DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 151 2. DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE TERMINALE C : CAS DES FILLES DU LYCEE CLASSIQUE D’ABIDJAN ET DU LYCEE MAMIE FÊTAI DE BINGERVILLE Ouattara kanndanan Insiata1, [email protected] RESUME Les disparités entre les effectifs des filles et ceux des garçons dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur ont conduit à s’interroger sur les choix de filières des élèves. Cet article sur les filles de terminale C et leur projet professionnel a pour objectif de déterminer les facteurs qui gouvernent le choix de leurs projets professionnels. L’enquête menée auprès de 118 filles du lycée classique d’Abidjan et du lycée Mamie fêtai de Bingerville montre qu’elles optent majoritairement pour les études médicales et pharmaceutiques, la finance comptabilité et les études commerciales. Les choix de filières diffèrent en fonction de la catégorie socioprofessionnelle des parents. On note en effet, que les filles dont les parents ont un statut social élevé sont plus ambitieuses dans les choix de filières. Les filles des bas milieux sociaux s’autocensurent des filières d’étude comme le génie civil, la pétrochimie. Les résultats indiquent également que filles et garçons de la série C n’opèrent pas les mêmes choix de filières. Ces différences de choix de filière s’expliquent par la représentation sexuée que chaque groupe a des métiers scientifiques. Plus du tiers des filles de l’échantillon pensent que les métiers scientifiques sont des métiers où les femmes ont plus de difficultés à s’imposer et elles sont 23 sur 118 à considérer les métiers scientifiques comme des métiers qui laissent peu de temps libre à l’individu. Ainsi, les filles de terminale C tiennent compte des rôles sociaux liés au statut de femme en opérant les choix de filière d’étude dans le supérieur. De plus, les représentations qu’elles se font des métiers scientifiques influencent leurs choix de filière. Ce sont les métiers qui leurs permettent de gagner en temps pour se consacrer à leur future vie de couple qui semblent les attirer le plus. Il faut cependant noter qu’une fille de parents cadres supérieurs à une représentation moins sexuée des filières d’étude de sorte qu’elles opèrent. 1 Doctorante et Enseignante, Ecole Normale Supérieure d’Abidjan [email protected] © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 152 Ouattara kanndanan Insiata INTRODUCTION Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la communauté internationale a proclamé l’égalité entre les humains, hommes et femmes. L’école s’est vue démocratisée et la mixité a permis aux filles et aux garçons d’accéder à tous les domaines de formation. Cependant partout dans le monde, des disparités au détriment des femmes ont pu être observées. Ces observations ont conduit l’UNESCO en 2001 à stipuler dans l’article 3 de la déclaration mondiale sur l’éducation:« la priorité absolue devrait être d’assurer l’accès des filles et des femmes à l’éducation et d’améliorer la qualité de la formation qui leur est dispensée ainsi que de lever tous les obstacles à leur participation». Aujourd’hui, les inégalités d’accès à l’école entre filles et garçons se sont considérablement réduites. Le nombre de filles scolarisées et celles qui se dirigent vers les filières scientifiques ont augmenté. En outre, si la réussite des filles est incontestable, leurs bonnes performances à l’école ne se traduisent malheureusement pas encore par un égal accès à toutes les filières de l’enseignement supérieur. En effet, on assiste à une non diversification des choix d’orientation des filles. Elles continuent d’être majoritaires dans les filières littéraires et tertiaires tandis que les filières scientifiques et technologiques sont dominées par les garçons. Ce constat suscite l’interrogation suivante: Les filles qui s’introduisent au secondaire dans ces filières conquises par les garçons poursuivent-elles après le BAC C des études dans les filières où les mathématiques et les physiques sont des disciplines dominantes? Qu’est ce qui motive les choix de filières de l’enseignement supérieur des filles de terminale C? Etant donné que chaque filière d’étude débauche sur un métier donnée, les filles Optent-elles pour des projets professionnels en tenant compte des critères objectifs ou opèrent-elles des choix stéréotypés ? Il s’agit en fait, d’analyser les déterminants des choix professionnels des filles de terminale C à travers leurs souhaits de filières d’études dans le supérieur pour comprendre la faible diversification de leur projet professionnel. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE «Sans une participation véritable et consciente des femmes et des hommes dans tous les secteurs de la vie, l’humanité ne saurait survivre ni relever les défis de l’avenir » déclaration de Hambourg (1997). Malgré cet appel, l’analyse de la participation des femmes dans les professions liées au domaine de la recherche scientifique et aux différentes étapes de l’enseignement supérieur, indique que le pourcentage de filles reste encore © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 153 faible dans ces domaines. En effet, d’après le bulletin de l’Institut de la Statistique de l’Unesco S-T N°3, sur 89 pays ayant des données disponibles, les femmes représentent moins de 30% des chercheurs scientifiques. La Côte d’voire, consciente de l’importance de la science et de la technique dans le développement a exprimé dans le Plan National de Développement du secteur Education/Formation (1998/2010) qui couvre tous les niveaux d’éducation et de formation, sa volonté de réduire toutes les disparités en matière d’éducation. Ce plan prévoit entre autre action le développement d’une culture scientifique et technologique nationale dans la période 1998-2010. Ainsi, la mise en place de ce plan a permis d’améliorer l’accès des filles à l’école et surtout aux filières scientifiques. Le nombre de filles en terminale C qui était de 208 en 1999 a connu une nette amélioration depuis cette date. En effet, en 2006, sur un total de 3739 élèves de terminale C en Côte d’Ivoire, on déchiffrait 3109 garçons et 630 filles. On a donc enregistré en huit(8) années scolaires 422 filles en plus à ce niveau de l’enseignement secondaire. Quant au dernier annuaire statistique qui date de 2007, sur un total de 3774 élèves on dénombre 769 filles soit une hausse de 139 filles en une (1) année scolaire. Malgré cette volonté, les filles sont minoritaires dans les filières scientifiques de l’Enseignement Supérieur en Côte d’Ivoire. En effet, le dernier annuaire statistique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique (2007-2008) indique que les filles sont présentent à hauteur de 6, 84% à l’UFR Mathématiques et Informatiques et à 6,87% à l’UFR Sciences des Structures de la Matière et Technologie. Par ailleurs, on note que dans les UFR portées sur la science et la technologie, les femmes ne représentent que 6% des enseignants-chercheurs à l’Unité de Formation et de la Recherche mathématiques et Informatiques; 10% à l’Unité de la Formation et de la Recherche Sciences des Structures de la Matière et Technologiques (Université de Cocody, faits et chiffres 2007). En outre, la comparaison de la performance des filles et des garçons dans la série C indiquent que les filles obtiennent de meilleurs résultats au Baccalauréat C que les garçons ces deux dernières années: en 2006 72,44% de filles contre 69,41% de garçons réussissent au baccalauréat; en 2007 ce sont 66,29 % de filles contre 59,44% de garçons qui ont obtenu le BAC C en côte d’Ivoire. Face à ces constats de meilleure réussite des filles dans la série C et de leur présence faible dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur où les mathématiques et/ou la physique sont les disciplines dominantes, les femmes ne seront absentes aux postes de responsabilités dans les secteurs d’avenir fondés sur la technologie. Or, la force d’un pays © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 154 Ouattara kanndanan Insiata jeune comme la Côte d’Ivoire se mesurera entre outre par le nombre de scientifiques et de chercheurs. Tous ces faits nous interpellent et amènent alors à s’interroger sur la faible orientation des filles de terminale C dans les domaines scientifiques et techniques de l’enseignement supérieur malgré leurs bonnes performances au baccalauréat. Pour les élèves à la sortie de l’enseignement secondaire, le projet professionnel est conditionné en amont par le choix de filières dans l’enseignement supérieur. Ainsi, cette étude cherche à analyser les facteurs qui influencent les choix de filières des filles dans l’enseignement supérieur afin de comprendre les motivations qui sous-tendent leur projet professionnel. REVUE DE LITTÉRATURE Ce chapitre va s’attacher à examiner les travaux et les théories concernant l’inégalité des chances dans l’éducation. Il s’intéressera précisément la question de l’inégalité entre filles et garçons par rapport aux filières scientifiques et technologiques. Plusieurs travaux dont ceux de Duru-Bellat (1997), de Christian Baudelot et Roger Establet (1992), de Nicole Mosconi (1994) ont porté les rapports que les filles entretiennent avec la filière scientifique et partante avec les mathématiques. Duru- Bellat en réfléchissant au rôle de l’école dans la production des inégalités écrit: «le système scolaire contribue à produire et à légitimer les différences entre garçons et filles et ces différences sont perçues par les intéressés comme innées. Les filles pensent devoir leur orientation littéraire à leur «don» bien connu dans ce domaine».2 Pour l’auteur, du fait du système scolaire, les filles elles mêmes ont fini par accepter que les mathématiques et par conséquent les filières scientifiques sont l’apanage des garçons. Cette idée qui considère les filières scientifiques comme réservées aux garçons est partagée par Baudelot et Establet. En effet, ils affirment que: «situées au point les plus élevés des capacités intellectuelles et des performances scolaires, les mathématiques sont souvent entendues comme une mesure des qualités intellectuelles plus pures et plus abstraites et comme le terrain de prédilection des intelligences supérieures. Il y aura un grand avantage, pour perpétuer la hiérarchie des sexes et à en faire un apanage masculin naturel». 3 Ces différentes affirmations font allusion à ce qu’ils ont appelé le stéréotype des sexes. Cette notion se défini comme le sentiment qu’une 2 3 Marie duru-bellat, Le monde de l’éducation ; juillet-août, 1990, p.20 Chiristian Baudelot, Roger Establet ; Allez les filles, Editions Seuil, janvier 1992 © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 155 fille ou un garçon a de construire son identité personnelle en prenant position par rapport à ces attentes sociales traditionnelles se rapportant à son sexe. Le stéréotype des sexes explique pourquoi l’on assiste à la non diversification des choix d’orientation des filles et des garçons. Or, il existe une multitude de professions qui vont des niveaux inférieurs aux niveaux supérieurs. L’insertion et l’épanouissement de l’individu dépend d’une manière générale du choix de filières d’étude et de formation. La diversification des filières d’étude a amené Pierre Merle à dire qu’il s’agit d’une hiérarchisation, donc d’une catégorisation. Certaines séries plus convoitées que d’autres car porteuses d’avenir sont recherchées par les élèves et leurs parents. Ainsi, les sociologues comme Baudelot et Establet (1992) ont affirmé: « La série scientifique et particulièrement la série C, parce que conduisant aux fonctions prestigieuses est majoritairement choisie par les élèves issus de milieux sociaux favorisés». En outre depuis 1969, les enquêtes menées par Institut National Orientation Professionnel en France ont montré que les parents sont moins ambitieux pour les études de leurs filles que celles des garçons. C’est alors que Bourdieu et Passeron (1985) soutiennent que la différence des filières empruntées par les filles et garçons issues de catégories socioprofessionnelles identiques trouvent son fondement dans le fait que:«les parents et les filles elles mêmes continuent à adhérer à l’image dominée par le modèle traditionnel de la division du travail entre les sexes»4 La différence de projet professionnel des filles et des garçons à travers le choix des filières seraient en rapport avec l’organisation familiale et les structures sociales. Les théories conflictualistes et celles de la reproduction permet d’expliquer les choix de filières et partant les projets professionnels des filles et des garçons. Elles amènent à dire que les inégalités scolaires sont basées principalement sur le capital culturel et le poids de la socialisation. Toutefois d’après Raymond Boudon, la différence d’orientation ne peut s’expliquer que par le seul poids du capital culturel. Raymond Boudon (1979) à travers la théorie de l’acteur signale que les filles sont des acteurs qui opèrent des choix objectifs. L’école est un espace où chaque acteur fait un usage objectif de sa formation dans la vie professionnelle ou dans la vie familiale. Raymond Boudon considère les filles comme des acteurs conscients et rationnels dont les choix méritent d’être considérés.5 4 5 Bourdieu et Passeron ; Les Héritiers, Editions minuit, Paris, 1985, p 69 Raymond Boudon (1979), La logique du social, Paris, hachette © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 156 Ouattara kanndanan Insiata L’orientation sexuée dans le système scolaire a été également l’objet des travaux des psychologues. Certains dont Albert Bandura (1980) explique l’orientation sexuée par la théorie de l’auto-efficacité. Selon cette théorie, la perception qu’a un individu de ses capacités à exécuter une activité influence et détermine son mode de pensée, son niveau de motivation et comportement. Il prétend que les personnes évitent les situations et les activités qu’elles perçoivent comme menaçantes ; mais elles s’engagent à exécuter les activités qu’elles se sentent aptes à accomplir.6 Toujours selon Bandura, les personnes qui ont faible sentiment d’efficacité personnelle dans un domaine particulier évitent les tâches difficiles qu’elles perçoivent comme menaçantes. Les sentiments d’efficacité personnelle sont des convictions personnelles du type «je me sens capable de réussir dans ce domaine». Leurs constructions sont fortement influencées par le fait que les deux sexes ne sont pas soumis aux mêmes prescriptions sociales en termes d’attitude, de conduite et par la suite d’expérience. Chez filles comme les garçons, un moindre développement de ces sentiments d’efficacité personnelle peut limiter les choix scolaires puis professionnels et le développement de leurs carrières. La théorie de l’apprentissage social de Bandura à la question des choix scolaires et professionnels des filles et des garçons est jugée intéressante par les psychologues américaines dont Betz et Hackett (1981) qui ont été les premières à l’appliquer au début des années 1980. Ainsi, si une variable différentielle comme le sexe a été prise en compte depuis longtemps dans le domaine des études sur le choix professionnel (sans trop questionner les fondements de cette prise en compte, tant ils semblaient aller de soi), les études portant sur les mécanismes par lesquels l’identité sexuée influe sur ce choix ont été moins nombreuses (Farmer, 1985 ; Marro et Vouillot, 1991; Vouillot et Huteau,1994). En considérant donc l’identité sexuée comme le résultat d’une construction qui se développe au cours des expériences de vie, il est possible de mettre l’accent sur les agents socioculturels qui influencent les processus de développement de carrière. Lent, Brown et Hackett (1994) défendent l’idée “ que les effets du genre sur les intérêts professionnels et le choix de carrière sont partiellement médiatisés par les expériences différenciées d’apprentissage et par les conséquences qui en résultent en termes de sentiments d’efficacité personnelle et d’attentes quant aux résultats. Enfin, la compréhension des choix professionnels des filles de la série ne peut se comprendre en faisant fi de la théorie de représentation sociale. La notion de représentation comprend l’opinion, l’attitude, la 6 Albert Bandura,L’apprentissage social, Bruxelles ; Mardaga. Trad français. © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 157 représentation et l’idéologie. De nombreux scientifiques tel que Denise Jodelet (1989) s’accordent pour définir la représentation comme une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visé pratique et concourant à la construction d’une réalité comme à un ensemble social. Le concept de représentation permet de mieux comprendre les individus et les groupes en analysant la façon dont ils se représentent eux-mêmes, les autres et le monde. CADRE DE RÉFÉRENCE Les travaux sur l’égalité des chances à l’école, surtout ceux menés en France permettent d’aborder lucidement l’étude de la faible présence des filles dans les filières scientifiques et technologiques de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire. Ils réfèrent à des paradigmes notamment : le fonctionnalisme et l’individualisme méthodologique. Il voudrait également assumer la théorie de la représentation sociale. Le fonctionnalisme part de la conception Durkheimienne de l’école, selon laquelle celle-ci est une véritable société qui accomplit à ce titre plusieurs fonctions simultanées : la socialisation des agents et l’organisation de la compétition préparatoire au positionnement sociale. Ce paradigme fonctionnaliste est utile pour interroger la sous représentation des filles dans les filières scientifiques et technologiques. Comme le fait remarquer Nicole Mosconie, peut être qu’une socialisation finalement très sexuée exerce sur les filles une contrainte de féminité et sur les garçons une contrainte de virilité qui poussent les unes et les autres à se conformer aux stéréotypes et à reproduire la division socio-sexuée des savoirs et du travail. Les différences d’orientation entre filles et garçons ont beaucoup à voir avec la manière dont est organisée la compétition dans les filières scientifiques et technologiques dans les classes et à l’école. Si le paradigme fonctionnaliste est important dans cette recherche, celle-ci tirera partie aussi, de la théorie de Boudon qui insiste sur les stratégies des acteurs que Robert Ballion (1981) appelle stratégies de «consommateurs d’école». Pour Raymond Boudon, l’explication du phénomène social ne peut se faire qu’en considérant les motivations des acteurs sociaux qui l’ont produit ; un phénomène social est donc la somme des actions individuelles. Il est donc important de comprendre les actions individuelles des personnes en se référant à leurs représentations. Et d’après Abric, une représentation remplie quatre fonctions principales à savoir: la fonction de savoir, la fonction identitaire, la fonction d’orientation et la fonction justificatrice. La fonction relative aux savoirs qui permet de comprendre et d’expliquer la réalité. Ces savoirs «naïfs» vont permettre la communication © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 158 Ouattara kanndanan Insiata et échanges sociaux. Les représentations sociales servent à définir l’identité sociale de chaque individu et ainsi préserve la spécificité des groupes sociaux. Cette fonction va intervenir dans les processus de Socialisation ou de comparaison sociale. La fonction d’orientation va permettre au sujet d’anticiper, de produire des attentes mais également de se fixer ce qu’il est possible de faire dans un contexte social particulier. La fonction justificatrice peut aussi intervenir à posteriori et ainsi servir à justifier nos choix et attitudes. Par là, elles jouent un rôle essentiel dans le maintient ou le renforcement des positions sociales. Cette revue critique de la littérature s’achève par un cadre conceptuel qui situe sur la notion de projet professionnel. CARDE CONCEPTUEL Le projet est une entité constituée par un ensemble de moyens humains, matériels et financiers réunis pour une durée déterminée afin d’atteindre un objectif précis en suivant un échéancier rigoureux défini.7 On trouvera toujours quel que soit l’ampleur du projet un objectif général, des objectifs intermédiaires, des critères d’évolution clairs et des moyens clairement identifiés. En clair, le projet est le souhait exprimé où le désir porté sur un objet afin d’atteindre un objet, un but, un idéal. Le terme de profession utilisé dans le langage courant, fait désormais partie du vocabulaire des sciences sociales. Le terme de profession est ambigu dans la langue française et présente au moins trois sens.8 En effet, il peut désigner le genre de travail habituel d’une personne, il peut aussi désigner l’ensemble des intérêts d’une collectivité donnée au sein de laquelle chaque participant exerce un métier; dans ce cas elle évoque celui d’emploi spécialisé, reconnu et organisé. Enfin, elle peut désigner le groupe des professions libérales, occupation à caractère intellectuel dont la rémunération exclut l’idée de profit. Il convient de situer le terme de profession par rapport à celui d’occupation et de métier. Ainsi le projet professionnel d’un élève est donc le métier que celui-ci souhaite exercer selon ses études, ses aptitudes. Objectifs de l’étude Cette étude vise à analyser les facteurs qui gouvernent les choix d’orientation des filles des classe de terminales C dans l’enseignement supérieur afin de renforcer la participation des filles dans les domaines portés sur la science et la technologie. 7 Françoise et Alain, Pédagogie : le dictionnaire des concepts clés ; ESF Editeur ,P 301 8 Gilles Ferrol, Le dictionnaire de sociologie, 2002 © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 159 Cet objectif général peut être décliné en trois objectifs opérationnels : • Identifier les choix professionnels des filles de terminale C à travers les choix de filières dans l’enseignement supérieur ; • Etudier le lien entre l’origine sociale des filles de la terminale C et le choix de filières dans l’enseignement supérieur ; • Identifier les représentations des métiers scientifiques chez les filles de terminale C. MÉTHODOLOGIE Il englobe la population d’étude, les techniques de collectes des données, l’échantillonnage et le plan d’analyse des données. • La population concernée par cette étude est constituée des élèves filles des classes de terminales C du Lycée classique d’Abidjan et du Lycée Mamie Fêtai de Bingerville, deux établissements de Côte d’Ivoire. L’étude s’intéresse à toutes les filles inscrites au compte de l’année scolaire 2006-2007en classe de terminale C dans ces deux établissements. Ce choix raisonné qui consiste à prendre en compte toutes les filles s’explique par leur faible présence dans cette série. Il s’agit des 40 filles du lycée classique d’Abidjan et des 78 filles du lycée HMF de Bingerville. Le travail a été alors fait sur la base d’un effectif total de 118 filles. • Le milieu d’étude: le choix du lycée classique d’Abidjan se justifie par le fait que c’est un d’excellence, établissement mixte qui reçoit des élèves d’origines diverses ayant obtenus de bons résultats scolaires à la fin de la classe de troisième. Quant au Lycée Houphouët Mamie Fêtai de Bingerville, situé à la périphérie d’Abidjan est un établissement non mixte qui n’accueille que des filles. En fait, ces deux établissements sont choisis car ils accueillent des effectifs élevés d’élèves et compte au moins deux classes de terminales C. signalons que le Lycée classique en compte cinq(5). • L’enquête par questionnaire a été utilisée pour recueillir les informations sur l’identité des élèves, le statut social de leurs parents, leur projet professionnel à travers le choix de filières dans le supérieur et les motivations de leur choix. Dans le but d’identifier les représentations des métiers scientifiques chez les garçons de terminale C, trois (3) focus groups ont été réalisés avec des garçons. Chaque focus groupe comprenait 8 à 12 garçons du lycée classique d’Abidjan. © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 160 • Ouattara kanndanan Insiata Les informations recueillies ont été traitées et analysées pour leur donner une signification. L’analyse sur Excel a conduit au calcul des fréquences, des pourcentages des différents paramètres. Une analyse de contenu a porté sur les des points de vue, les motivations des choix de filières ainsi que sur les représentations des personnes soumises à l’enquête. RÉSULTATS Les résultats sont présentés en fonction des objectifs de départ • Relation entre origine sociale et le choix de filière dans l’enseignement supérieur Le tableau 1 permet de voir la relation entre le statut social des parents des filles et la filière d’étude souhaitée dans l’enseignement supérieur après le BAC C. © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 161 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... Tableau I : Répartition des filles en fonction de la catégorie Socioprofessionnelle du père et selon les filières d’étude de l’enseignement supérieur Filières d’étude 14 11 2 2 0 8 6 2 3 8 0 5 2 0 1 2 0 2 0 0 0 20 - 3 8 5 4 4 0 4 0 0 0 5 - 4 1 - 4 4 0 0 - 118 4 12 9 34 59 Pas de Génie Total Math/phys Pétroc Econo Réponse Civil 19 6 0 2 0 19 Finan /comp Commer Informatique Cadre supérieur Cadre moyen Petits métiers Paysans 0 29 Méd /Phar Sans emploi 27 CSP parents Total © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 162 Ouattara kanndanan Insiata Il ressort à la lecture du tableau que les filles dont les parents sont sans emploi n’ont aucune idée des études supérieures à effectuer après le BAC C. Sur 59 élèves dont les parents appartiennent à la catégorie socioprofessionnelle cadre supérieur, 19 projettent devenir pharmaciennes ou médecins et 14 des ingénieurs commerciaux. On note également que seules les filles appartenant à ce milieu social favorisé ont des projets professionnels plus ambitieux car elles ont choisi des domines d’étude comme la pétrochimie, le génie civil, et la statistique. Quant aux 34 filles issues de parents cadres moyens, près du tiers, onze (11) envisagent faire des études de finance ou de comptabilité, huit (8) des études en math / physiques qui débouchent sur la profession enseignante, six (6) veulent être médecins ou pharmaciennes, deux (2) ont choisi l’informatique et une (1) l’économie. Les filles dont les parents exercent de petits métiers, choisissent majoritairement les math/phys. (5 sur 9), les quatre (4) autres se répartissent entre les études commerciales et la comptabilité. Enfin parmi les douze (12) filles dont les parents sont paysans, 4 souhaitent se diriger vers les études de math/phys, 3 vers les filières commerciales, 2 en médecine/ pharmacie, 2 en finance comptabilité et une (1) en informatique. • Choix professionnels des filles à travers le choix de filières Les études de finance / comptabilité, de médecine/pharmacie constituent les domaines d’étude qui attirent le plus les filles de terminale C de l’échantillon. On dénombre 22.80% pour les études médicales et pharmaceutiques et 24.58% pour la comptabilité. Viennent ensuite les études de commerce et de math/Physique. Les filières d’étude comme l’informatique, la pétrochimie, le génie civil sont choisies par un nombre faible de filles (autour de 4%). © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 163 Tableau II: Choix de filière souhaité par les filles de terminale C Effectifs Filière envisagée VA VR Génie civil Médecine /pharmacie Informatique Finance/Comptabilité Math/ Physique Commerce Pétrochimie Economie statistique Sans réponse Total 2 27 8 29 20 19 4 5 4 118 1.69 22.8 6.8 24.58 16.95 16.10 3.39 4.24 3.39 100 En revanche, les focus groups avec les garçons révèlent qu’ils ont des projets professionnels différents de ceux des filles. En effet, ils souhaitent faire des études dans le domaine de l’aéronautique, de l’ingénierie télécom, de l’agronomie, des filières auxquelles les filles de l’échantillon ne font pas du fait allusion. La justification des choix de filière nous a permis de voir que les filles et les garçons ont des motivations différentes. Celles des filles portent sur leurs bonnes performances en mathématiques ou en physiques, sur le sentiment d’aimer les métiers auxquels les différentes études débauchent et sur le temps qu’elles pourraient avoir pour s’occuper de leur future famille en exerçant tel ou tel métier. Par exemple, Celles qui optent pour la médecine déclarent vouloir aider et soulager les personnes qui souffrent ; Celles qui souhaitent faire les math /Physique souhaitent enseigner pour avoir plus de temps pour s’occuper de leur future famille. En revanche, une faible proportion notamment celles désireuses de faire les études informatiques pensent que ce sont des métiers d’avenir et qui sont bien rémunérés. Quant aux garçons, les discussions de groupe ont révélé que leurs motivations portent essentielles sur la rentabilité financière des diplômes. Selon eux, l’homme étant le chef de famille, celui-ci doit être bien rémunéré pour mériter le respect des autres. • Représentation des métiers scientifiques chez les filles de terminale C Quelles images les filles ont en général des métiers scientifiques, que pensent-elles des métiers scientifiques? © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 164 Ouattara kanndanan Insiata Il ressort du tableau que sur 118 filles, vingt quatre (24) considèrent les métiers scientifiques comme des métiers à risque, trente et un (31) pensent que les métiers scientifiques sont des métiers aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Un tiers des enquêtées (40) perçoivent les métiers scientifiques comme des métiers où la femme a plus de difficulté que l’homme à s’y imposer. Enfin, elles sont vingt trois (23) à croire que les métiers scientifiques laissent peu de temps libre au travailleur Tableau III: Représentations des métiers scientifiques en fonction des effectifs Effectifs Quelques représentations des métiers scientifiques Ce sont des métiers à risque Ce sont des métiers pour femme et homme Ce sont des métiers où la femme a plus de difficulté à s’imposer que l’homme C’est un métier qui laisse peu de temps libre au travailleur Total VA VR 24 31 20,34 26,27 40 33,90 23 118 19,49 100 Que pensent les garçons des métiers scientifiques? Des discussions de groupe organisées avec ces derniers, il ressort que pour la plupart d’entre eux il n’y a pas de métiers scientifiques réservés uniquement aux filles ou aux garçons. Seulement un petit nombre d’entre eux considèrent les métiers scientifiques comme des métiers d’homme. Par ailleurs, ils pensent tous que les métiers scientifiques sont bien payés et permettent d’avoir une position sociale élevée. On note ainsi une certaine représentation sexuée des métiers scientifiques. Pour les garçons métier scientifique équivaut à une position sociale élevé et pour les filles, métier scientifique équivaut à métier à risque où la femme à plus de difficultés à s’intégrer. INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS Les résultats obtenus indiquent que les filles et les garçons n’ont pas les mêmes projets professionnels. Les élèves étant d’origine diverses, les informations qu’ils possèdent varient en fonction de leur milieu social. Les enfants issues de parents cadres supérieurs disposeraient d’informations leurs permettant de faire les meilleurs choix de filières. Cela est d’autant plus vrai que l’élève est une fille. C’est ainsi que les filles issues d’origine sociale favorisée choisissent majoritairement les études de médecine/ pharmacie ou de finance/comptabilité et même d’informatique. Comme © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 165 ces études supérieures nécessitent de gros investissement, ce sont les enfants conscients que les parents disposent de moyens financiers suffisants qui optent pour ces choix. Les types de métiers choisis en fonction du genre rejoignent ceux de Reuchlin (1990) et Dupont (1980). Pour ces auteurs, il existe des métiers selon le sexe. Les filles se montrent supérieures aux garçons dans le domaine de la biologie, social, artistique et littéraire tandis que les garçons l’emportent dans les domaines techniques, politiques sportif et mathématiques. En outre, Les études de Post-kammer et al (1985), de Blanchard et Virgnaud (1994) soulignent que certains facteurs, en particulier, l’importance du sentiment de compétence des adolescents influencent leurs aspirations. Selon Post- Kammer, les filles expriment un sentiment plus élevé pour les métiers féminins alors que les garçons ont un sentiment de compétence plus élevé pour les métiers traditionnellement masculins. D’ailleurs, nos résultats indiquent que, si on considère les métiers comme le génie civil, l’aéronautique, la pétrochimie, les filles de l’échantillon sont rares à y penser. En revanche, elles sont nombreuses (22,8%) à opter pour le métier de médecin et (24, 58%) pour le métier de comptable. Les résultats corroborent le rôle important des stéréotypes culturels liés au sexe en ce qui concerne l’exercice professionnel. De façon générale, les femmes se jugent elles-mêmes moins efficaces pour les professions scientifiques que les hommes ” (Bandura, 1997). Il en va de même des garçons vis- à-vis de professions censées particulièrement bien convenir aux filles (telles que celles de l’esthétique, des soins aux jeunes enfants, etc.). La théorie de Bandura (1980) est une piste pour comprendre ces différences d’aspirations de carrières des filles et des garçons. Selon cette théorie sur le sentiment de compétence, une personne s’engage plus ou moins facilement dans une activité particulière en fonction du système d’attentes et d’images de soi (en particulier du sentiment de compétence) que la personne s’est construite antérieurement. Selon Bourdieu, les principaux agents de socialisation que sont la famille et l’école jouent un rôle important dans les différences d’orientation. La famille, quant à elle, a un rôle principal dans la reproduction de la domination et de la vision masculine. Les choix d’orientation des garçons et des filles ne peuvent pas s’expliquer uniquement par une meilleure aptitude des garçons à réussir les disciplines scientifiques. Les décisions d’orientation s’inscrivent dans un champ décisionnel qui se définit par un © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 166 Ouattara kanndanan Insiata certain nombre de paramètres comme le coût et le bénéfice financier, mais aussi un coût psychologique attachés aux différentes alternatives. Ainsi, selon Boudon (R), tout comme l’origine sociale, le sexe n’est pas un «facteur» lié statistiquement à l’orientation, mais «un point de référence» à partir duquel l’acteur s’efforce de mesurer les avantages, les désavantages et les risques qu’il prend en choisissant tel ou tel type d’orientation. Si les filles de terminale C interrogées désirent s’orienter dans des filières qui débouchent sur des professions comme pharmacienne, médecin, l’enseignement et rarement dans l’ingénierie, c’est parce ces métiers et les conditions d’exercice de ceux-ci leurs paraissent adaptées à leur statut de femme. CONCLUSION Cette étude avait pour objectif d’analyser les projets professionnels des filles de terminale C à travers leur choix de filière dans l’enseignement supérieur afin de déterminer les facteurs qui gouvernent les choix de ces projets. Cette question du projet professionnel des filles de la série C est une préoccupation, car les filles malgré leurs bonnes performances au BAC se détournent de certaines filières scientifiques de l’enseignement supérieur Les résultats de l’étude montrent que filles et garçons de terminales C ont des projets différents. Les filles de terminale C de notre échantillon évitent certains domaines d’études comme aéronautique, et le génie civil. Lorsqu’on regarde les différents choix, on aboutit à l’acceptation d’un monde où il y aurait des «métiers faits pour les femmes» et d’autres pour les hommes». D’ailleurs, les résultats de l’étude attestent que d’une part l’origine sociale influence les choix des filles puisque seules les filles dont les parents ont un statut social élevé ont des projets scolaires plus ambitieux, et d’autre part que les représentations que les filles ont des métiers scientifiques les influence ainsi que leur statut de femme, associé aux rôles d’épouse et de mère. Les choix des filles diffèrent de ceux des garçons compte de la représentation sexuée des métiers scientifiques. Ainsi, compte tenu des présents résultats on peut suggérer une amélioration des représentations des métiers scientifiques à travers l’organisation de tables rondes dans les établissements scolaires sur le thème femme et science animée par des femmes scientifiques; sensibiliser les filles et les parents aux possibilités des carrières scientifiques pour la jeune fille car femme et science est une «combinaison qui marche». © EDUCI/ROCARE. Afr educ dev issues,N°2, 2010, Special JRECI 2006 & 2009, pp.151-167 DETERMINANTS DU PROJET PROFESSIONNEL DES FILLES DE... 167 BIBLIOGRAPHIE Boudon R, (1979), la logique du sociale, Paris Hachette. Baudelot et Establet (1992), Allez les filles, Edition seuil. Bourdieu P. et Passeron J.C. (1970), La Reproduction, Paris. Dupont J-B., Berthoud S., DESCOMBES JP., (1980), la psychologie des intérêts, Paris, PUF. Duru Bellat M., (1990), L’école des filles, quelle formation pour quels rôles sociaux, Harmatan Neuchâtel, Delachaux et Niestlé. Bandura A. (1980). L’apprentissage social, Bruxelles ; Mardaga. Trad. Français : Rardal. Mosconi N., (1994), Femmes et savoir, la société, l’école et la division sexuelle des savoirs, Editions l’Harrmattan. Reuchlin M., (1990), La psychologie différentielle, Paris, PUF. N’da P., (2006), Méthodologie de la recherche : de la problématique à la discussion des résultats. Comment rédiger un mémoire, une thèse d’un bout à l’autre, Abidjan Educi. 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