RÉFÉRENTIEL du COLLÈGE des ENSEIGNANTS de MÉDECINE VASCULAIRE
Pléthysmographies
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PLETHYSMOGRAPHIES
Pléthysmographie signifie, au sens strict, enregistrement graphique d’une augmentation
(de volume).
La méthode de référence est la méthode dite de pléthysmographie directe: le segment
étudié est enfermé dans une enceinte étanche et rigide, remplie d'un fluide, liquide ou
gazeux, dont on mesure les variations de volume liées aux variations de volume du
segment étudié (les tissus étant par ailleurs considérés incompressibles et les volumes
extra-vasculaires invariants durant l'examen).
Pour l'usage clinique ont été développées des techniques plus simples les variations
de volume sont mesurées via une grandeur intermédiaire (pléthysmographie indirecte).
Ces méthodes ne sont plus que qualitatives ou semi-quantitatives. On doit à Whitney de
s'être libéré de l'enceinte pléthysmographique en utilisant la jauge de contrainte au
mercure dont la résistance électrique varie avec le degré d'étirement (schéma).
Ces méthodes pléthysmographiques se distinguent par le segment de membre sur lequel
elles s’appuient et par le paramètre vasculaire étudié.
PLETHYSMOGRAPHIES SURALES.
Pléthysmographie surale avec occlusion veineuse.
Le principe général en est l’enregistrement de la variation de volume du mollet induite par
un manchon pneumatique gonflé à mi-cuisse de manière à interrompre le retour veineux,
le sujet étant en décubitus en position de drainage veineux. L’augmentation de volume est
proportionnelle au débit artériel et la capacité veineuse, la diminution de volume au lever
de l’occlusion veineuse dépend de la liberté globale du retour veineux. (schéma).
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La largeur de la manchette, la qualité du système de gonflage-dégonflage, l'installation du
patient influent sur l'examen. Les cuisses sont en position de drainage, les jambes sont
sur un plan horizontal surelévé (schéma), on veille à ce que les cuisses ne soient pas en
abduction rotation externe pénible.
Les variations de volume du mollet sont mesurées via des électrodes (Rhéographie
tétrapolaire RPO, Impedance plethysmography IPG) ou des jauges de mercure (Strain
gauge plethysmography). Les paramètres sont exprimés en ml/100 ml en jauge de
mercure et en indice en RPO.
Après avoir installé correctement le sujet et calibré le système, le cuissard est gonflé à 50
mmHg. Le volume du mollet augmente jusqu’à atteindre un plateau à partir duquel la
variation de volume n’est plus que le fait de la filtration capillaire. L’augmentation de
volume est d’autant plus importante que la capacité veineuse est plus grande, que les
veines superficielles et profondes de la jambe sont plus nombreuses et plus distensibles.
Une fois le plateau atteint, le cuissard est rapidement dégonflé, le volume diminue. La
vidange est d’autant plus rapide et plus complète que la voie veineuse profonde est plus
libre. Deux indices sont calculés: le débit initial de vidange veineuse (maximum venous
outflow, MVO) ou pente de décroissance initiale de la courbe et la vidange veineuse. On
peut également calculer la distensibilité veineuse en faisant varier la pression dans le
cuissard.
L’intérêt de cette pléthysmographie en pathologie veineuse chronique est l'évaluation du
terrain veineux (hyper ou hypodistensibilité veineuse) et l’appréciation des séquelles de
thrombose veineuse profonde. Ses inconvénients majeurs sont une grande sensibilité aux
facteurs extérieurs (repas, cycle menstruel, température) et la part importante du réseau
superficiel dans la mesure de distensibilité.
Dans des systèmes spécifiques qui n’existent quasiment plus en pratique de Médecine
Vasculaire, cette pléthysmographie a été utilisée pour des mesures de débit artériel et de
filtration capillaire
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La pléthysmographie à air utilise une chambre à air en polyvinyle entourant la jambe de
la jarretière à la cheville.
Cette chambre est gonflée à 6 mmHg, connectée à un capteur de pression, un
amplificateur et un enregistreur. Un plus petit sac placé entre la chambre et la peau est
utilisé pour étalonner la mesure.
Protocole (schéma). L'enregistrement débute en décubitus jambe surélevée à 45° de
façon à vider le système veineux du membre. Puis le sujet se met debout en appui
unipodal controlatéral, le volume du membre augmente jusqu’à atteindre un plateau
correspondant au volume veineux fonctionnel (VV). La dynamique du remplissage veineux
est caractérisée par l’index de remplissage veineux exprimé en ml/sec. (VFI = 90% VV/
temps pour obtenir 90% VV). Le sujet exécute ensuite 1 flexion-extension sur la pointe des
pieds et revient en appui unipodal sur le membre opposé jusqu’à obtenir de nouveau la
ligne de volume veineux. La réduction de volume sural (EV) induite par une seule
contraction du mollet définit la fraction d’éjection par le rapport EV/VV. On demande
ensuite au sujet d’exécuter 10 mouvements de flexion-extension sur la pointe des pieds, la
réduction de volume veineux, plus ample, se stabilise à un niveau minimal appelé volume
veineux résiduel (VR) qui rapporté au volume veineux total définit la fraction de volume
résiduel (RVF).
L'index de remplissage veineux (VFI) est corrélé à l'existence d'un reflux, la fraction
veineuse résiduelle (RVF) à la pression veineuse ambulatoire. La fraction d’éjection (EF)
est une approche quantifiée non invasive de la fonction de pompe veineuse surale. Cette
technique est limitée par sa variabilité et sa sensibilité aux conditions de mesure, elle n’est
plus guère utilisée en France.
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La pléthysmographie ambulatoire (schémas) est avec les mesures de pression
veineuse et de pression musculaire ambulatoires, la méthode de validation et de
quantification d’un syndrome obstructif veineux.
Elle utilise des jauges de mercure de grande qualité fixées en plein corps du mollet et des
cuissards larges gonflés à 60 mmHg. Après une pléthysmographie avec occlusion
veineuse en décubitus, l'examen se poursuit sur un tapis roulant (pente 10%, vitesse 7
km/h) avec enregistrement continu jusqu’à la claudication veineuse ou durant 3 minutes.
La réponse normale à l'exercice est la décroissance quasi immédiate du volume veineux
et sa ré-ascension lente après 10 à 30 secondes pour atteindre un plateau légèrement
supérieur à la valeur de base, à 100-140 sec, plateau correspondant à l’équilibre entre
débit artériel et débit veineux.
En cas de syndrome obstructif veineux, la chute de volume initial est faible, voire nulle. La
vitesse d'augmentation du volume est proportionnelle à l'obstruction. Pour Bollinger, les
douleurs musculaires apparaissent pour une augmentation moyenne de volume de 2,4
ml/100 ml (2,1 à 3,4). Les patients présentant des myalgies n’imposant pas l’arrêt de
l’effort sont ceux dont l’augmentation de volume se stabilise en plateau à + 2,6 ± 0,8
ml/100 ml. Les patients avec claudication imposant l’arrêt de l’effort s’arrêtent tous avant 3
min. pour une augmentation moyenne de volume sural de 3,6 ± 1 ml/100 ml ne tendant
pas vers un plateau (schéma).
PLETHYSMOGRAPHIES DIGITALES.
La pléthysmographie digitale utilise deux types de capteurs, des jauges de contrainte au
mercure ou des cellules photo-électriques (photo-pléthysmographie) et ce selon deux
modes, l’étude du pouls digital (sortie AC, courant alternatif, des appareils) ou en mode
pléthysmographie avec occlusion veineuse pour des appareils ayant une sortie DC
(courant direct).
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Pléthysmographie Digitale (Pulse plethysmography) pour étude du pouls digital.
L'étude de l'onde de pouls digital est couplée à la réalisation d’un test d’hyperémie
réactionnelle post-ischémique (THR) et l’évaluation du pouls digital se fait en THR..
Le capteur est placé en plein corps de la pulpe digitale (du 1er ou du 3ème orteil en
général ). Si l’on utilise une jauge de contrainte au mercure, on place la jauge de telle
façon que son connecteur métallique repose sur le lit de l’ongle sans tension aux
extrémités. Si on utilise une cellule photo-électrique, elle est placée au niveau de la pulpe
du gros orteil, maintenue en place sans compression excessive par un adhésif.
Le câble reliant le capteur à l’appareil est scotché au cou de pied; les pieds reposent en
position de relâchement pour éviter les tremblements. Un brassard de 14 cm de large est
placé à la cheville de manière à réaliser une occlusion artérielle de 4 min. Le gain est
choisi de manière à enregistrer un signal d'amplitude 4 à 5 fois plus grande en post-
occlusion. Il est très rare que l’occlusion artérielle soit jugée pénible par le patient ou qu’il
soit nécessaire d’interrompre l’examen (photos).
Les paramètres étudiés (2 photos + § Hyperémie réactionnelle).
L’inertie post-ischémique est mesurée par le temps s’écoulant entre la levée de l’occlusion
artérielle et l’apparition d’une onde de pouls (N = 0) ou d’un signal d’amplitude égale à
l’amplitude de base (N < 30 sec.) ou maxima (N < 60 sec.).
Le test d’hyperémie réactionnelle est quantifié par le rapport de l’amplitude du signal à 1
minute post-occlusion (A) sur l’amplitude du signal de base (a). Ce rapport A/a, de l’ordre
de 3 à 4, est le reflet du tonus vasoconstricteur. Il évolue inversement à la perte de charge
et à l’ischémie, il peut aussi être perturbé par un diabète ou une hypertriglycéridémie
endogène. Le test est dit positif si ce rapport est > 1, il est dit indifférent ou négatif dans le
cas contraire.
La courbe de pouls digital normale présente un versant ascendant rapide, un sommet
émoussé, un versant descendant d’abord rapide puis lent avec un palier au 1/3 moyen
appelé dicrotisme. Le signal se dégrade selon l’échelle suivante: perte du dicrotisme, puis
allongement d'abord de la pente descendante (signal asymétrique), puis de la pente
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