PME, les marchés publics : des opportunités à saisir
4
2. Modifications relatives à la passation des marchés publics
Le décret n°2008-1356 du 19 décembre 2008 est relatif au relèvement de certains
seuils du code des marchés publics. Le seuil en deçà duquel les marchés publics
peuvent être conclus sans publicité ni mise en concurrence préalable passe de 4.000
euros HT à 20.000 euros HT.
Toutefois, il est impératif que les collectivités respectent les grands principes de la
commande publique tels que la liberté d’accès à la commande publique ou l’égalité
de traitement des candidats. En pratique, certaines collectivités territoriales ont mis
en place des règles minimales de mise en concurrence. Ainsi, la région Rhône-Alpes
applique la règle des 3 devis : elle contacte 3 entreprises et prend l’offre la plus
intéressante.
Le décret n°2008-1355 du 19 décembre 2008 de mise en œuvre du plan de relance
économique dans les marchés publics supprime plusieurs conditions :
• Tout d’abord, il supprime le seuil de 206.000 euros HT pour les marchés de
travaux.
Au-dessous de ce seuil, les acheteurs publics pouvaient recourir à des
procédures adaptées, alors qu’au-dessus de ce seuil, ils devaient recourir, au
choix, à une des procédures formalisées prévues par le Code des marchés
publics (appel d’offres, procédure négociée, dialogue compétitif…). Les
marchés publics supérieurs à 5.150.000 euros HT devaient nécessairement
être passés en appel d’offres.
• De plus, les marchés publics de travaux inférieurs à 5.150.000 euros HT
peuvent désormais être passés en marché à procédure adaptée (MAPA).
Seuls les marchés supérieurs à 5.150.000 euros HT doivent être passés en
appel d’offres.
Le passage en commission d’appel d’offres n’étant pas obligatoire pour les
marchés à procédure adaptée, il peut en principe être supprimé pour les
marchés de travaux inférieurs à 5.150.000 euros HT. Cependant, en pratique,
plusieurs collectivités territoriales ont maintenu un passage en commission
d’appel d’offres pour ce type de marchés.
• Enfin, le décret précité supprime le système de la double enveloppe.
Avant, l’entreprise envoyait une enveloppe qui contenait elle-même deux
enveloppes, l’une comportant les informations relatives aux capacités
techniques, professionnelles et financières de l’entreprise et l’une comportant
les informations relatives à l’offre. Ce système pouvait poser problème lorsqu’il
y avait une erreur et qu’une information était mise dans la mauvaise
enveloppe. Cette erreur était alors considérée comme une erreur de formalité
et l’offre était rejetée d’office.
Désormais, il n’y a plus qu’une seule enveloppe avec tous les documents mais
la distinction entre les éléments relatifs à la candidature et ceux relatifs à
l’offre est maintenue. Il existe en effet une différence de traitement entre les
deux types d’informations : l’administration peut demander des informations
complémentaires concernant les éléments relatifs à la candidature (c'est-à-
dire les informations relatives aux capacités du candidat) mais pas en ce qui
concerne l’offre en elle-même. Enfin, les collectivités territoriales ont la
possibilité de n’avoir qu’un seul passage en commission d’appel d’offres.