doc from JF Perrin
Si on applique un champ électrique E au système, chaque particule (ici supposée sphérique et avec une
distribution symétrique de son électricité) va se mettre en mouvement et va atteindre une vitesse v
uniforme. Cette vitesse sera atteinte très rapidement lorsque les 4 forces qui s'exercent sur la particule
auront une somme vectorielle nulle.
Présentons les 4 forces :
# la force fedue à l'application du champ électrique sur la particule de charge q. fe = q E
# la force de frottement ff due à la vitesse v dans un milieu de viscosité η. ff = 6 π n r v
# sous l'effet du champ électrique, les ions de l'atmosphère ionique se déplacent dans une
direction globalement opposée à celle de chaque particule de charge q (puisque la charge globale du
nuage est de -q). Ces ions entraînent avec eux des molécules de solvant (une sorte d'osmose locale) de
sorte que chaque particule de charge q se heurte à un contre courant de solvant qui la freine. Appelons
fret = forces de retard électrophorétique ce freinage.
Chaque particule se déplace globalement en sens opposé à celle-
ci. Conclusion : la force du champ électrique est rompue. Les
barycentre des charges + et - ne coïncident (.../...) champ
électrique local qui rappelle chaque particule. Appelons frap ces
forces
Quel est le bilan global du jeu des 4 forces ? Chaque particule va atteindre une vitesse (v) de migration
constante lorsque fe = ff + fret + frap ; soit :
q E = 6 π η r v + fret + frap; soit:
v = (q E / 6 π η r) - ( fret + frap/ 6 π η r)
Ainsi, si on appelle µr la mobiité d'une particule dans le système d'électrophorèse, on a :
µr = v / E = (q / 6 π η r) - ( fret + frap/ 6 π η r E)
On retrouve évidemment une formule proche de la formule vue au paragraphe précédent, celle de la
mobilité limite µl. Sans considérations théoriques poussées, on remarque que µr < µl.
On peut montrer que plus la force ionique du milieu de pH tamponné augmente, plus fret et frap
augmentent et donc plus la mobilité diminue par rapport à la mobilité limite.
On peut l'écrire µr = γ µl avec γ < 1 et γ d'autant plus faible que fi est élevée.
Ce qui en fait n'est pas très gênant pour la séparation de particules lors d'une électrophorèse:
Il reste vrai que plus la densité de charge d'une particule est élevée, plus elle migre vite dans un
système électrophorétique donné. Les mobilités limites et les mobilités électrophorétiques réelles
obtenues dans un liquide tamponné donné sont dans le même ordre ! La mobilité effective réalisée dans
un liquide de pH tamponné donné reste définie comme le rapport de la vitesse au champ électrique (en
m²V-1s-1)!!
3. Mobilité électrophorétique dans le cadre de montages techniques particuliers
3.1. Mobilités électrophorétiques et électrophorèses de zones en veine liquide imprégnant un support
poreux
On peut présenter ainsi les montages d'électrophorèses de zones sur support poreux :
Un support poreux (en pratique de l'acétate de cellulose, un gel de polyacrylamide, ou un gel d'agarose)
est imprégné d'un électrolyte de pH tamponné. Cet électrolyte remplit les deux réservoirs anodiques et
cathodiques au contact du support. Les 2 réservoirs d'électrolyte sont de volume suffisamment élevé
pour qu'on puisse négliger l'évolution de la composition de l'électrolyte en cours d'électrophorèse (en
toute rigueur cette composition évolue puisqu'il y a migration d'ions de l'électrolyte et électrolyse de
l'électrolyte). La charge de l'échantillon à analyser en ses différents constituants à séparer est faible
devant la concentration en ions de l'électrolyte de sorte qu'on peut considérer que le champ électrique
est constant.
Fanny Demay – BTS BioAnalyses & Contrôles 2/4