Chapitre 4
Conditions saisonnières et effets locaux
Introduction
Carte 4-1 - Domaine de la GFACN 32
Ce chapitre est consacré aux dangers et effets météorologiques locaux observés dans
la zone de responsabilité de la GFACN32. Nous avons mentionné les dangers les plus
courants et les plus vérifiables à la lumière des nombreuses discussions que nous avons
eues avec des prévisionnistes, des spécialistes de l’information de vol, des pilotes et des
répartiteurs.
La plupart des dangers météorologiques sont décrits par des symboles sur les cartes
en même temps que par une brève description sous forme de texte au-dessous de la
carte. Dans d’autres cas, l’élément météorologique dangereux est mieux décrit dans
des mots. Le tableau 3 présente la légende des divers symboles utilisés dans les sec-
tions des conditions météorologiques locales.
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Le temps en Alberta
Carte 4-2 - Aperçu de la topographie de l’Alberta
PINCHER CREEK
LETHBRIDGE
MEDICINE
HAT
CALGARY
BANFF
RED DEER
EDMONTON
JASPER
HINTON EDSON
WHITECOURT COLD LAKE
SLAVE LAKE
GRANDE PRAIRIE
PEACE RIVER
HIGH LEVEL
RAINBOW LAKE
STEEN RIVER
FORT
CHIPEWYAN
FORT
MCMURRAY
CHAPITRE QUATRE
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Les régimes climatiques des provinces des Prairies sont classés comme tempérés
froids ou sub-arctiques et vont de conditions de type continental sec dans le sud-ouest
à des conditions sub-arctiques dans le nord-est le long de la côte de la baie d’Hudson.
Les chaînes de montagnes à l’ouest ont un effet marqué sur les configurations de pré-
cipitations dans la région et sur les températures en hiver. C’est l’une des raisons qui
font que la plupart des régions des provinces des Prairies reçoivent leurs plus fortes
précipitations de tempêtes qui sont alimentées par de l’air humide circulant vers le
nord depuis le Midwest américain. En l’absence de chaîne de montagnes orientée est-
ouest pour bloquer le passage des masses d’air, comme le font les Alpes en Europe,
l’air arctique froid et sec rencontre ici régulièrement l’air chaud et humide du sud-
ouest américain.
Les Rocheuses, cependant, forment une barrière efficace contre l’influence mar-
itime de l’océan Pacifique et l’air est grandement modifié quand il parvient en
Alberta. L’air frais du nord du Pacifique perd beaucoup de son humidité en passant
par-dessus les montagnes et se réchauffe ensuite en redescendant les pentes est des
Rocheuses avant d’arriver dans la zone « d’ombre pluviométrique » des Prairies.
Toutefois, cet air est encore associé à du temps plutôt nuageux, doux et venteux en
Alberta. Les précipitations peuvent être assez fortes sur les contreforts et dans le
secteur de Peace River, où l’altitude diminue et où les masses d’air qui apportent les
précipitations pénètrent plus librement dans la province par l’ouest. Nulle part,
cependant, le total annuel des précipitations est-il excessif. En fait, le total annuel
moyen de 1070 mm à Montréal dépasse celui de n’importe quelle station en Alberta.
(a) Été
Les étés en Alberta sont plutôt courts, chauds et habituellement assez secs. Les pré-
cipitations sont en majeure partie le résultat de certaines configurations particulières.
Les dépressions froides apportent des périodes prolongées de précipitations et de
mauvaises conditions de vol; d’autre part, l’activité orageuse généralisée durant les
jours chauds et humides est source de temps violent. En général, on considère que
l’été en Alberta va de tard en avril ou tôt en mai jusqu’à la fin d’août et parfois en sep-
tembre. À cette époque de l’année, le temps est habituellement agréable, car il faut un
système météorologique bien développé avec beaucoup d’humidité et un bon support
dynamique en altitude pour produire de grandes étendues de plafonds bas et de mau-
vaises visibilités.
La principale situation qui peut occasionner une période prolongée de mauvaises
conditions de vol (deux jours ou plus) est le passage d’une dépression froide. Ces sys-
tèmes marquent l’arrivée d’air humide très instable et, typiquement, se déplacent
lentement quand ils ne sont pas stationnaires. Le mauvais temps se produit
habituellement au nord du centre de la dépression, là où une circulation persistante de
l’est ou du nord-est, qui suit une pente ascendante en Alberta, a tout le temps de for-
mer une vaste région d’humidité dans les bas niveaux. Les plus faibles plafonds et vis-
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ibilités se produisent entre 60 et 100 milles marins au nord du centre. Les épisodes de
dépressions froides sont plus fréquents en juin et en juillet, chacun de ces mois étant
typiquement marqué par le passage de deux ou trois de ces dépressions.
Des conditions semblables peuvent apparaître à l’ouest d’un système de haute pres-
sion dans une circulation d’est au-dessus du centre des Prairies. Si la circulation per-
siste assez longtemps, du stratus, de la bruine et du brouillard pourront se former dans
les régions en pente ascendante et dans les contreforts.
Durant les chaudes journées d’été, les orages sont communs. Quoique les orages de
masse d’air soient les plus fréquents, le passage d’un front froid peut aussi entraîner la
formation d’un orage. En fait, les orages les plus violents sont dus aux fronts froids.
La tornade d’Edmonton en 1987 et celle de Holden en 1993 en sont des exemples
notables. Typiquement, en été, l’activité convective débute le matin dans les contre-
forts et se déplace vers l’est (y compris le nord-est et le sud-est) pendant le reste de la
journée. La plupart de ces nuages convectifs se dissipent dès qu’ils s’éloignent des con-
treforts. Cependant, s’il y a une source d’humidité à bas niveau plus loin à l’est ou
qu’un moyen de maintenir la convection est présent, alors celle-ci pourra durer jusque
tard en après-midi ou en soirée. Des orages nocturnes peuvent aussi se produire
durant l’été en Alberta mais sont beaucoup plus rares ailleurs dans les Prairies. La sai-
son des orages coïncide avec la saison estivale et présente un maximum d’activité en
juillet.
Un autre phénomène typique en Alberta est le courant-jet nocturne à basse alti-
tude, plus fréquent au printemps et en été. Cette caractéristique se forme par nuit
claire quand les vents ont été forts et en rafales vers la fin de l’après-midi. Quand le
soleil se couche, il se forme une inversion de température (en raison du refroidisse-
ment par rayonnement) près du sol, ce qui a pour effet de diminuer des vents de sur-
face. La zone de vents plus forts n’a pas disparue; l’inversion l’a détachée de la surface
mais elle est toujours présente dans l’air chaud en altitude. Dans certains cas, les vents
au sommet de l’inversion peuvent être plus forts que les rafales observées durant
l’après-midi. La profondeur de la couche froide peut augmenter jusqu’à 1000 pieds
durant la nuit avant que le réchauffement diurne ne la détruise le matin suivant.
La turbulence à basse altitude est commune pendant l’été en Alberta. Les jours où
il fait soleil, il y a toujours des courants thermiques ascendants, qui peuvent être très
notables près des lacs où ils côtoient des courants descendants au-dessus de l’eau plus
froide. Ces paires de courants ascendants et descendants peuvent même engendrer
une circulation de brise de lac au-dessus des plus grandes étendues d’eau. Lorsque
règne une circulation du sud-ouest de 30 noeuds ou plus au-dessus des montagnes, il
faut s’attendre à une forte turbulence dans toutes les vallées situées du côté est des
Rocheuses. Grande Cache est particulièrement touchée par ces événements de turbu-
lence.
CHAPITRE QUATRE
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(b) Hiver
On considère généralement que l’hiver en Alberta va de tard en novembre jusqu’à
tard en mars ou tôt en avril. Durant cette période, les conditions de vol sont
fréquemment bonnes mais on peut identifier deux configurations qui produisent
généralement de mauvaises conditions. La première de ces configurations est le creux
froid. Ces creux ne sont pas aussi fréquents en hiver que pendant les mois d’été et sont
généralement plus secs, mais quand ils s’associent à une région frontale ou à un
courant-jet, ils peuvent encore donner lieu à des périodes prolongées de très mauvais-
es conditions de vol et à d’importantes chutes de neige sur leur passage.
L’autre situation qui produit du mauvais temps est un phénomène appelé dirty
ridge. Il se produit quand une crête en altitude en sens nord-sud se bâtit au-dessus de
la C.-B., qu’un front arctique en surface se trouve le long des contreforts et qu’une
onde frontale maritime s’est formée le long de la côte de la C.-B. Comme l’air froid
est bloqué contre les montagnes et n’a nulle part où aller, l’air plus chaud et plus
humide associé au système maritime passe par-dessus l’air froid en se déplaçant en
direction de l’Alberta. Tout dépendant des températures en altitude et de l’épaisseur
de l’air froid, cette configuration peut produire de grandes quantités de neige en
Alberta et de longues périodes de conditions de vol maussades. Il peut y avoir de la
pluie verglaçante si les températures dans l’air maritime sont favorables à la formation
de précipitations liquides.
Fig. 4-1 - Configuration en altitude montrant une « dirty ridge »
500 hPa
approx. 18,000 pieds
Creux barométrique
en altitude
H
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