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Les gaz de schistes en synthèse
Points positifs Points négatifs
Augmentation des réserves de gaz
Pic gazier repoussé dans le temps
Indépendance énergétique améliorée
Localisation des gisements facilitée par
rapport au gaz conventionnel
Forte empreinte territoriale
Risques environnementaux
supplémentaires à gérer (utilisation de
produits chimiques, génération de
séismes)
Ressource fossile (limitées dans le temps
et émissive en CO2)
Importante consommation d’eau
Opportunités Menaces
Nouvelle ressource potentielle pour la
Suisse
Diminution des émissions de CO2 par
substitution au charbon
Exploration qui fournit des
renseignements sur l’exploitabilité des
autres ressources du sous-sol
(géothermie, stockage gaz/CO2, eau
souterraine)
Progrès techniques utilisables pour
l’exploitation des autres ressources du
sous-sol profond
Concurrence le développement des
énergies renouvelables
Conflits d’utilisation potentiels avec
d’autres ressources du sous-sol
Atteintes environnementales (eaux
souterraines, sols, air)
Changements géopolitiques
potentiellement sources de nouveaux
conflits
Définitions
Les gaz conventionnels et non-conventionnels sont en fait les mêmes types de gaz, puisqu’il s’agit dans les
deux cas principalement de méthane (gaz naturel). Le classement d’un gaz dans la catégorie des
conventionnels ou non conventionnels dépend du type de gisement duquel ce gaz est extrait.
Figure 1. Définitions de gaz conventionnels et non conventionnels. La limite entre ces deux types de réservoirs évolue en
fonction des avancées technologiques. Le site de Noville, par exemple, permettrait d’extraire du gaz d’un réservoir de
mauvaise qualité à la frontière entre les gaz conventionnels et non conventionnels suivant les classifications. IFPEN (2011).
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Quels
problèmes
posent les gaz de schiste ?
Les réservoirs à exploiter sont très peu perméables
La multiplication des forages et l’utilisation de la fracturation hydraulique sont nécessaires pour en
extraire du gaz
Ces deux aspects (nombreux forages et fracturation hydraulique) impliquent des nuisances
environnementales supplémentaires importantes à gérer : impacts potentiels sur le paysage, le sol,
l’air, les eaux de surface et souterraines, risques sismiques
Comment est répartie cette ressource dans le
monde
et qui l’exploite ?
Les réserves de gaz non conventionnels nouvellement découvertes doubleraient les réserves
mondiales de gaz
Les principales réserves sont situées en Amérique (Etats-Unis, Argentine, Mexique, Canada, Brésil)
L’Europe posséderait aussi des réserves intéressantes, notamment dans des pays qui ne
produisaient jusqu’alors que de très faibles quantités de gaz conventionnels (France, Pologne)
La Suisse pourrait posséder quelques réserves économiquement exploitables
Les pays n’ont pas une vision unanime sur l’attitude à adopter face à l’exploitation de cette
nouvelle ressource
Les aspects
économiques et géopolitiques
Bien que plus compliquée, l’exploitation de gaz non conventionnels n’est généralement pas plus
onéreuse que celle du gaz conventionnel (phase d’exploration beaucoup moins complexes et
progrès techniques en matière de forage)
La très forte production nord américaine implique la mise sur le marché de gaz à un prix très bas. Le
prix du gaz est maintenant 50 à 70 % moins cher aux Etats-Unis qu’ailleurs dans le monde. La
compétition sur les prix entre le gaz conventionnel et non conventionnel implique que le prix du
gaz naturel est depuis quelques années découplé de celui du pétrole
Les Etats-Unis n’auront plus besoin de compter sur l’importation de gaz étranger et sont donc
proches d’être autonome malgré des besoins qui augmentent
Ce gaz à faible prix se substitue au charbon dans la production d’électricité aux Etats-Unis ce qui
permet de largement diminuer les émissions de CO
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dans l’atmosphère
La localisation d’entreprise pétrochimiques et grandes consommatrices d’énergie (cimenterie,
sidérurgie) est entrain d’être complètement redistribuée à l’échelon mondial. Des investissements
gigantesques sont consentis aux Etats-Unis pour y relocaliser de tels centres de production
L’indépendance énergétique grandissante des Etats-Unis implique que ce pays pourrait être moins
impliqué dans des actions militaires et diplomatiques visant à assurer une stabilité internationale
Quelle situation en
Suisse
?
Aucune évaluation fine des réserves en Suisse n’existe mais la configuration géologique (proche du
bassin de Paris et du bassin bavarois) laisse penser que le Plateau pourrait renfermer des
ressources potentiellement exploitables
Des entreprises (Celtique Energie Ltd, Schuepbach Energy GMBH, Tethys oil) sont actuellement
présentes en Suisse et en France voisine et intéressées à mener des campagnes d’exploration
Les autorités cantonales (FR, VD, GE et NE) ont durci leurs positions depuis 2011 en ne renouvelant
pas certains permis ou en fixant des moratoires sur l’exploration. La mauvaise connaissance du
sous-sol profond helvétique, le peu de culture gazière et pétrolière ainsi que la vision prudente des
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autorités cantonales impliquent qu’à court et moyen terme les projets de gaz de schiste ne
devraient pas s’y développer
Quelle position de
SIG
?
Bien qu’étant une énergie locale qui permettrait d’augmenter l’indépendance énergétique,
l’exploitation des gaz de schistes pose d’importantes questions pas encore résolues. SIG est
attentive à l’évolution du contexte de cette technologie et effectue une veille active à ce sujet
Il convient notamment de disposer d’un cadre clair qui permette un contrôle/suivi bien établi pour
pouvoir éventuellement développer cette technologie dans les meilleures conditions de sécurité et
de santé publique. Ceci aussi pour crédibiliser cette technologie dans laquelle le grand public ne
perçoit que les aspects négatifs
La connaissance préalable du sous-sol profond et de ses différentes ressources (eau souterraine,
géothermie, possibilités de stockage de gaz ou de CO
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, géomatériaux, hydrocarbures) est une
condition pré requise fondamentale avant d’imaginer l’exploitation responsable de l’une ou l’autre
de ces dernières
La connaissance préalable du sous-sol et de ses ressources, qui appartiennent au Canton de Genève
donc à la collectivité, permettra aux autorités de faire des choix de société réfléchis, en
connaissance de cause, selon les principes du développement durable
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Les gaz de schistes - Définition, état des lieux et perspectives
Michel Meyer, SIG – Février 2013
Sommaire
Les gaz de schistes en synthèse ......................................................................................................................... 1
Les gaz de schistes - Définition, état des lieux et perspectives ......................................................................... 4
1. Introduction ....................................................................................................................................... 5
2. Description des différents types de gaz non conventionnels............................................................ 5
3. Modalités d’exploitation et problèmes environnementaux identifiés ............................................. 6
4. Etat des lieux de la ressource .......................................................................................................... 10
5. La situation américaine ................................................................................................................... 12
6. La situation en Suisse ...................................................................................................................... 15
7. Impacts sur le prix de l’énergie ....................................................................................................... 16
8. Geopolitique et gaz de schiste......................................................................................................... 17
9. Bibliographie .................................................................................................................................... 23
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1. Introduction
Alors qu’on entend dire depuis des décennies que les ressources fossiles (gaz et pétrole) s’épuisent et que
la production d’hydrocarbures était amenée à ne plus pouvoir assumer la hausse des besoins, une
révolution rapide et silencieuse s’est produite ces dernières années. En effet, depuis 2006 la production de
gaz aux Etats-Unis est en croissance continue, ce qui amène des bouleversements géopolitiques majeurs
dont les issues ne sont que très mal maîtrisées. Cette hausse soudaine de production de gaz en Amérique
du nord a été possible par l’accès massif à des ressources dites non conventionnelles, dont les gaz de
schistes sont l’expression la plus courante. Sous l’impulsion de l’exemple américain, l’exploration et
l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels sont en cours de développement dans de nombreux
autres pays. Cette fièvre des gaz de schistes est à l’origine de nouveaux débats enflammés car des
questions restent ouvertes sur la réalité de l’innocuité environnementale des techniques d’extraction, mais
aussi sur le bien fondé de continuer à développer l’exploitation de ressources fossiles.
2. Description des différents types de gaz non conventionnels
Le gaz non conventionnel présente la même composition qu’un gaz naturel conventionnel puisqu’il s’agit
dans les deux cas majoritairement de méthane. En fait, le classement d’un gaz dans la catégorie des
« conventionnels » ou des « non conventionnels » dépend du type de gisement duquel ce gaz est extrait.
Les hydrocarbures ont pour origine certains sédiments, riches en matière organique, qui se sont déposés
au fond des océans il y a plusieurs dizaines, voir centaines, de millions d’années. Ces sédiments ont peu à
peu été recouverts par d’autres couches sédimentaires et ont donc, au cours des temps géologiques, gagné
en profondeur, donc en pression et en température. Lorsque l’enfouissement excède quelques kilomètres,
ces sédiments se retrouvent dans des conditions de pression et de température qui permettent de cuire, ou
plutôt de distiller, la matière organique originelle et de la faire évoluer vers du pétrole ou du gaz.
Le pétrole prend donc naissance au sein d’une couche riche en matière organique, bien souvent un schiste
ou encore des argiles, qui sont par nature très imperméables. Ces roches dans lesquelles le pétrole se
forme sont appelées « roches mères », par opposition avec une « roche réservoir », vers laquelle le pétrole
ou le gaz peut migrer à la faveur de failles ou de structures géologiques favorables. Le pétrole et le gaz ont
généralement et jusqu’alors été extraits dans des roches réservoirs dont les caractéristiques perméables
permettent un pompage aisé par forage des hydrocarbures. L’industrie pétrolière appelle gisements
« conventionnels » ceux qui sont donc contenus dans des roches réservoirs perméables ; leur exploitation
se faisant assez facilement. Elle nomme par contre « non conventionnels » tous les autres types de
gisements avec une limite entre les deux notions qui n’est pas toujours très claire et qui évolue avec les
progrès des technologies.
Figure 2. Exemple de roches mères, non conventionnelles, qui renferme du gaz ou du pétrole mais dont l’exploitation n’est pas
aisée à cause de la faible perméabilité de la roche. Le gaz se trouve dans des pores très petits qui ne sont bien souvent pas
connectés entre eux. Moscariello (2012).
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