Hépatite C : Soins nutritionnels
Lignes directrices canadiennes pour les intervenants de la santé ii
Sommaire exécutif
* Pour alléger le texte, on emploie tantôt le féminin, tantôt le masculin.
Les présentes lignes directrices sont destinées aux intervenants de la santé qui offrent des conseils et
des directives de nutrition aux personnes infectées par le virus de l’hépatite C (VHC), à toutes les
étapes de la maladie. Les lignes directrices sont fondées sur les meilleurs renseignements disponibles
au moment de leur parution; lorsque les données probantes font défaut, les meilleures pratiques
acceptées sont présentées.
Au Canada, la prévalence est évaluée à environ 0,8 % (soit 240 000 personnes). Le VHC contribue
considérablement à la hausse de la prévalence des maladies chroniques du foie. Jusqu’à 85 % des
individus exposés au VHC contractent une maladie chronique du foie sur une période de 10 à 40 ans.
Selon les projections, la morbidité et la mortalité reliées au VHC croîtront énormément les 10 à
15 prochaines années. L’augmentation des maladies hépatiques chroniques aura potentiellement des
répercussions sur les déficits nutritionnels de la population concernée. La nutrition aura, par
conséquent, un rôle important à jouer au chapitre de l’issue de la maladie.
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Le VHC provoque une réaction inflammatoire localisée dans le foie qui permet au virus d’infecter et de
détruire graduellement les tissus du foie. La progression est lente. Il n’est donc pas surprenant qu’une
personne se sente bien malgré qu’elle ait une grave maladie du foie, tandis qu’une autre présente des
symptômes aigus alors que son foie n’est que peu atteint. L’insuffisance hépatique ne se manifeste
que lorsque la plupart des cellules hépatiques ont été détruites. À ce stade-là, le corps a de la
difficulté à maintenir l’homéostasie nutritionnelle, à utiliser les nutriments de manière appropriée, à
synthétiser les protéines plasmatiques et à détoxifier les substances nocives.
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Le foie a une forte influence sur l’état nutritionnel grâce à son rôle dans le métabolisme intermédiaire
des macronutriments, des micronutriments et des sels biliaires. Un foie malade perturbe la digestion,
l’absorption, le stockage et le métabolisme des nutriments et il peut être la cause de carences en
vitamines et minéraux ainsi que d’une malnutrition protéo-calorique (MPE). La mesure dans laquelle
les facteurs nutritionnels contribuent à la progression d’une maladie du foie n’a pas encore été
entièrement élucidée. On ne sait toujours pas si une piètre nutrition a pour effet de stimuler l’activité
virale du VHC ou d’accélérer la progression des lésions du foie dues au VHC. Quoi qu’il en soit, le foie
étant un organe des plus importants au chapitre du métabolisme, toute lésion du foie aura des
répercussions importantes sur l’apport nutritionnel et l’état nutritionnel général de la population
concernée.
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Les déficits nutritionnels subtils ne sont pas toujours décelables aux premiers stades d’une infection au
VHC. Idéalement, il faudrait aborder les sujets de la nutrition et des modes de vie le plus tôt possible
pour favoriser le bien-être et la qualité de vie. Les conseils deviennent nécessairement plus spécialisés
au fur et à mesure de la progression de la maladie.
Une saine alimentation favorise indiscutablement la santé. Le régime alimentaire est une
composante importante de la gestion globale du VHC; il peut renforcer la réponse aux traitements et
aux effets secondaires de ces derniers. Les Recommandations alimentaires pour la santé des
Canadiens et le Guide alimentaire canadien pour manger sainement sont, règle générale, appropriés
aux personnes infectées par le VHC.
L’activité physique n’aura aucun effet sur le cours de l’infection, mais elle peut aider à atténuer les
symptômes de fatigue, de stress et de dépression, à améliorer l’appétit, à renforcer le système
immunitaire et à rehausser la sensation de bien-être du patient. L’exercice physique modéré préconisé
par le Guide d’activité physique canadien pour une vie active saine est recommandé à tous les
patients infectés par le virus de l’hépatite C, sauf ceux et celles qui souffrent de cirrhose décompensée
ou d’autres complications métaboliques.
L’apport d’alcool est un cofacteur de la vitesse de progression de l’infection chronique au VHC. En
l’absence de données probantes quant au niveau sécuritaire d’apport d’alcool, la prudence
recommande l’abstinence de la consommation d’alcool pour les personnes ayant l’hépatite C.