Saga Information - N° 296 - Avril 2010
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La totalité du massif a ensuite été recouverte par une
mer épicontinentale durant une partie du Jurassique
(de – 200 à – 135 Ma). La sédimentation a oscillé
entre un environnement de bassin peu subsident et
une plate-forme carbonatée, et son exondation défini-
tive s’est produite à la fin du Jurassique. Mais
l’ensemble de la couverture sédimentaire a été érodé
dès la fin du Crétacé (de – 135 à – 65 Ma).
Le Cantal émerge à nouveau de – 65 à – 37 Ma. Au
début du Tertiaire, la surrection s’accompagne d’une
altération intense des roches sous un climat subtro-
pical qui engendre des terrains ferrugineux. Une série
de bassins sédimentaires s’est formée bien avant les
premières émissions volcaniques.
Au cours de l’Oligocène (de – 37 à – 23 Ma), va
s’accumuler une sédimentation détritique et marno-
carbonatée dont on retrouve les affleurements à la
périphérie de l’édifice volcanique cantalien.
Nous avons pu examiner quelques affleurements de
ce socle dans le cœur du volcan :
- au Falgoux, on retrouve le granite ;
Photo 2. Fabrice, notre guide sur un affleurement
de granite du socle.
- à Thiézac, le micaschiste ;
- à Laqueuille, dans la vallée de la Santoire, perchés à
1 100 m de hauteur dans le talus d’un virage, nous
avons observé les terrains sédimentaires du sub-
stratum : des argiles d’un bassin sédimentaire datant
de 23 Ma.
L’observation à travers le massif du Cantal d’autres
sites de sédimentation oligocène démontre un
basculement général du socle du NE vers le SO, ayant
eu des implications dans la mise en place ultérieure
du volcan.
Début du volcanisme cantalien.
Épisode effusif infracantalien : les basaltes
Entre – 13 et – 9 Ma, des émissions de basalte se
sont mises en place de façon éparse sur le substratum.
Le début de l’activité volcanique du Cantal voit la
formation d’édifices dispersés composés de coulées et
de cônes de scories essentiellement basaltiques. Ils se
mettent en place directement sur le socle cristallin et
les formations sédimentaires, vaste plateau dont
l’altitude s’abaisse globalement de 400 m du nord-est
vers le sud-ouest. Ces coulées et scories forment par
endroit de grandes étendues qui dépassent parfois
100 mètres d’épaisseur. On nomme ces basaltes
« infracantaliens » parce qu’ils constituent la base de
l’édifice qui va s’élever ensuite.
Seuls les basaltes anciens les plus centraux, d’un âge
de – 11,5 et – 9,5 Ma, sont qualifiés de basaltes
infracantaliens. Nous avons pu les observer dans la
tranchée du chemin de fer, à Murat, et ils servent de
socle aux maisons qui sont construites dessus.
Photo 3. Une maison de Murat construite
sur le basalte infracantalien.
Construction et destruction
d’un grand stratovolcan
Édification du stratovolcan trachyandésitique
(de – 9 à – 7 Ma)
Entre – 9 et – 7 Ma, un grand stratovolcan trachy-
andésitique, de 15 kilomètres de diamètre et plus de
3 500 mètres de hauteur, se met en place.
Sur les basaltes infracantaliens, les émissions trachy-
andésitiques se sont poursuivies au cours de l’édifica-
tion du stratovolcan. C’est durant cette période que