Cours 1

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Méthodologie
TD
Spinoza, L’Ethique
I.
Biographie
Spinoza est issu d’une famille de commerçants juifs. Il est éduqué dans un milieu relativement libéral.
Dans les années 1654-1656, il fréquente un cercle jésuite où il va apprendre le latin accédant ainsi aux
textes classiques (dont les textes grecs traduits en latin) et ceux de ces contemporains écrivant en latin.
Il entretiendra des liens avec des libéraux qui seront mal vus par la communauté juive qui le voit
comme un dissident. Le 27 juillet 1657 il est excommunié et est donc bannît de la communauté juive.
Alors qu’on lui propose de faire pénitence, il maintient ses dires et est accusé d’athéisme. On va tenter
de le tuer. Il s’installe en 1661 près de Leyde où il va étudier la philosophie de Descartes. Il s’inscrit
dans un réseau d’échanges intellectuels qui aboutira au cours traité. Il devient polisseur de verre et
fabriquant de lunette. Au lieu d’être accablé de son rejet de la communauté juive, il va la combattre
dans certains textes. Il va démontrer les principes de Descartes selon l’ordre géométrique, méthode
qu’il va employer dans l’éthique. En 1661 Spinoza s’exerce à sa propre philosophie en rédigeant le
traité sur la réforme de l’entendement. Il utilise alors la même méthode qu’il développera dans
l’éthique. Il rédige une première version de l’éthique qu’il présente à ces disciples avec lesquels il la
discute (1662-1663). En 1663 il part à Voorburg où il arrête la philosophie et se met à peindre. Ces
disciples le ramèneront à la philosophie. En 1665 il a une correspondance avec un courtier :
Bluieuberg qui le questionne sur le mal, le péché… En 1665 il retournera à Amsterdam ou il
travaillera sur sa philosophie : l’éthique. En 1665 il arrête sa rédaction de l’action et commence le
traité théologico-politique qui parait en 1670 de manière anonyme. Il est vite démasqué et est accusé
de philosophie athéiste, immoral, panthéiste, matérialiste… il va lui être associé une réputation
sulfureuse. Il meurt en 1677. A la suite de sa mort, son éditeur prend ses manuscrits et les publie sous
le titre d’œuvre posthume pour éviter qu’ils soient brulés.
II.
Présentation générale de l’ouvrage
L’ouvrage vise dans son ensemble la fin qu’il vise : le bonheur. Ce qu’on recherche c’est la puissance
de l’intellect permettant d’accéder à la liberté humaine. On cherche une liberté humaine qui coïncide
avec le bonheur. Il voulait appeler son ouvrage philosophie à la base marquant sa volonté de retourner
à l’idéal antique, réflexion qui est toujours corrélée d’une pratique.
La joie est acquise par la compréhension de l’ordre des choses, la béatitude se fonde sur la
connaissance. La connaissance est la voie du bonheur.
Son problèmes est : Comment étant donné la constitution de l’homme modifier notre rapport à nousmême et aux autres afin d’être plus puissant, plus libre et plus heureux ? Comment les modes finis que
nous sommes peuvent-ils agir sur les affections de l’âme afin d’accéder à la liberté qui ne s’obtient que
par la connaissance de la totalité infinie ? Comment pouvons-nous nous éterniser (dans ce monde) ?
On a une interrelation entre notion d’éternité, nécessité, liberté, nature, sagesse par la méthode
géométrique.
1. Méthode : la démonstration à la manière géométrique
Il ne s’agit pas d’une méthode comme la méthode de Descartes qui vise à déduire « ces longues
chaines de raison à la façon des géomètres ». Descartes se sert des mathématiques comme modèle
pour la philosophique, dans le sens d’une chaine de raisons.
La méthode géométrique de Spinoza n’est pas la même que celle de Descartes. Elle n’est pas
démonstrative par déduction. Chez Descartes on a une déduction à partir d’une vérité évidente qui
assure la vérité des déductions. L’éthique est démonstrative mais selon un autre ordre qui suit l’ordre
de la philosophie, c’est un mode d’exposition. Il ne vise pas à déduire des vérités mais montrer les
choses. La totalité est agencée selon un ordre géométrique. Ce mode d’exposition n’a pas de
successeur. A la différence de l’analyse par induction qui remonte des effets aux causes, Spinoza part
des causes aux effets. C’est pour cela que l’éthique part de dieu qui est la première cause des choses
qui sont soit en lui, soit de lui. L’ordre spinoziste s’oppose à la philosophie aristotélicienne allant du
mieux connu au moins connu, la première allant du connu au connu. L’ordre géométrique est
analytique et ne peut être que synthétique (tout est en dieu). Tout ce qui est montré est déjà inclut dans
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la proposition précédente car tous les modes et attributs sont inclus dans la substance de dieu ou sont
enveloppés dans la nature. Il cherche à présenter la manière dont la réalité se décline et s’organise.
L’enjeu est de manifester la logique interne du réel dans la mesure où il est logique et la pensée est
éminemment du réel.
2. Plan général de l’ouvrage
Ce qui est à la fin de l’ouvrage est déjà enveloppé au début. Cet œuvre est un tout ou chaque partie
offre un point de vue différent sur la totalité, expriment une modalité du réel et chaque mode est en
lui-même une manifestation de dieu.
Les cinq parties sont dans un réseau d’explicitation :
- Partie I : De Dieu
Il définit la nature des choses
- Partie II : De l’esprit
Théorie général du spirituel et de l’âme humaine en particulier
- Partie III : Des affects
Théorie générale de l’affectivité
- Partie IV : De la servitude
L’étude de la condition humaine et de sa servitude
- Partie V : De la liberté
Présentation de la voie de la libération qui s’offre à l’homme
Transition de I à II : dans une première partie il étudie dieu et la nature comme nature naturante et
nature naturée. Dieu est cause absolue de ces effets. Dans la seconde partie, de l’esprit, il resserre la
focal sur l’un des attributs qu’est l’étendue de la pensée. Elle n’est qu’une des modalités particulières
de cette modalité divine. Dans cette partie il examine le dynamisme interne de la réalité mentale qui
est une puissance dont la nature est inséparable de son activité. On comprend ainsi qu’elle se décline
en plusieurs informations : raisonner, connaitre intuitivement…
Transition II à III : il s’intéresse aux affects, sentiments. Cette théorie des affects est le corollaire de la
seconde partie. Spinoza parle d’affects pour rompre avec l’idée que ce que ressent l’âme est une chose
subie. Elle peut être elle-même le principe d’affection. Une affection est une modification dans un
mode fini. Un affect pour Spinoza est n’importe quelle modification. Il va définir des affects directeurs
qui dirigent les autres : joie et tristesse.
Cette mise à jour de la mécanique des affects permet de les contrôler par la volonté. La méthode
géométrique saisie la mécanique des affects qui sont ordonnées selon un ordre logique et rationnel. On
comprend dès lors la façon dont l’homme est un être fini de la nature naturelle. Les affects tirent leurs
origines du corps.
Transition III à IV : on entre dans la morale avec une dimension prescriptive. On ne cherche plus à
connaitre mais ce que l’on doit faire par cette connaissance. On est dans une anthropologie de
l’homme et des affaires humaine. On a montré la dynamique des affects et maintenant on expose la
force asservissante des affects. On a un classement des bons et mauvais affects selon leur impact
politique.
Transition IV à V : ces deux parties sont en miroir. Dans l’éthique IV il définit en négative la figure du
sage qui est un idéal à rechercher. Dans la partie V il expose les modalités pour réaliser cet homme par
la domination des affects, la puissance de la raison qui permet de conquérir la liberté et le bonheur.
Eléments d’euclide
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