Toutefois, les résultats de cette recherche soulignent par ailleurs la méfiance des consommateurs envers les marques et
leurs motivations à engager de tels partenariats. Selon les répondants, les marques cherchent avant tout à renforcer leur
notoriété et à améliorer leur image, même si dans les faits, ces objectifs sont rarement atteints par ces actions. La cause humani-
taire ne serait qu’un prétexte.
Pour aller
plus loin :
Rieunier S. et Michel G.(2007), « La marque associative :
Les composantes et l’impact sur le don », La générosité
des Français, publication du CERPHI
Ross J, Patterson P and Stutts M.A, (1992), “Consumer
perceptions of organizations that use CRM”, Journal of
the Academy of Marketing Science, vol.1 n°1, p93-97
Strahilevitz M. and Myers J., (1998) “Donations to Cha-
rity as Purchase Incentives: How Well They Work May
Depend on What You Are Trying to Sell”, Journal of
Consumer Research
Van der Brink D, Oderkerken-Schroder G. and Pauwels
P. (2006), “The effect of strategic and tactictal cause-
related marketing on consumer’s brand loyalty”, Journal
of Consumer Marketing, vol. 23, p15-25
Varadarajan R. and Menon A. (1988), "Cause-Related
Marketing: A Coalignment of Marketing Strategy and
Corporate Philanthropy," Journal of Marketing, 52 p 58-
74.
Zdravkovic S, Magnusson P, and Stanley S, (2010),
“Dimensions of fit between a brand and a social cause”,
Intern. J. of Research in Marketing, N°27, p151-160
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Clairefontaine est celle qui en
bénéficie le plus, tant en termes
d’intentions d’achat futur de sa
marque, que d’intentions d’achat
du produit-partage. Parmi les
quatre partenariats, c’est celui jugé
le plus utile par le consommateur
(4,13/5) et qui plaît le plus
(3,83/5) : le produit rentre dans les
habitudes d’achat et est de qualité.
Un produit-partage réussi bé-
néficie plus à la marque qu’à
l’association. En effet, les inten-
tions de dons futurs à l’Unicef ne
sont pas significativement diffé-
rentes entre les quatre partenariats
et ne sont pas très élevées (autour
de 2,8 /5). Quant aux marques,
toutes n’ont pas la même légitimité
à établir un tel partenariat humani-
taire.
Surtout, il n’est pas trop impli-
quant. C’est le principal critère de
différenciation, plus que le niveau de
gamme. Les intentions d’achat futur
de la marque et du produit-partage
sont significativement meilleures
pour les produits non impliquants.
De plus, le produit-partage plaît plus
et est jugé plus utile pour des pro-
duits non impliquants plutôt qu’impli-
quants.
Résultats de l’expérimentation
Intentions d’achat
futur de la marque
partenaire
Intentions d’achat
du produit-partage
Disposition positive
envers le produit-
partage
Jugement que le
partenariat est utile
Produits impliquants 2,55 (S) 2,85 (S) 3,04 (S) 3,69 (S)
Produits non impli-
quants
3,07 (S) 3,60 (S) 3,63 (S) 3,99 (S)
Analyse ANOVA : (S) Significatif
Le marketing humanitaire ne devrait pas avoir pour objectif
premier d’améliorer l’image ou la notoriété de la marque. La
méfiance du consommateur est telle qu’il prête des intentions opportu-
nistes aux entreprises. Il est indispensable de le rassurer par une totale
transparence sur les résultats concrets de l’opération. Mais en même
temps, la communication externe devrait rester discrète car elle renforce
la méfiance du consommateur en remettant au premier plan la dimension
mercantile de l’opération. Se pose alors la pertinence de communiquer
spécifiquement sur de telles actions en externe.
Finalement, le marketing humanitaire semble un meilleur levier
de mobilisation interne plutôt qu’externe. La cible la plus adaptée
ne serait-elle pas les salariés, fiers, remotivés et engagés derrière une
cause juste et porteuse de valeurs, plutôt que les consommateurs mé-
fiants et sceptiques quant aux intentions des marques ? A ce titre, le
marketing humanitaire est un puissant outil de création de va-
Pour réussir une opération de produit-partage
Le partenariat doit apparaître comme parfaitement légitime et logique pour les consommateurs.
Il doit y avoir congruence des valeurs et des univers entre marque et cause humanitaire.
Le choix du produit support de l’opération est essentiel : il doit être utile au consommateur, habituel, de
qualité, et pas trop impliquant.
Conclusion