AUTISME
Sommaire :
TROUBLES du SPECTRE AUTISTIQUE
HISTOIRE de L’AUTISME
ORIGINE de L’AUTISME
VARIATION des OPINIONS sur L’ORIGINE de L’AUTISME
AFFRONTEMENTS des IDÉOLOGIES sur L’ORIGINE de L’AUTISME
NOSOGRAPHIE
******
TROUBLES du SPECTRE AUTISTIQUE
Les Troubles du Spectre Autistique se manifestent essentiellement dans 3 domaines :
- la communication : expression, compréhension
- la relation : contact difficile
- le comportement : résistant, évitant
La grande hétérogénéité des formes d’autisme :
L’autisme, très hétérogène, constitue davantage un spectre de troubles au sein d’un continuum clinique
qu’une catégorie diagnostique unique.
L’autisme est un trouble neurologique du spectre autistique.
L'autisme est un handicap à large spectre, c’est à dire que les atteintes à la personne peuvent être plus ou
moins sévères.
Si l'on parle d'un « spectre », c’est parce que les symptômes de l’autisme peuvent se manifester sous des
formes très différentes les unes des autres.
Il y a une forme d’autisme par personne autiste. Il n’y pas un autisme mais des autismes : le spectre peut
s'étendre de l’attardé mentale jusqu’au diplômé (comme ingénieur informatique), ce que l'un fera, l'autre ne
pourra pas le faire.
Il existe une grande diversité des troubles autistiques avec un niveau d’autonomie très variable selon les
personnes. Des besoins spécifiques très diversifiés en découlent.
Les préjugés :
Quand on parle d’autisme, les gens ont immédiatement des représentations aux 2 extrêmes :
- l’autiste mutique, non verbal, qui ne parle pas
- l’autiste savant, le génie, qui parle dix langues
La réalité est plus complexe.
Ce que le grand public a du mal à comprendre, c’est qu’on peut avoir des talents exceptionnels tout en étant
en situation de handicap au quotidien (relationnel, interaction, communication…).
2
HISTOIRE de L’AUTISME
BLEULER, KANNER, ASPERGER
Bleuler, Kanner, Asperger ont leurs noms associés à toute l’histoire de l’autisme.
Toutefois, les raisons pour lesquelles ils utilisent le terme d’autisme sont différentes…
Bleuler introduit et utilise le terme d’autisme pour décrire la tendance au repli sur soi des schizophrènes.
Kanner et Asperger ont emprunté le terme autistique à Bleuler qui s'en était servi pour parler du retrait social
qu'il avait observé chez un groupe d'adultes schizophrènes.
Mais ni Kanner ni Asperger n'ont associé l'autisme à la schizophrénie, ils différencient l’autisme d’une forme
de schizophrénie bien qu'ils considéraient l’autisme comme une psycho-pathologie.
Ils suppriment tout lien avec la schizophrénie et font de l’autisme une pathologie à part entière.
Ils décrivent l’autisme comme un symptôme particulier, non spécifique de la schizophrénie.
Pour eux, l'autisme se distinguait de la schizophrénie par trois éléments :
- le problème se présente en bas âge
- la sévérité du problème semble diminuer un peu avec l'âge
- aucun individu n'avait rapporté d'hallucinations
Le fonctionnement des enfants du groupe d’Asperger peut s'apparenter à celui du groupe de Kanner :
- le retrait social, les stéréotypes au niveau du langage et du mouvement,
- une résistance aux changements et un intérêt particulier pour certains objets ou sujets.
Toutefois, deux aspects diffèrent :
- les enfants du groupe de Kanner ont un langage très réduit
- les enfants du groupe d’Asperger s'expriment assez bien
Kanner et Asperger posèrent les bases et les fondements du concept d’autisme en décrivant deux groupes
d’enfants.
1911, Eugen Bleuler, psychiatre suisse, publie « Démences précoces ou groupe des schizophrénies ».
Il utilise pour la première fois le terme « autisme » (dérivé de la racine grecque "auto" qui signifie "soi-même").
Il utilise le mot autisme pour décrire un symptôme (repli de soi : retrait social) chez des schizophrènes.
1943, Leo Kanner, psychiatre autrichien, publie « Les Troubles Autistiques du contact affectif ».
Suite à l’observation des comportements de onze enfants, il propose la première définition de l’autisme :
« Une incapacité innée à établir le contact affectif habituel avec les personnes, biologiquement prévu. »
1944, Hans Asperger, psychiatre autrichien, publie « Les Psychopathes Autistiques dans leur enfance ».
Il décrit pour la première fois le syndrome en utilisant le terme de « Psychopathie Autistique ».
À partir de l’observation de quatre enfants, il constate qu’ils présentent tous les mêmes symptômes : « un
manque d'empathie, une faible capacité à se faire des amis, une conversation unidirectionnelle, une forte
préoccupation vers des intérêts spéciaux, des mouvements maladroits. »
1981, Lorna Wing, psychiatre britannique, écrit un livre « Syndrome d’Asperger ».
Elle réactualise le travail de Hans Asperger et est la première à introduire le terme « Syndrome d’Asperger ».
1991, Uta Frith, psychologue britannique, écrit un livre « Autisme et Syndrome d’Asperger ».
Elle traduit les travaux de Hans Asperger et remet en valeur le syndrome d’Asperger.
Hans Asperger (psychiatre) :
« Pour avoir du succès en science ou en art, une touche d’autisme est essentielle car on doit être capable
de faire une bulle autour de soi et d’être obsédé par son sujet. »
Angela Sirigu (neuroscientifique) :
« Mon hypothèse est que les Asperger disposent de compétences sociales latentes qui ne s'expriment
pas car la peur et le stress généré par l'interaction sociale font obstacle. »
3
ORIGINE de L’AUTISME
ORGANIQUE : TROUBLE NEURO-DEVELOPPEMENTAL
Au niveau étiologique, les conceptions de Leo Kanner et Hans Asperger sur l'autisme vont varier au cours
des années :
Leo Kanner, après avoir défendu en 1943 l'origine psychogène de l'autisme, passera en 1958 à une position
biologique et génétique de l’autisme, critiquant les conceptions psychanalytiques.
Hans Asperger orientera plus tard ses hypothèses vers des causes multiples ; néanmoins, pour lui, le facteur
le plus important a un caractère héréditaire et non psychologique.
La théorie psychanalytique (origine psychologique), appliquée au domaine de l’autisme, a été invalidée par
les neurosciences.
Longtemps, l’autisme a été considéré par les psychiatres d’obédience psychanalytique (les disciples de
Freud et Lacan) comme un trouble affectif (psychique ou psychologique) qu’ils entendaient soigner.
Cependant, la révolution des neurosciences a totalement changé la donne.
Désormais, l’autisme est considéré comme un trouble organique qui doit être abordé, en priorité, par des
méthodes éducatives et cognitives.
En effet, des dizaines de gènes sont en cause et des nouvelles découvertes font émerger les racines
biologiques de l’autisme.
De nombreuses études neurologiques démontrent que les syndromes autistiques ne peuvent plus être
considérés comme des maladies psychologiques (dues à des évènements s’étant produits très tôt dans
l’univers socioculturel de l’enfant) mais correspondent à un trouble neuro-développemental, dont l’une des
causes (probablement majeure) est liée à des anomalies du développement du système nerveux central
au cours de l’ontogenèse (développement de l’individu de la fécondation au stade adulte : pendant sa période
de maturation).
L’autisme est un trouble neuro-développemental du fait de son apparition durant les phases de
développement du cerveau et durant la phase d'acquisition du langage, donc portant de façon
prédominante sur les fonctions de communication et de socialisation.
On peut parler d’architecture particulière du cerveau.
La communauté scientifique considère l’autisme comme un trouble du développement neuropsychologique.
Trouble neurologique : anomalie du développement du cerveau.
Trouble neuropsychologique : cette anomalie a des conséquences sur le comportement de l’individu.
Il ne faut pas oublier que l’environnement psychologique et social va favoriser ou entraver le
développement de la personne autiste et qu’il est important d’en tenir compte dans la pris en charge.
Si la recherche scientifique a montré que l'autisme trouve son origine dans un développement anormal du
cerveau, les causes précises de ce trouble neuro-développemental restent à préciser.
De nombreux facteurs susceptibles de perturber le développement du système nerveux central (au cours
du développement) sont des causes potentielles d’autisme.
L’origine de cette anomalie neurologique pouvant être biologique et/ou génétique, il faut quand-même
préciser que « le gène de l’autisme » est, pour l’instant, introuvable parce qu’il y a beaucoup de gènes
impliqués.
4
VARIATION des OPINIONS sur L’ORIGINE de L’AUTISME
ORGANIQUE PSYCHOLOGIQUE ENVIRONNEMENTALE
Certains évoquent des origines multifactorielles :
Origine organique avec des anomalies cérébrales
(1) Principe : les troubles renvoient à une cause d'ordre somatique, il y a toujours un facteur spécifique
organique.
(2) Exemple : une anomalie biologique-génétique-neurologique dans le cas d’une hyperémotivité liée à un
problème hyperthyroïdien.
Origine psychologique avec l'histoire du sujet
(1) Principe : tout trouble psychique trouve son origine dans l'histoire psychologique du sujet.
(2) Exemple : un trouble affectif dans le cas d’une mère angoissée qui transmet l'angoisse à son enfant.
Origine environnementale
(1) Principe : toute influence extérieure qui peut jouer un rôle.
(2) Exemple : Un désordre métabolique lié à l’alimentation, un vaccin, un environnement toxique.
5
AFFRONTEMENTS des IDÉOLOGIES sur L’ORIGINE de L’AUTISME
THÉORIE ORGANIQUE et THÉORIE PSYCHANALYTIQUE
Un affrontement idéologique persistant sur les causes de l’autisme encore majoritairement interpré
comme une « psychose » (mauvaise relation parents/enfant) alors que l’origine de ce handicap est neuro-
biologique (altération du développement cérébral).
D’où la généralisation du recours à des « thérapies » psycho-dynamiques aléatoires, inefficaces qui nuit au
développement de l’autiste et lui retire toutes ses chances de pouvoir réintégrer un environnement ordinaire.
Il existe deux théories sur l’origine de l’autisme :
Théorie organique
(1) La théorie repose sur l'hypothèse que l'origine de l’autisme est biologique (organique).
(2) Les organicistes estiment que l’origine de l’autisme est due à une cause génétique et/ou neurologique.
(3) Pour les psychiatres organicistes, les symptômes de l'autisme sont des troubles psychiques dus à une
origine biologique.
Théorie psychanalytique
(1) La théorie repose sur l’hypothèse que l’origine de l’autisme est psychologique (relation mère-enfant).
(2) Les psychanalystes estiment que l’origine de l’autisme est due à des problèmes relationnels, l'incapaci
des parents à entrer en relation de façon sincère avec leurs enfants, notamment entre la mère et son
enfant, les relations mère-enfant sont distordues.
(3) Pour les psychiatres psychanalystes, les symptômes de l'autisme sont des troubles psychiques ou
psychologiques (selon le contexte) dus à une origine psychologique.
THÉRAPIE COMPORTEMENTALE et THÉRAPIE PSYCHANALYTIQUE
Aujourd'hui, en France, a lieu un affrontement tendu entre partisans des théories cognitivo-
comportementales et partisans des thérapies psycho-dynamiques dans le traitement de l'autisme :
Thérapie comportementale
(1) La thérapie se concentre sur l'observation objective, sur l'expérimentation, l'apprentissage et
l'environnement.
(2) Le thérapeute comportementaliste répond aux questions, aide à traiter l’information.
(3) Cette thérapie vise donc exclusivement à réduire le symptôme dans le but de soulager rapidement le
patient.
Thérapie psychanalytique
(1) La thérapie repose sur la parole, sur l’exploration de l’inconscient, sur la réflexion intérieure.
(2) Le thérapeute psychanalyste a une fonction d'écoute ainsi que d'interprétation et base son
observation uniquement sur le langage du patient.
(3) Cette thérapie ne vise pas en premier à soulager le symptôme, elle vise à rendre le patient conscient de
ce qui, dans son histoire, a produit son mal-être (ce qui détermine le symptôme, défini ici comme étant
forcément d’origine psychique).
Au-delà de l’affrontement
Actuellement, un certain nombre de praticiens essayent de dépasser cet affrontement.
Certains psychanalystes, qui prennent en compte les avancées de la Génétique et de la Neuropsychologie,
renoncent à une partie de la théorie psychanalytique et s’appuient sur leur savoir-faire relationnel pour aider
des autistes à évoluer.
D’autres praticiens spécialisés en TTC admettent que des approches complémentaires de la leur peuvent être
utiles (trouver le nom).
La seule approche "éducative" n’est pas suffisante.
Une autre approche est indispensable : Un accompagnement relationnel et affectif (détaché de la théorie
analytique).
L'état a toujours tendance à vouloir utiliser ce qui existe, même si c'est très cher et peu efficace (hôpitaux,
CMPP, CMP). On espère ainsi faire des économies, alors que c'est le contraire qui se passe.
Mais on évite d'avoir à se débarrasser des structures inefficaces soutenues par de puissants lobbies.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !