Deuxième partie
A l'aide des réponses aux questions, des informations contenues dans les documents et de vos
connaissances personnelles, rédigez une réponse organisée au sujet :
Quels sont les espaces moteurs de la mondialisation?
.
La mondialisation consiste en une mise en relation des différentes parties du monde
créant entre elles des interconnexions et des interdépendances croissantes. Elle se manifeste notamment
par l'intensification des flux de toutes natures. Les espaces moteurs de la mondialisation sont donc les
lieux qui commandent et polarisent ces flux.
L'espace mondialisé est parcouru d'échanges déséquilibrés, dominés par les pôles de la
Triade (Etats-Unis, Europe occidentale, Japon) et leurs espaces d'échanges associés (ALENA, Union
Européenne, ASEAN ), qui constituent ensemble les trois principales aires de puissance du monde actuel.
Les pôles de la Triade se partagent la domination de l'économie mondiale : production
(agriculture, industries, services), échanges commerciaux (avec une domination des produits manufacturés
dans les importations comme les exportations), flux financiers (flux spéculatifs et IDE : les capitaux
circulent essentiellement entre les pays riches), pays d'origine des principales firmes transnationales
(principaux agents de la mondialisation, les FTN réalisent les 2/3 du commerce international).
Les échanges entre les espaces de la Triade (inter-zones ou intra-zones) constituent la
majeure partie des flux mondiaux (70%). L'Union Européenne, grâce à l'intensité des flux intra-
communautaires, représente le premier pôle commercial mondial.
Au sein des espaces de la Triade, la mondialisation privilégie les lieux qui concentrent les centres de
commandement et les infrastructures de communication : interfaces et métropoles. Les villes globales
(New York, Tokyo, Londres, Paris notamment) se trouvent au coeur des trois mégalopoles, elles-mêmes
au centre des trois aires de puissance nord-américaine, européenne et d'Asie orientale.
Elles jouent un rôle économique (sièges des plus puissantes FTN), financier (places
boursières), politique (capitales politiques de pays très influents, siège d'organisations
internationales) et culturel prépondérant. Ce sont des carrefours au coeur des réseaux
mondiaux (grands ports captant le trafic de conteneurs et dotés d'un arrière-pays puissant, hubs
aéroportuaires , densité et modernité des infrastructures de communication).
Au sein de l'archipel mégalopolitain mondial, elles sont en relation permanente entre elles et avec des
métropoles d'influence plus régionale, relais de la mondialisation dans les espaces émergents (São Paulo,
Shanghai, Bombay par exemple). Dans ces métropoles des puissances émergentes, les quartiers des
affaires modernes (CBD), symboles de puissance, côtoient les manifestations d'une crise due à une
explosion urbaine mal contrôlée (bidonvilles, déficit d'infrastructures et de services publics) ce qui
favorise une ségrégation socio-spatiale. Cette explosion urbaine témoigne cependant de l'attractivité de ces
métropoles des Suds émergents qui concentrent les activités modernes et internationalisées.
Les métropoles des Nords comme des Suds sont souvent situées sur -ou très bien connectées à- des
façades maritimes très actives, en position d'interface. Elles favorisent ainsi une littoralisation de
l'économie mondiale. D'autres interfaces sont également dynamisées par la mondialisation : les espaces
transfrontaliers qui valorisent les disparités entre deux pays voisins, comme c'est le cas pour la frontière
entre les Etats-Unis et le Mexique au sein de l'ALENA.
La mondialisation met ainsi les espaces en relation mais aussi en concurrence. Elle
renforce la métropolisation et la littoralisation des économies en privilégiant les lieux les mieux insérés
dans les flux mondiaux.