le vivant, dont les pays veulent pouvoir se protéger. Des mesures aux frontières sont autorisées par
l'OMC pour autant qu'elles ne soient pas utilisées à des fins protectionnistes. Dès lors, il est
difficile d’établir une frontière claire entre les besoins de défense de l’environnement et la
nécessité du commerce international. Mais où se situe la frontière entre protection et
protectionnisme ? ». Le moins que l’on puisse dire est que ces barrières environnementales
pénalisent fortement les pays africains dont la quasi-totalité sont des PMA.
C’est pourquoi à l’heure du bilan que fait la communauté mondiale sur la gestion de
l’environnement au cours de ces vingt dernières années, il est important de mettre cette
problématique en débat pour permettre aux acteurs africains d’apporter une contribution positive
tirée des expériences pertinentes du continent en la matière.
L’économie verte peut-elle réconcilier commerce et environnement?
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que l’économie verte est
« une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale tout en
réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources ».
Sous sa forme la plus simple, l’économie verte se caractérise par un faible taux d’émission de
carbone, l’utilisation rationnelle des ressources et l’inclusion sociale.
Les raisons avancées pour justifier la transition vers l’économie verte tiennent en partie au fait que
l’économie conventionnelle « brune » n’a pas réussi à mettre fin à la pauvreté, la marginalisation
sociale et à l’épuisement des ressources. Le monde est encore très loin d’atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le développement et le développement durable demeure un but vital à long terme.
Mais il convient de reconnaitre qu’un simple « verdissement » conceptuel de l’économie ne sera
pas suffisant pour changer radicalement la trajectoire. Il est nécessaire en plus d’opérer une
transformation profonde des modes de production et de consommation, surtout au Nord, ainsi
qu’une réforme effective de la gouvernance économique internationales.
Jusqu’ici, en dépit des intentions et des souhaits, les mécanismes et règles du commerce des biens
et services environnementaux ne sont en rien différent de ceux du commerce conventionnel des
biens et services tout court. C’est le même logique de la croissance indéfinie et de la recherche
effrénée du profit qui caractère ce commerce. Le paradigme économique de base restant la
libéralisation des marchés, il est peu probable que les principes qu’avance l’économie verte soient
susceptibles de faire changer les pratiques globales.
A ce jeu, il est bien évident que ce seront toujours les pays pauvres et en développement qui
sortirons perdants. Ils seront en effet obligés de produire, de surexploiter et de vendre, sous les
mêmes conditions de prix et de régulation, des matières premières non transformées pour ensuite
s’approvisionner en produits finis dans les pays industrialisés.
Dans les secteurs, où ils ont un léger avantage comparatif leur permettant de donner un minimum
de transformation à leurs produits, ils se heurtent aux barrières non tarifaires, aux normes
sanitaires et phytosanitaires et aux obstacles techniques qui souvent opèrent comme des
protections déguisées.
C’est pourquoi contrairement à l’idée de plus en plus répandue sur l’importance de l’économie
verte, il convient de préciser que l’enjeu essentiel n’est pas la couleur de l’économie. C’est sa
PNUE, « vers une économie verte », 2011.