Octave se compare à un funambule pour montrer que sa vie n’est pas stable, qu'il est suspendu et ne
sait pas trop où il va, dans quel endroit retomber/atterrir.
- Pourtant, il semble privilégier, je cite la « fièvre des instants culminants » et la « frénésie
exaltante ».
Il réfute par ailleurs l'ordre bourgeois -ce qui l'oppose à Claudio-
- Il dit même l’effet qu’a le carnaval sur lui.
Il est soul en cette période de fête, mais en plus de cela, il n’a plus d’argent et est déguisé :
« Parle, Coelio, mon cher enfant. Veux-tu de l’argent ? Je n’en ai plus. Veux-tu des conseils ? Je suis
ivre. Veux-tu mon épée, voilà une batte d’Arlequin » (acte I, scène1). //!!! Masque : « sombre » :
côté noir, alcool comme enivrement ultime et la dernière solution.
-Il fait même une longue tirade pour décrire sa façon d’être lors du carnaval. Pour cela, il se
compare à un saltimbanque, personnage que l’on retrouve dans les lieux de fêtes (acte I, scène 1 :
« Figure-toi un danseur de corde, en brodequins d’argent, le balancier au poing, suspendu entre le
ciel et la terre ; à droite et à gauche, de vieilles petites figures racornies, de maigres et pâles
fantômes, des créanciers agiles, des parents et des courtisanes, toute une légion de monstres, se
suspendent à son manteau et le tiraillent de tous côtés pour lui faire perdre l’équilibre ; des phrases
redondantes, de grands mots enchâssés cavalcadent autour de lui ; une nuée de prédictions sinistres
l’aveugle de ses ailes noires. Il continue sa course légère de l’orient à l’occident. S’il regarde ne bas,
la tête lui tourne ; s’il regarde en haut, le pied lui manque. Il va plus vite que le vent, et toutes les
mains tendues autour de lui ne lui feront pas renverser une goutte de la coupe joyeuse qu’il porte à
la sienne. Voilà ma vie mon cher ami ; c’est ma fidèle image que tu vois » (acte I, scène 1).
TRANSITION: La figure emblématique du fou ou du bouffon (Ici l'Arlequin-Octave) annonce
l’écart, la marge, par rapport à la norme, à la loi. Figure paradoxale, le bouffon ou le fou, est
l’incarnation même du renversement des valeurs, où règnent la transgression, le désordre, la
confusion et l’interdit, c’est-à-dire le symbole même de la liberté et du rire jouissif qu’elle
provoque. // Le carnaval
II. Aspect carnavalesque des CM
1. Comédie, carnaval et mythe du Printemps
- La comédie selon Northrop Frye Anatomie de la critique exprime le mythe du printemps,
par opposition à la tragédie, associée au mythe d'hiver.
Le printemps voit la régénération du monde et de la nature. La comédie, à travers le rire renverse un
état existant, figé et fait advenir un ordre nouveau.
Il y a donc des affinités entre la fête carnavalesque et l'univers comique.
- Le carnaval est le temps de divertissement et de réjouissances qui précède le carême,
- C'est une importante célébration d’origine populaire, une sorte de «temps hors du temps», durant
lequel la population s’adonnait, en Europe, à des jeux parodiant les rituels sacrés du culte chrétien.
Bakhtine en est le principal théoricien: il dit que le carnaval est l’image du « peuple riant sur la
place publique »
–Ce temps carnavalesque supplante la monotonie et les dures contraintes de la vie
quotidienne.
–C'était essentiellement une période joyeuse de liberté festive au cours de laquelle les codes
sociaux de bienséance étaient momentanément abandonnés, renversés, subvertis,
transgressés.
5/11