HISTOIRE de L’AUTISME
BLEULER, KANNER, ASPERGER
Bleuler, Kanner, Asperger ont leurs noms associés à toute l’histoire de l’autisme.
Toutefois, les raisons pour lesquelles ils utilisent le terme d’autisme sont différentes…
Bleuler introduit et utilise le terme d’autisme pour décrire la tendance au repli sur soi des schizophrènes.
Kanner et Asperger ont emprunté le terme autistique à Bleuler qui s'en était servi pour parler du retrait social
qu'il avait observé chez un groupe d'adultes schizophrènes.
Mais ni Kanner ni Asperger n'ont associé l'autisme à la schizophrénie, ils différencient l’autisme d’une forme
de schizophrénie bien qu'ils considéraient l’autisme comme une psycho-pathologie.
Ils suppriment tout lien avec la schizophrénie et font de l’autisme une pathologie à part entière.
Ils décrivent l’autisme comme un symptôme particulier, non spécifique de la schizophrénie.
Pour eux, l'autisme se distinguait de la schizophrénie par trois éléments :
- le problème se présente en bas âge
- la sévérité du problème semble diminuer un peu avec l'âge
- aucun individu n'avait rapporté d'hallucinations
Le fonctionnement des enfants du groupe d’Asperger peut s'apparenter à celui du groupe de Kanner :
- le retrait social, les stéréotypes au niveau du langage et du mouvement,
- une résistance aux changements et un intérêt particulier pour certains objets ou sujets.
Toutefois, deux aspects diffèrent :
- les enfants du groupe de Kanner ont un langage très réduit
- les enfants du groupe d’Asperger s'expriment assez bien
Kanner et Asperger posèrent les bases et les fondements du concept d’autisme en décrivant deux groupes
d’enfants.
1911, Eugen Bleuler, psychiatre suisse, publie « Démences précoces ou groupe des schizophrénies ».
Il utilise pour la première fois le terme « autisme » (dérivé de la racine grecque "auto" qui signifie "soi-même").
Il utilise le mot autisme pour décrire un symptôme (repli de soi : retrait social) chez des schizophrènes.
1943, Leo Kanner, psychiatre autrichien, publie « Les Troubles Autistiques du contact affectif ».
Suite à l’observation des comportements de onze enfants, il propose la première définition de l’autisme :
« Une incapacité innée à établir le contact affectif habituel avec les personnes, biologiquement prévu. »
1944, Hans Asperger, psychiatre autrichien, publie « Les Psychopathes Autistiques dans leur enfance ».
Il décrit pour la première fois le syndrome en utilisant le terme de « Psychopathie Autistique ».
À partir de l’observation de quatre enfants, il constate qu’ils présentent tous les mêmes symptômes : « un
manque d'empathie, une faible capacité à se faire des amis, une conversation unidirectionnelle, une forte
préoccupation vers des intérêts spéciaux, des mouvements maladroits. »
1981, Lorna Wing, psychiatre britannique, écrit un livre « Syndrome d’Asperger ».
Elle réactualise le travail de Hans Asperger et est la première à introduire le terme « Syndrome d’Asperger ».
1991, Uta Frith, psychologue britannique, écrit un livre « Autisme et Syndrome d’Asperger ».
Elle traduit les travaux de Hans Asperger et remet en valeur le syndrome d’Asperger.
Hans Asperger (psychiatre) :
« Pour avoir du succès en science ou en art, une touche d’autisme est essentielle car on doit être capable
de faire une bulle autour de soi et d’être obsédé par son sujet. »
Angela Sirigu (neuroscientifique) :
« Mon hypothèse est que les Asperger disposent de compétences sociales latentes qui ne s'expriment
pas car la peur et le stress généré par l'interaction sociale font obstacle. »