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noradrénaline (et autres monoamines) des terminaisons nerveuses périphériques et centrales. Ainsi, on 
attendra avec le methylphenidate des effets sympathomimétiques : hausse tensionnelle (ADERRAL® 
élève la pression sanguine artérielle de 5 mmHg en moyenne), tachycardie, troubles du rythme cardiaque, 
décompensation d’insuffisance cardiaque, hyperglycémie… En Europe, la consommation de 
methylphenidate s’avère moindre qu’aux USA. Devons nous tout de même accepter la généralisation de 
telles pratiques contraires à toute logique pharmacologique ? Est-il raisonnable de laisser des organismes 
en développement ou des adultes toute une vie sous sympathomimétique ? Les exemples récents de PV 
des autres sympathomimétiques [le « décongestionnant nasal » phenylpropanolamine (PPA) ou les 
ephedrine, pseudoephedrine, ma huang utilisés pour perdre du poids] plaident, évidemment, formellement 
contre cette possibilité. Un nouvel exemple de « médicamentation » (lire à ce sujet 
HTUwww.prescrire.org/editoriaux/medicamentation/pdfUTH) de la société avec un médicament non dénué de 
risque… 
 
2.3. Acné et Médicaments : les antidépresseurs sérotoninergiques aussi ! 
 
Les médicaments constituent la première cause des acnés (ou éruptions acnéiformes) survenant après 
l’âge habituel de l’acné vulgaire. On a imputé de nombreux médicaments : corticoïdes, ACTH, dérivés 
halogénés (iode, brome, fluor, chlore, halothane), vitamines (B12), antiépileptiques (barbituriques, 
hydantoïnes), antituberculeux (isoniazide, rifampicine), immunosuppresseurs (ciclosporine, azathioprine), 
certains antinéoplasiques. Parmi les psychotropes, on a rapporté des cas avec le lithium ou certains 
neuroleptiques. A partir de Banque Nationale de PharmacoVigilance, le CRPV de Bordeaux a récemment 
décrit la survenue de 31 cas d’acné avec les antidépresseurs sérotoninergiques. Dans cette liste, on 
retrouve, tous les produits: fluoxétine Prozac®, paroxétine DEROXAT®, sertraline ZOLOFT®, 
citalopram SEROPRAM®, fluvoxamine FLOXYFRAL®. Le tableau régresse généralement à l’arrêt de 
l’antidépresseur en cause (Thérapie, 2006, 61, 71).  A connaître et à déclarer au CRPV.  
 
2.4. Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) peuvent-ils engendrer des troubles 
glycémiques? 
 
Les données expérimentales, montrent chez la souris la survenue d’hypoglycémie et d’hyper insulinémie 
dose-dépendante après administration de sérotonine. Plusieurs cas de troubles glycémiques sont rapportés 
dans la littérature avec les IRS. Le CRPV de Montpellier a analysé les cas de troubles glycémiques 
suspectés sous IRS déclarés à la pharmacovigilance française. Au total, 87 cas concernant 57 femmes et 
33 hommes (moyenne d’âge : 61,3 ans) ont été notifiés (Fundam Clin Pharmacol, 2006, 20,  191) Il s’agit 
d’hypoglycémie dans 69 cas et d’hypoglycémie dans 18 autres cas. Au total, 36 patients recevaient aussi 
des antidiabétiques. Les cas concernent tous les IRS : fluoxétine (35), paroxétine (19), citalopram (12), 
sertraline (9 cas), venlafaxine (7) et fluvoxamine (5). Dans 47 observations, l’IRS a été considéré comme 
suspect. Comme autres médicaments associés suspects, on retrouve les ß-bloquants (8 cas), les corticoïdes 
(5 cas), le dextropropoxyphène (dans DIANTALVIC®, 5 cas), la clozapine (LEPONEX®, 3 cas) et la 
cibenzoline (CIPRALAN®, 2 cas). Les auteurs concluent sur la concordance de ces données avec celles 
rapportées dans la littérature. Compte tenu des interactions des IRS avec les CYP450 à l’origine 
d’inhibition enzymatique, une interaction pharmacocinétique avec les hypoglycémiants pourrait être à 
l’origine de cette dysrégulation glycémique sous IRS. La prescription avec surveillance des IRS chez les 
sujets à risque, (diabétiques, poly médicamentés), pourrait prévenir la survenue de ce type d’effet 
indésirable.  
 
2.5. Délire, agitation et anxiété sous aripiprazole 
 
La schizophrénie associe des symptômes dits « positifs »  (hallucinations,  idées délirantes) et des 
symptômes « négatifs » (émoussement affectif, apragmatisme….). L’aripiprazole ABILIFY®, 
commercialisé en France depuis 2005, est un antipsychotique atypique, dérivé des quinolinones. Son