DEMARIA Dépression après chirurgie cardiaque [Lecture seule]

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Dépression après
chirurgie cardiaque
Dr. Virginie DEMARIA
Psychiatrie adultes
Hôpital La Colombière
CHU de MONTPELLIER
G.E.R.S Hyè
Hyères 1919-21 septembre 2013
Episode Dépressif Majeur
(EDM)
1- Humeur dépressive
2- Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour les activités
antérieures
3- Perte ou gain de poids significatif / diminution ou augmentation de
l’appétit
4- Insomnie ou hypersomnie
5- Agitation ou ralentissement psychomoteur
6- Fatigue ou perte d’énergie
7- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
8- Troubles de la concentration
9- Idées suicidaires récurrentes
- Cinq critè
critères parmis les neuf cité
cités doivent être pré
présents pendant une pé
période de deux semaines,
semaines, pratiquement toute la journé
journée,
presque tous les jours.
- Ils entraî
entraînent un changement significatif par rapport au fonctionnement anté
antérieur.
- Les critè
critères (1) et/ou (2) doivent obligatoirement être pré
présents
symptômes à repérer :
– fatigue excessive et inhabituelle, manque
d’énergie
– mauvaise participation aux soins, réadaptation
– émoussement des affects, désintérêt
– pessimisme
– symptômes somatiques inexpliqués (douleurs
angineuses atypiques, dyspnée, palpitations...)
– ruminations anxieuses
– irritabilité
– Hypersensibilité émotionnelle...
La Dépression :
un facteur de risque
Prévalence de l ’EDM dans la population générale : 5 %
(20 % sur la vie entière)
le début de la maladie dépressive précède souvent la maladie
cardiovasculaire
Lespé
Lespérance F, et al. Psychosom Med 1996;58:991996;58:99-110.
mortalité chez le déprimé : x 1.6 à 4.5
→ les 2/3 par accidents cardiovasculaires
Ford DE, et al. Arch intern Med 1998;158:14221998;158:1422-1426.
Wulsin & Sinngal, psychosom Med 2003; 65:20165:201-210
chez le sujet sain, la dépression est un facteur
de risque cardiovasculaire
Prévalence de la Dépression
chez le coronarien (cliniquement symptomatique)
Prévalence de la dépression majeure * : 16 à 23%
Prévalence des symptômes dépressifs : 31 à 65%
- En préopératoire (PAC) : 27 à 47 %
- En post-opératoire : 19 à 61 %
Indépendamment de la sévérité de la coronaropathie ou de l’intensité de son
retentissement fonctionnel
Musselman DL, et al. Arch. Gen. Psychiatry 1998;55:5801998;55:580-92.
FrasureFrasure-Smith N, et al. Psychosom Med 1999;61:261999;61:26-37.
La Dépression : un facteur pronostic
La dépression majeure ou la symptomatologie dépressive
aggrave le pronostic :
–
–
–
En cas d’
d’angor instable
En postpost-infarctus du myocarde
En cas d’
d’insuffisance cardiaque
– En postopératoire d’un pontage coronaire
Rozanski A, et al. Circulation 1999;99:21921999;99:2192-217
FrasureFrasure-Smith N, et al. Circulation 1995;91:9991995;91:999-1005.
Lichtman et al., Circulation 2008; 118:1768118:1768-1775
PignayPignay-Demaria V, et al. Ann Thorac Surg 2003;75:3142003;75:314-21
Impact en postopératoire
(PAC)
Augmentation des ré-hospitalisations à 6 mois
Scheier et al, Arch Intern Med 1999;159:8291999;159:829-35
Saur et al, Am J Crit Care 2001; 10:410:4-10
Augmentation de la morbidité cardiaque
2 fois plus évènements cardiaques à 3 ans, si symptômes dépressifs
3 fois plus si plus de 65 ans
2.3 fois plus d’évènements cardiaques non léthaux à 1 an, si EDM
Perski et al, Am Heart J 1998;136:5101998;136:510-7
Connerney et al, Lancet 2001;358:17662001;358:1766-71
Augmentation de la mortalité
(x 6) la mortalité cardiaque à 2 ans (dépression à l’admission persistant à 6
mois)
Baker et al, ANZ J Surg 2001;71:1392001;71:139-42
Blumenthal et al, Lancet 2003; 362:604362:604-9
Hypothèses physiopathologiques
Aggravation des facteurs de risque cardiovasculaires
traditionnels
(tabagisme, mauvaise observance traitements et règles hygiènodiététique, sédentarité...)
↑
↓
↑
↑
↑
Autres mécanismes :
activité sympathique et des catécholamines
variabilité cardiaque
réactivité plaquettaire (rôle de la sérotonine)
activité hypothalamo-hypophyso-adrénocortical
réaction inflammatoire
⇒ accidents arythmiques, athérosclérotiques et thrombotiques
Rozanski A et al. Circulation 1999;99:21921999;99:2192-217
Musselman DL et al. Arch Gen Psychiatry 1998;55:5801998;55:580-92
Prise en charge de la dépression
Disparition des symptômes dépressifs
–
–
–
–
Amélioration Qualité de vie
Meilleure observance au traitement cardiovasculaire
Meilleure participation à la réadaptation cardiaque
Respect des règles hygiéno-diététiques
Gehi et al; Arch Intern Med. 2005; 165: 25082508-2513
Rieckmann et al. Am Heart J.2006; 152: 922922-927
Diminution de la morbi-mortalité cardiovasculaire ?
Traitement
pharmacologique
Efficacité antidépressive (70% d’efficacité)
Activité anxiolytique
Bonne tolérance cardiovasculaire
Pas de variation des constantes biologiques
Pas de variation tensionnelle
Pas d’effet arythmogène
Pas d’interférence avec les cardiotropes,
anticoagulants
Antidépresseurs tricycliques
ISRS / IRSNA
– Interactions médicamenteuses avec les AVK (action sur
le cytochrome P450) risque hémorragique accru
– Risque d’hyponatrémie
– Allongement du QT
– Élévation tensionnelle
– Syndrome sérotoninergique
(hypertension, hypotension, tachycardie…)
ISRS:
↓ facteurs de l’inflammation, glucocorticoïdes,
↑ variabilité du rythme cardiaque à court terme,
↓ de l’activation plaquettaire
Carney et al. Psychosom Med. 2000; 62:63962:639-647
Musselman et al Arcg Gen Psychiatry 2000; 57:87557:875-882
↓ 14% taux de re-hospitalisation après IDM (méta
analyse)
Mazza J Psychopharmacol 2010; 24: 17851785-1792
Prise en charge psychothérapique
Thérapie cognitive et comportementale :
↓
fréquence cardiaque
↑ variabilité du rythme cardiaque à court
terme
Carney et al. Psychosom Med. 2000; 62:63962:639-647
Diminution de 41% évènements cardiaques léthaux ou
non léthaux après un 1er épisode coronarien
(SUPRIM)
Gulliksson et al. Arch Intern Med 2011; 171(2): 134134-40
Prise en charge de la dépression
- traitement
pharmacologique
- soutien psychothérapique
- méthodes comportementales (relaxation; gestion du temps)
- règles hygieno-diététiques
- aide au sevrage (tabac et autres addictions), gestion des comorbidités
-psycho-éducation (prévention rechute , observance
thérapeutique)
- activité physique régulière
En conclusion
La dépression en post-opératoire est :
- Fréquente
- sous-diagnostiquée
- facteur de mauvais pronostic post-opératoire
- nécessite une prise en charge adaptée pluri-disciplinaire
Dépression après
chirurgie cardiaque
Dr. Virginie DEMARIA
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Hyères 1919-21 septembre 2013
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