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Burkina Faso
Burkina Faso
4Perspectives économiques en Afrique © BAfD, OCDE, PNUD 2016
et l’extraction d’or et de manganèse, qui ont continué à absorber les chocs liés à la baisse des
cours de ces matières premières sur le marché international. Si le sous-secteur de l’égrenage de
coton a pu enregistrer une croissance de 6.1 % en 2015, celui de l’extraction a quasiment stagné.
Celui-ci a particulièrement souffert de la transition politique, avec notamment l’interruption par
les pouvoirs publics de la production de la mine de manganèse de Tambao mais également sous
l’effet des mouvements sociaux et de revendications qui ont entrainé la destruction d’outils de
production dans les mines de Bissa Gold et de True Gold. Sa croissance s’est ainsi établie à 0.8 %
en 2015. Les perspectives économiques sont favorables à une reprise des activités dans le secteur
minier grâce notamment à la reprise de la production du manganèse de Tambao et l’entrée en
production de deux nouvelles mines d’or.
Le secteur tertiaire demeure globalement dynamique avec une croissance de 5 %, soit le même
niveau qu’en 2014. Il serait stimulé par les sous-secteurs du commerce, des télécommunications
et des services financiers. Les branches du transport, du tourisme et de l’hôtellerie ayant de leur
côté été négativement impactées par les soubresauts sociopolitiques enregistrés entre octobre
2014 et septembre 2015 (insurrection populaire, tentative de coup d’État).
Du côté de la demande, la croissance du PIB réel en 2015 a été stimulée par la consommation
grâce notamment la consommation publique qui a enregistré un accroissement de 13.8 % en
2015, du fait de la poursuite des mesures sociales, la mise en place des organes de la transition et
l’organisation des élections présidentielle et législative.
Compte tenu du contexte de transition politique, l’investissement a contribué faiblement à
la croissance, 0.4 point du PIB en 2015 contre 0.6 point l’année précédente. La formation brute
de capital fixe des secteurs public et privé a enregistré un accroissement respectif de 6.6 % et
0.9 %. La croissance des investissements publics est liée à l’appui des partenaires techniques et
financiers au cours de l’année 2015 (infrastructures dans le cadre de la commémoration de la fête
de l’indépendance, construction de barrages et de routes, investissements réalisés dans le cadre
du programme socioéconomique d’urgence, etc.).
Les échanges extérieurs ont contribué négativement au PIB, de 4 points en 2015, après une
contribution positive de 0.9 points en 2014. Cette contribution négative est justifiée par la forte
poussée des importations de biens et services qui enregistrent un accroissement de 7.6 %,
notamment pour les biens d’équipement et les denrées alimentaires.
Les perspectives économiques 2016/17 sont favorables avec une croissance forte de 5.0 % en
2016, puis attendue à 5.9 % en 2017, grâce au retour à des institutions démocratiques et à la reprise
des activités dans le sous-secteur de l’extraction. Les pressions inflationnistes devraient rester
modérées après la bonne campagne agricole de 2015 et du fait des faible cours du baril de pétrole sur
le marché international. Tout comme en 2015, l’inflation devrait demeurer en dessous de la norme
communautaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) de 3 % maximum
au cours de la période 2016 à 2017. Les principaux facteurs de vulnérabilité économique résident
toujours dans les fluctuations défavorables des cours de l’or, du coton et du pétrole sur le marché
international. Les perspectives économiques restent également subordonnées à la capacité des
nouvelles autorités démocratiquement élues à promouvoir un environnement politique apaisé
pour garantir la stabilité des institutions. Le renforcement du dispositif sécuritaire pour contenir
les menaces djihadistes constitue aussi un défi majeur pour les années à venir.