
TD/B/C.II/MEM.1/12
2 GE.11-52124
Introduction
1. L’amélioration constante des capacités de production est indispensable à un
développement économique soutenu et à l’atténuation de la pauvreté. La présente note met
l’accent sur la promotion de l’entreprenariat ainsi que de la science, de la technologie et de
l’innovation (STI). L’entreprenariat est essentiel à la création d’emplois et à une croissance
équitable. L’innovation technologique conditionne le traitement des grands problèmes
économiques mondiaux − changements climatiques, ressources énergétiques − mais aussi le
processus de développement dans des domaines tels que la santé, l’éducation et
l’émancipation des femmes.
2. Les données montrent que, en 2005, 1,4 milliard de personnes vivaient avec moins
de 1,25 dollar par jour, et que 25,7 % de la population mondiale vivait dans des conditions
d’extrême pauvreté1. L’expérience d’un certain nombre de pays en développement montre
que les politiques de développement doivent encourager activement des stratégies de
promotion de l’entreprenariat et de l’innovation contribuant à la réduction de la pauvreté,
en tenant compte des particularités des régions et des communautés pauvres.
3. La notion d’un «entreprenariat contribuant à la réduction de la pauvreté» englobe à
la fois les microentreprises créées par les pauvres eux-mêmes et les entreprises opérant dans
des régions économiquement pauvres. Elle suppose également un accroissement de la
participation de ces deux catégories d’entreprises au marché. Dans différentes chaînes de
valeur − par exemple, dans l’agriculture, les industries manufacturières, le commerce de
détail − les sociétés transnationales (STN) sont un moteur de la création d’entreprises
− fournisseurs, petits agriculteurs passant à une production marchande, prestataires de
services, revendeurs ou distributeurs. Cependant, pour améliorer les processus et produire
des biens qui soient compatibles avec les normes internationales et puissent être
commercialisés et consommés, les communautés pauvres doivent pouvoir identifier et
absorber la technologie voulue, et être en mesure d’innover.
4. Les facteurs humains et sociaux jouent un rôle capital, car l’innovation commence
par l’apprentissage, tandis que la diffusion et l’absorption de la technologie sont des
processus autant sociaux que technologiques. Souvent, l’innovation passe par l’imitation
créatrice, qui permet de commercialiser des biens et services existants ou de proposer des
services publics nouveaux ou améliorés. L’innovation dans l’agriculture en est un bon
exemple: indépendamment des technologies proposées, le succès dépendra de la capacité
d’apprentissage et de la compréhension des particularités locales, s’agissant non seulement
du milieu naturel et physique, mais aussi de conditions et des relations sociales, culturelles
et économiques: les nouveaux processus ou les biens améliorés sont en définitive destinés à
être commercialisés ou consommés.
5. À sa première session, la Commission de l’investissement, des entreprises et du
développement a recommandé2 que soit organisée une réunion d’experts sur les politiques
de l’entreprenariat et de l’innovation contribuant à la réduction de la pauvreté, dans le cadre
des réunions d’experts pluriannuelles sur les politiques de développement des entreprises et
le renforcement des capacités pour la science, la technologie et l’innovation. En tant que
contribution aux débats, la première partie de la présente note examine les possibilités
offertes par les chaînes de valeur mondiales, notamment dans le cas de catégories
1 http://www.un.org/en/development/desa/newsletter/2011/february/feature.shtml.
2 Rapport de la Commission de l’investissement, des entreprises et du développement sur sa première
session, Genève, 4-8 mai 2009 (TD/B/C.II/5).