui (1) sept critères sont nécessaires pour effectuer un choix : 1 - L'homme doit effectuer son choix librement. 2 - Le choix doit se faire sur plusieurs alternatives. 3 - Le choix doit avoir lieu après une réflexion suffisante. 4 - Le choix doit être valorisé par la personne qui l'a fait (fière de l'avoir fait). 5 - Le choix doit recevoir l'approbation publique. 6 - Le choix doit devenir un mode de conduite. 7 - L'homme recommencera son choix à différentes occasions. Ces effet, critères conviennent pour notre étude. la décision dépend non seulement mais aussi de son environnement. par du En Juif Un Juif pourrait, exemple, renier son identité mais l'expérience de l'histoire a montré que ce choix n'engage pas le non-Juif. Juif Les dans orthodoxe, Il alternatives sont variées le monde réformé, moderne : aspects peut un être laïque, sioniste ou assimilé. ne peut être réformé que s'il a différents •il pour de la confronté tradition les et de l'histoire. De même, une conversion au catholicisme peut suivre le processus d'assimilation. Notre choix subit donc l'infuence de notre famille et de la communauté qui nous entoure. Nous avons noté que l'identité se définit en fonction de trois domaines fondamentaux, idéologique, historique et 1 - Rath L : Values and Teaching - Colombus - Ohayo 1966, pp. 28-30 - 206 - sociologique. valeur : Tous chaque l'engagement pas une trois exigent un jugement individu conçoit pas de la même manière et n'accorde donc signification identique è la Dans le domaine idéologique, les ne de commandements commentaires, vie juive. la tradition inculque impératifs de la* Torah tout aussi rigoureux, et les rédigés au cours des siècles par des hommes de grande foi. Cet héritage nous biblique, dont génération en parfois parvient à travers génération, Torah, la connaissances et cinq Dieu, tradition de renforcée et confrontation croyances. expressions avec Nous principales en : la le Peuple, la Terre et le Messie. La juive l'Alliance, aussi parfois dans retrouvons littérature la signification fut préservée modifiée d'autres la connaît d'autres termes tels la Sainteté et, bien entendu, elle est concernée relatives à par les l'homme valeurs et au universelles monde, qui la rapprochent d'autres traditions. Cette idéologie consiste à analyser méthodi- quement les expressions traditionnelles qui peuvent être définies par le lien qui existe entre elles, à savoir : qu'il Dieu a donné la Torah è son Peuple vive l'attente la Sainteté en influencé la vie du peuple, sociale recevra naturelles tels la des- Ce qui était réalité et politique est devenu relations dans D'autres événements ont certai- truction du Temple et l'Exil. Les d'Israël du Messie par lequel l'humanité l'Alliance divine. nement Terre pour entre centre les d'espoir. différentes expressions de la vie juive se sont transformées. Pour rôle la Torah, bien que fût'amoindri par la dispersion de la juive, de les orthodoxes, son société vit son importance se renforcer : la notion "peuple sans terre" devint plus spirituelle l'aspiration messianique reçut une dimension et de - 207 - réhabilitation. confrontée De au même, problème la pensée juive de la justice de fut Dieu : Pourquoi ce silence pendant la longue souffrance de son peuple ? En lui, revanche, voulut révélations lumières le mouvement réformiste moderne, redéfinir historiques et considèrent de judaïsme et à la face philosophie l'émancipation. Les selon l'humanité avance vers l'ère messianique. sioniste non religieuse, et destin : mission comme la terre. culture une La Torah exalte il remplit est eux, L'option le peuple est maître de de rédemption. symbole pour sa part, en mettant fin à l'exil, une des la Torah comme une morale. terre d'Israël est dévalorisée et, peuple aux réformés le judaïsme comme une religion et communauté de croyants, La le le son sa représentée spirituelle et Dieu comme le de l'âme du peuple dans son expression la plus élevée. Nous remarquons que tous ces courants de pensée se sont référés aux notions fondamentales du judaïsme et, de là, ont été confrontés au problème de options, Dieu. Ceux qui ont cherché sans la Torah, et ont perdu une dimension essentielle fréquemment, neutre" en d'autres se sont intégrés dans la "société dehors du monde juif (assimilés). Cependant, le domaine de l'histoire est plus facile à cerner que l'idéologie. celui La de la tradition théologie juive et de présente des personnages exceptionnels, des héros, des rois, des prophètes, étroit, paysages. des martyrs ou des combattants, en lien dans leurs aventures, avec la terre et ses Ce monde culturel de l'histoire ne com- prend pas seulement la Torah et les commandements : il s'est enrichi d'une certaine évolution lative religieuse, légis- grâce à l'expérience du peuple. - 208 - De plus, l'Araméen, ajoutés à culturel. l'Hébreu, Cette position le Yiddish, le Ladino se sont de élargissant le patrimoine situation implique une l'école juive relative à prise de l'histoire. Lorsqu'un Juif s'attache aux données historiques de son peuple et les intègre à sa personne comme création culturelle, il renforce son une identité. Celui qui ne s'y réfère pas ignore sa culture. Le les domaine sociologique pour sa part relations entre le Juif, et ses coreligionnaires ceux qui ne partagent pas sa foi. les alternatives concerne s'éclaircissent Le choix quand et ces questions sont posées : - Qui suis-je ? - Comment puis-je identifier mon groupe d'appartenance ? - D'autres ont-ils le même sentiment à mon égard ? - La communauté à laquelle j'appartiens, que peut- elle attendre de moi ? - De quelle manière communauté d'autres sans puis-je rompre appartenir mes groupes envers lesquels à une relations avec j'éprouve des sentiments de fraternité ? - Pouvons-nous rester un groupe différent sans être haïs ? Et le devons-nous ? Telles jeune sont Juif. correspondent autres", et appartenance, égard comment les questions qui préoccupent Ces en fait à la notion concernent les réalités le réactions et leur manière de nous concevoir l'identité ? une sociologiques "Nous problème et notre à notre identifier. qui les de des autres éducation le Alors, préserve - 209 - Il convient, après avoir analysé différentes attitudes face idéologiques, historiques et sociologiques et façon dont d'étudier est leur notions à travers un choix, les élèves l'objectif de toute école juive. Nous du judaïsme, comme c'est le cas dans cette école traditionnelle, mais un contenu et une didactique capables de faire découvrir aux élèves le fondement idéologique expressions culturelles comme le peuple, la ce un programme qui ne s'appuie plus sur le commentaire des notions sur la signification, acquérir les valeurs de l'identité, proposons seul trouvent comment, pourraient qui elles aux les religion... trouverait la terre, Ainsi pensons-nous que l'éducation toute l'encouragement s'exprimerait des son efficience pour à une identification positive qui par le lien conscient et continu des trois dimensions de l'identité juive. Cette école pourrait représentatifs (idéologique, des proposer des différents historique, faits domaines sociologique) et offrir plusieurs possibilités. Dans cette optique seraient choisis les textes et les sujets à enseigner. Compte juive tenu de la situation de aujourd'hui la communauté où ne semble pas se dessiner un accord sur la "meilleure" idéologie, les événements historiques les "plus importants" ou la "véritable" appartenance, l'école a pour rôle de maintenir une tension créatrice entre l'individu et entre la fidélité et l'ouverture à méthode ne demande aux autrui. pas à l'école de élèves dans la fidélité à un courant de l'universel, former unique, polariser son enseignement sur un judaïsme trois notions de l'identité. L'école, Ce.tte les mais lié qui - 210 - présenterait ces trois dimensions et l'ensemble des choix existant société dans la pensée, juive, représenter pourrait la l'histoire et alors communauté et meilleurs moyens matériels et la réellement bénéficier pédagogiques. de Ainsi réussirait-elle vraiment quand ses élèves sauraient adopter et une attitude sérieuse face à la connaîtraient ainsi réagir. Il différentes manières nous apparaît donc important parents, les maîtres et les insistent pour constitue une éducation qui permette dans cadre de la que de que les reponsables communautaires le tradition l'enseignement tradition le et "choix" dans une perspective de la continuité juive. Nous la estimons que l'encouragement à culture juive sous renforcerait le ses différentes fondement religieux motiver les jeunes de la communauté. communiquerait-elle l'envie enseigner facettes et pourrait Ainsi l'école d'en savoir plus sur cet enseignement fondé non sur la neutralité, sur un large national, consensus religieux, mais culturel et assurerait-elle une meilleure et sauve- garde de l'identité juive. Suite aux différents entretiens et aux témoignages recueillis concernant les méthodes, programme et fondamentale de clairement : moyen le contenu éducatifs, notre L'école juive étude de Lyon privilégié pour assurer la l'identité ? se la question pose que l'école de donc est-elle un préservation de Considérant que la loi juive faisait un devoir aux communautés d'ouvrir une école même le construire une synagogue, juive est, aujourd'hui, avant mais que une institution sociologiquement contre-nature de par l'attrait de - 211 - l'assimilation, besoin même que l'éducateur doit se soucier du de recevoir une éducation juive mais aussi faire face à 1'environnement socio-culturel ; et que l'enseignement l'enseignement général juif se surajoute nous ne pouvons à quant à nous, formuler qu'une seule réponse : Peut-être ! Que l'on voulions, ne de pense cette l'ambivalence. pourtant manière, Aussi pas que nous nous réfugier voulons-nous dans expliquer les raisons qui nous portent à croire que c'est dans ce "peut-être" que se trouve une Demandons-nous différentes d'abord manières si, de réponse réaliste. indépendamment concevoir la des vocation juive, l'école donne à l'enfant la compréhension et la connaisance du judaïsme, le prépare à devenir un élément adulte adulte, fidèle et attaché au Peuple, qui accomplisse certains devoirs, actes et qui ait, l'attitude juive. principalement certains face aux événements de la L'ensemble des un vie, témoignages, ceux des anciens élèves ne l'a pas démontré. Alors l'école comment pourrions-nous, juive, dissolvantes sauvegarde ? les préserver Précisons qu'il par le biais de des influences s'agit toute la France, scolarisée). la des enfants de la communauté organisée" inscrits à l'école juive (260 élèves à Lyon, pour de La soit 7 % de majorité la 10083 population communautaire tend à l'assimilation, vit en dehors de toute structure et est appelée "les Juifs de Kippour" (1). Elle aspire 1 - Allusion aux Juifs qui visitent une fois par an la synagogue au jour du Grand Pardon. - 212 - à la société moderne, ouverte, évite le repli sur soi et refuse toutes les aliénations du ghetto et des obligations la faible Cela explique fréquentation des écoles juives. l'école, si elle connaissances parvient requises, l'instrument les religieuses. à donner n'est pas, adéquat pour inculquer obligations et les pratiques. Néanmoins pour autant, les devoirs, Si c'est ce que l'on attend d'elle, nous craignons que cet ne arrive que le soit déçu. l'école consiste usages bien Il reçus sûr, inculquée à expliquer, en milieu rôle à familial. les parents. espoir joué par commenter des Dans elle corrobore et avalise la par les ce cas, formation Le cadre de vie dans lequel évolue l'enfant (famille, école, communauté) exige que l'éducation soit à la fois non-formelle. Si formelle et l'on attend d'une école détachée de la famille et de la communauté qu'elle parvienne à inculquer des notions totalement étrangères à l'enfant, on ne peut que tomber dans l'illusion. Comment alors, l'école pourrait-elle acquérir les vertus de fidélité, faire de dévotion et le comportement moral et spirituel qui en découle ? En abordant ce recherches l'école formation des sujet, et nous avons constaté sondages, laissent que les sujet de insuffisance de entrepris apparaître une au chez les enseignants religieux ainsi que lacunes dans le contenu des programmes et des cours. Ces derniers, en général, ne sont pas encore au point et appellent d'être reconsidérés. une De même sorte de contradiction apparaît-elle dans les relations avec les parents. Les enfants sont soumis à la fois à la diversité de la société, et au monde - 213 - unifié du judaïsme l'intérieur flit, les tel qu'il de l'école. parents est présenté Pour leur éviter un con- doivent être conscients de signification et de la finalité de l'école cela à : ils doivent participer à la vie de en leur proposant des cours de judaïsme, la Pour l'école, d'hébreu, et les amener aussi à participer plus activement à la vie scolaire, afin d'assurer un suivi des études juives à magique la maison. pour Il n'y a sauvegarder pas de l'identité, solution mais nous croyons qu'il est possible de ralentir le rythme de l'assimilation grâce à une éducation juive appro- priée. Nous estimons que l'école juive doit modeler simultanément l'enfant, la pour pensée et les obtenir de lui sentiments une de participation active à un mode de vie juif ; il faut alors abolir la séparation entre éducation formelle et non for- melle. L'école seule ne pourra relever ce défi. Une nouvelle structure sera à édifier, où en action des mouvements de jeunesse, tions. entreraient des institu- Ce serait donc une nouvelle école, liée aux mouvements d'été, de avec incluant les jeunesse, des organisant programmes trois des éducatifs facteurs camps variés, principaux de 1'identité. Les informations et connaissances capacités acquises reçues, en classe devront touver leur application pratique dans la vie des mouvements jeunesse. analysées Prières, charité seront les de expliquées, et traduites dans la pratique. En bref, une culture variée et enrichissante est à inventer pour ces enfants si on veut les l'essence du judaïsme. devra échoir aux Pour cela, professeurs. voir atteindre un rôle Ces majeur derniers ne - 214 - seront pas seulement les dispensateurs du savoir mais des exemples rayonnants, des exemples à imiter pour les élèves. trouveront mis en Les facteurs de réussite ainsi fortement accrus. oeuvre enseignant pour sont la Or les formation négligeables, nuls. Il est inacceptable du pour ne pas comme se serait-il maîtres plus facile dévoués et dire que la communauté accuse l'école juive quand elle n'a pas devrait à moyens personnel "d'échec" il s'en cette de exigence. recruter compétents Combien des si pourvu élèves- l'image de l'enseignant était revalorisée. Autre conséquence positive : la communauté s'y trouverait intéressée et investirait davantage, car elle voudrait bénéfique à existe-t-il agir pour une pédagogie la formation de ses jeunes. De un "échec" des écoles juives l'enseignement Quand soutenir de celle-ci richesses la langue est ignorée, de la quant hébraïque ce sont Tradition même à moderne. toutes qui les restent inaccessibles. On ne peut se satisfaire de voir les élèves arriver à lire en seulement des textes simples qui ne les captivent pas alors que toute la littérature Lamartine, hébreu française (Victor Chateaubriand....) leur est Hugo, accessible et les motive davantage. Il y l'étude a donc nécessité de l'hébreu. d'aborder autrement Une ambiance hébraïque vécue dès l'école maternelle pourrait avoir une influence positive. la C'est parce que l'enfant n'acquiert maîtrise de l'hébreu que les programmes pas de l'école sont pauvres. Combien seraient-ils enrichis par une meilleure connaissance de l'hébreu ? Mais - 215 - comment demander un meilleur niveau d'hébreu les enseignants l'ignorent et n'ont pas suivi formation indispensable ? rations, quand d'ordre A cet égard, politique ou la les décla- idéologique, des leaders communautaires concernant l'éducation juive "comme seul garant de la pérennité du peuple" ne sont pas suivies par l'ensemble de la communauté et la plupart de ses cadres. La sauvegarde nombreux facteurs, environante permettre pour de l'identité ; ceux , famille, l'école qu'un dépend a école, elle qui de société seule certain pourcentage par exemple, donc ne de peut réussite continueront les études dans une "Yéchiva" (séminaire religieux avec internat) ou qui effectueront leur immigration vers Israël, où le problème de l'identité ne se pose pas. Quel cette sera le devenir de l'école juive identité culture seule dans dissonante l'adhésion religieuses disant que habitudes "société Herman (1970) complète peut assurer l'identité juive. la ? une aux la et de ouverte" de affirme prescriptions continuité Zvi Yaron (1974) le confirme les actes extérieurs tels que folkloriques ne peuvent être transmis génération spirituel de l'avenir. Seul le cohérent du judaïsme reste la nécessaire de que la survie de l'identité de en les à contenu condition juive. La Religion serait donc l'élément d'identité juive qui assure la survie de l'école en milieu ambiant . nonjuif. Mais comment cet élément pourrait-il demeurer intact malgré le affecte la écrit à ce propos : processus de société occidentale laïcisation ? Chalet qui (1976) - 216 - "Notre société moderne, "loisirs, la avec le développement des généralisation "promenades dominicales des week-ends, lointaines, "possibles grâce à l'automobile, des rendus la multiplication "des résidences secondaires, porte en elle le germe "de l'athéisme, "est porté qui atteindra, si aucun remède n'y d'ici là, les générations de "l'avenir" (1). Ce phénomène de laïcisation a aussi touché l'école juive. L'étude jeunes de D. Duifs constituent écoles, Nord-Africains l'écart en la grande majorité des suivent religieuses Bensimon (1971) montre que entre France, qui effectifs des moins fidèlement les que leurs pères. Et les observances elle les générations par le explique détachement des usages religieux. Le mieux christianisme a changé des traditions pour adapter la religion à l'homme d'un monde pleine mutation. réformes Dans le judaïsme, de en telles ont été tentées pour l'accommoder è la vie quotidienne en milieu non-juif. Le Mouvement réformiste cherche à adapter la vie religieuse à la culture environnante et, ainsi, à arrêter mouvement au Duif la laïcisation de la jeunesse. a modifié des traditions pour moderne la pratique dans Ce faciliter la vie quotidienne : Possibilité de se déplacer en voiture et d'allumer le feu, femmes prières mixtes d'hommes et de dans.la synagogue, introduction de l'orgue et d'une chorale dans la synagogue, facilités des mariages religieux entre Juifs et non-Duifs... 1 - CHALET 3. A. : Monseigneur Lefèbvre, Paris : Pygmalion, 1976, p. 127. - 217 - Plus modéré est le Mouvement conservateur, proteste qui contre la modification extrême entreprise par le mouvement réformiste. Il tolère des réformes mais non poussées à l'extrême d'hommes et de femmes, : Prières mixtes tête découverte hors de la synagogue... A ce pluralisme religieux s'oppose le Mouvement orthodoxe, mosaïques dire qui base la religion sur de la Bible et du Talmud les (1)» c'est-à- sur l'observation stricte des traditions. conçoit la réforme des tradition comme une qui favorise L'école de en ainsi le processus Lyon y appartient ; mouvements et lois de Il hérésie laïcisation. deux autres ne représentent qu'une minorité à Lyon France. respecte-t-il Mais un tel les pluralisme l'identité juive ou, au religieux contraire, menace-t-il la cohésion et la distinction du groupe juif ? A cet égard, Albert Memmi (1962) écrit : (2) "Le terrible problème de son existence (du Juif) au "milieu des autres a certainement "son allure particulière à cette religion "exigeante, "à commandé, la (juive) coercitive, omniprésente et tatillonne fois. "menacée donné Car est la "indiscutablement "formaliste cette religion que moins elle vétusté commode qui et si soit : est plus formelle et celle de la plupart des plus peuples "parmi lesquels vit le Juif... 1 - L'ensemble de commentaires sur les traditions juives de la Bible transmises oralement. 2 - MEMMI A. : Portrait d'un Juif . Paris, Galli- mard, 1962 pp. 357-359. - 218 - "Le formalisme religieux (...), c'est la "réaction d'auto-défense, un moyen de sauvegarde de "la conscience •"rapidement disparaît. "dépendance ou "religion, Dans les d'opression, la commme "comporte "risque collective, sans laquelle un peuple l'éclatement assurément, grave de conditions de ruine la de la pour un groupe mourir à de famille, humain, soi-même... Si un la "religion juive avait été mouvante et aimable, elle "se serait délirée, noyée, et le Juif avec elle. Sa "mission très tôt fixée, "le fut de garder le Juif, et Juif a dû la maintenir soigneusement intacte "pour se maintenir lui-même." Comment juive peut, dans l'exigence alors, cette demeurer situation à d'un judaïsme formel et strict face au de laïcisation ? seulement une religion, mais une méthode de vie. un identité due phénomène C'est une ensemble religieuse, Le judaïsme n'est pas comme nous l'avons noté, C'est un ensemble de vie. d'éléments culturelle, paradoxale variés ethnique de nature et nationale dans lequel chaque élément peut servir de base à la judaïté juive. et de mode Cependant donc, formalisme strict, de l'identité que la religion exige un le judaïsme, comme ensemble des éléments d'identité élaboré, en ce d'expression sens juive, reste qu'il permet flexible et è de chacun choisir un aspect de l'identité qui soit conforme à ses conceptions. En conséquence, une partie, des individus se sentiront Juifs par l'adhésion à religion, d'autres par l'attachement à la culture, d'autres enfin par la combinaison de deux du judaïsme ou de trois à la fois... la éléments - 219 - La cohésion dans une telle situation possible ? est-elle D'après Kurt Lewin (1948), ce n'est pas la similitude ou la dissimilitude des individus qui constitue sort. et le groupe, mais l'interdépendance de Il affirme que chaque groupe social contient devrait contenir des individus caractères. Donc, malgré la de différents diversité composantes possibles de l'identité juive, des le Juif demeure cohérent et distinct. Nous aimerions l'identité juive souligner sont dynamique. Elles événements extérieurs facteurs que l'école souvent une variable sont souvent affectées concernant le tels qu'une poussée et par des "Juif". Des d'antisémitisme, danger menaçant le peuple juif, un l'éclatement d'une guerre en Israël peuvent les entraîner è se replier sur eux-mêmes. Herman (1970) déclare que des événements tels que la guerre des six jours, créent un climat psychologique qui réanime l'identité juive parmi ceux qui se déplacent vers l'extérieur. Par ailleurs, cours de d'Israël, de Zvi Yaron (1974) situations de mariages difficiles que, pour au l'Etat nous pouvons remarquer le resurgissement l'identité auprès affirme dans la jeunesse de la Diaspora ceux qui ont mixtes. Cela été assimilés s'exprime par par des d'argent et par le soutien politique et social. et des dons Le Ouif voit en Israël, non seulement l'"Etat Refuge", mais aussi une normalisation de sa condition juive. Quant il se sent menacé, communauté ; cela il cherche à retrouver la s'explique par les événements atroces qui l'ont marqué dans son histoire. - CLONCLUSION GENERALE 220 - - 221 - L'école juive est un facteur d'intégration jeunes un dans la société française s niveau scolaires françaises, niveau de l'institution. de leur judaïsme, pratiqué. Ils nalité, au bon pour l'avoir vécu et familiale. de Mais camara- ils sont de se réadapter à un deuxième cycle lycée ou l'ambiance est différente. structure autre en outre, plus ont apprécié l'esprit l'ambiance contraints des grâce Ils sont, conscients derie, Ils obtiennent d'études équivalent à celui institutions des de Cette nouvelle ne sera pas sans influencer leur personleurs habitudes, leur mode de vie,leur identité. Nous avons remarqué que ceux qui proviennent de familles dont traditionnelles les parents deviennent et, rôle positif ne persévèrent. sont pas pratiquants, le dans ce cas, l'école aura rempli un dans le processus Pour d'autres, Certains, de rejudaïsation. enfin, leur passage ne les aura pas marqués et sur eux l'influence restera aussi agissante j de l'assimilation pourtant, subsitera en eux un certain intérêt pour le judaïsme. On comprend alors les plaidoyers et les réitérés du nouvelles d'un Grand Rabbin de France en créations d'écoles malgré pian d'action, le manque faveur d'hommes communautaires. Le déjudaïsation l'emporte sur les structuration éducative. La communauté tend vers de l'inexistence perspectives France appels et de phénomène de efforts de l'assimilation juive de comme • une asymptote, sans pouvoir l'atteindre totalement dans un avenir prévisible. Dans son modèle du "Système Personnel", Ziller conçoit cinq étapes pour aboutir à un "Concept ' du Moi" une ou à résistantes. "Identité du Moi" les plus - 222 - Identité Rôle Comportement Valeurs Attitudes Facteurs Prévus Un changement d'attitudes vis-à-vis de l'école juive grâce à des "facteurs prévus" s'impose. cette étape, et il faut arriver à ce que les membres de soutiennent la communauté effectivement. changement des valeurs qui, Il remplira structuration un de leaders organisée, en la résultera un à son tour, entraînera à une modification des comportements. elle Dans rôle A ce essentiel l'identité. En stade, dans la outre, des changements sont à effectuer en son sein concernant les Programmes d'Etudes Duives, en sorte qu'ils deviennent plus attrayants : En ce qui concerne les enseignants, une plus l'hébreu en ce arrivent 3uifs, par une formation qui les conduise grande créativité (connaissances de et de nouvelles méthodes pédagogiques) qui à concerne aider tant les parents, les enfants à se pour à ; qu'ils conduire à l'intérieur qu'à l'extérieur ; en et enfin en ce qui concerne les élèves pour développer en eux une plus grande implication communautaire. rattaché à dans la vie Un mouvement de jeunesse devra être l'école pour permettre une éducation - 223 - informelle complémentaire (sorties, loisirs, voyages...) Il serait souhaitable de parvenir à fondation d'internats suscitant le d'un mode de vie juif et, vers Israël complément développement éventuellemnt de diriger des sujets capables d'y éducatif la authentique. recevoir Une un éducation dispensée en tenant compte de toutes les dimensions de l'identité (religieuse, culturelle et nationale) aura plus élèves de chances de marquer la des rayonner écoles sur juives. leur majorité Alors, communauté, des ils pourront attirer d'autres jeunes par l'originalité de leur identité. D'où la gnement à éléments autres expressions l'ensei- fonder sur des mais s'ouvrir aussi sur de l'identité qui deux sont : la commu- les mouvements de jeunesse, la partici- active dimension : culturelle à travers les centres nautaires, pation s'impose l'école juive doit se religieux, dimension de conclusion qui à la vie de la communauté, et la nationale à travers l'expression moderne la vie nationale israélienne (Hébreu moderne, Histoire contemporaine, échanges culturels...) Ces Grand éléments Rabbin de France, Sirat, bien contrôler juive vont dans le sens que cette vues du le Professeur René Samuel celui-ci ne Ecole. des puisse Il considère comme la priorité des priorités imposer ou l'éducation et déplore 82 % des enfants juifs de Frarvce ne reçoivent aucune sorte d'éducation à aucun moment. Pourtant, que lors de notre rencontre du 4/7/84, nécessité il souligna la de s'ouvrir sur l'extérieur et d'éviter le repli sur soi. Il accorde une importance majeure - 224 - à la revalorisation du souhaite une relatives au appelle statut normalisation recrutement, des sur à la enseignants, les questions rémunération et les directeurs d'écoles à collaborer à la réalisation de l'ensemble de ces projets. La ferme conviction du Grand Rabbin Sirat la centralité d'Israël (dimension nationale) la vie des communautés en renforcer l'identité Diaspora, en et la continuité entre les générations. est dans vue des de liens Il en est de même en ce qui concerne l'enseignement sentiment de sur Jérusalem solidarité entre membres et le du Peuple leur passé, juif. Les jeunes connaîtront se souviendront les textes de bibliques, parleront l'hébreu, sentiront que leurs racines sont en terre d'Israël, Juifs vibreront du monde, aux joies et aux peines s'inséreront dans une société des où les trois composantes de l'identité (Torah, Peuple, Terre) s'imbriquent harmonieusement. A première vue multiple, cette formation n'est qu'"une", car le judaïsme est un tout : c'est une histoire, une loi, une langue, toutes une terre, un avenir à construire et ces notions doivent être dispensées dans le même souffle afin de créer l'être juif. Programme démesuré, s'en là tâche de l'éducateur ne trouve pas facilitée. parents, sont l'école Cette formation, et le mouvement de jeunesse les seuls dispensateurs possible, les en mais aucun des trois n'est capable de l'assurer seul. A l'école connaissances, menées de juive, et front le jeune ses études avec "savoir-vivre" juif : les va acquérir religieuses études des seront générales de professeurs consciencieux et - 225 - programmes bien structurés, connaissances sérieuses et approfondies tendues traditionnels, par l'intérêt pour l'état d'Israël solidarité dans des textes un souset la avec les Juifs de toutes les Diasporas, langage qui s'adapte à la mentalité de jeunes soumis aux pressions du monde extérieur pour aider au développement de leur personnalité. Le mouvement de jeunesse permet au vécu juif dans une atmosphère de détente de s'intensifier. Il est un partenaire famille persuadé oeuvre surtout quant la est déficiente ou l'école trop religieuse. Cependant, comme essentiel, si que lui, à l'éducateur, quel qu'il soit, le jeune dont il a la est charge est, un des maillons d'un peuple qui a accomplir, il réussira à ressentir ce "dur bonheur d'être Duif", lui une faire dont parle André Neher, et à lui faire prendre conscience que, grâce la à son engagement, il peut hâter la venue de justice et de la paix dans le monde. s'attacherait ainsi à son école, au judaïsme qu'elle incarne. Le jeune à son message et 226 A N N E X E S 227 I AGENCE TELEGRAPHIQUE JUIVE BULLETIN QUOTIDIEN 14,RUE GEORGES BERGER 75017 Paris - T e l . 2 2 7 . 4 5 . 9 8 Télexï6408î2F Commission Paritaire n* 50777 SEPTIEME ANNEE EN EXCLUSIVITE D'INFORMATIONS VENDREDI 11 FEVRIER 1977 NUMERO 15 Une enquête-sondage de la SOFRE! QUI SONT LES JUIFS DE FRANCE ? • • • • 700 000 JUIFS EN FRANCE DONT3SP_Q0J) DANS L A REGION PARISIENNE UNE POPULATION JUIVE R E L A T I V E M E N T JEUNE FORTE PROPORTION DE T R A V A I L L E U R S M A N U E L S UN TIERS DE M A R I A G E S E X 0 6 A M I Q U E S , ET FORTE PROPORTION DE C E L I B A T A I R E S Paris, 10 f ev. Pour la première fois dans leur histoire, les Juifs de Francs ont fart l'objet d'une enquête-sondage donnant un portrait précis de cette minorité nationale. La SOFRES, à la demande conjointe de trois grandes institutions de la Communauté organisé*, le Consistoire central de France, l'Appel unifié juif de France et ie Fonds social p i f unifié de France, a effectué cette enquêtesondage sur le plsrc national entre les mois de mai et d'octobre 19?£. Le Bulletin quotidien de l'A.TJ. en publie, en exclusivité, tes conclusions et les commentaires. Ce sondage précise le pourcentage des Juifs dans l'ensemble de le population française ; la répartition de la population juive de France par tranche d'âge, par catégories socio-professionnelles ainsi que la répartition géographique. L'enquête cerne avec précision l'attachement et la définition du judaïsme de chaque Jurf de France et;dcnnetespremiers éléments chifirés sur un problème qui préoccupe particulièrement les responsables de cette communauté, le taux de «mariages mixtes» (exogamiques) sonnant une première indication sur les chances de permanence CE cette minorité. Alors que les responsables communautaires et les sociologues estimaient jusque là les effectifs entre 450 000 et 550 000 DENOMBREMENT L'ensemble des Juifs de France représents 1,38 % de la population française de plus de 15 ans. Extrapolé à l'ensemble de 51 millions de Frar>csi$ syant une résidence principale individuelle (collectivités exceptées)... \s population juive de France est de 700 OOO personnes environ. personnes, ie sondage révèle qu'il y a en France environ 700 000 Juifs, pour pius de la m ortie installés dans la région parisienne. La deuxième concentration importante se «tue dans les régions méditerranéennes. La population juive de Francs est en générale plus jeune que la moyenne pstionale. La pyramide des âges fait bien entendu ressortir les «coupes sombres» dues aux exterminations de la Seconde Guerre mondiale. Bien des clichés quant aux appartenances socio-professionnelles des Juifs de France tombent avec cette enquête. Le groupe des travailleurs manuels vient numériquement en tête. Il y a relativement peu de commer^nts et d'industriels dans cette communauté, f/iais au pian national, dans certaines activités professionnelles comme l'industrie, le gros commerce, les professions libérales t t les cadres supérieurs, il y a proportionnellement plus de Juifs. Enfin, résultat remarquable de ce sondage, il y a environ un tiers de coupies exomsgiques (mixtes) dans l'ensemble de la population juive, mais cette tendance ne semble pas s'aggraver, les jeunes faisant aujourd'hui moins de mariages «mixtes». AGE de 15 » 25 ans de 25 è 49 ans 50 à 64 ans 65 ans et plus êgéi 27 % 41 % 15 % 16% Cette population est relativement jeune. Cette même enquête indigue pour /'ensemble de la population française. 21 % de moins de 25 ans (contre 27% pour les Juifs). Les évaluations faites jusqu'à présent sur des bases non scienPar ailleurs, ia population juive marque un creux entre 50 et rfîgues par des personnalités de la communauté juive ou des so65 ciologues variaient entre 400 OOO et 550 OOO. Le chiffre réel de- ans dû aux exterminations de ta dernière guerre mondiale. vrait se situer aujourd'hui entre 600 OOO et 700 OOO. Juifs en Cette même tranche d'âpe constitue 20 % dans /'ensemble de t population nationale (contre 15 % pour /es Juifs). francs. D REPARTITION SOCIO-PROFESSIONNELLE • Manuels."...... 29 % (agriculteurs, artisans, petits entrepreneurs, ouvriers) • Cadres moyens et employés •professions libérales et cadres supérieurs..... . . . • commerçants et industriels • inactifs 23% .16% 11 % 21% Dans la population juive de France, les travailleurs manuels sont relativement les plus nombreux. Les commerçants et industriels sont les moins nombreux. 228 - Industriels- Gros commerçants , - Prof euiora libérales • Cadres supérieurs • Petits commerçants . . . . . . . . • Agriculteurs -Ouvriers - Personnel de service , • Cadres moyens et employés.. , 4,8% 3,5% 3-7% 2,8% 034% 0,98% 1,62% 13% REPARTITION GEOGRAPHIQUE Si l'on compare è l'ensemble de la population française on constate que les travailleurs manuels juifs constituent 0,63 % ;les (Selon 8 régions nouvelles regroupant les 21 régions de programm cadres moyens et employés : 1J35 % ; les professions libérales et cadres supérieurs :2,67 % ; les commerçants et industriels :2J20% les inactifs: 0,83% O Région parisienne 54% Dans le détail, la répartition socio-professionnelle se fait de la façon suivante : Ensemble JUIFS de la population •Cadres moyens • Ouvriers dont ouvriers qualifiés O.S. et manoeuvres personnel de service 23 % 22 % 17% 32% 10 % 8% 4% 15% 12% 4% • Inactifs • Cadres supérieurs et affaires 21 % 20 % 24% 7% 16 % 6% 4% 1% 12% 7% 3% 13% dont Professions libérales fit cadres supérieurs Industriels et gros commerçants > Commerçants et artisans > Agriculteurs .. >Nord 2% >Est t> Bassin parisien 7.5% 6% >Ouert C> Sud-Ouest >Sud-Est > Méditerranée 2% 5% 6,5% 16 % / / faut relever que près de 380 000 Juifs résident dans la région parisienne. Les communautés de l'Est (dix départements réunis) ne représentent plus que 7,5 % du judaïsme français. La population juive des départements le long de la Méditerranée, des Pyrennées orientales aux Alpes Maritimes et aux Hautes Alpes, est deux fois plus nombreuse que celle de l'Est. De nouvelles communautés (2 %) sont implantées dans l'Ouest de le France, dans des régions (Vendée, Charente, Finistère) où les Juifs n'étaient pas présents. DEFINITION DE L'APPARTENANCI L'enquête précise qu'il y a dans la population juive de France A % d'artisans (bijoutiers, fourreurs, confectionneurs etc) et 7 % de petits commerçants. La proportion d'ouvriers est de 18 % et de personnel de service de 4 %, ce qui est à noter. Les Juifs sont-ils présents en plus grand nombre dans certaines professions ? Oui, répond l'enquête : alors que dans l'ensemble de la population il y a 7 % de cadres supérieurs et d'affaires, le chiffre est de 20 % chez les Juifs, donc trois fois plus. Par contre, pour le personnel de service (garçons de cafés, employés de maison, manoeuvres), la proportion est la même. Les industriels et commerçants juifs sont quatre fois plus nombreux que dans la proportion nationale, et les agriculteurs quatre fois 'moins nombreux. Enfin, dans les professions libérales et cadres supérieurs, il y a près de trois fois plus de Juifs. Un calcul de la tpénétration moyenne» des Juifs précise cet proportions. (Rappelons que les Juifs constituent 1J38 % de la population nationale). Sur un échantillon représentatif de la population française de 15 ans et plus, se sont dédsrés : • Juifs • Israélites 0,95 % 0,60 % Sur l'ensemble, se sont définis comme : • Juifs et Israélites • Juifs non Israélites • Israélites non juifs Juifs Israélites '-JJ. 11 % 57 % 32% 1,8. La plupart des Juifs se reconnaissent comme tels " Ceux qui se déclarent t Israélites* constituent à peine te tie de la communauté. La majorité se déclaré juive. ' l \ T A U X DE CONJOINTS EXOGAMIQUES «ISRAELITES» et c JUIFS» JUIFS • Age: • moins ds 25 arts • 25 à 49 ans • Plus de 50 ans 31% 39% 30% ISRAELITES 22% 45% 32% ^ Catégorie socio-professionnelle : • Commerçants et artisans • Cadres moyens • Cadres supérieurs et affaires • Ouvriers ^ ! 1 | 229 9% 20% 23% 24% 15% 28% 17% 20% 52% 9% 13% 59% 5% 22% • Age : 22% 24% 34% •moins de 35 ans • 35 a 49 ans • 50 ans et plus «ï> Catégorie socio-professionnelle : • Cadres moyens et employés • Cadres supérieurs et professions libérales • Commerçants, artisans, industriels • Ouvriers, personnel service ' 34% 34% 19% 19% Régions : «Région parisienne • Est «Méditerranée Actuellement, il n'y a pas de tendance à l'accroissement des tmariages mixtes*. Les conjoints exogames sont moins nombreux dans les couches d'âges jeunes et leur nombre croît avec l'âge. Les conjoints exogames sont moins nombreux dans les milieux modestes ou dans les professions à environnement juif. Dans les professions traditionnellement juives (commerce, artisanat), le milieu juif offre une Ceux qui se déclarent t juifs* sont plus Jeunes. Ceux gui se dé- protection. Dans les professions à niveau d'instruction élevé, dans finissent comme tisraélites* se trouvent dans les couches âgées et les milieux intellectuels où l'acculturation est forte, le nombre des dans les classes moyennes. Ils sont presque deux fois plus nom€ mariages mixtes* augmente. breux dans la région méditerranéenne.. Les deux définitions s'équilibrent pratiquement dans la région parisienne. Il faut souligner que l'enquêteur n'a donné aucune définition \ préalable à tjuif* et « Israélite*.. L'enquêté s'est défini de luimême, dés la première question posée à la totalité de l'échantillon national, en clioississant une ou plusieurs appartenances j parmi : Bretons, Occitans, Basques, Corses, Alsaciens, Catholiques, Protestants, Chrétiens, Arabes, Musulmans, Juifs, Israélites. U APPARTENANCE DES CONJOINTS 56 % des Juifs de plus de 15 ans sont mariés. (Ensemble de la population : 7 0 % ) ..73% . .27% Taux de conjoints exogamiques . .24,5 % , .36 % (Pour comparaison : protestants : 39 %» musulmans : 22 % catholiques : 6 %) Il y a plus de célibataires dans la communauté juive de France que dans l'ensemble de la population nationale. Cela pourrait être dû en partie à la rela tive jeunesse de la popula don juive. Dans la communauté juive de France, il y a environ un tiers de couples ayant fait un mariage exogamique (dit mariage mixte). POUR LA PREMIERE FOIS EN FRANCE Un sondage sur la communauté juive se heurte à deux difficultés principales : qui est Juif ? Première question fondamentale qui permet le dénombrement le plus large. Quel est l'échantillon représentatif de la population juive de France ? Aucun fichier des organisations juives ne le donnait jusque là. Il fallait, donc déterminer pour la première fois cet échantillon. M. Emerïc Deutsch, président-directeur-général de la SOFRES COMMUNICATION nous a précisé la première question posée aux personnes interrogées : ; - On peut appartenir par ses origines, , par son éducation, par sa culture, par conviction ou par tradition à différents groupes. Parmi ces groupes quels sont ceux auxquels vous appartenez, vous personnellement ? Etesvous marié ? A quel groupe appartient votre conjoint ? Suit une liste : Breton, Arabe, Protestant, Juif, Catholique, Occitan, Musulman, Israélite, Basque, chrétien, Corse, Alsacien. Cette question a été posée à 23 554 personnes selon un échantillon représentatif de la population française. Il faut souligner que c'est l'un des échantillons les plus larges qui soit dans de telles enquêtes. L'enquête a été effectuée en dix vagues successives de trois questions sur un échantillon d'environ 2000 personnes représentatif de l'ensemble de la population française. «Il s'agit donc bien d'un sondage national et non en milieu juif» précise M. Deutsch. 326 enquêtes ont répondu qu'ils étaient juifs et/ou israélites. Devant la difficulté, sinon l'impossibilité d'une définition moderne du Juif, l'enquêteur a donc proposé une «question très ouverte» et offert deux terminologies «juif» et «israéUte», laissant aux enquêtes le soin de se définir. La seconde difficulté venait. du fait que jusque là les Juifs n'ont jamais été répertoriés en France ««t qu'il n'existe pas (Suite p^ge 4) 230 .SONDAGESOFRES ( S u i t e de la p.3) CONDAMNATION D'ISRAËL d'échantillon représentatif du milieu juif, nous a déclaré M. Deutsch. En interrogeant un échantillon national aussi large, l'enquêteur s'est doté d'une statistique de base qui pourra dorénavant être utilisée pour tout sondage à l'intérieur même de l'ensemble des Juifs de France. Ainsi, dans l'avenir, il ne sera plus nécessaire de procéder à un sondage sur l'ensemble de la population française, il suffira d'appliquer à un milieu juif choisi de façon aléatoire, les caractéristiques découvertes par ce premier sondage et d'obtenir un .échantillon représentatif après «redressement». M . Deutsch prépare un nouveau questionnaire qui précisera les origines des Juifs (sépharades, ashkénazes, géographiques...), les pratiques culturelles et cultuelles, la ccacher o u t h » , la pratique des fêtes. Ce prochain sondage qui aura lieu en mars et sera connu à la prochaine rentrée, déterminera les «attitudes» des Juifs de France, c'est à dire'Jeur attachement à la communauté et à ses organisations, à Israël, au judaïsme Cette première enquêtesondage ouvre ainsi la voie à une meilleure connaissance des Juifs de France, qui constitue la première communauté d'Europe occidentaTè et la quatrième dans le monde après les Etats-Unis,-Israël et l'Union soviétique. G.F. «••• » • •! i l . m LE DELEGUE DE L'O.LP. N'ENTRERA PAS AUX U.SA. Washington, 10 fev. Le gouvernement américain a interdit l'accès aux Etats-Unis de M. Sabri Jiryis, délégué de l'O.L.P. qui avait été invité à participer à un séminaire de l'«American friends service committee» (quakers). Les motifs du refus étaient que M. Jiryis appartenait à une organisation illégale au regard de la loi américaine et qu'il avait donné de faux renseignements pour obtenir u n visa lors de son dernier séjour en novembre dernier. LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME ADOPTE UNE PROPOSITION DE L'O.LP. Genève, 10 fev. (de notre correspondant. Sari Raaber). La commission des Nations unies pour les droits de l'Homme, réunie à Genève, a décidé d'envoyer un télégramme au gouvernement israélien pour lui demander de mettre fin aux «mauvais traitements infligés aux prisonniers arabes dans les prisons israéliennes». Cette proposition avait été suggérée par un représentant de l'O.L.P. qui a le statut d'observateur. Parmi les 32 délégués de la commission, 22 dont la France ont approuvé l'envoi de ce télégramme. Les EtatsUnis, le Canada et la Costa-Rica ont voté contre. La Lybie a refusé de participer au scrutin. L'Allemagne, l'Autriche, la Grande-Bretagne, l'Italie et la Suède se sont abstenues. Au cours de la discussion sur ce texte, le délégué israélien, M. Theodor Miron, (qui a le statut d'observateur) s'est élevé contre les accusations portées contre son pays. Il a notamment démenti que deux détenus soient morts dans ta prison d'Ashkelon, tout en admettant que cette prison était surpeuplée. Reprenant un à un les arguments développés par le représentant de l'O.L.P. à la commission. M. Miron a fait valoir que : - Les «prisonniers d'Ashkelon ne sont pas détenus pour leurs opinions politiques mais concamnés pour des délits de violence et de meurtre». -. Le comité n'a pas le droit de soutenir ces détenus. Envoyer le télégramme proposé par l'O.L.P. équivaut à condamner Israël sans avoir procédé à aucune vérification. - La grève de la faim s'est terminée depuis deux semaines. La Croix rouge internationale n'a fait aucun rapport sur les prisons israéliennes et ses délégués sont volontiers invités à leur rendre visite. KURT WALDHEIM REÇU AVEC RETICENCES EN ISRAËL Jérusalem, 10 fev. (de notre correspondant Gif Sedan). Poursuivant sa mission au Proche-Orient, M. Kurt Waldheim, secrétaire général de l'O.N.U., a quitté jeudi matin Amman pour Jerusalem. M. Waldheim a été accueilli à l'aéroport d'A tarot, dans la partie-est de Jérusalem, par M. Ygal Alton, ministre israélien des Affaires étrangères. Il a déclaré à des journalistes que cette arrivée à Jérusalem n'avait aucune signification politique et que l'objet de savisite était de discuter de la situation au Proche-Orient : «Je ne suis pas venu en tant que médiateur, a-t-il déclaré, mais en tant que secrétaire général des Nations unies, dans le but de trouver des voies et des moyens pour renouveler le processus des négociations». M. Waldheim s'est ensuite entretenu avec M. Allon et a précisé, à l'issue de l'entretien que «la question du rôle de l'O.N.U. dans le processus des négociations pour la paix avait été éclaircie». Une nouvelle rencontre Waldheim-Allon, qui n'était pas prévue au programme a été annoncée pour vendredi. Ce même jour, M. Waldheim rencontrera le président Ephrafm Katzir, et le premier ministre M. Itzhak Rabin, et d o n nera une conférence de presse avant de partir pour le Caire dans l'après-midi. Cependant, malgré la cordiafcté de cet accueil, la mis- AUJOURD'HUI : 6 PAGES BTTLLETXTI QUOTIDIEN D'INFORLLATIONS sion en Israël de M. Waldheim s'avère particulièrement délicate face aux réticences de l'opinion publique. Le «Haaretz» qualifie tes deux journées de son séjour de «deux jours de trop» et le «Jérusalem Post» se demande sur quelle autorité se fonde M. Waldheim pour essayer d'organiser la prochaine conférence de Genève. Il faut noter aussi que la venue prochaine et attendue du secrétaire d'Etat américain, M. Cyrus Vance, porte quelque peu ombrage à la visite du secrétaire ténéral de l'O.N.U. D'autre part, les commerçants de Naplouse se sont mis en grève pour rappeler «l'urgence de la solution du problème palestinien» et un mémorandum soulignant que «l'O.L.P. est le seul représentant légitime du peuple palestinien» et exigeant le «retrait d'Israël des territoires occupés» a été remis par un comité représentant des maires et chefs de conseils locaux de Cisjordanie. Au terme de son séjour en Israël, M. Waldheim se rendra une seconde fois en Egypte- .14, rue George» Berg«r 75017 PARIS Directeur de la publication Adam LOSS RESEAU Agence Télégraphique Juhr* Bureaux : Buenos Aires - Jérusalem Johannesbourg - Lima Londres - New Yorx - Paria Sao Paulo Correspondant* : Amsterdam - Bonn - Budapest Bruxelles - Copenhague Genève - Oslo - Vienne Tel Aviv - Montréal - Mexico Nations Unies - Ottawa Rio de Janeiro - Washington Melbourne. j ' i \ i AUTRES PAYS Agence France Presse. j i I Administration : Tél. 7S5.93.94 \ Publicité : Tél. 924.35.35 ABONNEMENT (France) ^ • 1 an : 2C0 F - 6 mois : 120 F | Impresiion : 14, rue Georges Berger 75017 PARIS Reproduction interdite sauf accord spécial. 231 ECOLE P R I V E E J U I V E DE LYON SUBVENTIONNÉE SOUS rpm PAR LE CONTRAT FONDS SIMPLE SOCIAL J U I F AVEC UNIFIE L"ÊTAT 4Q, r u e A l e x a n d r e B o u t i n - 6 9 1 0 0 V I L L E U R B A N N E Tel, C7B) 5 2 . ^ 4 . 9 7 S mm 24.38.91 •n"3 Lyon. le Chers Parents, L'Ecole Juive de Lyon, sous contrat simple avec l'Etat, dispense : * Un Enseignement Général conforme aux programmes officiels de l'Education Nationale. * Un Enseignement Juif adapté à tous les niveaux, permettant un approfondissement de notre culture la plus authentique. Dans une ambiance saine et studieuse, vos enfants sont à l'abri de toutes les tentations de la vie actuelle et de ses excès. L'Ecole Juive accueille vos enfants à partir de 4 ans : — Jardin d'Enfants — Ecole Primaire — C.E.S. de la 6' à la 3' ? L'Ecole, Juive permet à votre enfant de s'épanouir dans le respect des valeurs traditionnelles et dans l'attachement à la Communauté et à ISRAËL. Pensez-y et dans cette attente. Nous vous prions de croire, Chers Parents, à l'assurance de notre Cordial Chalom. Le Rabbin Régional Le Rabbin, Le Président du Président Statutaire. Richard WERTENSCHLAG Jacques POULTORAK Comité Le Président Exécutif - des Parents d'Elèves Robert FISCHEL Alain LEWI INSCRIPTIONS DU LUNDI AU JEUDI de 9 H 00 à 12 H 00 et de 14 H 00 à 17 H 00 de 10 H 00 à 12 H 00 LE MOIS DE JUILLET Permanence Munissez-vous du livret de famille et du dernier, bulletin scolaire. Pour plus de renseignements, téléphonez au 24-38-91 ou retournez la carte ci-jointe. IMPORTANT: Les inscriptions ne. seront définitives qu'après examen du dossier scolaire. 232 R E G L E M E N T DU C O L L E G E I N T E R I E U R P R I V E JUIF DE *—- LYON I) BJTS DE L'ECOLE JUIVE * Encouragerrcnfantset Parents à l'étude de la Torah et à l'accomplissement des Mitsvot ainsi qu'à vivre les problèmes qui se posent à la Communauté et L IsraSl. * Dispenser un enseignement juif authentique parrallèlement à un enseignement général conforme aux programmes de l'Education Nationale et ce, dans un climat d'équilibre et d'harmonie. * L'Enseignement et l'action de l'Ecole doivent, en tous points, \ être conformes à nos prescriptions religieuses et aux recommanda-î tions des Guedolei Hatorah. Il) HORAIRE SCOLAIRE L'Ecole Juive de LYON dispense son enseignement ; - du lundi au jeudi de B h 30 à 1? h 30 et - le vendredi de 8 h 30 à 12 h 30. Une cantine scolaire est en place, obligatoire pour tous les élèves du primaire et du secondaire. III) ARRIVEE Les élèves se présenteront a l'Ecole quelques minutes avant 6 h 30 dans une tenue décente et en état de propreté. Les garçons doivent avoir une casquette ou une Kippa et, à partir de la 6èrne, les filles porteront une jupe ou une robe couvrant les genoux» Ils se rendront directement dans la cour de récréation. Les élèves ne doivent apporter a l'Ecole que les objets nécessaires à l'activité scolaire du jour. Les élèves du secondaire doivent toujours avo: leur carnet de correspondance sur eux. Tout élève doit éviter d'apporter de l'argent, des bijoux de valeur ou des gadgets. IV) CIRCULATION Il est interdit aux élèves de pénétrer sans autorisation dans une salle de classe, dans la cuisine ou dans l'ascenseur, de circuler dans les couloirs, de monter dans les étages,de jeter des papiers par terre. 233 V) CLASSE Les élèves veilleront au respect et au bon état de leur classe, dos meubles et du matériel scolaire qui leur est confié (livres et cahiers). Il est interdit de jeter ou de gaspiller les craies, d'annoter les livres, de faire des entailles dans le bois des tables ou tout autre dégât. Les cases et cartables seront tenus en ordre. Sauf cas exceptionnel, les élèves ne doivent pas se rendre aux WC pendant les heures de classe, VI) RECREATION La sonnerie de la cloche ( normale ou de sécurité) est un signal "'• impératif. Les élèves doivent donc cesser jeux ou activités dès son retentissement. Les élèves ne doivent pas se livrer à des jeux dangereux ou brutaux. Les jeux de balle ne sont pas permis. Il est interdit d'écrire sur les murs ou les portes de l'Ecole. Vil) REFECTOIRE Avant le repas, les élèves doivent faire Nétilat Yadaim. Pendant le déjeuner, il est interdit de se lever, de changer de place sans autorisation et de gaspiller la nourriture. Le repas sera toujours suivi de Birkat Hamazone. VIII) RELATIONS Les élèves doivent respecter tous les adultes de l'Ecole et leur obéir. IX ) INFIRMERIE En cas d'accident ou d'indisposition, même légère, l'élève blessé ou indisposé doit immédiatement prévenir le maître de surveillance. x ) CONGES ABSENCES La liste des congés ayant été donnée en début d'année, les élèves doivent s'y conformer. Un élève n'a pas le droit de s'absenter si ce n'est pour des raisons de santé. Toute absence doit être justifiée par un mot d'excuse des parents. Aucun élève n'est autorisé à sortir de l'Etablissement sans autorisation préalable de la Direction, 234 XI) ENTREE'& SORTIE L'Ecole décline toute responsabilité quant aux élèves arrivant avant 8 h 15 ou qui restent après 17 h 35. Les élèves du Secondaire font la Tefilat Chaharit à 8 h 30 et Minha à 17 h 15. XI1 ) PARTICIPATION AUX FRAIS DE SCOLARITE Les familles s'engagent en début d'année à s'acquitter des frais "d'écolage" rie leurs enfants. Les charges de l'Ecole étant constantes, l'absence d'un élève ne justifie pas une réduction des frais de scolarité. Cette participation des familles est exigible le 15 de chaque mois au plus tard le 20. Tout retard abusif sans motif valable pourrait entraîner une décision d'exclusion. Pour l'année scolaire 1982/1983, le coût de l'élève s'est élevé à Frs 650 se répartissant comme suit : - transport 150 F - cantine 200 F - scolarité 300 F 650 F lIH) TRANSPORT SCOLAIRE Pour des raisons évidantes (sécurité notamment), nous tenons une liste précise des élèves transportés dans les deux circuits d'autocar. Toute modification exceptionnelle ou durable ne peut être envisagée sans demande écrite de la famille et autorisation de la Direction en fonction des possibilités. En tout état de cause, aucun changement ne pourra se faire dans la même journée. Aucun adulte - y compris les Parents - n'est autorisé à emprunter le transport scolaire. XIV) ASSURANCE L'Ecole Juive a souscrit un contrat d'assurance garantissant sa Responsabilité Civile à raison des accidents corporels ou matériels causés par les enfants à des tiers et des accidents £°£P9J,els seuls causés aux enfants placés sous sa garde. 235 La garantie est étendue du fait du trajet du domicile à l'école et vice versa. Sont donc exclus les dommages matériels que les élèves causent à leurs camarades, XV) CONTACT AVEC LES FAMILLES * Des rencontres Parents-Professeurs sont régulièrement organisées pendant l'année ( 5 en moyenne). Les familles pourront donc avoir un contact avec les Enseignants de leurs enfants lors de ces réunions. Le corps enseignant se dégage de toute responsabilité concernant les progrès scolaires d'un élève si ses parents ne participent pas a ces rencontres, * Si un Parent désire une rencontre en dehors de ces réunions, il; devra demander par écrit un rendez-vous. De même, tout contact avec la Direction (suggestion, inscription, radiation, orientation, ,,,) doit se faire par écrit ou sur rendez—vous, * Les familles ne pourront en aucun cas rencontrer un membre du Personnel à l'entrée ou à la sortie des classes. Un rendez—vous ou, pour les problèmes mineures, un mot écrit sont impératifs, * En ce qui concerne les appels téléphoniques, les familles sont priées de ne pas appeler aux heures d'arrivée et de départ des élèves ainsi que pendant les heures de repas. Toutes ces dispositions permettront au Personnel Administratif oe s'occuper sérieusement de toutes les demandes sans pour autant gêner le déroulement des études et la surveillance, Xtfl%"^RECONDUCTION DE L'INSCRIPTION Le maintien d'un élève à l'Ecole Juive est réétudié chaque année, L La reconduction de l'inscription n'est pas automatique. Elle est subordonnée au respect des buts et du caractère spécifique de 1' l'Ecole Juive, En outre, en cas de manquement notoire au présent règlement, l'exclusion définitive peut se faire, même au cours de l'année scolaire. Il est à noter, que les réductions ne sont accordées qu'aux familles qui collaborent positivement avec l'Etablissement et dont les enfants donnent satisfaction (travail et conduite). 236 FONDS SOCIAL JUIF UNIFIE FJSJ.U. CRÉÉ EN 1B50 (association régie par la loi du 1er Juillet 1901) 19, Rue de Téhéran - 7500B Paris - Tél. «53.17.28 STATUTS approuvés por b Conseil î\!afioncl réuni en session exfrooidinaire le 9 janvier 1983 FONDS SOCIAL JUIF UNIFIE BUTS ET COMPOSITION ARTICLE 1 Le Fonds social juif unifié (F.S.J.U.) qui a son siège à Paris 8ème 19, rue de Téhéran, est une association conforme aux dispositions de la loi du ter juillet 1901. ARTICLE 2 Organisme central de la communauté juive de France dans le domaine social, culturel et éducatif, le F.SJ.U. contribue par son action au maintien et au développement de la vie juive en France. Il favorise dans ce but les rapports de la communauté juive de France avec Israël. Il participe de même au développement de ses relations avec les communautés juives dans le monde. En vue de l'accomplissement de sa mission : —Il anime et coordonne , dans les domaines de sa compétence, l'action des organisations subventionnées. —Il suscite la création de programmes et d'institutions correspondant à des besoins nouveaux. —Il réunit les ressources nécessaires à son action et décide de leur affectation. 238 ARTICLE 3 1-MEMBRES ACTIFS : cette qualité appartient a toute personne majeure a)ayant adhéré aux but» du F.SJ.U. tels qu'ils »ont définit à l'article 2 et réglé la cotisation annuelle fixée par le Conseil National. bjayant apporté son soutien au F.SJ.U. par sa contribution annuelle à la collecte de l'Appel Unifié Juif de France. 2-MEMBRES.ADHÊREriTS: cette qualité appartient aux associations ou brgômime» exerçant leurs activités au sein de le communauté juive de France sur le plan national, régional ou local et ayant adhéré aux buts du F.SJ.U. définis à l'article 2 des présents statuts. Cette adhésion comporte l'engagement de respecter les dispositions de (a Charte qui définit les rapports du F.SJ.U. avec ses membres adhé-^ rents et de verser la cotisation annuelle fixée par le Conseil National. L'admission des membres adhérents est prononcée par le Conseil National sur proposition du Comité Directeur. 3-MEMBRES HONORAIRES : peuvent être désignés comme membres honoraires les" personnalités ayant rendu des services éminents au F.SJ.U. ou exercé des responsabilités importantes au sein d'une institution communautaire. La qualité de membre honoraire est décernée par le Conseil National sur proposition du Comité Directeur. Les membres honoraires sont invités è participer aux travaux du Conseil National avec voix consultative. AhlICLE 4 LE qualité de membre se perd par le défaut DE rè-çlement de lé cotisatiors ou par l'exclusion prononcés pa~ le Conseil National sur proposition du Comité Directeur, l'intéressé étant invité préalablement è iournir des explications. 2 ARTICLE 7 Le Conseil National se réunit sur convocation du Comité Directeur ou sur la demande écrite d'un tiers de ses délégués. Il doit se réunir au moins une fois par an. Les délégués sont convoqués par lettre simple adressée au moins un mois avant la date de la session. Le Conseil National élit , parmi les membres présents, un président de session et deux vice-présidents. Il élit également un secrétaire et des adjoints pour rédiger le procès-verbal et le compte rendu des séances. Lors de chaque session, le Conseil National constitue une Commission des Mandats, composée de trois membres, chargée de vérifier la conformité des candidatures aux présents statuts. L'ordre du jour est arrêté par le Conseil National sur proposition du Comité Directeur et comporte obligatoirement les questions dont l'inscription a été demandée par un tiers des délégués. ARTICLE 8 Le Conseil National, en session ordinaire, délibère valablement à la majorité simple des délégués présents ou représentés. Chaque délégué ne pourra détenir que deux pouvoirs de collègues empêchés. ARTICLE 9 Le Conseil National peut être convoqué dans les mêmes conditions que ci-dessus, en session extraordinaire, è fin de modifier les statuts ou de prononcer la dissolution du F.SJ.U. Le Conseil National ne peut délibérer valablement en session extraordinaire que si les deux-tiers de ses délégués sont présents ou représentés dans les conditions prévues è l'article 8. Toute décision devra être prise à la majorité des trois-quarts. ARTICLE 10 LE COMITE DIRECTEUR Le Comité Directeur est composé de 30 è 35 membres. 30 membres sont élut pour quatre ans par te Conseil National su scrut i n majoritaire secret. Il» sont rééligiblei. Seront déclarés élus, les candidats qui auront recueilli le plus grand nombre de voix et, au minimum, te dixième des suffrages valablement exprimés. Ces 30 membres peuvent s'adjoindre , au maximum, cinq membres supplémentaires choisis parmi les délégués au Conseil National, en raison de leur compétence. Leur nomination est soumise è ratification à la plus prochaine session du Conseil National. ARTICLE 11 Le Comité Directeur se réunit au moins six fois par an sur convocation du Président. Il se réunit en outre , dans les dix jours qui suivent la demande qui en est faite par un tiers de ses membres. Les décisions sont prises è la majorité absolue des voix. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante. L'absence è six séances consécutives entraîne la démission d'office de membre du Comité Directeur. Le Comité Directeur élit, parmi ses membres , au scrutin secret et è la majorité absolue pour tes deux premiers tours de scrutin,è la majorité simple au troisième tour : le Président, les Vice-Pfésidents, le Secrétaire Général et le Trésorier de l'association. Ces deux derniers membres peuvent percevoir des indemnités de fonction. ARTICLE 12 LE BUREAU EXECUTIF. Le Bureau Exécutif est composé de huit membres. Il comprend le Président de l'association, le Secrétaire Généra), le Trésorier, ainsi que cinq membres nommés pour A ans par le Comité Directeur parmi ses membres. Le Président de l'association est président de droit du Bureau Exécutif. En cas d'empêchement, le Président peut déléguer sa fonction à un membre du Bureau Exécutif. Le Bureau Exécutif se réunit sur convocation du Président ou è la demande de deux de ses membres. Il ne peut délibérer valablement que si trois de ses membres au moins sont présents. Les décisions sont prises è la majorité absolue des voix. En cas de partage la voix du Président est prépondérante. 5 241 ARTICLE 13 LA DIRECTION GÉNÉRALE. Sur proposition du Président du F.SJ.U., le Comité Directeur désigne 1e Directeur Général et le Directeur Générai-adjoint. La Direction Générale participe aux travaux des instances du F.SJ.U. avec voix consultative en cas de scrutin. Elle peut se faire assister, selon la nature de l'objet, de chefs de service ou de chargés de mission. ARTICLE 14 LA COMMISSION ARBITRALE La Commission Arbitrale est composée de 5 membres titulaires et de 3 membres suppléants élus pour 4 ans par le Conseil National sur proposition du Comité Directeur ou de 25 membres du Conseil National. Ils doivent être âgés de 25 ans révolus, avoir la qualité de membres du F.SJ.U. et seront choisis pour leur compétence et leur autorité morale au sein de la communauté juive de France. Leurs fonctions sont incompatibles avec celle de membre du Comité Directeur. Ils sont membres de droit du Conseil National. La Commission Arbitrale est saisie par le Comité Directeur ou le Conseil National, ainsi que par requête signée de 100 membres actifs ou adhérents. Elle connaît de toute violation alléguée des statuts, du Règlement Intérieur ou de la Charte, et en assure l'interprétation. Elle veille à l'application des statuts et présente au Conseil National toutes propositions d'amélioration des statuts. Elle est également consultée sur toute proposition de modification desdits statuts. Elle entend les explications des parties et, faute de conciliation, rend sa décision motivée au plus tard dans les deux mois. Les organes du F.SJ.U. sont tenus d'exécuter la décision rendue. Tout membre du F.S.J.U. qui ne se conformera pas aux décisions de la Commission Arbitrale sera réputé démissionnaire d'office. La Commission Arbitrale statue a la majorité des voix. En cas de partage la voix du Président est prépondérante. 242 lit -COMMISSIONS. ARTICLE 15 Le Comité Directeur et le Bureau Exécutif peuvent nommer des commissions d'étude pour tout objet qu'ils jugent convenable. Leurs membres seront choisis parmi les délégués au Conseil National. Ces commissions pourront consulter toutes personnes compétentes de leur choix. | IV - COMITES REGIONAUX ET LOCAUX.} ARTICLE 16 Sur proposition du Comité Directeur, le Conseil National peut décider la création de comités régionaux et locaux. Les élus locaux et régionaux au Conseil National sont membres de droit des comités régionaux et locaux. Ces comités auront pour mission de promouvoir, sur les plans régional et local. l'action du F.SJ.U. Le Comité Directeur vérifie la régularité de l'élection des Présidents des comités régionaux et locaux. Cette élection doit être ratifiée par le Comité Directeur. ( V - D E T A C H E ^ E i a DE FONCTIONNAIRES. ARTICLE 17 Le Comité" D i : f r £ j ' et l~ Fu-eaj E>.£cjîif f-ru-rn: é:rir~.en! confie' des missions Et des lèches tempc-taires, tént è Feris qu'en province ; è des fonctionnelles détachés de leur srjrninistrEîion d'origine. LE nomination è ces empois sere p"ononcée rvec l'cpprobetion du •pouvernement. Ces détachi-mt-nts ne pourront s'effectuer que riens le limite de six. fVI-RESSOURCES. | ARTICLE 18 Les ressources de l'association te composent : 1—du revenu de ses biens 2—des cotisations de ses membres et des fonds recueillis lors de manifestations organisées et prévues par la loi du 1er juillet 1901. 3-des subventions publiques (Etat, départements, communes, établissements publics) ainsi que des subventions privées. 4—Du produit de le collecte organisée annuellement parmi les membres de la communauté juive de France. ARTICLE 19 Le Conseil National , sur proposition du Comité Directeur, désigne deux commissaires aux comptes pris en dehors des délégués au Conseil National. Ils auront pour mission de contrôler les comptes de l'association lis pourront, è cet effet, procéder è toutes investigations utiles. Ils feront rapport au Conseil National. VII - DISSOLUTION. ARTICLE ?C Lt C'ESDluiiori ou F.SJ.U. jx-irra ê;:t pro r o-.r~- p.a- décision eu 0_".i?i! N'étions' corn-roué en session t>.:nc>-c."&•'£. Çer.f OrC'sbi" oiv.-c t : e f i i - f Cô'i; \ei conôh'iom a rricjoriié p f .*.?: £ I enice fc. Lr Conseil Notions! nommeri un ou plusieurs irpjicJBVf-urs e'. dé^onerè les etsociations auxquelles &?re dévolu l'aciii ne", provenôn: oe le liquibc'.ion. 244 | VH1 - DISPOSITIONS DIVERSES. | ARTICLE 21 L» Charte définit les relations entre le F.SJ.U. et les membres adhérents Un Règlement Intérieur précise le fonctionnement des organes du F.SJ.U. Toute modification de le Charte ou du Règlement Intérieur wre soumise £ l'approbation du Conseil National. 9 mm 2/7/1982 LISTE DES OEUVRES SUBVENTIONNEES PAR LE FSJU LIST OF ORGANIZATI0N5 AND AGENCIES AFFILIATED AND SUBSIDIZED BY FSJU ALLIANCE ISRAELITE UNIVERSELLE 45, rue La Bruyère - 75009 PARIS 280 35 00 . Ecole Normale Israélite Orientale 6 bis, rue Michel Ange - 75016 PARIS . Ecole de Pavillons-Sous-Bois 35, rue Robert Estienne - 93320 PAVTLLONS-SOUS-BOIS AMICALE DES ANCIENS DEPORTES JUIFS DE FRANCE 14, rue de Paradis - 75010 PARIS 288 36 60 -848 16 17 770 04 83 ASSOCIATION DES ARTISTES PEINTRES JUIFS 19, boulevard Poissonnière - 75002 PARIS ASSOCIATION DES ECRIVAINS ET JOURNALISTES JUIFS c/o M. LENEMAN 1, r u e T r é t a i g n e - 75018 PARIS 255 37 36 ASSOCIATION INDEPENDANTE DES ANCIENS DEPORTES ET INTERNES JUIFS 68, r u e de l a F o l i e Méricourt - 75011 PARIS 805 28 60 ASSOCIATION DES MAISONS D'ENFANTS ET DES CENTRES DE FORMATION PROFESSIONNELLE Château de Laversine - 60740 SAINT-MAXIMIN 1 6 / 4 / 425 03 2 BUREAU DU CHABATT 42, r u e des Saules - 75018 PARIS 259 16 40 COMITE D'ACTION SOCIALE ISRAELITE DE MARSEILLE (CASIM) 61, r u e de l a Palud - 13006 MARSEILLE 16/91/ 54 37 1 COMITE D'ACTION SOCIALE ISRAELITE DE PARIS (CASIP) 60, rue Rodier - 75009 PARIS 526 16 50 CENTRE D'ANIMATION CttMJNAUTAIRE 5 , rue d'Angoulême - 30000 NIMES 16/66/ 26 19 ï - CENTRE CaMJNAUTAIRE DE PARIS 19, boulevard Poissonnière - 75002 PARIS 233 64 96 CENTRE DE DOCUMENTATION JUIVE CONTEMPORAINE e t MEMORIAL DU MARTYR JUIF INCONNU 17, r u e Geoffroy L'Asnier - 75004 PARIS 277 44 72 COMITE JUIF D'ACTION SOCIALE ET DE RECONSTRUCTION (COJASOR) 6, rue Rembrandt - 75008 PARIS 766 04 74 CENTRE JUIF D'ART ET DE CULTURE ISRAËL JEFROYKIN 68, r u e de l a F o l i e Méricourt - 75011 PARIS 805 28 60 CENTRE COMMJNAUTAIRE 3 , rue d e Jérusalem - 13100 AIX-EN-PROVENCE 16/42/ 26 69 : CENTRE COMMUNAUTAIRE tl r,,o B ^ i l i o , , _ A7ZTY\ DHAMMP 1 f i / 7 7 / 71 Ç1 ! 246 2 - CENTRE COMMUNAUTAIRE 19, place Pierre Sêmard - 34500 BEZIERS 16/67/ 28 75 98 CENTRE COMMUNAUTAIRE 15, place Charles Gruet - 33000 BORDEAUX 16/56/ 5262 69 CENTRE COMMUNAUTAIRE 3, rue de BÔne - 06400 CANNES 16/93/ 99 24 95 CENTRE CULTUREL JUIF 6, rue Jay - 38000 GRENOBLE 16/76/ 87 40 36 CENTRE COMMUNAUTAIRE 49, rue Boucher de Perthes - 59000 LILLE 16/20/ 54 78 84 CENTRE COMMUNAUTAIRE Edmond Fleg 4, Impasse Dragon - 13006 MARSEILLE 16/91/ 37 44 91 CENTRE COMMUNAUTAIRE DE LA .ROSE 31, avenue des Olives - 13013 MARSEILLE 16/91/ 70 05 45 CENTRE COMMUNAUTAIRE 39, rue Elie Bloch - 57000 METZ 16/87/ 75 04 42 ; CENTRE COMMUNAUTAIRE \ 27, rue Ferdinand Fabre - 34000 MONTPELLIER 16/67/ 79 68 93 CENTRE COMMUNAUTAIRE 19, boulevard Joffre - 54000 NANCY 16/83/ 32 10 67 CENTRE COMMUNAUTAIRE 8, rue des Trois Frères Bernadac - 64000 PAU 16/59/ 62 37 85 CENTRE COMMUNAUTAIRE Parc Gameson, 13 rue P.'L. Courrier - 24000 PERIGUEUX CENTRE COMMUNAUTAIRE Impasse Le Botté - 6914C RILLIEUX 16/78/ 88 50 89 CENTRE COMMUNAUTAIRE 14, rue du Rempart Saint-Etienne - 31000 TOULOUSE 16/61/ 23 36 54 CENTRE COMMUNAUTAIRE - MAISON DES JEUNES20, allée Picard - 69200 VENISSIEUX 16/78/ 70 16 38 CENTRE COMMUNAUTAIRE 4, rue Malherbe - 69100 VILLEURBANNE 16/78/ 84 04 32 CENTRE DE DROIT HEBRAÏQUE 6, square Lesage - 75012 PARIS CENTRE INTERUNIVERSITAIRE DES HAUTES ETUDES JUIVES c/o M. VARSAT - 88, rue de Tocqueville 75017 PARIS CENTRE D'INFORMATION ET DE DOCUMENTATION ISRAa-PROCHE- ORIENT 134, rue du Faubourg Saint-Honorë - 75008 PARIS * 359 75 40 CENTRE CULTUREL CENTRE RACHI/CUEJ 30, boulevard de Port-Royal - 75005 PARIS 331 98 20 CERCLE AMICAL 52, rue René Boulanger - 75010 PARIS 205 60 82 CERCLE BERNARD LAZARE 17, rue de la Victoire 878 63 06 75009 PARIS COMITE POUR LA LANGUE ET LA CULTURE YDDISCH EN FRANCE c/o M. VARSAT - 88 rue de Tocqueville - 75017 PARIS CONSEIL EUROPEEN DES SERVICES COMMUNAUTAIRES JUIFS 4 bis, rue de Lota - 75116 PARIS 553 31 26 336 15 COMMISSION FRANÇAISE DES ARCHIVES JUIVES c/o M. Bernhardt BLUMENKRANZ - 12, rue Emile Faguet 75014 PARIS 44 CONSISTOIRE CENTRAL et SEMINAIRE ISRAELITE DE FRANCE 17, rue Saint-Georges 75009 PARIS 526 02 56 COOPERATION FEMININE 19, rue de Téhéran 75008 PARIS 563 53 41 fcONSEIL REPRESENTATIF DES INSTITUTIONS JUIVES DE FRANCE (CRIF) 19, rue de Téhéran 75008 PARIS « 561 00 70 DEPARTEMENT EDUCATIF DE LA JEUNESSE JUIVE 19, boulevard Poissonnière 75002 PARIS 508 46 80 ECLAIREUSES ET ECLAIREURS ISRAELITES DE FRANCE 27, avenue de Ségur 75007 PARIS 783 60 33 ECOLE AQUIVA 9, Quai Zorn - 67000 STRASBOURG 16/88/ 35 48 58 ECOLE ARIEL 23 bis, rue Dufrénoy - 75016 PARIS 504 94 00 ECOLE LUCIEN DE HIRSCH 70, avenue Secrétan - 75019 PARIS 208 84 14 ECOLE RAMBAM 15, rue des Abondances - 92100 BOULOGNE 605 27 19 ECOLE YABNE 60, rue Claude Bernard - 75005 PARIS 570 90 34 ECOLE YAVNE 88, avenue Corot - 13013 MARSEILLE 16/91/ 66 14 77 ECOLE JUIVE DE LYON 40, rue Alexandre Boutin - 69100 VILLEURBANNE 16/78/ 24 38 91 FEDERATION DES SOCIETES JUIVES DE FRANCE 68, rue de la Folie Mérîcourt - 75011 PARIS 805 28 60 FOYER ISRAELITE DE NEUILLY 19, boulevard de la Saussaye - 92200 NEUILLY 722 80 44 HAMORE 19, rue de Téhéran - 75008 PARIS 563 17 28 INSTITUT D'ETUDES JUDEO-AMERICAINES 8/10, rue Charles V - 75004 PARIS JARDIN D'ENFANTS DE MULHOUSE 19, rue de la Synagogue - 68000 MULHOUSE 16/88/ 45 85 41 JARDIN D'ENFANTS DE COLMAR 3, rue de la Cigogne - 68000 COLMAR 16/89/ 41 38 29 MENORAH - COMMISSION DU LIVRE 19, rue de Téhéran - 75008 PARIS 563 17 28 MERKAZ DE MONTMARTRE 42, rue des Saules - 75018 PARIS 606 71 39 MUSEE D'ART JUIF 42, rue des Saules - 75018 PARIS 257 84 15 NOTRE PAROLE lf, rue du Grand Prieuré - 75011 PARIS 355 74 75 OEUVRE DE PROTECTION DES ENFANTS JUIFS (OPEJ) 10, rue Théodule Ribot - 75017 PARIS 622 00 87 ORGANISATION - RECONSTRUCTION - TRAVAIL (O.R.T.) 10, rue Villa d'Eylau - 75116 PARIS 500 74 22 DEUVRE DE SECOURS AUX ENFANTS 9, passage de la Boule Blanche - 75012 PARIS 345 60 07 REVUE DES ETUDES JUIVES 17, rue Saint-Georges - 75009 PARIS SEMINAIRE DE RECHERCHE HISTORIQUE c/o M. L. POLIAKOV ' 35, avenue du Président J.F. Kennedy 91300 MASSY 920 19 15 SERVICE SOCIAL DES JEUNES 27, avenue de Ségur - 75007 PARIS 783 66 95 UNION DES SOCIETES JUIVES DE FRANCE 58, rue du Château d'Eau - 75010 PARIS 770 67 27 # UNION DES JUIFS DE FRANCE ET D'AFRIQUE DU NORD EN ISRAËL 19, rue Bal four - TEL-AVIV - ISRAËL UNION DES ETUDIANTS JUIFS DE FRANCE 47, rue de Chabrol - 75010 PARIS 523 45 69 YECHIVAH D'AIX-LES-BAINS 50, Mantée de la Reine Victoria - 73100 ADC-LES-BAINS 16/79/ 61 27 99 SERVICE LNSntïtiL'HÇMT ' Année scolaire 19/9/1WO 24 Juillet 1980. RESULTATS Série A P. R. % AUX EXAMENS Série B^-< P. R. DU BACCALAUREAT Série % Série C P. R. % P. TOTAL D R. 0/ P. R. 19 14 73,68 24 20 84,16 20 20 100 30 26 86,66 93 80 86 ECOLE MAIMONIDE, BOULOGNE •> - - 15 8 53,33 11 9 82 20 11 55 % 46 •28 61 ECOLE DE L'A.I.U. PAVILLONS - - - 6 4 66,66 5 3 60% 14 8 57 % 25 15 60 13 8 61,5 - - - 14 . 9 64% 29 17 58,6 56 34 61 ECOLE YAVNE, MARSEILLE - - - 9 ,. 5 55,5 6 0 0 10 5 50 % 25 10 40 YECHIVA D'AIX-LES-BAINS 1. 1 16 12 75 % 4 3 75 % 9 7 78 % 30 23 77 m» - - 3 2 66,66 16 9 56 9 8 89% 9 9 49 41 84 ECOLE YABNE, PARIS r E.N.I.O.' 100 % ECOLE TOMER DEBORAH, AIX 13 7 53,84 - - ECOLE AQUIBA,- STRASBOURG 17 13 76 % 14 11 - 78 % 100 % ::c::ct; : : 3 K : S : B C I E C : : : e : » s : Pour mémoire : V Résultats dans les 3 Académies de Ja_Région parisienne (Paris, Créteil, Versailles) • 63,13% 64,22 72,23 66 66,24 M twsu^iAia " ^ ^ i.ISSl-MliNTS LE YABNÊ. ^ ^ * ^ - ^ ^ ^ PARIS t.E MAIMÛNIDE, BOULOGNE i.K DF. L ' A . I . U . 1 i.I.ONS KAZ IIATORAH ! KMOMIU.E P R 57 33 27 2 100 8 7 6 3 50 8 5 5 4 80 - - P R 7 4 a IIIVA % r: MARSEILLE D'AIX-LES-BAINS l-E AQUIBA-, 24 OAU^A«MUn»A1 Se: r i e Série C B P R 12 12 87.5 7 5 62.5 4 4 - - * aire1 - TOTAL D P R * P R % 60 42 70 112 85 20 16 80 37 30 ai 100 12 6 50 30 18 60- — 18 14 77.7 23 18 78. î % 100 7 M' {75. S 7 77.7 25. 16 64 58 41 70. t 88.8 7 4 57.1 5 2 40 32 24 75 5 4 80 15 11 73.3 40 23 57. î M —» : 7Ï 2 100 18 16 «• «• «• 20 a 40 30 4 4 100 10 3 STRASBOURG 11 9 82 2 1 50 IKE ESHEL 9 i U : 18 2 AIX l.E TOMER DEBÛRAH, uu * .1.0. LE YAVNE, Série Série A SERIES A U A LAftwaixa " a 87.5 7 6 100 6 - - 7lJ. w50" 14 " 5 5 7 4 . 100 57.1 30 27 9 5 90 55..* • - [< MKMO] HB: l ' I . T A T S NATIONAUX Série .T. MONTHEUIL 1 i . ': l ' i ; •". - U - ' . - K l ' l 73.6 &Ù.2 Série F2 P R 17 .12 ~ _ % 7 0 . fj F3 P n 17 11 Série % P H 64.7 _- - Lu 1 'i • - 61.6 Gl TOTAL % P U - 34 23 fil . 1 ., 1 'i % fi7..r> ' Hl. - g .U • > i..' . . /'>'• ,'. Série SERIES GLISSEMENTS ! i y< •.. A ,..i.., l'i, Série i I/ u . i i : . ' ; i ; li ./'<, B Série C Série D et P 'J 6 Ecole Yabné, Paris TOTAL ! 85,7 Ecole .Rarnbam, Boulogne I 26 24 17 14 ' 92,3 22 I 21 82,3 I 8 ; 6 95,4 ; 39 24 26 14 i 75 ; 61,5 I 94 75 15 57,6 ! 51 35 11 78,5 i 22 '16 20 12 60 9 4 Ecole A.I.U. Pavillons/Bois Merkaz Hatorah, Villemomble ' E.NJ.O. Ecole Yavnê, Marseille 100 40 5 16 14 7 5 ! 87,5 71,4 20 10 18 10 55,5 | Yêchiva d'Aix ; 10 Ecole Tomer Déborah, Aix 7 • 70 2 z 100 : i 73 44,4 36 i ! - S 100 64,7 t - 2 18 | 1 13 10 i 7 72,2 j i 5 80 4 13 i 8 Centre Eshel 9 70 ! - i 1 - : 90 4 1 - „ 3 36 ' 25 - 20 i u :: 1 1 66,6 % n f t m — mmtwmt»« ' il 5 5 100 11 ! - - - 7 • • R ;n 77,4 % 65,9 % i Série F3 — R — T . îoo ! 11 1 100 30 ! 100 7 7 i 1 ; ; 28 ' ' ! ? 63,5 « w r » m m wwn Série F2 O.R.T. Montreuil 75 i - Pour mémoire : Résultats nationaux 15 ; ! \ 61,5 ! 10 : 21 i i i Ecole Aquiba, Strasbourg 47 9 60 i — p — . Série Gl r T o t a l j_ 26 20 76,9 ; s ;u. iiiicr ^-..^ SI JUI .S SIKH. > ! SEKII H ,. • .1.11 H l'iji.: l'i.H I 1 i SERIE ( SERIE 1 I0TAI • ETABLI SSbMEWS " \ Ecole Yabné, P a r i s l> H 13 12 V .1 92,31 R K 34 29 P i | 85,31 R R % P 18^ 81,8 l 51 V 66,6% 20 22 a 36 70,5% P U 120 95 79,1 % i Ecole Rajnbam, Boulogne - - 20 - I Ecole A.l.U. Pav, .iuitb/dois '""! | 85% 1 17 NON 12 14 52 70 % 39 OCWMlINI^i'Pc J 1 6 S 83,3 - * 1S 14 93,3 20 12 Merkaz Hatorah, villemonble E.N.I.O. 1 60 % ,5, 1 100 % 12 11 91,6 % . 19 17 89,4 % 6 54,5% 27 11 40,7 % 73 43 58,9 % 1 ' .100 % 10 8 80 % 25 18 72 % 83,3% 10 . S 39 23 59 % - - 23 15 65,2% 42 31 73,81 6 3 50 % 5 55,5' " I Ecole Yâvné, Marseille 1 ioo % 1 13 8 1 6 1 , SI j i - Yëchiva d'Aix 23 Ecole Tomer Déborah,, Aix S6-.51 13 "8 S ' 62,5% 15 66,6% 10 . 1. i i 1 Ecole Aquiba, Strasbourg ' 9 Centre Eshel - Beth Yaacov, Strasbourg 5 6 ;66,$6% 17 10 58,81 6 3 50,0% 10 „ 2 40 % - - , • J 10 i - •" 100,0% i - - 6 Série F2 P 16 O.R.T. V i l l i e r s - i e - B e l 1 % ;•• R 12 75 % - - I P Séi ie F3 R % P 13 68,4 % - 19 -I i 1 l i 17 Série G1 R - I | 1 13 4 . . 83,3% 5 - - Pour mémoire : Résultats nationaux O.R.T. Mantreuil - 1.._._. _.. j 50 % i . - - 5 75% 9 TOTAL % 76,4% P R 35 25 •n-,4 1 17 13 7b, 4 I ^r ... _J ,. 1 253 RESOLUTION SUE L'ECOLE JUIVE AU CONSEIL NATIONAL DU F.S.J.U. - 198] Le F.S.J.U., réuni le 1J Décembre 1981 en Conseil National : - Considérant le caractère vital de l'Enseignement du Judaïsme pour toutes les communautés juives à travers leur histoire, - Conscient que l'avenir des écoles juives concerne la communauté juive française tout entière et implique une responsabilité générale du F.S.JU., conforme à sa vocation au plan éducatif et culturel, Mandate le Comité Directeur pour organiser une large consultation et mettre en o-uvre tous les groupes de travail qui s'imposent avec les différentes parties prenantes :chefs d'établissements, conseils d'administration, associations de parents d'élèves et enseignants. Ces consultations devront permettre la définition d'une politique et d'une stratégie communautaire unifiée et coordonnée, - En vue, tout d'abord, d'informer le plus largement les différentes instances politiques et académiques nationales et régionales ; - En vue surtout de la future négociation avec les pouvoirs publics, afin que tout soit mis en oeuvre pour assurer le maintien de l'école juive et son-développement. 254 GROUPE DE DE L'ECOLE LIAISON JUIVE REPONSE DE L'ECOLE JUIVE A MONSIEUR LE MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE EN DATE DU 12 JANVIER 1983 Le Groupe de Liaison de l'Ecole Juive qui réun. le Fonds Social Juif Unifié, les Parents d'ElèveB, les Directe) d'écoles et les Conseils d'Administration des Ecoles Juives, a pris connaissance des propositions pour l'ouverture de négociations avec les partenaires de l'enseignement public et de l'enseignement privé présentées-à la Presse par Monsieur Alain SAVARY, Ministre de l'Education Nationale. Les responsables de l'Ecole Juive ont tout d'abord jugé nécessaire d'examiner ce texte de façon approfond: Ils ont noté avec intérêt la volonté clairemenl exprimée par le Président de la République et par le Ministre de l'Education Nationale de ne rien imposer par la contrainte. Ils sont convaincus de l'importance de voir préservées l'unité de la société française et la richesse, que constitue la diversité de ses familles spirituelles. -Cependant, ils estiment que, dans leur forme actuelle, ces propositions ainsi que le cadre juridique qu'ell V impliquent ne sauraient être retenus car elles ne répondent pa aux besoins spécifiques et aux finalités de 1*école juive, vecteur pour toute une communauté, de Bon identité propre et d sa pérennité. / l^i.JJj'i 1)1 LIAISON l)t L'tCOit JUJVt 255 19, Tue de Téhéran - 7S00B PARIS Téléphone : S63 17 2B REPONSE DU GROUPE DE LIAISON DE L'ECOLE JUIVE AU TEXTE GOUVERNBEWAL DU 19 OCTOBRE 1983 hors de sa séance du 27 novembre 29BZt le Croupe de Liaison de l'Ecole Juive, représentant l'ensemble des organismes en charge de l'Ecole Juive en France, a procédé ô l'examen des propositions faites le 29 octobre 29BS au nom du Gouvernement par Monsieur le Ministre de l'Education Nationale sur les rapports entre l'enseignement public et l'enseignement privé. * Le Groupe de Liaison tient à rappeler le caractère spécifique des écoles juives, instrument essentiel de la transmission du patrimoine historique, culturel et religieux de la communauté juive. A cet égard, il faut noter que le développement de l'école pri\ juive, amorcée au lendemain de la guerre dans une communauté décimée, p-ojrsi de façon continue après l'arrivée des rapatriés d'Afrique du Nord, n'a été p?ssible que dans le cadre général de la politique contractuelle des vingt dernières années. C'est un projet éducatif qui est là leur en les constitue dans un vécu quotidien. dans ce contexte que l'Ecole Juive a ^progressivement élat qui permet à ses élèves non seulement l'accès à la cultur tant que citoyen mais aussi la connaissance de celle qui leur identité propre, matérialisée en particulier par tou En tant qu'expression de cette identité au sein de la coirramaut nationale, l'Ecole constitue pour l'ensemble de la communauté juive un acqui fondamental auquel elle ne saurait renoncer. Le Groupe de liaison réunit le Fanas Social Juif Unifié, la Fédération Nationale des Associations des Parents d'Elèves, l'Association des Directeurs d'Ecoles, les Conseils d'Administration et l'Union Nationale des Enseignants des Ecoles Juiv - 2 256 • Le Groupe de l i a i s o n relève avec i n t é r ê t dans le texte gouvernemental la réaffirmation de t r o i s principes fondamentaux auxquels i l est fermement attaché : - liberté de l'enseignement, - égalité de tous devant l'éducation, - respect des consciences. ' ; , Il note positivement : - que l'application de ces principes se fera dans un "cadre contractuel" respectant l'autonomie et l'identité des écoles à travers leur projet d'établissement, - que de même seront pris en compte les options des famille et leur choix éducatif, - enfin, que la méthode proposée est définie comme un processus de résolution graduée et négociée et non comme l'examen d'un catalog de propositions normatives. Il considère ces points comme une ouverture devant permettre un examen constructif de l'avenir des relations entre l'enseignement public et l'enseignement privé. Dans ces conditions, le Groupe de Liaison déclare qu'il s'associera à la recherche concertée ainsi mise en place. * Cependant, le Groupe de Liaison tient à signaler d'emblée un certain nomore de points qui lui paraissent inacceptables car ils entraînerait la perte de l'autonomie de l'école juive et placeraient celle-ci dans l'impossibilité de mettre en oeuvre son projet éducatif. Il s'agit notamment de la nomination du chef d'établissement par l'autorité publique et de la titularisation des personnels enseignants volontaires dans les corps correspondants de l'enseignement public dès lors qu'elles mettent en cause le choix, la continuité et l'unité de l'équipe pédagogique. De surcroît, sur de nombreux points, le texte du 19 octobre 1983 comporte des ambiguités et suscite de vives inquiétudes. Ces points appellent donc des éclaircissements et nécessitent une évaluation approfondie de toutes leurs implications. C'est ainsi que Te concept de besoin scolaire reconnu demande à être analysé en fonction de la configuration particulière de la population juive dans sa distribution géographique. Il en va de même, pour ne citer que quelques exemples, de la pla de l'instruction religieuse dans l'organisation de la semaine scolaire, du eh et des modalités du.contrôle public dans la mise en oeuvre des .projets, d'éta sèment., des conditions d'emploi et de 4a situation des personnels non enseign de la formation initiale des maîtres, ... •• •/ • • • - 3 257 La complexité de ces problèmes et les enjeux qu'ils conportent permettent de mesurer l'importance du processus de concertation qui va ainsi s'engager. Celui-ci serait évidemment compromis .par toute initiative législative ou réglementaire prématurée qui anticiperait les résultats délia discussion. Le Groupe de Liaison formule au contraire l'espoir que chacun puisse apporter sa pleine contribution à une véritable rénovation du système éducatif français dans un climat de réelle sérénité. * • • • i 257 PIECES ANNEXES A.8 (Secondaires) Répartition hebdomadaire des heures de Kodech REPARTITION PAR NIVEAU Cours de Pentateuque, prophète, Talmud selon les niveaux sont dispensés sur 4 h REPARTITION PAR CLASSE (6e, 5e, 4e, 3e) V Cours de Dinim' ' I h Cours de Pensée juive 3 h Cours d'histoire juive 1 h En dehors de cet horaire d'enseignement, les prières du matin et de l'après-midi (ainsi que celles du soir en hiver) sont faites à l'école. (1) Kodech : Enseignement religieux (2) DInim r Législation juive 258 PROGRAMME D'HISTOIRE JUIVE Classe de 6ème - Introduction : Rappel = de Josué à Samuel Brièvement Davi d Cours Le = la royauté de Saul et de : La Royauté de Salomon schisme Le Royaume d'Israël - Etapes principales jusqu'à sa destruction Le Royaume de Juda - Les grandes Destruction du premier lignes Temple Exil en Babilonie et le retour à Sion Classe de Sème Rappel : Le retour à Sion Cours : Construction L'époque du Deuxième Temple grecque - les Hasmonées - Hanoucca Les romains en Judée La guerre La destruction du 2ème Temple et les retombées de cette destruction L'Exil Classe de Aème Introduction : Les Juifs en Europe au Moyen-Age "Ages d'or" , Expulsions, tolérance époque et région. Cours suivant - Le XVlIIe siècle et leXIXe siècle : Après la révolution française : espoirs, décepti réalisations - La politique des différents régimes vis-àvis des Juifs - Réforme, et contre réforme (Allemagne, Autr Russie) .'.'"•".; 259 Cl 8 sse de 3ème - Cours Le XIXe S et 3e XXe S - Emancipation - Assimilation Le sionisme politique Le nationalisme juif (1914-18) 1933 - 1945 : Hitler et Juifs La 2ème guerr Mondi aie - 1946-48 : La création de l'Etat d'Israël En dehors de ces cours d'histoire Juive, les classes de 4ème et de 3ème sont, dans le cadre des cours d'hébreu Moderne des cours de civilisation d'Israël (sous forme de leçons, d'exposés ou de projections). Au programme : - Naissance de sionisme politique - Cours, Etapes. _ Hess - Pinsker - Herzl - Les Congrès Sionistes - La déclaration Balfour - Différents projets de partage - Les différents immigrations et leurs apports successif - La création de l'Etat - Les différentes guerres (Indépendance, Sinai, 6 Jours, Kippour) - Les institutions: gouvernement - Parlement Armée - Justice - Le système coopératif Economie Religion : Kibboutz , Mochav - L'éducation en Israël : Le système - les études Le supérieur, le scientifique - La culture (surtout la littérature) - Les sujets d'actualité (Election, guerre, grèves, informations diverses) 260 PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT RELIGIEUX DU SECONDAIRE - Niveau débutant et moyen Garçons : Le Pentateuque dans le texte Pentateuque : Récit La Genèse de Adam à Joseph : Etude détaillée d Thèmes cités . Filles : même programme - Niveau "Moyen-avancé" Garçons : Pentateuque : Etude shématiques en rapport ave le commentaire de la semaine T Michna : Selon les années : Baba Metsia Sanhédrine du traité Moed Niveau Fort Groupe 1 : Textes choisis de Baba Metsia et de Kidouchin Groupe 2 : (avec introduction à Tosafot) - Niveau Moyen et fort * Etudes shématiques du Pentateuque * Chapitres choisis dans les Prophètes 261 PROGRAMME DE D1NIM (législation juive) - Classe de 6ème Notions générales englobant - les thèmes suivants La Michna Le Calendrier Fêtes Juives Prière La Cacherout Chabbat Les bénédictions - Classe de 5ème Etude détaillée de la Cacherout Rabbin WAGALI ) Les règles ^ (Basée sur la loi du de "pétrir" Cachérisation de la viande Cachérisation de la vaisselle Le Vin Introduction aux loi du Chabbat Allumage des bougies Cui sine Bénédiction Pour les garçons L'être du vendredi soir : La prière humain et son prochain -- Classe de 4ème et 3ème Révisions : Approfondissement des fêtes lois de la cacherout et juives Approfondissement cernant des des notions étudiées con- 3e chabbat, les différentes interdiciic Une heure par semaine est consacrée dans toutes les classes è la pensée juive. Les projets font l'objet Professeurs et les élèves. d'un choix par les DEPAMIAUNT DU RHONE 262 ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT PRIVE CONTRAT SIMPLE entre L'ETAT el L'ECOLE pT±JZL.±Ti: p r i v i t d e f i 3 2 e t , , kO, A. à VJLL^UTJBANXr juive Boulin CONTRAT I S I M PLE 263 -ri Monsieur le l'r«-/ei du Wiont-, r e p r é s e n t a n t le Ministre de l ' E d u c a t i o n N a t i o n a l e , D ' u n e pdri, • l.i M me <lxiuie IvLTKC Directrice de l'Ecole p r ô m a i r j î p r i v é e de f i l l : . . - , - ':C, r u e A . B o u t i n à VILLEURBANNE juive a g i s s a n t en q u a l i t é de Chef dudit é t a b l i s s e m e n t M . l e Craoïd H a L L i n J e a n lO-IKC. ips.s«nt en qualité de pri-.onnt Cfo-j»r^bi<J4jui—&U—Comité—tJO—£C£ii civilement r e s p o n s a b l e de la g e s t i o n de l ' é t a b l i s s e m e n t . morale. •M. - J i . c q u ^ s ,D21EYFUS . .., »i.sant m qualité de P r é s i d e n t . , du C o m i t é d e B i e n f a i &ancc personne a y a n t la j o u i s s a n c e d e s b i e n s immeubles et des b i e n s m e u b l e s . morale 3C3LpC&SC0aX&.pUC22. D ' a u t r e pari, Ji a été convenu ce qui suit : A K T i r LE 1er lit. contiai s i m p l t est conclu entre J'Etat ei l ' E c o l e •'«• , n : c «.. D o u t i n p r i m a i r e privée j u i v e de fil 3 es, à VILLEURBANNE modifiée- P;,T l a l o i nc . 1 e r j v n i i 1 £• ; ,1 . , „, , 71-UOO / Les p a r u e s c o n t r a c t a n t e s se placent exprt ressèment sous Je régime ct-lini par io loi ou ">1 décembre l ' ^ U le • rl {• <-?•>;' su 22 avril 11>6U (modifié par les dc-creis n" 60-663 du 3 stpien.bre 1 % 6 e: n l lù-~'lJ^ du " i r r ; t r •~..i t : it- decier n c 60-746 du 20 tuilier. ]'AïO in.odilit par le û t i i t - i n l "70-""A' du f> septembre 1 't."-7 0 > it.a-.ns •.•.:;a: simplt conclu par l e s é i a b l i s s e n i e n i s d'erit.eirnrnieni prive 264 u n du présent contrat, en conformité de l'article 3 du décret n° 60-390 du 2 2 avril i960 (modifié ""u-^'M du 9 septembre 1970), les classes suivantes: \ Am \< y_^ - 265 hr. application de l'article 2, alinéa 1er du décret n- 60-3W du 2? avril i 9 6 0 (modifié p»i le décret nt70">ljA du *' srptrmhtr 19?Û), l'activité scolaire sera organisée dan» ce» cla»»c» suivant un horaire qui, pour ch»cune drs matière» de hase (dan» le premier degré : lecture, écriture, françai», calcul , dan» le» autre» ordre» d'en»eif nrmrnt discipline» af/rctéc» de» plut fort» coefficient» dan» le» examen» officiel»), n ' e n pa» inférieur de plu» dr 20 % à l'horaire en vigueur dan» le» c l a t t e » correspondantes de (enseignement public. Si des cours ei e x e r c i c e s religieux oni lieu dan» l'établissement, ils seront placé» à de» heures telle» que l e s enfants dont la famille ne souhaite pas qu'il» y participent ne soient ni contraint» dr le» suivre, ni lai»»és sons surveillance ou dan» l ' o i s i v e t é . ARTICLE 4 Le Direcieur de 1' eiablisstment devra soumettre à l'approbation de l'insprcteur d'Académie dan» la prenurif quinzaine dr chaque année scolaire, le nombre de» heure» d'enseignement par c l a s s r ou division dr c l a s s r ci pji discipline, ainsi qur la distribution de» postes d'enseignement et le service dr chacun dr» maures. Ll: l En vue de .l'application du même article, le directeur de l'établissement déclare que les manuels u t i l i s e s dans l'établissement à la date de la signature du présent contrat sont l e s suivants : •(voir annexe au contrat) Le Directeur s'engage à faire part à l'Inspecteur d'Académie de tout changement affectant la présente l i s t e un mois au moins avant la rentrée scolaire à l'occasion de laquelle doit survenir ce changement, et, au c a s où un ou plusieurs de c e s manuels seraient interdits, à renoncer à leur u s a g e . 266 AKTIQ.r " L ' é t a b l i s s e m e n t s ' e n g a g e à respecter 1» durée de l ' a n n é e s c o l a i r e telle q u ' e l l e e s t fixée pour l ' e n s e i g n e m e n t .1 Le Direcreur de l ' é t a b l i s s e m e n t r e s p o n s a b l e de U vie s c o l a i r e , selon les termes de l ' a r t i c l e 10 du décret > VI» du 22 avril 1960, s ' e n g a g e à y faire régner la régularité et la d i s c i p l i n e en p a r t i c u l i e r par un contrôle t des p r é s e n c e s et d e s a b s e n c e s . L« conclusion du présent contrat ne s a u r a i t entraîner dérogation aux r è g l e s concernant l'obligation s c o l a i r e i lu cju t l l r est définie par la législation en vigueur. IX.1.1. h Une dérogation e s t a c c o r d é e d a n s le cadre de l ' a r t i c l e 1 du décret n° 60-390 du 2? avril > <niodifit par le décret n° 66-663 du 3 septembre 1966) pour une durée de c l a s s e comportant un ef/ectif de Lifi état des e / l e c t i f s , certifie par le D i r e c t e u r de. J' é t a b l i s s e m e n t , sera a d r e s s é dans la première o u i w a i n t oc chaque année scolaire à l'Inspecteur d ' A c a d é m i e . Si l e s effectifs s ' a c c r o i s s e n t , un avenant a u p r é s e n t contra; pou:r<i être conclu è la demande du Directeur de l ' é t a b l i s s e m e n t , a p i e s a \ i s moti\é de l ' I n s p e c t e u r d ' A c a d é m i e , er. vut dr dédoubler les c l a s s e s d e v e n u e s p l é t h o r i q u e s . Si, par contre, les t / l e c t i f s des c l a s s e s s o u s contrat dini.n.uent, au point que les d i s p o s i t i o n s du décret n° 70-113? du B décembre 197C ne soient plus r e s p e c t é e s , le contrat sera de plein droit soumis à révision et l'Inspecteur d'Académie envisagera a \ e c le Directeur la conclusion d'un avenant dans lequel la r é o i g a n i s a n o n n é c e s s a i r e sera r é a l i s é e , s o n par des groupements d ' é l è v e s , s o n par une réduction du s e c t e u r sous c o n t r a t . Si enfin les effectifs des c l a s s e s s o u s contrat diminuent au point que l ' a p p l i c a t i o n des d i s p o s i t i o n s du deciet p r é c i t é ne soit plus p o s s i b l e , ou s ' i l s deviennent inférieurs au nonrirt -autorise par une dérogation antérieutemcnt a c c o r d é e , le contrat devient caduc de plein droit au 30 iuin sui\«r.: ..-•_! detogatior. accordée par le Ministre de l ' E d u c a t i o n N a t i o n a l e , sur la demande du D i r e c t e u r de l ' E t a b l i s s e m e n t 267 AHTICLI ' Couiornirmcm aux d i s p o s i t i o n s dr l ' a r t i c l e 4 du décret n" 60-3r>0 du 22 avril i 9 6 0 , l ' E t a i prend en c h a î n e , 1rs conditions fixées par 1rs a r t i c l e s 1,2 ci 3 du d é c r e t nD 60-746 du 2h juillet i 9 6 0 , la rémunération d e s ' i s a/'W-rs h n application d r l ' a r t i c l e 10, a l i n é a 2, du d é c r e t n° 60-390 du 22 avril 1960 (modifié par l ' a r t i c l e 6 du de•. "(>-"")A du 9 septembre 1970), le Directeur s ' e n g a g e A exiger dr ce» m a u r e * l ' i n t é g r a l i t é du s e r v i c e correstut n leur rétribution, t a n s di-passer le maximum e x i g i b l e des maître* de l ' e n s e i g n e m e n t public occupant un ' i t orrespondant. J-.is vur ri' a s s u r e r la régularité du s e r v i c e d a n s l e s c l a s s e s qui font l'obiet du contrat et par référence a .v Ii- l u , alinéa 1er, du d é c r e t n° 60-391) du 22 a v r i l i 9 6 0 , le Directeur s ' e n g a g e à tenir un r e c u i r e journalier présence:, et des a b s e n c e s d e s m a u r e s r é t r i b u é s par l ' E t a t , suivant les rubriques s u i v a n t e s : 1«< - a b s e n c e s poui m a l a d i t , | u s t i f i é e s pat la production d'un certificat médical cl a b s e n c e s résultant de .implication des lois s o c i a l e s . ?• - a b s e n c e s pour c o n v e n a n c e p e r s o n n e l l e a u t o r i s é e s par le .Chef d ' é t a b l i s s e m e n t . V - a b s e n c e s non jus t t i r é e s . , L'Inspecteur d ' A c a d é m i e e s t a v i s é s a n s d é l a i de ces a b s e n c e s par les s o i n s du Directeur de l ' c i a b l i s s e - H 1.1. 10 < onformément à l ' a r t i c l e 3 au décret 70-796 du 9 septembre 1970 l e s charges s o c i a l e s et f i s c a l e s incombant i..pn>M-u.r et afférentes aux rémunérations p e r ç u e s par l e s m a u r e s a g r é e s , sont c o u v e r t e s par l e s c r é d i t s affecta lon.is scolaire d a n s la limite d e s sommes a u x q u e l l e s ouvrent droit l e s effectifs d ' é l è v e s des c l a s s e s s o u s . . :ia: simple. En c a s d insuffisance de c e t t e c o t a t i o n , le complément des charges est payé par l ' E t a t pour le compte de ]' e i a b h s s e m e m . Compte tenu de t o u s l e s éléments de la rémunération des m a u r e s agrées pris en chaîne par l ' E t a t , l'exicr[«• simple peut donner lieu à une contribution d e s f a m i l l e s , s'élevant au maximum à la somme de pat m o i s , à raison de neuf m e n s u a l i t é s par a n n é e s c o l a i r e . 1 > x u r n a t s u r v e i l l é , s'il est a s s u r é dans l ' é t a b l i s s e m e n t et s'il n ' e s t pas pris en charge pa: la cor,r.une. . . v n r t lie»; è une contribution du même taux que le taux prévu pour l'externat surveille dans les établ.f st,- m i s M-.iiicnuTii publie rit ia commune ou à déiaut d une commune comparahit- prise tomme tcieit-nce par 1 Jr.spe,• AL jdtn.it. •ii'"LE n - neuf ans Lt présent contrat e s t conclu pour une période d t X ï J X X K i : à compter du 13 SCpt.ern'brfc: li-TIi- 1 M rc-nouvelle par r a c u e reconduction XJUX aèfcjx^e^XJiiKHjLX^X.SL'KXq^ai^iKj^t * tl>£>wii:e_IXJU". s a j t .::..IÎII>I contraire de l'une d e s deux p a r t i e s notifiée à l'autre paitie par lettre recommandée a v e c a i c u s t ûr ..•• :r>>is .mois av«ni la .date d expiration de Ja p e n o ô t rr coi'U. 268 Le contrai peut a IOUI moment e u e résilié d'un commun accord entre le» partir», i charpr pt-uî donner un pieavid de t r o u m o i s «L personnel rétribué par l'Etat. FAIT à LYON, le *. & Of. ? *t " " ^J L E P R E F E T DU RHONE. , ,1., PI MM» .t vji.d»'"''- !>.i,ond PtlMIlf l>0?f.!!lA Le Directeur de l'Etablissement. V hs Le représentant de la personne •int i«» louissance d e s biens meubles ci immeubles L e représentant de la personne responsable de la gestion de l'établissement elits à UlPARIf M l N l DU RrtONt 269 ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT PRIVE CONTRAT D'ASSOCIATION • ntr» : L'ETAT •t Coll&gre P r i v é J u i f 40, rue A.Boutin 6^100 VILLEURBANNE L'ÉCOLE CONTRAT 270 D'ASSOCIATION bnuc : Monsieur ie Préfet du R h ô n e , représentant le Minisire de l'Education Nationale, D'une p a r t . Et M >^KNOUZ Directeur dn C o l l è g e Privé Juif de LYC .agissant en qualité de chef dudit établissement. M R i c h a r d VERTENSCHLAG agissant en qualité de P r é s i d e n t d u C o m i t é de l'Ecole 4 personne morale civilement responsable de la gestion de l'établissement. M .iL'issani en qualité de —— ' n < u r 11—iu jnuu»B»et étt biens immeuble» et 'ries bte.ru ni futile a, iiftinniit .. 1 • [jir\ MITHFI , (i/*mr'iirvm à 1 VOV If, A , tutiiy* Arfitilplt* ^ h>> " \ par MM. Ihivl l OUL1 >ns mandataires, suivant procuration régulière du D'iutre pari, il a été convenu ce qv î s»»'. : AKTICLE 1er • VT) contrat d'association à renseignement public est conclu entre l'Etat J u i f 4 0 r u e A . B o u t i n 6 ° 1 O 0 VILLEURBANNE le Collège Privé Les parties contractantes se placent expressément sous le Tégime par la loi du 31 décembre W59 ( ] ) . le décret n ° 6 0 3 8 9 du 22 avril i 9 6 0 (modifie par le décret 70-793 du 9 septembre JV/U) (2t. le décrel n ° 60 745 du 28 juillet i 9 6 0 (modifié par le décret 70-795 du 9 septembre IV7UJ ( 3 | . relatifs au contrat d'association à l'enseignement public, conclu par les établissements d'enseignement privé. (l)cornpléiérpartaloiiio71-400du 1er juin 1971 et h loi n° 77-1285 du 25 novembre 1977. <2l modifié par le décret n° 78-247 du 8 mars 1978. (3) modifie par k décret n° 78-249 du 8 mar* 1978. Akiin t : 271 f-ont l'objci du pitkcnt roniril en conformité de i'articlr 6 du décret n ° 6 0 3bV du 2? «vnl 1^60 Inwdific par 1 article 3 du décret 70-793 du 9 septembre 19701 cycle pédagogique, comprenant lei cissiei tuivantei : \ • 3- 272 ARTICLE 3 Toute extension, réduction ou modification du secteur pédagogique sous contrat fera l'obiet d'une entente préalable et d'un avenant au présent contrat. Tout changement de Directeur sera porté à l» connaissance de l'inspecteur d'Académie. ARTICLE 4 • Le Directeur de l'établissement devra soumettre à l'approbation de l'Inspecteur d'Académie dans ,» première quinzaine de chaque année scolaire, le nombre des heures d'enseignement par c l a t t e s ou oivi&ioru. de c l a s s e s et par discipline, la distinction des postes d'enseignement et le service de chacun des maures, la liste des effectifs par c y c l e , parties de c y c l e s , c l a s s e s et division de c l a s s e s . \ - 4 - 273 AhTK Ll % L ' é i a b h s s e m e m c o n i i a n i n i s'en^a/je s e l o n le» d i s p o i i n o n i de l ' a r t i c l e 3 du décret 6 0 389 du ?. avril i'H-,0 (modifié par 1 a r t i c l e 2 du dé ciet 7 0 - 7 9 3 du 9 s e p t e m b r e 1 9 7 0 ) à r e s p e c t e r l e * programme* ri l e s r è g l e s f e néra l e s a p p l i q u é e s .dans l ' e n s e i g n e m e n t public en matière d'horaire. Dérogation éventuelle : ,i T I C L E 6 Le D i r e c i e u r dr l ' é t a b l i s s e m e n t , par r é f é r e n c e aux d i s p o s i t i o n s de l ' a r t i c l e 9 de l ' a l i n é a 1er du . ICI n<- 6 0 3B9 du 22 avril i 9 6 0 , a s s u m e la r e s p o n s a b i l i t é d e s é l è v e s d e s c l a s s e s s o u s contrat pendani :t- lu durée de leur présrncr dans l ' é t a b l i s s e m e n t . Ils s o n t , pendant l e i c l a s s e s et pendant l e s interir-.\ qui séparent l e s c l a s s e s , l'obiet d'une s u r v e i l l a n c e c o n t i n u e . L e D i r e c t e u r j ' t n ^ f r à r e s p e c t e r et à /aire r e s p e c t e r l e s r è g l e s s u i v a n t e s : .t contrôle d e s p r é s e n c e s et d e s a b s t n e e s e s t e f f e c t u é une fois par demi-iournee . un registre d'appel r M trtyu où sont n o t é e s 1rs p r é s e n c e s et l e s a b s e n c e s , toute a b s e n c e qui n'a p a s pour raison J« n a : « J i c - . ; t élit p r é a l a b l e m e n t a u t o r i s é e : , toute a b s e n c e non a u t o r i s é e e s t s i g n a l é e a la famille qui e s t i n w i t t . en iaire connaître le motif | l ' é l è v e n ' e s t a d m i s a p r è s une telle a b s e n c e que muni d'une lettre l u s u f i . «.tive s i p n é e de s e s parents ou c o r r e s p o n d a n t s ; a p r è s toute a b s e n c e pour maladie d é p a s s a n t une scrr.aint un certificat m é d i c a l e s t e x i f é . En ce qui concerne l e s é l e v é s . i s i a t i o r . t-n vigueur u TU LI: s o u m i s à . l ' o b l i g a t i o n s c o l a i r e , l ' é t a b l i s s e m e n t s e conforme ê le. " - L ' é t a b l i s s e m e n t l ' r n f a f t à r e s p e c t e ! la durée de l'ar.nér s c o l a i r e te lie q u ' é l i t e s t fixée pour t i: sr i j. netiit-nt public •i r u LE -b - l'ai r t i é r r n c e aux d i s p o s i t i o n s de l ' a r t i c l e 9 , a l i n é a 3,-du décret n c èX'-^B 0 Êk +2 ?\ U L1 ^ 0 i ' e t o • t M.t-nt communique aux f a m i l l e s l e s r é s u l t a t s du travail s c o l a i r e et l e s a-j*p-iT-»-.T\*ri-' d e s maîtres par .••••vu d'un carnet périodique et d'un bulletin t r i m e s t r i e l . L e s m a u r e s d e s c l a s s e s " s o u s contrat seront i.s.rs à a c c o r d e r d a n s r é t a b l i s s e m e n t , c i en d e h o r s d e s h e u r e s de c l a s s e , un entretien privé aux pa• -s dt leurs é l è v e s qui en exprimeront le d é s i r . . . ,1 1 > •< - 1 ' ux i ern-i l M i u p l f fît t;ratiiil. 2 74 La c o n t r i b u t i o n d e m a n d é e a u x f a m i l l e s p o u r c o u v r i r l e s i r a i s p r é v u s a l ' a r t i c l e 15 d u d é c r e t n* 6 0 - 7 ^ 5 du 28 j u i l l e t l'/uo ( m o d i f i é p a r l ' a r t i c l e 10 du d é c r e t 7 0 - 7 9 5 du 9 s e p t e m b r e 1 9 7 0 ) , s ' é l è v e a u maximum a l a somm* m u n s i n » ! ' - d e par A cette contribution, s'ajoutent - pour 1 'externat jr% ( les redevances suivante: : surveillé : francs) par moi; - pour la demi-pension : F# ( - pour l'internat F. ( élève f r a n c » ) par tniiest:» : *r~~~ francs) par tnmest: L'externat surveillé donne lieu de la part des l'amilh-5 à une contribution trimestrielle identique à celle perçue à cet effet', dans les établissements d'enseignement public c o r r e s p o n d a n t s . ARTICLE 10 - La rémunération des maîtres accomplissant le service prévu à l'article 2 est à la charge de l'Etat dans les condition; fixées par les articles 1, 2 , 3 et k du décret nm 60-7^*5 du 26 juillet lyoO (modifié par les articles 1 et 2 du décret n* 70-795 du 9 septembre 1 9 7 0 ) . Le Chef d'établissement s'engage, selon les dispositions de l'article 9, alinéa 1er, du décret n - 60-389 du 22 avril i960 et de l'article 10 du décret n* 60-7^5 du 28 juillet i960 (modifié par l'article 6 du décret n* 70-795 du 9 septembre 1970) à exiger de ses m a î t r e s , ^1 *intégralité du service correspondant à la rétribution qu'ils perçoivent ; sans dépasser le maximum exigible des m a î t r e s de l'enseii;nenient public occupant l'emploi c o r r e s p o n d a n t . En vue d'assurer la régularité du service dans les classes ,ui font l'objet du c o n t r a t , et par référence à l'article 9» alinéa 1er, UJ- décret n° 6O-389 du 22 avril 19-60, le Directeur s'engage à tenir ••n registre journalier des présences et des absences des maîtres rétribués par l'Etat, suivant les rubriques suivantes : ' ° - Absences pour m a l a d i e s justifiées par la p r o d u c t i o n d'un certificat médical et absences résultant de l'application des lois sociales _ -° ° Absences pour convenance p e r s o n n e l l e , autorisées par le Chef d'établissement - Absences non j u s t i f i é e s . L'Inspecteur d'Académie est avisé sans délai de ces abst-necs •:" les soins du Directeur de l'établissement. i I<-1.E 11 - L'Etat assume la charge des dépenses de fonctionnement (matériel) dans les conditions fixées par l'article 1 •) du ret n' 00-7^5 du 28 juillet 1960 (modifié par l'article A du décret 7î*-2-'»9 du 8 mars 1 9 7 8 ) . La contribution annuelle de l'Etat est fixée par 1 'arrêté ministériel du £ \ l o ^ o JV&O pour les établissements de catégorie A2Bis correspondant aux anciens collèges n a t i o n a u x classiques et modernes (ler cycle) avec m a j o r a t i o n , soit pour la somme I4O7 F. P<^ ; " ' r * leve •"(rat,- Tr^w^J(VAinscrit au début de chaque trimestre dans les classes sous 2 75 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES DE L'ÉCOLE JUIVE DE LYON 40 rue Alexandre Bourtn 1"V2 6 9 1 0 0 VILLEURBANNE Tel <7. 8 5 2 4 4 8 7 & 8 2 4 3 8 9 1 Lyon, le Madame, Monsieur, Nous avons en date ri B Mai organisa notre première a c t i v i t ' ' en -n conrert l i t " r g i r e rionn-'; - l a s a l l e ries Fêtes de l a Mairie ri-- 6nme arrondissement. Nous avons &t& he.-reux d ' a c c u e i l l i r 250 personnes, nouveaux essentiellement. Nous portons % votre connaissance l e b i l a n d^taill-* c i - j o i n t rie c e t t e a c t i v i t * . Nous conformant n not^e b t d ' a i d e r l ' E c o l e T se tf^vjelopper e t % pours'.'ivre son oeuvre éri jcat-i ve, nous avons ri'cid' de v e r s e r int-'oralement l s h V.--fi ne de c e t t e manifestation % l ' E c o l e Juive l e s Membres d b rea • se chargeant pa - l e - r propre moyen de s ' a s s u r e r un fo^-l de c a i s s e de fonctionnement. Nous avons, ri-'S l e surl-enriemain de l a f ê t e v e r s - à l ' E c o l e l a somme de-7*DQ0 Frs ; l e compl 'ment sera remis à ^'Etablissement d? s l e paiement des d e m i " r e s fact i r e s . Nous p r o f i t o n s de ces l i g n e s pour remercier t o u t e s l e s personnes nui ont contribuées ^ l a r : - " s s i t e de c e t t e manifestation. Dans l ' e s p o i r rue notre Ecole remplisse pleinement ses b u t s , Nous vous prions rie c r o i r e , Madame Monsieur, % l ' e x p r e s s i o n de nos sentiments l e s m e i l l e u r s . M . MARCEL ZEMMOUR , PRESIDENT MME ESTHER GDLDCHEH • ; : TRESORIERE • • 276 BILAN FINANCIER DE LA FETE DES - ArJCIENS ELEVES DU B MAI 1983 DEPENSES O^ RECETTE : P . T. T. 369,— F BILLETS 7 640 f — F IMPRIMERIE 910,— F BUFFET 2 075 . — F SONORISATION 474,50 F LOCATION SALLE 799,— F BOISSONS 279,76 F DON M. KORSIA (Montant sa facture) DONS POURBOIRE 50,— F DERNIER TIMBRAGE 2 882,26 F 240 f _ F TOTAL 3 122,26 F TOTAL BENEFICE TOTAL 279,76,— 160.- F 10 154,76 F 7 032,50 Frs Nous devons noter que nous avons bénéficié de dons,substantiels qui nous ont aidés à améliorer notre bénéfice au profit de l'Ecole. Il s'agit surtout de la facture des boissons, de la prestation du chanteur, et de l'orchestre, mais aussi de frais mineure tels, nappes, serviettes, verres, pBpier , enveloppes, téléphone...»..,, que tous les généreux donateurs (particuliers ou associations) en soient remerciés par ces lignes, 277 PREMIERES ASSISES DE LA JEUNESSE JUIVE 29, 30 Avril et 1er Mai 1984 HYERES CONCLUSIONS DES ATELIERS (SYNTHESE ) " IDENTITE JUIVE ET CONNAISSANCE DU JUDAÏSME Les participants aux Assises reconnaissent la nécessi d'élever le seuil des connaissances juives de leurs membres c par-delà, de leur environnement. Ainsi entendent-ils viser à l'approfondissement et au renforcement de l'identité juive, par l'amélioration des méthodes d'éducation informelle faisar appel à la transmission des connaissances. Pour y parvenir, il est décidé de constituer un group d'étude et de réflexion composé de représentants de mouvement de jeunesse et d'éducateurs et ayant pour tâche de : 1. Définir un "essentiel" de connaissances du judaîsn et d'Israël que doit recevoir un jeune Juif dans un mouvement de jeunesse, en tenant compte des pôles d'identification : Israël, judaïsme, Histoire juive. 2. Constituer un dispositif de moyens didactiques pou la transmission de ces connaissances. 3i S'attacher à redéfinir, selon les approches de chaque mouvement, les valeurs qui donnent un sens à cette connaissance. - CENTRALITE D'ISRAËL Dépassant toutes les controverses qui font encore irruption dans le champ de l'éducation, les participants des Assises de la Jeunesse Juive estiment que désormais la reconnaissance de la centralité d'Israël en tant qu)Etat constitue "le plus haut dénominateur commun" de. tous les responsables de jeunesse et de communautés. Dans cet esprit, ils décident de tenir les prochaines Assises de la jeunesse juive à.Jérusalem. - «•/•*• 278 Ils recommandent de traduire dans les faits ce consensus : 1. En généralisant l'enseignement de l'Hébreu dans les structures d'éducation formelle et informelle. 2. En faisant mieux connaître Israël par des cours intégrés dans les programmes et des voyages permettant la découverte de la réalité israélienne. 3. En organisant des sessions de formation de cadres, en Israël. Les mouvements haloutsiques sont prêts à jouer un rôle actif dans ce domaine et demandent que leur soit facilit l'accès à la presse juive écrite et parlée, afin qu'ils 'puissent présenter les diverses formes d'intégration de vie, d'étude et de travail en Israël. Il est souhaité que l'Alyah devienne une donnée naturelle de la vie communautaire et soit prise en compte par les institutions. A titre de symbole, ils préconisent que la communauté et ses institutions prennent l'initiative chaque année d'organiser la fête du Yom Haatsmaouth. ACTIONS DE COOPERATION 1. Les solutions concernant la frange importante des 80 % des jeunes Juifs dits "de l'oubli et de l'indifférence" dépendent en bonne part de la coopération entre éducateurs, enseignants et animateurs. Cette coopération se traduira dans l'immédiat et prioritairement par des actions concertées 2. On entreprendra un travail en commun avec les médias juifs et non juifs dont l'impact est considérable, afin de diffuser et faire mieux comprendre les projets éducatifs de toutes les organisations d'éducation formelle et informelle. 3. Pour poursuivre le dialogue commencé aux Assises e traduire dans les faits la nécessité d'actions communes, il est envisagé de mettre en place, de façon permanente, une instance de coopération, représentant l'ensemble des organisations concernées et véritable lieu d'échange d'information, de réflexion, de concertation, de planification de l'action auprès de la jeunesse. * 4. Au-delà des actions en direction des jeunes dits "inorganisés", on entreprendra des rencontres "physiques" et pédagogiques entre les réseaux d'éducation informelle et l'école juive pour renforcer et confronter la méthodologie d'acquisition des connaissances juives. 279 QUELQUES ACTIONS COMMUNES ENVISAGEES 1. Participation d'une délégation unitaire aux manifestations prévues dans le cadre de l'année internationale de la Jeunesse en 1985. 2. Expositions de la jeunesse juive et organisation c "Douze heures pour la jeunesse juive". 3. Action concrète pour Israël dans le cadre du progran Renouveau de l'AUJF à Nétivot : constitution avec des représentants de tous les mouvements de jeunesse d'un groupe charj de mettre en état l'entrée de la ville de Nétivot et de renforcer les actions volontaires de ce type. PROJETS NOUVEAUX 1. Mise sur pied d'un projet de recherche sur les méthodes et les contenus d'un enseignement juif pour les enfants de 7-12 ans, cette recherche devant aboutir à la définition d'une pédagogie nouvelle pour l'enfant juif, tenant compte des changements récents en ce domaine. 2. Création d'un centre de recherche et d'informatior sur l'innovation. Cette structure serait en particulier chargée du soutien et du suivi des actions visant le public des jeunes hors de toute vie juive organisée. 3. Proclamation d'une "Charte pour une pédagogie de 1 solidarité" tendant à insérer cette notion dans le système des valeurs éducatives de chaque mouvement. 4. Développer une formation d'animateurs adaptée aux besoins de milieux socio-culturels défavorisés, pour développer des programmes dans cette direction. 5. Création d'un fonds de bourses pour des projets éducatifs relatifs à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. 6. Création d'un journal de jeunes destiné au public des 8-14 ans permettant une collaboration plus avancée entre journalistes et éducateurs juifs. 7. Etablir un catalogue présentant les possibilités d'études et d'acquisition de connaissances juives existant au niveau des régions : universités, écoles juives, oulpanim, centres de formation,livres et thèses sur des sujets juifs, afin de fournir à toutes les organisations de jeunesse et d'éducation formelle ou informelle l'information sur toutes les possibilités existant dans la Communauté et de leur offrir la possibilité de diffuser largement ces informations. 8. Obtenir l'aide à la création et au fonctionnement restaurants universitaires juifs, lieux de rencontres privï-^ légiés, notamment en province. 280 ACTIONS DE FORMATION 1. Des séminaires d'étude portant sur le judaïsme et Israël seront organisés en commun par les mouvements et associations présentes aux Assises, afin d'intéresser le plu: grand nombre possible de participants et de faire progresser la conception et le contenu de ces séminaires. 2. La formation des cadres visera également une initiation aux problèmes de l'antisémitisme et du racisme. 3. Il importera également de renforcer les connaissar sur la cité et l'environnement. 4. En visant le développement d'activités nouvelles d'animation des collégiens et lycéens dans leurs lieux d'étude, on cherchera à recruter et former des jeunes adultes l'efficacité de ce groupe d'âge ayant été reconnue à travers plusieurs expériences. 5. On suscitera des activités pour étudiants qui permettront d'amorcer et de perfectionner un processus de formation adaptée à leurs besoins. JEUNES ADULTES Les participants aux Assises considèrent qu'à l'heure actuelle, le rôle des organisations d'éducation informelle doit se prolonger vers les jeunes adultes, par des activités adaptées à cette catégorie d'âge. Ils recommandent à cet effet : - la formation d'équipes de bénévoles spécialisés dan. ce domaine, ainsi que la coordination des expériences, pour 1; plus large extension possible de ces activités. JEUNES ET .MEDIAS Il est envisagé : 1. L'ouverture d'un chantier permanent de travail commun entre éducateurs et informateurs, lespremiers devant s former à l'utilisation des médias comme outil pédagogique, le seconds jouant le rôle dé "prolongateurs" de l'action éducativ 2. On fera en sorte d'obtenir des temps d'antenne poui les différents mouvements de jeunesse et de faire régulièrement des pages "Agenda communautaire" dans les grilles de programmes pour que les radios servent d'outils annonceurs •aux manifestations communes prévues par les éducateurs. o 281 B I B L I O G R A P H I E ARENDT H, Sur l'antisémitisme, Paris, Calmann-Lévy, 1973 (Traduction M. Prouteau). 296 p ARON R, Mémoires 50 ans de réflexion politique ,Jùlliard J.983. 778 P ARON R, De Gaulle, Israël et les Juifs, on, 1968. 187 p ARON R, Israël face à la tragédie, Le Figaro Littéraire, Paris, N° 1104. 1967. ARON R, Le Judaïsme lier, demain, Paris, Buchet-Chastel, 1977, 238 p ASSOULINE P, Les nouveaux convertis : Enquête sur des chrétiens, des '• Juifs et des musulmans pas comme les autres, Paris, Albin Miche 1981. 242 p BARON S.W., Histoire d'Israël, Tome 5 PUF 1964 374 p BENSIMON D, L'achjcation en Israël, Paris Anthropos, 1975. 400 p BENSIMON D, L'intégration des Juifs Nord-Africains en France, Paris, Mouton, 1971. 263p BENSIMOR, D et PERGOLA D, Sondage sociologique, économique auprès des V Juifs en France, Yod. 1976. BLUMENKRANZ B, Juifs et Chrétiens dans le monde occidental, Publication de l'école pratique des hautes études : 6e section, sciences économiques et sociales, Paris La Haye, Mouton, 1960. 440 p BJLUMENKRANZ B, Le Grand Sanhédrin de Napoléon, Toulouse, Privât, 1979.240 BOURDRE'L P, Histoire des Juifs de France, Paris, Albin Michel, 1974, 62 4 BREDIN J, L'affaire, Paris, Julliard, 1983. 551 p BRISSAUD J.M, L'antisémitisse en Union-Soviétique, Paris, IREP, 1980. 33° CATARIVAS D, Israël, Paris, Editions du Seuil, Collection Petite Planète, n° 14, 1974. CATARIVAS D, Les Israéliens, Paris, Générale d'Edition, Le Livre de Poche Edma, encyclopédie du monde actuel, n° 4460, 1976. CHALET J.A, Monseigneur Lefebvre, Paris, Pygmalion, 1976. 256 p CHAPIRO M, le mystère Juif, Neuchatel, à la Bacconnière, 1978, 84 p CHOURAQUI A, retour aux racines : entretiens (d') André Chouraqui avec Jacques Deschanel, Paris, Le Centurion, 1981. 255 p CHOURAQUI A, Marche vers l'occident : les Juifs d'Afrique du Nord, P.U.F. Paris, 1952. 282 CHOURAQUI A, Théodore Hertzi Paris, Le Seuil, 1960.399 p COHEN A, Le Talmud, Paris, Payot, 1970, A70 p DAVIS V, La renaissance juive de nos jours, dans renouveau de la culture juive,- Editions de l'université libre de Bruxelles, 1968. / DECAUX A, Exodus, In : Alain Decaux raconte, Tome A-Paris, Librairie Académique, Perrin, 1982. ? DELPECH F, Sur les Juifs - Presses Universitaires de Lyon, 1983 Q/ DREYFUS E, Autour des Juifs de Lyon et alentour, Lyon : 1958. 156 p EISENBERG J, Une histoire du peuple juif, Paris, A. Fayard, 1974, 568 p [ENCYCLOPEDIE DE L'EDUCATION (En hébreu) Jérusalem. ENCYCLOPEDIA JUDAICA, Education Jewish, Vol 5, Jérusalem et New-York, 1970 EZRAN A, Rituel des prières de 1'après-midi,de tous les jours, Paris, Association culturelle sépharadite, 1966. 255 p FLEG E, Correspondance pendant l'affaire Dreyfus, Paris, A.G. Nizet, 1976. FEUERWERKER D, L'émancipation des Juifs en France, Albin Michel, Paris, 1976. 800 p FRANCK CT, Le sionisme, Paris, Pr<esses universitaires de France (Que et L.HERSLTVCWICZ L.HbKSUVUWICZ V> sais-je, sais-ie, N° N° 1801), 1801), 198( 1980. FRIEDMANN G, Fin du peuple juif ? Paris, Gallimard (Idée série sciences humaines n° 7A), (1971 nouv. ed) 384 p GIRARD P, Les Juifs de France de 1789 à 1860, Paris, Calmann-Lévy, (collection diaspora), 1976. 296 p GIRARD;P, De l'émancipation à l'égalité, Paris, Calmann-Lévy, (collection diaspora), 1976. GIRARD P, Les Juifs de France, Paris, B. HUISMAN (Collection Index n° 1 ) , 1983. •' GLAZER N, Les juifs américains du 17e siècle à nos jours, Paris, CalmannLévy, 1972. 290 p GRAYZEL S, Histoire des Juifs, Paris, STE , 1969.568 p GUGENHEIM E, Les portes de la loi : Etude et Responsa, Paris, Albin Michel, 1982.320 p HARRIS A et DE SED0UY A Juifs et Français, Paris, Grasset, 1979. 300 p HAUSNER G, Justice à Jérusalem. Flammarion 19.76, 672 p HENRI C, Une diaspora méconnue : Les Juifs d'Algérie, Paris,-1976. 283 HERMAN S, Israelis and Jews : The Continuity of an Identity, New-York : Random House, 1970. HERZL R, L'Etat Juif ( 1895 pour la 1ère Ed.) Herne, 1970. 128 p H0R0WITZ J.L, Israeli-Diaspora Relations as a Problem inCenter Periphery Linkages. Contemporary Jewry. 3(2), 1977. ISAAC J, Genèse de l'antisémitisme, Paris, Calmann-Lévy, 1956. 356 p L'enseignement du mépris, Paris, Fas uelle, 1962. 200p Journal communautaire du Consistoire Israélite de Marseille "Haboné". KAPLAN J, Judaisme français et sionisme, Albin Michel, Paris, 1976.272 p KARDINER A, LINTON R, The Individual and his Society, Columbia University Press, 1939. KOCHAN L, Les Juifs en Union SOviétique depuis 1917, Paris, Calmann-Lévy• Collection Diaspora, 1971. \ KORCAZ S, Les Juifs en France et d'Etat d'ISRAEL, thèse de 3è cycle, 1969, Denoé'l 224 p KRIEGEL A, Les Juifs et le monde moderne, Paris, Ed du Seuil, 1977, 252 p LAQUEUR W, Histoire du sionisme, Paris, Calmann-Lévy, 1973. 687 p LAQUEUR W, le terrifiant secret : La "Solution Finale" et "l'information étouffée", Paris, Gallimard - Collection Témoins, 1981. 290p \ LAQUEUR W, La vrai Guerre de Kippour, Paris, Calmann Lévy, 1974. 300 p LEVINAS E, Difficile liberté, Paris, Albin Michel, 1983. 400 p LEVY A, Notice sur les israélites de Lyon, Paris, Imp. Schiller > 52 p UEWIN K, Field Theroy in Social Science, New-York : Harper, 1951. LINT0N,;R, Cultur and Mental disorders : Springfiel, 1956. MADAULE J, Israël et le prix de l'élection : d'Abraham à aujoud'hui, Paris, Le Centurion, 1983. 223 p MANDEL A, Nous autres Juifs, Paris, Hachette, 1978. 372 p MAN0R Y, Naissance du sionisme politique, Paris, Gallimard et Jullia, (collection Archives, n° 88), 1981. 280 p MARIENSTRAS R, Juifs en France, aujourd'hui, esprit, 1968. MARIENSTRAS R, Etre un peuple en diaspora, Paris, François Maspero, 1975. MARRUS M.R, Les Juifs de France à l'époque de l'affaire Dreyfus - l'assimilation à l'épreuve, Paris, Calmann-Lévy (Collection Diaspora) 1972. MEMMI A, Portrait d'un Juif, Paris, Gallimard, 1962. 312 p 284 MEMMI A, Préenquête sur la judéité des Juifs en France, Revue Française de sociologie, VI (1), 1965. NEHER A, Clefs pour le judaïsme, Paris, Seshers, 1977. 189 p NEHER R, Histoire juive : faits et documents de la Renaissance à nos . jours, Paris : Klincksieck, 1971.(19e siècle), 1973 (20e siècle) 304 p PHILIPPE B, Etre Juif dans la société française du moyen-âge à nos jours, Paris, Montalba, 1979. 3 1 4 p P0LLIAK0V L, Les Juifs et notre histoire, Paris, Flammarion, 1973.256 p P0LIAK0V L, Histoire de l'antisémitisme, Paris, Calmann-Lévy,1955.381 p P0LIAK0V et WULF J, Le troisième Reich et les Juifs, Paris, Gallimard. 1959. 470 p RABI W, Anatomie du judaïsme français, Paris, 1962, Ed. de Minuit 327 p REVUE TRIMESTRIELLE DES ENSEIGNANTS ET EDUCATEURS JUIFS "Hamoré", Paris, ''• RATH L : Values and Teachi.ng, Colombus, OHAYO, 1966 RINGGREN H,, la religion d'Israël, Paris, Payot, 1966. 367 p ROBERT S, le livre des 613 commandements, Paris, C.L.K.H, 1980. 549 p RODINSON M, Peuple juif ou problème juif ? Paris, F. Maspéro, 1981.360 p RUFFIE J,~Les sciences humaines aujourd'hui, Ed. Retz, Paris, 1979. \ J ' y ' ' SAFRAN A, In "Israël dans le temps et dans 1'espace", Université de Genève, Ed. Payot, Paris, 1980, p 403 403 p SCHWARFUCHS S, Les Juifs de France, Paris: Albin Michel, 1975. 350 p SJJ-D N, La Mystique cosmologique juive, Paris : Ed de l'école des Hautes études en Sciences sociales ; Paris, Berlin, New-York, Mouton 1981. 344 p TALMON J.L, Destin d'Israël : l'unique et l'universel, Paris, CalmannLévy, 1967. 311 p TAPIA C:, TAIEB J, Le judaisne maghrébin après l'immigration des Juifs - maghrébins Yod 1978. TRIGANO S, La république et les Juifs après Copernic, Paris : Les Presses d'aujourd'hui, 1982. 272 p UR]S L, Exodus, Paris, Robert Laffont. VIDAL NAQUET P, Les Juifs, la mémoire et le présent, Paris, Maspéro (Collection PCM n° 246), 1981. 296 p WEINBERG D H, Les Juifs à Paris de 1933 à 1939, Paris, Calmann-Lévy, (Collection diaspora). 1974n 288 p WEBER M, Le judaïsme antique, Paris, Pion, 1970 615 p 285 WIESEL E, un juif aujourd'hui : Paris, Ed du Seuil, 1977. 248 p WIESEL E, La nuit, Paris, Ed. de Minuit, 1973. 170 p 4 WIESEL E, Les Juifs du silence, Paris, Le Seuil, 1966. WIRTH L, Le ghetto, Grenoble, Presses Universitaires Grenoble (collectio Champ Urbain), 1980, p 307. YAARI A ET RIENSTRAS R, "La question sioniste". Les Nouveaux Cahiers, Paris n° 36, 1974. ZILLER R.C., The Social Self, New-York - Pergamon Press, 1973. ZVI YARON, Israël et la Diaspora : Nouvelles relations et nouveaux problèmes, Betfousot Hagola, 69/70, 1974 (en hébreu). \ 286 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION PREMIERE PARTIE Une approche du judaïsme français et d'une identité CHAPITRE I Le Judaïsme français de la Révolution de 1789 à nos jours 16 L'enquête démographique de la SOFRES en 1976 : Juif ou Israélite 44 CHAPITRE II ^'Identité juive 52 Torat Israël - la perspective religieuse La notion du peuple - Am Israël 57 Le peuple et ses attitudes religieuses 63 La personnalité juive 65 L'antisémitisme 67 Point de vue national -Eretz Israël 72 Le sentiment d'appartenance 77 Les Juifs et l'Etat d'Israël 79 La centralité d'Israël 81 Que signifie "Etre Juif" 83 287 DEUXIEME PARTIE La fonction de l'école juive française dans, la quête de l'identité CHAPITRE III L'enseignement de la tradition juive de l'ancien Israël à nos jours 93 L'éducation dans la période biblique 94 La période Talmudique 97 La maison paternelle et les rites des fêtes 105 L'étude et le balancement 107 La Yechiva en Europe 109 Les structures éducatives de 1939 à nos jours 115 CHAPITRE IV L'école juive en France : Ses effectifs 119 Sa vocation spécifique 123 Son organisation administrative en France et à Lyon : Le Fonds Social, l'Agence Juive, le Fonds d'Investissements pour l'éducation 128 Les ressources financières et leurs répartitions 13A 288 TROISIEME PARTIE CHAPITRE V L'école juive de Lyon 142 Les caractéristiques de la communauté juive de Lyon 144 Genèse de l'école 147 Les statuts de l'école 150 Le budget de fonctionnement 151 Les structures pédagogiques 155 L'enseignement général 160 L'enseignement religieux 162 Les fêtes, l'histoire, l'hébreu 164 La physionomie des élèves et de leurs familles 172 Les conditions matérielles de l'école 177 CHAPITRE VI j Une enquête pour saisir les représentations de ; ses usagers 179 Le choix des témoins privilégiés 179 Le type d'entretien retenu 181 Les opinions sur la situation religieuse communautaire 183 La représentation sur le concept d'identité 186 Les représentations de l'enseignement général et de l'enseignement religieux 192 Analyse et débat 199 . 289 CONCLUSION 221 ANNEXE 227 BIBLIOGRAPHIE 281 TABLE DES MATIERES 286 TABLEAU DES ANNEXES 290 \ A N N E X E S N'° 1 - Qui sont les Juifs de France Une enquête - sondage de la SOFRES 227 N - Vocation et objectifs de l'Ecole 231 N° 3 - Règlement Intérieur 232 N° 4 - Statuts du Fonds Social 236 N° 5 - Liste des oeuvres subventionnées par le FSJU 245 N° 6 - Résultats aux Examens 249 N° 7 - Résolution concernant l'Ecole Juive au Conseil National du FSJU 253 - Réponse du groupe de liaison au 254 2 N° 8 Ministère de l'Education V N° 9 - Programme d'enseignement religieux à l'Ecole Juive de Lyon 257 N° 10 - Contrat simple 262 N° 11 - Contrat d'Association de l'Ecole Juive de Lyon 269 N° 12 - Oeuvres, Association des Anciens Elèves de l'Ecole Juive de Lyon 275 N° 13 - Conclusion des Ateliers Décisions des Assises de HYERES 1984