LA DYSPHASIE DE DEVELOPPEMENT La dysphasie est un trouble

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LA
DYSPHASIE DE DEVELOPPEMENT
DEFINITION:
La dysphasie estun trouble sévère et durable du développement du langage en l’absence:
- d’un déficit auditif.
- d’un déficit intellectuel.
- d’une lésion cérébrale acquise.
- d’un trouble de la personnalité.
- d’une carence éducative ou affective sévère.
Un enfant peu évidemment cumuler des déficits, on parlera alors de troubles de nature
dysphasique.
Dans la dysphasie, on observe toujours une perturbation de l’expression avec une atteinte plus ou
moins sévère de la compréhension.
La dysphasie de développement est caractérisée, selon les formes, par un ou plusieurs de ces
signes:
- Une absence de phrase à 3 ans
- Une communication orale déficitaire même après 5 ans
- Des difficultés de compréhension verbale
- Un stock lexical mal organisé et restreint
- Un manque du mot
- Une dissociation entre les productions sur commande et les productions spontanées qui sont
souvent meilleures
- Des difficultés pour exécuter certains mouvements extra et intra-buccaux
- Des difficultés à raconter, à être informatif.
Le CIM 10 distingue2 types de troubles dysphasiques:
- Les troubles dysphasiques de type expressif sont des troubles spécifiques du
développement dans lequel les capacités de l’enfant à utiliser le langage oral sont nettement
inférieures au niveau correspondant à son âge mental, mais dans lequel la compréhension du
langage se situe dans les limites de la normale. Le trouble peut s’accompagner ou non d’une
perturbation de l’articulation.
- Les troubles dysphasiques de type réceptif sont des troubles spécifiques du
développement dans lequel les capacités de l’enfant à comprendre le langage sont inférieures
au niveau correspondant à son âge mental. En fait, dans la plupart des cas, le versant
expressif est, lui aussi, nettement altéré et il existe habituellement des perturbations de
l’articulation.
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Les enfants dysphasiques présentent généralement(en fonction du type de dysphasie) :
- Une grande appétence à communiquer.
- Une surutilisation des gestes et de la mimique dans le but de se faire comprendre.
- Un retard significatif de l’élaboration du langage (pas de progression du vocabulaire, pas de
phrase, …).
- Un langage déviant (peu de babil, enfant qui parle mal,…).
- Une atteinte plus globale: cognitive, comportementale et/ou de la personnalité.
- Des difficultés praxiques bucco-faciales (difficulté pour boire à la paille, faire des
baisers,…).
- Une mémoire auditive faible.
- Pas de repère temporel pour la durée.
- Ce sont des enfants globalement peu performants: maladroit, pataud, marche tardive,
retard du graphisme.
Les enfants dysphasiques ont toujours un QI Performance supérieur au QI Verbal d’au
moins 15 points.
Pour parler de dysphasie, il faut qu’au moins 3 des 6 marqueurs de déviance suivants soient
présents:
- Trouble de l’évocation lexicale: manque du mot, paraphasies.
- Trouble de l’encodage syntaxique: absence de phrase après 3 ans (les 1ères apparaissent
vers 5-6 ans), verbes non conjugués, mots juxtaposés…
- Trouble de la compréhension plus ou moins important mais présent dans toutes les
dysphasies.
- Trouble de l’informativité: dénomination plutôt que récit, difficultés à parler de
«ailleurs à un autre moment».
- Hypospontanéité verbale: expression à l’économie, en constante recherche du mot ou de
la tournure de phrase.
- Dissociation automatico-volontaire entre les productions spontanées souvent meilleures
et les productions en répétition ou en langage induit. Cette dissociation est due à un trouble
de la perception auditivo-verbale en dehors de tout déficit auditif.
Il existe 5 types de dysphasies:
La dysphasie phonologique syntaxique (type I)qui prédomine sur l’expression. On retrouve:
- un agrammatisme ou une dyssyntaxie.
- une pauvreté du vocabulaire.
- l’enfant est inintelligible et hypofluent.
- une conscience des troubles entraînant une fuite des situations de communication.
La dysphasie de production phonologique (type II) qui prédomine sur l’expression. On
retrouve:
- des troubles des praxies bucco-faciales.
- des troubles phonologiques.
- les performances sont aggravées par la répétition.
- une dyssyntaxie.
- un manque du mot, des paraphasies.
- une fluence du discours.
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La dysphasie réceptive (type III) qui prédomine sur la compréhension au niveau:
- de la discrimination auditivo-phonétique.
- du vocabulaire.
-des structures complexes de phrase.
En ce qui concerne l’expression, on retrouve les manifestations suivantes:
- une apparition retardée des 1ers mots.
- des troubles d’évocation, un manque du mot.
- un trouble d’informativité.
- des troubles de la syntaxe.
- un langage de surface qui fait illusion.
La dysphasie mnésique ou lexico-syntaxique (type IV):
- atteinte égale des versants expression et compréhension.
- défaut d’informativité, trouble d’évocation et manque du mot.
- fluence réduite en spontané.
- trouble de la syntaxe.
- Des difficultés dans les apprentissages à cause du déficit de la fonction de rappel.
- une conscience des troubles entraînant une fuite des situations de communication.
La dysphasie sémantico-pragmatique (type V):
- écholalie.
- défaut majeur d’informativité.
- incohérence du discours.
- langage qui fait illusion.
- peut être confondue avec un trouble envahissant du développement.
- pas de conscience du trouble.
AGE DU 1ER BILAN: DES 3 ANS.
HYPOTHESES EXPLICATIVES :
- Une origine génétique: on retrouve des familles avec plusieurs dysphasiques
- Une origine neurologique
- Une origine multifactorielle: hypothèse perceptivo-motrice, cognitive et linguistique (en
raison de la difficulté à segmenter les mots).
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