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ANALYSE ÉCONOMIQUE MONDIALE
| PERSPECTIVES FISCALES
Énoncé économique de l’automne du gouvernement
fédéral du Canadapour l’exercice financier 2017
Autres détails sur le rôle majeur des infrastructures
L’Énoncé économique de l’automne prévoit un déficit de 25 milliards de dollars pour
l’exercice financier en cours; ce déficit se creuse à 27,8 milliards de dollars (-1,3 % du
PIB) pour l’exercice financier 2017-2018 (EF 18), pour ensuite se réduire progressivement
et passer de 25,9 milliards de dollars dans l’EF 19 à 14,6 milliards de dollars (-0,6 % du
PIB) d’ici l’EF 22, à la fin de l’horizon de planification (tableau de droite, page 2).
Pour les déficits projetés, la décision de savoir s’il faut tenir compte d’un ajustement
annuel en fonction du risque et à combien il faut le chiffrer est reportée au Budget de
2017. Les prévisions du déficit de l’Énoncé ne comportent aucun ajustement. Si on
retranche l’ajustement prévisionnel de 6 milliards de dollars dans les estimations du
déficit 2016 du Budget, on constate que les déficits sous-jacents deviennent chaque
année de moins en moins importants que les déficits de l’Énoncé économique de
l’automne, qui se chiffrent à une différence cumulative de 31,8 milliards de dollars entre
l’EF 17 et l’EF 21. Les déficits projetés de l’Énoncé peuvent donc être considérés comme
la limite inférieure de la fourchette des déficits prévus.
Les perspectives baissières du PIB réel et du PIB nominal du Canada (tableau de
gauche, page 5) expliquent plus des trois quarts (25 milliards de dollars) de
l’augmentation du déficit pour la période comprise entre l’EF 17 et l’EF 21. Les
changements apportés aux politiques après le Budget de 2016 représentent près de
5 milliards de dollars de l’accroissement du déficit, et les initiatives de l’Énoncé de
l’automne renchérissent encore le déficit de 1,8 milliard de dollars.
Le déficit accumulé d’Ottawa augmente pour passer de 31,1 % du PIB en mars 2016 à
une moyenne de 31,75 % sur la période comprise entre l’EF 17 et l’EF 19, avant de
tomber à 30,4 % en mars 2022.
Les mesures de relance supplémentaires, plutôt timides à court terme, prennent de la vitesse
jusqu’à l’EF 19, grâce à l’accroissement des dépenses consacrées aux infrastructures
(tableaux, pages 2 et 3). Du point de vue de la politique monétaire, cette augmentation des
dépenses fait pencher la balance en faveur de nouvelles mesures d’assouplissement
monétaires, bien qu’à notre avis, il s’agisse d’un risque peu probable pour l’instant, ce qui
exercerait à court terme une légère pression supplémentaire à la baisse sur le dollar
canadien, alors que les marchés s’adaptent aux incidences de l’Énoncé de l’automne.
Du point de vue des politiques, les grandes nouvelles annoncées portent sur les infrastructures,
puisque le gouvernement fédéral rend publique la création de la Banque de l’infrastructure du
Canada (BIC), capitalisée par le fédéral à hauteur de 35 milliards de dollars, dont 15 milliards de
dollars proviendront du financement fédéral annoncé pour les infrastructures. Le solde, soit
20 milliards de dollars, représente un financement supplémentaire, qui n’aura aucune incidence
sur la dette nette fédérale, puisqu’il s’agit d’un investissement.
On s’attend à ce que la BIC mobilise quatre fois plus de financement auprès du secteur
privé, ce qui offrira d’importantes perspectives aux investisseurs institutionnels qui ont
des horizons à long terme.
Le gouvernement a aussi annoncé la création : 1) d’une stratégie en matière de compétences
mondiales, qui permettrait aux sociétés d’embaucher des immigrants hautement qualifiés; et 2)
du carrefour Investir au Canada, pour attirer l’investissement étranger.
On s’attend à une hausse des besoins en emprunts fédéraux dans les dix prochaines
années, en raison du déficit supplémentaire probable et du financement projeté pour la
BIC.
RENSEIGNEMENTS
Jean-François Perrault, PVP et économiste
en chef
416.866.4214
Études économiques de la Banque Scotia
jean-francois.p[email protected]
Mary Webb
416.866.4202
Études économiques de la Banque Scotia
mary.webb@scotiabank.com
Graphique 1
Graphique 2
-12
-8
-4
0
4
-60
-40
-20
0
20
EF9094 98 02 06 10 14 18r 22p
en milliards
de dollars
%
% du PIB
(à droite)
Les soldes budgétaires fédéraux…
Solde (à gauche)
0
20
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60
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200
400
600
800
EF90 94 98 02 06 10 14 18r 22p
en milliards de dollars
Déficit accumulé
(à gauche)
Part du PIB (%) (à droite)
prévision
Part du PIB
(%)
... et le déficit accumulé
Sources des graphiques : Prévision du PIB nominal de
Finances Canada; Études économiques de la Banque
Scotia.
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| PERSPECTIVES FISCALES
DÉTAILS DES REVENUS ET DES DÉPENSES
Si les projections budgétaires ont été révisées, c’est parce que l’on prévoit une croissance économique moins forte au Canada, ce qui correspond
essentiellement à nos points de vue jusqu’en 2018 (tableau de droite, page 5). Certains segments de l’économie continuent de s’adapter à la chute
des cours du pétrole, alors que les secteurs hors pétrole de l’économie se tirent assez bien d’affaire même si la conjoncture internationale reste
difficile. La révision à la baisse de la moyenne des prévisions du secteur privé à l’égard du PIB nominal utilisées pour l’Énoncé de l’automne se
creuse chaque année jusqu’en 2020 par rapport au Budget de 2016. L’évolution de la conjoncture économique et budgétaire vient élaguer le total des
revenus par rapport aux prévisions du printemps dernier de 2,6 milliards de dollars dans l’EF 17 et rognera près de 11 milliards de dollars d’ici l’EF 21.
Les faibles taux d’intérêt actuels apportent effectivement des économies importantes sur le remboursement de la dette, qui monte pour
passer de 0,8 milliard de dollars au cours de cet exercice financier à 5 milliards de dollars dans quatre ans. Or, pour ce qui est des obligations
relatives au régime de retraite public et aux autres prestations éventuelles du gouvernement, la conjoncture actuelle de faibles taux d’intérêt rogne le
taux d’escompte, en faisant monter la valeur actuelle de ces obligations et, par le fait même, les coûts des régimes de retraite et des autres
prestations dans les dépenses de programme projetées. Bien qu’il soit vrai que les faibles taux d’intérêt réduisent aussi les intérêts débiteurs
théoriques sur ces obligations, cette économie est effacée par la hausse des dépenses des programmes.
La croissance annuelle prévue des dépenses des programmes atteint en moyenne 6,5 % pour la période comprise entre l’EF 16 et l’EF 18, ce qui
représente un écart énorme par rapport à la moyenne annuelle de 0,4 % des cinq années précédentes. On s’attend toujours à ce que les dépenses
au titre des programmes se stabilisent pendant les EF 19 et EF 20, en inscrivant des hausses annuelles qui s’établiront en moyenne à moins de
2,0 %; mais encore faudra-t-il résoudre certains problèmes en suspens, comme le nouvel accord sur la santé avec les provinces et les territoires.
INVESTISSEMENTS SANS PRÉCÉDENT DANS LES INFRASTRUCTURES
L’énoncé fait état d’investissements dans les infrastructures totalisant 186,5 milliards de dollars pour la période comprise entre l’EF 17 et
l’EF 28. On s’attend à ce que les dépenses fédérales augmentent pour passer d’une moyenne de 8,3 milliards de dollars par an sur les cinq années
qui ont précédé l’EF 16 à 13 milliards de dollars dans l’EF 17 et 17,5 milliards de dollars dans l’EF 19. Puis, les investissements se replient, pour
ensuite rebondir à une moyenne de 17,4 milliards de dollars par an sur la période comprise entre l’EF 26 et l’EF 28 (tableau du bas et graphique
accompagnant ce tableau, page 3), en plus des projets d’immobilisations prévus, qui seront financés par des fonds institutionnels dans le cadre des
activités projetées de la BIC.
L’Énoncé de l’automne prévoit l’affectation de 81 milliards de dollars de financement d’infrastructures qui n’avaient pas été distribués
dans les énoncés antérieurs. En tenant compte de la phase 2 du Plan d’infrastructure initial des libéraux, qui totalisait 49 milliards de dollars
jusqu’à l’EF 26, le nouveau financement annoncé dans l’Énoncé de l’automne s’établit à peine à 32 milliards de dollars, dont 20 milliards
de dollars s’inscrivent dans le prolongement du Plan d’infrastructure, qui culmine à un niveau annuel de dix milliards de dollars dans
l’EF 27 et l’EF 28.
Origines de la révision des déficits depuis le Budget de 2016
en milliards de dollars
EF16 EF17r EF18r EF19r EF20r EF21r EF22p EF17-EF21r
1 a) Budget de 2016 : déficits -5,4 -29,4 -29,0 -22,8 -17,7 -14,3 - -113,2
1 b) Déficits, sauf l’ajustement en fonction du risque de 6 G$ -23,4 -23,0 -16,8 -11,7 -8,3 - -83,2
2. Déficits de l’Énoncé de l’automne -1,0 -25,1 -27,8 -25,9 -19,3 -16,8 -14,6 -114,9
Variation (Point 2 par rapport au point 1b) 4,5 -1,7 -4,8 -9,2 -7,6 -8,5 --31,8
Origines
A. Évolution de l’économie 4,5 -1,3 -3,9 -6,8 -6,5 -6,6 -25,1
B. Changements apportés aux politiques depuis le Budget de 2016 -0,6 -0,8 -0,9 -0,9 -1,7 -2,7 -4,9
Bonification du Régime de pensions du Canada -0,1 -0,5 -0,7 -1,0 -1,3
Indexation de l’Allocation canadienne pour enfants -0,5 -1,2 -0,5
Plan des niveaux d’immigration -0,2 -0,2 -0,2 -0,2 -0,3 -0,8
Autres changements -0,6 -0,6 -0,6 -0,2 -0,3 -0,3 -2,3
C. Changements apportés aux politiques dans l’Énoncé de l’automne 0,2 -0,1 -1,5 -0,2 -0,2 -0,2 -1,8
Plan en matière d’infrastructure du Canada : ajouts -0,7 -4,0 -4,2 -5,3 -6,7 -14,2
Moins : Ressources des ministères 0,2 0,6 2,5 4,0 5,2 6,6 12,5
Plan en matière d’infrastructure du Canada : coût net 0,2 -0,1 -1,5 -0,2 -0,1 -0,1 -1,7
Attraction de l’investissement étranger et Stratégie en matière de compétences mondiales -0,1 -0,1 -0,1 -0,2
_________
S
ource :
Fi
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C
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d
a
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| PERSPECTIVES FISCALES
L’Énoncé de l’automne rend compte des progrès accomplis dans la phase 1 de
11,9 milliards de dollars du Plan d’infrastructure d’origine (tableau du haut). Des accords
bilatéraux sont signés avec toutes les provinces et tous les territoires dans le cadre du Fonds
pour les infrastructures du transport en commun et, pour l’infrastructure verte, du Fonds pour
l’eau potable et le traitement des eaux usées, et 760 projets sont approuvés. La plupart des
accords bilatéraux sont également signés pour le logement abordable dans l’enveloppe de
l’infrastructure sociale. Pour ces trois premières catégories — transport en commun,
infrastructure verte et infrastructure sociale —, l’Énoncé fait état, pour la période comprise entre
l’EF 18 et l’EF 26, de projections de dépenses pour la phase 2 prévue à l’origine, et l’ensemble
du plan initial totalise 61 milliards de dollars.
Dans l’Énoncé de l’automne, il est également question de deux priorités : le commerce et
le transport d’une part et, d’autre part, les communautés rurales et du Nord; cette deuxième
priorité vise à mieux répondre aux besoins exceptionnels de ces communautés grâce à une
approche plus ciblée, en améliorant leur connectivité avec le reste du Canada. La priorité
donnée au commerce et au transport vise à accélérer, en toute sécurité, les transferts de biens,
de services et de personnes, en réduisant l’engorgement des grands couloirs et des abords
des carrefours de transport. Le gouvernement reste attentif aux villes et propose notamment,
en 2017, le Défi des villes intelligentes, inspiré d’un concours américain, afin de susciter des
propositions de collaboration pour améliorer la qualité de la vie urbaine, par exemple grâce à
des immeubles plus verts, à la connectivité numérique évoluée pour les résidences et les
entreprises ou à des réseaux routiers ou des systèmes énergétiques « intelligents ».
MISSION PROPOSÉE POUR LA BANQUE DE L’INFRASTRUCTURE DU CANADA
La BIC aura pour mission de travailler en partenariat avec le secteur public et le secteur
privé pour structurer, réaliser et négocier le soutien fédéral de projets lucratifs destinés à
compléter le Plan d’infrastructure révisé d’Ottawa. On s’attend à ce que la BIC ait plus
d’autonomie qu’un ministère fédéral, attire le financement du secteur privé, fasse appel à des
outils de financement innovants et permette de prendre de meilleures décisions à partir de
données probantes.
Plan d’infrastructure initial des libéraux
en milliards de dollars
Plan d’infrastructure révisé
en millions de dollars
0
4
8
12
16
20
EF12 14 16 18r 20r 22r 24r 26r 28p
Énoncé économique de l’automne
Budget de 2016
Programmes actuels
en milliards de
dollars
Plan d’infrastructure à long terme
Source : Finances Canada.
Résultats
historiques
Énoncé de l’automne
Budget de 2016 EF18–EF26r
Phase 1 Phase 2 Total
Transport en commun 3,4 17,3 20,7
Projets d’infrastructure verte 5,1 15,9 21,0
Infrastructure sociale 3,4 15,9 19,3
Total 11,9 49,1 61,0
_
_____
Source : Finance Canada
Total
EF17r EF18r EF19r EF20r EF21r EF22-EF26r EF27-EF28f EF18-EF28p EF17-EF28p
Programmes existants 9 149 8 668 10 941 8 183 8 217 34 375 11 555 81 939 91 090
Anciens programmes 5 765 5 298 7 618 5 285 5 417 22 085 7 436 53 139 58 905
Infrastructure sociale et verte* 3 384 3 370 3 323 2 898 2 800 12 290 4 119 28 800 32 186
Budget de 2016 3 885 6 268 2 565 890 743 47 0 10 513 14 398
Phase 1 : Transport en commun 852 1 696 852 0 0 0 0 2 548 3 400
Infrastructure verte 874 1 562 1 157 746 671 47 0 4 183 5 057
Infrastructure sociale 1 653 1 679 53 36 20 0 0 1 788 3 441
Établissements postsecondaires 500 1 250 250 0 0 0 0 1 500 2 000
Services à large bande offerts dans les collectivités rurale
s
6 81 253 108 52 0 0 494 500
Énoncé économique de l’automne 0 700 4 000 4 200 5 300 44 400 22 600 81 200 81 200
Phase 2 : Transport en commun 0 300 1 100 1 100 1 500 13 300 8 000 25 300 25 300
Infrastructure verte 0 0 1 100 1 100 1 400 12 300 6 000 21 900 21 900
Infrastructure sociale 0 0 1 100 1 100 1 400 12 300 6 000 21 900 21 900
Commerce et transport 0 400 500 700 800 5 500 2 200 10 100 10 100
Communautés rurales et du Nord 0 0 200 200 200 1 000 400 2 000 2 000
Total
13 034 15 636 17 506 13 273 14 260 78 822 34 155 173 652 186 688
*Société canadienne d’hypothèques et de logement; Affaires autochtones et du Nord Canada; Emploi et Développement social Canada; Agence de la santé publique du Canada.
Source : Finance Canada
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| PERSPECTIVES FISCALES
La BIC participera financièrement aux accords portant sur les infrastructures selon différents modèles : investissements directs; contributions
remboursables; financement par endettement (prêts et garanties de prêts, subordonnés ou non); placements participatifs dans le capital-actions; ou
formules hybrides faisant appel à différents instruments. On s’attend à ce que grâce au calendrier et aux modèles de financement de la Banque, l’État
ait moins besoin d’intervenir pour assurer la viabilité des projets.
AUTRES INITIATIVES
Le carrefour Investir au Canada sera doté de 218 millions de dollars sur cinq ans pour corriger les problèmes qui pèsent aujourd’hui sur les efforts
que déploie le Canada pour attirer l’investissement étranger, notamment le peu de collaboration entre le fédéral, les provinces et territoires et les
municipalités et les innombrables programmes offerts. Pour mieux promouvoir cette initiative, le seuil des projets à revoir en vertu de la Loi sur
Investissement Canada sera porté à 1 milliard de dollars à partir de 2017, soit deux ans avant le calendrier prévu. En outre, avant 2017, Ottawa
publiera des directives sur les investissements à revoir en vertu des mesures de sécurité nationale.
Dans le cadre de la Stratégie en matière de compétences mondiales, le gouvernement adoptera une ambitieuse norme de deux semaines pour le
traitement des visas et des permis de travail des particuliers qui ont les talents dont ont besoin les entreprises canadiennes en forte croissance, pour
accélérer leurs investissements, ou les entreprises mondiales qui se réinstallent ou s’étendent au Canada. Pour respecter les conditions, ces deux
types d’entreprise devront aussi prévoir d’embaucher massivement des résidents canadiens. Le gouvernement propose d’exempter du permis de
travail les travailleurs dont la durée de séjour est inférieure à 30 jours par an, afin de faciliter les échanges interentreprises, les transferts de travaux
de recherche ou d’études ou l’échange de compétences.
Pour l’immigration en 2017, Ottawa prévoit d’accueillir de 280 000 à 320 000 immigrants, ce qui est comparable au total de 300 000 prévu pour
2016. Ces chiffres, historiquement élevés, sont moins ambitieux que ce que recommandait le Conseil consultatif du ministre des Finances sur la
croissance économique, qui invitait le gouvernement à accroître l’immigration sur cinq ans en commençant par la hausser de 15 000 immigrants en
2017, puis d’autant en 2018, pour finalement atteindre un objectif de 450 000 immigrants en 2021. En 2017, le gouvernement vise à accueillir entre
69 600 et 77 300 travailleurs spécialisés.
Dans son Énoncé économique de l’automne, le gouvernement s’engage aussi à renforcer l’indépendance de Statistique Canada et du
Bureau du directeur parlementaire du budget. Il adoptera en outre une approche plus transparente pour les comptes rendus budgétaires, ce qui
permettra d’établir des comparaisons entre les prévisions budgétaires et les affectations réelles. Grâce à ces changements, on pourra plus facilement
suivre la comptabilité de caisse et la comptabilité d’exercice, ce qui rendra les projections financières plus transparentes et faciles à examiner.
PERSPECTIVES
Pour étayer la nouvelle politique du gouvernement fédéral, on suppose que son programme à plusieurs volets dynamisera la croissance, à court
et à plus long termes, en dégageant des revenus pour financer les nouvelles initiatives. Inévitablement, l’amélioration du soutien des revenus et
l’accroissement des investissements dans le capital humain et matériel ne feront pas rejaillir les avantages prévus au même moment. L’Énoncé de
l’automne insiste sur la volonté d’Ottawa de mener un changement massif, et les recommandations du Conseil consultatif sur la croissance
économique détermineront essentiellement la nouvelle politique. Dans l’Énoncé, le gouvernement annonce également d’autres travaux d’élaboration
de politiques qui conduiront au Budget de 2017, en s’engageant à tenir compte des initiatives liées à l’emploi, à l’innovation et à l’environnement. Le
deuxième rapport du Conseil et ses autres recommandations devraient porter sur certaines de ces questions.
Dans les initiatives de l’Énoncé, le coût net est souvent élagué grâce aux ressources apportées par les ministères. Dans le Budget de 2016, le
gouvernement s’est effectivement engagé à éliminer les dépenses inutiles ou inefficaces et les dépenses fiscales pour se donner une marge de
manœuvre afin de respecter ses nouvelles priorités. En se penchant sur le résultat final et les nouvelles autres initiatives envisagées dans le Budget
de 2017, il se pourrait se révéler crucial de poursuivre ce processus afin de gérer l’orientation du déficit accumulé d’Ottawa par rapport au PIB.
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| PERSPECTIVES FISCALES
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ANALYSE ÉCONOMIQUE MONDIALE
| PERSPECTIVES FISCALES
Arithmétique budgétaire d’Ottawa
en G$, sauf indication contraire
Hypothèses économiques et hypothèses
relatives aux taux d’intérêt
variation annuelle en %, sauf indication contraire
ANALYSE ÉCONOMIQUE MONDIALE
| PERSPECTIVES FISCALES
EF16 EF17 EF18 EF22
*
Final Rev. Rev. Prév.
Impôt sur le revenu des particuliers (IRP) 144,9 143,7 153,2 180,9
Impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) 41,4 41,4 41,7 48,6
Taxe sur les produits et services (TPS) 33,0 33,5 35,1 40,5
Cotisations d’assurance emploi (AE) 23,1 22,3 21,2 24,6
Autres revenus 53,1 50,2 52,1 60,4
Total des revenus 295,5 291,1 303,3 355,0
Prestations aux aînés 45,5 48,4 51,2 63,9
Prestations d’assurance emploi (AE) 19,4 21,0 21,8 22,9
Prestations pour enfants 18,0 21,8 22,9 23,1
Principaux transferts aux particuliers 82,9 91,2 95,9 109,8
Transferts à d’autres paliers de gouvernement 65,9 68,5 70,2 80,2
Dépenses directes de programmes 122,1 131,6 140,4 146,5
Total des dépenses de programmes 270,8 291,3 306,5 336,5
Service de la dette 25,6 24,9 24,6 33,1
Total des dépenses 296,4 316,1 331,0 369,6
Solde budgétaire -1,0 -25,1 -27,8 -14,6
Déficit accumulé 616,0 642,0 669,8 746,4
Variation annuelle (%)
Impôt sur le revenu des particuliers (IRP) 6,7 -0,
8
6,6 4,
2
Impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) 5,1 -0,1 0,7 3,9
Taxe sur les produits et services (TPS) 5,1 1,7 4,8 3,6
Total des revenus fiscaux 6,2 -0,4 4,7 3,9
Cotisations d’assurance emploi 2,2 -3,3 -4,9 3,8
Total des revenus 4,6 -1,5 4,2 4,0
Prestations aux aînés 3,1 6,5 5,8 5,7
Prestations d’assurance emploi (AE) 7,6 8,1 3,8 1,
2
Prestations pour enfants 26,0 20,9 5,0 0,
2
Principaux transferts aux particuliers 8,4 10,0 5,
2
3,5
Transferts à d’autres paliers de gouvernement 4,3 4,0 2,5 3,4
Dépenses directes de programmes 6,8 7,8 6,7 1,1
Total des dépenses de programmes 6,7 7,6 5,2 2,4
Total des dépenses 5,7 6,6 4,7 2,8
Principaux ratios (%)
Revenus fiscaux/PIB 12,2 12,0 12,0 12,0
Total des revenus/PIB 14,9 14,4 14,4 14,5
Total des dépenses de programmes/PIB 13,7 14,4 14,5 13,7
Solde budgétaire (PIB) 0,0 -1,2 -1,3 -0,6
Déficit accumulé/PIB 31,1 31,8 31,8 30,4
Service de la dette/revenus 8,7 8,6 8,1 9,3
_
_________
*Budget de 2016 : taux de croissance pour 2019-2020 et variation en
G$ du PIB nominal se rapportant à 2020. **Moyennes annuelles.
Sources : Finances Canada, Statistique Canada et Études
économiques de la Banque Scotia.
*Croissance annuelle moyenne pour la période comprise entre l’EF 19 et l’EF 22.
Sources : Finances Canada; Statistique Canada; prévisions du PIB nominal :
Études économiques de la Banque Scotia.
2016p 2017p 2018p 2019-21p*
Canada – PIB réel
Finances : Budget de 2016 1,4 2,2 2,2 2,0
É
noncé de novembre 2016 1,2 2,0 1,8 1,8
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 1,2 2,0 1,9 so
Déflateur du PIB
Finances : Budget de 2016 0,9 2,4 2,1 2,1
É
noncé de novembre 2016 0,6 2,2 1,8 2,1
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 0,7 2,3 2,0 so
PIB nominal
Finances : Budget de mars 2016 2,3 4,6 4,3 4,2
É
noncé de novembre 2016 1,8 4,3 3,7 4,0
Variation : de mars à novembre, en G$ -10 -16 -30 -40
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 1,9 4,3 4,0 so
Taux de chômage (%)
Finances : Budget de 2016 7,1 6,9 6,5 6,4
É
noncé de novembre 2016 7,0 6,9 6,8 6,5
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 7,0 6,9 6,8 so
Bons du Trésor à trois mois (%)*
Finances : Budget de 2016 0,5 0,7 1,6 2,6
É
noncé de novembre 2016 0,5 0,6 1,0 2,0
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 0,5 0,6 1,1 so
Obligations à dix ans (%)*
Finances : Budget de 2016 1,6 2,3 3,0 3,5
É
noncé de novembre 2016 1,2 1,6 2,1 2,9
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 1,1 1,4 1,9 so
Dollar CA** : ¢US/$CA
Finances : Budget de 2016 72,1 75,9 79,1 82,3
É
noncé de novembre 2016 75,8 77,6 79,5 81,7
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 76,4 78,5 81,0 so
États Unis : PIB réel
Finances : Budget de 2016 2,3 2,4 2,4 2,2
É
noncé de novembre 2016 1,6 2,2 2,0 2,0
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 1,5 2,2 2,2 so
Cours du pétrole WTI : $ US/baril
Finances : Budget de 2016 40 52 59 63
É
noncé de novembre 2016 44 54 57 61
tudes économiques de la Banque Scotia, le 17 octobre 2016 44 53 57 so
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