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d’œuvre de production (mécaniciens, horlogers), en dépit des importants efforts de
formation accomplis par la CP et par les entreprises.
La main d’œuvre étrangère est par conséquent vitale pour notre branche.
Aujourd’hui, les contingents constituent 2 menaces : diminution de la main d’œuvre
disponible et instauration de procédures qui vont ralentir l’embauche et faire perdre
la flexibilité indispensable à la compétitivité.
Nous sommes particulièrement soucieux du sort des frontaliers ; avant la libre
circulation des personnes, ces travailleurs (30% de nos collaborateurs) n’étaient pas
inclus dans un contingent. A l’avenir oui. Cela pose un problème d’interprétation :
Pourquoi soumettre à un quota quelqu’un qui n’est pas un immigrant ?
Ceci dit, nous sommes d’avis que l’initiative présente une contrainte positive :
encourager des entreprises plus nombreuses à former. L’horlogerie y est prête.
3.- Mise en place des contingents – do’s and don’ts
Vu sa croissance rapide, notre branche prévoit d’embaucher des centaines de
nouveaux collaborateurs, et ceci en Suisse. Le label Swissness nous l’impose. Ses
dernières années, des investissements massifs ont été réalisés, notamment dans
des zones frontalières (Arc jurassien, Genève, Tessin), avec la création de centaines
d’emploi. Pour maintenir cette dynamique, l’octroi des autorisations de séjour et de
travail doit être rapide et souple.
Pour ne pas freiner les engagements nécessaires, nous souhaitons que la nécessité
pour une entreprise d’engager du personnel soit présumée valable.
Le maintien du contrôle a posteriori des conditions de travail (comme c’était le cas
actuellement) semble judicieux, quitte à renforcer les mesures d’accompagnements.
L’industrie horlogère accorde une grande importance au partenariat social.
Les quotas devront être fixés par ordonnance fédérale, chaque canton disposant
d’un montant tenant compte de sa situation économique. Ces quotas pourront être
échangés ; ils pourront être dépassés en cas de nécessité.
La procédure d’autorisation devra être simple et rapide. Dans l’ancien système,
l’entreprise devait prouver avoir fait des recherches sur le marché suisse. Elle
produisait alors les offres d’emploi qu’elle avait fait paraître dans les journaux. Ce
système est exclu aujourd’hui à l’ère d’internet.
Nous soulignons la nécessité de tenir compte de la disposition de l’art. 121a al 3 Cst
nouveau : les quotas « devront être fixés en fonction des intérêts économiques
globaux de la Suisse ».
Enfin, nous rappelons cette évidence : l’économie redoute moins les difficultés que
l’incertitude. A cet égard, la CP souhaite que le Conseil fédéral présente le plus
rapidement possible les contours de la nouvelle réglementation.