Les Troubles Anxieux chez les jeunes Définition et Traitement Epidémiologie • Fréquence dans la population juvénile : • une des catégories diagnostiques les plus fréquentes en psychopathie de l ’enfant et l ’adolescent (Costello 1989,Kashani1990) • Globalement, entre 5.7 et 17.7% de la population Prévalence • • • • • Trouble Anxiété Généralisée : 2,6 à 15,4 Anxiété de Séparation : 5%,baisse avec âge Phobie Spécifique : 8%,stable avec l ’âge Phobie sociale 1%,augmente avec l ’âge Panique-agoraphobie : d’abord découvert rétrospectivement 6 à 8% chez les asthmatiques Continuité • Anxiété de séparation et attaque de panique avec agoraphobie (Gittelman) • Anxiété de séparation serait un précurseur non spécifique des troubles anxieux et dépressifs chez l’adulte (Moreau1993) Comorbidité • 1/3 des enfants présentent un autre trouble anxieux • Parmi les enfants anxieux 69% (Kashani) ont une dépression majeure associée • TDAH 15 à 24% des enfants ont un trouble anxiété généralisé ou anxiété de séparation • Troubles oppositionnels • Trouble du langage/énurésie/abus de substances Etiologie • • • • • • • Facteurs génétiques : tempérament Facteurs de développement (attachement) Facteurs biologiques & neurophysiologiques Facteurs cognitifs Facteurs traumatiques Facteurs environnementaux Facteurs psychologiques Critères du trouble : anxiété de séparation Anxiété excessive et inappropriée concernant la séparation 1-Détresse excessive dans les situations de séparation / crainte de la disparition des parents 2-Crainte persistante d’événements malheureux le séparant de ses parents 3-Réticence ou refus à aller à l ’école+ 4-Réticence à rester seul à la maison 5-Réticence permanente à aller dormir seul 6-Cauchemars répétés-Plaintes somatiques +- Anxiété de Séparation(suite) • • • • • La durée du trouble est au moins 4 semaines Début avant l’âge de 18 ans S’accompagne d’une angoisse significative Ou d’une altération du fonctionnement Le trouble ne survient pas dans le cadre d’un TED ou autre psychose • N’est pas mieux expliqué par un trouble panique Crise de panique • Période bien délimitée de crainte ou de malaise intense survenue de façon brutale; • • • • • • • palpitations, battements de cœur transpiration tremblements sensation de souffle coupé ou d ’étouffement sensation d ’étranglement gêne thoracique nausée ou gêne abdominale Crise de panique (suite) • Sensation de vertige, d’instabilité, de vide • déréalisation ou dépersonnalisation • peur de perdre le contrôle de soi, de devenir fou • peur de mourir • paresthésies • frissons ou bouffées de chaleur • 4 de ces symptômes sont requis Trouble panique • Attaques de panique récurrentes • Au moins une des attaques s’est accompagnée pendant un mois de l’un des symptômes suivants : crainte persistante d ’avoir d ’autres crises de panique préoccupation à propos de implications possibles de l ’attaque changement de comportement Agoraphobie • Anxiété liée au fait de se retrouver dans des lieux d’où il pourrait être difficile ou gênant de s’échapper en cas d’attaque de panique • Typiquement: se trouver seul en dehors, être dans une foule ou dans une file d ’attente sur un pont, dans un autobus, un train les situations sont évitées ou subies avec une souffrance intense Phobies Spécifiques • Peur persistante et intense irraisonnée ou excessive déclenchée par une situation ou un objet spécifique ou son anticipation • L’exposition au stimulus phobogène provoque une réaction immédiate qui peut prendre la forme de crise de panique • Le sujet reconnaît le caractère irrationnel de la peur (sauf les petits enfants) • La durée est d’au moins 6mois. Phobie sociale • Peur persistante et intense d ’être exposé à des situations où le sujet craint d’agir de façon embarrassante ou humiliante • L’exposition à la situation sociale redoutée provoque systématiquement une anxiété qui peut prendre la forme de crise de panique • Perturbe les activités scolaires • La durée est d ’au moins 6 mois Trouble obsessionnel-compulsif • Existence soit d’obsessions soit de compulsions • Obsessions se définissent par : représentations ou pensées persistantes et récurrentes, entraînant anxiété ou détresse importante, parfois ressenties comme intrusives ou inappropriées • le sujet fait des efforts pour réprimer ses pensées ou les neutraliser par d’autres pensées ou actions Compulsions • Comportements répétitifs (lavage des main, vérifications) ou actes mentaux (prier compter) que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de façon inflexible • les comportements sont destinés à neutraliser le sentiment de détresse ou à empêcher une situation redoutée Trouble anxiété généralisée • Anxiété et soucis excessifs concernant divers événements ou activités • Difficulté à contrôler cette préoccupation • Associés à trois des 6 symptômes suivants: 1. agitation 2. fatigabilité 3. difficulté de concentration 4. irritabilité 5. tension musculaire 6. perturbation du sommeil • Pour une durée de 6 mois Trouble de stress post-traumatique • Le sujet a été exposé à un événement traumatique où 2 éléments étaient présents: • Le sujet a vécu 1 ou des événements durant lesquels il y a eu mort, blessure grave ou menace de mort • La réaction du sujet a été une peur intense un sentiment d’impuissance ou d’horreur PTSD(suite) • L’événement traumatique est constamment revécu d’une des façons suivantes: Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement Rêves répétitifs de l ’événement Impressions ou agissements soudains comme si l’événements allait se reproduire Sentiment intense de détresse si exposé à des indices évoquant l’événement Réaction physiologique lors de l’exposition Pharmacologie des troubles anxieux Chez les enfants et les adolescents Benzodiazépines • Surtout utile dans les troubles paniques et les Troubles anxiété de séparation avec attaque de panique (phobie scolaire) • En attendant que les ISRS soient efficaces • Chez les enfants 2 molécules sont utilisées: - Clonazepam (Rivotril) - Alprazolam (Xanax) Pourquoi des médicaments • Traiter un enfant avec un trouble anxieux sans médicament c’est comme arracher une dent sans anesthésie ou lui arracher son nounours alors qu’il s’y cramponne. Les Inhibiteurs de la recaptation de la Sérotonine (ISRS) • Ce sont les médicaments les plus utilisés et les plus sécuritaires • Largement utilisés chez les adultes comme antidépresseurs • Actuellement plusieurs études à long terme confirment leur efficacité chez les enfants • Murphy en 2000 révise 134 références Conclusion des Études • Les ISRS ont une nette efficacité et sont bien tolérés chez les patients pédiatriques porteurs de TOC, de Trouble Panique et de Trouble Anxiété de Séparation, ainsi que dans la Phobie Sociale, le mutisme électif, le Trouble anxiété généralisée et le Trouble de Stress Post Traumatique • Amélioration significative avec les échelles reconnues Détails pratiques • Citalopram(Celexa) et Sertraline (Zoloft) sont plus sécuritaires car créent moins d’interférences avec d’autres médicaments • Fluoxétine peut donner des crises de panique • Fluvoxamine (Luvox) très sédatif • Paroxétine (Paxil) réaction de retrait sévère Autres traitements Psychothérapie Thérapie behaviorale-cognitive Thérapie familiale Caractéristiques de la Thérapie Cognitive-Comportementale • Orientée vers : – – – – – Les symptômes spécifiques Les schémas profonds Didactique, active, directive Encourage le patient à participer Progressive et à court terme Habiletés d’adaptation • Enseigner à l’enfant à identifier le vrai problème • Générer plusieurs solutions possibles • En soupeser la valeur en imagination • Choisir une des solutions imaginées • Établir les conditions de sa mise en pratique • Évaluer les résultats obtenus Techniques • • • • Assignation de tâches graduées Cognitive rehearsal (récapitulation) Affirmation de soi Jeux de rôles Thérapie familiale • Faire partager aux autres membres de la famille la détresse du jeune • Décoder les symptômes du jeune • Souligner les attitudes inadéquates qui renforcent les symptômes du jeune • Aider à changer ces comportements • Permettre à la famille de changer en même temps que le jeune pour éviter les rechutes. Petite enfance • Tant que nos petits chéris vivent à la maison, les anxiétés, les peurs restent tolérables pour les parents qui bien souvent trouvent toutes sortes de trucs pour soulager leur enfant. Âge scolaire • Dès les débuts de l ’âge scolaire les différences de l’enfant, ses peurs, ses retraits, vont être soulignés par l’école qui supporte mal cet enfant différent École et Anxiété • Un enfant en panique peut aussi bien se ruer dehors • Refuser de jouer avec les autres • S’agiter dès qu’on lui pose une question devant les autres • Il peut même passer pour un hyperactif Et le Futur? • 30% des enfants avec un trouble anxieux auront une occupation nettement inférieure à leur capacité à l’âge adulte • Particulièrement les porteurs de trouble de phobie sociale qui préfèrent rester cachés • Les troubles anxiété de séparation seraient la porte ouverte à tous les troubles anxieux