N° d’ordre : 2011telb0178 Sous le sceau de l’Université européenne de Bretagne Télécom Bretagne En habilitation conjointe avec l’Université de Bretagne Occidentale Ecole Doctorale – sicma EXTENSION DE LA METHODE TLM AUX MILIEUX ANISOTROPES ET DISPERSIFS. APPLICATIONS A LA CONCEPTION DE CIRCULATEURS A JONCTION-Y MINIATURES EN TECHNOLOGIE MICRORUBAN Thèse de Doctorat Mention : Sciences et technologies de l'information et de la communication Présentée par Arij Farhat Département : Micro-ondes Laboratoire en Sciences et Technologies de l’Information, de la Communication et de la Connaissance (LabSTICC) Pôle : Micro-ondes et Matériaux MOM Directeurs de thèse : Michel Ney et Patrick Queffelec Soutenue le 30 mars 2011 Jury : M. Jean-Lou Dubard M. Bruno Sauviac M. Richard LeBourgeois M. Vincent Laur Mme. Mélica Kianian Mme. Isabelle Albert M. Patrick Queffelec M. Michel Ney Professeur à Université de Nice Professeur à Télécom Saint-Etienne Responsable des études ferrites TRT Maître de conférences à l’U.B.O. Ingénieur R&D, Cobham Microwave Ingénieur R&D, CNES Professeur à l’U.B.O. Professeur à Télécom Bretagne Rapporteur Rapporteur Examinateur Examinateur Invitée Invitée Co-directeur de thèse Directeur de thèse « Dans la hiérarchie humaine, le codage se trouve quelque part au-dessus du cambriolage grave et en dessous du management. » Gerald Weinberg « Parfois, il vaut mieux rester au lit le lundi, plutôt que de passer le reste de la semaine à corriger le code qu’on a écrit le lundi. » Dan Salomon « La réussite, ce n'est jamais qu'une histoire de chance. Demandez à un raté. » Earl Joseph Wilson À mon papa, ma maman, À toute ma famille, et à tous mes amis… Remerciements Ce travail a été réalisé au sein du Laboratoire en Sciences et Technologies de l'Information, de la Communication et de la Connaissance (Lab-STICC) dans les locaux de Télécom Bretagne et de l’Université de Bretagne Occidentale. Je remercie vivement Monsieur Jean-Lou Dubard, Professeur à l’université de Nice, pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant de présider le jury et de juger mon travail. J’adresse mes remerciements à Monsieur Bruno Sauviac, Professeur à Télécom de Saint-Etienne, pour avoir accepté de juger mon travail et pour l’intérêt qu’il y a porté. Je remercie aussi chaleureusement Monsieur Richard Lebourgeois, Responsable des études ferrites au Laboratoire de Thales TRT, pour sa participation au jury et pour ses remarques constructives. J’exprime ma gratitude à Monsieur Vincent Laur, Maître de conférences à l’Université de Bretagne Occidentale, pour sa participation au jury, sa bonne humeur et son aide dans les mesures. Et c’est un grand plaisir de continuer de travailler avec lui. Je remercie très chaleureusement Madame Mélica Kianian, Ingénieur R&D chez Cobham Microwave, pour sa participation au jury en espérant que nos chemins se croisent dans un avenir proche. Je remercie Madame Isabelle Albert, Ingénieur R&D au CNES pour sa participation au jury et j’espère que nous aurons du plaisir à travailler ensemble. J’exprime toute ma gratitude à l’équipe qui a assuré l’encadrement scientifique (et parfois bien plus que ça) et avec laquelle j’ai pris un plaisir à travailler : Un grand merci venant de mon cœur à mon duo préféré Patrick et Michel. Merci à Michel Ney, Professeur à Télécom Bretagne, d’avoir accepté de diriger cette thèse en cours de route. Je lui assure de mon entière reconnaissance pour son soutien, la liberté qu’il m’a laissée dans l’accomplissement de cette thèse, les échanges très enrichissants que nous avons eus et sa grande sympathie. Merci également à Patrick Queffelec, Professeur à l’Université de Bretagne Occidentale, d’avoir accepté de co-diriger ce travail durant toutes ces années. Sa rigueur scientifique, ses explications didactiques, son esprit de pédagogue, ses avis éclairés ont été les éléments moteurs de ce travail. Bien évidemment je n’oublie pas mes premiers encadrants : Merci à Philippe Gelin, Professeur à Télécom Bretagne, d’avoir dirigé la première partie de cette thèse, je lui souhaite une bonne retraite. Un grand merci à Sandrick Le Maguer, Maître de conférences à Télécom Bretagne, pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée. Ses conseils et ses encouragements sont beaucoup dans les résultats présentés dans ce mémoire, je lui souhaite de trouver du bonheur et autant de succès en tant qu’écrivain ! Je suis reconnaissant envers les responsables informatiques Messieurs Francois Le Pennec et Yves Quere, respectivement Maîtres de conférences à Télécom Bretagne et à l’Université de Bretagne Occidentale, qui ont mené à bien l’assistance informatique. Je ne saurais oublier mes chères assistantes Marie-Christine Botorel et Yvonne Le Goff pour leurs aides précieuses dans le traitement des aspects logistiques et administratifs tout au long de cette thèse. Je remercie les nombreux thésards du laboratoire de Télécom Bretagne et ceux de l’Université de Bretagne Occidentale, ne me demandez surtout pas qui je préférais le plus car j’ai eu autant de plaisir à les côtoyer dans des ambiances conviviales, et parfois taquines ;) Je remercie mes ami(e)s, mes collègues et toutes les personnes qui m’ont soutenu tout au long de ces années, ils se reconnaîtront. Un merci spécial à mon cousin Fadi Rabahi pour son aide apportée à la mise en forme et à la traduction des textes. Enfin, je remercie ma famille et plus particulièrement mes parents qui m’ont encouragé et apporté tout leur soutien. Jamais, je n’aurai imaginé en arriver là sans eux ! Table des matières INTRODUCTION GENERALE 2 Premier Chapitre LES FERRITES ET LEURS APPLICATIONS EN HYPERFREQUENCES 10 I. Les Ferrites polycristallins 11 I.1. Les différentes structures a. Les spinelles b. Les grenats de terre rares c. Les hexagonaux 11 11 12 13 I.2. Principe d’aimantation d’un ferrite a. Domaines de WEISS & parois de BLOCH b. Cycle d’hystérésis 14 14 15 II. Dispositifs hyperfréquences à ferrites 16 II.1. Dispositifs accordables a. Coupleur à grenat d'yttrium b. Filtre accordable 17 18 18 II.2. Dispositifs non réciproques a. Isolateurs b. Circulateurs 20 20 25 II.3. Applications à base de ferrite selon leurs états d’aimantation 36 III. Modélisation de la perméabilité des milieux magnétiques aimantés 38 III.1. Tenseur de perméabilité : matériaux saturés a. Tenseur de Polder 38 38 III.2. Tenseur de perméabilité : matériaux partiellement aimantés a. Tenseur de Rado b. Tenseur de Schlöemann c. Tenseur de Green et Sandy d. Tenseur d’Igarashi et Naito e. Tenseur de Bouchaud et Zérah f. Tenseur de Gelin : Generalized Permeability Tensor 40 40 41 41 42 42 43 IV. Besoins en terme de modélisation 48 Conclusion 49 Références du chapitre I 50 Deuxième Chapitre CONCEPTION DE CIRCULATEURS A JONCTION-Y MINIATURES EN TECHNOLOGIE MICRORUBAN 57 I. Problématique : Migration de la technologie triplaque vers la technologie microruban 58 II. Etude magnétostatique 59 II.1. Etude du dispositif de polarisation des circulateurs 59 II.2. Outil de simulation magnétostatique 60 II.3. Champ statique de polarisation 60 II.4. Champ interne du matériau ferrimagnétique à aimanter (Mise en évidence des zones non saturés) 69 III. Etude Dynamique 72 III.1. Outil de simulation dynamique 72 III.2. Réponse du circulateur polarisé uniformément 72 III.3. Influence de la non-uniformité du champ sur la réponse du circulateur 74 IV. Migration vers la technologie microruban 77 V. Problématique/Besoins : Existe-t-il des approches numériques capables de prendre en compte les phénomènes physiques complexes liés à ce type de structure ? 80 Conclusion 82 Références du chapitre II 83 Troisième Chapitre ÉTAT DE L’ART DES METHODES NUMERIQUES EN ELECTROMAGNETISME 89 I. Classification des Méthodes Numériques 90 II. Méthode rigoureuses 91 II.1. Equations intégrales 91 II.2. Approches pseudo-analytiques 91 II.3. Approches volumiques a. La Méthode des Différences Finies b. La Méthode des Éléments Finis c. La Méthode TLM 92 92 95 97 II.4. Tableau récapitulatif des domaines de solution 101 II.5. Tableau récapitulatif des méthodes rigoureuses 102 Atouts de la TLM 103 Conclusion 104 Références du chapitre III 105 Quatrième Chapitre EXTENSION DE LA METHODE TLM AUX MILIEUX ANISOTROPES ET DISPERSIFS 113 I. Méthode d’insertion d’un milieu dans la TLM 114 I.1. Matériaux isotropes et dispersifs a. Equations de bases et cellule TLM 3D b. Échantillonnage c. Les champs au centre d. Maxwell Faraday e. Mise en forme 114 114 117 119 120 121 I.2. Matériaux anisotropes et dispersifs a. Equations de bases b. Maxwell-Ampère c. Maxwell-Faraday 123 123 124 127 I.3 Mise en forme finale du tenseur 129 I.4 Détail de l’algorithme pour le SCN 130 II. Présentation détaillée de l’algorithme d’insertion dans le TLM 133 II.1. Approximation de Prony 133 II.2. Transformé en z bilinéaire 134 II.3. Filtrage numérique 136 Conclusion 141 Références du chapitre IV 142 Cinquième Chapitre APPLICATION AUX FERRITES PARTIELLEMENT MAGNETISES PAR LA METHODE TLM MODIFIEE 147 I. Modélisation du plasma par la TLM 148 I.1. Le Plasma 148 I.2. Paramètres caractéristiques a. Densités électronique et ionique b. Fréquences propres du plasma c. Permittivité du plasma 148 148 149 149 I.3. Validation de la méthode de modélisation du plasma a. Dispositif de test b. Théorie c. Modélisation par la TLM d. Simulations e. Discussions des résultats 150 150 150 151 153 156 II. Guide d’onde partiellement chargé par un ferrite partiellement aimanté 158 II.1. Dispositif expérimental 158 II.2. Modélisation par la TLM 158 II.3. Analyse modale a. Analyse modale du guide vide et du guide "chargé" b. Raccordement des champs aux discontinuités c. Simulations : Comparaison TLM / Méthode modale 162 162 164 167 II.4. Processus de mesure expérimentale a. Mesure expérimentale b. Etalonnage TRL (Thru, Reflect, Line) c. Comparaison TLM / Mesures d. Ouvertures 169 169 170 171 172 Conclusion 174 Références du chapitre V 175 CONCLUSION GENERALE 179 Annexe A Annexe B Annexe C Annexe D Annexe E Annexe F Annexe G Annexe H Annexe I Annexe J Annexe K 186 187 188 199 203 205 221 225 227 231 232 Valorisation du travail de recherche 236 Liste des figures Figure I.1. Décomposition d’un échantillon de ferrite 14 Figure I.2. Cycle d’hystérésis 15 Figure I.3. Principales catégories de dispositifs hyperfréquences à base de ferrites 16 Figure I.4. Coupleur accordable à YIG 18 Figure I.5. Filtre accordable en technologie microruban 19 Figure I.6. Réponse en transmission pour différentes valeur du champ magnétique statique 19 Figure I.7. Schéma de principe d’un isolateur 20 Figure I.8. Paramètres de dispersion Sij 21 Figure I.9. Déplacement de champ et propagation non réciproque 22 Figure I.10. Isolateur à déplacement de champ en guide d’onde rectangulaire. 22 Figure I.11. Les lignes de champ représentées correspondent au champ électrique vertical 23 Figure I.12. Isolateur à déplacement de champ en technologie microruban 23 Figure I.13. Vue transverse des lignes coplanaires 24 Figure I.14. Schéma de fonctionnement d’un duplexeur dans un circuit radar 25 Figure I.15. Schéma de principe d’un circulateur à 3 ports 26 Figure I.16. Circulateur utilisé comme isolateur 27 Figure I.17. Quelques utilisations typiques des circulateurs 28 Figure I.18. Circulateur à éléments localisés 29 Figure I.19. Circulateur à guide d’ondes 30 Figure I.20. Circulateur à effet de Faraday 31 Figure I.21. Vue de dessus d’un circulateur à déplacement de champ. 32 Figure I.22. Circulateur triplaque à jonction Y 32 Figure I.23. Cartographie des champs magnétique et statique 33 Figure I.24. Vues en coupe des différentes configurations des structures proposées par Koshiji 34 Figure I.25. Vue en coupe du circulateur en technologie coplanaire proposé par K.Oshiro 34 Figure I.26. Circulateur en bande X proposé par How 35 Figure I.27. Circulateur en technologie microruban fonctionnant avec une sphère NickelZinc. 36 Figure I.28. Dispositifs à base de ferrite selon leurs états d’aimantation. 36 39 Figure I.29. Largeur a mi-hauteur ∆H de la raie gyromagnétique Figure I.30. Précession de l'aimantation autour de la direction du champ magnétique 40 Figure I.31. Représentation du milieu magnétique non saturé dans l'approximation du milieu effectif. 43 Figure I.32. Configuration en domaine de matériau ferrimagnétique polycristallin non saturé 44 Figure I.33. Distinction des réponses selon l’aimantation pour une même valeur du champ appliqué 45 Figure I.34. Etat partiellement aimanté 46 Figure II.1. Circulateur avec une vis réglable. 58 Figure II.2. Dispositif de polarisation du circulateur. 59 Figure II.3. Profils de champs magnétiques créés par les aimants avec des hauteurs différentes. 61 Figure II.4. Profils de champs magnétiques créés par les aimants présentant des diamètres différents. (la hauteur étant identique pour tous les aimants) 62 Figure II.5. Lignes de champs magnétiques créés par des aimants dont l’éloignement diffère. 63 Figure II.6. Profils de champs magnétiques créés par des aimants de types différents. 63 Figure II.7. Configuration en aimants avec une pastille de ferrite à proximité 64 Figure II.8. Position pour l’évaluation des champs créés par les aimants. 64 Figure II.9. Cycle hystérésis de l'hexaferrite. 65 Figure II.10. Cycle hystérésis du ferrite fourni par TRT. 66 Figure II.11. Polarisation à deux aimants : Mag H 67 Figure II.12. Polarisation à deux aimants : Mag Hz 67 Figure II.13. Polarisation à deux aimants : Mag Hx,y 67 Figure II.14. Polarisation à un seul aimant : Mag H 68 Figure II.15. Polarisation à un seul aimant : Mag Hz 68 Figure II.16. Polarisation à un seul aimant : Mag Hx,y 68 Figure II.17. Système de coordonnées utilisé pour le calcul du champ démagnétisant d’un cylindre de rayon R et de hauteur S selon son axe par un champ extérieur Hext. 71 Figure II.18. Champ de polarisation supposé uniforme sous HFSS 72 Figure II.19. Champ de polarisation non uniforme créé par l’hexaferrite (Maxwell 3D). 73 Figure II.20. Réponse du circulateur polarisé uniformément en bande X : Paramètres S en fonction de la fréquence. 74 Figure II.21. Champ interne du ferrite calculé sous Maxwell 3D. 75 Figure II.22. Réponse du circulateur en tenant compte de la non-uniformité du champ de polarisation : Paramètres S en fonction de la fréquence. 76 Figure II. 23. Circulateur en technologie triplaque polarisé avec l’aimant Sm-Co. 77 Figure II. 24. Circulateur en technologie microruban polarisé à l’aide de l’aimant hexaferrite 77 Figure II.25. Le circulateur intégré dans le boîtier de type S300Pb. 78 Figure II.26. Les différentes pièces du circulateur fabriqué en technologie microruban et intégré dans le boîtier 79 Figure II.27. Réponse du circulateur : S21 en fonction de la fréquence 79 Figure II.28. Pics de discontinuités dans la réponse du circulateur polarisé nonuniformément. 80 Figure III.1. Illustration du principe d’Huygens-Fresnel. Figure III.2. Cellule de Yee utilisé par la grille FDTD en trois dimensions Figure III. 3. Exemple d’éléments Figure III.4. Cellule de base (SCN) de la méthode TLM 3D 89 92 95 96 Figure IV.1. Position des échantillons de champs pour l'approximation de la loi de Maxwell-Ampère dans le plan (YOZ) Figure IV.2. Position des échantillons de champs pour l'approximation de la loi de Maxwell-Faraday dans le plan (YOZ) Figure IV.3. Organigramme du processus de la correction des champs par filtrage numérique. 114 118 136 Figure V.1. Cavité métallique ayant pour dimensions a=20 mm b=1mm et c=60mm 148 Figure V.2. Permittivités des échantillons de plasma n°1, n°2 et n°3 149 Figure V.3. Approximation par Prony de la fonction f(s) pour l’échantillon de plasma n°1 151 Figure V.4. Fréquences de résonance dans la cavité remplie d’un échantillon de plasma n°1 simulées par la méthode TLM 152 Figure V.5. Fréquences de résonance dans la cavité remplie d’un échantillon de plasma n°2 simulées par la méthode TLM 152 Figure V.6. Fréquences de résonance dans la cavité remplie d’un échantillon de plasma n°3 simulées par la méthode TLM 153 Figure V.7. Comparaison des fréquences de résonance simulés sur HFSS (modes 101, 102, 103) et celles issues de la méthode TLM 155 Figure V.8. Vue en perspective du guide d’onde rempli d’un échantillon de ferrite 156 Figure V.9. L’application d’un champ magnétique statique la long de l’axe Oy provoque un déplacement de champ le long de l’axe Ox 157 Figure V.10. Partie réelle des paramètres du tenseur de perméabilité du ferrite en fonction de la fréquence 158 Figure V.11. Partie imaginaire des paramètres du tenseur de perméabilité du ferrite en fonction de la fréquence 158 Figure V.12. Approximation par la méthode de Prony des éléments du tenseur |f1|, |f2|, |f3| et |f4| 160 Figure V.13. Section transverse du guide rectangulaire en présence du ferrite testé et d'un support diélectrique 161 Figure V.14. Représentation schématique de la procédure de calcul utilisée pour la localisation des racines de la fonction complexe notée f 161 Figure V.15. Diagramme de dispersion du ferrite : constante de propagation en fonction de la fréquence 162 Figure V.16. Coupe longitudinale de la cellule de mesure 162 Figure V.17. Convergence des paramètres S en fonction du nombre de mode de propagation 164 Figure V.18. Paramètres Sij en fonction de la fréquence 164 Figure V.19. Section transverse du guide en présence du ferrite sous test. 165 Figure V.20. Comparaison des modules des paramètres Sij calculés par la méthode modale et ceux issus de la méthode TLM pour différents valeurs du champ appliqué. 166 Figure V.21. Banc de mesure pour la caractérisation large bande en guide d'onde rectangulaire en bande 167 Figure V.22. Dispositif sous test qui représente un guide d’onde rectangulaire (Bande X) chargé par l’échantillon du ferrite 167 Figure V.23. Dispositif d’obtention de champ de polarisation réglable. 168 Figure V.24. Les paramètres S en fonction de la fréquence pour différents valeurs du champ appliqué 169 Figure V.25. Les dimensions de l’antenne patch 170 171 Figure V.26. Les paramètres S11 en fonction de la fréquence Liste des tableaux Tableau I.1. Caractéristiques respectives des spinelles et des grenats 13 Tableau II.1. Caractéristiques magnétiques de l’hexaferrite 65 Tableau II.2. Caractéristiques magnétiques du ferrite hyperfréquence 65 Tableau II.3. Coefficients de champ démagnétisant pour des formes géométriques particulières 70 Tableau II.4. Performances du circulateur polarisé uniformément 73 Tableau III.1. Étapes de l’algorithme TLM Tableau III.2. Avantages et inconvénients des domaines de solution Tableau III.3. Classement des méthodes « rigoureuses » par leur formulation 98 100 101 Tableau IV.1. Signification des symboles mathématiques 112 Tableau IV.2. Récapitulatif des quantités physiques employées 113 Tableau IV.3. Étapes de l’algorithme TLM modifié 137 Tableau IV.4. Étapes de la méthode unifiée et générale pour l’insertion de tout type de matériau dans l’algorithme de la TLM 138 Tableau V.1. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs théoriques pour la cavité remplie d’échantillon de plasma n°1 155 Tableau V.2. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs théoriques pour la cavité remplie d’échantillon de plasma n°2 155 Tableau V.3. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs théoriques pour la cavité remplie d’échantillon de plasma n°3 156 Tableau V.4. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs issues de HFSS pour une cavité millimétrique remplie d’échantillon de plasma supposé anisotrope 157 Tableau V.5. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec ceux issus de HFSS 173 INTRODUCTION GÉNÉRALE Introduction générale 2 Introduction générale L’étude de la propagation des ondes dans des milieux présentant à la fois une anisotropie de leurs propriétés diélectriques magnétiques ou électriques et une dispersion en fréquence de ces mêmes propriétés est un problème récurrent en électromagnétisme car de plus en plus d’applications dans le domaine des hyperfréquences nécessitent l’utilisation de matériaux aux caractéristiques très particulières. En d’autres termes, la propagation des rayonnements dans des diélectriques isotropes faiblement dispersifs ne doit pas constituer l’unique cas de figure que peuvent traiter les simulateurs électromagnétiques. Or à ce jour peu d’entre eux sont en mesure de prédire le comportement dynamique de structures de propagation ou dispositifs hyperfréquences intégrant des matériaux anisotropes et dispersifs. Les seuls exemples recensés de simulateurs commerciaux capables de traiter des permittivités ou perméabilités tensorielles dont les composantes évoluent avec la fréquence se limitent à des tenseurs diagonaux ou, pour les ferrites aimantés, au tenseur de Polder qui ne s’applique qu’aux milieux saturés. La problématique générale de l’analyse électromagnétique de structures comportant des matériaux aux propriétés anisotropes et dispersives, ou particulière par exemple la prédiction des performances de dispositifs à ferrites partiellement aimantés ou désaimantés, est loin d’être résolue. Effectivement, si l’on examine le cahier des charges des dispositifs non-réciproques à ferrite pour les applications à venir, qui nécessitent une montée en fréquence et une miniaturisation des composants, on comprend rapidement que le modèle de Polder sera limité pour prédire les performances des structures hybrides à l’étude. L’exemple le plus caractéristique est celui des circulateurs conçus pour fonctionner dans le domaine des ondes millimétriques (fréquence de fonctionnement > à 30 GHz). Ces circuits devront utiliser des hexaferrites (fréquence de résonance gyromagnétique naturelle bien supérieure à 20 GHz) pré-orientés lors de leur fabrication, i.e. dans un état d’aimantation dit rémanent. Le ferrite n’est plus saturé, il n’est pas non plus désaimanté. Sa réponse à une excitation haute fréquence (perméabilité tensorielle) est particulière à cet état d’aimantation spécifique, dans lequel il est placé pour répondre à un besoin de compacité. L’aimant permanent utilisé systématiquement pour saturer les ferrites de grenat n’est ici plus nécessaire. Le gain en volume du dispositif est évident mais sa conception se complique. D’autres exemples peuvent être cités pour mettre en évidence la nécessité de développer des outils capables de prédire de manière réaliste les performances de composants intégrant des matériaux anisotropes dispersifs : - Les antennes miniatures : Il a été montré récemment que l’utilisation de matériaux composites magnétodiélectriques présentant une valeur de perméabilité supérieure à celle de la permittivité permet d’améliorer l’efficacité de l’antenne tout en réduisant sa taille. En l’absence de modèle réaliste de la perméabilité scalaire des ferrites désaimantés le concepteur d’antenne se base sur une mesure mais dont la valeur va dépendre de la forme de l’échantillon, en général un tore ACP7 alors qu’en pratique c’est un substrat parallélépipède qui est utilisé. Introduction générale 3 - Les filtres accordables : La reconfigurabilité de certaines fonctions de traitement du signal peut être obtenue en utilisant l’agilité en fréquence des propriétés électromagnétiques de certains matériaux : ferroélectriques ou ferrimagnétiques. Ces dernières peuvent être ajustées par l’intermédiaire d’un champ statique extérieur (électrique ou magnétique selon le cas) qui induit forcément une anisotropie du milieu (alignement des moments dipolaires ou magnétiques dans la direction du champ statique). L’analogie avec le transistor est intéressante. Elle permet d’expliquer simplement le problème posé. L’intensité de la commande statique fixe le point de polarisation du matériau (par exemple dans un cycle d’hystérésis). Sa réponse à une excitation haute fréquence petit signal varie selon le point de polarisation choisie. Ce dont le concepteur d’un dispositif hyperfréquence a besoin, c’est d’un outil théorique capable de distinguer la réponse dynamique du matériau pour différentes polarisations. Si l’on reprend le cas des ferrites, le concepteur doit être en mesure de calculer les différentes valeurs de perméabilité soit à l’état désaimanté, partiellement aimanté, saturé ou à la rémanence. Cela n’est pas réalisable actuellement avec les simulateurs commerciaux, ni même avec les approches théoriques proposées dans la littérature. Le point de départ de cette étude est le développement dans notre laboratoire LabSTICC (Laboratoire en Sciences et Technologies de l'Information, de la Communication et de la Connaissance) d’un modèle théorique du tenseur de perméabilité des ferrites aimantés. L’avantage de ce nouveau modèle, appelé GPT (generalized permeability tensor), sur tous les autres proposés jusqu’à lors dans la littérature, est lié au fait qu’il donne accès à l’ensemble des éléments du tenseur quelque soit la valeur d’aimantation du matériau, de l’état désaimanté jusqu’à la saturation en passant par des états de partielle aimantation pouvant être, par exemple, la rémanence. Le travail abordé dans cette thèse concerne donc l’intégration de ce modèle de ferrite dans une méthode de modélisation électromagnétique. Ces méthodes de modélisation sont basées sur la théorie de l’électromagnétisme, leur seul problème majeur est le coût informatique lors de l’application de telles méthodes à l’aide de la CAO. Parmi les méthodes existantes, la méthode TLM (Transmission Line Matrix), qui évolue dans le domaine temporel, permet la caractérisation des dispositifs sur une large bande de fréquence. D’autres méthodes de modélisation peuvent être envisagées telle la méthode FDTD (Finite-Difference Time-Domain). Dans le présent travail, nous avons opté pour l’emploi de la méthode TLM car elle possède plusieurs atouts qui seront détaillés ultérieurement dans ce manuscrit. Il s’agit aussi d’une technique développée et maîtrisée depuis de nombreuses années au sein de notre laboratoire. L’objectif de l’étude est de proposer une technique unifiée de dérivation d’un nœud TLM 3D capable de simuler tout type de matériau. Cette méthode sera capable de prédire les caractéristiques hyperfréquences de dispositifs intégrant des ferrites aimantés, mais aussi tout autre type de matériau anisotrope et dispersif. Cette nouvelle approche, contrairement aux simulateurs électromagnétiques commerciaux et aux approches théoriques proposées dans la littérature, sera en mesure d’atteindre un niveau élevé de précision dans la description de l’interaction du signal haute fréquence avec une structure constitué d’un milieu magnétique anisotrope non-saturé, à l’intérieur duquel règne un champ magnétique statique non-uniforme. Introduction générale 4 Le fil directeur de la thèse passe par l’illustration des résultats en prenant en considération les besoins exprimés par les concepteurs de circulateurs miniatures notamment dans le cadre du projet européen IMICIMO (Integrated Miniature Circulators for microwave Modules) auquel j’ai participé. Ce mémoire se subdivise en cinq parties. Une première établit un état d’art sur les ferrites et leurs applications en hyperfréquences. Dans la seconde, nous démontrons la limite de validité des outils de simulation électromagnétique actuellement commercialisés. Puis, nous exposons le fonctionnement de la méthode TLM et nous proposons ensuite la méthode de sa modification pour la prise en compte de tout type de matériau. Enfin, nous validons l’approche proposée par une confrontation avec d’autres outils théoriques dans des cas limites (ferrites saturés) et avec des résultats expérimentaux dans des cas plus généraux (ferrites partiellement aimantés). Ces travaux doivent ainsi contribuer à élargir la sphère d’application de la méthode TLM en y intégrant la capacité à modéliser tout type de matériaux tels les matériaux dispersifs, les ferrites ou encore les métamatériaux, etc. CHAPITRE I Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 8 Premier Chapitre LES FERRITES ET LEURS APPLICATIONS EN HYPERFREQUENCES 10 I. Les Ferrites polycristallins 11 I.1. Les différentes structures a. Les spinelles b. Les grenats de terre rares c. Les hexagonaux 11 11 12 13 I.2. Principe d’aimantation d’un ferrite a. Domaines de WEISS & parois de BLOCH b. Cycle d’hystérésis 14 14 15 II. Dispositifs hyperfréquences à ferrites 16 II.1. Dispositifs accordables a. Coupleur à grenat d'yttrium b. Filtre accordable 17 18 18 II.2. Dispositifs non réciproques a. Isolateurs 1. Principe de fonctionnement 2. Caractéristiques 3. Isolateurs à déplacement de champ 3.1. Isolateur à déplacement de champ en guide d’onde rectangulaire 3.2. Isolateur à déplacement de champ réalisé en technologie microruban 4. Isolateurs à résonance 4.1. Isolateurs à résonance en guide d’onde rectangulaire 4.2. Isolateurs à résonance réalisé en technologie coplanaire 5. Autres isolateurs 20 20 20 20 21 22 23 23 23 24 24 b. Circulateurs 1. Principe de fonctionnement 2. Caractéristiques 3. Applications dans les télécommunications 4. Circulateur à éléments localisés 5. Circulateurs à éléments distribués 5.1. Circulateur à guide d’onde 5.2. Circulateur à effet de Faraday 5.3. Circulateur à déplacement de champ 5.4. Circulateur en technologie triplaque 5.5. Circulateur en technologie coplanaire 5.6. Circulateur en technologie microruban II.3. Applications à base de ferrite selon leurs états d’aimantation 25 25 26 27 28 30 30 31 31 33 35 36 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences III. Modélisation de la perméabilité des milieux magnétiques aimantés 9 38 III.1. Tenseur de perméabilité : matériaux saturés a. Tenseur de Polder 38 38 III.2. Tenseur de perméabilité : matériaux partiellement aimantés a. Tenseur de Rado b. Tenseur de Schlöemann c. Tenseur de Green et Sandy d. Tenseur d’Igarashi et Naito e. Tenseur de Bouchaud et Zérah f. Tenseur de Gelin : Generalized Permeability Tensor 40 40 41 41 42 42 43 IV. Besoins en terme de modélisation 48 Conclusion 49 Références du chapitre I 50 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 10 Premier Chapitre Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences Ce chapitre a pour objet de présenter quelques notions essentielles d’électromagnétisme qui permettent d’expliquer le fonctionnement de la plupart des dispositifs non réciproques hyperfréquences. Nous définissons d’abord les différentes familles de matériaux magnétiques et nous détaillons le cas des matériaux ferrimagnétiques en décrivant leurs propriétés hyperfréquences. Nous faisons le bilan de leurs applications actuelles dans le domaine des hyperfréquences. Ainsi, nous présentons les principales familles de dispositifs micro-ondes non réciproques existantes à base de ferrites polycristallins. Une attention particulière est portée aux circulateurs afin d’orienter nos travaux de recherche dans le domaine de la modélisation et de l’application des ferrites pour ce type de dispositif. Enfin, une étude sur le comportement dynamique des ferrites selon leur état d’aimantation (de l’état désaimanté jusqu’à la saturation, en passant par des états de partielle aimantation) est présentée, ainsi que les modèles du tenseur de perméabilité proposés dans la littérature pour ces différents états. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 11 I. LES FERRITES POLYCRISTALLINS L’aimantation spontanée dans les oxydes magnétiques a été principalement observée au cours du 19ème siècle. Ce n’est qu’à partir de 1930 environ que des recherches systématiques sur les ferrites ont été menées. Ces milieux présentent des compositions chimiques diverses, conduisant à des propriétés magnétiques variées, allant de celles des matériaux magnétiques «doux» à celles des aimants permanents. Le premier objectif de ce chapitre est de présenter les propriétés générales des ferrites. L’objet de ce chapitre n’est pas d’expliquer l’origine du magnétisme. Pour plus d’explications, nous orientons le lecteur vers les ouvrages [I.1 – I.5]. Louis Néel a établi sa théorie du ferrimagnétisme en 1940 [I.5] et l’a ensuite appliquée aux ferrites, cette théorie étant basée sur la description des propriétés magnétiques statiques de ces matériaux (aimantation à saturation et température de transitions). Par la suite la résistivité électrique élevée (>>1Ω·m) de ces matériaux a permis leur utilisation à haute fréquence. Les autres paramètres essentiels qui caractérisent les ferrites sont : - l'aimantation à saturation Ms qui varie de 1500 G à 6000 G ; - le champ d'anisotropie Ha , celui-ci caractérise la rigidité avec laquelle l'aimantation est maintenue dans des directions privilégiées du cristal. - la température critique Tc au-delà de laquelle les matériaux ferrimagnétiques perdent leurs propriétés magnétiques. - Le champ coercitif qui est nécessaire d'appliquer à un matériau saturé pour annuler son aimantation. Un ferrite est considéré « dur » lorsqu’il est difficile à aimanter, il présente alors des champs coercitifs et d'anisotropie élevés (Hc>1.25 KOe). Il est appellé « ferrite doux » quand il est facile à aimanter, il présente alors des champs coercitifs et d'anisotropie faibles (Hc < 0.125 KOe). I.1. Les différentes structures Les trois principales familles de ferrites sont : les ferrites spinelles, les grenats et les hexaferrites. I.1.a. Les spinelles Les ferrites à structure spinelle sont couramment utilisés dans le domaine des ondes centimétriques (3-30 GHz). La structure cristalline est celle du minéral Mg2+Al23+O42-. Lorsque l’on substitue l’ion trivalent Al23+ par l’ion Fe3+, on obtient le ferrite de magnésium Mg2+ Fe23+O42-. Ce ferrite est bien adapté aux applications hyperfréquences en raison de sa résistance électrique très élevée (108-1010 Ω.cm). Lorsque l’on substitue l’ion bivalent Mg2+ par l’ion Fe2+, on obtient la Magnétite Fe3O4. Les éléments métalliques divalents tels que Ni, Co, Mn, Cu, etc. peuvent être utilisés comme substituant pour former un ferrite à structure spinelle. Les propriétés magnétiques et diélectriques des spinelles sont contrôlées par les substitutions. Par exemple, l'introduction de l'ion Co2+ dans les alliages permet de réduire l'anisotropie intrinsèque du milieu, car la constante d'anisotropie du cobalt est de signe opposée à celle du fer. Pour minimiser les pertes diélectriques, il est indispensable d'empêcher le transfert d'électrons des ions métalliques bivalents vers les ions métalliques trivalents d'un Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 12 même élément chimique. C'est pour cette raison que la Magnétite Fe2+Fe23+O42- est moins utilisée que des matériaux comme le ferrite Ni2+Fe23+O42- qui présente moins de pertes diélectriques, notamment lorsque l'on réalise une substitution en manganèse. Enfin, l'apport en zinc augmente l'aimantation spontanée, mais parallèlement réduit la température de Curie du ferrite. Un des ferrites à structure spinelle les plus courants est le ferrite à base de manganèse et de magnésium dont la formule chimique générique est MnxMgyFe2O4. Son aimantation spontanée Ms peut varier de 1200 à 2800 Gauss, en fonction de la valeur de x, la température de frittage et la vitesse de refroidissement. Sa largeur de raie d'absorption à mi-hauteur est de l'ordre de quelques Oersteds. Les ferrites de manganèse/magnésium sont utilisés en général pour des applications de faibles puissances dans la gamme de fréquences 7-15 GHz. Le ferrite de lithium est le ferrite à structure spinelle le plus couramment utilisé en hyperfréquences. Son coût de fabrication est réduit et sa température de Curie est élevée. De plus, il présente un cycle d'hystérésis de forme carrée. Par exemple, le ferrite de lithium à la composition chimique Li0,5+Fe2,53+O42- présente une aimantation spontanée de 3600 Gauss, une température de Curie de 645°C et une largeur de raie de 3 Oe. L'apport en ion Zn2+ permet d'augmenter la valeur de 4πMs. Pour réduire la porosité et les pertes diélectriques, un léger apport en Bi2O3 et en MnO2 peut être réalisé. I.1.b. Les grenats de terre rares Les ferrites à structure grenat présentent une structure cristalline similaire à celle du grenat naturel Ca3Fe2(SiO4)3. Leur formule chimique générique est M33+Fe53+O12, où M étant un élément des terres rares (l’ancienne appellation des groupes des Lanthanides). Les ions métalliques qui constituent les grenats sont tous trivalents, ce qui facilite le processus de fabrication et permet d'obtenir des pertes diélectriques faibles. Malgré une aimantation à saturation qui se révèle plus faible que celle des spinelles, l'intérêt principal des grenats est de présenter des pertes magnétiques et diélectriques moins élevées et une bonne tenue thermique. Le grenat le plus couramment utilisé dans la gamme de fréquences 1-10 GHz est le grenat d'yttrium Y3Fe5O12, communément appelé YIG (Yttrium Iron Garnet). Sa forme monocristalline présente la raie d'absorption la plus étroite de tous les ferrites (∆H ≈ 0,1 Oe à 10 GHz). Le YIG constitue donc un matériau de choix pour augmenter le facteur de qualité des fonctions de traitement du signal réalisées à partir de dispositifs à ferrite. Les propriétés magnétiques du grenat d'yttrium peuvent être modifiées de façon importante en raison de la présence de trois sites cristallographiques qui peuvent accueillir différents cations et de l'existence de différents états de valence. Par exemple, la substitution en scandium dans le site octaédrique permet d'augmenter l'aimantation spontanée jusqu'à une valeur de 1900 G. Les grenats sont en général plus sensibles aux contraintes mécaniques que les spinelles. Cependant, une légère substitution en manganèse permet de réduire le coefficient de magnétostriction des grenats de gadolinium (YGd). Enfin, la température de Curie des grenats est en général plus basse que celle des spinelles. A titre d'illustration, la température de Curie du YIG est de 286°C, alors que pour certains ferrites à structure spinelle, cette température peut atteindre 600°C, mais elle peut aussi descendre en dessous de 0°C. 13 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences I.1.c. Les hexaferrites La caractéristique principale des milieux hexagonaux ferrimagnétiques (ou hexaferrites) est d’êtres magnétiquement «durs», de par leur très fort champ d’anisotropie magnétocristalline intrinsèque, de 100 à 1000 fois supérieur à celui des spinelles et grenats, pouvant atteindre 35 kOe. Cette forte valeur d’anisotropie interne conduit à une faible perméabilité initiale mais permet avantageusement leur emploi pour la réalisation de dispositifs en ondes millimétrique, de 30 GHz jusqu'à environ 100 GHz. Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques respectives des différentes familles de ferrite : Caractéristiques Grenat Bande de fréquence L <===> X C <===> Ku Q <===> W Ions M utilisés Y, Gd, Al, etc. Mn, Mg, Ni, Li, etc. Sr, Ba, Al, etc. Tc (Celsius) 100 – 280 175 – 560 200 – 500 190 – 1950 1130 – 5000 5000 εf 13 – 16 12 – 16.7 13 – 20 Tgδ < 2.10-4 < (3 – 5).10-4 <(6 – 20).10-4 ∆Ηeff 2 – 140 4–9 50 – 200 ∆Ηk 1 – 50 3 – 40 < 50 4πMs Spinelle Hexaferrite Tableau I.1. Caractéristiques respectives des spinelles, des grenats et des hexaferrites. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 14 I.2. Principe d’aimantation d’un ferrite La variation de l’aimantation du ferrite d’un état saturé à un état totalement ou partiellement désaimanté n’est pas réversible. Les mécanismes d’aimantation sont rappelés dans la suite de ce paragraphe. I.2.a. Domaines de WEISS et Parois de BLOCH Un échantillon de matière ferrimagnétique n’est pas spontanément aimanté : il présente à l’équilibre thermodynamique un moment magnétique macroscopique nul. En effet, le matériau est divisé en domaines magnétiques appelés domaines de Weiss qui sont spontanément aimantés (Figure I.1). Figure I.1. Décomposition d’un échantillon de ferrite. Si l’on réfère uniquement à la principale propriété du ferromagnétisme : l’existence d’un couplage fort entre les moments magnétiques d’atomes voisins, l’aimantation spontanée dans un corps ferrimagnétique devrait exister. Or expérimentalement, cela n’est pas vérifié. WEISS apporte une réponse à ce phénomène, en montrant que le matériau se divise en domaines. Le modèle le plus répandu est composé de domaines principaux antiparallèles et de domaines de fermeture qui referment le flux magnétique de manière à réduire l’énergie du matériau. Entre les domaines, il apparaît des zones de séparation appelées parois de BLOCH. Dans ces parois, la variation des moments magnétiques est progressive de façon à minimiser l’énergie d’échange entre spins voisins. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 15 I.2.b. Cycle d’hystérésis La courbe de première aimantation et le cycle d’hystérésis sont deux caractéristiques importantes des substances ferrimagnétiques. En effet, la plupart des applications technologiques sont basées sur l’existence de ce cycle (effet mémoire du matériau). Par définition, le cycle d’hystérésis d’un matériau magnétique est le tracé de l’induction B en fonction du champ magnétique H extérieur appliqué. L’application d’un champ de polarisation externe H0 contraint les moments magnétiques à s’orienter plus ou moins, selon le champ, en sens et direction, entrainant alors une aimantation résultante non nulle. Le déplacement des parois de Bloch augmente le volume des domaines initialement orientés dans le sens du champ extérieur. L’énergie d’échange diminue, du fait de l’orientation progressive des moments magnétiques vers une même direction, imposée par H0. La courbe de première aimantation, qui relie le champ de polarisation à l’aimantation M du milieu ferrimagnétique, se sépare en trois régions (Figure I.2) : Figure I.2. Cycle d’hystérésis. La région I : Le champ H0 d’intensité relativement faible perturbe et modifie légèrement l’arrangement des moments magnétiques (mouvement des parois). Cette zone est réversible et détermine le domaine de perméabilité initiale. La région II : Pour un champ H0 plus fort, la rotation des moments magnétiques dans les parois prend de l’importance. L’aimantation augmente. Le phénomène devient irréversible. La région III : Pour des champs très intenses, les moments sont presque tous alignés selon la direction de H0, les parois de Bloch n’existent plus. L’aimantation revient dans une phase réversible mais ne varie que faiblement par rotation de spin. Elle atteint sa valeur de saturation Ms. Si le champ H0 décroit, l’aimantation diminue mais ne revient pas à sa valeur initiale. Pour H0 nul, la valeur de l’aimantation s’appelle l’aimantation rémanente. Pour annuler l’aimantation rémanente, il faut appliquer un champ en sens inverse, d’intensité Hc, appelé champ correctif. Si un champ magnétique H0 alternatif d’amplitude constante est utilisé, l’aimantation M décrit une courbe fermée : Le cycle d’hystérésis. Pour revenir à une aimantation nulle, il faut réduire progressivement jusqu’à l’annuler l’amplitude du champ magnétique H0 alternatif, de façon à retrouver simultanément B0=H0=0. 16 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences II. DISPOSITIFS HYPERFREQUENCES A FERRITES Pour répondre aux besoins des nouvelles applications dans le secteur des télécommunications, un axe de recherche concerne l’intégration et la miniaturisation des composants pour l’électronique hyperfréquence. Il existe une multitude de composants passifs hyperfréquences à base de ferrite comme les circulateurs, les isolateurs, les déphaseurs, les commutateurs, les ondulateurs, les antennes miniaturisées ou encore les filtres accordables. Notre prétention n’est nullement de décrire tous les dispositifs hyperfréquences à base de ferrite. Une revue plus générale de ceux existants peut être trouvée dans les références [I.6], [I.7] par exemple. L’objectif de ce paragraphe est d’identifier, au travers d’une description nonexhaustive des principaux dispositifs hyperfréquences à ferrites, les besoins en termes d’outils théoriques d’aide à la conception de ces dispositifs. Dispositifs non réciproques • • • • À effet Faraday À la résonance À déplacement de champ À mode OSEL En guide d’onde, en ligne microruban, en ligne coplanaire, etc.) Autres dispositifs Circulateur {+ charge = isolateur} Isolateur • A champ faible A champ fort • • À effet Faraday À déphasage • différentiel À la rémanence • • Circulateur à jonction-Y En guide d’onde, triplaque, en ligne microruban, a éléments localisés, en ligne coplanaire, etc. Figure I.3. Principales catégories de dispositifs hyperfréquences à base de ferrites. Déphaseur, commutateur, polariseur, absorbant. Filtres accordable, source «YIG», limiteur Ligne a retard correcteur de temps de groupe, résonateurs à modes Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 17 La figure I.3 présente les principaux dispositifs utilisant les propriétés singulières de la propagation d’une onde électromagnétique dans un matériau ferrite polycristallin. Le fonctionnement de ces dispositifs repose sur l’un, voire plusieurs, des effets suivants : - la rotation de Faraday : une onde Transverse Electro-Magnétique (TEM) entrant dans un ferrite aimanté selon la direction de propagation de l’onde, est décomposée en deux ondes respectivement polarisées circulaire gauche et droite. L’une des ondes polarisées circulairement va évoluer dans le sens de la gyrorésonance, entraînant une forte interaction onde-matière. L’autre onde évoluera en sens inverse à celui de la gyrorésonance, conduisant à une faible interaction onde-matière. Cette propriété produit une rotation du plan de polarisation de l’onde TEM initiale, - le phénomène de résonance gyromagnétique : conduisant à une forte absorption de l’onde électromagnétique se propageant dans le matériau, lorsqu’un champ magnétique hyperfréquence polarisé elliptiquement tourne dans le même sens que celui de la précession gyromagnétique, - le déplacement de champs : la distribution des champs hyperfréquences, transverse à la direction de propagation de l’onde électromagnétique dans le ferrite, est déplacée dans la structure de propagation, résultant en une variation plus ou moins importante de la répartition de l’énergie électromagnétique dans le matériau, - les effets non linéaires engendrés pour de forts niveaux de puissance injectés au ferrite, - l’existence de modes ou ondes de spin non uniformes : pour des ondes de faible longueur d’onde, des modes de propagation non uniformes sont excités et un déphasage spatial dans l’évolution des moments magnétiques existe. Lorsque la longueur d’onde d’une telle onde est de l’ordre de grandeur des dimensions de l’échantillon de ferrite, celle-ci est dite « onde magnétostatique » ; le milieu étant alors aimanté uniformément à l’état statique. Les propriétés électromagnétiques des ferrites sont exploitées pour réaliser deux classes de dispositifs hyperfréquences. La première classe regroupe des dispositifs tels que les déphaseurs, les filtres accordables, les commutateurs et les atténuateurs variables, qui exploitent la non linéarité des ferrites vis à vis d’un champ statique d’aimantation (le terme champ de polarisation sera employé par la suite, par analogie avec le principe de fonctionnement des transistors : polarisation statique et petit signal). La seconde classe comprend des dispositifs tels que les isolateurs et les circulateurs, pour lesquels le caractère non réciproque de la propagation des ondes est essentiel. II.1. Dispositifs accordables La dépendance de la perméabilité des ferrites vis à vis d'un champ magnétique statique peut être exploitée pour réaliser des dispositifs hyperfréquences accordables. Nous présentons dans cette section le coupleur à grenat d'yttrium qui constitue la première application pratique de l’agilité en fréquence des ferrites. Nous décrivons également le principe des filtres accordables, en expliquant le fonctionnement d'une fonction de filtrage élémentaire commandée par un champ magnétique statique. 18 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences II.1.a. Coupleur à grenat d'yttrium Le coupleur à YIG (grenat d'yttrium), développé par R.W. de Grasse en 1969 [I .8], est un exemple bien connu de dispositif agile en fréquence exploitant la non linéarité magnétique des ferrites vis à vis d’un champ magnétique statique. Le rôle de ce circuit (Figure I.4) est de réaliser un couplage entre deux lignes de transmission dans une faible bande de fréquence autour d'une fréquence centrale. La fréquence centrale est modifiée en faisant varier l'intensité du champ magnétique statique appliqué sur le dispositif. Si la bille de ferrite est totalement désaimanté (perméabilité scalaire), les cartes des champs associées au mode fondamental quasi-TEM des deux lignes microruban sont orthogonales. Dans ce cas, le couplage entre les lignes est quasi inexistant. Lorsque l’on aimante la bille de ferrite, sa perméabilité devient tensorielle. Un couplage, lié au caractère anisotrope du ferrite, apparaît entre les lignes. La réponse à bande étroite agile en fréquence du coupleur à YIG a été utilisée par la suite pour les filtres accordables. Ho accès2 solénoïde L1 L2 accès1 Figure I.4. Coupleur accordable à YIG (a) Vue de dessus des rubans conducteurs. (b) Vue de face du dispositif. II.1. b. Filtre accordable Une fonction de type coupe bande peut être conçue très facilement à partir de la mise en dérivation sur une ligne principale d'une ligne secondaire terminée par un circuit-ouvert. La portion de ligne mise en dérivation est déposée perpendiculairement à la ligne principale. Lorsque la longueur L de la ligne en dérivation est égale au quart de la longueur d'onde guidée λg, un court-circuit est ramené dans le plan d'entrée de la ligne secondaire. Les caractéristiques électromagnétiques de la ligne principale sont alors fortement modifiées. En effet, la réponse en transmission du dispositif fait apparaître très nettement un comportement de type coupe bande (Figure I.5). A la fréquence de résonance du circuit: L=n λg 4 n = 0,1,2,3,... (I.1) Ainsi, la fréquence centrale de la fonction coupe bande est liée directement à la longueur électrique de la ligne mise en dérivation : fc = n c 4 L ε eff µ eff n = 0,1,2,3,... (I.2) 19 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences où εeff et µeff sont respectivement la permittivité et la perméabilité relatives effectives de la ligne microruban et c est la célérité de la lumière dans le vide. L'utilisation d'un substrat présentant des propriétés diélectriques ou magnétiques non linéaires vis à vis d’un champ statique va permettre de modifier la permittivité ou la perméabilité effective du circuit et donc la fréquence centrale de la fonction coupe bande. Des matériaux ferroélectriques, ou des cristaux liquides commandés par l'intermédiaire d'une différence de potentiel, peuvent être utilisés. La variation de la perméabilité des ferrites sous l'action d'un champ magnétique statique peut également être exploitée. axe facile stub LIFT H0 ruban substrat plan de masse Figure I.5. Filtre accordable en technologie microruban. A titre d'illustration, les figures I.5 et I.6 présentent respectivement un stub microruban contenant un composite magnétique et sa réponse en transmission pour différentes valeurs du champ de commande. L'agilité en fréquence obtenue est de 45% lorsque l'intensité du champ statique varie de 0 à 250 Oe. Fréquence (GHz) 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 0 S21 (dB) -5 -10 -15 -20 0 Oe -25 H0 250 Oe Figure I.6. Réponse en transmission pour différentes valeur du champ magnétique statique. Les dispositifs accordables à base de ferrites décrits dans la littérature requièrent, en général, des intensités de champ de commande élevées pour assurer une agilité intéressante. D'autre part, la fonction de filtrage est obtenue dans la plupart des cas en utilisant l'absorption gyromagnétique. Les filtres à commande magnétique réalisés sur ce principe sont donc limités à la réalisation d'une fonction de type "coupe bande", dont la largeur est fixée par la largeur de la raie d'absorption du matériau. 20 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences II.2. Dispositifs non réciproques II.2.a. Isolateurs II.2.a. 1. Principe de fonctionnement Une classe de dispositifs passifs non-réciproques utilise les propriétés magnétiques des ferrites : celle des isolateurs. Ces dispositifs ont pour fonction de propager une onde électromagnétique dans un sens et de l’absorber lorsqu’elle se propage en sens inverse. Ils sont utilisés dans des systèmes micro-ondes pour éviter que l’onde réfléchie ne vienne perturber le fonctionnement d’un autre dispositif, comme un générateur par exemple. Charge S 21 S 12 Générateur S 11 S 22 Figure I.7. Schéma de principe d’un isolateur Ces quadripôles (Figure I.7) se caractérisent par leur matrice de répartition Sij qui s’écrit : S Sij = 11 S 21 S12 S 22 (I.3) Notons que le paramètre S21 est le coefficient de transmission et le paramètre S12 est le coefficient d’isolation Les autres paramètres S11, S22 sont les coefficients de réflexion au niveau de ports 1, 2. L’isolateur idéal est un dispositif adapté qui permet le passage de l’énergie dans un sens et pas dans l’autre. Sa matrice S est donc la suivante : 0 0 S = 1 0 (I.4) Il existe différents types d’isolateurs qui fonctionnent sur des principes différents : isolateurs à rotation Faraday, à résonance, à déplacement de champ. Ils sont réalisés généralement en guide d'onde ou en technologie planaire, selon les domaines d’applications et les niveaux de puissance qu’ils doivent supporter. II.2.a. 2. Caractéristiques Les principales caractéristiques d’un isolateur [I .9] sont les suivantes : - Les pertes d’insertion : Ces pertes d’insertion représentent l’atténuation que subit le signal transmis dans la direction de propagation à travers l’isolateur en question. Elles doivent être le plus possible proche de 0 dB. En réalité, les valeurs typiques pour un isolateur sont entre 0.1 et 1 dB. 21 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences Incident S21 Transmis a1 b2 S11 Réfléchi S22 Port 1 b1 Port 2 Réfléchi a2 Transmis S12 Incident Figure I.8. Paramètres de dispersion Sij L’expression qui permet de calculer les pertes d’insertion pour un quadripôle (Figure I.8) est la suivante : a ILdb (InsertionLoss ) = 20 log10 1 = −20 log10 S 21 ≥ 0dB b2 (I.5) - L’isolation : L’isolation est une caractéristique qui montre la capacité d’un isolateur à atténuer le signal de retour. Les valeurs typiques de l’isolation sont entre 20 et 30 dB. L’expression de l’isolation dans le cas général est la suivante : a IS db (Isolation ) = 20 log10 2 = −20 log10 S12 ≻≻ 0dB b1 (I.6) - Le taux d’onde stationnaire : Il permet de définir l’état du signal réfléchi et ceci en fonction de l’amplitude du coefficient de réflexion R (R= b1/a1). Typiquement, un taux d’onde stationnaire varie entre 1.05 et 1.2 pour une bonne transmission. Son expression est donnée par : 1+ R SWR (standing Wave Ratio) = ≥1 1− R (I.7) - La largeur de bande : C’est l’intervalle [fmin ;fmax] de fréquences qui permet d’avoir une bonne isolation. Il est défini par le pourcentage calculé à partir du rapport multiplié par 100, où fc est la fréquence centrale de l’intervalle. La largeur de bande pour un isolateur est au moins de 10%. II.2.a.3. Isolateurs à déplacement de champ L’anisotropie et les effets non-réciproques de propagation vont permettre d’utiliser les ferrites dans des structures guidées pour réaliser des dispositifs de type isolateur. Un effet intéressant est le déplacement de champ. Pour illustrer le principe, il faut considérer par exemple un guide rectangulaire que l’on rempli partiellement d’un ferrite placé au centre comme le montre la figure I.9. Ce ferrite, étant polarisé suivant l’axe Oy, devient anisotrope et le déplacement de l’énergie est alors non-réciproque. Le champ est donc déplacé dans la partie droite ou la partie gauche du guide selon que la propagation s’effectue selon les z positifs ou négatifs. 22 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences ferrite y H0 x x Figure I.9. Déplacement de champ et propagation non réciproque (a) propagation selon z positif (z>0) (b) propagation selon z négatif (z<0) II.2.a.3.1. Isolateur à déplacement de champ en guide d’onde rectangulaire Le phénomène décrit ci-dessus est utilisé dans l’isolateur en guide rectangulaire. Le déplacement de champ est assuré par une plaquette de ferrite sur laquelle un film résistif, qui joue le rôle d’absorbant, est déposé. Le ferrite n’est plus positionné au centre de la structure mais en position latérale. La géométrie et le matériau assurent ensemble l’asymétrie du dispositif. ferrite ferrite y y absorbant absorbant x x Figure I.10. Isolateur à déplacement de champ en guide d’onde rectangulaire. (a) Sens bloqué pour une propagation selon z>0 (b) sens passant pour une propagation selon z<0 Dans un sens de propagation (Figure I.10.a), il y a une forte interaction avec le ferrite qui va attirer le champ électromagnétique. Les champs sont importants au niveau de la plaquette, et par conséquent au niveau de l’absorbant. Cela se traduit par une forte absorption de l’onde, la propagation est bloquée dans ce sens. Dans l’autre sens de propagation (Figure I.10.b), les champs sont concentrés dans l’air et très faibles au niveau du ferrite et de l’absorbant, d’où une très faible absorption. L’atténuation sera donc négligeable. Ainsi, la propagation dans ce dispositif n’est possible que dans un seul sens, ce qui est la fonction d’un isolateur. Pour cet isolateur à déplacement de champ [I .10], [I .11], le champ magnétique statique appliqué au ferrite est de faible intensité. Ce genre d’isolateur présente des pertes d'insertion faibles (≤ 0.1 dB). Il convient aux applications de basses puissances du fait que le matériau absorbant ne peut pas être refroidi puisque sa surface de contact avec le guide d’onde est très faible. 23 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences II.2.a.3.2. Isolateur à déplacement de champ réalisé en technologie microruban Le phénomène de déplacement de champ peut également être obtenu en technologie microruban. C’est M.E. Hines [I.12] qui a été le premier à proposer un isolateur microruban à déplacement de champ. Il suffit pour cela d’utiliser une ligne microruban sur un substrat de type ferrite. Si le dispositif est aimanté verticalement, le substrat ferrite anisotrope rend la structure non symétrique, ce qui conduit à un déplacement de champ dans la ligne (Figure I.11). ferrite H0 ferrite Figure I.11. Les lignes de champ représentées correspondent au champ électrique. (a) Propagation selon z>0 (b) Propagation selon z<0 Supposons l’énergie concentrée sur l’arrête gauche selon l’axe de propagation. Si l’énergie est injectée sur l’accès (1), elle est transférée dans sa totalité sur l’accès (2) (Figure I.12.a). Par contre si elle est injectée à l’accès (2) elle suit l’arrête gauche et se dissipe dans l’absorbant (Figure I.12.b). absorbant absorbant port 1 port 2 ferrite Figure I.12. Isolateur à déplacement de champ en technologie microruban. (a) Isolateur en vue de dessus (b) positionnement de l’absorbant destiné à bloquer la propagation rétrograde. Dans cette configuration, le mode fondamental se propageant de façon progressive est transmis en quasi-totalité de l’accès 1 vers l’accès 2 du dispositif. Par contre, la propagation rétrograde du mode fondamental est fortement atténuée le long de l’absorbant. Une isolation de 40 dB et des pertes d'insertion inférieures à 1 dB dans une bande de 1 GHz à 8 GHz peuvent être obtenus pour ce type d’isolateur. II.2.a.4. Isolateurs à résonance Une onde hyperfréquence de polarisation circulaire qui pénètre dans un ferrite magnétisé peut être absorbée ou non selon son sens de rotation. L’absorption est maximale à la fréquence de résonance gyromagnétique du ferrite. II.2.a.4.1. Isolateurs à résonance en guide d’onde rectangulaire Ce phénomène peut être utilisé dans un guide d’onde rectangulaire dans lequel est placé un barreau de ferrite tel que le champ magnétique soit polarisé circulairement à la fréquence de travail. Si l’intensité du champ magnétique appliqué est fixée de telle manière à ce que la pulsation angulaire de la précession des moments magnétiques soit voisine de la pulsation 24 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences angulaire du signal hyperfréquence, il y a pour un sens de propagation une très forte interaction avec le matériau et donc des fortes pertes, tandis que pour l’autre sens de propagation la polarisation circulaire tourne dans le sens inverse de la rotation gyromagnétique, l’onde est très peu perturbée par le matériau qui est alors vu par l’onde comme un diélectrique faibles pertes.. Puisque ce dispositif utilise la résonance gyromagnétique, sa bande d utilisation est faible et comme de plus c’est le ferrite qui dissipe l’énergie, les puissances mises en jeu sont faibles. II.2.a.4.2. Isolateurs à résonance réalisé en technologie coplanaire Ce composant a pour particularité d’utiliser un substrat diélectrique sur lequel une ligne coplanaire est placée. La ligne coplanaire étant la ligne de transmission constituée d’un ruban conducteur central séparé des deux plans de masse par deux fentes. Pour cette structure, deux choix ont été élaborés : une couche mince de ferrite recouvrant tout le substrat. La ligne coplanaire est alors placée sur le ferrite (Figure I.13.a). La seconde possibilité est de placer du ferrite seulement dans les fentes de la ligne coplanaire (Figure I.13.b). Barreaux de ferrite Ferrite H0 Figure I.13. Vue transverse des lignes coplanaires (a) ferrite placé au-dessus du diélectrique (b) ferrite placé entre les fentes de la ligne coplanaire Les isolateurs étudiés utilisent soit du BaM, soit du YIG. Cependant ces structures coplanaires avec un matériau magnétique fonctionnant à la résonance n'ont pas permis l'obtention de performances suffisantes pour une exploitation industrielle. II.2.a.5. Autres isolateurs Il existe d’autres structures d’isolateurs, l’isolateur à effet de Faraday qui, comme son nom l’indique, utilise l’effet non réciproque de rotation du plan de polarisation. Avec ce dispositif, il est possible d’atteindre sur une plage de fréquences étroite, un découplage entre voies d’une quarantaine de décibels avec des pertes d’insertion inferieures à 0.5 dB. Malheureusement ce dispositif ne supporte pas de puissances élevées. Il est en outre très difficile à fabriquer car l’usinage des différentes pièces le constituant est important. Un autre isolateur possède des caractéristiques intéressantes : l’isolateur à éléments localisés. Ce dispositif est constitué de brins inductifs déposés sur un substrat ferrite permettant la circulation du signal lorsque le matériau est soumis a un champ extérieur [I.13], [I.14]. Il est essentiellement utilisé dans les téléphones portables, ses performances étant optimales dans les bandes de fréquences basses. Selon l’application souhaitée, l’isolateur présente des avantages par rapport au circulateur, notamment en termes de couts et de taille. Dans les applications qui ne requièrent pas les capacités totales du circulateur, les isolateurs sont préférables aux circulateurs convertis en isolateur par simple ajout d’une charge adaptée de 50 Ω sur l’un de ses ports. 25 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences II.2.b. Circulateurs Une autre classe de dispositifs passifs non-réciproques utilise les propriétés magnétiques des ferrites: celle des circulateurs. Ces structures sont utilisées dans des systèmes tels que les radars, la téléphonie mobile ou les liaisons satellitaires. Prenons l’exemple d’un système radar mono-statique qui est un système de télécommunications sans fil où une seule antenne est utilisée pour la transmission et la réception : un dispositif électronique équivalent à un commutateur est généralement employé. Les systèmes de ce type sont appelés duplexeurs (figure I.14). Or, pour des fréquences élevées, il devient exclu d’utiliser des interrupteurs électroniques ou mécaniques ; il faudrait en effet qu’ils commutent à chaque instant. La solution généralement employée consiste alors à utiliser un circulateur à ferrite. Les circulateurs sont en effet des dispositifs qui assurent la fonction « d’aiguillage » des signaux selon leur provenance, permettant ainsi de recevoir et d’émettre des signaux à l’aide d’une seule antenne. Emetteur Récepteur Figure I.14. Schéma de fonctionnement d’un duplexeur dans un circuit radar. II.2.b.1. Principe de fonctionnement Le circulateur, véritable carrefour à ondes électromagnétiques, se présente généralement sous la forme d'un boîtier équipé de trois connecteurs servant d'entrée-sortie. La figure I.15 donne la représentation d'un circulateur (en Y) à trois voies [I.15]. Un circulateur est donc un hexapôle, il comporte trois voies à 120° les unes des autres autour d'un corps central où se trouvent les éléments qui confèrent au circulateur sa non-réciprocité. Lorsqu’un champ magnétique statique est appliqué sur la pastille cylindrique de ferrite, un champ interne apparait. Ce champ interne, si son intensité est suffisante, oriente les moments magnétiques dans une direction particulière de façon à optimiser l’interaction avec le signal haute fréquence en faisant apparaitre de manière uniforme dans tout le ferrite le 26 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences phénomène de précession gyromagnétique. Ce phénomène permet à une onde entrant par les voies 1, 2 ou 3 de ne peut ressortir que respectivement par les voies 2, 3 ou 1. a3 a2 2 3 b2 b3 a1 b1 1 Figure I.15. Schéma de principe d’un circulateur à 3 ports Lorsque l'échantillon de ferrite est aimanté perpendiculairement à son plan principal à l'aide d'un aimant permanent, l’anisotropie du ferrite dégénère le mode principal de résonance de telle manière à ce que les deux modes dégénérés, excités au niveau de l’entrée (port 1), se recomposent de façon constructive sur l’un des deux accès de sortie (port 2) et de manière destructive sur l'autre accès de sortie (port 3). Notons que a1, a2 et a3 sont les amplitudes des ondes incidentes dans le circulateur Y à trois voies et b1, b2 et b3 sont les amplitudes des ondes réfléchies au niveau des trois ports. Un tel dispositif est essentiellement utilisé pour deux fonctions au sein des systèmes de télécommunications : - Il permet de jouer le rôle d'aiguilleur du signal radiofréquence dans tous les systèmes où la séparation des voies d'émission et de réception est importante (radars, transmissions par satellite, téléphonie mobile, ...). - Ou encore, il permet l'isolation inter-étages pour masquer une désadaptation entre deux éléments successifs dans une chaîne d'émission. Pour réaliser cette fonction, il suffit d’isoler un des ports en le reliant à une charge adaptée. Les trois caractéristiques grandeurs les plus importantes pour un circulateur sont : - les pertes d'insertion qui doivent être les plus faibles possibles (< 1 dB), - une bonne isolation (- 20 dB) - et une bonne adaptation (- 20 dB) II.2.b.2. Caractéristiques Le circulateur (Figure I.15) se caractérise par sa matrice de paramètres S ou matrice de dispersion qui s’écrit : S11 S12 S13 S ij = S 21 S 22 S 23 S 31 S 32 S 33 (I.8) Notons que : - Les paramètres S21, S32 et S13 sont les coefficients de transmission, dits en anglais « insertion loss »; ce sont eux qui renseignent sur les pertes d’insertion et illustrent le bon fonctionnement du dispositif. 27 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences - Les paramètres S12, S23 et S31 sont des coefficients d’isolation ; ils rendent compte des défauts d’aiguillage de la puissance dans le circulateur. - Les autres paramètres S11, S22 et S33 sont des coefficients de réflexion, en anglais « return loss », au niveau des ports 1, 2 et 3 ; ils permettent d’évaluer les problèmes de désadaptation de la structure. Le circulateur idéal est donc un hexapôle adapté qui serait capable d’aiguiller toute l’énergie vers l’accès suivant, le troisième étant isolé. Sa matrice S idéale serait donc la suivante : 0 0 e jϕ 0 0 S = e jϕ 0 0 e jϕ (I.9) où φ représente le déphasage lié à la transmission d’un port vers le port suivant. La non-symétrie de cette matrice traduit clairement la non-réciprocité du composant. C’est cette non-réciprocité qui fait tout l’intérêt du dispositif et qui explique que cette fonction peut servir dans de nombreuses applications en télécommunications. Quelques applications sont décrites dans le paragraphe suivant. II.2.b.3. Applications dans les télécommunications Le premier exemple d’applications qui est le plus commun est celui du duplexeur dans un module d’émission/réception (Figure I.14). Le circulateur joue le rôle de séparateur des canaux émission et réception comme dans le système radar mono statique cité au début de cette partie ; il oriente les signaux de l’émetteur vers l’antenne sans aucun parasitage avec le récepteur (voie isolée). Dans le domaine des micro-ondes, où la puissance peut être très élevée, il est nécessaire de protéger la source contre l’énergie réfléchie en utilisant un isolateur. Les concepteurs emploient souvent les circulateurs comme des isolateurs, le troisième port étant relié à une charge adaptée qui absorbe l'énergie réfléchie (Figure I.16). Source 1 2 Y Amplificateur de puissance Energie réfléchie 3 Charge adaptée Figure I.16. Circulateur utilisé comme isolateur. 28 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences La non-réciprocité du circulateur lui permet également d’occuper une fonction de choix d’orientation des signaux sur des porteuses micro-ondes comme par exemple dans des configurations de multiplexeur (Figure I.17.a) ou de déphaseur (Figure I.17.b). Canal 1 1 2 Entrée Canal 2 Canal commu n Sortie 3 Déphaseur Canal 3 Figure I.17. Quelques utilisations typiques des circulateurs : (a) Circulateur utilisé comme démultiplexeur (b) Circulateur utilisé comme déphaseur Il existe plusieurs types de circulateurs dont le fonctionnement est basé sur les propriétés d'anisotropie induite des milieux aimantés. Cependant, après avoir comparé les caractéristiques géométriques et électriques des dispositifs existants, nous nous sommes focalisés plus particulièrement sur deux types de circulateurs : il s’agit des circulateurs à éléments localisés et des circulateurs distribués. Ils présentent de meilleures performances et leur réalisation est plus aisée. II.2.b.4. Circulateur à éléments localisés Le circulateur à éléments localisés est apparu au début des années soixante et les études sur ce sujet n'ont cessées de se multiplier sous l'impulsion de chercheurs japonais comme Konishi, Miura ou allemand comme Knerr [I.16], [I.17]. L'avantage majeur de ces structures à éléments localisés réside dans leur extrême miniaturisation aux basses fréquences. Selon la fréquence de fonctionnement du dispositif, il peut être vingt fois plus compact qu'un circulateur à éléments distribués. En raison de leurs bonnes performances et de leur taille réduite dans les gammes de fréquence VHF et UHF, les principales applications où apparaissent ces structures sont les systèmes de téléphonie mobile de norme GSM ou UMTS. Les différentes bandes de fréquences IEEE sont présentées en Annexe A. Ces circulateurs peuvent être réalisés avec des technologies de type planaire : microruban, triplaque ou coplanaire. La structure de base est composée d'un réseau d'inductances entrelacées, implantées sur un substrat ferrite ; elles constituent le cœur du circulateur (Figure I.18). Pour conserver la symétrie électrique et garantir l'isolation du dispositif, les inductances doivent être entrelacées, et séparées d'un angle de 120 degrés chacune. Lorsque le matériau ferrite est aimanté la rotation du signal apparaît. Le circulateur trois ports à éléments localisés agit donc principalement avec le couplage non-réciproque d'un accès à l'autre par l'intermédiaire des brins inductifs. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 29 Figure I.18. Circulateur à éléments localisés Plusieurs travaux ont été menés sur ce type de circulateur, à titre d’exemple Konishi en 1965 et 1972 [I.16], [I.18] a traité de l’élargissement de la bande passante de ce dispositif en technologie microruban. Miura [I.19] a présenté en 1996 un circulateur triplaque dont l’étude théorique est basée sur la méthode développée par Konishi. Les performances obtenues sont acceptables. Les pertes d’insertions de l’ordre de 0.35 dB, la bande passante à 20 dB est de l’ordre 5.8 % pour une fréquence de fonctionnement voisine de 860 MHz. Aujourd'hui, la conception de circulateurs à éléments localisés utilisant des matériaux ferrites constitue une solution très intéressante pour les applications de téléphonie mobile ; cela est dû à leur forte miniaturisation dans les bandes de fréquences basses. Toutefois, bien que leur taille et leur coût de fabrication soient réduits, les limitations inhérentes à ces structures à éléments localisés ne sont pas négligeables. Les besoins dans le secteur des télécommunications requièrent des composants électroniques fonctionnant à des fréquences de plus en plus élevées. Or, ces dispositifs présentent des pertes d’insertion considérables lorsqu’ils sont employés à des fréquences supérieures à quelques GHz. Dans le domaine des ondes centimétriques, une alternative à cette approche à éléments localisés existe: la conception de circulateurs à éléments distribués. En effet, plus leur fréquence de fonctionnement augmente plus leur taille diminue. Bien que ce type de circulateur soit plus imposant (l’objectif concernant les dimensions du circulateur, fonctionnant en bande X, est de 3×3×3 mm3). Les pertes d'insertion sont très faibles ce qui permet de transmettre la quasi-totalité du signal d'un port à un autre en isolant la troisième voie. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 30 II.2.b.5. Circulateurs à éléments distribués Parallèlement aux travaux menés sur l'approche à éléments localisés, les études sur les circulateurs à éléments distribués se sont multipliées à partir de la fin des années cinquante. L'importance de la radiocommunication et des systèmes hyperfréquences a favorisé le développement de ce type de dispositifs hyperfréquences. Ces structures sont surtout employées dans les systèmes radars et, malgré leur concurrence avec les circulateurs à éléments localisés, dans la téléphonie mobile. Parmi les circulateurs à éléments distribués, les dispositifs à jonction Y sont les plus répandus. Leur processus de fabrication relativement simple est bien contrôlé ce qui permet de les réaliser à moindres coûts. A l'origine, ces circulateurs étaient principalement réalisés en technologie triplaque. Depuis quelques années les solutions de type microbandes sont étudiées en raison des coûts de fabrication moindres. Parallèlement, les circulateurs à jonction-Y en technologie coplanaire se développent de plus en plus. La fréquence de fonctionnement du circulateurs à jonction-Y varie de quelques Mégahertz jusqu'à plusieurs dizaines de Gigahertz selon les applications visées. Les circulateurs à éléments distribués sont réalisés dans différentes technologies : les guides d’onde, à effet Faraday, à déplacement de champ, les guides triplaque, coplanaire et microruban. II.2.b.5.1. Circulateur à guide d’onde Le circulateur à jonction Y en guide d’ondes (Figure I.19) comporte trois voies à 120° les unes des autres autour d’un corps central où se trouve l’élément en ferrite qui confère au circulateur sa non-réciprocité. Les dimensions de l’élément de ferrite et du guide ainsi que la valeur du champ magnétique polarisant extérieur sont telles qu’une onde entrant sur la voie 1 est reçue sur la voie 2, qu’une onde présente en voie 2 est transmise à la voie 3 et qu’une onde entrant sur la voie 3 est transmise sur la voie 1. Figure I.19. Circulateur à guide d’ondes. Les guides d’ondes doivent respecter des côtes bien spécifiques en fonction de la fréquence de fonctionnement. Ainsi, ce type de circulateur va être difficile à réaliser aux longueurs d’ondes millimétriques. En effet, à ces fréquences, il devient difficile d’usiner avec précision les éléments en ferrite car ceux-ci doivent alors avoir des diamètres inférieurs au millimètre. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 31 II.2.b.5.2.Circulateur à effet de Faraday Comme son nom l’indique, ce circulateur utilise l’effet Faraday afin d’assurer son fonctionnement. Le circulateur à rotation Faraday (Figure I.20) est constitué de passages de guides d’ondes circulaires et rectangulaires [I.20]. Un cylindre de ferrite est positionné à l’intérieur du guide d’onde circulaire central. Le ferrite est polarisé selon l’axe du cylindre. La longueur du cylindre de ferrite et le champ magnétique de polarisation sont dimensionnés de telle sorte que l’onde subisse (par effet Faraday) une rotation de 45°. Une onde entrant sur le port 1 est transmise au port 2, une onde entrant au niveau du port 2 ressort sur le port 3 et ainsi de suite. Il s’agit alors d’un circulateur à quatre voies. Ce circulateur permet d’obtenir des pertes d’insertions inférieures à 0.5 dB et une faible bande passante. Ces circulateurs sont utilisés dans les domaines des fréquences très élevées, lorsque l’on se rapproche du domaine optique [I.21]. Figure I.20. Circulateur à effet de Faraday. II.2.b.5.3.Circulateur à déplacement de champ Le circulateur à déplacement de champ en guide d’onde (Figure I.21) comporte lui aussi trois voies à 120° les unes des autres. Un champ magnétique transversal est appliqué au prisme de ferrite triangulaire dont les faces sont recouvertes des plaquettes résistives capables d’absorber le champ électromagnétique qui les traverse [I.20]. Le fonctionnement de ce type de circulateur est basé sur le phénomène de déplacement de champ qui se manifeste dans chacune des jonctions correspondant aux trois faces du prisme. Prenons par exemple le sens de propagation de l’accès 1 vers l’accès 2, le champ électromagnétique circule dans la zone libre du guide. Alors que dans le sens inverse, c'est-àdire de l’accès 2 vers l’accès 1, la propagation se trouve déplacée vers le noyau central et l’onde va traverser le matériau à pertes où elle va être absorbée ne pouvant ainsi ressortir par l’accès 1. 32 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 3 2 Absorbant 1 Figure I.21. Vue de dessus d’un circulateur à déplacement de champ. Ce phénomène existe entre les différents accès et dépend des dimensions des éléments et du champ magnétique appliqué. Finalement, une onde entrant dans la voie 1, 2 ou 3 ne peut donc sortir respectivement que par la voie 2, 3 ou 1. II.2.b.5.4.Circulateur en technologie triplaque Le circulateur en technologie triplaque à jonction Y est le plus utilisé pour des applications où les niveaux de puissance sont modestes. La structure triplaque est souvent employée lorsqu’un fonctionnement dans une large bande de fréquence est souhaité. Figure I.22. Circulateur triplaque à jonction Y. Le cœur de ce circulateur se compose d'un réseau de trois conducteurs plats séparés de 120° les uns des autres et reliés à un disque central métallique (Figure I.22). Ce réseau 33 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences conducteur est inséré entre deux substrats diélectriques contenant chacun en leur centre une pastille ferrimagnétique, cela afin d'assurer l'homogénéité de la structure transverse. Deux plans de masse sont situés de part et d’autre de la structure. Deux aimants situés de part et d'autre de la structure créent un champ magnétique statique H0 qui polarise le disque central dans la direction perpendiculaire. Le principe de fonctionnement d’un circulateur à jonction Y à ferrite, décrit par Bosma [I.22] en 1962, est basé sur la résonance de deux modes propres des disques de ferrite, ces derniers étant considérés comme des cavités résonantes cylindriques ayant des murs électriques au niveau des faces supérieures et inférieures. Ainsi, les lignes d’accès sont supposées transporter uniquement des modes TEM; la périphérie du disque est considérée comme formant un mur magnétique sauf au niveau des voies d’accès (Figure I.23). Aimant Champ hyperfréquence Disque de ferrite Aimant Conducteur central Mur magnétique CCM Figure I.23. Cartographie des champs magnétique et statique radiofréquence au niveau de la jonction. II.2.b.5.5.Circulateur en technologie coplanaire Les études de circulateurs à jonction Y en technologie coplanaire et utilisant des matériaux ferrites sont de plus en plus fréquentes. Leur processus de fabrication, relativement simple, permet en effet de gagner en coût de fabrication. La fréquence de fonctionnement du circulateur coplanaire est variable et s’étend de quelques Mégahertz jusqu’à plusieurs dizaines de Gigahertz. Les caractéristiques des circulateurs en Y du commerce sont comparables à celles des isolateurs à déplacements de champ. En effet, en règle générale leur pertes d’insertion sont faibles, strictement inférieures 0,5 dB, et leur isolation est généralement comprise entre 20 et 30 dB. Selon l'application souhaitée la largeur de la bande doit être plus ou moins importante. Par exemple, les applications militaires impliquent que les circulateurs soient large bande avec des pertes magnétiques très faibles (<0.7 dB). L'encombrement, est un autre critère auquel doit satisfaire ce type de circulateur. Il doit être minimal en vue de l'intégration de ce composant électronique dans des modules hyperfréquences de taille réduite. Il convient donc d’utiliser des matériaux magnétiques possédant de faibles épaisseurs. Habituellement, les matériaux ferrimagnétiques sont utilisés sous forme massives ou en couches épaisses. Cependant, de nouvelles études s'orientent vers l'emploi de couches minces ferrites. Les circulateurs actuellement commercialisés sont réalisés à base de matériaux ferrites doux, généralement des grenats d'épaisseur standard égale à 508 microns. En bande X, le plus 34 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences petit circulateur commercialisé possède une taille de 6,25×6,25×3,8 mm3, pour une isolation à 20 dB et des pertes d'insertion inférieures à 0,5 dB dans la bande de fréquence exploitable égale à 500 MHz et centrée sur 9,25 GHz [I.23]. Une grande partie des travaux sur les circulateurs coplanaire concerne la bande X. Les structures étudiées sont très diverses et la plupart d’entre elles optimisent la dimension de la hauteur du matériau ferrite. K. Koshiji et E. Shu [I.24] ont réalisé et testé expérimentalement différentes structures coplanaires en 1986. La configuration étant toujours composée des trois lignes d’accès orientées à 120° qui constituent le conducteur central et sont entourées par trois plans de masse latéraux. Deux topologies sont présentées (Figure I.24): - une première structure avec un disque de ferrite placé sur le conducteur central, - une deuxième structure avec deux disques magnétiques installés de part et d’autre du conducteur central. ferrite substrat diélectrique conducteur air Figure I.24. Vues en coupe des différentes configurations des structures proposées par Koshiji Les résultats obtenus montrent de bonnes performances : une fréquence centrale de 9.56 GHz pour un champ magnétique DC appliqué de 7000 Oe, une bande passante à 10 dB de 4.8%, des pertes d’insertion inférieures à 0.8 dB et une isolation maximale de 19.1dB. D’autres travaux sur des structures coplanaires ont été menés par K.Oshiro & al. [I.25] en 2005. Ce dispositif ne manque pas d'intérêt car son plan de masse est localisé sur le même plan que le ruban conducteur ; cela est préférable pour les circuits MIC. ferrite air Conducteur et plan de masses Figure I.25. Vue en coupe du circulateur en technologie coplanaire proposé par K.Oshiro. Un circulateur de dimensions 10×10×2 mm3 fonctionnant entre 4 et 8 GHz a été réalisé en technologie coplanaire à partir de deux substrats de ferrite YIG massif d’épaisseur égale à 500 µm (Figure I.25) Le conducteur central et les plans de masse sont réalisés en cuivre (de 10 µm d’épaisseur). Les performances de ce dispositif ne sont pas exceptionnelles mais plutôt encourageantes, les pertes d’insertions sont de l’ordre de 4,9 dB et l’isolation de 28 dB et la bande de fréquence exploitable, centrée à 8 GHz, est d'environ 100 MHz soit 1,25 %. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 35 II.2.b.5.6.Circulateur en technologie microruban La technologie coplanaire n'est pas la seule technologie planaire utilisée pour la réalisation de circulateur à jonction-Y. Les études de circulateurs en technologie microruban sont aussi très fréquentes. A titre d’exemple, How, Oliver et al. [I.26], [I.27] ont proposé un circulateur à jonction-Y en technologie microruban fonctionnant dans la bande X (Figure I.26). Figure I.26. Circulateur en bande X proposé par How Une couche de ferrite (YIG monocristallin) d'épaisseur égale à 100 microns est déposée indirectement sur un substrat silicium. Par rapport aux circulateurs du commerce, ce dispositif est assez encombrant puisque ses dimensions sont 14,1×14.1×0,1 mm3 en considérant uniquement l’échantillon ferrite et le circuit d’adaptation. Les performances obtenues pour ces structures sont satisfaisantes : les pertes d'insertion sont inférieures de 1 dB dans une bande de fréquence exploitable de 1 GHz centrée sur 9,5 GHz. Sachant que les applications à plus hautes fréquences se développent en raison notamment de la saturation des bandes de fréquences basses, la fréquence de fonctionnement des dispositifs microondes doit suivre cette tendance. Ainsi des circulateurs fonctionnant dans des bandes de fréquence plus élevées (K à Q) sont à l’étude. La taille des circulateurs à éléments distribués est liée à leur fréquence d'utilisation : plus la fréquence de fonctionnement de ces dispositifs micro-ondes est élevée plus leur taille est réduite. En comparaison, un circulateur en technologie microruban utilisant des hexaferrites [I.28] et travaillant à la rémanence utilise des disques de matière ferrimagnétique de rayon voisin de 0,4 mm, au lieu de 2,49 mm pour le circulateur de How [I.26] précédemment cité. Les performances de ce dispositif, fonctionnant aux alentours de 30 GHz pour une bande de fréquence exploitable de 2 GHz, et la taille de ce dernier, 2,5×2,5×0,2 mm3, sont très encourageantes même si des améliorations sont nécessaires afin de limiter les pertes d’insertion qui sont de l’ordre de ~2,5 dB. Les champs d’anisotropie intenses des hexaferrites, de l’ordre de ~18000 Oe, impliquent des fréquences de résonances gyromagnétiques naturelles très élevées, de l’ordre de 30-50 GHz. Le matériau ne requiert donc plus de champ de polarisation externe. Cela permet d’éviter l’emploi d’aimants permanents et de réduire dans le même temps la taille du dispositif. En outre, pour les ondes millimétriques (30 à 300 GHz), il est également possible de réaliser des disques de ferrites massifs très petits et très minces. Mais cela reste difficile sur le plan technologique. Pour contourner cette difficulté, le disque de ferrite peut être remplacé par une sphère. En effet, celle-ci n'est pas plus facile à réaliser mais s’avère moins cassante. R. S. Chen [I.29] a ainsi étudié et réalisé un circulateur en technologie microruban fonctionnant avec une sphère de matière ferrimagnétique (Figure I.27). 36 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences Figure I.27. Circulateur en technologie microruban fonctionnant avec une sphère NickelZinc. La sphère de ferrite de Nickel-Zinc utilisée présente un diamètre de 2,6 mm, une permittivité relative (εr) égale à 13,5, une aimantation à saturation valant 5000 Gauss et une largeur de raie à mi hauteur, ∆H, de 100 Oe. Elle est encapsulée dans un bouchon métallique et déposée dans un trou au centre de la jonction. Le tout est fixé par un adhésif à faible pertes. La profondeur de ce trou doit être plus importante que la hauteur du substrat de la ligne. Les résultats obtenus en utilisant cette sphère de ferrite sont très encourageants. La fréquence de fonctionnement du dispositif est proche de 31,5 GHz. La bande passante à – 20 dB autour de cette fréquence de travail est égale à 1,4 GHz. Les pertes d'insertion du dispositif sont inférieures à 6 dB sur toute la bande de fréquence exploitable ; dans une plage de fréquence de 800 MHz les pertes d'insertion se révèlent inférieures à 2 dB. II.3. Applications à base de ferrite selon leurs états d’aimantation Le ferrite peut se trouver dans plusieurs états d’aimantation selon l’intensité du champ de polarisation appliqué. Les dispositifs hyperfréquences à ferrite actuels fonctionnent chacun pour un état d’aimantation donné (Figure I.28). Ms Br Circulateurs& Isolateurs auto-polarisés Circulateurs& Isolateurs Filtres accordables Déphaseurs Antennes miniatures Figure I.28. Dispositifs à base de ferrite selon leurs états d’aimantation. Les dispositifs hyperfréquences à ferrite actuels doivent évoluer de façon importante pour répondre aux exigences du marché des télécommunications grand public. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 37 Les critères essentiels à prendre en considération sont: - une augmentation des fréquences de fonctionnement, - une diminution des pertes, - une miniaturisation, - une réduction des coûts de fabrications des dispositifs. Ces objectifs ne pourront être atteints que par une amélioration importante des techniques de modélisation du comportement dynamique des matériaux magnétiques. En effet, dans de nombreux cas, l'amélioration des performances des dispositifs à ferrite est due à une meilleure compréhension des phénomènes physiques mis en jeu dans les matériaux et leurs structures électromagnétiques environnantes. A l'heure actuelle, de nombreux aspects du comportement dynamique des ferrites polycristallins sont encore mal expliqués, notamment à l'état d'aimantation partielle. De nouvelles approches théoriques devront donc être proposées pour mieux prédire les propriétés électromagnétiques des ferrites partiellement aimantés et de leurs matériaux de substitution. Une première problématique se dégage que l’on formulerait ainsi : comment modéliser les comportements dynamiques des ferrites utilisés par ces dispositifs en hyperfréquences quelque soient leurs états d’aimantation ? En effet, dans ce qui suit nous allons montrer qu’aucune approche théorique ne permettait de modéliser un ferrite qu’il soit désaimanté, partiellement ou entièrement aimanté à partir d’un même modèle théorique. Dans ce contexte, une nouvelle approche, celle du « Generalized Permeability Tensor » a été proposée et développée au sein de notre Laboratoire. Cette approche est décrite dans le paragraphe qui suit. 38 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences III. MODELISATION DE LA PERMEABILITE DES MILIEUX MAGNETIQUES AIMANTES Pour aimanter l'échantillon, un champ magnétique statique est appliqué sur le dispositif. Dans ces conditions, les propriétés magnétiques du matériau sont anisotropes. La réponse dynamique du ferrite à une excitation électromagnétique est représentée par une grandeur tensorielle appelée perméabilité tensorielle effective. Cette réponse diffère selon l’état d’aimantation du matériau. Dans cet état de l'art, deux cas particuliers sont distingués, d'une part celui des milieux saturés et, d'autre part, celui des milieux partiellement aimantés ou totalement désaimantés, que l'on qualifiera de milieux non saturés. Nous tenterons dans ce paragraphe de cerner les principales limitations des modèles proposés dans la littérature et de mettre en évidence les améliorations à apporter au calcul des éléments du tenseur afin de mieux décrire leur évolution en hyperfréquences. III.1. Tenseur de perméabilité : matériaux saturés III.1.a. Tenseur de POLDER Le comportement d’un moment magnétique de spin soumis à l’action d’un champ magnétique peut être décrit par l’équation de la mécanique classique suivante : dM α dM = −γ .M ∧ H i + M∧ dt Ms dt (I.10) où γ , H i , M s représentent respectivement le facteur gyromagnétique, le champ magnétique statique interne du matériau et son aimantation à saturation. La grandeur α représente le facteur d’amortissement. Le mouvement du vecteur d’aimantation dans cette relation est donc composé d’un terme propre au mouvement de précession et d’un terme lié à l'amortissement α, qui s’exprime en fonction de la largeur à mi-hauteur ∆Heff ou largeur de résonance selon la relation : γ .∆H eff α= 2 fr (I.11) Notons que fr est la fréquence de résonance gyromagnétique du matériau. Cette dernière relation est obtenue dans le cas où le modèle de Polder [I.30] est utilisé pour déterminer le tenseur de perméabilité. Toutefois, selon la fréquence à laquelle le dispositif micro-onde fonctionne et selon le matériau utilisé, un choix s’offre entre deux paramètres pour caractériser les pertes, à savoir : ∆Heff ou ∆H. Nicolas [I.31] a montré par l’expérience que ∆Heff (Figure 29) est indépendante du champ de polarisation statique loin de la résonance et particulièrement pour de forts champs qui induisent la saturation du matériau considéré. Les pertes d’insertion du dispositif hyperfréquence considéré seront d’autant réduites que ∆Heff sera faible. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 39 L’autre paramètre intrinsèque qui permet de quantifier l’évolution dynamique des pertes magnétiques du matériau est la largeur de raie ∆H. Celle-ci définit les pertes magnétiques à la résonance gyromagnétique du mode uniforme du matériau ; autrement dit lorsque tous les moments magnétiques précessent en phase. Tout comme l’aimantation à saturation, elle va fixer la largeur de bande utile du dispositif micro-onde. Par exemple, un matériau possédant une faible largeur ∆H présentera, à l’état saturé, une forte localisation de ses pertes magnétiques autour de sa fréquence de résonance gyromagnétique. Ceci aura un intérêt particulier pour un dispositif fonctionnant hors gyrorésonance, qui pourra alors être utilisé jusque la fréquence de gyrorésonance du matériau et immédiatement après. Les ferrites monocristallins possèdent une largeur de raie ∆H réduite. Une largeur de raie ∆H de 0.1 Oe à 10 GHz a ainsi pu être obtenue pour un ferrite de grenat d’Yttrium-Fer (YIG). En revanche, pour les ferrites polycristallins utilisés préférentiellement aux monocristaux qui impliquent un important coût de fabrication, les largeurs de raie ∆H mesurées sont bien plus importantes, de l’ordre de 10 à 100 Oe. Ces fortes valeurs sont liées à la présence de défauts et impuretés cristallines multiples dans le matériau (pores, joints de grains, inhomogénéité du champ magnétique interne due à l’énergie d’anisotropie magnétocristalline propre à chaque grain, etc.) Figure I.29. Largeur a mi-hauteur ∆H de la raie gyromagnétique. Dans le cas des ferrites saturés, la résolution de l’équation de la mécanique classique amène à une perméabilité tensorielle antisymétrique exprimée par le tenseur de Polder [I.30] qui a la forme suivante en tenant compte de l’orientation du champ appliqué défini dans la figure I.30: µ r − jκ 0 µ r = jκ µr 0 0 0 1 où µ r = µ ′ − jµ ′′ = 1 + (ω r + jαω )ω M (ω r + jαω ) 2 − ω 2 ωω M (ωr + jαω ) 2 − ω 2 ω M = γµ 0 M s ωr = γµ0 H z κ = κ ′ − jκ ′′ = 1 + (I.12) 40 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences Figure I.30. Précession de l'aimantation autour de la direction du champ magnétique. III.2. Tenseur de perméabilité : matériaux non saturés Dans de nombreux dispositifs micro-ondes comportant des ferrites, le matériau magnétique utilisé est aimanté de façon partielle. L’avantage d’un tel état d’aimantation est la possibilité de changer les propriétés micro-ondes du matériau par l’application d’un champ magnétique d’intensité variable modérée. Pour utiliser au mieux les propriétés du matériau partiellement aimanté, il est primordial de rechercher la forme de son tenseur de perméabilité. Le tenseur de perméabilité d’un matériau magnétique aimanté partiellement dans la direction Oz (Figure I.30) a la forme suivante : µr µr = jκ 0 − jκ µr 0 0 0 µ z (I.13) Les expressions des éléments de ce tenseur pour les ferrites non saturés ont fait l’objet de nombreux travaux. Nous allons examiner les formulations de Rado, Schlöemann, Green & Sandy, Igarashi & Naito pour le cas des ferrites partiellement aimantés et enfin le modèle de Ph. Gelin sera traité, ce modèle connu sous « Generalized Permeability Tensor » est valable pour un ferrite quelque soit son état d’aimantation (désaimanté, partiellement et entièrement aimanté). III.2.a. Tenseur de RADO Rado [I.32] a publié en 1953 une théorie établie à partir d’une description des phénomènes physiques microscopiques. Ces considérations lui ont permis d’exprimer les composantes du tenseur perméabilité. Les éléments du tenseur de perméabilité issus de Rado s’écrivent : 41 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences µ = µ z = 1 et κ = −m ωM ω (I.14) M est l’aimantation réduite du ferrite. Des résultats expérimentaux montrent, qu’après Ms la résonance gyromagnétique, la composante de la perméabilité dans la direction du champ statique est inférieure à un, bien que l’expression de κ soit relativement correcte. Le modèle présenté par Rado n’est donc plus valable pour modéliser de façon réaliste cette situation [I.33]. m= III.2.b. Tenseur de SCHLÖEMANN Schlöemann [I.34] a caractérisé le comportement micro-ondes par un tenseur de susceptibilité effective, qui relie la moyenne de l’aimantation radiofréquence à la moyenne spatiale du champ magnétique radiofréquence. La mise en équations menant à des calculs complexes, Schlöemann a considéré le cas d’une configuration idéale des domaines en les assimilant à des cylindres coaxiaux concentriques. Schlöemann relie les termes du tenseur de perméabilité effective du milieu non saturé à ceux du tenseur de Polder: µe 2 − κ e 2 = µ − κ (I.15) Pour déterminer la perméabilité tensorielle, il suffit de prendre en compte le caractère aléatoire de l’orientation des domaines. En faisant la moyenne spatiale des trois éléments diagonaux du tenseur de perméabilité locale et en négligeant les pertes magnétiques, nous obtenons la perméabilité scalaire du matériau désaimanté : 2 2 (ω / γ ) − ( H a + 4πM s ) = 3 (ω / γ )2 − Ha 2 2 µ démag . 1/ 2 + 1 3 (I.16) Le modèle de Schlöemann décrit de façon satisfaisante la variation en fonction de la fréquence de la partie réelle de la perméabilité des ferrites désaimantés. Cependant, à l’état aimanté et en champ fort, le modèle de Schlöemann est en désaccord avec le modèle de Polder. Ce modèle est donc uniquement valable dans le cas d’un matériau magnétique désaimanté. III.2.c. Tenseur de GREEN & SANDY En 1974, Green et Sandy [I.35] ont mis au point une cellule permettant une mesure directe de la perméabilité en fonction de l’état d’aimantation du matériau. D’après leurs travaux, ils ont déduit une forme empirique du tenseur perméabilité. Le tenseur de Green à la forme suivante : µ µ = − jκ 0 + jκ µ 0 0 0 avec µ z µ = µ ′ − jµ ′′ κ = κ ′ − jκ ′′ µ z = µ ′z − jµ ′z′ (I.17) 42 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences D’une façon empirique, les auteurs ont proposé les expressions suivantes pour µ' et µ'z : M µ ′ = µ 0 + (1 − µ 0 ′ ) MS ′ µZ ′ M = µ 0 (1 − MS ′ 3/ 2 5/ 2 (I.18) Où µ0' représente la valeur de µ' dans l’état complètement désaimanté, c’est-à-dire : 2 2 γ 4πM S µ 0 = 1 − 3 ω ′ 1/ 2 + 1 3 (I.19) Cette expression est analogue à celle obtenue par Schlöemann pour l’état de désaimantation totale. III.2.d. Tenseur d’IGARASHI & NAÎTO Igarashi et Naїto [I.36] proposent des formules théoriques pour tous les éléments du tenseur. Ce modèle est une nouvelle amélioration du tenseur de Schlöemann. Ces auteurs considèrent que le milieu est constitué de domaines à aimantations positives et négatives, sans toutefois leur imposer de formes particulières. Ils ont déterminé de manière semi-empirique l’expression du terme diagonal du tenseur de perméabilité effective. Les résultats obtenus sont comparés aux mesures effectuées par Green et Sandy. Dans la région de partielle aimantation l’accord est correct, la concordance est par contre moins bonne lorsque l’aimantation est très proche de l’aimantation à saturation. III.2.e. Tenseur de BOUCHAUD & ZERAH Bouchaud et Zérah ont étudié, dans le cadre de l’approximation du milieu effectif (AME), la perméabilité de matériaux ferrimagnétiques uniaxiaux partiellement aimantés, ou encore de couches minces magnétiques [I.37], [I.38]. Il ressort de leurs travaux que l’AME permet d’interpréter de manière qualitative, mais aussi quantitative, plusieurs aspects de la perméabilité d’une large gamme de matériaux différents d'un point de vue technologique et physique. La configuration des domaines magnétiques retenue est similaire à celle utilisée par Schlöemann. Une représentation du milieu hétérogène est donnée (Figure I.31). Les zones en noir et blanc représentent respectivement les domaines magnétiques à aimantation positive et négative plongés dans un milieu effectif (en gris) dont les caractéristiques sont à déterminer. Ils obtiennent la relation d'homogénéisation suivante: µ e2 − κ e2 = µ 2 − κ 2 (I.20) Dans le cas particulier d’un milieu désaimanté, ce résultat est similaire à celui obtenu par Schlöemann, et correspond en fait à un résultat exact d’un point de vue mathématique. Quand le milieu est partiellement aimanté, la partie extra diagonale du tenseur est non nulle. Ce qui donne alors : 43 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences µ κ e = mκ e µ 1/ 2 et µ2 −κ 2 µe = µ 2 2 2 µ − m κ , (I.21) où m est l'aimantation réduite du matériau. D’autres géométries (structure lamellaire, couche mince amorphe) peuvent être abordées en utilisant l’approximation du milieu effectif. Bouchaud et Zérah ont donc montré que la théorie du milieu effectif appliqué aux milieux partiellement aimantés donne des résultats cohérents, en retrouvant notamment ceux obtenus par Schlöemann. La décomposition du milieu en éléments de base permet de se fixer une configuration précise pour les domaines magnétiques. Cependant, le modèle n’est pas adapté à la description des milieux magnétiques polycristallins. De plus, les effets des inclusions non magnétiques (porosité pour les ferrites, matrice diélectrique pour les composites) ne sont pas pris en compte et l'influence de la forme des domaines n'a pas été étudiée. Enfin, aucune loi d’aimantation ne permet de relier l’état d’aimantation du matériau au champ statique appliqué. µ e = 1+ m 2 + 1− m 2 Figure I.31. Représentation du milieu magnétique non saturé dans l'approximation du milieu effectif. III.2.f. Tenseur de GELIN: Generalized Permeability Tensor Parmi les modèles existants du tenseur de perméabilité des milieux partiellement aimantés, deux types d'approches théoriques se distinguent. La première est basée sur un calcul statistique ne prenant pas en compte les interactions entre les domaines magnétiques. La seconde s'appuie sur une représentation simpliste de la structure en domaine des ferrites, autorisant un calcul exact de la perméabilité tensorielle mais peu réaliste. Le domaine de validité des différents modèles est limité à certains états d'aimantation, certaines gammes de fréquences ou certains éléments du tenseur de perméabilité. Aucune approche théorique ne permet de calculer simultanément tous les éléments du tenseur de perméabilité de manière prédictive, quelque soit l'état d'aimantation et la fréquence considérés. De plus, aucun de ces modèles n'estime la valeur réaliste du champ magnétique statique qui règne à l'intérieur des domaines. Toutes les théories consistaient en fait à faire la moyenne des réponses dues à chaque domaine. Par exemple Schlöemann a développé un modèle « magnétostatique » prenant en compte l’interaction des domaines ayant des aimantations antiparallèles. Dans le cas où le ferrite est désaimanté son modèle est en bon accord avec l’expérience. Par contre, Le modèle de Schlöemann ne peut pas traiter le cas des ferrites partiellement aimantés. Pour décrire la réalité du comportement des ferrites polycristallins partiellement aimantés, une approche théorique a été développée au sein du Lab-STICC [I.39], [I.40], [I.41]. L’idée est d’introduire un terme supplémentaire dans les équations de mouvement des moments magnétiques afin de prendre en compte les interactions dynamiques entre les domaines magnétiques voisins. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 44 Il s’agit d’un calcul statistique qui tient compte à la fois des interactions dynamiques entre les domaines magnétiques ainsi que la dispersion de leurs orientations et de leurs formes géométriques. Un autre objectif recherché, est le calcul du champ interne quelque soit l’intensité du champ statique appliqué. Figure I.32. Configuration en domaine de matériau ferrimagnétique polycristallin non saturé Dans ce modèle, le champ statique résultant à l’intérieur d’un domaine magnétique est considéré comme étant la somme vectorielle du champ externe appliqué au matériau, le champ d’anisotropie magnéto cristalline Ha et le champ démagnétisant Hd lié à l’aimantation macroscopique Mm et la forme du matériau (Figure I.32). Le calcul du champ élémentaire interne en fonction du champ externe permet la détermination prédictive de la perméabilité tensorielle. Il prend en compte les mécanismes d’aimantation par déplacements des parois de Bloch et l’irréversibilité de la rotation des moments magnétiques, c’est à dire le phénomène d’hystérésis : une distinction des réponses selon l’aimantation est faite pour une même valeur de champ appliqué (Figure I.33). . 45 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences M M1 M2 M3 H H0 Figure I.33. Distinction des réponses selon l’aimantation pour une même valeur du champ appliqué. Il permet d’envisager la résolution d’un système de deux équations de mouvement des moments magnétiques qui font intervenir un terme de couplage proportionnel à la différence d’aimantation dynamique entre deux domaines voisins. La prise en compte des champs démagnétisants amène à traiter simultanément ces deux équations Ces nouvelles équations de Landau et Lifshitz couplées s’écrivent : dM 1 = −γ M 1 ∧ H 1 + dt dM 2 = −γ M 2 ∧ H 2 + dt ( ( dM 1 α h + hd 1 + hdg + M1 ∧ Ms dt dM 2 α h + hd 2 + hdg + M2∧ Ms dt ) ) (I.22) avec et h d 1 = − n d (m 1 − m 2 ) h d 2 = − n d (m 2 − m 1 ) M m1 + m 2 hg = −ng 〈m〉 + ng 2 Ms Les champs démagnétisants au niveau des domaines hdi traduisent l’effet Polder-Smit [I.42] qui double les champs démagnétisants lorsque m 1 et m 2 sont en opposition de phase et les annule lorsqu’ils sont en phase. C’est essentiellement à ce niveau qu’intervient le couplage inter-domaine. Lorsque m 1 et m 2 sont en opposition, le flux magnétique dynamique se referme à l’intérieur du grain, il n’y a donc pas de champ démagnétisant (hg) au niveau du grain. Lorsque m 1 et m 2 sont en phase, l’effet démagnétisant est maximal et tient compte de l’environnement du grain (milieu moyen). Pour résoudre le système de ces deux équations ci-dessus, il faut connaître les positions d’équilibre des moments magnétiques et les champs internes dans chaque domaine. Dans l’article [I.40], le modèle d’hystérésis de Stoner et Wohlfarth [I.43] est utilisé. Ce modèle fournit ces grandeurs quel que soit l’état magnétique du matériau. 46 Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences La connaissance de ces quantités permet ensuite de résoudre le système et d’obtenir l’expression de l’aimantation dans le domaine considéré : m i H ext , M / M s , h , ϑ , n g , n d ( ) (I.23) en fonction de l’état magnétique du matériau, du champ magnétique dynamique, de la direction de facile aimantation du grain, de la forme du grain, de la forme des domaines dans le grain, et de la forme macroscopique de l’échantillon. La moyenne des réponses sur tous les domaines magnétiques et sur toutes les formes des domaines et des grains fournit la valeur moyenne de l’aimantation sur tout l’échantillon : π 1 1 〈 m h , H ext 〉 = ∫ ∫ ∫ Γ (n g )Γ (n d )m i dn g dn d sin ϑ d ϑ d ϕ ( ) 0 0 0 (I.24) où Γ (nd) et Γ (ng) sont des lois de distribution des coefficients démagnétisants des domaines et des grains. Enfin la relation : b d = µ 0 ( h + 〈 m h , H ext 〉 ) = µ 0 µ h d ( ) (I.25) permet d’accéder à tous les éléments du tenseur perméabilité. Figure I.34. Etat partiellement aimanté. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 47 La figure I.34 illustre l’évaluation des champs statiques internes dans des domaines voisins pour les différentes régions. Chaque région est caractérisée par ϑ l’angle entre sa direction d’aimantation et l’axe z suivant lequel le champ magnétique est appliqué. Cette méthode permet de formuler un tenseur de perméabilité magnétique, qui se caractérise par sa causalité. Il s’exprime de la façon suivante: µr − jκ 0 µ = µ0 jκ µ r 0 0 0 µ z (I.26) Les éléments de ce tenseur de perméabilité sont donnés sous forme intégrale. Le modèle est valable quelque soit la fréquence considérée et l’état d’aimantation du ferrite, de l’état totalement désaimanté jusqu’à la saturation. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 48 IV. BESOINS EN TERME DE MODELISATION Dans ce contexte, le Lab-STICC est impliqué dans le projet IMICIMO (Integrated Miniature Circulators for microwave Modules) qui regroupe plusieurs partenaires européens, industriels et universitaires (Cobham, Thales TAS/ TRT, Temex, etc) de plusieurs pays européens (France, Hongrie, Slovénie et Pologne). Les dernières avancées sur les matériaux ferrites et les technologies céramiques ouvrent la voie à de nouvelles approches qui pourraient réduire significativement les coûts des isolateurs et circulateurs tout en améliorant leurs performances. On peut citer les systèmes de matériaux co-frittés pour réduire les coûts, les structures ferrites multicouches, l’intégration de ferrites dans des substrats d’interconnexion et d’encapsulation pour les futures applications en grandes quantités. Les substrats céramiques multicouches co-cuits à relativement basse température (technologie LTCC) sont très utilisés pour des applications commerciales ou de défense, mais l’application de cette technologie aux ferrites est toujours au stade de la recherche. Ce projet a pour but de développer de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies de fabrication pour les composants micro-ondes à ferrite : les circulateurs et les isolateurs, ce qui permettra : - la réduction de leur taille, leur poids et leur coût de fabrication, - la diminution de leur consommation d’énergie, - une facilité de leur intégration dans les équipements de télécommunications mobiles de nouvelle génération. La miniaturisation étant l’un des objectifs de ce projet, afin de faciliter l’intégration dans les modules hyperfréquences en technologie LTCC, les obstacles majeurs que l’on rencontre alors sont liés : - d’une part aux performances requises pour ce type de circulateur, c'est-à-dire des pertes de transmission inférieures à 1 dB, une isolation supérieure à 15 dB et une large bande de passante avec de faibles pertes magnétiques pour la bande X. - et d’autres part aux matériaux magnétiques qu’il faudra utiliser avec de faibles épaisseurs (couches épaisses). Ma contribution, dans le cadre de ce projet, va consister, dans le chapitre suivant, à la conception des circulateurs en technologie microruban et l’optimisation, à l’aide des outils de simulation électromagnétique, de leurs performances. Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 49 CONCLUSION Ce premier chapitre nous a permis de rappeler les différentes classes des matériaux magnétiques où nous avons vu les caractéristiques physiques des ferrites, ainsi que leurs structures, leur classification. Une étude sur la modélisation du comportement dynamique a été présentée, ainsi les modèles du tenseur de perméabilité dans le cas de ferrites partiellement aimantés. Nous avons décrit les dispositifs hyperfréquences à base des ferrites et avons également porté une attention particulière au circulateur, son principe de fonctionnement et ses différentes topologies. Les deux grandeurs caractéristiques les plus importantes pour le circulateur sont : - dans le sens passant, les pertes d’insertion qui doivent être les plus faibles possibles (de l’ordre de 1 dB), - dans le sens bloquant, le niveau d’isolation qui est sensiblement égal au niveau de réflexion et doit atteindre - 15 dB. Nous avons montré que ce composant se retrouve dans plusieurs applications hyperfréquences et avons également distingué deux types de circulateurs : les circulateurs à élément distribués et ceux à éléments localisés. Tous deux sont des circulateurs passifs dont l’utilisation de matériau magnétique est à l’origine de la non réciprocité. Parmi ces deux types de circulateurs, ce sont ceux à éléments distribués qui nous intéressent, car ils sont plus adaptés à la montée en fréquence, la gamme de fréquences visée étant la bande X et au dessus, et ils présentent plus d'atouts en terme de pertes d'insertion. Dans ce chapitre, nous avons également vu que la réalisation de circulateurs peut être envisagée par diverses technologies présentant chacune leurs atouts et inconvénients. Avec l’objectif de développer des circulateurs/isolateurs miniatures en technologie LTCC dans le cadre du projet IMICIMO, nous avons retenu la technologie microruban pour la réalisation du circulateur. En effet, la technologie microruban permet de diminuer par deux le volume du circulateur en comparaison à un circulateur de type triplaque. Pour atteindre les objectifs fixés de miniaturisation, il est primordial d’examiner la conception des circulateurs. Dans le chapitre suivant, nous allons donc optimiser les caractéristiques du circulateur en technologie microruban pour répondre aux cahiers des charges fixés par les nouvelles applications hyperfréquences (notamment, la nouvelle génération d’antennes à balayage pour laquelle chaque élément d’antenne est associé à un circulateur dont la taille devra être réduite au maximum). Chapitre I : Les ferrites et leurs applications en hyperfréquences 50 RÉFÉRENCES DU CHAPITRE I [I.1] G. Pircher, Introduction à l'étude du magnétisme, université de Paris, école supérieure d'électricité, 1966. [I.2] H. Breuer, Atlas de la physique, Librairie générale française, 1997, pp 250 - 251. [I.3] E. 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Problématique : Migration de la technologie triplaque vers la technologie microruban 58 II. Etude magnétostatique 59 II.1. Etude du dispositif de polarisation des circulateurs 59 II.2. Outil de simulation magnétostatique 60 II.3. Champ statique de polarisation 60 II.4. Champ interne du matériau ferrimagnétique à aimanter (Mise en évidence des zones non saturés) 69 III. Etude Dynamique 72 III.1. Outil de simulation dynamique 72 III.2. Réponse du circulateur polarisé uniformément 72 III.3. Influence de la non-uniformité du champ sur la réponse du circulateur 74 IV. Migration vers la technologie microruban 77 V. Problématique/Besoins : Existe-t-il des approches numériques capables de prendre en compte les phénomènes 80 physiques complexes liés à ce type de structure ? Conclusion 82 Références du chapitre II 83 Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 57 Deuxième Chapitre Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban Dans les circulateurs/isolateurs à ferrite, l’action d’un champ magnétique statique intense sur l’échantillon ferrimagnétique, en le saturant, permet une meilleure interaction entre l'onde et l’assemblée de moments magnétiques (gyroscopes) qu’il contient et garantit le fonctionnement du dispositif (fonction de duplexage). Vu l'importance du système de polarisation dans le fonctionnement du circulateur à jonction-Y, il est essentiel de l’étudier en détail. Dans ce chapitre, la première partie présente les différentes configurations en aimants employés pour polariser le matériau ferrimagnétique. Ces différentes considérations nous conduiront à réaliser une étude magnétostatique des dispositifs d'aimantation utilisés dans les circulateurs afin de déterminer précisément le champ statique de polarisation appliqué sur le matériau ferrite du dispositif. Ensuite, à partir du champ statique de polarisation connu en tout point de l'espace, nous pouvons évaluer le champ interne du matériau ferrimagnétique à aimanter. En effet, c’est ce champ qui est considéré par les simulateurs électromagnétiques afin de prédire la réponse de circulateurs en hyperfréquence. L’étude magnétostatique est donc indispensable pour avoir une connaissance précise du profil du champ interne dont dépend directement les paramètres S des circulateurs à jonction-Y. Enfin, le but de ce chapitre est de démontrer l’intérêt du développement de nouveaux outils théoriques et expérimentaux afin de mieux comprendre et prédire, d’une part, les phénomènes physiques apparaissant dans ces structures et d'améliorer, d'autre part, leurs performances tout en augmentant leur compacité. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 58 I. PROBLEMATIQUE : MIGRATION DE LA TECHNOLOGIE TRIPLAQUE VERS LA TECHNOLOGIE MICRORUBAN Dans le domaine des hyperfréquences, la plupart des circulateurs sont fabriqués en technologie triplaque de façon unitaire à partir des substrats de ferrite. Or face à l’évolution croissante du marché des télécommunications, ces dispositifs sont confrontés à une profonde mutation technologique. En particulier, leur coût de fabrication ainsi que leur encombrement doivent diminuer de manière importante. Pour atteindre ce double objectif, une optimisation basée sur une meilleure compréhension des phénomènes physiques impliqués doit être engagée. Un travail sur la conception et le choix de la structure peut permettre une miniaturisation des circulateurs. Ce travail s’intègre dans le projet IMICIMO dont l’objectif final est la fabrication de circulateurs miniatures microrubans réalisés en technologie LTCC (Low Temperature Co-fired Ceramics). De nos jours, les circulateurs commercialisés en bande X sont fabriqués en technologie triplaque et souvent on y trouve également des éléments rapportés (Vis, goupilles,…). Une vis réglable est placée sur l’aimant (Figure II.1). Elle permet d’ajuster la lame d’air par ajustement mécanique pour contrôler le champ de polarisation et permettra ainsi de se " caler " sur une réponse optimisée. Au travers de la technologie LTCC, nous voulons tendre vers une fabrication de type « composant intégré ». Les défis à relever concerne : Le cofrittage des plusieurs matériaux (le ferrite hyperfréquence, le diélectrique et l’aimant permanent) La prédiction réaliste des performances avant la réalisation du circulateur, vu qu’il devient impossible d’ajuster a posteriori (après dépôt et cofrittage) les paramètres S car la structure devient figée. Il devient donc primordial de développer des outils théoriques prédictifs permettant une description réaliste de ces hétérostructures présentant des phénomènes physiques relativement complexes. Ce dernier point constitue l’objet de la partie qui suit. Figure II.1. Circulateur avec une vis réglable. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 59 II. ETUDE MAGNETOSTATIQUE II. 1. Etude du dispositif de polarisation des circulateurs La plupart des circulateurs commercialisés sont habituellement insérés dans un boîtier en fer doux dont les caractéristiques magnétiques sont très avantageuses pour les applications micro-ondes. En effet, sa forte perméabilité relative lui permet de servir de blindage au dispositif tout en réduisant de manière significative l'effet des champs électromagnétiques parasites extérieurs. De plus, sa surface constitue une équipotentielle sur laquelle les lignes de champ électrique arrivent perpendiculairement. La culasse de fer fournit un support mécanique au dispositif et améliore l'uniformité du champ (Figure II.2). Dans les circulateurs, les aimants employés se présentent sous forme de disque. Entre ces aimants, d’autres pièces apparaissent. Citons les compensateurs mécanique ou thermique ou encore des disques magnétiques. Ces pièces polaires sont insérées entre les aimants et le cœur du circulateur afin d'améliorer l'uniformité du champ. Malheureusement, l'uniformité du champ statique de polarisation reste médiocre. Pour améliorer l'uniformité du champ appliqué il est possible de modifier la forme des pièces polaires. Toutefois, des effets de bords non négligeables subsistent et cela malgré une zone d’uniformité du champ de polarisation améliorée. Figure II.2. Dispositif de polarisation du circulateur. Bien que les dispositifs de polarisation des circulateurs à jonction-Y du commerce soient insérés dans un boîtier en fer doux et utilisent des pièces polaires, la variation spatiale des champs magnétiques apparaissant dans ces structures non-réciproques à ferrite est une réalité. La détermination précise de l'intensité de ces champs en tout point de l'espace nécessite l'utilisation d'un simulateur magnétostatique. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 60 II. 2. Outil de simulation magnétostatique Généralement, le champ créé par des aimants permanents au centre d’une structure se mesure par un teslamètre. Cette mesure fournit une valeur moyenne suivant toutes les directions de l'espace, et une approximation de l’intensité du champ magnétique statique créé par les aimants. Ainsi, une seule valeur du champ statique de polarisation est considérée, le champ étant supposé uniforme. Or, en pratique cette hypothèse est loin d’être vérifiée : des effets de bords tendent à rendre le champ non-uniforme, notamment sur les bords des disques magnétiques; cela induit un champ magnétique statique de polarisation variant spatialement. Nous allons montrer que l'approximation d'un champ uniforme ne permet pas de prédire de façon rigoureuse la réponse du dispositif non-réciproque à ferrite. Ainsi, afin de déterminer plus précisément la variation spatiale du champ statique de polarisation, une modélisation magnétostatique est nécessaire. Le logiciel commercial Maxwell 3D [II.1] permet de déterminer l’induction magnétique créée par les aimants permanents ainsi que le champ magnétique statique en tout point de la structure. La précision du calcul est liée à la qualité du maillage de l’espace. D'autres simulateurs, comme OPERA 3D [II.2] ou CST EM Studio [II.3], permettent de déterminer aussi le champ créé par les aimants. Toutefois, la possibilité de coupler le logiciel Maxwell 3D (étude magnétostatique) avec le logiciel HFSS (étude dynamique) [II.4] pour obtenir la réponse en fréquence des circulateurs, nous a conduits à porter notre choix sur cet outil de simulation magnétostatique. Afin de réaliser une étude précise des champs statiques dans la structure, il nous faut connaître les propriétés magnétiques des ferrites et de l’aimant permanent insérés dans le circulateur à jonction-Y qui est à étudier. Ces matériaux sont fournis par le laboratoire TRT de Thalès [II.5], un des partenaires du projet IMICIMO. II. 3. Champ statique de polarisation L'étude magnétostatique des configurations en aimants est réalisée à l'aide du logiciel commercial Maxwell 3D. Afin d'évaluer l'influence des différents paramètres géométriques et magnétiques des aimants permanents sur la cartographie du champ statique de polarisation, plusieurs simulations ont été réalisées. Quelques observations peuvent être énoncées à partir de cette étude. La première observation concerne le dimensionnement de l'aimant. En effet, lorsqu’une miniaturisation importante de la structure est exigée, l'emploi d'un aimant permettant une meilleure intensification de l'amplitude du champ créé tout en réduisant le volume d’aimant est tentant. Cette compacité du dispositif d'aimantation se traduit par une diminution de l'épaisseur des aimants permanents. Or, les aimants comme d’autres éléments de construction doivent être fabriqués selon certaines règles : le diamètre de la rondelle magnétique doit être égal à deux à trois fois l’épaisseur de l’aimant. Ceci se traduit par un rapport L/D plus petit ou égal à 0,5, et induit un produit énergétique maximal de l’aimant [II.6]. Un mauvais dimensionnement des aimants permanents influe donc énormément sur l’intensité et plus encore sur l’uniformité du champ statique de polarisation. Outre le dimensionnement des aimants les autres paramètres qui modifient la cartographie du champ magnétique statique de polarisation sont: - leur emplacement par rapport aux disques de ferrite à aimanter, - la forme des aimants, - leur nombre dans le dispositif d’aimantation. L’accroissement de la hauteur h des aimants intensifie le champ magnétique statique au centre de l’entrefer (Figure II.3). Cependant un accroissement trop important de Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 61 l’épaisseur de l'aimant permanent n'est pas souhaitable car le dimensionnement des aimants n'est plus optimal. Les critères de miniaturisation recherchés ne sont plus satisfaits. Figure II.3. Profils de champs magnétiques créés par les aimants avec des hauteurs différentes. Nous pouvons également observer que les profils de champ magnétique statique obtenus sont très différents selon le diamètre d des aimants permanents (Figure II.4) : Si le rayon des aimants permanents est inférieur à celui du disque de ferrite à aimanter, cela entraîne un champ statique de polarisation fortement non-uniforme à l’intérieur du ferrite. Une des conséquences de la baisse d’intensité du champ statique de polarisation est la non saturation de certaines zones du ferrite. Ce problème de non-uniformité sur les bords ne disparaît pas, même si les aimants et l’échantillon possèdent le même rayon. L’intensité du champ est plus uniforme lorsque les diamètres des aimants sont supérieurs à ceux du disque de ferrite. Le résultat est prévisible car le flux créé par les aimants est plus unidirectionnel au centre ; les fuites de champ magnétique sont moins importantes sur les bords. Néanmoins, il est préférable d’assigner un rayon de l’aimant de l’ordre de celui du ferrite car un débordement des aimants permanents sur les lignes d’accès peut perturber, voire dans certains cas modifier leur fonctionnement. C’est notamment le cas en technologie microruban lorsque le substrat est constitué uniquement de ferrite, y compris au niveau des lignes d’accès. H0 Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 62 Figure II.4. Profils de champs magnétiques créés par les aimants présentant des diamètres différents (la hauteur étant identique pour tous les aimants). L’éloignement des aimants par rapport à la pastille de ferrite influence également l’intensité du champ statique (Figure II.5). Il constitue un degré de liberté supplémentaire pour abaisser ou accroître l’intensité de ce dernier. Si l’entrefer est trop important, les critères de miniaturisation et d'uniformité du champ ne sont plus satisfaits. Dans le cas de la technologie microruban, une couche diélectrique est placée entre l’aimant et la jonction centrale métallique : si l’épaisseur de cette couche est trop faible, le champ électromagnétique interagit avec l’aimant, ce qui conduit à une dégradation des performances de ce dernier. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 63 Figure II.5. Lignes de champs magnétiques créés par des aimants dont l’éloignement diffère. Les propriétés magnétiques des aimants permanents peuvent être modifiées afin d'accroître ou réduire l’intensité du champ statique de polarisation (Figure II.6). Pour un même volume de matière employée, un aimant permanent de composition NdFe30, présentant une forte aimantation rémanente et un fort champ coercitif, permet d'obtenir un champ très intense par rapport à un aimant de type NdFe35. Figure II.6. Profils de champs magnétiques créés par des aimants de types différents. Nous nous plaçons dans deux configurations différentes afin d’évaluer la variation spatiale du champ statique de polarisation : - la première configuration, dite non-symétrique, est constitué d’un seul aimant (Figure II.7.a), - et l’autre configuration dite symétrique, de deux aimants placés en vis-à-vis suivant l’axe oz (Figure II.7.b). Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 64 L’objectif est de montrer la faisabilité d’une polarisation du ferrite à l’aide d’un seul aimant plus appropriée à la technologie microruban. Figure II.7. Configuration en aimants avec une pastille de ferrite à proximité (a) symétrique (b) non-symétrique Le logiciel Maxwell 3D va permettre la détermination précise de la cartographie du champ créé par les aimants à une distance donné d de l'aimant et dans l'air (Figure II.8). d Figure II.8. Position pour l’évaluation des champs créés par les aimants. Nous allons déterminer, dans le plan (xOy), pour les deux configurations : - la moyenne des intensités du champ magnétique statique de polarisation, H, suivant les trois directions du repère (O,x,y,z) : MagH = H x2 + H y2 + H z2 - la moyenne des composantes du champ H dans le plan (xOy) : MagH x , y = H x2 + H y2 - la composante du champ H suivant Oz : MagH z = H z Dans les deux configurations, l’aimant utilisé présente le cycle d’hystérésis suivant : Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 65 Cycle hystérésis de l'hexaferrite 5000 4000 3000 2000 M (Gauss) 1000 -18000 -13000 -8000 0 -3000 -1000 2000 7000 12000 17000 -2000 -3000 -4000 -5000 Champ H (Oe) Figure II.9. Cycle hystérésis de l'hexaferrite. Les caractéristiques magnétiques de cet aimant sont données dans le tableau II.1. Référence TRT Hexaferrite TRT-2609 Hc (Oe) -1900 4πMr (G) 2260 4πMs (G) 4320 Tableau II.1. Caractéristiques magnétiques de l’hexaferrite. Ces aimants présentent un rayon, raim, de 2.4 mm, une épaisseur, haim, de 2 mm. La pastille de ferrite à aimanter a un rayon, rfer, de 2 mm et une épaisseur, hfer, de 1 mm. Le cycle d’hystérésis et les propriétés magnétiques de ce ferrite sont donnés respectivement dans le tableau II.2 et la figure II.10. Référence TRT Ferrite TRT 2550 Hc (Oe) -6.6 4πMr (G) 1020 4πMs (G) 1270 Tableau II.2. Caractéristiques magnétiques du ferrite hyperfréquence. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 66 Cycle hystérisis du ferrite 1500 1000 M (Gauss) 500 0 -40 -20 0 20 40 -500 -1000 -1500 Champ H (Oe) Figure II.10. Cycle hystérésis du ferrite fourni par TRT. Les différentes grandeurs associées au champ statique de polarisation obtenues à partir du logiciel Maxwell 3D, (Figure II.11), montre que le champ est orienté préférentiellement suivant l'axe Oz (Figure II.12). Les composantes du champ magnétique statique de polarisation suivant les axes Ox et Oy sont négligeables par rapport à Hz (Figure II.13). En effet l’intensité du champ suivant z, Hz = 105 A/m est très supérieur aux intensités des champs suivant les axes x et y, Hx = Hy = 3.5 103 A/m, soit en unité CGS Hx = Hy= 44 Oe et Hz = 1256 Oe (Annexe B). Toutefois, la variation spatiale de la composante du champ créé par les aimants suivant l’axe oz est une réalité. Une variation importante du champ est observée à la périphérique, le champ au centre étant relativement constant en intensité et en direction. La configuration de type "symétrique" à deux aimants est largement utilisée pour aimanter le matériau ferrimagnétique car elle permet la création d’un champ orienté préférentiellement suivant une direction de l'espace. De plus, une fois atteinte l'épaisseur critique pour laquelle les rondelles magnétiques ne sont plus correctement dimensionnées, la seule alternative pour diminuer l'intensité du champ consiste à éloigner suffisamment les aimants ce qui accroît d'autant plus les dimensions du système de polarisation. Il est donc préférable de s'orienter vers une polarisation à un seul aimant pour respecter des critères de compacité. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban Figure II.11. Polarisation à deux aimants : Mag H Figure II.12. Polarisation à deux aimants : Mag Hz Figure II.13. Polarisation à deux aimants : Mag Hx,y 67 Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban Figure II.14. Polarisation à un seul aimant : Mag H Figure II.15. Polarisation à un seul aimant : Mag Hz Figure II.16. Polarisation à un seul aimant : Mag Hx,y 68 Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 69 Concernant la configuration non symétrique, la figure II.14 montre l’importance des composantes Hx et Hy du champ statique de polarisation notamment à la périphérie de l’entrefer. En effet leurs intensités, Hx = Hy = 4.6 104 A/m sont proches du champ suivant z, Hz = 4.8214 104 A/m (Figure II.15), soit en unité CGS Hx = Hy= 578 Oe et Hz = 605 Oe (Annexe B). Lorsque les intensités des composantes du champ suivant les axes Ox et Oy sont prépondérantes par rapport à Hz (Figure II.16), il n’est plus possible de considérer un matériau aimanté suivant l’axe Oz uniquement : Comme c’est supposé dans la plupart des théories proposées pour prédire le fonctionnement des circulateurs. L’interaction d’une onde avec les moments magnétiques à l’intérieur du disque de ferrite qui viendrait s’insérer sous l’aimant n’est plus optimum. Notons enfin l'existence de la non-uniformité du champ dans le plan (xOy) et suivant l’axe Oz. L'intensité du champ sur les bords peut être deux fois moins importante que l'intensité au centre de la structure. Ainsi, selon le type d'aimant employé et la distance entre le ferrite hyperfréquence et l'aimant, certaines zones du matériau ferrite, notamment sur les bords de la jonction peuvent ne plus être saturées. Les différentes cartographies de champ, obtenues à partir du logiciel commercial Maxwell 3D, illustrent la réalité de la non-uniformité du champ statique de polarisation notamment à la périphérie de l'entrefer et cela quelque soit le type de configuration employée. II. 4. Champ interne du matériau ferrimagnétique à aimanter Pour l’instant seul le champ magnétique statique de polarisation des aimants a été pris en considération. Or, c'est le champ interne du matériau ferrimagnétique qui doit être considéré dans l’analyse électromagnétique afin d’évaluer la réponse en hyperfréquence du dispositif. Une fois encore, nous pouvons nous demander si le champ interne du ferrite lui aussi présente une non-uniformité. Dans les circulateurs, les échantillons magnétiques se présentent sont formes de disques ou de plaquettes. Or, lorsqu’un échantillon de dimensions finies est soumis à un champ extérieur, Happ, un champ démagnétisant, Hd y apparaît. Le champ interne, Hint, du matériau se trouve alors modifié. Une expression simplifiée (sans tenir en compte du champ d’anisotropie, Ha) de ce champ interne est donné par l'équation suivante : H int = H app + H d (II.1) Les composantes de Hd, dans un repère orthonormé (O, x, y, z) sont liées à celles de l’aimantation M par les relations suivantes : H dx N xx N xy N xz M x H d = N .M soit H dy = N yx N yy N yz . M y H dz N zx N zy N zz M z (II.2) où N est le tenseur de forme de l’échantillon. En se plaçant dans une base propre à l’échantillon présentant un axe de révolution et si la forme de celui-ci est ellipsoïdale, le tenseur de forme est diagonal. Ainsi, les coefficients extra-diagonaux sont nuls, nous en déduisons : H dx = N xx .M x = N x .M x H dy = N yy .M y = N y .M y avec N x + N y + N z = 1 H = N .M = N .M zz z z z dz (II.3) 70 Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban où Nx, Ny et Nz sont appelés coefficients de champ démagnétisant; ils dépendent de la forme de l’échantillon. Leurs valeurs apparaissant dans le tableau II.3 sont associées à des formes géométriques particulières que l'on peut retrouver en pratique. Forme Nx Ny Nz 1/3 1/3 1/3 0 0 1 0 0 1 1/2 0 1/2 Sphère zH0 y x Disque plat z H0 y x Plaquette mince z H0 y x Cylindre mince z H0 y x Tableau II.3. Coefficients de champ démagnétisant pour des formes géométriques particulières. Pour ces géométries le champ démagnétisant est considéré comme étant uniforme quelque soit la forme de l’échantillon, le coefficient de champ démagnétisant étant égal à une grandeur scalaire. Par exemple, pour un disque de ferrite, il n'est pas rare de considérer : Nz = 1 ou 2 −1/2 N z = 1 − ( L / ϕ ). 1 + ( L / ϕ ) où L est l’épaisseur du ferrite et ϕ son diamètre. (II.4) En réalité, si le matériau est soumis à l’action d’un champ magnétique extérieur, la matière s’aimante uniformément dans le cas d’un ellipsoïde par contre elle s’aimante non uniformément si l’échantillon ferrimagnétique n’est pas usiné sous forme ellipsoïdale. En effet, Joseph et Schlöemann ont montré qu’un matériau magnétique uniformément aimanté présente dans son volume des champs démagnétisants non-uniformes si ce dernier n’est pas usiné sous forme ellipsoïdale [II.7]. Cette étude suppose que le champ statique de polarisation est uniforme et que le matériau magnétique est aimanté uniformément. Ceci limite la validité de ces travaux. En effet, nous avons montré précédemment que le champ magnétique statique de polarisation Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 71 variait spatialement. Outre l’hypothèse d’une polarisation uniforme du matériau ferrimagnétique, Joseph et Schlöemann ont utilisé une autre simplification afin de pouvoir déterminer le coefficient de champ démagnétisant : le champ magnétique créé par les aimants est supposé être assez intense pour saturer toutes les zones du matériau ferrimagnétique. Or, c’est loin d’être le cas dans la réalité. z R S Hext y O ϕ r x Figure II.17. Système de coordonnées utilisé pour le calcul du champ démagnétisant d’un cylindre de rayon R et de hauteur S selon son axe par un champ extérieur Hext. Ainsi, connaissant les variations spatiales du champ créé par les aimants et du champ démagnétisant, il est possible de déterminer le champ interne du matériau ferrimagnétique : H int (r ) = H app (r ) + H d (r ) = H app (r ) − 4πN z (r ) M s (II.5) où Hint(r) est le champ interne du matériau en fonction de la position dans la matière aimantée, Happ(r) le champ magnétique statique réel créé par les aimants, Hd (r) le champ démagnétisant apparaissant dans le matériau qui est fonction d’un coefficient de champ démagnétisant suivant l’axe Oz, Nz (r), et de l’aimantation à saturation du matériau, 4πMS. La détermination précise du champ interne dans un ferrite est très difficile puisqu’il faut connaître précisément la variation spatiale du champ statique de polarisation ainsi que celle des champs démagnétisants (Figure II.17). D’où la nécessité d’une simulation magnétostatique 3D dans un environnement à éléments finis qui permet de déterminer une cartographie précise de ce champ. Une fois les profils de champs calculés, le logiciel commercial HFSS sera couplé avec Maxwell 3D afin de déterminer des paramètres S du circulateur dans le cas d’une polarisation non uniforme. 72 Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban III. ETUDE DYNAMIQUE III. 1. Outil de simulation dynamique Une simulation électromagnétique est nécessaire afin de déterminer la réponse en hyperfréquence du dispositif non-réciproque à ferrite. Le Logiciel commercial HFSS [II.4], basé sur la méthode des éléments finis (FEM) [II.8], est utilisé pour évaluer la qualité du signal, y compris les pertes d’insertion, d’isolation et d’adaptation. D’autres logiciels commerciaux basés sur d’autres méthodes numériques, tel CST Microwaves Studio [II.3] qui s’appuie sur la technique d'intégration finie (Finite Integration Technique) (FIT) [II.9] ou encore Empire XCcel [II.10] qui utilise la méthode des différences finies dans le domaine temporel (Finite Difference Time Domain : FDTD [II.11], permettent d’évaluer la réponse du dispositif en hyperfréquence. Toutefois, le couplage du logiciel Maxwell 3D avec HFSS permet une étude magnétodynamique. En effet, cette étude permet, dans un premier temps, le calcul du champ interne du ferrite en tout point de l’espace grâce au calcul magnétostatique Maxwell 3D. Ensuite, en couplant Maxwell 3D et HFSS, mais en supposant toujours que le ferrite est saturé, en tout point du maillage. z H dc O Figure II.18. Champ de polarisation supposé uniforme sous HFSS. H dc = H dc ez Dans ce qui suit, nous allons montrer l’influence de la non-uniformité du champ de polarisation. Pour ce faire, le champ sera considéré uniforme dans un premier temps (Figure II.18) : la réponse du circulateur sera évaluée uniquement par HFSS. Dans un second temps, l’étude magnétodynamique (Maxwell 3D+ HFSS) donnera des paramètres S différents. La dégradation de la réponse démontrera l’influence défavorable de la non-uniformité du champ sur les performances du circulateur. III. 2. Réponse du circulateur polarisé uniformément Dans le but d’étudier les performances du circulateur en technologie microruban polarisé à l’aide d’un seul aimant, nous réalisons dans un premier temps les simulations du circulateur à l’aide du logiciel HFSS. Dans cette étude, le champ de polarisation sera supposé uniforme : L’intensité du champ de polarisation est de H dc = 7.8 104 A/m , soit dans le système CGS 980 Oe. Cette Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 73 valeur, calculée sous Maxwell 3D, correspond à la valeur maximale de l’intensité du champ de polarisation crée par l’hexaferrite sur le plan supérieur du ferrite (Figure II.19). Figure II.19. La moyenne du champ (Mag H) de polarisation non uniforme créé par l’hexaferrite (Maxwell 3D). Tout au long de ce chapitre, les dimensions et les caractéristiques des matériaux constitutifs de cette structure ne seront pas données pour des raisons de confidentialité. Seules les caractéristiques magnétiques du ferrite et de l’hexaferrites sont précisées. Fréquence centrale (GHz) Bande passante (GHz) Pertes d’insertion (dB) Isolation (dB) Adaptation (dB) Champ de polarisation uniforme (HFSS) 9.3 1.3 0.6 -19 -21 Tableau II.4. Performances du circulateur polarisé uniformément. La réponse du circulateur obtenue à l’aide du logiciel HFSS est donnée sur la figure II.20. Les performances obtenues pour ces structures sont satisfaisantes : les pertes d'insertion sont inférieures à 1 dB dans une bande de fréquence exploitable de 1.3 GHz centrée sur 9,3 GHz (Tableau II.4). Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 74 S21 > -1 dB S12 < -15 dB 9.3 GHz Figure II.20. Réponse du circulateur polarisé uniformément en bande X : Paramètres S en fonction de la fréquence. III. 3. Influence de la non-uniformité du champ sur la réponse du circulateur Il est essentiel de pouvoir étudier la façon dont la non-uniformité du champ de polarisation peut affecter les performances des circulateurs à jonction-Y. Pour l’instant, nous avions supposé le champ de polarisation comme étant uniforme. Or, les profils de champ magnétique statique de polarisation permettent d’étendre cette nonuniformité au champ interne du matériau ferrimagnétique quelque soit sa forme. En effet, c’est le champ interne du matériau à aimanter qui doit être précisément déterminé quelque soit la géométrie de l’échantillon. De plus, lorsque les échantillons de ferrite utilisés dans les circulateurs à jonction-Y ne sont pas usinés sous forme ellipsoïdale, ce qui est le cas dans les circuits planaires hyperfréquence, l’hypothèse de champ démagnétisant uniforme n’est pas non plus vérifiée. Ainsi, le champ interne d’un matériau ferrimagnétique sera uniforme uniquement si le champ créé par les aimants est constant et si ce matériau est usiné sous forme ellipsoïdale, ce qui entraîne beaucoup de contraintes technologiques (usinage, encombrement, prix…). Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 75 Figure II.21. Champ interne (MagH) du ferrite calculé à l’aide du logiciel Maxwell 3D. Les profils du champ interne du ferrite est évalué grâce au logiciel commercial Maxwell 3D. À titre d’exemple, la figure II.21 est donnée pour montrer l’évolution spatiale du champ interne sur le plan supérieur du ferrite polarisé non-uniformément. L’intensité du champ interne varie spatialement suivant toutes les directions de l’espace de 103 A/m, soit dans le système CGS 12.5 Oe, jusqu’à 1.5 103 A/m, soit 18.8 Oe (Figure II.21). L’ordre de ces valeurs est en bon accord avec la théorie. En effet, pour un disque de ferrite de diamètre égale à 4 mm et d’épaisseur 1mm, l’équation II.4 donne un coefficient de démagnétisant N z qui vaut : N z = 1 − ( L / ϕ ). 1 + ( L / ϕ )2 −1/2 = 1 − (1 / 4). 1 + (1/ 4)2 −1/2 = 0.757 Ainsi, pour un champ appliqué égale à 980 Oe (Figure II.18) et un champ démagnétisant est égale à : H d = 4π N z .M s = 0.757 *1270 = 961.4Oe le champ interne, dont l’expression est donnée par l’équation II.1, est égale à : H int = H app + H d = 980 − 961 = 19Oe Cette intensité de champ correspond bien à celle calculée par Maxwell et c’est donc, ce champ qui va être considéré par HFSS afin d'évaluer la réponse en hyperfréquence du dispositif (Figure II.22). Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 76 Figure II.22. Réponse du circulateur en tenant compte de la non-uniformité du champ de polarisation : Paramètres S en fonction de la fréquence. La comparaison des performances des circulateurs polarisés uniformément et nonuniformément montre une dégradation de la bande passante du circulateur. Nous observons une dégradation au niveau des pertes d’insertion. Aussi, les critères de l’isolation et l’adaptation ne sont pas satisfaits, c'est-à-dire une isolation et une adaptation inférieures à 15 dB. L’étude magnétodynamique nous a donc permis de démontrer de manière théorique l’influence défavorable de la non-uniformité du champ sur les performances du circulateur. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 77 IV. MIGRATION VERS LA TECHNOLOGIE MICRORUBAN Pour atteindre les objectifs fixés de miniaturisation en technologie LTCC, il est primordial de réexaminer le choix de la conception de la structure et celui des matériaux utilisés. En effet, pour la technologie triplaque (Figure II.23), l’aimant samarium-cobalt (SmCo) est utilisé car il possède une excellente stabilité thermique lui assurant une meilleure qualité pour les applications les plus exigeantes. Bien que le Sm-Co soit l'aimant permanent le plus cher, son produit d'énergie, B×H, élevé lui a permis d’obtenir un succès commercial considérable. Aimant Sm-Co Ferrite Conducteur Ferrite Ferrite Substrat diélectrique Aimant Sm-Co Aimant Sm-Co Figure II. 23. Circulateur en technologie triplaque polarisé avec l’aimant Sm-Co. Or, cet aimant ne peut être fritté car il ne supporte qu’une température maximale de 300°C, d’où la nécessité de se tourner vers un aimant de type hexaferrite hexagonal de strontium SrFeO19. Ce dernier possède un champ d’anisotropie uniaxial ainsi qu’une aimantation à saturation élevés de 4320 G. (cf. Tableau II.1). Pour passer à la technologie microruban, le cœur de la structure du circulateur doit changer. En effet, elle se compose de trois lignes d’accès orientées à 120° les unes des autres et reliées à un disque central en or. Le disque de ferrite est inséré dans le substrat de diélectrique (drop-in) et placé sous le conducteur central. L’aimant de type hexaferrite est situé au dessus d’une couche épaisse diélectrique (communément appelé spacer). Il crée un champ magnétique de polarisation afin d’aimanter la matière ferrimagnétique selon l’axe des cylindres magnétiques (Figure II.24). Figure II. 24. Circulateur en technologie microruban polarisé à l’aide de l’aimant hexaferrite. La réponse du circulateur obtenue à l’aide du couplage magnétodynamique (HFSS+Maxwell 3D) est donnée sur la figure II.22. Les performances obtenues pour ces structures ne sont pas satisfaisantes : les pertes d'insertion sont supérieures à 1 dB et la bande de fréquence exploitable est détériorée. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 78 Ces mauvaises performances sont dues à la non uniformité du champ créé par l’aimant. Pour remédier à ces effets, il est nécessaire d'introduire le circuit de polarisation et le cœur du circulateur dans un boîtier en acier de type S300Pb (Figure II.25). Figure II.25. Le circulateur intégré dans le boîtier de type S300Pb. En effet, l’acier possède des caractéristiques magnétiques très avantageuses pour les applications micro-ondes. Sa forte perméabilité relative lui permet de servir de blindage au dispositif. De plus, sa surface fournit un support mécanique au dispositif et permet la canalisation du flux et améliore l'uniformité du champ (Tableau II.5). Hcentre (Oe) Hbords (Oe) Circulateur fabriqué en technologie microruban Sans le boîtier Avec le boîtier 9 5 43 64 Tableau II.5. Comparaison du champ au centre et aux bords du ferrite polarisé nonuniformément sans et avec le boîtier. Le circulateur se présente sous la forme d'un boîtier équipé de trois connecteurs servant d'entrée-sortie (Figure II.26). Le support permet le positionnement précis de chaque composant du circuit et sert aussi à fixer les connecteurs. Ces connecteurs relient les lignes 50 Ω du circulateur à d’autres dispositifs grâce à des câbles coaxiaux. 79 Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban Capot Aimant : Hexaferrite Spacer Ferrite/diélectrique cofrittés Boîtier : S300Pb Connecteurs Figure II.26. Les différentes pièces du circulateur fabriqué en technologie microruban et intégré dans le boîtier. Les paramètres S du circulateur intégré dans le boîtier sont simulés à l’aide de l’étude magnétodynamique. La réponse S21 de ce circulateur est de l’ordre 1.39 dB (Figure II.27) et est en bon accord avec les résultats de mesures (1.48 dB). Ces derniers ont été obtenus par Cobham, partenaire du projet IMICIMO, et par conséquent ils ne peuvent être décrits complètement pour des raisons de confidentialité. Figure II.27. Réponse du circulateur : S21 en fonction de la fréquence. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 80 V. PROBLEMATIQUE/BESOINS : EXISTE-T-IL DES APPROCHES NUMERIQUES PHENOMENES STRUCTURE ? CAPABLES PHYSIQUES DE PRENDRE EN COMPLEXES LIES A COMPTE LES CE TYPE DE Habituellement, dans les analyses électromagnétiques des dispositifs hyperfréquences à base de ferrites, plusieurs hypothèses simplificatrices sont émises pour faciliter les calculs et accélérer le temps des simulations mais surtout en raison de l'absence de modèle physique réaliste permettant de déterminer avec précision les phénomènes physiques complexes dans ce type de structure : - champs de polarisation non-homogènes, entraînant la non-uniformité du champ interne du ferrite, - zones non-saturés du ferrite, entraînant l’existence de domaines et d’interactions entre ces domaines pouvant modifier fortement le comportement dynamique du ferrite, - modes magnétostatiques. Ces études considèrent que le champ créé par un ou plusieurs aimants ainsi que le champ interne au matériau à aimanter ne varient pas dans l'espace. Or, nous avons montré que la variation spatiale des champs est une réalité. En outre, l’intensité du champ peut ne plus être assez forte pour saturer l’échantillon ferrimagnétique notamment à la périphérie de la jonction, là où le champ statique est le moins uniforme et le champ dynamique le plus intense. Tous les modèles proposés jusqu’alors supposent que le ferrite est saturé. À ce jour, il n’existe donc aucun simulateur électromagnétique capable de prendre en compte l’ensemble des phénomènes cités dont les conséquences sur les performances du dispositif sont souvent désastreuses : une réduction voire une disparition de la bande passante dès lors qu’une miniaturisation du dispositif est recherchée [II.6]. Figure II.28. Pics de discontinuités dans la réponse du circulateur polarisé non-uniformément. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 81 En effet, les travaux menés dans le cadre de la thèse de A. Guennou [II.6] ont permis de mettre en évidence les limites des hypothèses simplificatrices employées dans les logiciels commerciaux autorisant l’obtention des paramètres S d’un circulateur miniatures polarisé non-uniformément. En effet, des pics de résonnance sont observés expérimentalement dans la bande passante du dispositif (Figure II.28). Ces perturbations dues à la non-uniformité du champ interne, notamment la variation radiale de son intensité, ne sont pas prédites par le logiciel commercial HFSS contrairement à l’approche théorique proposée par A. Guennou [II.6] qui propose la substitution de la partie centrale du ferrite par un matériau amagnétique afin de pallier aux problèmes de réduction de bande et aux pics qui entraînent des coupures dans la bande de fréquence. Le développement d’une nouvelle approche permettant de tenir compte, dans un premier temps, de la non-uniformité du champ interne du matériau, ce dernier étant lié, via l'état d'aimantation, au champ statique de polarisation, s’avère nécessaire. Cette approche doit considérer les états d’aimantation des différentes régions du matériau. La substitution du tenseur de Polder, valable uniquement pour un matériau saturé et infini, par un nouveau modèle plus réaliste, est indispensable. Ce dernier devra être capable de modéliser avec précision le comportement dynamique des ferrites quelques soient leurs états d’aimantation. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 82 CONCLUSION À partir des résultats de simulations issus du logiciel commercial Maxwell 3D, nous avons évalué l’influence des différents paramètres géométriques et magnétiques (dimensionnement, hauteur, entrefer, forme, nombre et propriétés magnétiques) des aimants permanents sur le profil du champ statique de polarisation. Les différentes cartographies de champs obtenues nous ont permis de mettre en évidence la non-uniformité du champ créé par les aimants. Quelque soit la configuration en aimants employée (1 ou 2 aimants polarisant la matière ferrimagnétique), nous avons montré qu’aucun système de polarisation n’a permis l'obtention d'un champ complètement uniforme : des effets de bords subsistent. En effet, dans le cas d'une configuration symétrique, le champ bien que plus unidirectionnel varie spatialement dans l'entrefer. Lorsqu'un seul aimant polarise la structure, il faut tenir compte à la fois de la variation spatiale du champ mais aussi de l'orientation de ce dernier. De plus certaines zones de l’échantillon ferrimagnétique peuvent ne plus être saturées si le champ appliqué sur le ferrite n'est pas assez intense. Nous avons également vu qu'à partir du moment où le matériau ferrimagnétique à aimanter n’est pas un ellipsoïde, des champs démagnétisants non-uniformes apparaissent dans l’échantillon. Ainsi, même si le champ appliqué sur le matériau est uniforme, le champ interne du matériau varie spatialement. Ce champ doit donc être précisément déterminé quelque soit la géométrie de l’échantillon et sans se restreindre au champ statique de polarisation uniforme. En effet, c'est le champ interne du ferrite qui sert à évaluer les performances des circulateurs à jonction-Y. Une étude paramétrique parallèle a été consacrée à l’influence des dimensions et des caractéristiques des matériaux constitutifs du circulateur supposé polarisé uniformément (cf. Annexe C). L’étude magnétodynamique nous a permis d'évaluer l'influence de la non-uniformité des champs sur la réponse du dispositif. En effet, la non-uniformité du champ statique créé par des aimants permanents est un phénomène souvent négligé. Pourtant il affecte fortement la réponse du circulateur en réduisant voire supprimant la bande de fréquence exploitable du dispositif étudié. Il est donc nécessaire de développer une nouvelle approche prenant en compte cette non-uniformité du champ et plus généralement les propriétés statiques locales des différentes zones de l'échantillon de ferrite intégré au dispositif. Le chapitre suivant constitue le point de départ de cette nouvelle approche pour pallier aux problèmes cités. Dans cette optique, le champ interne du matériau ferrimagnétique est calculé à l’aide de la méthode numérique TLM qui sera modifiée afin de prendre en compte les caractéristiques anisotropes et dispersives des ferrites polycristallins quelque soit leurs états d’aimantation. Chapitre II : Conception de circulateurs à jonction-Y miniatures en technologie microruban 83 RÉFÉRENCES DU CHAPITRE II [II.1] Maxwell 3.D, Ansoft, 2003, http://www.ansoft.com [II.2] Opera 2D/3D, Cobham, http://www.vectorfields.com [II.3] CST EM Studio, http://www.cst.com/Content/Products/EMS/Overview.aspx [II.4] HFSS, Ansoft, 2003, http://www.ansoft.com [II.5] THALES Research & Technology, Thales, http://www.trt.thalesgroup.com [II.6] A. Guennou, B. Della, P. Quéffélec, P. Gelin, and J.L. Mattei, "Influence of the magnetic field nonuniformity on an X-band microstrip Y-junction circulator bandwidth: theory /experiment comparison", IEEE Transactions on Magnetics, vol. 43, n°6, pp. 26422644, June 2007. [II.7] R.I. Joseph, E. Schloemann, "Demagnetizing field in nonellipsoidal bodies", J. Appl. Phys., vol. 36, no 5, pp.1579-1593, May 1965. [II.8] P. P. Silvester, R. L. Ferrari, "Finite elements for electrical engineers", Cambridge University Press, New-York, 1983. [II.9] T. Weiland, "A Discretization Method for the Solution of Maxwell's Equations for Six-Component Fields", Electronics and Communications AEUE, vol. 31, no. 3, pp. 116–120, 1977. [II.10] EMPIRE XCcel, IMST, 2008, http://www.empire.de/ [II.11] A. Taflove, "The Finite-Difference Time-Domain Method," Computational Electrodynamics, Artech House, Boston-London, 1995. CHAPITRE III Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 88 Troisième Chapitre ÉTAT DE L’ART DES METHODES NUMERIQUES EN ELECTROMAGNETISME 89 I. Classification des Méthodes Numériques 90 II. Méthode rigoureuses 91 II.1. Equations intégrales 91 II.2. Approches pseudo-analytiques 91 II.3. Approches volumiques a. La Méthode des Différences Finies b. La Méthode des Éléments Finis c. La Méthode TLM 1. Principe de base 2. Tableau récapitulatif des étapes de la TLM 3. Caractéristiques 92 92 95 97 97 98 98 II.4. Tableau récapitulatif des domaines de solution 101 II.5. Tableau récapitulatif des méthodes rigoureuses 102 Atouts de la TLM 103 Conclusion 104 Références du chapitre III 105 Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 89 Troisième Chapitre État de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme Tout modèle numérique des phénomènes électromagnétiques possède ses limitations. Aucune méthode ne peut aujourd’hui prétendre à l’universalité cependant chacune possède des avantages pour une classe donnée de problèmes. Dans ce chapitre, nous classons d’abord les méthodes d’analyses électomagnétiques en trois grandes familles. Parmi elles, figure la famille des méthodes dites rigoureuses qui eux-mêmes sont classées en plusieurs catégories. Ces méthodes sont généralement utilisées pour résoudre les équations liées aux champs. Ceci est adapté à notre problématique qui concerne le calcul du champ interne du matériau ferrimagnétique. Or, avant de présenter la méthode de prise en compte des propriétés génerales du matériau étudié, nous developpons les approches volumiques actuelles et tenterons ensuite de dégager les avantages potentiels de l’utilisation de la méthode TLM (Transmission Line Matrix) dans ce contexte. Une fois le choix de cette méthode justifié, nous présentons, dans le chapitre suivant, la méthode de modification de celle-ci afin de tenir compte des propriétés anisotropes et dispersives des matériaux. Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 90 I. CLASSIFICATION DES METHODES NUMERIQUES La résolution des problèmes électromagnétiques qui nous intéresseront mettra essentiellement en jeu la propagation d’ondes. Pour présenter ce phénomène, référons-nous au célèbre principe d’Huygens-Fresnel [III.1]. Imaginons une source ponctuelle qui émet une onde électromagnétique comme la représente la Figure III.1 : Figure III.1. Illustration du principe d’Huygens-Fresnel. L’état de cette onde, à un instant donné, est représenté sur une surface d’onde qui est une surface équiphase. Huygens émet l’hypothèse que chaque point de cette surface se comporte alors comme une source secondaire qui réémet une onde électromagnétique, comme le ferait un obstacle heurté par une onde électromagnétique. Dès lors, nous pouvons considérer que tout problème de propagation d’une onde électromagnétique est, fondamentalement, un problème de diffraction. Ainsi, la majorité des problèmes électromagnétiques peut être assimilée à un problème de diffraction d’une onde par un obstacle. Cette manière de concevoir les problèmes électromagnétiques s’applique aussi bien à des phénomènes guidés que rayonnés. Le critère de classification des méthodes d’analyse électromagnétique est le rapport entre les dimensions significatives de l’objet par rapport à la longueur d’onde. Nous pouvons alors discerner trois grandes familles : 1. Lorsque ces dimensions sont très inférieures à la longueur d’onde, les équations de Maxwell sont approchées par les méthodes dites « quasi-statiques ». Elles reposent sur le fait que les courants de déplacements sont négligés par rapport aux courants réels. Ces courants correspondent à des variations temporelles lentes, c’est pourquoi ces méthodes sont limitées à l’analyse de problèmes dont la fréquence est généralement inférieure au mégahertz. Nous ne nous intéresserons pas davantage à cette famille de méthodes puisque son domaine d’applications ne convient pas aux domaines d’analyses qui nous intéressent (fréquences supérieures à trois Gigahertz). 2. Lorsque les dimensions du problème sont de l’ordre de la longueur d’onde, aucune approximation des équations de Maxwell n’est possible. Les méthodes à formulation rigoureuse, telles que la méthode FDTD (Finite-Difference Time-Domain) [III.2] ou la méthode TLM (Transmission Line Matrix) [III.3] ou la FEM (Finite Element Method) [III.4] ou la méthode des équations intégrales [III.5], sont alors employées. Remarquons que le terme « rigoureuse » peut porter à confusion. Dans la présente thèse, ce mot sera utilisé pour traduire l’expression anglaise « Full-Wave Methods ». Il s’agit de méthodes basées sur les équations dynamiques de Maxwell avec la prise en compte de toutes les composantes des champs pertinentes. Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 91 3. Enfin, lorsque les dimensions sont très supérieures à la longueur d’onde, nous faisons appel aux méthodes asymptotiques [III.6], [III.7]. Elles reposent sur un développement asymptotique de la solution de l'équation d'onde. Dans le cadre de ce chapitre, nous allons nous intéresser au principe des méthodes « rigoureuses ». II. METHODE RIGOUREUSES Les équations de Maxwell ou ses formes dérivées ne peuvent pas se résoudre analytiquement, sauf dans certains cas relativement simples. La résolution des problèmes de champs passe le plus souvent par une approche numérique. Il existe un grand nombre de méthodes numériques dites « rigoureuses » pour résoudre les équations liées aux champs. Elles peuvent être classées en plusieurs catégories en fonction du type de formulations associées au problème. La formulation d’un problème électromagnétique est le résultat d’une manipulation des équations de Maxwell aboutissant à la résolution numérique d’une forme équivalente du problème donné. Cette forme est généralement simplifiée et appropriée à certains types de problème. Il faut souligner que la formulation est une étape cruciale car elle influence, pour une grande part, la précision des résultats obtenus par la méthode numérique. Enfin, nous pouvons noter que la procédure numérique, choisie afin de résoudre telle ou telle formulation, peut nous mener à deux cas de figures bien distincts : la résolution d’un système linéaire (résolution implicite) ou la résolution itérative d’une forme explicite des inconnues. Les formulations les plus courantes sont : - Les équations intégrales ou fonctions de Green, - les approches pseudo-analytiques ou hybrides, - les approches volumiques. II.1. Equations intégrales La première catégorie de formulation repose sur les équations intégrales. Ces équations sont obtenues par manipulations des équations de Maxwell ainsi que l’utilisation de la solution fondamentale (la fonction de Green) de l’opérateur du problème. En effet, la méthode des équations intégrales [III.5] consiste à déterminer les sources de courant induites dans une structure excitée par une source connue, en mettant sous la forme d’une équation intégrale (d’où le nom de la méthode) la relation entre les courants induits, la fonction de Green et la source. La solution des équations intégrales peut être déterminée à l’aide de procédures numériques basées généralement sur la MoM (Method of Moments, « méthode des moments ») [III.8]. Il existe également une déclinaison des équations intégrales qui peut être établie à l’aide d’une formulation portant uniquement sur les interfaces, ce qui correspond à la BEM (Boundary Elements Method, « méthode des éléments de frontière ») [III.9]. II.2. Approches pseudo-analytiques ou hybrides Ces formulations doivent leur nom simplement au fait qu’elles allient solutions analytiques et numériques. Ce sont des méthodes numériques qui se proposent de décomposer l’équation d’onde, en termes de champs ou de potentiels, suivant des fonctions de bases liées à la géométrie du problème. Généralement, ces techniques emploient une décomposition modale, c’est-à-dire qu’elles approchent les champs ou les potentiels à déterminer par une somme de modes pondérés par des coefficients à calculer. Puis, en imposant des conditions Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 92 aux limites en un nombre de points égal au nombre d’inconnues (ou par la méthode des moindres carrés) et en appliquant une procédure d’orthogonalisation, un système d’équations linéaires peut être exprimé. Enfin, la résolution de ce système permet l’obtention des coefficients de pondération des modes. Des méthodes telles que le raccordement modal (MM pour Mode Matching) [III.10] ou encore la méthode des lignes (MoL pour Method of Line) [III.11] sont basées sur ce concept. Citons la SDA (Spectral Domain Approach) [III.12] qui est également une méthode hybride. Le domaine de solution de ces méthodes est typiquement fréquentiel. Elles présentent les avantages d’avoir un coût de calcul relativement bas ainsi qu’une convergence relativement rapide. Toutefois, de part leur fondement, elles sont assez limitées quant à la généralité des objets à considérer et elles exigent un traitement analytique souvent lourd. Nous allons maintenant nous intéresser à la dernière formulation de méthodes rigoureuses, celle des méthodes volumiques. II.3. Approches volumiques Nous pouvons distinguer deux catégories de méthodes volumiques ; d’un côté celles où les équations de Maxwell sont résolues localement dans un volume découpé en cellules, telles que la méthode FDTD (Finite Difference Time Domain) [III.2] ou la méthode TLM (Transmission Line Matrix) [III.3], et de l’autre côté celles où est établie une forme variationnelle de ces équations sur tout le volume d’étude comme pour la FEM (Finite Element Method) [III.6]. II.3.a. Méthode des Différences Finies La méthode des différences finies consiste à approcher les dérivées spatiales par des différences finies centrées : df 1 ≅ f dx ∆x ∆x x+ − 2 ∆x f x− 2 (III.1) avec une erreur qui est de l’ordre de O(∆x²) pour les différences finies centrées. En appliquant l’équation (III.1) à l’équation de Laplace, il est possible de résoudre de nombreuses applications dans le domaine électrostatique telle que l’étude des guides propageant des modes TEM ou quasi-TEM. En outre, le temps peut être traité de la même manière que l’espace. La méthode des différences finies permet alors d’étudier des champs qui varient dans le temps, en approchant les équations de Maxwell à l’aide de (III.1). Ainsi, l’étude de structures sur une large bande de fréquences peut se faire en une seule simulation. Dans un milieu de permittivité ε et de perméabilité µ, les équations rotationnelles de Maxwell sont données par les relations suivantes : ∂H ( r , t ) ∇ × E ( r , t ) = −µ ∂t ∂E ( r , t ) ∇ × H (r ,t ) = ε + J (r ,t ) ∂t (III.2) (III.3) Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 93 où ∇ désigne l’opérateur nabla1, x le produit vectoriel, E le champ électrique, H le champ magnétique, et J la densité de courant électrique. Dans un milieu linéaire, isotrope, sans pertes et sans source, ces équations fournissent six relations scalaires aux dérivées partielles. Par exemple, dans un repère cartésien l’équation (III.2) donne suivant x : ∂H x ∂E y ∂Ez = − ∂t ∂z ∂y µ (III.4) Il est bien sûr possible d’obtenir des équations équivalentes dans d’autres systèmes de coordonnées, mais dans ce cas l’équation (III.4) devient nettement plus complexe. La méthode FDTD repose sur un échantillonnage de l’espace en cubes. La plupart du temps, les simulateurs basés sur la méthode FDTD utilisent l’algorithme et la cellule (Figure III.2) proposés par Yee en 1966 [III.13]. Par la suite, Taflove et Brodwin [III.14] ont activement participé au développement cet algorithme et en 1977, Weiland [III.15] a dérivé un nouveau schéma de la méthode FDTD (Finite Integration Technique) en utilisant la forme intégrale des équations de Maxwell. En appliquant l’équation (III.1), la relation (III.4) peut s’écrire comme suit : H x( n +1/ 2) ( i, j + 1/ 2, k + 1/ 2 ) − H x( n −1/ 2) ( i, j + 1/ 2, k + 1/ 2 ) = ∆t E yn ( i, j + 1/ 2, k + 1) − E yn ( i, j + 1/ 2, k ) E zn ( i, j + 1, k + 1/ 2 ) − E zn ( i, j , k + 1/ 2 ) − µ∆z µ∆y (III.5) Les indices (i,j,k) indiquent la position selon (x,y,z) et n représente l’indice temporel. ∆t désigne le pas temporel et les ∆i (i ∈ {x,y,z}), les dimensions de la cellule de Yee (Figure III.2). Dans la cellule de Yee il est possible d’exprimer la composante Hx(n+1/2) en fonction de la valeur des autres composantes de champ à des temps antérieurs. Il en va de même pour les cinq autres composantes du champ électromagnétique. L’algorithme de Yee livre ainsi une forme explicite des inconnues et évite une résolution par inversion de matrices. z/∆z Ey (i,j,k+1) Hz Ex Hy Composantes de E le long des bords de la cellule Composantes de H sur les faces de la cellule Ex Ey Ez Ez Hx Hy Ey Hx Ez (i,j,k) x/∆x 1 signifie petite harpe en grec. (i,j+1,k) Hz Ex Ex (i+1,j,k) y/∆y Ez Ey (i+1,j+1,k) Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 94 Figure III.2. Cellule de Yee utilisé par la grille FDTD en trois dimensions. Il faut tout de même noter que les différentes composantes sont déterminées à des endroits différents et à des temps décalés, ce qui donne lieu à certaines difficultés lors de la définition des conditions aux limites. Par exemple, les parois électriques et magnétiques ne peuvent pas être alignées parfaitement. De même, les conditions à l’interface entre deux diélectriques s’appliquent sur des composantes décalées par un demi pas spatial et temporel. Enfin, d’après [III.2], l’algorithme de la méthode FDTD exige que le pas temporel ait une limite spécifique relative aux dimensions spatiales de la cellule de Yee. Cette limite est nécessaire afin d’éviter des instabilités numériques. Pour le cas d’un maillage cubique, le critère est donné par : ∆l ∆t ≤ c 3 (III.6) avec c la vitesse de la lumière dans le milieu considéré, ∆t le pas temporel et ∆l la dimension de la cellule suivant x, ou y, ou z. La méthode FDTD est basée sur un échantillonnage de l’espace qui doit être fini. Ainsi, elle est adaptée à l’étude de structures fermées (guides d’ondes et cavités). Pour pouvoir également étudier les structures ouvertes comme les antennes, le maillage FDTD doit être limité par des conditions absorbantes qui simulent la troncature spatiale de manière à éviter des réflexions parasites. Différents types de conditions absorbantes [III.16], [III.17] ont été développées ces dernières décennies avec plus ou moins de succès, mais aucune n’a connu le rayonnement des PML (Perfectly Matched Layers) créées par Bérenger en 1994 [III.18]. Les PML sont aujourd’hui utilisées dans de nombreuses méthodes numériques, car elles ont l’énorme avantage de présenter un coefficient de réflexion très faible sous n’importe quelle incidence, indépendamment de fréquence, ainsi que de requérir une mise en œuvre relativement simple. Enfin, dans le cadre de l’utilisation de telles frontières, les techniques volumiques ne se prêtent pas à un calcul direct des champs lointains d’objets rayonnants. La transformation dite « champs proches-champs lointains » [III.19], basée sur le théorème d’équivalence, doit alors être utilisée afin de palier ce problème. Les principales sources d’erreurs de la méthode FDTD proviennent de la dispersion numérique, de la résolution spatiale et de la troncature temporelle. Le phénomène de dispersion est dû au caractère discret du modèle. En effet, le modèle numérique transforme un problème physique dans un espace-temps continu en un problème discret dans un espacetemps échantillonné. Il faut donc choisir une taille maximale de la maille (∆lmax), en dessous de laquelle les effets dispersifs pourront être négligés [III.2]. Le choix de la taille de la cellule est au moins 10 fois plus petite que la longueur d'onde la plus faible (λmin) envisagée pour la simulation, soit : ∆lmax = λmin/10. Ce critère empirique découle du fait qu’échantillonner produit une erreur de vitesse dans le modèle numérique, que l’on appelle erreur de dispersion. Cette erreur engendre un effet de distorsion sur les signaux car elle dépend de la fréquence mais également de la direction de propagation. Ainsi, le modèle numérique de propagation d’ondes de la méthode FDTD dans un milieu isotrope et non-dispersif est donc anisotrope et dispersif. Dans [III.2], Taflove souligne le fait que la dispersion est minimale suivant la diagonale et maximale dans la direction axiale. Malgré le respect des critères de dispersion et de stabilité, il est possible de rencontrer des erreurs dues à un maillage localement trop grossier comme au voisinage d’une arête ou au voisinage de formes curvilignes. Dans ce cas, il est envisageable de s’affranchir de cette contrainte au prix d’une complication locale de l’algorithme FDTD [III.20], [III.21]. Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 95 Enfin, l’arrêt du processus itératif engendre une erreur de troncature. La troncature d’un signal par une fenêtre d’une durée T revient à convoluer le spectre de ce signal par un sinus cardinal dont la largeur des lobes est inversement proportionnelle à T. L’effet de la convolution s’estompe avec le nombre d’itérations. Comme d’autres approches volumiques, la méthode FDTD est très gourmande en termes de ressources informatiques. Cependant, elle présente l’avantage d’employer un algorithme très simple et stable, qui ne dépend pas de la géométrie du problème, et qui peut s’appliquer à des problèmes inhomogènes quelconques. De plus, cette méthode décrit directement l’évolution temporelle du système étudié et permet ainsi de « suivre » comment les champs se propagent. Malheureusement, le traitement des milieux dispersifs à pertes peut poser un problème dans la mesure où des besoins importants en ressources informatiques sont nécessaires [III.22]. En effet, dans ces milieux les réponses temporelles sont décrites à l’aide d’intégrales de convolution. Par conséquent, le calcul du champ électromagnétique exige de garder en mémoire la valeur du champ aux périodes antérieurs. La méthode TLM, de même type que la méthode FDTD, sera exposée un peu plus en détails ultérieurerement. II.3.b. Méthode des Éléments Finis La méthode des éléments finis a connu un large développement lors des années soixante-dix et elle est devenue très populaire dans de nombreux domaines de la physique grâce à sa capacité à s’appliquer à des géométries complexes. Le principe de cette méthode consiste à rendre stationnaire une fonctionnelle généralement sous forme intégrale - associée au problème original. La FEM est une approche variationnelle dont la solution est trouvée numériquement par décomposition en éléments finis (Figure III.3), c’est-à-dire par décomposition en sous-domaines, du volume de calcul. Déterminer la fonctionnelle associée à un type de problème est généralement mathématiquement compliqué. Cependant, les fonctionnelles des problèmes les plus classiques peuvent se trouver dans de nombreux ouvrages [III.6]. Une fonctionnelle peut s’écrire sous la forme suivante : F ( f ( x, y, z ) ) = ∫ Φ f ( x, y, z ) , f ' ( x, y, z ) ,... d Ω Ω (III.7) où f est la fonction inconnue, c’est-à-dire celle qui correspond à la solution du problème original et Φ désigne un opérateur. Si le problème est simple, une première technique numérique peut être employée : elle consiste à décomposer la solution en fonctions de base, définies sur l’ensemble du domaine de calcul, pondérées par des coefficients qui constituent les nouvelles inconnues du problème. Cette approche s’appelle la méthode de Rayleigh-Ritz. Cependant, si le problème est plus complexe, il n’est pas possible d’utiliser des fonctions de bases définies sur la totalité du domaine de calcul. Dans ce cas, le volume de calcul est décomposé en éléments simples tels que les triangles (2D) ou les tétraèdres (3D) (Figure III.3). A l’intérieur de chaque sous-domaine, la fonction inconnue de la fonctionnelle est exprimée par une fonction de base, qui est très souvent de type polynomiale dont les coefficients forment les inconnues. Toutefois, en FEM, il est préférable de choisir la valeur de la fonction en certains points, appelés éléments nodaux (Figure III.3), comme paramètres variationnels. Cela permet d’assurer la continuité de la fonction d’un élément à un autre mais fait apparaître des solutions parasites qui sont éléminées par l’approche des éléments d’arrêtes [III.22]. Ainsi, la fonction inconnue peut être exprimée par : 96 Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme f = ∑ α i fi i (III.8) où les αi et fi représentent respectivement les fonctions interpolatrices et les paramètres variationnels. L’étape suivante consiste à introduire l’équation (III.8) pour tous les sousdomaines dans la fonctionnelle F, qui se décompose alors en autant d’intégrales calculées sur chaque élément j : ( F fi N ef ( x, y , z ) ) = ∑ ∫ j élément Φ ∑ α i fi i j ( x, y , z ) d Ω j (III.9) avec Nef le nombre d’éléments finis. Il s’agit maintenant d’exprimer la forme variationnelle de F (δF) en calculant les dérivées partielles par rapport aux paramètres variationnels et en rendant celles-ci stationnaires : ( ∂F f1 , f 2 ,...., f N ∂f i ef ) =0 i =1,2,...,n (III.10) dans laquelle n désigne le nombre de nœud libres. L’expression ci-dessus se réduit à un système d’équations linéaires qui peut s’exprimer sous la forme matricielle suivante : Φ ij f j = gi (III.11) La stationnarité simultanée de la forme variationnelle pour tous les éléments génère un système matriciel dont les inconnues sont les valeurs de la fonction cherchée en certains points (éléments nodaux). éléments nodaux (paramètres variationnels) a b Figure III. 3. Exemple d’éléments finis : (a) Triangle (2D) du premier ordre. (b) Tétraèdre (3D) du second ordre. Tout comme la MoM, il n’existe pas de critère quant à la dimension maximale de la maille. Nous pouvons donc choisir des tailles de mailles de l’ordre de λ/2, ou moins, suivant le problème à modéliser. Elle doit également employer des conditions aux limites absorbantes afin de limiter artificiellement le volume de calcul. De plus, si le champ lointain doit être calculé, une combinaison avec d’autres méthodes doit être alors effectuée [III.23]. Ceci représente un coût de calcul important en termes de ressources informatiques. Cependant, ces défauts sont compensés par un algorithme également très simple, qui ne dépend pas de la 97 Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme géométrie du problème et qui peut s’appliquer à des problèmes inhomogènes quelconques exactement comme pour les méthodes FDTD et TLM. Le domaine de solution de la FEM est typiquement fréquentiel. Toutefois, plusieurs versions temporelles ont été crées [III.24] dans le but de répondre au besoin croissant de simuler les phénomènes électromagnétiques dans le régime transitoire. Il faut cependant faire attention quant au choix de telle ou telle version car elles ne présentent pas les mêmes caractéristiques de dispersion et de stabilité. Dans [III.25], le lecteur pourra trouver une comparaison de la stabilité de différentes versions temporelles de la FEM. Par ailleurs, comme pour la FEM, la TD-FEM (Time Domain Finite Element Method) doit clore son domaine de calcul par des PML [III.18] (Perfectly Matched Layers) dans le cas de problèmes ouverts. Jusqu’à très récemment, seul le premier ordre des PML pouvait être mis en œuvre dans le domaine temporel. Grâce à Z. Lou et al. [III.26], le second ordre a pu être réalisé et a permis d’obtenir de meilleurs résultats. Ce point est crucial car l’utilisation de PML efficaces permet de réduire le domaine de calcul d’une méthode volumique de manière conséquente. Enfin, la FEM peut être appliquée typiquement à l’analyse de discontinuités, à la caractérisation de guides ou encore à la dosimétrie. Elle est également souvent utilisée dans les problèmes de couplage électromagnétique. II.3.c. Méthode TLM (Transmission Line Matrix) II.3.c.1. Principe de base Inventée par P.B. Johns et R.L. Beurle en 1971 [III.27], la méthode TLM est une méthode de type volumique et temporelle, c’est-à-dire que les équations de Maxwell (Annexe D et E) sont échantillonnées dans l’espace ainsi que dans le temps comme pour la méthode FDTD. Cette résolution des problèmes dans le domaine temporel permet de caractériser des structures sur une large bande de fréquences en une seule simulation. Cependant, alors que la méthode FDTD est basée sur une résolution des équations de Maxwell d'après un schéma différentiel, la méthode TLM repose sur le principe de Huygens en faisant l'analogie entre la propagation des ondes électromagnétiques dans un milieu, et la propagation des tensions et des courants dans un réseau de lignes de transmissions. Cette analogie est fondée sur le fait que les équations de Maxwell et l'équation des télégraphistes sont des équations de même type. De ce fait, la méthode TLM est qualifiée de « physique ». Le lecteur, intéressé par l’évolution de la méthode TLM, lira la synthèse écrite par Hoefer [III.28]. Ici, nous ne donnerons pas plus de précisions concernant les développements précédents la publication de Johns en 1987 [III.29], où il est question de la mise en place d’un nouveau type de nœud, le nœud condensé symétrique (SCN) représenté en Figure III.4 : y V7 V12 V4 x V2 z V3 V10 V6 V11 V9 V1 V8 V5 Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 98 Figure III.4. Cellule de base (SCN) de la méthode TLM 3D. Contrairement aux formulations des nœuds qui le précédèrent, celle du nœud SCN découle de l'association des équations de Maxwell et de la conservation de l'énergie. Il est constitué de six accès, chacun alimenté par deux tensions de polarisations perpendiculaires. Ainsi, les tensions incidentes et réfléchies du nœud TLM sont représentées par les vecteurs [a] et [b]. Ils sont détaillés dans la thèse de Peña [III.30] et sont reliés par la relation suivante : [ b]( n +1/ 2) = [S][a ]( n −1/ 2) (III.12) où (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t représentent les temps où le vecteur correspondant est déterminé. ∆t désigne le pas temporel de la méthode TLM. La matrice [S] représente la matrice de diffusion ou de répartition de ce nœud. Les vecteurs [a], [b] et la matrice [S] sont d’ordre douze pour une cellule cubique et un milieu homogène isotrope. Dans le cas d’une cellule non-cubique ou d’un milieu plus général, six bras réactifs, ou stubs, sont ajoutés au centre de la cellule, ce qui porte à dix-huit l’ordre de ces grandeurs. D’autres nœuds ont été également développés ces dernières années et le lecteur pourra trouver une synthèse des différentes cellules en [III.31]. Traditionnellement, la formulation de la méthode TLM a été élaborée en termes de matrices. Cependant, il est possible d’employer un algorithme complètement explicite, le développement de l’algorithme est exposé en détails dans les annexes F et G afin de bien comprendre le schéma numérique qui en découle et le déroulement de cette méthode. Cet algorithme, décrit à l’aide du Tableau III.1, peut être déduit à partir des équations de Maxwell sous forme intégrale, comme l’ont montré Peña et Ney [III.32]. 99 Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme II.3.c.2. Tableau récapitulatif des étapes de la TLM Etape Description Schéma a12, a7 y I À l'instant (n-1/2)∆t, une excitation est injectée au moyen de tensions incidentes (impulsions) sur les ports de certains nœuds. x z a11, a10 a3 , a6 a9 , a8 II Ensuite à l'instant n∆t, une diffusion se produit localement à ces nœuds. Le champ électromagnétique est déterminé au centre des cellules à partir d’une combinaison linéaire des tensions incidentes. y III a1 , a5 x z E,H y Puis à l'instant (n+1/2)∆t, des tensions réfléchies sont générées. Elles sont calculées à l’aide des composantes du champ électromagnétique et des tensions incidentes. b12, b7 x b2, b4 z b3, b6 b9, b8 IV a2 , a4 b11, b10 b1, b5 Enfin, les tensions réfléchies deviennent à leur tour incidentes sur les nœuds voisins pour l'itération suivante. Tableau III.1. Étapes de l’algorithme TLM. II.3.c.3. Caractéristiques Comme toutes les méthodes numériques temporelles (FEM-TD, FDTD, …), la TLM n’échappe pas à l'erreur de troncature et à la dispersion numérique. Ces erreurs sont dues à la discrétisation spatio-temporelle finie. Comme nous l'avons vu, en réalité les phénomènes physiques se déroulent dans un espace-temps continu. Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 100 La modélisation est un modèle basé sur une discrétisation spatio-temporelle finie de phénomènes continus, l’objectif étant d’obtenir le modèle le plus proche possible de la réalité. Néanmoins des erreurs subsistent, le but étant de les rendre négligeables. Une solution consiste à réduire les erreurs éventuelles en raffinant le maillage de telle sorte à avoir des cellules infiniment petites. Dans la réalité ce n’est pas possible car cette méthode requiert des ressources informatiques beaucoup trop importante (mémoire, temps de calcul). Un choix s’impose donc, l’utilisation d’une cellule de taille maximale en dessous de laquelle la dispersion devient négligeable. Les dimensions d’une maille ou cellule TLM doivent donc respecter le critère de dispersion afin de pouvoir négliger les effets dispersifs de la méthode. Comme pour la méthode FDTD, il faut donc choisir une taille maximale de la maille (∆lmax) environ égale à : ∆lmax = λmin 10 (III.13) De plus, de façon à limiter le nombre d’itérations et donc le temps de calcul de la simulation, nous nous plaçons au pas temporel maximal. Dans le cas de notre cellule cubique SCN, le pas temporel maximal ∆tmax est défini de la façon suivante : ∆tmax = ∆lmax 2c0 (III.14) À ce stade, nous avons passé en revue les principales méthodes rigoureuses. Dans le but de comparer plus facilement les avantages et inconvénients des techniques évoquées et de leur domaine de solution, nous proposons de dresser, dans la prochaine partie, un petit bilan à l’aide de deux tableaux récapitulatifs (Tableau III.2 et Tableau III.3). Le lecteur, intérressé par les détails de l’algorithme, lira les annexes E et F. 101 Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme II.4. Tableau récapitulatif des domaines de solution Domaine de solution Avantages Inconvénients - efficacité pour une caractérisation à bande étroite. Fréquentiel - efficacité pour les milieux dispersifs (dépendance fréquentiel des paramètres constitutifs). - Paramètres utiles (Z, S) directement calculés. - Inefficacité pour des caractérisations sur une large bande de fréquences. - Inadaptation aux problèmes : o Non linéaires o Non stationnaires - Efficacité pour les milieux à perte. - Solution transitoire directement disponible - Caractérisation sur une large bande de fréquences en une exécution. Temporel - Possibilité d’introduction de nonlinéarité et de non-stationnarités sans complication excessive de l’algorithme de base (FDTD TLM). - Complications pour le traitement des milieux dispersifs. - Nombre d’itérations prohibitif dans le cas de maillage fin et/ou structures à haut facteur de qualité. - Forme explicite de la solution => Ce qui évite une inversion de matrice. Tableau III.2. Avantages et inconvénients des domaines de solution. 102 Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme II.5. Tableau récapitulatif des méthodes rigoureuses Formulation Equations Intégrales, Fonctions de Green Equations différentielles Méthode variationnelle Méthode physique Méthodes pseudoanalytiques Méthodes MoM, BEM Domaine de solution Typiquement fréquentiel. Avantages Inconvénients - Echantillonnage uniquement des sources. - Formulation uniquement sur les interfaces pour la BEM. - Conditions d’espace libre contenu dans la formulation. - Champs lointains peut être calculés directement. - Fonction de Green difficile à déterminer pour des formes géométriques arbitraires. - Problèmes de singularité de la fonction de Green - Traitement analytique lourd. - Matrices résultantes remplies. - Problèmes de stabilité dans le domaine du temps. - Algorithme très simple. - Algorithme indépendant de la géométrie. - Peut s’appliquer à des problèmes inhomogènes quelconques. - Algorithme stable. - Mêmes que FDTD (excepté pour la stabilité). - Matrices résultantes creuses. - Echantillonnage de tout l’espace de travail. - Nécessité d’employer des conditions aux limites absorbantes. - Grand coût de calcul. - Champs lointains calculés indirectement. FDTD Typiquement temporel, mais existe aussi dans le domaine fréquentiel (FDFD). FEM Typiquement fréquentiel. TLM Typiquement temporel, mais existe aussi dans le domaine fréquentiel. - Mêmes que FDTD. - Naturellement propice aux techniques de segmentations. - Mêmes que FDTD. Typiquement fréquentiel. - Coût de calcul relativement faible. - Convergence relativement rapide. - Numériquement très efficace. - Traitement analytique lourd. - Impossibilité d’analyser des objets de formes géométriques quelconques. ML, SDA - Mêmes que FDTD. - Problèmes de stabilité dans le domaine du temps. Tableau III.3. Classement des méthodes « rigoureuses » par leur formulation (Tableaux inspirés de [III.33]). Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 103 III. ATOUTS DE LA TLM La méthode TLM présente une grande similitude avec la méthode FDTD, bien que ses principes de base soient fondamentalement différents. Les deux méthodes échantillonnent l’espace et le temps de façon similaire, et de ce fait, elles peuvent être utilisées pour résoudre les mêmes types de problèmes. La méthode TLM est employée à l’analyse de tous types de problèmes tridimensionnels au même titre que la FDTD. Deux bons logiciels, basés sur la méthode TLM, nommés CST Microstripes et Mefisto 3D, sont distribués commercialement pour l’analyse de diverses structures hyperfréquences. De plus, la version 2D de Mefisto peut être téléchargée gratuitement via internet [III.34]. Du fait de leur grande ressemblance, la méthode TLM présente à peu près les mêmes limitations que la méthode FDTD. Elle requiert l’emploi des PML de Bérenger [III.18] afin de limiter son domaine de calcul. Toutefois, il n’est pas aisé de mettre en place ces conditions aux frontières en méthode TLM à cause de problèmes d’instabilités [III.31]. D’après [III.35], il semblerait que ces instabilités pourraient venir de solutions non physiques [III.36], [III.37] engendrées par le modèle TLM. Toutefois, de récents travaux [III.35] ont largement contribué à améliorer la stabilité des PML en méthode TLM. En outre, comme toute méthode volumique elle n’est pas non plus adaptée au calcul direct de champs lointains. Ses principales sources d’erreurs sont également l’erreur de résolution spatiale, l’erreur de troncature temporelle (phénomène de Gibbs) ainsi que la dispersion numérique. Il existe des techniques (maillage variable, par bloc ou non-orthogonal [III.38]) qui permettent de palier certaines erreurs de résolution spatiales au prix d’une complication locale de l’algorithme. Comme pour la méthode FDTD, il faut choisir une taille maximale de la maille (∆lmax) qui soit environ égale à λmin/10, afin de pouvoir négliger les effets dispersifs de la méthode. Il est à noter que Nielsen et Hoefer ont montré en [III.39] que la dispersion était minimale dans la direction axiale et maximale suivant la diagonale. La situation est inversée par rapport à la méthode FDTD. Enfin, malgré leurs analogies, il existe bien des différences entre ces deux méthodes. Par exemple, dans un milieu en présence d’un diélectrique, le nœud HSCN [III.40] de la méthode TLM semble être le plus précis d’après [III.31]. Cependant, le nombre de variables à stocker n’est pas le même, six pour la méthode FDTD contre quinze pour le nœud HSCN et dix-huit pour le nœud SCN. Enfin, le fait d’avoir le champ électrique et magnétique aux mêmes endroits en méthode TLM peut s’avérer être un avantage certain lors de la prise en compte de parois ou de milieux anisotropes. Quant à la méthode des éléments finis, elle ressemble moins à la méthode TLM que la méthode FDTD. Toutefois, elle présente certaines limitations comparables à celles de la méthode TLM. Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 104 CONCLUSION La méthode TLM peut donc avoir de nombreux atouts qui lui donnent une place de choix, dans notre contexte, par rapport aux autres méthodes d’analyse numérique. Cette méthode présente quelques désavantages concernant la dispersion de la vitesse de propagation liée à la valeur de la maille de base qui affecte les hautes fréquences. Notons aussi que le temps de calcul et la taille de mémoire nécessaires augmentent considérablement avec la complexité de la structure étudiée. Néanmoins cette méthode présente des avantages dont les principaux sont listés cidessous : - L’aspect dynamique permet de suivre à tout instant en tout point l’évolution d’une onde électromagnétique se propageant dans des milieux très divers, transistoire inclus. - La caractérisation d’un dispositif se fait sur une large bande de fréquence en une seule simulation et ce grâce à l’application de la transformé de Fourier de la réponse temporelle. - Le caractère condensé de la cellule permet une meilleure description des frontières et moins de dispersion que la FDTD pour la même taille de cellule. Cependant, au prix d'un plus grand nombre de variables. - Etant synchronisée sur un phénomène de propagation d'ondes locales, la TLM travaille toujours exactement au pas temporel maximum donné par le critère de Courrant-LéviStrauss. - Grâce à la formulation de généralisation des nœuds issue directement des équations de Maxwell [III.32], cette méthode peut donc traiter des milieux anisotropes et dispersifs tout en permettant l’étude de structures complexes. L'enjeu de nos travaux sur le plan de la modélisation est de proposer aux concepteurs, un simulateur électromagnétique capable de prendre en compte un grand nombre de phénomènes physiques dont les logiciels commerciaux actuels ne sont pas en mesure de prédire. La méthode TLM a été efficace pour modéliser des structures électromagnétiques comportant des milieux complexes. Mais elle n’est pas capable de modéliser sous sa forme classique les ferrites ou tout autre matériau anisotrope et dispersif. D’où la nécessité de modifier cette méthode afin de traiter tout type de matériau. Ceci fera l’objet du chapitre suivant. Chapitre III : Etat de l’art des méthodes numériques en électromagnétisme 105 RÉFÉRENCES DU CHAPITRE III [III.1] A. Maréchal, M. Françon, "Diffraction-Structure des Images-," Influence de la cohérence de la lumière, Masson & Cie Editeurs, Paris, Chap. I, 1970. [III.2] A. Taflove, "The Finite-Difference Time-Domain Method," Computational Electrodynamics, Artech House, Boston-London, 1995. [III.3] D. G. Swanson Jr, W. J. R. Hoefer, "Microwave Circuit Modeling Using Electromagnetic Field Simulation," Artech House, Boston-London, pp. 67-73, 2003. [III.4] P. P. Silvester, R. L. Ferrari, "Finite elements for electrical engineers," Cambridge University Press, New-York, 1983. [III.5] J. H. Wang, "Generalized Moment Methods in Electromagnetics," Wiley Interscience, 1991. [III.6] D. P. Bouche, F. A. Molinet, R. Mittra, "Asymptotic and Hybrid Techniques for Electromagnetic Scattering," Proceedings of the IEEE, vol. 81, n°12, pp. 1658-1684, Dec. 1993. [III.7] P. H. Pathak, "High-Frequency Techniques for Antenna Analysis," Proceedings of the IEEE, vol. 80, n°1, pp. 44-65, Jan. 1992. [III.8] R. F. Harrington, "Field Computation by Moment Methods," IEEE PRESS Series on Electromagnetic Waves, 1993. [III.9] N. N. Wang, J. H. Richmond, M. C. Gilreath, "Sinusoidal Reaction Formulation for Radiation and Scattering from Conducting Surfaces," IEEE Trans. on Ant. and Prop., vol. AP-23, pp. 376-382, May 1975. [III.10] A. Wexler, "Solution of Waveguide Discontinuities by Modal Analysis," IEEE Trans. MTT, vol. MTT-15, n°9, pp. 508-517, Sept. 1967. [III.11] R. S. B. Worm, R. Pregla, "Hybrid-Mode Analysis of Arbitrarily Shaped Planar Microwave Structures by the Method of Lines," IEEE Trans. MTT, vol. MTT-32, n°2, pp. 191-196, Feb. 1984. [III.12] R. H. 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CHAPITRE IV Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 112 Quatrième Chapitre EXTENSION DE LA METHODE TLM AUX MILIEUX ANISOTROPES ET DISPERSIFS 113 I. Méthode d’insertion d’un milieu dans la TLM 114 I.1. Matériaux isotropes et dispersifs a. Equations de bases et cellule TLM 3D b. Échantillonnage c. Les champs au centre d. Maxwell Faraday e. Mise en forme 114 114 117 119 120 122 I.2. Matériaux anisotropes et dispersifs a. Equations de bases b. Maxwell-Ampère c. Maxwell-Faraday 123 123 124 127 I.3 Mise en forme finale du tenseur 129 I.4 Détail de l’algorithme pour le SCN 130 II. Présentation détaillée de l’algorithme d’insertion dans le TLM 133 II.1. Approximation de Prony 133 II.2. Transformé en z bilinéaire 134 II.3. Filtrage numérique 136 Conclusion 141 Références du chapitre IV 142 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 113 Quatrième Chapitre Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs Dans ce chapitre, nous allons décrire le développement nécessaire pour que la TLM puisse traiter les milieux les plus généraux possible. En effet, la TLM, dans sa forme classique, est efficace lorsqu’il s’agit d’un milieu simple dont les paramètres sont indépendants de la fréquence et de la direction spatiale. Néanmoins, les milieux complexes, comme les milieux dispersifs et anisotropes dont les paramètres dépendent de la fréquence et de la direction spatiale, nécessitent un traitement différent pour prendre en compte cette variation. Ainsi, nous allons détailler la méthode d’insertion d’un milieu anisotrope et dispersif inspirée de la technique développée par John Paul au cours de ses articles sur de tels sujets [IV.1], [IV.2], [IV.3] qui envisagent une description de cette insertion par analogie avec les lignes de transmission et la théorie des circuits. Le but de ce chapitre est donc de dégager une technique unifiée de dérivation d’un nœud TLM 3D capable de simuler tout type de matériau, c'est-à-dire un milieu à la fois dispersif et anisotrope. Cependant, contrairement à l'approche suivie par Johns, la nouvelle cellule sera construite de façon fondamentale selon les équations de Maxwell [IV.4]. Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 114 I. METHODE D’INSERTION D’UN MILIEU DANS LA TLM Nous commençons par détailler la méthode de modélisation d’un milieu isotrope et dispersif, ensuite nous généralisons cette méthode pour obtenir le tenseur général décrivant le matériau anisotrope et dispersif. Par la suite, nous effectuons un filtrage numérique pour pouvoir simuler ce tenseur dans le domaine de travail de la TLM, soit le domaine temporel. Ce filtre sera réalisé après utilisation de la méthode d’approximation de Prony et la transformée en z bilinéaire. La validation de cette méthode pour plusieurs types de matériaux sera donnée dans le dernier chapitre. I. 1. Matériaux isotropes et dispersifs Nous allons commencer par la première publication proposée par J. Paul [IV.1] qui ne concerne que les milieux dispersifs. Toutefois, peu de choses changeront lorsque nous voudrons étendre cette technique aux milieux anisotropes, et c’est ce que nous verrons dans la partie suivante. I.1.a. Equations de bases et cellule TLM 3D Les équations de base qui régissent l’évolution temporelle des champs électrique E et magnétique H dans un milieu dispersif sont les suivantes ∇× H J ef σ e ∗ E ∂ ε 0 E + ε 0 χ e ∗ E + − = −∇× E J mf σ m ∗ H ∂t µ0 H + µ0 χ m ∗ H (IV.1) où l’ensemble des paramètres sont définis dans les tableaux IV.1 et IV.2. Nous remarquons que les différences principales avec une dérivation classique se trouvent dans les contributions du membre de droite avec des convolutions qui seront traitées au moyen d’un filtre numérique au centre de la cellule à n∆t. Nous allons procéder à la dérivation normale en réservant ce qui se passe au centre à cet instant à un traitement spécifique. Enfin, il faut identifier les relations entre les tensions de bras de la cellule TLM et les champs (formalisme TLM). La procédure est directement basée sur les équations de Maxwell. Symbole mathématique Signification × Produit vectoriel * Produit de convolution A Vecteur A A A ɺɺɺ Tenseur matriciel A(3 × 3) ou (6 × 6) Vecteur exprimé dans le domaine fréquentiel Tableau IV.1. Signification des symboles mathématiques. 115 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs Symbole Quantité physique Unité SI E Champ électrique V m-1 H Champ magnétique A m-1 D Densité de flux de champ électrique C m-2 B Densité de flux de champ magnétique Wb m-2 Je Densité de courant électrique A m-2 Jm Densité de potentiel magnétique V m-2 Jef Densité de courant électrique libre A m-2 Jmf Densité de courant magnétique libre V m-2 χe Susceptibilité électrique - χm Susceptibilité magnétique - ξ Paramètre du couplage électromagnétique - ζ Paramètre du couplage magnétoélectrique - σe Conductivité électrique S m-1 σm Résistivité magnétique Ω m-1 σem Conductivité du couplage électromagnétique m-1 σme Résistivité du couplage magnétoélectrique m-1 ε0 Permittivité du vide F m-1 µ0 Perméabilité du vide H m-1 Tableau IV.2. Récapitulatif des quantités physiques employées. Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 116 En développant complètement l’équation de base (IV.1), nous trouvons : ∂H z ∂H y − ∂ y ∂z ∂H x ∂H z − ε 0 Ex ε 0 χe Ex J ex ∂x σ e Ex ∂z ε χ E J ε 0 Ey ∂H y ∂H x σ e Ey 0 e y ey ∂x − ∂y σ E ε χ E J E ε = e ∗ z + ∂ 0 z + ∂ 0 e * z + ez ∂Ez ∂Ey σ m H x ∂t µ0 H x ∂t µ0 χm H x J mx + − µ0 H y µ0 χm H y J my ∂z σ m H y ∂y ∂Ex ∂Ez σ m H z µ0 H z µ0 χm H z J mz + − ∂x ∂z ∂Ey ∂Ex + − ∂y ∂x (IV.1 bis) Considérons la première composante de la première relation rotationnelle de l’équation (IV.1 bis), nous avons : ∂H z ∂H y ∂ − = σ e * Ex + (ε 0 Ex + ε 0 χ e * Ex ) + J ex ∂y ∂z ∂t (IV.2) Il faut alors être capable d’échantillonner l’équation (IV.2) de façon à obtenir un formalisme TLM. Pour cela, considérons un des plans principaux du nœud TLM (Figure IV.1) dans lequel les grandeurs ci-dessus sont concernées: x E1x z y H1z E x2 E 9x x E13 H y2 H9y x E12 ∆y z H12 ∆z Figure IV.1. Position des échantillons de champs pour l'approximation de la loi de Maxwell-Ampère dans le plan (YOZ). Les contours et les surfaces dans les autres plans principaux (XOZ) et (XOY) sont détaillés dans l’annexe D. 117 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs I.1.b. Échantillonnage Pour cela, échantillonnons l’équation (IV.2) entre (n-1/2)∆t et n∆t tout en conservant en dehors de cette opération les termes qui sont sous forme de convolution. Ainsi, d’après la figure IV.1 nous trouvons : ( n − 12 ) ( H12z − H1z ) ( H 2y − H 9y ) 2 n− 1 + = ∆ x Ex( n ) − Eɶ x( 2 ) ∆y ∆z Z0c0 ∆ x∆t σ ∂ 1 n + e ∗ ∆xEx( ) + J ex( n ) + χ e ∗ ∆xEx( n) ∆x Z0c0 ∆x ∂t ( ) (IV.3) En manipulant cette équation, nous obtenons : ∆z ( H12z − H1z ) + ∆y ( H 2y − H 9y ) + ( n − 12 ) = 2∆z∆y n− 1 ∆ x Ex( n ) − Eɶ x( 2 ) Z 0c0 ∆ x∆t ∆y∆z ∆y∆z ∂ σ e ∗ ∆xEx( n) + ∆y∆zJ ex( n) + χ e ∗ ∆xEx( n) ∆x Z 0c0 ∆x ∂t ( ) (IV.4) En supposant les échantillons des champs constants le long de chaque côté, il est possible d’approcher les circulations des champs électrique par une moyenne de leurs valeurs. La valeur de Eɶ x est ainsi calculée sur la base d’une moyenne des composantes des champs sur les bords de la cellule, auxquelles s’ajoutent des composantes de champs au centre (cf. Annexe F .III.1 et H). Nous avons alors : E1x + E12x + E2x + E9x + Yˆsx E13x ɶ Ex = 4 + Yˆsx (IV.5) avec : ∆j ∆k Yˆsi = 4 − 1 s∆i où s =2c0∆t (IV.6) Ainsi l’équation (IV.4), devient : 4∆z∆y n− 1 ∆ x Ex( n ) − Eɶ x( 2 ) s∆ x ∆y∆z ∆y∆z ∂ + Z0 σ e ∗ ∆xEx( n) + Z0 ∆y∆zJ ex( n) + 2∆t χ e ∗ ∆xEx( n) ∆x s∆x ∂t Z0 ∆z ( H12z − H1z ) + ∆y ( H 2y − H 9y ) ( n− 12 ) = ( ) (IV.7) 118 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs puis : Z 0 ∆z ( H12z − H1z ) + ∆y ( H 2y − H 9y ) + Z0 ( n − 12 ) = 2 n− 1 ∆ x Ex( n) − Eɶ x( 2 ) Cx ∆y∆z ∆t ∂ σ e ∗ ∆xEx( n) + Z0 ∆y∆zJ ex( n ) + χ e ∗ ∆xEx( n) ∆x Cx ∂t ( ) (IV.8) en tenant compte du fait que : 2 Yˆsx + 4 = Cx et Cx = s ∆x 2 ∆y ∆z (IV.9) et que : 1 1 ∆ x E x( n ) = ∆ x E 2x + E12x + E1x + E9x + Yˆsx E13x 2 Cx [ ] ( n −1 / 2 ) + [ ( ) ( 1 Z 0 ∆ z H 12z − H 1z + ∆ y H 2y − H 9y 2 )] ( n −1 / 2 ) (IV.10) nous trouvons ainsi, après passage en tension (cf. Annexe F. III.1): ( ) ( n − 12 ) 2 = ∆ xEx( n ) 2 a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 Cx +Z0 ∆y∆z ∆t ∂ σ e ∗ ∆xEx( n) + Z 0 ∆y∆zJ ex( n ) + χ e ∗ ∆xEx( n) ∆x Cx ∂t ( ) (IV.11) ce qui donne : ( ) ( n − 12 ) Cx a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 = ∆ xEx( n ) + Z 0Cx Z ∆y∆z ∆t ∂ σ e ∗ ∆xEx( n) + 0 Cx ∆y∆zJ ex( n) + χ e ∗ ∆xEx( n) 2∆x 2 2 ∂t ( ) (IV.12) Pour des raisons de simplification de la programmation, nous préférons poser alors : Z ∆ xEx( n ) = − 0 Cx ∆y∆zJ ex( n ) source 2 (IV.13) ce qui nous donne : ∆y∆z ∆t ∂ ∆ xEx( n ) + ∆ xEx( n ) = ∆ xEx( n ) + Z0Cx σ e ∗ ∆xEx( n) + χ e ∗ ∆xEx( n) nor source 2∆x 2 ∂t ( ) (IV.14) ( ) ( n− 12 ) avec : ∆ xEx( n ) = Cx a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 nor (IV.15) 119 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs où le vecteur champ marqué ‘source’ contient les sources éventuelles à cet instant. Quant au vecteur marqué ‘nor’, ses composantes se calculent à partir des tensions incidentes à l’aide de l’algorithme TLM classique (cf. Annexe F). À ce stade nous savons calculer le membre de gauche de l’équation (IV.14) puisqu’il est constitué d’une partie qui dépend des tensions incidentes et d’une autre qui dépend de la source que l’on veut injecter dans la simulation. Le réel problème maintenant est de trouver le champ au centre à n∆t, puisque l’étape suivante de l’algorithme reste inchangée (calcul des tensions réfléchies en fonction des champs au centre et des tensions incidentes). I.1.c. Les champs au centre À partir de la relation (IV.14), nous pouvons poser : ∂ ∆ xEx( n ) = ∆ xEx( n ) + σ e ∗ ∆xEx( n ) + χe ∗ ∆xEx( n) t ∂t ( ) (IV.16) avec: ∆ xEx( n) = ∆ xEx( n) + ∆ xEx( n) t nor source ∆y∆z σ e = Z 0C x σe 2∆x ∆t χe = χe 2 (IV.16.a) (IV.16.b) (IV.16.c) où le vecteur de champ marqué « t » correspond au champ « total ». Dans le domaine de Laplace, nous trouvons : (1 + σ ex + sχe ) [ ∆ xE ] = ∆ xE ɺɺɺx t ɺɺɺx (IV.17) où s est la variable. Ainsi, nous pouvons obtenir le champ au centre à partir de la valeur connue ainsi : ∆ xEx = tex [ ∆ xEx ]t ɺɺɺ ɺɺɺ avec : tex = (IV.18) 1 (1 + σ ex + sχ e ) (IV.19) Le problème est donc maintenant de résoudre cette équation. Cela est expliqué ultérieurement dans ce chapitre et cela dépend bien évidemment du matériau utilisé. 120 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs I.1.d. Maxwell Faraday Nous allons maintenant suivre la même démarche pour l’équation de MaxwellFaraday qui correspond à la deuxième relation rotationnelle de (IV.1 bis). Considérons à nouveau la quatrième composante de cette relation: ∂E ∂E ∂H x ∂ − z − y − J mx = σ m ∗ H x + µ0 + ( µ0 χ m ∗ H x ) ∂z ∂t ∂t ∂y (IV.20) Le plan de la cellule qui concerne les grandeurs pertinentes est illustré à la Figure IV.2. où nous y voyons l'échantillonnage spatial des composantes des champs. x H 5x z E 5z y Hx4 H x8 x H13 E y4 E 8y H7x S ∆y E z7 ∆z Figure IV.2. Position des échantillons de champs pour l'approximation de la loi de Maxwell-Faraday dans le plan (YOZ). L'équation (IV.20) peut alors s'écrire : ( E7z − E5z ) ( E8y − E4y ) − − ∆z ∆y + σm Z0 ∆x ( n − 12 ) (n) ∗ Z0 ∆xH x( ) + J mx + n = 2 n− 1 Z0 ∆ x H x( n ) − Hɶ x( 2 ) c0 ∆x∆t 1 ∂ χ m ∗ Z0 ∆xH x( n) c0 ∆x ∂t ( ) (IV.21) que nous pouvons mettre sous la forme : 4∆z∆y n− 1 Z0 ∆ x H x( n ) − Hɶ x( 2 ) s∆x σ ∆z∆y ∆z∆y ∂ (n) χ m ∗ Z0 ∆xH x( n) + m ∗ Z 0 ∆xH x( n) + ∆z∆yJ mx + Z0 ∆x c0 ∆x ∂t −∆z ( E7z − E5z ) + ∆y ( E8y − E4y ) ( n − 12 ) = ( ) (IV.22) Il est de même possible d’approcher les circulations du champ magnétique par une moyenne. La valeur de Hɶ x est ainsi calculée sur la base d’une moyenne des composantes des champs sur les bords de la cellule, auxquelles s’ajoutent des composantes de champs au centre (cf. Annexe F .III.1 et H). Nous utilisons les notations suivantes: H x + H 8x + H 5x + H 7x + Zˆ sx H16x Hɶ x = 4 4 + Zˆ sx (IV.23) 121 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs ∆y∆z 2 Zˆ sx = 4 − 1= −4 s∆x Dx Dx = et s∆x = Cx 2∆ y ∆ z (IV.24) Nous trouvons donc : −∆z ( E7z − E5z ) + ∆y ( E8y − E4y ) + (n− 12 ) = 2 n− 1 Z 0 ∆ x H x( n ) − Hɶ x( 2 ) Dx ∆z∆y ∆t ∂ (n) + σ m ∗ Z 0 ∆xH x( n) + ∆z∆yJ mx χ m ∗ Z 0 ∆xH x( n) Z 0 ∆x Dx ∂t ( ) (IV.25) Nous en déduisons que : ( ) ( n − 12 ) 2 2 a5 − a7 − a4 + a8 + Zˆ sx a16 = Z 0 ∆ xH x( n ) Dx + ∆z∆y ∆t ∂ (n) σ m ∗ Z 0 ∆xH x( n) + ∆z∆yJ mx + χ e ∗ Z 0 ∆xH x( n) Z 0 ∆x Dx ∂t ( ) (IV.26) et donc : ( ) ( n − 12 ) Dx a5 − a7 − a4 + a8 + Zˆ sx a16 = Z 0 ∆ xH x( n ) + Dx ∆z ∆y D ∆t ∂ (n) σ m ∗ Z0 ∆xH x( n) + x ∆z∆yJ mx + χ m ∗ Z 0 ∆xH x( n) 2Z 0 ∆x 2 2 ∂t ( ) (IV.27) Ainsi, en posant : 1 (n) Z0 ∆ xH x( n ) = − Dx ∆y∆zJ mx source 2 ( n − 12 ) Z0 ∆ xH x( n ) = Dx a5 − a7 − a4 + a8 + Zˆ sx a16 nor ∆y∆z σ m = Dx σm 2Z0 ∆x ∆t χm = χm 2 (n) (n) Z0 ∆ xH x + Z0 ∆ xH x = Z0 ∆ xH x( n ) ( nor (IV.28.a) ) source (IV.28.b) (IV.28.c) (IV.28.d) (IV.28.e) r nous trouvons l’expression suivante : ∂ Z0 ∆ xH x( n ) = Z0 ∆ xH x( n ) + σ m ∗ Z0 ∆xH x( n) + χ m ∗ Z0 ∆xH x( n ) r ∂t ( ) (IV.29) ce qui va donner en appliquant la transformée de Laplace : Z0 ∆ xH x = tmx [ Z0 ∆ xH x ]r ɺɺɺ ɺɺɺ (IV.30) Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs avec : tmx = 122 1 (1 + σ m + sχ m ) (IV.31) Nous avons donc le pendant de l’expression (IV.18). Nous suivons la même démarche pour les autres composantes des relations rotationnelles en considérant les autres plans de la cellule suivant les équations de Maxwell-Farday et Maxwell-Ampère. I.1.e. Mise en forme Nous signalons que nous n’avons pour l’instant qu’un milieu isotrope et dispersif. Il sera donc représenté par la matrice : ⋯ 0 ∆ xEx ∆ xEx tex 0 ∆ yE 0 t ∆ yE y ey y ∆ zEz tez ⋱ ⋮ ∆ zEz = * ⋱ tmx Z0 ∆ xH x ⋮ Z0 ∆ xH x Z0 ∆ yH y tmy 0 Z0 ∆ yH y ⋯ 0 tmz Z0 ∆ zH z t Z0 ∆ zH z up 0 (IV.32) où l’indice « up », diminutif du terme anglais « updated » (mise à jour), correspond au champ corrigé. La matrice décrivant le matériau isotrope est donc diagonale. Dans le cas d’un milieu anisotrope, elle devra contenir des éléments non diagonaux. Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 123 I.2. Matériaux anisotropes et dispersifs I.2.a. Equations de bases Dans un cas plus général, le problème complet se présente ainsi : ξr ε χ σ E ∗ 0 e e c0 E ∇ × H J ef ∂ ε 0 E ∂ ∗ − = + + ζ J ∂ t ∂ t H µ H σ −∇× E ∗ H r mf 0 m c µ0 χ m 0 (IV.33) où l’ensemble des paramètres sont définis dans les tableaux IV.1 et IV.2. Ainsi, en développant complètement ceux-ci, nous trouvons : ∂H z ∂H y − ∂ y ∂z ∂H x ∂H z − Ex ε 0 Ex σ exx σ exy σ exz ∂x J ex ∂z yx ε 0 Ey σ e σ eyy σ eyz 0 ∂H y ∂H x J ey Ey ∂x − ∂y J zx zy zz Ez ε E − ez = ∂ 0 z + σ e σ e σ e ∗ ∂Ez ∂E y J mx ∂t µ0 H x σ mxx σ mxy σ mxz H x + − µ0 H y ∂z J my 0 σ myx σ myy σ myz H y ∂y ∂Ex ∂Ez J mz σ mzx σ mzy σ mzz H z µ0 H z + − ∂x ∂z ∂Ey ∂Ex + − ∂y ∂x ε 0 χ exx ε 0 χ exy ε 0 χ exz ξrxx c0 ξrxy c0 ξrxz c0 Ex yx ε 0 χ eyy ε 0 χ eyz ξryx c0 ξryy c0 ξryz c0 Ey ε0χe zx ε 0 χ ezy ε 0 χ ezz ξrzx c0 ξrzy c0 ξrzz c0 Ez ∂ ε0 χe + xx ∗ ∂t ζ r c0 ζ rxy c0 ζ rxz c0 µ0 χ mxx µ0 χ mxy µ0 χ mxz H x ζ yx c ζ yy c ζ yz c µ χ yx µ χ yy µ χ yz H r 0 r 0 0 m 0 m 0 m rzx 0 y zy zz zx zy zz ζ r c0 ζ r c0 ζ r c0 µ0 χ m µ0 χ m µ0 χ m H z (IV.34) Signalons également que les éléments constitutifs du tenseur sont ici définis dans le domaine fréquentiel. Nous allons maintenant développer deux lignes de cette équation : une ligne pour Mawxell-Ampère, l’autre pour Maxwell-Faraday. Ensuite, nous effectuerons l'étape ultime: le schéma numérique complet sera déduit de ces deux résultats. Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 124 I.2.b. Maxwell-Ampère Nous extrayons donc de (IV.28) l’équation suivante : ∂H z ∂H y ∂E − − J ex = ε 0 x + (σ exx ∗ Ex + σ exy ∗ Ey + σ exz ∗ Ez ) ∂y ∂z ∂t + ∂ 1 xx xx xy xz xy xz ε 0 ( χ e ∗ Ex + χ e ∗ E y + χ e ∗ Ez ) + (ξr ∗ H x + ξr ∗ H y + ξr ∗ H z ) ∂t c0 (IV.35) Nous échantillonnons alors cette équation en suivant la disposition de la Figure IV.1. Il vient alors : ( H12z − H1z ) ( H 2y − H 9y ) + ∆y ∆z ( n − 12 ) = 2 n− 1 ∆ x Ex( n ) − Eɶ x( 2 ) Z0 c0 ∆ x∆t σ xx σ xy σ xz n n n + e ∗ ∆xEx( ) + e ∗ ∆yEy( ) + e ∗ ∆zEz( ) + J ex( n ) ∆y ∆z ∆x xy xz χ exx n ( n) χe ( n) χ e ∗ ∆ + ∗ ∆ + ∗ ∆zEz( ) xE yE x y ∆y ∆z 1 ∂ ∆x + xy xz Z0c0 ∂t ξrxx ξ ξ n n n + ∗ Z0 ∆xH x( ) + r ∗ Z0 ∆yH y( ) + r ∗ Z 0 ∆zH z( ) ∆y ∆z ∆x (IV.36) En manipulant cette équation, nous obtenons : Z0 ∆z ( H12z − H1z ) + Z0 ∆y ( H 2y − H 9y ) ( n− 12 ) = 2∆y∆z ( n) ɶ ( n− 12 ) ∆x Ex − Ex c0 ∆x∆t σ xx σ xy σ xz + Z0 ∆y∆z e ∗∆xEx( n) + e ∗ ∆yEy( n) + e ∗ ∆zEz( n) + Z0 ∆y∆zJ ex( n) ∆y ∆z ∆x xy xz χ exx n ( n) χ e ( n) χ e ∗ ∆ xE + ∗ ∆ yE + ∗∆zEz( ) x y ∆y ∆z ∆y∆z ∂ ∆x + xy xz c0 ∂t ξrxx ( n) ξr ( n) ξr ( n) + ∗ Z0 ∆xH x + ∗ Z0 ∆yH y + ∗ Z 0∆zH z ∆y ∆z ∆x (IV.37) 125 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs soit encore : Z0 ∆z ( H12z − H1z ) + Z 0∆y ( H 2y − H9y ) + Z0 ( n − 12 ) = 4∆y∆z n− 1 ∆x Ex( n) − Eɶ x( 2 ) 2c0∆x∆t xy xz ∆y∆z ∆xσ exx ∆y∆z ( n ) ∆xσ e ( n) ∆xσ e xE yE ∗∆ + ∗ ∆ + ∗ ∆zEz( n) + Z0 ∆xJ ex( n ) (IV.38) x y ∆x ∆x ∆y ∆z ∆x xy xz ∆xχ exx n ( n ) ∆x χ e ( n) ∆x χ e ∗∆ xE + ∗ ∆ yE + ∗ ∆zEz( ) x y ∆y ∆z ∆y∆z ∂ ∆x +2∆t xx xy xz 2c0∆t ∆x ∂t ∆xξr ∆xξr ∆xξr n n n + ∗ Z0 ∆xH x( ) + ∗ Z0 ∆yH y( ) + ∗ Z 0 ∆zH z( ) ∆y ∆z ∆x Nous posons comme dans (IV.5) et (IV.6) : 2 Yˆsx + 4 = Cx et Cx = s∆x avec s = 2c0 ∆t 2∆y∆z (IV.39) E + E + E + E + Yˆsx E Eɶ x = 4 + Yˆsx x 1 x 12 x 2 x 9 x 13 (IV.40) avec : ∆j ∆k Yˆsi = 4 − 1 s ∆i (IV.41) Ainsi l’équation (IV.38) devient : Z0 ∆z ( H12z − H1z ) + Z 0 ∆y ( H 2y − H9y ) + Z0 ( n − 12 ) = 2 n− 1 ∆x Ex( n ) − Eɶ x( 2 ) Cx xy xz ∆y∆z ∆xσ exx ∆y∆z ( n ) ∆xσ e ( n) ∆xσ e ∗∆ + ∗ ∆ + ∗ ∆zEz( n ) + Z0 ∆xJ ex( n ) xE yE x y ∆x ∆x ∆y ∆z ∆ x xy xz ∆xχ exx ( n ) ∆x χ e ( n ) ∆x χ e ∗∆ xE + ∗∆ yE + ∗ ∆zEz( n ) x y ∆y ∆z ∆t ∂ ∆x + xx xy xz Cx ∂t ∆xξr ( n ) ∆xξ r ( n) ∆xξr ( n) + ∗ Z0 ∆xH x + ∗ Z 0 ∆yH y + ∗ Z0 ∆zH z ∆y ∆z ∆x (IV.41) ce qui donne, après passage en tension : 126 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs Cx ( a1 + a12 + a2 + a9 ) ( n− 12 ) = ∆xEx( n ) xy xz Cx ∆y∆z ∆xσ exx C ∆y∆z ( n) ∆xσ e ( n ) ∆xσ e + Z0 ∗ ∆xEx + ∗∆yEy + ∗∆zEz( n) + Z 0 x ∆xJ ex( n ) 2 ∆x ∆x 2 ∆x ∆y ∆z xy xz ∆xχ exx ( n ) ∆x χ e ( n) ∆x χ e xE yE ∗∆ + ∗ ∆ + ∗ ∆zEz( n ) x y ∆y ∆z ∆t ∂ ∆x + xz xx xy 2 ∂t ∆xξr ∆xξr ∆xξr + ∗ Z 0 ∆zH z( n ) ∗ Z0 ∆xH x( n ) + ∗ Z0 ∆yH y( n ) + ∆z ∆y ∆x (IV.42) Nous posons ensuite : σ eij = Z 0 ∆kCiσ eij pour i ≠ j ∆j ∆k σ eii = Z 0 Ciσ eii autrement ∆i ∆ t ∆i ij χ eij = χe 2 ∆j ∆t ∆i ij ξ rij = ξr 2 ∆j Z ∆y∆z ∆ xEx( n ) = − 0 Cx ∆xJ ex( n ) source 2 ∆x ∆xEx( n ) = Cx ( a1 + a12 + a2 + a9 )( nor (IV.43.a) (IV.43.b) (IV.43.c) (IV.43.d) (IV.43.e) n− 12 ) (IV.43.f) ∆xEx(n) + ∆xEx( n) = ∆xEx( n) nor source r (IV.43.g) Nous avons donc : ∆xEx( n ) = ∆xEx( n ) + σ exx ∗ ∆xEx( n ) + σ exy ∗ ∆yE y( n ) + σ exz ∗ ∆zEz( n ) r ( ) ( n) ( n) ( n) xy xz xx ∂ χ e ∗ ∆xEx + χ e ∗ ∆yE y + χ e ∗ ∆zEz + ∂t + ξ xx ∗ Z ∆xH ( n ) + ξ xy ∗ Z ∆yH ( n ) + ξ xz ∗ Z ∆zH ( n ) r 0 x r 0 y r 0 z ( ) (IV.44) En faisant de cette expression une transformée de Laplace, nous trouvons : [ ∆xEx ]r = (1 + σ exx + sχexx ) ∆xEx + (σ exy + sχ exy ) ∆yEy + (σ exz + sχexz ) ∆zEz + sξr xx Z0 ∆xH x + sξrxy Z0 ∆yH y + sξrxz Z 0∆zH z (IV.45) Ceci constitue l’expression généralisée de (IV.17). Cependant, pour obtenir la matrice complète que nous allons devoir inverser. Il faut d’abord trouver les expressions sous la forme de Maxwell-Faraday. 127 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs I.2.c. Maxwell-Faraday Extrayons de l’équation (IV.34) la ligne suivante : − ∂Ez ∂Ey ∂H x + − J mx = µ0 + (σ mxx ∗ H x + σ mxy ∗ H y + σ mxz ∗ H z ) ∂y ∂z ∂t + ∂ 1 xx xy xz xx xy xz (ζ r ∗ Ex + ζ r ∗ Ey + ζ r ∗ Ez ) + µ0 ( χ m ∗ H x + χ m ∗ H y + χ m ∗ H z ) ∂t c0 (IV.45) Nous pouvons mettre (IV.38) sous la forme (en suivant la disposition de la figure IV.2) : 4∆z∆y n− 1 Z0 ∆ x H x( n ) − Hɶ x( 2 ) s∆x xy xz ∆z∆y σ mxx ( n) σ m ( n) σ m (n) + ∗ Z ∆ xH + ∗ Z ∆ yH + ∗ Z0 ∆zH z( n) + ∆z∆yJ mx 0 x 0 y ∆y ∆z Z0 ∆x −∆z ( E7z − E5z ) + ∆y ( E8y − E4y ) ( n − 12 ) = χ mxx χ xy χ xz ∗ Z 0 ∆xH x( n) + m ∗ Z0 ∆yH y( n ) + m ∗ Z0 ∆zH z( n ) ∆y ∆z ∆z∆y ∂ ∆x + xx xy xz c0 ∂t ζ r ζ ζ + ∗ ∆xEx( n ) + r ∗ ∆yEy( n) + r ∗ ∆zEz( n ) ∆y ∆z ∆x (IV.46) Nous allons utiliser les notations suivantes : H x + H 8x + H 5x + H 7x + Zˆ sx H16x Hɶ x = 4 4 + Zˆ sx (IV.47) ∆y∆z 2 Zˆ sx = 4 − 1= −4 s∆x Dx et Dx = s∆x = Cx 2∆ y ∆ z (IV.48) Nous trouvons donc : −∆z ( E7z − E5z ) + ∆y ( E8y − E4y ) + ( n− 12 ) = 2 n− 1 Z0 ∆ x H x( n ) − Hɶ x( 2 ) Dx xy xz ∆z∆y ∆z∆y ∆xσ mxx ( n) ∆xσ m ( n) ∆xσ m (n) ∗ Z ∆ xH + ∗ Z ∆ yH + ∗ Z0 ∆zH z( n ) + Z0 ∆xJ mx 0 x 0 y Z0 ∆x ∆x ∆y ∆z Z 0 ∆x xy xz ∆xχ mxx ( n) ∆x χ m ( n ) ∆x χ m ∗ Z ∆ xH + ∗ Z ∆ yH + ∗ Z0 ∆zH z( n) 0 x 0 y ∆y ∆z ∆t ∂ ∆x + xx xy xz Dx ∂t ∆xζ r ( n) ∆xζ r ( n ) ∆xζ r ( n) + ∗∆xEx + ∗ ∆yEy + ∗∆zEz ∆y ∆z ∆x (IV.49) 128 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs Nous en déduisons que : ( ) Dx a5 − a7 − a4 + a8 + Zˆ sx a16 = Z 0 ∆ xH x( n ) + ∆xσ mxx ∆z∆y ∆xσ mxy ∆xσ mxz ∆z∆y (n) ∗ Z0 ∆xH x( n) + ∗ Z 0 ∆yH y( n) + ∗ Z 0 ∆zH z( n) + Dx Dx Z0 ∆xJ mx 2Z 0 ∆x ∆x ∆y ∆z 2 ∆ Z x 0 ∆xχ mxx ∆x χ mxy ∆xχ mxz ∗ Z 0 ∆xH x( n) + ∗ Z 0 ∆yH y( n) + ∗ Z 0 ∆zH z( n) ∆y ∆z ∆t ∂ ∆x + xx xy xz 2 ∂t ∆xζ r ( n ) ∆xζ r ( n ) ∆xζ r ( n) + ∗ ∆xEx + ∗ ∆yEy + ∗ ∆zEz ∆y ∆z ∆x (IV.50) À ce stade, nous posons : σ mij = ∆k ∆j ∆i Di σ mij 2 Z 0 ∆i ∆j ∆t ∆i ij χ mij = χm 2 ∆j ζ rij = (IV.51.a) (IV.51.b) ∆t ∆i ij ζr 2∆j (IV.51.c) ∆z ∆y ( n) Z 0 ∆xH x( n ) Dx Z 0 ∆xJ mx =− source 2Z 0 ∆x Z 0 ∆ xH x( n) = Dx a5 − a7 − a4 + a8 + Zˆ sx a16 nor (n) Z0 ∆xH x + Z0 ∆xH x( n) = Z0 ∆xH x(n ) ( nor (IV.51.d) ) source (IV.51.e) (IV.51.f) t L'équation (IV.50) devient alors: ( Z0 ∆ xH x( n ) = Z 0 ∆xH x( n ) + σ mxx ∗ Z0 ∆xH x( n) + σ mxy ∗ Z0 ∆yH y( n) + σ mxz ∗ Z0 ∆zH z( n ) t ( ( n) ( n) ( n) xy xz xx ∂ χ m ∗ Z0 ∆xH x + χ m ∗ Z0 ∆yH y + χ m ∗ Z0 ∆zH z + ∂t + ζ xx ∗ ∆xE ( n ) + ζ xy ∗ ∆yE ( n ) + ζ xz ∗ ∆zE ( n ) r x r y r z ( ) ) ) (IV.52) En appliquant la transformée de Laplace, (IV.52) devient : [ Z0 ∆ xH x ]t = Z0 ∆xH x (1 + σ mxx + s χmxx ) + Z0 ∆yH y (σ mxy + s χ mxy ) + Z0 ∆zH z (σ mxz + s χmxz ) + s (ζ rxx ∆xEx + ζ rxy ∆yE y + ζ rxz ∆zEz ) (IV.53) Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 129 I.3. Mise en forme finale du tenseur Nous pouvons mettre alors le problème sous la forme suivante : ∆ xEx σ exy + s χexy σ exz + s χexz sξrxx sξrxy sξrxz ∆ xEx 1 + σ exx + s χexx ∆ yE yx yx yy yy yz yz yx yy yz 1 + σ e + s χe sξr sξr sξr σ e + s χe y σ e + s χe ∆ yE y ∆ zEz ∆ zEz σ ezx + s χezx sξ rzx sξrzy sξrzz σ ezy + s χezy 1 + σ ezz + s χezz * = xx xy xz xx xx xy xy xz xz 1 + σ m + sχm sζ r sζ r sζ r σ m + sχm σ m + s χ m Z0 ∆ xH x Z0 ∆ xH x Z0 ∆ yH y sζ ryx sζ ryy sζ ryz σ myx + s χ myx 1 + σ myy + s χ myy σ myz + s χ myz Z0 ∆ yH y sζ rzx sζ rzy sζ rzz σ mzx + s χ mzx σ mzy + s χ mzy 1 + σ mzz + s χ mzz Z0 ∆ zH z Z0 ∆ zH z t (IV.54) c’est-à-dire : ∆ xEx ∆ xEx ∆ yE ∆ yE y y ∆ zEz ∆ zEz = ([ I d ] + [σ ] + s [ M ]) * Z0 ∆ xH x Z0 ∆ xH x Z 0 ∆ yH y Z 0 ∆ yH y Z0 ∆ zH z t Z0 ∆ zH z (IV.55) avec : σ exx σ exy σ exz yx yy yz 0 σ e σ e σ e σ ezx σ ezy σ ezz [σ ] = σ mxx σ mxy σ mxz σ myx σ myy σ myz 0 σ mzx σ mzy σ mzz (IV.56) χ χ χ [M ] = ζ ζ ζ xx e yx e zx e xx r yx r zx r χ χ χ ζ ζ ζ xy e yy e zy e xy r yy r zy r χ χ χ ζ ζ ζ xz e yz e zz e xz r yz r zz r ξr ξr yx ξrzx χ mxx χ myx χ mzx xx ξr ξr yy ξrzy χ mxy χ myy χ mzy xy ξr ξr yz ξrzz χ mxz χ myz χ mzz xz (IV.57) Nous posons alors : [t ] −1 = ([ I d ] + [σ ] + s [ M ]) −1 (IV.58) 130 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs L’équation du champ corrigé dits « updated » donne : ∆ xEx ∆ xEx ∆ yE ∆ yE y y ∆ zEz ∆ zE −1 z = [ t ]matériau * Z0 ∆ xH x Z 0 ∆ xH x Z 0 ∆ yH y Z 0 ∆ yH y Z0 ∆ zH z up Z 0 ∆ zH z t (IV.59) Il suffit donc d’appliquer (IV.43) et (IV.51) pour obtenir les grandeurs du tenseur de (IV.55). La résolution dépend ensuite du matériau. Nous remarquons la similitude avec (IV.32) qui est le cas particulier du milieu isotrope. I.4. Détail de l’algorithme pour le SCN Nous allons maintenant extraire l’essentiel des développements précédents de façon à en permettre l’insertion dans l’algorithme TLM pour le nœud SCN. Calcul des champs dits « total » au centre de la cellule La première étape est de calculer les champs dits « total » au centre de la cellule. Ils s’expriment ainsi : ( n) ( n) ( n) ∆ xEx ∆ xEx ∆ xEx ∆ yE ∆ yE ∆ yE y y y ∆ zEz ∆ zEz ∆ zEz = + Z 0 ∆ xH x Z0 ∆ xH x Z 0 ∆ xH x Z0 ∆ yH y Z 0 ∆ yH y Z0 ∆ yH y Z 0 ∆ zH z t Z0 ∆ zH z nor Z 0 ∆ zH z source (IV.60) Rappelons que le vecteur champ marqué ‘source’ contient les sources éventuelles et les composantes des champs marquées ‘nor’ se calculent à partir des tensions incidentes ainsi (cf. Annexe F): ( ) ( ) = C ( a + a + a + a + Yˆ a ) ( ) = C ( a + a + a + a + Yˆ a ) ( ) = D ( − a + a + a − a + Zˆ a ) ( ) = D ( a − a − a + a + Zˆ a ) ( ) = D ( − a + a + a − a + Zˆ a ) ( n − 12 ) ∆xEx( n ) = C x a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 nor ∆yE y( n ) nor ∆zE z( n ) nor Z 0 ∆xH x( n ) nor Z 0 ∆yH y( n ) nor Z 0 ∆zH z( n ) nor n− 12 y 3 11 4 8 sy 14 z 5 7 6 10 sz 15 n − 12 n− 12 x 4 8 5 7 sx 16 n − 12 y 2 9 6 10 sy 17 n − 12 z 1 12 3 11 sz 18 (IV.61.a) (IV.61.b) (IV.61.c) (IV.61.d) (IV.61.e) (IV.61.f) Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs avec: Ci = Di = s ∆i 2 ∆j ∆k et 131 2 2 Zˆ si + 4 = , Yˆsi + 4 = , s = 2c0 ∆t Di Ci (IV.62) Calcul des champs corrigés dits « updated » au centre de la cellule A l’issue de ce calcul nous avons les champs au centre de la cellule. La méthode que nous proposons permet d’en déduire les champs corrigés au centre de la cellule dits « updated » : ∆ xEx ∆ xEx ∆ yE ∆ yE y y ∆ zEz ∆ zEz −1 = [ t ]matériau * Z0 ∆ xH x Z 0 ∆ xH x Z 0 ∆ yH y Z 0 ∆ yH y Z0 ∆ zH z up Z 0 ∆ zH z t où le tenseur [t ]matériau décrit le matériau étudié dans le domaine fréquentiel. Calcul des tensions réfléchies (IV.63) −1 A partir du calcul des champs corrigés au centre, il est aisé d’obtenir les tensions réfléchies à (n+1/2)∆t. Nous utilisons alors les formules de l’algorithme TLM classique : b1 b 2 b3 b4 b5 b6 b 7 b8 b 9 b10 b11 b12 b13 b 14 b15 b 16 b17 b18 ( n+ 12 ) ∆xEx + Z 0 ∆zH z ∆xE − Z ∆yH x 0 y ∆yE y − Z 0 ∆zH z ∆yE y + Z 0 ∆xH x ∆zEz − Z 0 ∆xH x ∆zEz + Z 0 ∆yH y ∆zE + Z ∆xH z 0 x ∆yE y − Z 0 ∆xH x ∆xE + Z ∆yH x 0 y = ∆zEz − Z 0 ∆yH y ∆yE y + Z 0 ∆zH z ∆xEx − Z 0 ∆zH z ∆xEx ∆yE y ∆zEz Z 0 ∆xH x Z 0 ∆yH y Z 0 ∆zH z (n) a12 a 9 a11 a8 a7 a10 a 5 a4 a − 2 a6 a3 a1 a13 a 14 a15 a 16 a17 a18 ( n− 12 ) (IV.64) Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 132 Le reste de l’algorithme reste inchangé, la modification est uniquement apportée au calcul du champ au centre de la cellule. Un traitement spécifique est consacré pour traiter la convolution au moyen d’un filtre numérique. C’est cette méthode, qui a également demandé beaucoup de temps de programmation, qui sera l’objet de la partie suivante. 133 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs II. PRESENTATION DETAILLEE DE L’ALGORITHME D’INSERTION DANS LA TLM Il peut être difficile d'obtenir des fonctions d’approximation appropriées pour décrire les propriétés des matériaux complexes. Une technique particulièrement adaptée pour cela est la méthode de Prony qui identifie la meilleure approximation d'une fonction en utilisant des fonctions de base amorties exponentielles. L'utilité de la méthode de Prony dans les problèmes électromagnétiques a été reconnue dans le milieu des années soixante-dix [IV.5] et a également été combinée avec la méthode FDTD [IV.6]. Dans ce qui suit, nous mettons en œuvre la technique du filtrage numérique. Celle-ci repose sur la démarche suivante : nous partons d’abord d’un ensemble de points connus analytiquement dans le domaine fréquentiel soit, dans notre cas, les éléments du tenseur [t ]matériau . Ensuite, par utilisation de la méthode Prony dans ce même domaine, nous faisons −1 une approximation de chaque terme du tenseur. Enfin nous parvenons à en faire un filtre numérique en réalisant une transformation en z bilinéaire pour passer dans le domaine temporel, domaine de la méthode TLM. II.1. Approximation de Prony L’approximation de Prony est une méthode d'approximation d'une fonction donnée par une fonction rationnelle. En ce sens, elle est un peu analogue à un développement limité qui approche la fonction selon les mêmes critères à l'aide d'un polynôme. Dans notre cas, Il s'avère utile de pouvoir approcher le mieux possible chaque élément du tenseur [t] à l'aide d'une fraction rationnelle ayant la forme suivante : F ( s) = bNP (s − sz 0 )(s − sz1 )(s − sz 2 )…(s − sz ( NP−1) ) (s − s p0 )(s − s p1 )(s − s p 2 )…(s − s p ( NP−1) ) (IV.65) Soit { pour un ensemble de } NF points dans le domaine fréquentiel F0 , F1 , F2 ,..., FNF −1 , la méthode de Prony [IV.7] donne une approximation des moindres carrés en utilisant la fonction de base exponentielle. Le point de départ pour cette procédure est l’approximation: f (t ) = NP − 1 ∑Ce i=0 s pi t i (IV.66) Avec NP le nombre de pôles, Ci le résidu et La transformée de Laplace donne : s pi la fréquence complexe du niéme pôle. NP − 1 F (s) = NP − 1 ∑ i=0 Ci = s − s pi ∑bs i ∑as i i=0 NP i=0 i i (IV. 67) Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 134 L'équation (IV.67) est modifiée en augmentant l’ordre du numérateur par un pour des raisons mathématiques. L’objectif de la méthode de Prony est d'identifier les coefficients de Padé ai et bi : NP F ( s) = ∑b s i ∑a s i i =0 NP i =0 i i −1 = b0 + b1 s + b2 s 2 + … + bNP −1 S NP + bNP s NP −1 a 0 + a1 s + a 2 s 2 + … + a NP −1 S NP + s NP (IV.68) Les ai et bi peuvent être déterminés suivant la procédure décrite dans [IV.7]. La résolution des racines du numérateur et du dénominateur conduit à l’équation suivante : NP−1 F (s) = bNP ∏ (s − szi ) i=0 NP−1 ∏ (s − s pi ) i =0 = bNP (s − sz 0 )(s − sz1 )(s − sz 2 ) …(s − sz ( NP−1) ) (s − s p0 )(s − s p1 )(s − s p2 )…(s − s p( NP−1) ) (IV.69) Nous retrouvons bien l’équation (IV.65) sous forme de fraction rationnelle. Une fois l’approximation est obtenue sous la forme exprimée dans (IV.69), le passage dans le domaine temporel se fait à l’aide de la transformation en z bilinéaire. II.2. Transformé en z bilinéaire Nous partons généralement d’une solution analogique, connue par sa fonction de transfert H(s) et nous cherchons une solution numérique H(z) équivalente. La transformée en z n’est pas utilisée car elle n’assure pas le respect du théorème d’échantillonnage. Nous lui préférons la transformation bilinéaire obtenue qui est définie par la formule suivante : H (s) → H (z ) (IV.70) Cette transformation permet d’effectuer une transformation ("mapping") de l’axe des imaginaires purs du plan complexe sur le cercle unité. L’avantage de cette transformation découle de sa causalité, qui rend l’algorithme de la TLM inconditionnellement stable. Le passage au domaine temporel s’effectue en appliquant la transformation suivante : Ζ s = jω →k 1 − z −1 1 + z −1 (IV. 71) avec z −1 nombre complexe équivalent à un retard de t et k = théorème de Shannon. 2 assurant le respect du ∆t Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 135 En utilisant (IV.71), nous pouvons écrire : Ζ α zi ( ( s − s zi ) → 1 − z −1β zi ) 1 + z −1 (IV. 72) où α zi = 2 + s zi ∆t 2 − s zi ∆t β zi = 2 − s zi ∆t ∆t et (IV. 73) En appliquant (IV.72) à (IV.69), nous avons : NP −1 1 − z −1 β zi bNP ∏ α zi ( ) 1 + z −1 i =0 F ( z) = NP −1 1 − z −1β pi ) α pi ( ∏ 1 + z −1 i =0 NP −1 α zi (1 + z −1 ) NP −1 1 − z −1β zi = bNP ∏ −1 ∏ −1 i =0 α pi (1 + z ) i =0 1 − z β pi NP −1 α NP −1 1 − z −1 β zi = bNP ∏ zi ∏ −1 i =0 α pi i =0 1 − z β pi NP −1 1 − z −1β zi = B0 ∏ −1 i =0 1 − z β pi NP = ∑B z −i ∑Az −i i =0 NP i =0 i i (IV. 74) avec NP −1 α B0 = bNP ∏ zi i = 0 α pi (IV. 75) Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 136 En multipliant le résultat final de (IV.74) et en reconnaissant A0 = 1, la fonction de transfert devient : NP F ( z) = ∑B z −i ∑A z −i i i =0 NP = i i =0 NP = B0 + NP B0 + ∑ Bi z −i i =1 NP 1 + ∑ Ai z −i i =0 ∑B z i =1 NP ' −i i 1 + ∑ Ai z −i i =0 (IV. 76) d’où Bi' = Bi − B0 Ai (IV. 77) II.3. Filtrage numérique Le but de cette partie est d’extraire la démarche utile à la mise en œuvre du filtre. Ce filtre a pour but final de corriger les champs calculés Et . Ainsi le champ mis à jour Eup tiendra compte des propriétés générales du matériau utilisé. Supposons que nous ayons un coefficient de correction entre le champ dans le vide Et et celui dans le matériau à calculer Eup . Ce rapport de mise à jour correspond à la fonction de transfert suivante : F(z) = Eup / Et (IV. 78) car nous sommes dans le domaine de la transformée. A partir de (IV. 76) et (IV. 78), l’équation de la mise à jour du champ devrait être sous la forme suivante : NP Eup = B0 Et + Et ∑ Bi' z − i i =1 NP 1 + ∑ Ai z −i i =0 (IV. 79) En écrivant le résultat de l’équation du système, dit en anglais state-space, de la façon suivante: NP Eup = B0 Et + ∑ Bi' X i i =1 (IV. 80) nous introduisons les termes Xi qui restent à calculer. 137 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs Ainsi, par identification des équations (IV. 79) et (IV.80), nous avons l’équation suivante : NP NP Bi' z −i i =1 i =1 1 + ∑ Ai z −i ∑ Bi' X i = Et ∑ NP i =0 (IV. 81) Ce qui donne de façon itérative les coefficients suivants : NP X1 = z−1Et − z−1 ∑ Ai Xi , i=1 −1 X 2 = z X1, X3 = −z −1 X 2 ,⋯, X NP = z −1 X NP−1 (IV. 82) Ainsi le filtre s’écrit sous la forme matricielle suivante : Eup = B0 Et + B1' B2' B3' X1 X 2 ' ⋯ BNP X 3 ⋮ X NP (IV. 83) et X 1 X1 1 X X 0 2 2 X3 = z−1A' × X3 + z−1 0 Et ⋮ ⋮ ⋮ XNP XNP 0 (IV. 84) − A1 − A2 − A3 … − ANP −1 1 1 avec A ' = 1 ⋱ 1 Ainsi, sa mise à jour se résume en deux étapes: − ANP Eup = B0 Et + Bi' X X = z −1 A' X + z −11' Et (IV. 85) 138 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs L’organigramme qui résume le filtrage équivalent est donc représenté ci-dessous : B0 EErt 1‘ + z-1 B’ + + Eup A’ Figure IV.3. Organigramme du processus de la correction des champs par filtrage numérique. Le choix de l’utilisation du filtrage numérique est plus judicieux que celui d’une simple convolution par rapport à notre problème. En effet, dans le cas d’un filtrage numérique, si on se place à la kième itération, la correction du champ nécessite la connaissance des valeurs du champ à la kième -1 et la kième -2 itérations. Par contre, dans le cas d’une convolution, ceci nécessitera la connaissance de toutes les valeurs du champ à partir de la première itération jusqu’à la kième -1 itération. Le filtrage numérique est donc moins gourmand en ressources informatiques et plus rapide. Les tableaux IV.3 et IV.4 récapitulent les étapes de la méthode de prise en compte des propriétés générales du matériau étudié. 139 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs Étape Description Schéma y I À l'instant (n-1/2)∆t, une excitation est injectée au moyen de tensions incidentes (impulsions) sur les ports de certains nœuds. a12, a7 z a3, a6 a11, a10 a9, a8 II y Ensuite à l'instant n∆t, une diffusion se produit localement à ces nœuds. Le champ électromagnétique est déterminé au centre des cellules à partir d’une combinaison linéaire des tensions incidentes. E,H corrigés. x b12, b7 b2, b4 z b3, b6 b11, b10 b9, b8 V x z y IV x E,H Le champ électromagnétique est corrigé suivant la technique proposée en prenant compte des propriétés anisotropes et dispersives du matériau étudié. Puis à l'instant (n+1/2)∆t, des tensions réfléchies sont générées. Elles sont calculées à l’aide des composantes du champ électromagnétique et des tensions incidentes. a1, a5 z y III a2, a4 x b1, b5 Enfin, les tensions réfléchies deviennent à leurs tours incidentes sur les nœuds voisins pour l'itération suivante. Tableau IV.3. Étapes de l’algorithme TLM modifié. 140 Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs Étape Description Schéma / Formule Tenseur anisotrope et dispersif I [t ] −1 Les éléments du tenseur décrivant le matériau sont connus analytiquement dans le domaine fréquentiel = ([ I d ] + [σ ] + s [ M ]) NP −1 Approximation de Prony II F ( s) = Chaque élément du tenseur [t] est approché sous forme d'une fraction rationnelle pour faciliter l’application de la transformé en z bilinéaire. ∏ (s − s pi ) 1 − z −1 s = jw → k 1 + z −1 . B. F ( s ) T → F (z) Filtrage numérique IV i =0 NP −1 Ζ Nous appliquons une transformé en z bilinéaire pour passer au domaine temporel, domaine de solution de la TLM. La mise à jour de la correction des champs au centre de la cellule se fait par filtrage numérique. Ce filtrage évite la procédure de la convolution qui est gourmande en ressources informatiques. bNP ∏ ( s − s zi ) i =0 Transformé en z bilinéaire III −1 B0 Er 1‘ + z-1 B’ + + Eup A’ Tableau IV.4. Étapes de la méthode unifiée et générale pour l’insertion de tout type de matériau dans l’algorithme de la TLM. Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 141 CONCLUSION Dans ce chapitre, nous venons de présenter le développement de la méthode pour la modélisation de milieux généraux comme les milieux dispersifs et anisotropes, les milieux chiraux, les ferrites ou encore les métamatériaux. Ce développement est basé sur la technique du filtrage numérique, processus qui sert à corriger le champ au centre des nœuds TLM dans le matériau à modéliser. La découverte majeure de la dérivation que nous avons obtenue est que le schéma reste quasiment inchangé pour les autres nœuds (HSCN et SSCN). L’insertion du schéma dans les nœuds avancés peut s’avérer facile. Il s’agit de faire attention à quelques coefficients concernant le calcul du champ au centre à partir des tensions incidentes. Dans le chapitre suivant, nous allons présenter les résultats des simulations que nous avons obtenus. Ces simulations concernent des structures électromagnétiques permettant la validation de cette méthode d’insertion dans l'algorithme TLM pour le nœud SCN. D’abord, nous avons opté pour une structure de cavité métallique remplie d’un plasma. Ensuite, nous avons simulé une antenne patch à base de ferrite saturé. Enfin, une validation expérimentale sera présentée en comparant les résultats de simulation avec ceux de la mesure des paramètres S d’un guide d’onde rempli partiellement d’un milieu ferrite partiellement aimanté. Ces mesures ont été réalisées au sein de notre laboratoire où le travail effectué est le fruit de l’association des compétences en modélisation physique des ferrites et en simulation électromagnétique. Chapitre IV : Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs 142 RÉFÉRENCES DU CHAPITRE IV [IV.1] J. Paul, C. Christopoulos, D. W. P. Thomas, "Generalized material models in TLM part 1: Materials with frequency-dependent properties," IEEE Trans. Antennas Propagat., vol. 47, pp. 1528-1534, Oct. 1999. [IV.2] J. Paul, C. Christopoulos, D. W. P. Thomas, "Generalized material models in TLM part 2: Materials with anisotropic properties," IEEE Trans. Antennas Propagat., vol. 47, pp. 1535-1542, Oct. 1999. [IV.3] J. Paul, C. Christopoulos, D. W. P. Thomas, "Generalized material models in TLM part 3: Materials with nonlinear properties," IEEE Trans. Antennas Propagat., vol. 50, pp. 997-1004, Jul. 2002. [IV.4] N. Peña, M. M. Ney, "A general formulation of a three-dimensional TLM condensed node with the modelling of electric and magnetic losses and current sources," ACES 96 conference proceeding, pp. 262-269, March 1996. [IV.5] M.L. Van Blaricum, R. Mittra, "A technique for extracting the poles and residues of a system directly from its transient response, " IEEE Trans. Antennas Propagat., vol. 23, pp. 777 - 781, 1975. [IV.6] W. L. Ko and R. Mittra, "A combination of FDTD and Prony’s methods for analyzing microwave integrated circuits, " IEEE Trans. Microwave Theory Tech. vol. 39, pp 2176 - 2181,1991. [IV.7 ] Brittingharam, J.N., E. K, Miller et J. L. Willows, "Pole extraction from realfrequency information," Proc. IEEE, vol. 68, pp. 263-273, February 1980. CHAPITRE V Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 146 Cinquième Chapitre APPLICATION AUX FERRITES PARTIELLEMENT MAGNETISES PAR LA METHODE TLM MODIFIEE 147 I. Modélisation du plasma par la TLM 148 I.1. Le Plasma 148 I.2. Paramètres caractéristiques a. Densités électronique et ionique b. Fréquences propres du plasma c. Permittivité du plasma 148 148 149 149 I.3. Validation de la méthode de modélisation du plasma a. Dispositif de test b. Théorie c. Modélisation par la TLM d. Simulations e. Discussions des résultats 150 150 150 151 153 156 II. Guide d’onde partiellement chargé par un ferrite partiellement aimanté 158 II.1. Dispositif expérimental 158 II.2. Modélisation par la TLM 158 II.3. Analyse modale a. Analyse modale du guide vide et du guide "chargé" b. Raccordement des champs aux discontinuités c. Simulations : Comparaison TLM / Méthode modale 162 162 164 167 II.4. Processus de mesure expérimentale a. Mesure expérimentale b. Etalonnage TRL (Thru, Reflect, Line) c. Comparaison TLM / Mesures d. Ouvertures 169 169 170 171 172 Conclusion 174 Références du chapitre V 175 Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 147 Cinquième Chapitre Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés L’objectif de ce chapitre est de valider l’outil théorique développé pour prendre en compte les propriétés dispersives et anisotropes de certains matériaux. Nous présentons d’abord les résultats obtenus pour des structures simples à base de cavités métalliques remplies de plasma, matériau considéré comme isotrope et dispersif. Ensuite, nous validons la méthode par une confrontation des résultats de simulations avec ceux obtenus expérimentalement. Pour ce faire, nous comparons les paramètres S d’un guide rectangulaire partiellement rempli d’un ferrite se trouvant dans plusieurs états d’aimantation. Enfin, une étude de la conception des composants microondes à base de ferrite saturé est présentée à travers l’étude des antennes patchs. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 148 I. MODELISATION DU PLASMA PAR LA TLM I.1. Le Plasma Les atomes et les molécules sont composés de noyaux et d'électrons. Les électrons portent une charge négative. Les ions, qui sont obtenus en retirant un ou plusieurs électrons aux atomes ou aux molécules, portent des charges positives. Un milieu en phase vapeur contenant un grand nombre de particules chargées de ce type (électrons et ions) constitue un plasma. Les plasmas peuvent être produits de manière artificielle en laboratoire à l'aide d'une décharge électrique. Lorsqu'un fort champ électrique est appliqué à un gaz ordinaire, les particules chargées qui le composent sont accélérées. Les particules chargées accélérées de haute énergie entrent en collision avec des atomes ou des molécules et ainsi ionisent ces particules neutres en leur retirant des électrons. Les processus d'ionisation se produisent comme une avalanche permettant la création d’un grand nombre d’espèces chimiques : ions, électrons et d’espèces excitées. Les plasmas susceptibles d’intéresser l’industrie peuvent être créés de diverses manières : - Par décharge en courant continu, - Par décharge haute fréquence, - Par décharge microonde. Cette dernière technique fait rêver les fabricants de panneaux grâce à ses atouts propres pour le maintien du plasma, qui promettent la simplification de la technologique de fabrication et l’amélioration de la qualité de tels écrans. Depuis le début du vingtième siècle, le développement de la physique des plasmas a permis la découverte de nombreuses applications scientifiques et industrielles. La plus répandue étant la lampe au néon, qui utilise le principe des tubes à décharge contenant un plasma de gaz rare ionisé. Ce même principe a été également développé, en utilisant une technologie plus sophistiquée, pour créer les écrans à plasmas devenus l’un des composants principaux du marché des panneaux d‘affichage plat et de grande taille. Le plasma a également contribué au développement de la technologie de gravure et de dépôt de couches minces, ce qui a permis d’explorer de nouvelles applications dans le domaine de la microélectronique. Enfin, les radiocommunications grandes distances ont vu le jour grâce au plasma de l’ionosphère en se basant sur la réflexion d’une onde radio-métrique sur les hautes couches de l’atmosphère ionisés sous l’effet des rayonnements solaires. I.2. Paramètres caractéristiques Les plasmas sont constitués de populations d’électrons, d’ions et de particules neutres dont les interactions peuvent être décrites par plusieurs paramètres [V.1], citons ceux qui rentrent dans le cadre de notre travail : - Densités électronique et ionique - Fréquences propres du plasma - Permittivité du plasma I.2.a. Densités électronique et ionique La densité est le nombre de particules par unité de volume. Un plasma comprend des électrons de densité ne, des ions positifs de densité nl, des ions négatifs de densité n_ et une Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 149 concentration de particules neutres (atomes et molécules) de densité Nn. En fait, un plasma est quasi- neutre [V.2]. Ainsi, nous avons : ni = ne +n− Le degré d’ionisation d’un plasma α étant défini par : α= ne ne + N n I.2.b. Fréquences propres du plasma Pour chacune des espèces constituant le plasma, une fréquence propre d’oscillation fondamentale est définie. Parmi elles, la fréquence plasma électronique est considérée comme une grandeur capitale en physique des plasmas. Par ailleurs, elle est retenue pour la formulation de notre problème. Cette fréquence est associée à une pulsation plasma électronique donnée par la relation suivante : e 2 ne ε 0 me ou encore ωp = ω p = 56,4(ne ) 2 ne en m −3 1 avec me la masse de l’électron, e sa charge et ne la densité électronique. En fait, la fréquence plasma électronique exprime la vitesse à laquelle les électrons du plasma peuvent répondre à des perturbations de potentiel. En effet, si une perturbation de fréquence telle que ω << ωp, apparaît dans le plasma, alors les électrons peuvent répondre assez vite pour maintenir la quasi-neutralité du plasma. I.2.c. Permittivité du plasma La permittivité d’un plasma ε p est donnée par : ε p = ε , p − jε , , p avec ε,p = 1 − ω ν 2 p 2 p + ω et νp ε = ω ,, ω p2 ν 2 + ω 2 p 2 150 Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés Ces expressions sont données en fonction de la pulsation plasma ωp, la fréquence de collisionνp et ω la fréquence de travail. I.3. Validation de la méthode de modélisation du plasma I.3.a. Dispositif de test Pour valider le concept de simulation de la propagation dans le plasma, nous avons choisi de modéliser un plasma non magnétisé dans une cavité métallique résonnante parallélépipédique (Figure V.1), la validation se fait par comparaison avec les résultats théoriques issus d’une analyse électromagnétique exacte de type analytique. Y b x c a Vue en perspective z Vue de dessus Vue de face c=20 µm b=1 µm a=60 µm x y x x z z c=20 µm Figure V.1. Cavité métallique ayant pour dimensions a=20 mm b=1mm et c=60mm. Les modes résonnants sont à déterminer en simulant une cavité à vide, qui est considérée ainsi comme une cavité de référence. Des cavités remplies de plasma sont simulées et leurs réponses sont comparées à celle de la cavité de référence. I.3.b. Théorie Nous pouvons calculer de manière analytique et exacte les fréquences de résonance de chacun des modes résonnants pour l’ensemble des cavités à partir de la relation suivante : 1 f mnp 2 2 2 c m n p 2 = . + + ε r 2a 2b 2l Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 151 La permittivité relative, évaluée à partir des valeurs de ωp, de νp et de la fréquence de résonance du mode résonant concerné dans une cavité de référence, apporte sa contribution au calcul des fréquences de résonance dans les cavités remplies de plasma. I.3.c. Modélisation par la TLM Afin de réaliser les simulations permettant de modéliser le plasma, des cavités ayant pour dimensions 60 × 1 × 20 µm 3 sont utilisées. Pour ces cavités, plusieurs types de plasma sont testés. Leurs permittivités sont caractérisées par la pulsation plasma ωp et la fréquence de collisions entre particules νp. Pour les dimensions micrométriques choisies, les échantillons de plasma testés sont les suivants : Échantillon n°1 : ωp = 4000 G rad/s, νp = 100 GHz Échantillon n°2 : ωp = 5640 G rad/s, νp = 100 GHz Échantillon n°3 : ωp = 6907 G rad/s, νp = 100 GHz Cette valeur de νp correspond à une pression appliquée au gaz de l’ordre de 100 Torr (0.13332 bar). Elle est conforme aux tendances actuelles de la technologie, qui vise à manipuler un plasma basse-pression ou encore un plasma à une pression atmosphérique. D’autre part, cette valeur vérifie, dans ce cas de cavités micrométriques, νp << ω, ω étant la fréquence de travail. Ce choix de la valeur deνp est justifié par l’approximation souvent utilisée dans les études du plasma basse-pression. Ceci permet de simplifier l’expression de la permittivité relative du plasma dont le tenseur de permittivité peut se mettre sous la forme suivante: κ p ε p = ε0κ p = ε0 0 κp 0 κ p ωp2 avec κ p = 1 − 2 représentant la permittivité relative du plasma. ω En ce qui concerne la pulsation plasma, ces valeurs, qui caractérisent dans les échantillons n°1, n°2 et n°3 correspondent respectivement aux densités électroniques suivantes : ne1= 5.1015 cm-3, ne2= 10.1015 cm-3, et ne3= 15.1015 cm-3. Les spectres de permittivité de chaque échantillon sont donnés sur la figure V.2. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 152 Figure V.2. Permittivités des échantillons de plasma n°1, n°2 et n°3. Le tenseur de susceptibilité électrique du plasma s’écrit donc sous la forme : κ p χe = 0 0 0 κ p 0 − [I d ] 0 κ p Le plasma peut être traité comme un milieu purement diélectrique, les tenseurs de conductivité et de susceptibilité magnétique sont donc nul : 0 σ = 0 et χ m = 0 D’après l’équation [IV.19], le tenseur décrivant le plasma s’écrit : … 0 1 + s.χ e 1 + s.χ e 0 1 + s.χ e [t ] plasma = 1 ⋮ 1 0 … 0 Le système matriciel inverse se réduit donc à: [t ] −1 plasma 1 1 + s.χ e 0 = ⋮ 0 … 0 1 1 + s.χ e 1 1 + s.χ e 1 … 0 ⋮ 0 1 0 ⋮ 1 0 0 1 Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 153 Rappelons que le champ électromagnétique dans le plasma doit être corrigé suivant l’équation suivante : ∆ xEx ∆ xEx ∆ yE ∆ yE y y ∆ zEz ∆ zEz −1 = [t ] plasma * Z0 ∆ xH x Z0 ∆ xH x Z0 ∆ yH y Z0 ∆ yH y Z0 ∆ zH z up Z0 ∆ zH z t Or nous pouvons remarquer que le tenseur décrivant le plasma n’affecte que les termes du champ électrique, les termes de champs magnétiques restent inchangés. Ceci est dû au fait que la perméabilité du plasma est considéré comme constante, le champ magnétique est donc calculé suivant la méthode TLM traditionnelle. La permittivité du plasma étant isotrope, les termes du tenseur sont identiques suivant les trois axes du système cartésien (O,x,y,z). Le terme à approcher par la méthode de Prony est la fonction : 1 f ( s) = , notons que c’est une fonction du premier ordre. 1 + s.χ e La décomposition, par application de la méthode de Prony, permet l’obtention des pôles et des zéros qui sont nécessaires aux calculs des coefficients du filtre numérique. La figure V.3 montre une bonne approximation de l’amplitude et de la phase de la fonction f(s) pour l’échantillon de plasma n°1. Figure V.3. Approximation par Prony de la fonction f(s) pour l’échantillon de plasma n°1. Le modèle du plasma présenté ci-dessus est implémenté dans l’algorithme de la méthode TLM suivant la méthode du filtrage numérique détaillée dans le chapitre précèdent. Les résultats dans le domaine fréquentiel sont obtenus par une simple transformée de Fourier de la réponse temporelle des champs corrigés dans le plasma. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 154 I.3.d. Simulations La simulation de ces cavités est réalisée grâce à un réseau de lignes de transmission ayant une maille de base de 1 µm soit une longueur d’onde dans le vide de λ0=10 µm et un pas de discrétisation temporelle ∆t de 1.667.10-15s. Le nombre d’itérations utilisées pour chacune de ces simulations était de 10 000 itérations. Pour chaque cavité, la réponse obtenue est comparée à celle de la cavité de référence ainsi qu’aux valeurs théoriques attendues. Pour cette série de cavités, les modes résonnants recherchés sont les modes TE d’indices 101, 102 et 103. Les réponses de ces cavités remplies d’échantillons de plasma n°1, n°2 et n°3 sont données sur les figures V.4, V.5, V.6.. Chaque réponse est comparée à celle de la cavité de référence correspondant à cette série. Figure V.4. Fréquences de résonance dans la cavité remplie d’un échantillon de plasma n°1 simulées par la méthode TLM. Figure V.5. Fréquences de résonance dans la cavité remplie d’un échantillon de plasma n°2 simulées par la méthode TLM. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 155 Figure V.6. Fréquences de résonance dans la cavité remplie d’un échantillon de plasma n°3 simulées par la méthode TLM. Les calculs théoriques sont récapitulés avec les valeurs correspondantes obtenues par les simulations dans les tableaux V.1, V.2, et V.3. Modes de résonance 101 102 103 Fréquence [THz] de résonance d’une cavité vide (formule analytique) 7.905 9.013 10.607 Fréquence [THz] de résonance de la cavité de plasma (formule analytique) Fréquence [THz] de résonance de la cavité de plasma (TLM) Erreur relative [%] 7.931 9.036 10.62 7.930 9.035 10.621 0.006 0.004 0.016 Tableau V.1. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs théoriques pour la cavité remplie d’échantillon de plasma n°1. Modes de résonance 101 102 103 Fréquence [THz] de résonance d’une cavité vide (formule analytique) 7.905 9.013 10.607 Fréquence [THz] de résonance de la cavité de plasma (formule analytique) 7.956 9.058 10.645 Fréquence [THz] Erreur relative de résonance de la [%] cavité de plasma (TLM) 7.956 0.006 9.055 0.025 10.639 0.056 Tableau V.2. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs théoriques pour la cavité remplie d’échantillon de plasma n°2. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés Modes de résonance 101 102 103 Fréquence [THz] de résonance d’une cavité vide (formule analytique) 156 Fréquence [THz] de résonance de la cavité de plasma (formule analytique) Fréquence [THz] de résonance de la cavité de plasma (TLM) Erreur relative [%] 7.981 9.080 10.663 7.979 9.076 10.659 0.018 0.044 0.032 7.905 9.013 10.607 Tableau V.3. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs théoriques pour la cavité remplie d’échantillon de plasma n°3. I.3.e. Discussions des résultats Ces réponses permettent d’observer la propagation dans le plasma. Un décalage en fréquence, pour chacun des modes résonnants, s’est produit par rapport à la réponse la cavité de référence : f r (cavité _ plasma ) > f r (cavité _ vide) De plus, la valeur de ce décalage d augmente au fur et à mesure que ωp augmente. Par exemple, pour le mode TE102, le décalage d vaut : d1 = f r (cavité _ plasma) − f r (cavité _ vide) = 9.036 − 9.013 = 0.023 pour l’échantillon n°1, d2 = f r (cavité _ plasma) − f r (cavité _ vide) = 9.058 − 9.013 = 0.045 pour l’échantillon n°2, d3 = f r (cavité _ plasma) − f r (cavité _ vide) = 9.080 − 9.013 = 0.067 pour l’échantillon n°3. Inversement, elle diminue lorsque la fréquence du mode résonant augmente. Ce comportement coïncide avec le comportement d’une onde se propageant dans un milieu de type plasma. En effet, ce fonctionnement est la traduction parfaite de l‘expression théorique de la permittivité relative du plasma : Quand la fréquence plasma augmente (ω p ր) , la permittivité du plasma diminue (ε p ց) . Cette dernière étant inversement proportionnelle à la fréquence de résonance, par conséquent la fréquence de résonance pour les échantillons ayant une fréquence plasma plus élevée sera plus grande. D’autre part, la comparaison des valeurs des fréquences de résonance de chacune des cavités obtenues par la simulation avec celles calculées à l’aide des formules théoriques permet d’estimer les erreurs relatives commises par ces simulations. La valeur de ces erreurs n’excède pas 0.1 %. Cette faible valeur d’erreurs de simulation confirme la bonne modélisation de la propagation de l’onde dans le plasma pour la méthode TLM modifiée. D’autres simulations ont été effectuées pour des cavités métalliques millimétriques remplies de plasmas anisotropes dans le but de valider la méthode pour les matériaux anisotropes et dispersifs. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 157 Figure V.7. Comparaison des fréquences de résonance simulés sur HFSS (modes 101, 102, 103) et celles issues de la méthode TLM. Les propriétés diélectriques d’un plasma supposé anisotrope sont représentées par le tenseur de permittivité diagonal suivant : κ p 0 0 ε p = ε 0κ p = 0 1 + κ p 0 0 κ p 0 La validation se fait en référence avec les résultats du simulateur électromagnétique HFSS (Figure V.7) La comparaison des valeurs des fréquences de résonance obtenues par les simulations permet d’estimer les différences relatives commises lors de ces simulations (Tableau V.4). Modes de résonance 101 102 103 Fréquence Fréquence [GHz] [GHz] de de résonance de résonance de la la cavité de cavité de plasma plasma (HFSS) (TLM) 5.5868 6.3700 7.4955 5.586 6.374 7.503 Difference relative [%] 0.014 0.062 0.1 Tableau V.4. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec les valeurs issues de HFSS pour une cavité millimétrique remplie d’échantillon de plasma supposé anisotrope. La faible valeur de cette erreur, de l’ordre de 10-3, confirme également la bonne modélisation de la propagation de l’onde dans un milieu anisotrope et dispersif. Nous avons ainsi à disposition un outil de calcul efficace permettant la simulation large bande de dispositifs hyperfréquences comportant des milieux anisotropes et dispersifs. Une fois le modèle physique du milieu connu sous forme tensorielle, la procédure décrite ici dans le cadre des plasmas, s'étend assez facilement pour des milieux plus complexes, comme par exemple les ferrites qu’ils soient saturées (tenseur de Polder) ou partiellement aimantés (tenseur de Gelin). Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 158 II. GUIDE D’ONDE PARTIELLEMENT CHARGE PAR UN FERRITE AIMANTE II.1. Dispositif expérimental Diélectrique Ferrite Figure V.8. Vue en perspective du guide d’onde rempli d’un échantillon de ferrite Nous proposons d’étudier le cas d’un guide d’onde dont la section est partiellement chargée par un échantillon de ferrite aimanté (Figure V.8) dans le but de valider la méthode de prise en compte des propriétés physiques des ferrites quelque soit leur état d’aimantation. Le dispositif expérimental correspond à une cellule de mesure conçue et réalisée dans notre laboratoire pour mesurer le tenseur de perméabilité des ferrites [V.3], [V.4]. La caractérisation des ferrites est basée sur la mesure en réflexion/transmission des paramètres Sij du guide d’onde. L’anisotropie du matériau est exploitée pour rendre le dispositif non réciproque ( S12 ≠ S 21 ). Nous allons étudier ces paramètres pour plusieurs valeurs du champ magnétique appliqué. L’objectif de ce chapitre est de valider le code de calcul développé. Dans un premier temps, nous comparons celui-ci à la méthode d’analyse modale valable uniquement pour des structures à géométrie simple, c’est à dire la structure canonique qui est étudiée. Nous passons ensuite à la confrontation avec la mesure. Mais avant cela, nous exposons la démarche de la modélisation des ferrites par notre technique. II.2. Modélisation par la TLM Afin de réaliser les simulations permettant de modéliser le plasma, un guide d’onde rectangulaire ayant pour dimensions a=22.86 cm et b=10.16 cm est utilisé. Le guide est chargé d’un échantillon de ferrite (fournisseur Ampex) ayant les caractéristiques suivantes : une aimantation à saturation 4πMs=5000 Gauss, un champ d’anisotropie Ha=200 Oe, une largeur de raie à mi-hauteur ∆H=500 Oe. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 159 Déplacement du champ Ferrite Figure V.9. L’application d’un champ magnétique statique la long de l’axe Oy provoque un déplacement de champ le long de l’axe Ox. Quand nous appliquons un champ statique H0 suivant l’axe Oy, les modes directs seront différents des modes rétrogrades [V.3], nous parlons alors de non réciprocité de la structure de propagation. Par conséquent, les éléments de la matrice Sij seront différents, en particulier la transmission qui diffère selon le sens de propagation du signal. L’effet de déplacement de champ ne garantit pas forcément la non-réciprocité de la structure de propagation. Pour assurer la non-réciprocité du guide, la section droite est rendue asymétrique en rapprochant le ferrite d’une paroi latérale verticale (Figure V.9). Le tenseur de perméabilité du ferrite aimanté dans la direction Oy prend la forme suivante: µ µ = µ0 0 jκ 0 µy 0 − jκ 0 µ avec µ = µ ' − j µ '' , κ = κ ' − jκ '' et µ y = µ y − jµ '' y ' Ces éléments du tenseur sont des quantités complexes pour tenir compte des pertes magnétiques. Les figures V.10 et V.11 mettent en évidence la dispersion de ces paramètres en ondes centimétriques. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 160 Figure V.10. Partie réelle des paramètres du tenseur de perméabilité du ferrite en fonction de la fréquence. Propriétés du ferrite sous test : 4πMs= 5000G, Ha=200 Oe, et ∆H=500 Oe pour un champ appliqué H0=500 Oe. Figure V.11. Partie imaginaire des paramètres du tenseur de perméabilité du ferrite en fonction de la fréquence. partie imaginaire Le tenseur de susceptibilité magnétique correspondant s’écrit : µ −1 0 − jκ χ m = µ0 0 µ y −1 0 jκ 0 µ − 1 La permittivité du ferrite est une constante égale à εr= 14.5 et sa conductivité électrique est supposée nulle, nous avons alors : σ = 0 et χ e = cste = 13.5 161 Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés D’après l’équation [IV.54], le tenseur décrivant les propriétés électromagnétiques du ferrite s’écrit : −1 1+ s.χe 1+ s.χe 0 1+ s.χe [t] ferrite = −s. jκ 1+ s.χm 0 1+ s.χmy s. jκ χ 1 + s . m Le système matriciel inverse peut s’écrire sous la forme suivante: f1(s) f1(s) f ( s ) 1 [t]−1 ferrite = 0 0 f3(s) f2 (s) f4 (s) − f (s) f2 (s) 3 Après identification, nous avons : f1 ( s) = 1 1 + s.χ e f 2 (s) = 1 + s.χ m ( s. jκ ) 2 + (1 + s.χ m ) 2 f3 (s) = jκ ( s. jκ ) + (1 + s.χ m ) 2 f 4 (s) = 1 1 + s.χ my 2 Les approximations des fonctions f1, f2, f3 et f4 sont faites à l’aide de la méthode de Prony avec différentes valeurs de pôles (Figure V.12). Nous constatons qu’il faut au moins 2 pôles (NP>2) pour avoir un bon accord entre l’approximation et la fonction analytique. Nous suivons par la suite la même procédure détaillée dans le chapitre précédant pour effectuer le filtrage numérique dans le but de passer dans le domaine temporel et mettre à jour ainsi les valeurs du champ électromagnétique dans le ferrite. Nous avons choisi, dans un premier temps, de comparer notre technique à la méthode d’analyse modale. Cette méthode est décrite dans le paragraphe suivant. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 162 Figure V.12. Approximation par la méthode de Prony des éléments du tenseur |f1|, |f2|, |f3| et |f4|. II.3. Analyse modale II.3.a. Analyse modale du guide vide et du guide "chargé" Le calcul des paramètres S de la cellule requiert l'utilisation d'une méthode d'analyse électromagnétique dynamique. La méthode employée est la méthode modale qui nécessite tout d'abord le calcul des modes et des champs électromagnétiques dans chaque région de la cellule (région vide et région contenant le matériau testé). Il s'agit ensuite d'appliquer pour chaque mode les conditions de continuité des champs dans le plan des discontinuités séparant les différentes régions. L'analyse modale du guide vide ne pose aucune difficulté particulière (formulation analytique). Nous nous intéressons uniquement à l'analyse modale de la portion de guide partiellement rempli par le ferrite aimanté, dont la section droite est représentée sur la Figure V.13. Cette dernière est constituée de trois milieux différents : l'air, l'échantillon de ferrite testé et un diélectrique qui joue le rôle de câle pour positionner le ferrite à l'endroit souhaité (là où le champ magnétique hyperfréquence est polarisé circulairement). Nous allons établir l'équation caractéristique d'une telle structure de propagation. Il s'agit tout d'abord de déterminer dans chaque milieu les champs électrique et magnétique solutions des équations de Maxwell. Puis d'appliquer les conditions de continuité que doivent satisfaire ces champs aux différentes interfaces. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 163 y ferrite b Ho air z o h L a x diélectrique Figure V.13. Section transverse du guide rectangulaire en présence du ferrite testé et d'un support diélectrique. Partons de l’équation de Helmholtz dans un milieu ferrimagnétique aimanté de dimensions infinies : ∆H − grad (div H ) + ω 2 ε o ε f µ H = 0 (V.1) dont la résolution donne les expressions des champs électrique et magnétique. En appliquant les équations de continuités des champs, nous obtenons l'équation caractéristique suivante : [ ] dét [K ] = TH .{µ − TS .[κ .γ + Hfz.TE ]}+ TS . TE.κ .γ + ( µ 2 − κ 2 ) + TE.µ = 0 . (V.2) en posant: S = L − h; E = a − L, TH = tg (γ d h) / γ d , TE = tg (γ o E ) / γ o , TS = tg (k x S ) / k x où a et b sont les dimensions du guide rectangulaire, h l'épaisseur du diélectrique, e=L-h l'épaisseur du ferrite, γ 0 et γ d sont respectivement les constantes de propagation dans l'air et dans le diélectrique. Le développement de l’équation (V.2) est exposé en détails dans l’annexe I. À partir de l'équation caractéristique, nous calculons les constantes de propagation associées aux différents modes de la structure. La plus grande difficulté du problème direct consiste à localiser les racines complexes de l'équation caractéristique (V.2). La recherche des zéros de cette équation est réalisée à l'aide d'un algorithme spécifique basé sur une extension au plan complexe de la méthode dichotomique dont les détails sont donnés dans l’annexe J. Figure V.14. Représentation schématique de la procédure de calcul utilisée pour la localisation des racines de la fonction complexe notée F. (a) Initialisation du calcul. (b) Recherche systématique des racines. (c) Procédure de dichotomie Cela consiste à scanner le plan complexe avec un carré de petite taille pour localiser la région où les parties réelle et imaginaire de la fonction complexe étudiée s'annulent chacune simultanément (Figure V.14.a). Les possibles changements de signes dans la fonction sont Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 164 détectés entre les sommets du carré (Figure V.14.b). Si deux changements de signes sont détectés pour la partie réelle et pour la partie imaginaire alors un carré de taille quatre fois plus petite est définie autour du point d'intersection des segments R0R1 et I0I1 (Figure V.14.c). La procédure continue jusqu'à atteindre une valeur précise de la dimension du carré. Une fois qu'une racine est localisée, la recherche continue pour les autres solutions. Le calcul s'arrête quand le nombre de solutions souhaitées est obtenu. Cette procédure est coûteuse en temps de calcul. Pour réduire le temps de calcul, la recherche des racines dans le plan complexe est seulement appliquée à la première fréquence. Pour les fréquences supérieures, la solution à la fréquence précédente est extrapolée pour définir un carré directement autour de chaque solution. L’algorithme montre une totale fiabilité. Figure V.15. Diagramme de dispersion du ferrite : constante de propagation en fonction de la fréquence. Nous présentons le diagramme de dispersion en bande X sur la figure V.15. Nous remarquons l’existence d’un seul mode propagé dans cette bande et de plusieurs modes d’ordres supérieurs évanescents. Le premier mode d’ordre supérieur apparaît à partir de 9.2 GHz. Nous constatons également l’absence de modes magnétostatiques dans cette bande de fréquence. II.3.b. Raccordement des champs aux discontinuités Les paramètres Sij de la cellule de mesure sont déterminés numériquement en imposant aux champs électromagnétiques associés à chaque mode des conditions de continuité supplémentaires dans les plans qui séparent la portion vide du guide et celle contenant le ferrite (Figure V.16). Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés reference plane waveguide Σ TE I TE10 165 II Σ TE t1(TE 10) evanescent modes ferrite ρ1(TE 10) dielectric ρn T i tn Rr z1 z0 z2 Figure V.16. Coupe longitudinale de la cellule de mesure. Région I : portion vide du guide, région II : portion contenant l'échantillon de ferrite. Lorsque l'onde incidente se propage dans la direction des z croissants (sens direct), les conditions de continuité que doivent satisfaire les composantes tangentielles des champs électrique et magnétique dans les plans de chaque discontinuité s'écrivent : dans le plan d'équation z = 0 : (1 + ρ1 )E y1 + (1 − ρ1)H x1 − N M M n=2 i=1 r =1 M M ∑ρn Eyn = ∑Ti Eyi + ∑R r Eyr exp(γ r z0 ) N ∑ ρn H xn = n=2 ∑ Ti H xi − i =1 (V.3) ∑R H r ( xr exp γ r z0 r =1 ) (V.4) dans le plan d'équation z = z0 : M M N i =1 r =1 n =1 ∑ Ti E yi exp(− γ i z 0 ) + ∑ R r E yr = ∑ t n E yn M ∑T H i xi exp(− γ i z 0 ) − i =1 M ∑R H r r =1 (V.5) N xr = ∑t n H xn n =1 (V.6) où γr et γi sont respectivement les constantes de propagation du rème et ième mode dans la région II du guide, z0 est la longueur de l'échantillon de ferrite; M le nombre de modes pris en compte dans la région II et N le nombre de modes pris en compte dans la région I. Les termes ρn, Ti, Rr et tn (n =1,…, N et i, r = 1,..., M) représentent les coefficients de couplage entre les modes des deux régions. Le système d'équations obtenu (équations V.3-V.6) peut être simplifié en utilisant les propriétés d'orthogonalité des modes qui restent valables même si le guide contient un matériau anisotrope. Puisque la cellule est non-réciproque, les calculs sont effectués une première fois en considérant que l'onde se propage dans le sens direct (calcul des modes directs), puis une seconde fois en traitant la propagation en sens inverse (calcul des modes rétrogrades). Finalement, les paramètres Sij de la cellule de mesure s'expriment: S11 = ρ1 exp(− 2γ 1 z1 ) S12 = t1′ exp(− γ 1 ( z1 + z 2 )) S 22 = ρ1′ exp(− 2γ 1 z 2 ) S 21 = t1 exp(− γ 1 ( z1 + z 2 )) où γ1 est la constante de propagation du mode fondamental dans la portion vide du guide (région I); ρ1, t1 sont les coefficients de couplage entre les modes fondamentaux directs des deux régions et ρ'1, t'1 les coefficients de couplage entre les modes fondamentaux rétrogrades des deux régions. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 166 Nous allons étudier la convergence des valeurs calculés des paramètres Sij en fonction du nombre de modes de propagation pris en compte dans les calculs (Figure V.17) pour garantir la précisons des résultats de cette analyse électromagnétique. Figure V.17. Convergence des paramètres S en fonction du nombre de mode de propagation. Nous remarquons qu’à partir de 9 modes de propagation, nous avons une réponse du paramètre S12 qui converge, ce que l’on confirmera par les résultats expérimentaux. Dans la suite de cette étude, nous prendrons en compte 10 modes de propagation pour calculer les paramètres Sij de la structure. La réponse en fréquence des paramètres Sij est présentée ci-dessous à titre d’exemple (Figure V.18), elle est obtenue en calculant 10 modes de propagation pour l’échantillon de ferrite sous test. Figure V.18. Paramètres Sij en fonction de la fréquence. Nous pouvons remarquer que les modules du paramètre S12 et de S21 ne sont pas identiques, nous obtenons donc une cellule non-réciproque. Nous pourrons les comparer avec les résultats issus de l’approche TLM. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 167 II.3.cb. Simulations : Comparaison TLM / Méthode modale Nous nous sommes assurés de la précisons des paramètres S simulés par la méthode modale, nous pouvons maintenant les comparer avec précision aux résultats issus de la TLM modifiée. La simulation de cette structure est réalisée grâce à un réseau de lignes de transmission ayant une maille de base de 0.2 mm et un pas de discrétisation temporelle ∆t de 0.3334.1012 s. Le nombre d’itérations utilisées pour la simulation est de 10 000 itérations. Figure V.19. Section transverse du guide en présence du ferrite sous test. Pour le guide rectangulaire (a= 22.86 mm et b= 10.16 mm) dont la bande monomode coïncide avec la bande X (8.2 - 12.4 GHz), l’échantillon rectangulaire de ferrite (fournisseur Ampex) présente une épaisseur de e= L-h=3 mm, une largeur de l=10.15 mm et une longueur de z0=25 mm (Figure V.19). La lame d’air est considéré égale à h=1mm. Les paramètres S sont donnés sur les figures V.20.a et V.20.b pour différents états d’aimantation. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 168 H0=0 Oe H0=500 Oe Figure V.20. Comparaison des modules des paramètres Sij calculés par la méthode modale et ceux issus de la méthode TLM pour différents valeurs du champ appliqué. (a) Ferrite désaimanté H0=0 (b) Ferrite partiellement saturé H0=500 Oe Lorsque le champ appliqué H0 est nul (Figure V20.a), le ferrite est désaimanté et la cellule est réciproque. Les courbes S11 et S22 d’une part, S12 et S21 d’autre part sont donc confondues sans l’application d’un champ extérieur. Nous constatons un bon accord entre les résultats issus des deux approches. Dès lors qu’un champ statique est appliqué H0=500 Oe, la structure devient non-réciproque : les paramètres de transmission S21 et S12 différent (Figure V20.b). Le paragraphe suivant expose le processus de mesure et valide l’approche proposée : plusieurs valeurs de champs sont appliqués entre les pôles de l’électroaimant en faisant varier l’intensité aux bornes de ce dernier. Les paramètres S mesurés sont comparés avec ceux issus de l’approche numérique. 169 Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés II.4. Processus de mesure expérimentale II.4.a. Mesure expérimentale Nous mesurons les paramètres S de la structure à l'aide de l'analyseur de réseau vectoriel Agilent HP 8510B dans une bande de fréquences allant de 8 à 12 GHz (Figure V.21). Les données expérimentales issues de ce dernier peuvent être entachées d'erreurs dites systématiques liées à la connectique et la cellule de test. Nous utilisons la procédure d'étalonnage TRL qui permet d'obtenir une précision optimale en prenant en compte les termes d'erreurs de l'ensemble du banc de mesure. Les détails de cette calibration sont donnés dans l’annexe K. Analyseur de réseau vectoriel Agilent Guide d'onde rectangulaire WR-90 Pôles de l’électroaimant Figure V.21. Banc de mesure pour la caractérisation large bande en guide d'onde rectangulaire en bande X (avec l'analyseur de réseau vectoriel Agilent PNA, l'électroaimant, et le guide d'onde WR-90) Nous déposons ensuite l'échantillon de ferrite dans le tronçon de guide à insérer entre les 2 guides d'accès (Figure V.22). Echantillon de ferrite sous test DST Dispositif Sous Test DST Figure V.22. Dispositif sous test qui représente un guide d’onde rectangulaire (Bande X) chargé par l’échantillon du ferrite (4×10.16×25 mm3) Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 170 Nous appliquons plusieurs valeurs de champs aux niveaux des pôles de l’électroaimant en faisant varier l’intensité aux bornes de celui-ci (Figure V.23). Nous extrayons enfin les paramètres S correspondants. Les mesures réalisées permettront de valider l'analyse électromagnétique du dispositif de test. H0 Source de courant réglable Figure V.23. Dispositif d’obtention de champ de polarisation réglable. II.4.b Etalonnage TRL (Thru, Reflect, Line) L’étalonnage de mesure est une opération permettant de caractériser les termes d'erreur systématiques en mesurant des étalons aux caractéristiques radioélectriques et géométriques connues et en supprimant ensuite par soustraction les effets de ces erreurs de mesure. Un étalonnage améliore la précision de l'analyseur en réduisant les erreurs de mesure. L'étalonnage TRL [V.5] est nécessaire dès lors qu'un haut niveau de précision est requis pour mesurer les paramètres S de composants réalisés en technologie non-coaxiale (lignes microruban, coplanaire, guide d'ondes). Nous éliminons donc les imprécisions de mesure introduites par les connecteurs et la désadaptation du dispositif de test en hautes fréquences en définissant les plans de référence de la mesure en aval des connecteurs. L'étalonnage TRL est extrêmement précis, plus précis que l'étalonnage SOLT si la technologie employée n'est pas coaxiale. Il reprend une mesure de type THRU, associée aux mesures d'un fort coefficient de réflexion (REFLECT) à chacune des entrées et d'une mesure en réflexion-transmission, le standard étant dans ce cas un tronçon de ligne rajouté devant créer un déphasage de 20 et 160 degrés en fonction de la fréquence. Le modèle d'erreur correspondant comprend douze termes (un quadripôle d'erreurs en entrée, un autre en sortie). Ces douze termes d'erreur, le coefficient de réflexion du REFLECT et la longueur de ligne sont calculés précisément à chaque point de fréquence à partir des dix mesures réalisées à l'aide des trois standards. Durant ce travail, nous avons réalisé un kit de calibration TRL pour notre dispositif de caractérisation des ferrites en bande X. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 171 II.4.c Comparaison TLM / Mesures La simulation de cette structure est réalisée avec les mêmes caractéristiques que celles retenues pour les simulations précédentes. L’épaisseur de l’échantillon du ferrite de e=Lh=4mm et celle de la lame d’air est de h=0.2mm. Les paramètres S (transmission et réflexion) sont comparés pour plusieurs valeurs de champ appliqué H0= 0 Oe (Figure V.24.a), H0= 500 Oe (Figure V.24.b) et H0=1000 Oe (Figure V.24.c). H0=0 Oe H0=0 Oe H0=500 Oe H0=500 Oe H0=1000 Oe H0=1000 Oe Figure V.24. Les paramètres S en fonction de la fréquence pour différents valeurs du champ appliqué. Ferrite sous test : 4πMs = 5000 G, Ha=200 Oe et ∆H = 500 Oe. (a) Champ statique appliqué d’intensité Ho=0 Oe. (b) Champ statique appliqué d’intensité Ho= 500 Oe. (c) Champ statique appliqué d’intensité Ho=1000 Oe. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 172 Quand nous appliquons un champ nul, le ferrite est désaimanté. Il n’y a pas de déplacement de champ, la cellule est donc réciproque. Les paramètres de réflexion S11 et S22 sont identiques et les paramètres de transmission S12 et S21 le sont également. Nous constatons, à partir de la figure V.24.a, que les résultats de mesures sont en bon accord avec ceux issus de la TLM modifiée. Dès lors un champ statique est appliqué H0=500 Oe, les moments tendent à s’aligner selon la direction du champ appliqué. Le ferrite est partiellement aimanté. L’application du champ statique rompt la réciprocité de la cellule : Nous remarquons les effets de non réciprocité : S21 est différent de S12. La réponse de l’approche de le TLM modifiée est en bon accord avec la mesure (Figure V.24.b). Quand nous appliquons un champ de H0=1000 Oe, Le ferrite est entièrement saturé, tous les moments sont parallèles à la direction du champ appliqué. Néanmoins nous remarquons des perturbations au niveau de la mesure (Figure V.24.c). Cette perturbation est sans doute due à des erreurs de calibrage et est liée à la position du montage. La méthode TLM a été appliquée aux structures de propagation intégrant des ferrites dans plusieurs états d’aimantation. Les résultats obtenus montrent la bonne modélisation de la propagation de l’onde dans ce type de milieu. II.4.d. Ouvertures Plus récemment, l’utilisation des matériaux magnéto-diélectrique présente un intérêt vis-à-vis de la taille des antennes patchs. En effet, Il a été démontré que les antennes avec un substrat magnéto-diélectrique présentant une perméabilité supérieure à sa permittivité montrent de meilleures performances que ceux qui sont déposés sur des substrats purement diélectriques [IV.6]. Ainsi, nous avons simulé une antenne patch à base de ferrite. Vu qu’il n’existe pas de logiciel commercial capable de modéliser le ferrite quelque soit son état d’aimantation, nous nous limitons aux cas du ferrite désaimanté et saturé. Le but est de calculer les fréquences de résonance de la structure. La réflexion est représentée par le paramètre S11. Ce dernier est simulé sous HFSS est comparé avec notre méthode dans les deux cas de figures. La structure étudiée (Figure V.25) possède une fréquence de résonance fondamentale de f0=8 GHz, le substrat de ferrite possède une épaisseur de 1 mm. Figure V.25. Les dimensions de l’antenne patch. Le paramètre S11 issu de la TLM et celui simulé par HFSS pour le cas d’un substrat de ferrite démagnétisé et saturé sont comparés respectivement sur les figures V.26.a et V.26.b. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 173 Figure V.26 Les paramètres S11 en fonction de la fréquence (a) pour un ferrite désaimanté ( µ étant une constante) (b) pour un ferrite saturé Sans l’application du champ magnétique, l'antenne patch a une fréquence de résonance fondamentale de f0=8,0 GHz (Figure V.26.a). Le champ magnétique appliqué décale la fréquence de résonance fondamentale et génère également de nouvelles fréquences de résonance (Figure V.26.b). Les nouvelles fréquences de résonance sont de 7,1, 8,1, 8,8 et 9,45 GHz. Ces fréquences, générées par le ferrite magnétisé, sont prédites par l'algorithme modifié de TLM et sont en accord étroit avec les résultats de HFSS (Tableau V.5). Fréquences de résonance en GHz (HFSS) Fréquences de résonance en GHz (TLM) Différence relative [%] 7.10 8.10 8.80 9.45 7.193 8.098 8.718 9.480 1.3 0.02 0.9 0.3 Tableau V.5. Comparaison des résultats obtenus par la méthode TLM avec ceux issus de HFSS. La comparaison entre les deux différentes approches donne une bonne concordance. Rappelons que la discrétisation de l'espace et le temps utilisé dans la méthode TLM peut créer une dispersion numérique, ceci se traduit par des erreurs sur les fréquences de résonance simulées. Tous ces facteurs peuvent expliquer les différences observées, de l’ordre de 1% entre les résultats simulés. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 174 CONCLUSION Ce dernier chapitre nous a permis, dans un premier temps, de valider l’approche proposée dans le cas d’un matériau isotrope et dispersif : le plasma. Plusieurs cavités remplies de différents échantillons de plasmas sont simulées. La correction du calcul du champ dans le matériau a permis d’obtenir la réponse temporelle. Une simple transformé de Fourrier de cette réponse donne le spectre des fréquences de résonnance de ces cavités. Les fréquences issues de la TLM sont comparées avec celles calculées analytiquement pour valider la bonne modélisation de la propagation de l’onde dans un milieu isotrope et dispersif. Ensuite, les propriétés électromagnétiques du plasma, par nature dispersives, sont rendues anisotropes par l’introduction d’un tenseur de permittivité afin de traiter le cas des milieux dispersifs et anisotropes. La réponse obtenue est comparée avec celle issue d’un logiciel de simulation électromagnétique HFSS. La différence relative entre les réponses prédites est très faible. Ceci confirme bien la prise en compte des propriétés anisotropes et dispersives par la technique proposée. Nous avons calculé les paramètres de répartition S pour un guide d’onde chargé partiellement d’un ferrite aimanté. Etant donnée l’inexistence de logiciel commercial capable de modéliser des ferrites partiellement aimantés, nous avons utilisé d’abord la méthode d’analyse modale pour le calcul des paramètres S. Nous avons également effectué des mesures pour comparer les paramètres S pour différents valeurs du champ appliqué en faisant varier son intensité aux bornes de l’électroaimant. La comparaison de notre technique avec, d’une part, l’analyse modale, et avec, d’autre part, l’expérience, a démontré que l'algorithme TLM est capable de prendre en compte la réponse dynamique de milieux anisotropes et dispersifs en s'appuyant sur une procédure générale dérivée des équations de Maxwell. La présence du milieu se traduit simplement par une correction du calcul des champs au centre de la cellule par un filtre numérique. Les résultats obtenus valident donc le modèle TLM modifié dans le cas d’un milieu anisotrope dispersif et présentant des éléments extra-diagonaux. Nous avons ainsi à disposition un modèle de calcul efficace et général qui permet la simulation large bande de dispositifs hyperfréquences comportant tout type de matériaux. Une fois le modèle physique du milieu connu sous forme tensoriel, la procédure décrite dans ce chapitre, s'étend assez facilement pour des milieux plus complexes, comme par exemple des matériaux composites, par exemple de type magnéto-diélectriques, ou encore des métamatériaux. Chapitre V : Application de la méthode TLM modifiée aux ferrites partiellement aimantés 175 RÉFÉRENCES DU CHAPITRE V [V.1] Z. Mouzahem, P. Saguet, "La technique de la transformée en z dans la méthode TLM Applications aux plasmas et aux matériaux partiellement magnétisés," thèse présentée devant l’Institut de Microélectronique, Électromagnétisme et Photonique, Grenoble, France, Janv. 2006. [V.2] Jean-Christophe PAIN, "Sur la physique atomique des ions dans les plasmas en présence de l'écrantage", hèse soutenue devant lUniversité Paris XI, Paris, France, 10 décembre 2002. [V.3] P. Quéffélec, M. Le Floc'h, Ph. Gelin "Nonreciprocal cell for the broad band measurement of tensorial permeability of magnetized ferrites: direct problem," IEEE Transactions on Microwave Theory and Techniques, Vol. 47, 1999. [V.4] P. Gelin, K. Berthou-Pichavant, "New consistent model for ferrite permeability tensor with arbitrary magnetization state," IEEE Trans. Microwave Theory Tech., vol. 45, pp. 1185 – 1192, Aug. 1997. [V.5] G. Engen, C. Hoer, "Thru-reflect-line: An improved technique for calibrating the dual six-port automatic network analyzer," IEEE Trans. Microwave Theory Tech., vol. MTT-27, pp. 987–993, Dec. 1979. [V.6] H. Mosallaei, K. Sarabandi, "Magneto-dielectrics in electromagnetics: concept and applications", IEEE Transactions on Antennas and Propagation, vol. 52, no. 6, pp. 1558 – 1567, June 2004. CONCLUSION GÉNÉRALE Conclusion générale 180 Conclusion générale Ce travail avait pour objectif principal de répondre aux attentes exprimés par les concepteurs de dispositifs hyperfréquences en terme de modélisation des structures intégrant des matériaux aux propriétés électromagnétiques anisotropes et dispersives. Le développement d’un outil de simulation capable de traiter l’analyse électromagnétique de dispositifs aussi variés que les circulateurs, les antennes ou les filtres accordables à base de matériaux ferrites constituait le défi à relever dans cette thèse. L’association de la méthode TLM et du modèle GPT était le point de départ de notre étude. Le fil rouge que nous avons décidé de suivre pour illustrer les résultats obtenus était le projet européen IMICIMO auquel le laboratoire a participé et dont la problématique concernait la conception et la réalisation de circulateurs microruban miniatures en technologie LTCC. La première étape de notre travail consistait à étudier le circuit de polarisation du dispositif et les différents champs magnétiques statiques apparaissant dans la structure. En effet, le champ statique de polarisation est très souvent considéré comme étant uniforme. Il en est de même pour les champs démagnétisants et pour le champ interne du ferrite. Les résultats de simulations issus du logiciel commercial Maxwell 3D ont montré que le champ magnétique de polarisation créé par un ou deux aimants permanents présentait une variation spatiale de son intensité. Les structures étudiées ont montré des fuites de flux, notamment sur les bords de l'entrefer, ce qui conduit à une variation spatiale du champ importante quelque soit la configuration en aimants employées (1 ou 2 aimants polarisant le matériau ferrimagnétique). Aucun système de polarisation n’a permis l'obtention d'un champ statique de polarisation complètement uniforme : des effets de bords subsistent. De plus certaines zones de l’échantillon ferrimagnétique peuvent ne pas être saturées si le champ appliqué sur le ferrite n'est pas suffisamment intense. Dans le cas où un seul aimant polarise la jonction le champ peut ne plus être orienté suivant la normale par rapport à l'échantillon ferrite et ainsi modifier l'interaction onde/matière dans le ferrite. Or, l’objectif du projet IMICIMO est la conception de circulateur à jonction-Y en technologie microruban polarisé par un seul aimant optimisé en terme de taille et de performances. Nous avons effectué une étude magnétostatique pour calculer la réponse du circulateur en technologie microruban. Nous avons constaté que les performances sont affectées quand la variation de l’intensité du champ de polarisation est prise en compte. Ces résultats mettent en évidence les limitations des simulateurs électromagnétiques commercialisés qui ne tiennent pas en compte tous les phénomènes physiques inhérents à ce type de dispositif. Les développements apportés à la méthode TLM ont permis de lui attribuer certains avantages, qui sont indispensables pour résoudre des problèmes de propagation dans des milieux quelconques et dans des structures complexes. À travers ce travail, l’atout le plus original est la possibilité de modéliser des milieux aux propriétés électromagnétiques dispersives et anisotropes. Conclusion générale 181 Nous avons proposé une nouvelle technique générale, rigoureuse et issue directement des équations de Maxwell, contrairement à celle de J. Paul qui se base sur une analogie de circuit. Cette dernière, n’étant pas générale, est en outre difficile à implémenter. Notre outil permet également de simplifier les calculs supplémentaires nécessaires pour le traitement des milieux anisotropes dispersifs et surtout de manipuler, à l’aide du filtrage numérique, des produits simples au lieu des produits de convolution. La modélisation de ces milieux, dont les propriétés dépendent de la fréquence et de la direction spatiale de la propagation, devient alors simple au sein de la méthode TLM, qui est toutefois une méthode temporelle. Ces développements autour de la méthode TLM ont permis d’abord de simuler des cavités métalliques remplies de plasma, milieu isotrope et dispersif. Les résultats des simulations sont en très bon accord avec les résultats analytiques. Une étude concernant les dispositifs non réciproques à base de ferrite partiellement aimanté a été menée. Nous avons utilisé le tenseur GPT qui donne accès à l’ensemble des éléments du tenseur de perméabilité en fonction de l’intensité du champ statique appliqué, de la forme du ferrite, de sa largeur de raie à mi-hauteur et de ses caractéristiques statiques (aimantation à saturation, champ d’anisotropie magnétoscristalline) et structurales (dispersion de la forme des domaines et des grains). Nous avons associé ce tenseur à la méthode TLM pour prédire le comportement dynamique des ferrites polycristallins quelque soit leur état de polarisation statique (état d’aimantation). Les résultats de simulation ont été validé par confrontation avec les résultats expérimentaux pour un guide d’onde dont la section est partiellement chargée par un ferrite partiellement aimanté. En effet, nous avons fait varier l’intensité du champ appliqué par l’électroaimant pour aimanter le ferrite. Les paramètres de répartition mesurés pour différents valeurs du champ magnétique statique appliqué sont en très bon accord avec la réponse simulée par notre outil. Les travaux permettent à présent de proposer aux concepteurs des dispositifs hyperfréquences un simulateur électromagnétique capable de prendre en compte un grand nombre de phénomènes physiques (non uniformité du champ de polarisation, aimantation partielle de certaines zones du ferrite, fonctionnement à la rémanence des circulateurs autopolarisés) inhérentes à ce type de structure non réciproque ; et dont les logiciels commerciaux actuels ne sont pas en mesure de prédire. Ces travaux sont issus d’une synergie entre spécialistes Matériaux et spécialistes de modélisation électromagnétique du Lab-STICC. Dans ce contexte, cette thèse constitue les fondements d’études à venir sur des problématiques de recherche émergeantes. Le premier sujet est celui des panneaux d'affichage plat de grande taille et plus particulièrement les PAP (panneaux à plasma). En effet, pour garder leur place dans la course d'un marché prometteur, les écrans plasma doivent améliorer leurs performances tout en baissant le coût de production qui reste élevé dû notamment à une technologie de fabrication délicate et onéreuse. Une idée intéressante, dans ce type de technologie, est d'opter pour l'utilisation de micro-ondes pour produire un champ électrique uniforme nécessaire pour la génération du plasma. Le deuxième sujet concerne l’intégration de composant hyperfréquences non réciproques à bases de ferrites comme les isolateurs et les circulateurs auto-polarisés dans le domaine millimétrique. Les ferrites hexagonaux de baryum ou de strontium (hexaferrites) sont actuellement les seuls matériaux susceptibles d'être utilisés dans les circulateurs pour des applications en ondes millimétriques. Leur résonance gyromagnétique, à la base du fonctionnement des circulateurs, est intrinsèquement élevée, en raison de leur champ d'anisotropie magnétocristalline intense. Cette propriété permet également de les utiliser dans un circulateur sans application d’un champ externe, on parle alors de matériaux auto- Conclusion générale 182 polarisés. Mais, cela impose la pré-orientation de leurs moments magnétiques dans une direction particulière lors du processus de fabrication et donc leur utilisation à la rémanence. Cette étude ouvre également la possibilité de modéliser des circuits accordables et agiles en fréquences. La variation de la perméabilité des ferrites sous l'action d'un champ magnétique statique peut être exploitée pour modifier la perméabilité effective du circuit et donc la fréquence centrale et la largeur de bande du dispositif. Nous pouvons citer à titre d’exemple les filtres et les antennes à base de ferrite. Pour les antennes miniatures accordables en ondes décimétriques, la principale conséquence de la séparation fréquentielle dans les antennes à ferrite est l’accordabilité en fréquence. En effet, si l’on peut disposer d’un champ magnétique appliqué variable, on peut obtenir des antennes accordables en fréquence. L’antenne rayonne ainsi à deux fréquences très séparées sur une gamme continue et permet d’envisager deux communications simultanées. Le champ de commande influence ainsi les caractéristiques de l’antenne en termes de diagramme de rayonnement, efficacité, rendement, etc. ANNEXES Annexes 185 186 Annexes Annexe A Bande de fréquences IEE Désignation Domaine de fréquences (GHz) VHF 0,03 - 0,30 UHF 0,30 - 1,00 Bande L 1-2 Bande S 2-4 Bande C 4-8 Bande X 8 - 12 Bande Ku 12 - 18 Bande K 18 - 26,5 Bande Ka 26,5 - 40 Bande Q 33-50 Bande U 40 - 60 Bande V 50 - 75 Bande E 60 - 90 Bande W 75 - 110 Bande F 90 - 140 Bande D 110 - 170 Bande G 140 - 220 187 Annexes Annexe B Correspondance entre système d'unité Grandeurs Permittivité du vide ε 0 Perméabilitéé du vide µ 0 Vitesse de la lumière Système MKSA Rationalisé ( -1 1 ⋅ 10 -9 F .m 36π ( 4π ⋅ 10 -7 H ⋅ m ( 3.10 8 m.s -1 Champ magnétique H A.m Induction magnétique B Rapport Gyromagnétique γ -1 ( ) 1 ⋅10 -9 36π ) 1 u.e ) 3 . 10 10 (cm . s ) -1 (Oe) 1 Oe = 80 A.m -1 -1 Tesla (T) B = µ0 H + M ( Système CGS Gauss(G) 1 G = 10 -4 T B = H + 4πM ) 2,25.10 5 rad .s -1 A - .m ) ( 2π .2,8 MHz.Oe -1 ) 188 Annexes Annexe C Facteurs influençant les performances du circulateur : Etude paramétrique de la dispersion Nous allons analyser l’influence de différents facteurs de dispersion sur les performances du circulateur en technologie microruban, en particulier sur son adaptation. Les paramètres géométriques, dont la dispersion a été étudiée, sont la largeur des pistes métalliques ws (Figure B.1), le diamètre du spacer Dsp et son épaisseur Hsp (Figure B.2), le diamètre du ferrite Dfer (Figure B.3) et sa position par rapport au diélectrique Pos (Figure B.4), l’épaisseur du diélectrique Hdie (Figure B.5). ws ± ∆ws Figure B.1. Dispersion sur la largeur de métallisation. Dsp ± ∆Dsp Hsp ± ∆Hsp Figure B.2. Dispersion sur l’épaisseur et le diamètre du spacer. L’influence des paramètres constitutifs des matériaux est à étudier également. Nous examinons donc la dispersion sur la permittivité du diélectrique ∆εdie (Figure B.2) et sur celle du ferrite ∆εfer, sur l’aimantation à saturation de ce dernier ∆4πΜs et enfin la dispersion sur l’intensité du champ créé par l’aimant permanent ∆ Mag H (Figure B.3). Dfer ± ∆Dfer Mag H ± ∆ Mag H εfer ± ∆εfer 4πΜs ± ∆4πΜs Figure B.3. Dispersion sur le diamètre du ferrite, sa permittivité, son aimantation à saturation et sur l’intensité du champ appliqué. 189 Annexes Pos Figure B.4. Tolérance de positionnement vertical du ferrite par rapport au diélectrique. εdie ± ∆εdie Hdie ± ∆Hdie Figure B.5. Dispersion sur l’épaisseur et la permittivité du diélectrique. Nous avons choisi d’étudier l’adaptation du circulateur. Les paramètres S11 et S22 (S33 étant identique à S22) (Figure B.6) sont déterminés aux 2 points de fréquences suivants : - F1= 8 GHz, la fréquence minimale Fmin de la bande X, - et F2 = 9.4 GHz, la fréquence qui correspond au maximum d’adaptation pour le cas nominal (Figure B.6). Le cas nominal correspond au cas initial où les valeurs des dimensions du circulateur et les caractéristiques des matériaux sont fixées : aucune dispersion n’est considérée. Les dimensions du circulateur et les caractéristiques des matériaux constitutifs ne sont pas indiquées pour des raisons de confidentialité. 190 Annexes Figure B.6. Les paramètres S11, S22 et S33 pour le cas nominal. Ainsi, nous faisons varier les facteurs de dispersion comme le montre le tableau B.1. Les résultats obtenus à partir d’une série de simulations sous HFSS sont représentés sur les courbes des figures B.7.a et B.7.b Pour chaque simulation, nous faisons varier un seul des paramètres en laissant inchangés tous les autres. Paramètres ∆ ws ∆ Dfer ∆ Hsp ∆ Dsp ∆ Hdie Pos ∆ εfer ∆ εdie ∆ 4πΜs ∆ Mag H Min -10 µm -0.5 % -10 % -0.5% -0.5% -50 µm -5% -10% -5% -5 % Max 10 µm 0.5 % 10 % 0.5% 0.5% 50 µm 5% 10% 5% 5% Tableau B.1. Tableau de variations des paramètres géométriques et constitutifs des matériaux. 191 Annexes a b Figure B.7. La série de simulations sous HFSS : (a) pour les paramètres S11. (b) pour les paramètres S22. Nous observons une variation des performances qui ne peut pas être décrite par une loi simple. Le tableau B.2 regroupe les valeurs minimales, maximales, nominales et moyennes pour la série de simulations qui prennent en compte les différentes variations sur les dimensions et les caractéristiques des matériaux. Min Max Moyenne Cas nominal F1 = 8 GHz S11 (dB) S22 (dB) -20.38 -19.32 -13.37 -12.60 -15.5 -14.34 -16.89 -15.65 F2 = 9.4 GHz S11 (dB) S22 (dB) -43.96 -38.76 -20.15 -21.31 -28.29 -25.35 -36.49 -34.59 Tableau B.2. Tableau récapitulatif des valeurs minimales, maximales et nominales des paramètres S11 et S22 pour toutes les simulations. D’abord, nous allons étudier la sensibilité des performances du circulateur vis-à-vis de chaque facteur de dispersion. Nous nous plaçons aux fréquences F1 et F2 pour la réponse S11. 192 Annexes Figure B.8. Effets des facteurs sur la réponse S11 aux fréquences F1 et F2. À la fréquence F1, le seul facteur prépondérant qui a une influence sur S11 est la permittivité du diélectrique. En effet, S11 est à -14.5 dB et -21.1 dB pour respectivement ∆ εdie (+10%) et ∆ εdie (-10%). Quant aux autres facteurs, ils n’ont pas d’impact sur la valeur nominale de S11, -16.89 dB, qui varie très peu (Figure B.8). De plus, à la fréquence F2, nous remarquons bien l’influence de la variation de la permittivité du ferrite : La variation de S11 est de 12 dB. Enfin l’aimantation à saturation du ferrite influence S11 qui est maximale, -32.5 dB, pour ∆ 4πΜs (+5%) et minimale, -44 dB, pour ∆ 4πΜs minimale (-5%). Les autres facteurs ont peu d’influence sur S11 qui reste de l’ordre de la valeur initiale -36.49 dB (Figure B.8). 193 Annexes Figure B.9. Effets des interactions entre les facteurs sur la réponse S11 aux fréquences F1. Nous examinons également les interactions entre les facteurs : nous faisons varier deux paramètres pris deux à deux, ce qui fait quatre combinaisons possibles, tout en laissant inchangés les autres paramètres. Nous effectuons ensuite une moyenne de toutes les réponses de la série des simulations pour chaque combinaison possible. Concernant ces interactions à la fréquence minimale F1, il apparaît que ces interactions n’ont pas un impact élevé sur les performances du circulateur à cette fréquence. En effet, la valeur de S11 reste voisine de la valeur moyenne qui est de l’ordre de -15.5 dB. La figure B.9 montre certaines interactions entre les facteurs aux fréquences F1. Il apparaît également que les niveaux de S11 sont très sensibles aux caractéristiques des matériaux à la fréquence F2, nous pouvons noter 5 interactions significatives entre : εfer et 4πΜs, εfer et εdie, 4πΜs et εdie, Pos et Dsp, et enfin entre Pos et εdie. Seules certaines interactions sont présentées sur la figure B.10, parmi celles-ci les 5 sont vraiment pertinentes. Effets des interactions entre facteurs à F2 -24 -25 -26 S11 (dB) -27 -28 -29 -30 -31 rD i* PO S E PO Sp * D r* Er Fe Er S Di i rD H S* W 4P iM *E Sp r Fe S* D W Er Fe r* 4P iM -32 Figure B.10. Effets des interactions des facteurs pris deux à deux sur la réponse S11 aux fréquences F2. Annexes 194 Figure B.11. Influence des interactions significatives entre les facteurs sur la réponse S11. À partir des courbes des interactions pertinentes (Figure B.11), nous constatons que S11 est maximale pour une aimantation à saturation réduite de -5% et une permittivité du ferrite diminuée -5%, alors qu’il varie très peu lorsque la permittivité du ferrite augmente de 5 %. Le fait de modifier la valeur de la permittivité relative du substrat et celle du ferrite a un impact sur la réponse S11, à la fréquence F2, qui varie de 2.6 dB quand ∆ εdie passe du minimum au maximum et qui varie moins lorsque ∆ εfer augmente à +5%. Nous nous intéressons aussi à l’interaction entre la permittivité relative du diélectrique et l’aimantation à saturation du ferrite et nous évaluons son influence : S11 est au maximum, 24.2 dB, pour des variations ∆ εdie (+10%) et ∆ 4πΜs (-5%) mais les performances restent presque identiques lorsque ∆ εdie est à -10%, S11 étant proche de la moyenne -28.29 dB. Le spacer sur lequel nous travaillons est de l’alumine (Al2O3), ce matériau présente de faibles pertes. Néanmoins, nous avons étudié l’impact de ses dimensions : l’interaction de son diamètre avec la position du ferrite affecte le terme S11. Enfin, la dispersion de la position du 195 Annexes ferrite par rapport au diélectrique à gravure fixe interagit avec la permittivité de ce dernier et influence S11 qui est minimale,-30 dB, pour Pos (-50µm) et ∆ εdie (-10%). Figure B.12. Effets des facteurs sur la réponse S22 aux fréquences F1 et F2. La permittivité du diélectrique est le seul facteur prépondérant qui a une influence sur S22 à la fréquence F1. En effet, S11 vaut respectivement -13.6 dB et -18.2 dB pour des variations relatives ∆ εdie (+10%) et ∆ εdie (-10%) (Figure B.12). De plus, à la fréquence F2, cette permittivité influence S22 qui est minimale, -39.45 dB, pour ∆ εdie (-10%). Nous remarquons aussi l’influence de la variation de la permittivité du ferrite : la variation de S22 est de 7 dB. Enfin, l’aimantation à saturation du ferrite influence S22 qui est maximale, -32.5 dB, pour ∆ 4πΜs (+5%) et minimale, -37.4 dB, pour ∆ 4πΜs minimale (-5%) (Figure B.12). Annexes 196 Figure B.13. Influence des interactions entre les facteurs sur la réponse S22 aux fréquences F1. Les interactions entre les facteurs pris deux à deux à la fréquence minimale F1 n’influencent pas le terme S22 qui reste aux alentours de sa valeur moyenne -14.34 dB, il apparaît donc que ces interactions n’ont pas de grand impact sur les performances du circulateur à la fréquence F1. Quelques interactions sont présentées sur la figure B.13. Figure B.14. Influence des interactions entre les facteurs sur la réponse S22 aux fréquences F2. Les niveaux de S22 sont sensibles aux interactions entre les facteurs suivants : εfer et 4πΜs, εfer et εdie, 4πΜs et εdie, εdie et Mag H, et enfin entre Pos et εdie. (Figure B.14) Les autres interactions n’apportent aucune variation sur S22 qui reste de l’ordre de la valeur moyenne : -25.35 dB. Annexes 197 Figure B.15. Influence des interactions significatives entre les facteurs sur la réponse S22. A partir des courbes des interactions significatives (Figure B.15), nous remarquons que S11 est minimal et égal à -28.05 dB, pour une aimantation à saturation de +5% et une permittivité du ferrite de +5%, alors qu’il varie très peu lorsque l’aimantation à saturation est de -5 %. La permittivité relative du substrat et celle du ferrite interagit entre elle, en effet elle a un impact sur la réponse S11, à la fréquence F2, qui est minimale, -30.9 dB, pour ∆ εdie (+10%) et ∆ εfer (+5%) et qui varie moins lorsque ∆ εfer est à -5%. Nous nous intéressons aussi à l’interaction entre la permittivité relative du diélectrique et l’aimantation à saturation du ferrite et nous évaluons son influence : S11 est au minimum,32.4 dB, pour ∆ εdie (+10%) et ∆ 4πΜs (+5%) mais les performances restent presque identiques lorsque ∆ 4πΜs est à -5%, S11 étant proche de la moyenne -25.35 dB. Nous avons étudié l’impact de l’interaction entre le champ appliqué et la permittivité du diélectrique : S11 est minimale, -28.6 dB, lorsque ∆ εdie (+10%) et Mag (+10%). Enfin, La dispersion de la position du ferrite par rapport au diélectrique à gravure fixe interagit avec la permittivité de ce dernier et influence S11 qui est minimale,-29.1 dB, pour Pos (+50µm) et ∆ εdie (+10%). 198 Annexes Les tableaux ci-dessous récapitulent les facteurs et leurs interactions qui influencent la réponse S11 et S22 aux fréquences F1 et F2. Facteurs avec impact S11 à F1 (8 GHz) S11 à F2 (9.4 GHz) εdie εfer 4πΜs Interactions significatives entre facteurs X (pas d’impact) εfer & 4πΜs εfer & εdie 4πΜs & εdie Pos & Dsp Pos & εdie Tableau B.3. Tableau récapitulatif des influences des facteurs et de leurs interactions sur la réponse S11. Facteurs avec impact S22 à F1 (8 GHz) S22 à F2 (9.4 GHz) εdie εfer 4πΜs εdie Interactions significatives entre facteurs X (pas d’impact) εfer & 4πΜs εfer & εdie 4πΜs & εdie Mag H & εdie Pos & εdie Tableau B.4. Tableau récapitulatif des influences des facteurs et de leurs interactions sur la réponse S22. A travers cette étude de sensibilité des paramètres, nous avons analysé l’influence de différents facteurs de dispersion sur les performances du circulateur en termes d’adaptation. Nous pouvons constater que les caractéristiques des matériaux, notamment les permittivités respectives du diélectrique et du ferrite ainsi que l’aimantation à saturation, ont l’impact le plus significatif sur les performances du circulateur. 199 Annexes Annexe D Cellule / Nœud TLM de type SCN a7 a 12 a4 a2 a3 a 10 a6 a 11 y a9 a8 x a1 z a5 Schéma de la cellule de base de la méthode TLM-3D (nœud SCN). (Cellule de Johns avec la numérotation de Johns) Echantillonnage des champs E et H dans la cellule de base TLM-3D (nœud SCN) : (a) Champs électriques ∆z ∆y ∆z E12 E7 E14 E3 E6 (b) Champs magnétiques E8 E4 E13 E2 E11 H3 E15 x ∆y E9 E1 E5 ∆x H17 H6 y E10 H7 H12 H9 H2 H16 H4 H10 H11 H18 H8 z H5 H1 ∆x 200 Annexes Plans principaux de la cellule TLM Plans principaux de la cellule TLM y (XOZ) x z (XOY) (YOZ) (a) (b) Contours et surfaces dans le plan (YOZ) pour l’approximation de la loi : . Maxwell Ampère (a) . Maxwell Faraday (b) Z Y E z7 X Γ 1 E z6 S2 z E15 H y6 Hy Γ 2 H x7 z E10 y H10 ∆y E 5z H5x S1 ∆x Contours et surfaces dans le plan (YOZ) pour l’approximation de la loi de Maxwell Ampère, pour l’obtention des relations de continuité des champs au centre. 201 Annexes Contours et surfaces dans les 3 plans principaux pour les relations de conservation et le calcul des champs au centre de la cellule. Plan (XOZ) E11y E 2x X E3y E 4y H 10y H 11z E9x H 4x E8y H 2y H 8x H 17y H 9y E3y E6z H 6y E7z E12x H 12z H 7x E15z E6z Plan (YOZ) Y E14y E 4y Plan (XOY) Y E10z E11y H 6y E10z H 3z H 3z H 10y H 18z H 11z E5z E1x H 1z H 5x E12x E7z H 7x H 12z E13x E 2x E1x E5z E8y H 2y E9x H 4x H 9y H 16x H 8x H 5x H 1z 202 Annexes Contours et surfaces dans les 3 plans principaux pour l’obtention des relations de continuité au centre de la cellule. Plan (XOZ) E10z E11y E 2x H x( n ) S1 E z( n ) E14y E 4y X H 10y H 11z E9x H 4x E8y H 2y S1 H S2 {E ( n) x E3y E6z , E z( n ) } H 8x S2 H 9y y 17 H 6y {H H 3z ( n) x , H z( n ) } Plan (XOY) E7z E y 3 H 12z H 7x E12x H y( n ) S1 E x( n ) E15z E6z y 6 E11y H E10z H 3z S1 H 10y S2 H Y H 11z z 18 S2 {E ( n) x E5z E1x , E y( n ) } H 5x H 1z {H (n) x , H y( n ) } Plan (YOZ) E12x E 4y Y E 2x E7z H 7x H 12z H y( n ) S1 E13x E z( n ) S2 E1x {E ( n) y E5z , E z( n ) E8y H 2y E9x H 4x S1 H 8x H 16x H 5x } H 9y S2 {H H 1z (n) y , H z( n ) } 203 Annexes Annexe E Rappels Equations de Maxwell sous forme intégrale Considérons un milieu anisotrope où les tenseurs de permittivité, de perméabilité et de conductivité électrique et magnétique sont diagonaux, et pour lesquels les équations de Maxwell sous forme intégrale sont telles que : ∂H Loi de Maxwell Faraday (LMF) . ∫ E.dl = − ∫∫ µˆ .ds − ∫∫ σˆ m H .ds − ∫∫ J m .ds ∂t Γ S S S ∂E Loi de Maxwell Ampère (LMA) . ∫ H. dl = ∫∫ εɵ . ds + ∫∫ σɵ e E. ds + ∫∫ J e . ds dt Γ S S S où J e et J m sont respectivement les sources de densité de courant électrique et magnétique, et où les tenseurs εɵ (permittivité), µɵ (perméabilité), σɵ e (pertes électriques) et σɵ m (pertes magnétiques) sont donnés par : εx 0 0 ˆε = ε 0 0 ε y 0 0 0 ε z 0 σ ex 0 ˆ e = 0 σ ey 0 σ 0 0 σ ez avec . ε 0 la permittivité du vide µ x ˆ = µ0 0 µ 0 0 µy 0 σ mx ˆm = 0 σ 0 : . µ 0 la perméabilité du vide : ε0 = 0 σ my 0 1 36π10 9 0 0 µ z 0 0 σ mz (SI) −7 µ 0 = 4π10 (SI) En ne tenant pas compte des pertes et des sources électriques et magnétiques, ces équations s’écrivent de la façon suivante : LMF LMA ∂ H . ∫ E.dl =−∫∫ µˆ .d S ∂t Γ S ∂ E . ∫ H.dl = ∫∫εˆ .dS ∂t Γ S 204 Annexes Admittance Yˆsi et impédance Ẑ si normalisées L’admittance Yˆsi et l’impédance Ẑ si normalisées des bras réactifs (stubs) suivant la direction i, i = {x, y, z} , sont définies telles que : 4µ i ∆ j ∆ k 2 4ε i ∆ j ∆ k 2 = . 4 +Yˆsi = = . 4 + Zˆ si = s∆ i Ci s∆ i Di où . (i, j,k ) ∈ { . s = 2c0 ∆t (x, y, z ) , ( y, z, x ) , (z, x, y ) } , permutation circulaire des indices Pas temporel maximal ∆t max Le pas temporel se doit d’être maximal de façon à limiter le nombre d’itérations (gain en temps de calcul). L’algorithme reste cohérent sous condition que toutes les impédances et admittances de lignes soient positives ou nulles. Dans le cas du nœud SCN et cubique ( ∆ i = ∆ j = ∆ k = ∆lmax ) , ces conditions s’expriment de la manière suivante : . Yˆsi ≥ 0 . ∆t ≤ . Zˆ si ≥ 0 . ∆t ≤ εi∆ j∆k 2c0 ∆ i µi ∆ j ∆ k 2c0 ∆ i en prenant ε i = 1 et µ i = 1 dans notre cas, alors . ∆t ≤ ∆lmax 2c0 . ∆t ≤ ∆lmax 2c0 . ∆tmax = ∆lmax 2c0 Coefficients C i et Di Ces coefficients dépendent de la géométrie de la cellule et sont définies tels que : . Ci = s∆ i 2ε i ∆ j ∆ k . Di = s∆ i 2µ i ∆ j ∆ k où . s =2c0∆t Célérité c 0 , impédance Z 0 , admittance Y0 , permittivité ε 0 & perméabilité µ 0 du vide . c0 = 1 ε 0 µ0 . Z0 = µ0 ε0 . Y0 = 1 Z0 .ε0 = 1 Z 0 c0 . µ0 = Z0 c0 Coefficients d’amortissements Aei et Ami Ces coefficients d’amortissement rendent comptes des pertes électriques σ ei (conductivité électrique) et magnétiques σ mi (conductivité magnétique) de la structure. Ils sont définies suivant la direction i, i = {x, y, z} tels que : 4 4 . Aei = . Ami = 4 + Gi 4 + Ri avec . Gi = Z 0 s σ ei εi . Ri = s σ mi Z0 µi 205 Annexes Annexe F Algorithme TLM classique I Première étape : équations de conservation de la charge électrique et de flux magnétique Les équations de Maxwell Faraday (1.a) et de Maxwell Ampère (1.b) doivent être intégrées dans les trois plans principaux (XOY), (XOZ) et (YOZ). Ces plans sont donnés en Annexe D. Considérons par exemple le plan (YOZ) et les échantillons de champs le long de cette surface ainsi qu’il est indiqué sur la Figure 1 ci-dessous : (a) (b) Figure 1 : Contours et surfaces dans le plan (YOZ) pour l’approximation de la loi : . de Maxwell Ampère (a) . de Maxwell Faraday (b) En supposant les échantillons des champs constants le long de chaque côté, il est possible d’approcher les circulations des champs électrique et magnétique à l’instant n∆t par une moyenne de leurs valeurs aux instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. ( n ) ∆t .u 1 ( n −1 / 2 ) ∆t ( n +1 / 2 ) ∆t (1 + T ) ( n +1 / 2 ) ∆t = u +u u = 2 2 (k) Tu =u où T est un opérateur de retard : En posant : T ( 0) = 1 , T (1) =T , T ( 0 ) .u (1) T .u 1 ( n + ) ∆t 2 1 ( n + ) ∆t 2 (k −1) , =u =u u = {E ou H} 1 ( n + ) ∆t 2 1 ( n − ) ∆t 2 Il est alors explicite que les valeurs considérées dans les équations de Maxwell soient prises à l’instant (n+1/2)∆t. Les calculs sont à effectuer d’une part pour la LMF et d’autre part pour la LMA. 206 Annexes I.1 Intégration des équations de Maxwell dans les trois plans principaux En prenant le plan (YOZ) considéré précédemment (cf. Figure 1), le calcul de l’intégrale de contour du membre de gauche et de l’intégrale de surface du membre de droite des relations (1.a) et (1.b), s’effectue de la façon suivante : Intégrales de contour (1 + T ) z z y y ( n +1 / 2 ) E ∫Γ .dl = 2 ∆z (E7 − E5 ) + ∆y (E4 − E8 ) (1 + T ) ( n +1 / 2 ) . ∫ H .dl = ∆z (H 12z − H 1z ) + ∆y (H 2y − H 9y ) 2 Γ LMF [ . ] [ LMA ] (I.2.a) (I.2.b) Intégrales de surface (1 − T ) Z 0 µ ∆ y ∆ z ∆ H ∂H ∂ . − ∫∫ µˆ .dS = − ∫∫ µˆH .dS = − x x x ∂t ∂t S ∆t c 0 ∆x S (1 − T ) 1 ∆y∆z ∂E ∂ . ∫∫ εˆ .dS = ∫∫ εˆE.dS = εx ∆ x Ex ∂ t ∂ t ∆ t Z c ∆ 0 0 x S S LMF LMA (I.3.a) (I.3.b) Les valeurs de H x et E x sont calculées sur la base d’une moyenne des composantes des champs sur les bords de la cellule, auxquelles s’ajoutent des composantes de champs au centre. Pour le nœud SCN, dans le plan (YOZ) : H 4x + H 8x + H 5x + H 7x + Zˆ sx H16x 4+ Zˆ sx . µˆ = µ0 µ x = Z0 µ x c0 4 µ x∆ y ∆ z . 4+ Zˆ sx = 2c0∆t∆ x . Hx= E1x + E12x + E2x + E9x +Yˆsx E13x 4+Yˆsx . εˆ =ε 0ε x = 1 ε x Z 0c0 . 4+Yˆsx = 4ε x ∆ y ∆ z 2c0 ∆t∆ x . Ex = Donc les relations (I.3.a) et (I.3.b) donnent respectivement, (1 − T ) Z ∆ H x + H x + H x + H x + Zˆ H x ∂H . − ∫∫ µˆ .dS = − 0 x 4 8 5 7 sx 16 2 ∂t S ( n +1 / 2 ) ∂E (1 − T ) 1 . ∫∫ εˆ .dS = ∆ x E1x + E12x + E 2x + E9x + Yˆsx E13x ∂t 2 Z0 S [ [ ] ] ( n +1 / 2 ) (I.4.a) (I.4.b) 207 Annexes L’équation de Maxwell Faraday devient : . (I.2.a) = (I.4.a) (1 + T ) [∆z (E z − E z ) + ∆y (E y − E y )]( n+1/ 2) = − (1 − T ) Z 7 2 5 4 8 2 0 [ ∆ x H 4x + H 8x + H 5x + H 7x + Zˆ sx H 16x ] (n +1/ 2) 1 (n −1/ 2) . 1 [∆z(E7z − E5z )+ ∆y(E4y − E8y )] + [∆z(E7z − E5z )+ ∆y(E4y − E8y )] = 2 2 ( n +1 / 2 ) Z Z − 0 ∆ x H 4x + H 8x + H 5x + H 7x + Zˆ sx H 16x + 0 ∆ x H 4x + H 8x + H 5x + H 7x + Zˆ sx H 16x 2 2 [ ] [ [ [ ( n +1 / 2 ) ] ( n −1 / 2 ) ] ] (n +1/ 2) (n +1/ 2) Z 0 . 1 [∆z(E7z − E5z )+ ∆y(E4y − E8y )] − ∆ x H 4x + H 8x + H 5x + H 7x + Zˆ sx H16x = 2 2 1 ∆z(E z − E z )+ ∆y(E y − E y ) (n −1/ 2) + Z 0 ∆ x H x + H x + H x + H x + Zˆ sx H x (n −1/ 2) 7 5 5 7 4 8 4 8 16 2 2 [ ] Après passage en tension à l’aide de la définition des vecteurs des tensions incidentes a et des tensions réfléchies b , cf. Annexes, nous en déduisons : b4 −b8 +b7 −b5 + Zˆ sxb16 =−a4 + a8 −a7 + a5 + Zˆ sx a16 LMF, plan (YOZ) L’équation de Maxwell Ampère devient : . . (1 + T ) Z 2 0 [∆z (H z 12 [ ( ] − H 1z ) + ∆y (H 2y − H 9y ) ) )] ( Z0 ∆z H 12z − H 1z + ∆y H 2y − H 9y 2 [ 1 ∆ x E1x + E12x + E 2x + E 9x + Yˆsx E13x 2 [ [ ] ] ( n +1 / 2 ) ( n +1 / 2 ) ] ( n +1 / 2 ) − + = (I.2.b) = (I.4.b) (1 − T ) ∆ [ ( (I.5.a) 2 x [E x 1 + E12x + E 2x + E9x + Yˆsx E13x ) ( Z0 ∆z H 12z − H 1z + ∆y H 2y − H 9y 2 [ 1 ∆ x E1x + E12x + E 2x + E 9x + Yˆsx E13x 2 )] ( n −1 / 2 ) ] ( n +1 / 2 ) = ] ( n −1 / 2 ) (n +1/ 2) (n +1/ 2) . 1 ∆ x E1x + E12x + E2x + E9x +Yˆsx E13x − Z 0 [∆z(H12z − H1z )+ ∆y(H 2y − H 9y )] = 2 2 1 ∆ x E x + E x + E x + E x +Yˆsx E x (n −1/ 2) + Z 0 ∆z(H z − H z )+∆y(H y − H y ) (n −1/ 2) 1 12 2 9 13 12 1 2 9 2 2 [ ] De la même façon, après passage en tension à l’aide de la définition des vecteurs des tensions incidentes a et des tensions réfléchies b , nous en déduisons : LMA, plan (YOZ) b1 +b12 +b2 +b9 +Yˆsxb13 =a1 + a12 + a2 + a9 +Yˆsx a13 (I.5.b) 208 Annexes I.2 Relations de conservation de la charge électrique et de flux magnétique Cette première étape doit être effectuer dans les trois plans principaux. L’intégration des équations de Maxwell dans le plan (YOZ) nous donnant deux relations (I.5.a) et (I.5.b), cela fait donc un total de six équations pour les trois plans principaux. Relations I Conservation de la charge et de flux magnétique Plan YOZ LMF LMA . b4 −b8 +b7 −b5 + Zˆ sxb16 =−a4 + a8 −a7 + a5 + Zˆ sx a16 . b1 +b12 +b2 +b9 +Yˆsxb13 =a1 + a12 +a2 +a9 +Yˆsx a13 Plan XOZ LMF LMA . b6 −b10 +b9 −b2 + Zˆ syb17 =−a6 + a10 −a9 + a2 + Zˆ sy a17 . b3 +b11 +b8 +b4 +Yˆsyb14 = a3 + a11 + a8 + a4 +Yˆsy a14 Plan XOY LMF LMA . b1 −b12 +b11 −b3 + Zˆ szb18 =−a1 + a12 −a11 +a3 + Zˆ sz a18 . b5 +b7 +b10 +b6 +Yˆszb15 =a5 + a7 + a10 + a6 +Yˆsz a15 209 Annexes II Seconde étape : Obtention des équations de continuité des champs au centre de la cellule à l’instant n∆t pour le calcul des tensions réfléchies sur les faces de la cellule à l’instant (n+1/2)∆t Nous cherchons à trouver une relation entre les champs au centre à l’instant n∆t et les tensions incidentes et réfléchies sur les faces, respectivement à l’instant (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t, à partir des équations (1.a) et (1.b). Pour cela, chaque plan principal est divisé en deux sous surfaces ( S1 et S 2 ) et deux contours correspondants ( Γ1 et Γ2 ), comme le montre la Figure 2 dans le plan (XOY), ci-dessous : Z Y E z7 X Γ 1 S2 z E15 H y6 E z6 Hy Γ 2 H x7 z E10 y H10 ∆y E 5z S1 H 5x ∆x Figure 2 : II.1 Contours et surfaces dans le plan (XOY) pour l’approximation de la loi de Maxwell Ampère, pour l’obtention des relations de continuité des champs au centre. Intégration des équations de Maxwell dans les trois plans principaux De la même façon que précédemment, on pose les équations de Maxwell en tenant compte cette fois-ci des nouveaux contours et des nouvelles surfaces des plans d’intégration. Intégrales de contour LMF . ∫ E.dl Γ' 1 H . ∫ .dl = LMA ∫ E.dl = ∫ E.dl + ∫ E.dl = Γ1 ∪ Γ2 Γ1 2 Γ2 H . d l = H . d l + H ∫ ∫ 1 ∫ .dl 2 Γ' Γ1 ∪ Γ2 Γ1 (II.1.a) (II.1.b) Γ2 Ces relations (II.1.a) et (II.1.b) donnent respectivement, . ∫ E.dl = ∫ E.dl + ∫ E.dl 1 Γ1 ∪Γ2 Γ1 2 Γ2 ∆ ∆ E .dl = ∆ y E y( n ) + x (E12x − E1x ) − ∆ y E11y + ∆ y E y( n ) + x (E1x − E12x ) − ∆ y E3y ∫ 2 2 Γ1 ∪ Γ2 y y (n) . ∫ E.dl =2∆ y E y − ∆ y E11 + E 3 . ( ) Γ1 ∪ Γ2 . (1 + T ) ∆ E y + E y E .dl = 2∆ y E y( n ) − y 11 3 ∫ 2 Γ1 ∪Γ2 [ ] ( n +1 / 2 ) (II.2.a) 210 Annexes & . ∫ H .dl = ∫ H .dl1 + ∫ H .dl 2 Γ1 ∪ Γ2 Γ1 Γ2 ∆ ∆ . ∫ H .dl = ∆ y H y( n ) + x H 7x − H 5x − ∆ y H 10y + ∆ y H y( n ) + x H 5x − H 7x − ∆ y H 6y 2 2 Γ1 ∪ Γ2 (n) y y . ∫ H .dl = = 2∆ y H y − ∆ y H 10 + H 6 ( ) ( ( ) ) Γ1 ∪ Γ2 . (1 + T ) ∆ H y + H y .dl = = 2∆ y H y( n ) − H y 10 6 ∫ 2 Γ1 ∪Γ2 [ ] ( n +1 / 2 ) (II.2.b) En supposant que E y( n ) est une valeur moyenne entre les instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. Intégrales de surface LMF LMA . − ∫∫µˆ ∂H .dS = −∫∫µˆ ∂H .dS1 − ∫∫µˆ ∂H .dS 2 ∂t ∂t ∂t S S1 S2 . ∫∫εˆ ∂E .dS = ∫∫εˆ ∂E .dS1 + ∫∫εˆ ∂E .dS 2 ∂t ∂t ∂t S S1 S2 (II.3.a) (II.3.b) Remarque : Il faut faire attention au signe du produit scalaire H .dS i (i=1,2) car les vecteurs normaux dS1 et dS 2 des surfaces respectives S1 et S 2 sont de sens opposés ce qui implique une opposition de signe (- et +). On obtient pour la relation (II.3.a) : (1 − T ) Z 0 µ ∆ x ∆ y 1 ∆ H 1 ∂H .dS1 = + . − ∫∫ µˆ z z z ∂t ∆t c0 2 ∆z S1 & (1 − T ) Z 0 µ ∆ x ∆ y 1 ∆ H 2 ∂H .dS 2 = − . − ∫∫ µˆ z z z ∂t ∆t c0 2 ∆z S2 S ∆ x∆ y = 2 2 Zˆ 1 1 H 11z + H 12z + H 1z + sz H 18z 2 H 11z + H 12z + H 1z + Zˆ sz H 18z 2 2 2 . H z1 = = 4 + Zˆ sz 1 1 Zˆ 1 + + + sz 2 2 2 Zˆ 1 1 H 3z + H 12z + H 1z + sz H 18z 2 H 3z + H 12z + H 1z + Zˆ sz H 18z 2 2 2 . H z2 = = 4 + Zˆ sz 1 1 Zˆ 1 + + + sz 2 2 2 4 µ ∆ ∆ z x y avec . 4 + Zˆ sz = 2c 0 ∆ t ∆ z . S1 = S 2 = où 211 Annexes Donc (II.3.a) donne, (1 − T ) Z 0 µ ∆ x ∆ y 1 ∆ − H 1 + H 2 ( n +1 / 2) ∂H . − ∫∫ µˆ .dS = − z z z z 2 ∆z ∂t ∆t c 0 S ( n +1 / 2 ) 2 H 11z + H 12z + H 1z + Zˆ sz H 18z 2 H 3z + H 12z + H 1z + Zˆ sz H 18z ∂H ( 1−T ) Z 0 ∆ z − + .dS = − . − ∫∫ µˆ ∂t 2 2 2 S ∂H (1 − T ) Z ∆ H z − H z ( n +1 / 2) (II.4.a) . − ∫∫ µˆ .dS = − 0 z 3 11 ∂t 2 S [ [ ] ] de la même façon, on obtient pour la relation (II.3.b) : (1 − T ) 1 ε ∆ x ∆ y 1 ∆ E 1 ∂E . ∫∫ εˆ .dS1 = − z z z 2 ∆z ∂t ∆t Z 0 c0 S1 & (1 − T ) 1 ε ∆ x ∆ y 1 ∆ E 2 ∂E . ∫∫ εˆ .dS 2 = + z z z ∂t ∆t Z 0 c0 2 ∆z S2 où . S1 = S 2 = S = ∆ x ∆ y 2 2 Yˆ 1 1 E10z + E7z + E5z + sz E15z 2 E10z + E7z + E5z + Yˆsz E15z 1 2 2 2 . Ez = = 4 + Yˆsz 1 1 Yˆsz 1+ + + 2 2 2 Yˆ 1 1 E6z + E7z + E5z + sz E15z 2 E6z + E7z + E5z + Yˆsz E15z 2 2 2 . E z2 = = 4 + Yˆsz 1 1 Yˆ 1 + + + sz 2 2 2 4ε z ∆ x ∆ y avec . 4 + Yˆsz = 2c 0 ∆ t ∆ z Donc (II.3.b) donne, ∆ x∆ y 1 ( n +1 / 2 ) ∂E (1 − T ) 1 . ∫∫ εˆ .dS = εz ∆ z − E z1 + E z2 ∂t ∆t Z 0 c 0 2 ∆z S ( n +1 / 2 ) 2 E10z + E 7z + E 5z + Yˆsz E15z 2 E 6z + E 7z + E5z + Yˆsz E15z ∂E (1 − T ) 1 ∆ z − + . ∫∫ εˆ .dS = ∂t 2 Z0 2 2 S ( n +1 / 2 ) ∂E (1 − T ) 1 (II.4.b) . ∫∫ εˆ .dS = ∆ z E 6z − E10z ∂t 2 Z0 S [ [ ] ] 212 Annexes L’équation de Maxwell Faraday devient : . 2∆ y E y( n ) − . 2∆ y E y( n ) . 2∆ y E y( n ) (1 + T ) ∆ y [E y 11 + E 3y ] ( n +1 / 2 ) =− (1 − T ) Z (II.2.a)=(II.4.a) 0 [ ∆ z H 3z − H 11z 2 2 (1 + T ) ∆ E y + E y ( n +1 / 2) − (1 − T ) Z ∆ H z − H z = y 11 3 0 z 3 11 2 2 ( n +1 / 2 ) ( n −1 / 2 ) 1 1 = ∆ y E11y + E 3y + ∆ y E11y + E 3y 2 2 ( n + 1 / 2) ( n −1 / 2 ) 1 1 − Z 0 ∆ z H 3z − H 11z + Z 0 ∆ z H 3z − H 11z 2 2 [ [ ] [ ] [ [ ] ( n +1 / 2 ) ] ( n +1 / 2 ) ] ] [ ] Après passage en tension, nous obtenons : 2∆ y E y( n ) = b3 + b11 + a3 + a11 LMF, plan (XOY) (II.5.a) L’équation de Maxwell Ampère devient : (1 + T ) ∆ [H ] (II.2.b)=(II.4.b) [ ] ( n +1 / 2 ) (1 − T ) 1 ∆ z E 6z − E10z 2 2 Z0 (1 + T ) Z ∆ H y + H y ( n +1 / 2 ) + (1 − T ) ∆ E z − E z ( n +1 / 2 ) . 2 Z 0 ∆ y H y( n ) = 0 y 10 6 z 6 10 2 2 ( n +1 / 2 ) ( n −1 / 2 ) 1 1 . 2 Z 0 ∆ y H y( n ) = Z 0 ∆ y H 10y + H 6y + Z 0 ∆ y H 10y + H 6y 2 2 ( n +1 / 2 ) ( n −1 / 2 ) 1 1 + ∆ z E6z − E10z − ∆ z E 6z − E10z 2 2 . 2∆ y H y( n ) − y y 10 + H 6y [ = ] [ [ ( n +1 / 2 ) [ ] ] [ [ ] ] ] Après passage en tension, nous obtenons : . 2Z 0 ∆ y H y( n ) = b6 − b10 − a6 + a10 LMA, plan (XOY) 2∆ y H y( n ) = Y0 (b6 − b10 − a6 + a10 ) (II.5.b) 213 Annexes II.2 Relations de continuité des champs au centre de la cellule à l’instant n∆t En effectuant cette seconde étape dans les trois plans principaux, et sachant que l’on peut déterminer quatre des six composantes des champs au centre par plan, correspondant à celles contenues dans ce plan, nous obtenons alors 12 relations reliant les champs au centre aux tensions incidentes et réfléchies : Relations II’ Continuité des champs au centre de la cellule à l’instant n∆t Plan YOZ . 2∆ y E y(n) =b4 +b8 + a4 + a8 LMF . 2∆ y H y(n) =Y0(b9 −b2 + a2 −a9 ) LMA (1) (2) & . 2∆ z E z(n) =b5 +b7 + a5 + a7 . 2∆ z H z(n) =Y0(b1 −b12 + a12 − a1 ) LMF LMA (3) (4) Plan XOZ . 2∆ x Ex(n) =b2 +b9 + a2 + a9 . 2∆ x H x(n) =Y0(b4 −b8 + a8 −a4 ) LMF LMA (5) (6) & LMF LMA . 2∆ z E z(n) =b6 +b10 + a6 + a10 . 2∆ z H z(n) =Y0(b11 −b3 + a3 −a11 ) (7) . 2∆ x Ex(n) =b1 +b12 + a1 + a12 . 2∆ x H x(n) =Y0(b7 −b5 + a5 −a7 ) (9) (8) Plan XOY LMF LMA (10) & LMF LMA . 2∆ y E y(n) =b3 +b11 + a3 + a11 . 2∆ y H y(n) =Y0(b6 −b10 + a10 −a6 ) (11) (12) 214 Annexes II.3 Relations des tensions réfléchies sur les faces de la cellule à l’instant (n+1/2)∆t Les relations précédentes (Relations II’) forment un système d’équations qui après manipulations, donne les tensions réfléchies à l’instant (n+1/2)∆t en fonction des champs au centre à l’instant n∆t et des tensions incidentes à l’instant (n-1/2)∆t: Relation II Tensions réfléchies de la cellule à l’instant (n+1/2)∆t Suivant OX b3 = ∆ y E y( n ) − Z 0 ∆ z H z( n ) − a11 (11) − (8) b11 = ∆ y E − a3 (11) + (8) − a10 (7) + (12) − a6 (7) − (12) Suivant OY b1 = ∆ x E x( n ) + Z 0 ∆ z H z( n ) − a12 (9) + (4) b6 = ∆ z E (n) z b10 = ∆ z E b12 = ∆ x E b5 = ∆ z E (n) y (n) z (n) x (n) z + Z0∆ z H (n) z + Z0∆ y H ( n) y − Z0∆ y H ( n) y − Z0∆ z H − Z0∆ x H − a1 (n) z (n) x − a7 2 2 2 2 2 (9) − (4) 2 (3) − (10) 2 b7 = ∆ z E z( n ) + Z 0 ∆ x H x( n ) − a 5 (3) + (10) Suivant OZ b2 = ∆ x E x( n ) − Z 0 ∆ y H y( n ) − a9 (5) − (2) b9 = ∆ x E (n) x + Z0∆ y H (n) y b4 = ∆ y E (n) y + Z0∆ x H ( n) x b8 = ∆ y E (n) y − Z0∆ x H (n) x 2 2 − a2 (5) + (2) − a8 (1) + (6) − a4 2 2 (1) − (6) 2 Au centre des cellules, les tensions réfléchies et incidentes s'échangent mutuellement. Stubs b13 = ∆ x E x( n ) − a13 b14 = ∆ y E y( n ) − a14 b15 = ∆ z E z( n ) − a15 b16 = Z 0 ∆ x H x( n ) − a16 b17 = Z 0 ∆ y H y( n ) − a17 b18 = Z 0 ∆ z H z( n ) − a18 215 Annexes III Troisième étape : Calcul des champs électrique et magnétique au centre de la cellule à l’instant n∆t Nous pouvons faire l’approximation des intégrales temporelles des intégrales de contour et de surface entre les instants (n-1/2)∆t et n∆t, et aussi entre n∆t et (n+1/2)∆t en gardant le même type d’approximation que celles effectuées entre les instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. Intégrales de contour ( n +1 / 2 ) ∆t . ∫ O(t ).dt = ∆t ( n −1 / 2 ) ∆t (1 + T )O 2 n∆t . ∫ ( n −1 / 2 ) ∆t O (t ).dt = ∆t T .O 2 où E.dl ∫ . O(t) = Γ ∫ H.dl Γ . O est la valeur moyenne des champs à l’instant (n+1/2)∆t, entre les instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. Intégrales de surface ( n −1 / 2 ) ∆t ∂P (t ) .dt = (1 − T )P . ∫ ∂ t ( n −1 / 2 ) ∆t où n∆t . ∂P (t ) .dt = T (1 / 2) − T P ∂t ( n −1 / 2 ) ∆t ∫ ( ) D.dS = εˆE.dS D : déplacement électrique ∫∫ ∫∫ . P (t ) = S S B : induction magnétique. ∫∫ B.dS = ∫∫ µˆH .dS S S . P est la valeur moyenne des champs à l’instant (n+1/2)∆t, entre les instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. . T (1 / 2 ) .u ( n +1 / 2 ) ∆t = u n∆t . Rappels : T (0) = 1 , T (1) = T , T ( 0 ) .u ( n +1 / 2 ) ∆t = u ( n +1 / 2 ) ∆t T (1) .u ( n +1 / 2 ) ∆t = u ( n −1 / 2 ) ∆t 216 Annexes III.1 Intégration des équations de Maxwell dans les trois plans principaux Considérons de nouveau le plan (YOZ) et les échantillons de champs le long de cette surface ainsi qu’il est indiqué sur la Figure 1 du paragraphe I, représentée ci-dessous : (a) (b) Figure 1 : Contours et surfaces dans le plan (YOZ) pour l’approximation de la loi : . de Maxwell-Ampère (a) . de Maxwell-Faraday (b) Intégrales de contour n∆t LMF . ∆t ∫ E.dl .dt = T .E x ∫ 2 ( n −1 / 2 ) ∆t Γ (III.1.a) . ∆t ∫ H .dl .dt = T .H x ∫ 2 ( n −1 / 2 ) ∆t Γ (III.1.b) n∆t LMA Ces relations (III.1.a) et (III.1.b) donnent respectivement, ∫ E.dl .dt = ∫ ( n −1 / 2 ) ∆t Γ n∆t ∫ E.dl .dt = . ∫ ( n −1 / 2 ) ∆t Γ n∆t . [ ( [ ( ) [ ( ) ( )] ( ∆t ∆ z E7z − E5z + ∆ y E4y − E8y 2 ) . E x = ∆ z E7z − E5z + ∆ y E4y − E8y avec )] ∆t T ∆ z E7z − E5z + ∆ y E4y − E8y 2 ( ( n +1 / 2 ) )] ( n −1 / 2 ) ∆t H . d l . dt = T ∆ z H 12z − H 1z + ∆ y H 2y − H 9y . ∫ ∫ 2 ( n −1 / 2 ) ∆t Γ n∆ t [ ( ) ( )] ∆t z z y y ∫ H .dl .dt = ∆ H − H + ∆ H − H . z 12 1 y 2 9 ∫ 2 ( n −1 / 2 ) ∆t Γ n∆t avec [ ( [ ( ) ( . H x = ∆ z H12z − H1z + ∆ y H 2y − H 9y ) )] ( (III.2.a) ( n +1 / 2 ) )] ( n −1 / 2 ) (III.2.b) 217 Annexes Intégrales de surface ∂H ~ .dS .dt = −(T (1 / 2) − T ) H x . − ∫ ∫∫ µˆ ∂t ( n −1 / 2 ) ∆t S (III.3.a) ∂E ~ .dS .dt = (T (1 / 2) − T ) E x . ∫ ∫∫ εˆ ∂t ( n −1 / 2 ) ∆t S (III.3.b) n∆t LMF n∆t LMA Ces relations (III.3.a) et (III.3.b) donnent respectivement, ∂H ~ .dS .dt = −(T (1 / 2) − T ) H x . − ∫ ∫∫ µˆ ∂t ( n −1 / 2 ) ∆t S n∆t [ ~ ~ =− H x(n) −H x(n−1/ 2) =− ] ∆ y∆ z Z0 µx ∆ x H x( n ) − H x( n −1 / 2 ) c0 ∆x [ ] H x + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H16x =− Z 0 µ x ∆ y ∆ z ∆ x H x(n) + Z 0 µ x ∆ y ∆ z ∆ x 4 c0 ∆x c0 ∆x 4+ Zˆ sx (n −1/ 2) (n −1/ 2) x H 4 + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H16x ∆ y∆z (n) Z 0 =− µ x ∆ x H x + Z 0∆ x c0 ∆x 2 ∆t ∆ y∆z Z ∆t = − 0 µx ∆ x H x( n ) + Z 0 ∆ x H 4x + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H 16x c0 ∆x 2 [ ] ( n −1 / 2 ) Donc ∆ y∆z Z ∂H ∆t . − ∫ ∫∫ µˆ ∆ x H x( n ) + Z 0 ∆ x H 4x + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H 16x .dS .dt = − 0 µ x ∂t c0 ∆x 2 ( n −1 / 2 ) ∆t S (III.4.a) n∆t où H 4x + H8x + H5x + H 7x + Zˆsx H16x 4+Zˆsx 4µ x ∆ y ∆ z . 4+ Zˆ sx = 2c0 ∆t∆ x . Hx= [ ] ( n −1 / 2 ) 218 Annexes & ∂E ~ (1 / 2 ) ˆ ε . d S . dt = ( T − T ) E . x ∫ ∫∫ ∂t ( n −1 / 2 ) ∆t S n∆t [ ~ ~ = E x( n ) − E x( n −1 / 2 ) [ ] = 1 ε x ∆ y ∆ z ∆ x E x(n) − E x(n −1/ 2) Z 0c0 ∆x ] E x + E x + E x + E x +Yˆsx E13x = 1 ε x ∆ y ∆ z ∆ x Ex(n) − 1 ε x ∆ y ∆ z ∆ x 2 12 1 9 Z 0c0 ∆x Z 0c0 ∆x 4+Yˆsx (n −1/ 2) (n −1/ 2) x x E2 + E12 + E1x + E9x +Yˆsx E13x y∆ z ∆ (n) 1 1 εx = ∆ x Ex − ∆ x Z 0c0 ∆x Z0 2 ∆t ∆ y∆z 1 ∆t 1 = εx ∆ x E x( n ) − ∆ x E 2x + E12x + E1x + E 9x + Yˆsx E13x Z 0 c0 ∆x 2 Z0 [ ] ( n −1 / 2 ) Donc ∆ y∆z ∂E 1 ∆t 1 (n) x x x x ˆ E x ( n −1 / 2 ) ∫∫ εˆ .dt = . . d S ε ∆ E − ∆ E + E + E + E + Y x x x x 2 12 1 9 sx 13 ∫ ∂t Z 0 c0 ∆x 2 Z0 ( n −1 / 2 ) ∆t S (III.4.b) x x x x x E + E12 + E1 + E9 + Yˆsx E13 où . Ex = 2 4 + Yˆsx 4ε x ∆ y ∆ z . 4 + Yˆsx = 2 c 0 ∆t ∆ x [ n∆ t L’équation de Maxwell Faraday devient : . [ ( ∆t ∆ z E7z − E5z + ∆ y E 4y − E8y 2 ) ( )] ( n −1 / 2 ) ] (III.2.a)=(III.4.a) ∆ ∆ Z0 µ x y z ∆ x H x( n ) c0 ∆x ∆t + Z 0 ∆ x H 4x + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H 16x 2 =− [ ∆ ∆ ( n −1 / 2 ) Z0 ∆t µ x y z ∆ x H x( n ) = − ∆ z E7z − E5z + ∆ y E4y − E8y c0 ∆x 2 'n −1 / 2 ) ∆t + Z 0 ∆ x H 4x + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H 16x 2 ∆ ∆ ( n −1 / 2 ) 1 Z0 1 . µ x y z ∆ x H x( n ) = − ∆ z E7z − E5z + ∆ y E 4y − E8y ∆t c 0 ∆x 2 ( n −1 / 2 ) 1 + Z 0 ∆ x H 4x + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H 16x 2 . [ ( ) )] ( [ ] [ ( ) [ ( )] ] ] ( n −1 / 2 ) 219 Annexes Donc ( n −1 / 2 ) 1 1 1 . ∆ x Z 0 H x( n ) = − ∆ z E7z − E5z + ∆ y E4y − E8y + Z 0 ∆ x H 4x + H 7x + H 8x + H 5x + Zˆ sx H 16x Dx 2 2 s∆ x avec . D x = et . s = 2c0 ∆t 2µ x ∆ y ∆ z Après passage en tensions, nous obtenons : [ ( ) ( Z 0 ∆ x H x( n ) = Dx a8 − a4 + a5 − a7 + Zˆ sx a16 LMF, plan (YOZ) [ )] ( L’équation de Maxwell-Ampère devient : . [ ( ∆t ∆ z H 12z − H 1z + ∆ y H 2y − H 9y 2 ) ( )] ( n −1 / 2 ) ) ( n −1 / 2 ) (III.5.a) (III.2.b)=(III.4.b) ∆ y∆z 1 εx ∆ x E x( n ) Z 0 c0 ∆x ∆t 1 − ∆ x E 2x + E12x + E1x + E 9x + Yˆsx E13x 2 Z0 = [ [ ] ] ( n −1 / 2 ) ] ∆ y∆z ( n −1 / 2 ) 1 1 ∆t εx ∆ x E x( n ) = ∆ x E 2x + E12x + E1x + E9x + Yˆsx E13x Z 0 c0 ∆x Z 0 c0 2 ( n −1 / 2 ) ∆t + ∆ z (H 12z − H 1z ) + ∆ y (H 2y − H 9y ) 2 ∆ ∆ ( n −1 / 2 ) 1 1 1 y z . εx ∆ x E x( n ) = ∆ x E 2x + E12x + E1x + E 9x + Yˆsx E13x ∆t c 0 ∆x 2 ( n −1 / 2 ) 1 + Z 0 ∆ z (H 12z − H 1z ) + ∆ y (H 2y − H 9y ) 2 Donc . [ ] [ ] [ ] [ ] [ ( ) ( ( n −1 / 2 ) 1 1 1 ∆ x E x( n ) = ∆ x E 2x + E12x + E1x + E9x + Yˆsx E13x + Z 0 ∆ z H 12z − H 1z + ∆ y H 2y − H 9y Cx 2 2 avec . C x = s∆ x et . s =2c0 ∆t 2ε x ∆ y ∆ z Après passage en tensions, nous obtenons : . LMA, plan (YOZ) ( ∆ x Ex( n ) = Cx a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 ) (III.5.b) )] ( n −1 / 2 ) 220 Annexes III.2 Relations des champs au centre de la cellule à l’instant n∆t Nous obtenons deux relations par plan, (III.5.a) et (III.5.b) pour le plan (YOZ). Donc, en effectuant cette troisième étape dans les trois plans principaux, cela fait un total de six équations pour caractériser les champs au centre de la cellule à l’instant n∆t. Relations III Champs au centre de la cellule à l’instant n∆t Plan YOZ LMF . ∆ x H x( n ) = Y0 Dx a8 + a5 − a4 − a7 + Zˆ sx a16 LMA . ∆ x Ex( n ) = Cx a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 Plan XOZ LMF . ∆ y H y( n ) = Y0 Dy a10 + a2 − a6 − a9 + Zˆ sy a17 LMA . ∆ y E y( n ) = C y a4 + a8 + a3 + a11 + Yˆsy a14 Plan XOY LMF . ∆ z H z( n ) = Y0 Dz a3 + a12 − a1 − a11 + Zˆ sz a18 LMA . ∆ z E z( n ) = C z a5 + a6 + a10 + a7 + Yˆsz a15 ( ( ( ( ( ( ) ) ) ) ) ) 221 Annexes Annexe G Récapitulatifs des étapes pour l’algorithme TLM classique ETAPE 1 Equations de conservation de la charge et de flux magnétique Plan (YOZ) (1+T )[∆ (E −E )+∆y(E 2 LMF z 7 z z 5 (1+T )Z [∆ (H 2 − E8y )]=− (1−T )Z ∆ [H 0 2 x x 7 + H 5x + H 4x + H8x +Zˆsx H16x z 12 z 0 − H1z )+∆y(H 2y − H 9y )]= (1−T )∆ [E x 2 ] 4µ x ∆ y ∆ z , 4 + Zˆ sx = 2 c 0 ∆t ∆ x b4 −b8 +b7 −b5 + Zˆ sxb16 =−a4 + a8 −a7 + a5 + Zˆ sx a16 LMA y 4 x 12 + E1x + E2x + E9x +Yˆsx E13x b1 +b12 +b2 +b9 +Yˆsxb13 =a1 + a12 +a2 +a9 +Yˆsx a13 , ] 4ε x ∆ y ∆ z 4 + Yˆsx = 2 c 0 ∆t ∆ x Plan (XOZ) (1+T )[∆ (E −E )+∆x(E −E )]=− (1−T )Z ∆ [H 2 2 z 6 z LMF 2 Plan (XOY) 0 z z 3 0 − H11z )+∆x(H8x − H 4x )]= (1+T )[∆ (E −E )+∆y(E 2 y y 6 x 1 x 12 y 11 −E3y )]=− (1+T )Z [∆ (H 0 x x 5 (1−T )∆ [E y 2 y 3 0 2 z z 1 + H12z + H11z + H 3z +Zˆsz H18z 4 + Zˆ sz = , b5 +b7 +b10 +b6 +Yˆszb15 =a5 + a7 + a10 + a6 +Yˆsz a15 z z 5 ] 4ε y ∆ x ∆ z 4 + Yˆsy = 2 c 0 ∆t ∆ y (1−T )∆ [E + E + E 2 ] 4µ y ∆ x ∆ z 4 + Zˆ sy = 2 c 0 ∆t ∆ y + E11y + E8y + E4y +Yˆsy E14y , (1−T )Z ∆ [H −H 7x )+∆y(H10y − H 6y )]= + H10y + H 9y + H 2y +Zˆsy H17y , b1 −b12 +b11 −b3 + Zˆ szb18 =−a1 + a12 −a11 +a3 + Zˆ sz a18 2 LMA x 2 b3 +b11 +b8 +b4 +Yˆsyb14 = a3 + a11 + a8 + a4 +Yˆsy a14 x LMF x 9 b6 −b10 +b9 −b2 + Zˆ syb17 =−a6 + a10 −a9 + a2 + Zˆ sy a17 (1+T )Z [∆ (H LMA z 10 z 7 z 10 4µ z ∆ x ∆ y 2 c 0 ∆t ∆ z + E6z +Yˆsz E15z , 4 + Yˆsz = 4ε z ∆ x ∆ y 2 c 0 ∆t ∆ z ] ] 222 Annexes ETAPE 2 Equations de continuité des champs au centre de la cellule à l’instant n∆t pour le calcul des tensions réfléchies à l’instant (n+1/2)∆t Plan (YOZ) 2∆ y E y( n ) = LMFy 2 Z 0 ∆ y H y( n ) LMAy 2∆ z E z( n ) = LMFz 2 Z 0 ∆ z H z( n ) LMAz Plan (XOZ) 2∆ x E x( n ) = LMFx 2Z 0 ∆ x H LMAx (n) x 2∆ z E z( n ) = LMFz 2 Z 0 ∆ z H z( n ) LMAz Plan (XOY) LMFx 2∆ x E x( n ) = LMAx 2 Z 0 ∆ x H x( n ) LMFy 2∆ y E (n) y (1 + T ) ∆ y [E y 4 ] + E8y − (1 − T ) Z 0 [ ] ∆ x − H 4x + H 8x = b4 + b8 + a 4 + a8 2 2 (1 + T ) Z ∆ H y + H y + (1 − T ) ∆ − E x + E x = −b + b + a − a = 0 y 2 9 x 2 9 2 9 2 9 2 2 [ (1 + T ) ∆ [E ] ] + E5z − (1 − T ) Z [ ] [ (1) (2) ] ∆ x − H 7x + H 5x = b7 + b5 + a 7 + a 5 (3) 2 2 (1 + T ) Z ∆ H z + H z + (1 − T ) ∆ − E x + E x = −b + b + a − a = 0 z 12 1 x 12 1 12 1 12 1 (4) 2 2 z z 7 [ (1 + T ) ∆ x [E x 2 0 ] ] + E 9x − (1 − T ) Z [ 0 ] [ ] ∆ y H 2y − H 9y = b2 + b9 + a 2 + a9 2 2 (1 + T ) Z ∆ H x + H x + (1 − T ) ∆ E y − E y = b − b − a + a = y 0 x 4 8 4 8 4 8 4 8 2 2 [ (1 + T ) ∆ [E ] ] (1 − T ) Z ] [ ] y y 0 ∆ y H 10 − H 6 = b10 + b6 + a10 + a 6 2 2 (1 + T ) Z ∆ H z + H z + (1 − T ) ∆ E y − E y = b − b − a + a = 0 z 11 3 y 11 3 11 3 11 3 2 2 z z 10 + E 6z − [ [ (1 + T ) ∆ x [E x 12 ] ] + E1x − [ (1 − T ) Z 0 (1 + T ) ∆ = 2 y [E y 3 ∆ z H 12z − H 1z = b12 + b1 + a12 + a1 (9) [ ] +E [ ] − (1 − T ) Z 2 0 (7) (8) ] y 11 (6) ] 2 2 ( 1+ T ) (1 − T ) ∆ E z − E z = b − b − a + a = Z 0 ∆ x H 7x + H 5x + z 7 5 7 5 7 5 2 2 [ (5) [ ] ∆z H − H z 3 z 11 ]= b 3 (10) (11) + b11 + a 3 + a11 (12) LMAy 2 Z 0 ∆ y H y( n ) = (1 + T ) Z 2 0 [ ] ∆ y H 6y + H 10y + (1 − T ) ∆ 2 z [E z 6 ] − E10z = b6 − b10 − a 6 + a10 223 Annexes ETAPE 3 Equations des champs au centre de la cellule à l’instant n∆t Plan (YOZ) LMF [ ( ) [ )] ( ] T T Z 0 ∆ x H x( n ) = Dx − ∆ z E7z − E5z + ∆y E 4y − E8y + Z 0 ∆ x H 7x + H 5x + H 4x + H 8x + Zˆ sx H 16x 2 2 ˆ = 4µ x ∆ y ∆ z 4 + Z sx (n) Z 0 ∆ x H x = a8 + a5 − a4 − a7 + Zˆ sx a16 2 c 0 ∆t ∆ x , ( ) LMA [ ( ) [ )] ( ] T T ∆ x E x( n ) = C x Z 0 ∆ z H 12z − H 1z + ∆y H 2y − H 9y + ∆ x E12x + E1x + E 2x + E9x + Yˆsx E13x 2 2 ˆ = 4ε x ∆ y ∆ z 4 Y + sx (n) ∆ x E x = C x a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 2 c 0 ∆t ∆ x , ( ) Plan (XOZ) LMF [ ( ) [ )] ( ] T T Z 0 ∆ y H y( n ) = D y − ∆ z E6z − E10z + ∆x E9x − E 2x + Z 0 ∆ y H 6y + H 10y + H 9y + H 2y + Zˆ sy H 17y 2 2 ˆ = 4µ y ∆ x ∆ z 4 + Z sy (n) Z 0 ∆ y H y = D y a10 + a2 − a6 − a9 + Zˆ sy a17 2 c 0 ∆t ∆ y , ( ) LMA [ ( ) )] ( [ ] T T ∆ y E y( n ) = C y Z 0 ∆ z H 3z − H 11z + ∆x H 8x − H 4x + ∆ y E3y + E11y + E8y + E 4y + Yˆsy E14y 2 2 4ε y ∆ x ∆ z 4 + Yˆsy = (n) ˆ ∆ y E y = C y a4 + a8 + a3 + a11 + Ysy a14 2 c 0 ∆t ∆ y , ( ) 224 Annexes Plan (XOY) LMF [ ( ) [ )] ( ] T T Z 0 ∆ z H z( n ) = Dz − ∆ x E1x − E12x + ∆y E11y − E3y + Z 0 ∆ z H 1z + H 12z + H 11z + H 3z + Zˆ sz H 18z 2 2 4µ z ∆ x ∆ y 4 + Zˆ sz = (n) Z 0 ∆ z H z = D z a3 + a12 − a1 − a11 + Zˆ sz a18 2 c 0 ∆t ∆ z , ( ) LMA [ ( ) )] ( [ ] T T ∆ z E z( n ) = C z Z 0 ∆ x H 5x − H 7x + ∆y H 10y − H 6y + ∆ z E5z + E7z + E10z + E6z + Yˆsz E15z 2 2 4ε z ∆ x ∆ y 4 + Yˆsz = (n) ˆ ∆ z E z = C z a5 + a6 + a10 + a7 + Ysz a15 2 c 0 ∆t ∆ z , ( ) Relations II Champs au centre de la cellule à l’instant n∆t Plan YOZ ( LMF Z 0 ∆ x H x( n ) = Dx a8 + a5 − a4 − a7 + Zˆ sx a16 LMA ∆ x E x( n ) = C x a1 + a12 + a2 + a9 + Yˆsx a13 ( Plan XOZ ) ( LMF Z 0 ∆ y H y( n ) = D y a10 + a2 − a6 − a9 + Zˆ sy a17 LMA ∆ y E y( n ) = C y a4 + a8 + a3 + a11 + Yˆsy a14 ( 4µ x ∆ y ∆ z , 4 + Zˆ sx = 2 c 0 ∆t ∆ x 4ε x ∆ y ∆ z , 4 + Yˆsx = 2 c 0 ∆t ∆ x ) ) 4µ y ∆ x ∆ z , 4 + Zˆ sy = 2 c 0 ∆t ∆ y 4ε y ∆ x ∆ z , 4 + Yˆsy = 2 c 0 ∆t ∆ y ) Plan XOY ( LMF Z 0 ∆ z H z( n ) = D z a3 + a12 − a1 − a11 + Zˆ sz a18 LMA ∆ z E z( n ) = C z a5 + a6 + a10 + a7 + Yˆsz a15 ( ) ) , 4 + Zˆ sz = , 4 + Yˆsz = 4µ z ∆ x ∆ y 2 c 0 ∆t ∆ z 4ε z ∆ x ∆ y 2 c 0 ∆t ∆ z 225 Annexes Annexe H Approximation des intégrales temporelles pour les intégrales de contour et de surface Approximation de l’intégrale temporelle pour les intégrales de contour Il s’agit d’intégrer les équations de Maxwell Ampère et de Maxwell Faraday entre les instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. Ainsi, pour les intégrales de contour (circulation des champs), l’approximation de l’intégrale temporelle est la suivante : ( n +1 / 2 ) ∆t . ∫ O(t ).dt = ∆t (1 + T )O ( n −1 / 2 ) ∆t 2 où E.dl ∫ . O(t) = Γ ∫ H.dl Γ . O est la valeur moyenne des champs à l’instant (n+1/2)∆t, entre les instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. ( n +1 / 2 ) ∆t . Par exemple, pour le champ électrique, dans le plan (XOZ) : ( n −1 / 2 ) ∆t ( n +1 / 2 ) ∆t ∫ E.dl .dt ( n −1 / 2 ) ∆t Γ = ∆t ∫ E.dl Γ (1 + T ) ∆ (E z − E z ) + ∆ (E x − E x ) ( n +1 / 2 ) = ∆t z 6 10 x 9 2 2 ∫ O(t ).dt = ∫ [ avec ] . O = ∫ E.dl = ∆ z E 6z − E10z + ∆ x E 9x − E 2x [ ( Γ ) ( )] ( n +1 / 2 ) 226 Annexes Approximation de l’intégrale temporelle pour les intégrales de surface En ce qui concerne les intégrales de surface, l’approximation de l’intégrale temporelle est prise ainsi : ( n −1 / 2 ) ∆t . ∂P (t ) .dt = (1 − T )P ∂ t ( n −1 / 2 ) ∆t ∫ où D.dS = εˆE.dS ∫∫ D : déplacement électrique ∫∫ . P (t ) = S S B : induction magnétique ˆ B . d S = µ H . d S ∫∫ ∫∫S S . P est la valeur moyenne des champs à l’instant (n+1/2)∆t, entre les instants (n-1/2)∆t et (n+1/2)∆t. Par exemple, pour le champ électrique, dans le plan (XOZ) : ( n +1 / 2 ) ∆t . ( n +1 / 2 ) ∆t ∂P (t ) ∂ εˆ ∫∫ E.dS .dt . dt = ∫ ∫ ∂t ∂t S ( n −1 / 2 ) ∆t ( n −1 / 2 ) ∆t = = (1 − T ) εˆ ∫∫ E.dS ∆t S (1 − T ) ∆t 1 ε y ∫∫ E.dS Z 0 c0 S (1 − T ) = E 4y + E11y + E 8y + E 3y + Yˆsy E14y ( n +1 / 2) ∆x∆z 1 ∆y εy ∆t Z 0 c 0 ∆y 4 + Yˆsy E 4y + E11y + E 8y + E 3y + Yˆsy E14y ( n +1 / 2) ∆x∆z 1 1 = (1 − T ) εy ∆y ∆t Z 0 c 0 ∆y 4 + Yˆsy avec E 4y + E11y + E 8y + E 3y + Yˆsy E14y ( n +1 / 2 ) ∆x∆z 1 1 εy ∆y ∆t Z 0 c 0 ∆y 4 + Yˆsy ( n +1 / 2 ) 1 . P= ∆ y E 4y + E11y + E 8y + E 3y + Yˆsy E14y Z0 . P= [ ] 227 Annexes Annexe I Analyse électromagnétique de la cellule en guide d'onde rectangulaire L’analyse modale du guide consiste à calculer les constantes de propagation et les champs électromagnétiques de la région vide et de la région de la cellule partiellement chargée par le ferrite aimanté. Pour établir l’équation caractéristique de la structure, il faut déterminer dans chaque milieu les champs électrique et magnétique solutions des équations de Maxwell. Puis il est nécessaire d'appliquer les conditions de continuité que doivent satisfaire ces champs aux différentes interfaces. Dans un milieu ferrimagnétique aimanté de dimensions infinies, l'équation de Helmholtz s'écrit : ∆H − grad (div H ) + ω 2 ε o ε f µ H = 0 (1) où εf est la permittivité relative du ferrite, µ sa perméabilité absolue tensorielle et ω la pulsation angulaire de l'onde électromagnétique. Lorsque le champ magnétique statique est appliqué suivant l'axe Oy du système de coordonnées Cartésien, le tenseur de perméabilité du ferrite prend la forme suivante : µ µ = µ o 0 jκ 0 µy 0 - jκ 0 µ où µ = µ ′ - jµ ′′ κ = κ ′ - jκ ′′ . µ y = µ ′y - jµ ′y′ La résolution de l'équation (1) permet d'établir l'expression du champ magnétique H. Le champ électrique E est déduit du champ magnétique en utilisant l'équation de Maxwell-Faraday : dE rot H = ε o ε f = jωε o ε f E . dt La solution générale de l'équation (1) peut s'écrire initialement sous la forme suivante : Hx Hfx − j ( k x x + k y y +γz ) Hy = Hfy .e Hz Hfz où kx, ky et γ représentent respectivement les constantes de propagation selon les directions (Ox), (Oy) et (Oz). Dans la structure les plans d'équations y=0 et y=b sont des plans de court-circuit, ce qui implique que les champs dans le ferrite sont de la forme : Ex Efx Ez = Efz . sin k y y.e − j ( k x x +γz ) Hy Hfy π n = 0 ,1,2 ,... et h ≤ x ≤ L . b Comme le guide vide est excité par son mode fondamental transverse électrique TE10 et étant donnée les propriétés de symétrie des discontinuités étudiés (invariance par translation selon (Oy)), le champ électromagnétique total dans la structure est une combinaison de modes de type transverse électrique (TE). Ces modes sont indépendants de la variable y. En conséquence, on peut prendre : avec ky = n Hx Hfx Hz = Hfz . cos k y y.e − j ( k x x +γz ) Ey Efy ky=0. 228 Annexes Ainsi Ex Hx Ez = 0 Hfx Hz = Hfz .e − j ( k x x +γz ) et Hy Ey avec h≤x≤L. Efy En remplaçant le champ magnétique par son expression dans l'équation (1) projetée sur les trois axes du système Cartésien, on obtient la relation matricielle suivante : µ .k 2f − γ 2 2 j.κ .k f + γ .k x − j.κ .k 2f + γ .k x Hfx . =0 µ .k 2f − k x2 Hfz (2) où k 2f = ω 2 ε o ε f µ o . Le système d'équations (2) admet des solutions non triviales si le déterminant de la matrice correspondante est nulle. Cette condition permet d'obtenir l'équation de dispersion du milieu ferrimagnétique : k x2 + γ 2 = k 2f .( µ 2 − κ 2 ) / µ L'équation de dispersion obtenue est d'ordre 2 en kx. Sa résolution conduit aux nombres d'onde suivant Ox, kx et -kx. Il y a donc 2 nombres d'onde suivant (Ox) à considérer dans le ferrite. Les expressions des composantes Hx et Hz du champ magnétique sont déterminées en reprenant le système précédent. La condition d'existence de solutions non nulles impliquant l'annulation de l'équation de dispersion, le système sera donc dégénéré d'ordre un. La nécessité de fixer arbitrairement la valeur de l'une des composantes de H apparaît. La recherche du vecteur propre associé à chaque valeur propre nous donne les expressions des champs magnétique et électrique. Le vecteur propre associé à la valeur propre kx s'écrit : Hfz + = µ.k 2f − γ 2 Hfx + = −γ .k x + j.κ .k 2f Efy + = ω .µ 0 .(k x .µ − j.κ .γ ) et celui associé à la valeur propre -kx a pour expression : Hfz − = µ .k 2f − γ 2 = Hfz + Hfx − = γ .k x + j.κ .k 2f . Efy − = −ω .µ 0 .(k x .µ + j.κ .γ ) Finalement, dans l'échantillon de ferrite inséré dans le guide (h ≤ x ≤ L), le champ électromagnétique s'écrit : [ ] [ ] [ ] H x = C Hf x+ exp(− jk x x ) + D Hf x− exp(+ jk x x ) exp(− jγ z ) + − H z = C Hf z exp(− jk x x ) + D Hf z exp(+ jk x x ) exp(− jγ z ) E y = C Ef y+ exp(− jk x x ) + D Ef y− exp(+ jk x x ) exp(− jγ z ) avec k x 2 = k 2f k 2f = (µ 2 − κ 2 ) µ −γ 2 k o2 ε f Ex = Ez = H y = 0 où les grandeurs C et D sont deux constantes d'intégration à calculer. Puisque le milieu ferrimagnétique réel présente des pertes, la constante de propagation recherchée est une grandeur complexe : γ = β − jα . La constante d'atténuation α est une grandeur réelle pure strictement positive pour un mode se propageant dans le sens des z croissants. 229 Annexes De la même façon, on détermine l'expression du champ électromagnétique dans les autres milieux qui constituent la section transverse du guide : - dans le diélectrique (0 < x < h) Hdz = A. cos(γ d x) Edy = − j.ω .µ o . A. sin(γ d x) / γ d γ d2 = k d2 − γ 2 avec Hdx = j.γ . A. sin(γ d x) / γ d k d2 = k o2 .ε d Hdy = Edz = Edx = 0 - , dans l'air (L < x < a) Haz = B. cos(γ o ( x − a)) Eay = − j.ω .µ o .B. sin(γ o ( x − a)) / γ o γ o2 = k o2 − γ 2 avec Hax = j.γ .B. sin(γ o ( x − a )) / γ o k o2 = ω 2 .ε o .µ o Hay = Eaz = Eax = 0 . où A et B sont deux nouvelles constantes d'intégration, γo et γd sont respectivement les constantes de propagation suivant (Ox) dans l'air et dans le ferrite. Connaissant les expressions des champs dans les différents milieux constituant la section droite du guide rectangulaire, nous pouvons écrire les conditions de continuité que doivent satisfaire les composantes tangentielles des champs aux interfaces "dielectrique-ferrite" et "ferrite-air" : - en x = h Edy ( x = h) = − j.ω .µ o . A. sin(γ d h) / γ d = C.Efy + .e − jk x h + D.Efy − .e + jk x h Hdz ( x = h) = A. cos(γ d h) = C.Hfz + .e − jk x h + D.Hfz − .e + jk x h - en x = L Eay ( x = L) = − j.ω .µ o .B. sin(γ o ( L − a)) / γ o = C.Efy + .e − jk x L + D.Efy − .e + jk x L Haz ( x = L) = B. cos(γ o ( L − a)) = C.Hfz + .e − jk x L + D.Hfz − .e + jk x L Finalement, on obtient un système de quatre équations à quatre inconnues A, B, C, D qui prend la forme matricielle suivante: [K ][V ] = 0 où jωµ o sin(γ d h) / γ d A 0 Efy + .e − j.k x .h Efy − .e + j.k x .h + − j .k x .h + + j .k x .h 0 Hfz .e Hfz .e et [V ] = B . [K ] = − cos(γ d h) C 0 − cos(γ o ( L − a)) Hfz + .e − j .k x .L Hfz − .e + j .k x .L + − j .k x . L − + j .k x . L 0 jωµ 0 sin(γ o ( L − a )) / γ o Efy .e Efy .e D La relation de dispersion du guide rectangulaire partiellement rempli par l'échantillon de ferrite aimanté est obtenue en annulant le déterminant de la matrice K : dét [K ] = 0 . Après quelques manipulations matricielles, en utilisant les expressions des champs dans le ferrite et en posant: S = L − h; E = a − L, TH = tg (γ d h) / γ d , TE = tg (γ o E ) / γ o , TS = tg (k x S ) / k x , on obtient l'équation caractéristique suivante : [ ] dét [K ] = TH .{µ − TS .[κ .γ + Hfz.TE ]}+ TS . TE.κ .γ + ( µ 2 − κ 2 ) + TE.µ = 0 . (3) 230 Annexes A une fréquence donnée, pour connaître les modes évanescents ou propagés dans le guide, il suffit de calculer les constantes de propagation γ solution de l'équation (3). Les champs électromagnétiques associés à chaque mode sont déterminer en calculant les vecteurs propres V associés à chaque valeur propre γ. Dans le cas d'un échantillon diélectrique ( µ = 1, κ = 0) , l'équation caractéristique se simplifie et devient : { } dét [K ] = TH . 1 − TS .k x2 .TE + TS . + TE = 0 . Dans le cas d'une structure de propagation sans perte, la constante de propagation d'un mode évanescent est en général une grandeur purement imaginaire : γ = − jα . Recherchons l'expression de l'équation caractéristique correspondant aux modes évanescents. Si γ = − jα alors γ d , γ o , k x sont soit réels, soit imaginaires purs. En conséquence, les grandeurs TH, TE, TS sont réelles. L'équation caractéristique (3) s'écrit alors : { } dét [K ] = µ .(TH + TE ) − TH .TS .TE.Hfz + TS .( µ 2 − κ 2 ) − j.{TS .κ .γ (TH − TE )} = 0 L'annulation de la partie imaginaire du déterminant impose: TH=TE. En reportant cette condition dans la partie réelle du déterminant, on trouve : 2.µ.TH − TH 2 .TS .Hfz + TS .( µ 2 − κ 2 ) = 0 Cette condition n'est pas réaliste car l'équation caractéristique ne dépend plus de la grandeur E. En réalité, même si la structure de propagation est sans pertes, les modes évanescents évoluent avec une constante de propagation complexe : γ = β − jα . Annexes 231 Annexe J Méthode de dichotomie Etapes successives de la méthode dichotomie avec comme point de départ, l'intervalle [a1;b1. le zéro de la fonction est en rouge] En mathématiques, la méthode de dichotomie ou méthode de la bissection est un algorithme de recherche d'un zéro d'une fonction qui consiste à répéter des partages d'un intervalle en deux parties puis à sélectionner le sous-intervalle dans lequel existe un zéro de la fonction. Supposons que nous voulions résoudre l'équation f(x)=0. Etant donné deux points a et b tels que f(a) et f(b) soient de signes opposés, nous savons par le théorème des valeurs intermédiaires que f doit avoir au moins un zéro dans l'intervalle [a,b]. la méthode de dichotomie divise l'intervalle en deux en calculant c=(a+b)/2. Il y a maintenant deux possibilités: ou f(a) et f(c) sont de signes opposés, ou f(c) et f(b) sont de signes opposés. L'algorithme de dichotomie est alors appliqué au sous-intervalle dans lequel le changement de signe se produit, ce qui signifie que l'algorithme de dichotomie est en soi récursif. La méthode de dichotomie est moins efficace que la méthode de Newton mais est moins encline à de mauvais comportement. L'erreur absolue de la méthode dichotomie est au plus: b−a 2 n +1 après n étapes quand f est continue sur un intervalle [a,b] et f(a)f(b)<0. En d'autres termes, l'erreur est diminuée de moitié à chaque étape, ainsi la méthode converge linéairement, ce qui est très lent. Le côté positif de la méthode a la garantie de converger si f(a) et f(b) sont de signes opposés. 232 Annexes Annexe K Kit d'étalonnage TRL II.4.b.a. Liaison directe(Thru) • • l'étalon de LIAISON DIRECTE peut avoir une longueur nulle ou non. Toutefois, une LIAISON DIRECTE de longueur nulle est plus précise parce qu'elle est sans perte et ne présente aucune impédance caractéristique. si la phase d'insertion et la longueur électrique sont parfaitement définies, l'étalon de LIAISON DIRECTE peut servir à définir le plan de référence de la mesure vectorielle. Dans notre cas, nous prendrons une longueur nulle pour la liaison directe. Nous définissons nos plans de référence à l'extrémité des 2 guides d'accès au porte échantillon. Comme indiqué dans l'aide de l'analyseur, l'impédance du système est fixé à 1 ohm pour des composants en guide d'onde. II.4.b.2 Réflexion (Reflect) • • • • l'étalon REFLEXION correspond à une discontinuité caractérisée par un coefficient de réflexion élevé, il doit être identique sur les deux ports de l'analyseur. l'amplitude réelle de la réflexion n'a pas besoin d'être connue. la longueur de l'étalon de REFLEXION doit être supérieure à ¼ de la longueur d'onde guidée afin de faire disparaître les ondes évanescentes avant le plan de référence. si l'amplitude et la phase de l'étalon de REFLEXION sont parfaitement définies, l'étalon peut servir à définir la position du plan de référence. II.4b.3 Ligne (Line) L'étalon de LIGNE établit l'impédance de référence pour la mesure après l'achèvement de l'étalonnage. L'étalonnage TRL est limité par les restrictions suivantes de l'étalon LIGNE: • • • il doit avoir la même impédance que l'étalon de LIAISON DIRECTE. il peut ne pas avoir la même longueur que l'étalon de LIAISON DIRECTE. il doit avoir une longueur électrique appropriée pour la plage de fréquence, le déphasage entre la LIAISON DIRECTE et la LIGNE doit être supérieur à 20 degrés et inférieur à 160 degrés. Nous effectuons l'étalonnage TRL de notre banc de mesure dans une configuration quasisimilaire à celle rencontrée lorsque la cellule sera insérée entre les pôles de l'électroaimant. Nous prenons donc en compte la courbure des câbles et le positionnement du guide d'onde. Nous vérifions que la calibration est correcte en analysant les réponses des paramètres S sur l'abaque de Smith en positionnant l'étalon Reflect dans les deux plans de référence que l'on vient de définir puis en examinant la liaison directe. Après calibration de notre banc de mesure, Nous nous situons dans la configuration Liaison Directe, c'est-à-dire les 2 plans de référence qui se font face et remarquons que le paramètre S11 se situe au centre de l'abaque de smith, le coefficient de réflexion est nul et le paramètre S21 est égal à 1. Nous obtenons bien une réflexion nulle et une transmission totale. L'étalonnage du banc de mesure est par conséquent correct. PUBLICATIONS 236 Publications Appendice Valorisation du travail de recherche Revues scientifiques Arij FARHAT, Michel NEY, "Analyse large bande de structures comportant des milieux plasmas dispersifs par la méthode TLM, " REE n°3, Revue de l'Electricité et de l'Electronique ; SEE Société de l’Electricité, de l'Electronique et des Technologies de l'Information et de la Communication, mars 2010. Arij FARHAT, Patrick QUEFFELEC, Michel NEY, "TLM Extension to Electromagnetic Field Analysis of Anisotropic and Dispersive Media: A Unified Field Equation ", IEEE Transactions on Microwave Theory Techniques MTT, papier soumis. Communications internationales Arij FARHAT, Eddy JEHAMY, Michel NEY, "Optimization methods for computer - Aided design of artificial dielectric lens antennas, " IWAT 2010: International Workshop on Antenna Technology, 01-03 march 2010, Lisbon, Portugal, 2010. Arij FARHAT, Patrick QUEFFELEC, Michel NEY, "Extension of the TLM method to the electromagnetic wide band analysis of anisotropic ferrite-based structures, " CEFC 2010: 14th Biennial IEEE Conference on Electromagnetic Field Computation, 09-12 may 2010, Chicago, United States, 2010. Arij FARHAT, Patrick QUEFFELEC, Michel NEY, "Wideband TLM modeling of microwave structures with anisotropic and dispersive media, " EUMC 2010: 40th European Microwave Conference, 28-30 september 2010, Paris, France, 2010. Communications internationales invitées Arij FARHAT, Sandrick LE MAGUER, Patrick QUEFFELEC, Michel NEY, "Wideband TLM modeling of planar antennas on saturated ferrite substrate, " ANTEM/AMEREM 2010: 14th International Symposium on Antenna Technology and Applied Electromagnetics & the American Electromagnetics Conference, 05-09 july 2010, Ottawa, Canada, 2010. 237 Publications P. Queffelec, J. Lezaca, A. FARHAT, A. Chevalier, "On the determination of the permeability tensor of magnetized materials. Application to the design of nonrecirpocal microwave devices", .IMS 2011: International Microwave Symposium, 05-10 june 2011, Baltimore, Maryland, United States, 2011. Communications nationales Arij FARHAT, Sandrick LE MAGUER, Patrick QUEFFELEC, Philippe GELIN, Michel NEY, "Extension de la méthode TLM à l'analyse de structures électromagnétiques comportant des milieux dispersifs, " JNM 2009: 16ème journées nationales microondes, 27-29 mai 2009, Grenoble, France, 2009. Arij FARHAT, Michel NEY, "Analyse de structures électromagnétiques comportant des plasmas par la TLM, " URSI 2010: Journées scientifiques de l’Union Radio Scientifique Internationale, 16-17 mars 2010, Paris, France, 2010. Arij FARHAT, Patrick QUEFFELEC, Michel NEY, "Extension de la méthode TLM à l'analyse de structures électromagnétiques comportant des milieux anisotropes et dispersifs, " JCMM 2010: 11ème journées de caractérisation microondes et matériaux, 31 mars - 02 avril 2010, Brest, France, 2010. Rapports d’activités Arij FARHAT, Patrick QUEFFELEC. Rapport d’activité: D.4.2 Simulation of material properties. Projet IMICIMO, Eureka-Euripides, 2009. Arij FARHAT, Réunion d’avancement du projet IMICIMO, Eureka-Euripides. Varsovie, Pologne, november 2009. Arij FARHAT, Patrick QUEFFELEC. Rapport d’activité: WP4 Choice of test cases and simulation techniques. Projet IMICIMO, Eureka-Euripides, january 2011. Résumés 239 Extension de la méthode TLM aux milieux anisotropes et dispersifs. Applications à la conception de circulateurs a jonctionY miniatures en technologie microruban. Mots clés : Modélisation électromagnétique, TLM, Circulateurs, Ferrites, Aimantation partielle, Milieux anisotropes et dispersives, Tenseur de perméabilité. Le secteur des télécommunications est en développement permanent : les tendances actuelles posent en permanence des questions aux équipes de recherche dans le domaine des composants et systèmes hyperfréquences. On y retrouve des demandes liées à la miniaturisation, à l’agilité. Pour répondre à ces sollicitations, l’utilisation de matériaux aux caractéristiques très particulières est une voie de plus en plus utilisée (matériaux magnétiques, ferroélectriques, matériaux artificiels, etc). Les caractéristiques électromagnétiques de ces matériaux sont généralement anisotropes et dispersives. La grande difficulté que rencontrent alors les concepteurs réside dans le fait que les outils de modélisation actuels ne permettent pas des simuler les comportements complexes de ces matériaux. La problématique générale de l’analyse électromagnétique de structures comportant des matériaux aux propriétés anisotropes et dispersives, ou particulière par exemple la prédiction des performances de dispositifs à ferrites partiellement aimantés ou désaimantés, est loin d’être résolue. Effectivement, si l’on examine le cahier des charges des circulateurs pour les applications à venir, qui nécessitent une montée en fréquence et une miniaturisation des composants, on comprend rapidement que le modèle de Polder sera limité pour prédire les performances des structures hybrides à l’étude. L’objectif de cette thèse est d’intégrer la modélisation de milieux anisotropes et dispersifs dans la modélisation électromagnétique par la méthode TLM. Cette nouvelle approche, contrairement aux simulateurs électromagnétiques commerciaux et aux approches théoriques proposées dans la littérature, sera en mesure d’atteindre un niveau élevé de précision dans la description de l’interaction du signal haute fréquence avec une structure constitué d’un milieu magnétique anisotrope non-saturé, à l’intérieur duquel règne un champ magnétique statique non-uniforme. Nous avons proposé une nouvelle technique générale, rigoureuse et issue directement des équations de Maxwell, contrairement à celle de J. Paul qui se base sur une analogie de circuit. Cette dernière, n’étant pas générale, est en outre difficile à implémenter. Notre outil permet également de simplifier les calculs supplémentaires nécessaires pour le traitement des milieux anisotropes dispersifs. Ces développements autour de la méthode TLM ont permis dans un premier temps de simuler des cavités métalliques remplies de plasma, milieu isotrope et dispersif. Nous avons également associé ce tenseur à la méthode TLM pour prédire le comportement dynamique des ferrites polycristallins quelque soit leur état de polarisation statique (état d’aimantation). Les résultats de simulation ont été validé par confrontation avec les résultats expérimentaux pour un guide d’onde dont la section est partiellement chargée par un ferrite partiellement aimanté. Résumés 240 TLM extension to electromagnetic field analysis of dispersive and anisotropic media; Realization and design of miniaturized circulators in microstrip technology. Keywords : Electromagnetic modeling, TLM, Circulators, ferrites, non saturated magnetization state, anisotropic and dispersive media, permeability tensor. Over the last few years, the rapid development of communication applications has generated some growing interest for miniaturization and cost reduction of microwave devices. The increase of operating frequencies and tunability are additional constraints that require more complex and accurate models for CAD of communication system components. Among those components, circulators use the anisotropic properties of ferrite materials to insure the required non-reciprocal character of the wave propagation. To assist the design of ferrite-based microwave devices, one needs to have a proper design tool enabling the prediction of the microwave behavior of ferrite samples whatever their magnetization state. Magnetized ferrites are anisotropic media. Designing ferrite microwave devices requires the knowledge of the permeability tensor µ of the magnetic materials used as substrate which directly influence the guided wavelengths and the performances of the devices. The objective of this work is to develop a rigorous model for field computation in presence of such complex media and second to insert a new model of non-saturated ferrites (GPT) into the TLM algorithm. Presently there is no commercial simulator capable to account for the complex physical phenomena appearing in the electromagnetic structures using magnetized magnetic materials (non-homogenous polarization field, non-saturated zones, dynamic interactions between magnetic domains and magnetostatic modes). The above phenomena must be accounted for in the model as they strongly affect the performances of the device in terms of bandwidth, insertion losses, etc. Also, they can preclude miniaturization of circulators: Finally, the time-domain character of the TLM not only allows a wide band characterization but also accounts for the presence of potential non linearities. To predict the dynamic behaviour of polycrystalline ferrites for arbitrary magnetization state, one proposes a theoretical approach which provides all tensor components. In the present thesis, TLM is first extended to general dispersive and anisotropic media. This work focuses on a formulation based directly on field Maxwell’s equations. It gives a clear and systematic derivation that constitutes a general approach, which can be applied to any type of media. This was revisited, starting with Maxwell’s equations, without invoking circuit analogy. Preliminary results computed in the case of a dispersive plasma medium show that the model is accurate when compared with theoretical results. To illustrate the interest of this theoretical approach for practical applications, an example of a waveguide partly filled with a ferrite in different polarization states is given. Comparison between experimental measurements and TLM simulations yields good agreement. The ultimate objective is to insert a new pseudo analytical model for ferrites in different magnetization states that are used for planar non reciprocal devices implemented in LTCC.