réfraction uniforme. Reportons-nous au schéma ci-dessus. Le principe de Fermat énonce que
la lumière suit le plus court chemin. Dans un milieu homogène, tel que l'air situé dans et hors de
la chambre noire, les rayons lumineux issus d'un point quelconque de l'objet source parcourent
donc une droite. Une très petite portion de surface quelconque donnée de l'objet se comporte
comme une source de lumière, qu'elle soit intrinsèque (comme la flamme) ou non (comme le
corps de la bougie). Dans l'approximation de l'optique géométrique, on peut assimiler cette
portion à une source ponctuelle. De ce point partent une infinité de rayons lumineux rectilignes
dans toutes les directions de l'espace. Mais, en vertu du principe de Fermat, ne passeront par
le trou que les rayons lumineux regroupés en un faisceau très fin issus d'un même point de
l'objet, l'enveloppe de ce faisceau allant s'élargissant du point source et s'appuyant sur le
contour du trou au niveau de l'ouverture. Comme l'ouverture est supposée suffisamment étroite
le pinceau lumineux donnera du point source une image elle aussi ponctuelle en première
approximation. Poursuivant un trajet rectiligne depuis l'objet jusqu'à l'écran, tous les pinceaux
issus de chaque point de l'objet se croisent à l'ouverture et il en résulte que ceux qui partent du
sommet de la bougie arrivent en bas de l'écran et que ceux qui partent du pied de la bougie
arrivent en haut de ce même écran: l'image de toutes les sources ponctuelles de l'objet, elle-
même constituée d'images élémentaires quasi ponctuelles à cause des faibles dimensions de
l'ouverture, reproduit de ce fait l'apparence de l'objet mais de manière inversée.
Conclusion: plus l'ouverture de la chambre noire est petite plus l'image obtenue sur l'écran est
nette. Mais l'écran ne doit pas être trop éloigné du diaphragme, sinon dans le cas contraire les
points PP' issus d'une même source ponctuelle S sont d'autant plus écartés que la distance
écran-diaphragme est grande.
Pourquoi obtient-on une image peu lumineuse?
C'est évidemment à cause de la faible taille de l'ouverture. Celle-ci ne laisse passer qu'un
nombre très restreint de faisceaux lumineux issus de chaque point de l'objet par rapport au très
grand nombre qui partent de l'objet dans toutes les directions de l'espace. Par conséquent une
très faible proportion de lumière sera transmise par l'ouverture. On démontre en photométrie
que l'intensité lumineuse reçue sur l'écran est proportionnelle à la surface de l'ouverture et
inversement proportionnelle au carré de la distance. Il en découle que l'on obtient une image
faiblement lumineuse avec des petites ouvertures et des éloignements de la source et/ou de
l'écran importants.
On voit ainsi apparaître une sorte d'incompatibilité entre l'exigence de netteté de l'image et sa
luminosité au niveau de l'emploi de l'ouverture (on dit encore pupille).
©Frédéric Élie, mai 2004 - http://fred.elie.free.fr - page 3/14