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d’auteurs, de la gestion des traces, de la diversité linguistique, des robots…, montrant comment une telle
réflexion pourrait aider, ou aurait pu aider, à déterminer les orientations de recherche à privilégier ou à
compléter. Cela permettrait de mieux préparer le déploiement des technologies, de faciliter leur adaptation à
la réalité et à l’évolution des usages constatés, et de contourner ou prévenir les problèmes pressentis ou
rencontrés, allant jusqu’à identifier l’émergence de nouveaux modèles économiques et sociétaux induits par
l’arrivée de ces technologies,
- en veillant à doter les machines de capacités leur permettant de respecter dans leur fonctionnement
les principes éthiques qui auront été exprimés.
Partant d’une analyse des structures existantes travaillant sur ces questions, en France et à l’international, le
COMETS pense donc nécessaire de renforcer ce dispositif et propose les recommandations suivantes1
reflétant les conclusions de sa réflexion :
Recommandation 1. Mettre en place un Comité d’Ethique des Recherches en Sciences et Technologies
de l’Information et de la Communication d’envergure nationale.
Ce Comité d’Ethique des Recherches en Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication
(CERSTIC) aurait pour mission de veiller à assurer la mise en place d’une réflexion éthique sur les
recherches en STIC conduisant au développement d’une nouvelle technologie, et de proposer des recherches
permettant de faire face aux éventuelles dérives et possibles risques lors du déploiement de cette technologie,
établissant ainsi une interaction en boucle entre éthique et technologie. Ce comité serait commun aux
organismes de recherche nationaux travaillant dans le domaine de la recherche en STIC (CNRS, INRIA,
CEA, Institut Télécom…) et aux universités. De nature pluridisciplinaire, il inclurait des chercheurs du
domaine des STIC et d’autres domaines, et en particulier des Sciences Humaines et Sociales (SHS) qu’ils
soient philosophes, juristes, économistes, sociologues, anthropologues, ethnologues…, ainsi que des
industriels. Il articulerait son action avec des Observatoires des Usages des TIC, existant ou à créer, ceci afin
de pouvoir capter les signaux faibles des nouveaux usages. Il établirait également des liens avec les
organismes étatiques ou politiques français et européens afin de leur apporter une vision scientifique, et avec
les commissions d’éthique françaises et européennes pour veiller à la prise en compte du domaine des STIC
dans leur réflexion éthique.
Le besoin d’entités jouant un rôle équivalent au CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique pour les
Sciences de la Vie et de la Santé) et au COPé (Comité OPérationnel d’éthique dans les Sciences de la Vie du
CNRS) dans le domaine des STIC, sera à établir, ainsi que les liens entre ces éventuelles entités et le
CERSTIC dont la mission se positionne sur les aspects «amont» liés à la recherche.
Recommandation 2. Soutenir des projets de recherche communs STIC-SHS dans le domaine de
l’éthique des TIC. Un tel programme, soutenu au plan national ou au sein des organismes, ferait collaborer
des chercheurs des STIC et des SHS, tant au niveau de la rédaction du contenu de l’appel à propositions, que
pour la gestion du programme, la sélection des projets, leur conduite et leur suivi. Ces projets permettraient
en particulier de s’occuper de la boucle éthique / technologie.
Recommandations 3. Faciliter l’accès aux données en disposant des infrastructures nécessaires et en
adaptant les dispositions légales relatives à leur utilisation à des fins de recherche. Il est important que
les chercheurs puissent avoir accès aux données qui leur sont nécessaires pour mener une recherche de
qualité. Cela peut se faire en facilitant la production, la collection et la diffusion de ces données. Cela peut
également se faire en fournissant aux chercheurs une aide juridique qui prenne en charge l’ensemble des
formalités à remplir, tout en veillant à les informer sur la nature des dispositions légales, incluant la gestion
des Droits de Propriété Intellectuelle et Industrielle, et en étant apte à répondre à leurs questions. Une
réflexion pourrait être menée en lien avec la CNIL pour voir comment, tout en veillant à la protection de la
vie privée, les dispositions légales relatives à l’utilisation de données relatives à la personne à des fins de
recherche pourraient être mieux adaptées aux besoins de la recherche.
1 Pour faire la différence avec les aspects plus opérationnels, les considérations générales sont indiquées en italiques